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10-12 & 13-14 Février 1965 . 27
Février 1984
fondation de l’O.C.AM. (Organisation commune africaine &
malgache)
à Nouakchott sous la présidence de Moktar
Ould Daddah
&
débuts de l’organisation des Etats
riverains du fleuve Sénégal
&
la
Mauritanie,
dirigée par Mohamed Khouna Ould Haïdalla, reconnaît la R.A.S.D. (République arabe sahraouie démocratique)
Du 10 au 12 Février 1965,
se tient à Nouakchott, la conférence des Chefs d’Etat de l’Union africaine et malgache de coopération
économique (U.A.M.C.E.). Elle décide la constitution de l’Organisation Commune
Africaine et Malgache (O.C.A.M.) au terme d’un vif débat entre partisans de
l’U.A.M. et partisans de l’U.A.M.C.E.. De quoi s’agissait-il ? du degré de
solidarité entre les Etats anciennement territoires d’outre-mer français,
nonobstant le mouvement d’unification continentale. La fondation engage – sur
le moment – bien peu puisque l’on reporte à une nouvelle conférence, qui se
tiendra à Tananarive en Janvier 1966, l’adoption des structures de
l’organisation que prépareront les ministres des Affaires Etrangères. « Le
président de l’organisation, Moktar Ould Daddah, est chargé de la faire
fonctionner en attendant la conférence de Tananarive ».
L’Union africaine et malgache avait été
fondée le 12 Septembre 1961, à Tananarive, à l’issue d’une conférence
à laquelle avaient participé les chefs d'Etat de l'Afrique d'expression
française à l'exception de ceux de Guinée, du Mali et du Togo. Un groupe de l'U.A.M.
devait se former aux Nations Unies, un pacte de défense avait été adopté mais
la militance pour l’unification continentale faisait inviter le
"groupe" de Casablanca, constitué autour du Maroc, à la conférence suivante,
celle de Lagos.
Le mouvement avait, en fait et très
significativement, commencé lors de la proclamation de l’indépendance
mauritanienne. Le 28 Novembre 1960, à Nouakchott, les chefs d'Etat africains et
malgache d'expression française avaient en effet convenu de " se concerter
sur tous les problèmes mondiaux touchant à leurs intérêts communs et pour
organiser entre eux une solidarité réelle et agissante " : en
réalité, reconstituer entre Africains mais avec la « bénédiction »
française et le soutien de Paris la construction éphémère de la Communauté décidée en
1958 mais très vite déphasée par l’indépendance de ses membres. Dès les 15–19
Décembre 1960, les mêmes, réunis à
Brazzaville, avaient défini "une politique commune de coopération
africaine", choisi la "recherche obstinée de la paix", la
"non ingérence", la "coopération économique et culturelle sur la
base de l'égalité", et une diplomatie concertée. On avait créé un comité
d'études pour la coopération économique, esquissé ensemble un code
d'investissements et déjà convenu d’une organisation africaine et malgache de
coopération économique, avec fond de solidarité et association à la Communauté économique
européenne. Par la suite – d’abord du 26
au 28 Mars 1961, à Yaoundé – on
avait projeté une représentation diplomatique commune, une nationalité
et une citoyenneté liant les peuples entre eux, de l’entraide judiciaire et l’accord
de défense. L’organisation économique (O.A.M.C.E.) aurait son siège au Cameroun
et Air Afrique était alors créé
avec siège à Abidjan. Puis une réunion du 8 au 12 Mai 1961, à
Monrovia, avait élargi le "groupe de Brazzaville" au Liberia, au
Togo, à la Nigeria,
au Sierra-Leone et à la
Tunisie. La charte adoptée là, jetait les bases de
l’Organisation de l’Unité africaine : égalité absolue entre les membres, non
ingérence, respect des souveraineté et personnalité, condamnation de la
subversion, pas de "leadership" : "
l'union envisagée n'est pas l'intégration politique mais l'unité des
aspirations et des actes considérés sur le plan convergent de la
solidarité sociale et politique africaine ". Réunis du 25 au 27 Mars 1962 à Bangui, les Chefs d'Etat de
l'U.A.M. avaient répété que l'organisation inter-africaine projetée à
Lagos et l'U.A.M. en tant que telle n’étaient pas opposées oiu contradictoires
mais complémentaires. Léopold Sedar Senghor, président en exercice sortant avait
assuré: "il ne s'agit pas d'imposer le mot Communauté, mais de créer un
ensemble solidement structuré encore que souple, qui organisera une coopération
franco-africaine exemplaire ".
La constitution de l’O.U.A., le 25 Mai
1963, n’avait pas freiné cette intégration particulariste et que beaucoup
ressentait comme d’inspiration française, sinon néo-colonialiste. Pour Sekou
Touré, ce n’était évidemment pas douteux : l’adoption de la Charte de l’OUA implique la
dissolution de tous les groupements régionaux. Du 6 au 10 Mars 1964, à Dakar,
les chefs d’Etat de l’U.A.M. (en l’absence des présidents Dacko et Houphouet-Boigny)
avaient transformé l’U.A.M. en une Union africaine et malgache de coopération
économique, et Moktar Ould Daddah avait été élu président de cette U.A.M.C.E.
Aussitôt, ce médiateur-né avait inspiré (le 29 Avril suivant, à Nouakchott), le
communiqué des ministres soucieux de rallier l’unanimité des Etats membres de
l’Union : mais la Côte
d’Ivoire, le Niger, la
Haute-Volta et la République centrafricaine non représentées ne
paraphaient toujours pas la nouvelle Charte. Porte-à-faux, donc… [1].
Un tel cycle de conférences avait également amené ses hauts
participants à débattre des relations avec des pays tiers – qui allaient tenir
une place décisive dans l’attitude mauritanienne au cours du premier semestre
de 1965 : l’indépendance de l’Algérie enfin acquise mais à l’évolution
soudain problématique au renversement d’Ahmed Ben Bella, la légitimité ou pas
des dirigeants du Congo ex-belge, et notamment de Moïse Tshombé dont les
représentants tentent de se faire recevoir lors de la constitution de l’O.C.A.M.
Moktar Ould Daddah les fait remettre dans l’avion qui les a amenés à
Nouakchott, et provoque ainsi la vive critique de plusieurs de ses pairs :
le précédent du Caire en Juillet 1964 avait été évoqué, Nasser faisant
éconduire le nouveau Premier ministre congolais qui ne pouvait faire oublier la
sécession qu’il avait conduite en 1960 au Katanga, ni les morts suspectes de
Dag Hammarksjoeld, secrétaire général des Nations Unies et de Patrice Lumumba,
chef du gouvernement central lors de l’indépendance de la colonie belge. A
ceux-ci, il est pourtant redevable de leur soutien indéfectible pendant la
longue bataille d’admission de la République Islamique
de Mauritanie aux Nations Unies : l’U.A.M. l’avait même, ensuite,
présentée pour siéger au Conseil de sécurité. Dès le 18, il s’acquitte d’une
mission protocolaire en faisant part au général de Gaulle des résultats de la
conférence de Nouakchott et en l’invitant à
visiter officiellement les pays membres de l’O.C.A.M.
Les 13 et 14 Février 1965, se
rencontrant à Saint-Louis, les présidents Senghor, Modibo Keita et Moktar Ould
Daddah installent le secrétariat général du Comité inter-Etats des riverains du
fleuve Sénégal. La coincidence de date avec la réunion des participants à
l’ex-Union africaine et malgache, n’est pas nouvelle. Quand, les 26 et 27
Juillet 1963, à Bamako, les quatre
chefs des Etats riverains du fleuve Sénégal avaient signé la convention sur
l’aménagement du bassin du Sénégal et institué un Comité inter-Etats, trois d’entre eux se rendent dans la même
journée à Cotonou pour le sommet de l’U.A.M. et Moktar Ould Daddah y fait
valoir que "les strucutures, appelées nécessairement
à évoluer, doivent tendre soit vers une harmonisation, soit vers une fusion
progressive avec les structures de l’OUA". Dans l’immédiat, le groupe de
l’U.A.M. à l’O.N.U. est dissout.
S’agissant de la mise en valeur du bassin
du fleuve Sénégal, la dialectique mauritanienne est alors la même que le
plaidoyer au sein de l’U.A.M. pour l’organisation panafricaine. Moktar Ould Daddah montre « l’intérêt qu’il y
a également d’envisager la constitution d’un ensemble économique régional qui
grouperait francophones et anglophones de l’Ouest Africain ». Il est ainsi
précurseur de la C.E.A.O.
et de la C.D.E.A.O.
En attendant, on convient d’une rencontre annuelle « au
sommet » et de l’harmonisation des obstacles aux échanges. On envisage de
renégocier les accords de la B.C.E.A.O.
avec la Guinée
et le Mali (la Mauritanie
sera décisive pour le retour du Mali dans la zone franc en 1967, avant de
donner le signal de l’émancipation en 1972-1973) et Moktar Ould Daddah est
chargé de rendre compte à Sekou Touré, de le convaincre. La semaine précédente,
à Dakar, les experts des quatre Etats riverains du fleuve Sénégal avaient réglé
l’organisation et le fonctionnement du Comité inter-Etats et adopté le nouveau statut du Fleuve. Deux ans
et demi après la première conférence ministérielle reconnaissant l'unité
du bassin du Fleuve quant à son développement, et concluant à l’ "adoption
de mesures concrètes pour une action immédiate et concertée ". Presqu’en
même temps, le 18 Février, lors de la proclamation de l’indépendance de la Gambie, ce pays et le
Sénégal instituent un comité d’aménagement du fleuve Gambie et signent des
accords diplomatiques et militaires.
Cette fondation régionale va mieux
résister au temps, malgré les atermoiements et cycles guinéens, que celle de
l’O.C.A.M. très vite critiquable – dans son esprit, il est vrai, que dans son
fonctionnement. En effet, dès le 26 Mai 1965, à Abidjan, une conférence
extraordinaire des chefs d’Etat de l’O.C.A.M., passe outre à l’absence de
Moktar Ould Daddah, président en exercice de l’organisation, et aux excuses des
chefs d’Etat du Congo-Brazzaville, du Cameroun, du Ruanda et de la République
centrafricaine, pour admettre la
République démocratique du Congo en la personne de Moïse
Tshombé. Le 29 mai 1965, André Guillabert, envoyé spécial de Léopold Sédar
Senghor rend compte à Moktar Ould Daddah, toujours président exercice, du
déroulement de la conférence d’Abidjan. Le président de la République donne en
réplique la position de la
Mauritanie sur les problèmes qui se posent à l’Afrique et lui
expose les raisons objectives de son absence à Abidjan. Puis, il lui fait part
de sa décision de quitter l’Organisation Commune Africaine et Malgache. Ce
retrait est confirmé, le 23 Juin, par une lettre personnelle de Moktar Ould
Daddah à chacun des chefs d’Etat intéressés. Le maintien des liens d’amitié et
de solidarité avec chacun des Etats membres de l’organisation est en même temps
réaffirmé. Peu après, s’établissent des relations diplomatiques avec la République populaire de
Chine. On est de nouveau précurseur à Nouakchott, mais vivement critiqué
presque partout ailleurs [2].
L’Organisation commune africaine et malgache, quant à elle, aura finalement son
siège à Bangui et survivra, très discrètement jusqu’à sa dissolution le 25 Mars
1985.
La diplomatie mauritanienne, de la
proclamation de l’indépendance à la sortie de l’O.C.A.M. et à la reconnaissance
de Pékin, soit quatre ans qui ont été décisifs et où le mouvement est le même,
s’est donnée les traits qui la caractériseront jusqu’au 10 Juillet 1978, sans
qu’ensuite elle y parvienne jamais à nouveau. Une initiative constante pour des
organisations et des ententes régionales efficaces, pratiques mais n’empiétant
pas sur l’organisation continentale et faisant le moins de place possible à des
puissances extérieures à l’Afrique.
Le 27
février 1984, 27ème pays
africain et 54ème Etat dans le monde à le faire, la Mauritanie reconnaît la République arabe
sahraouie démocratique « pour l’amener à respecter les frontières
mauritaniennes ». Cet « acte de souveraineté et de principe doit être
compris comme un nouvel effort pour contribuer à instaurer une paix juste et
durable au Maghreb » selon le président du Comité militaire de salut
public. Mais le lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla a été mis en
minorité, dans le Comité, par son collègue Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya,
Premier ministre, et il n’est parvenu que de justesse à faire prévaloir son
analyse. Il passera tellement pour un Polisario, lui-même, qu’il sera tenté le
12 Décembre suivant de rallier le mouvement sahraoui plutôt que Nouakchott,
pour y renoncer : courageusement. L’eût-il fait que l’histoire devenait
autre.
Dans le moment, il adresse un message à
Mohamed Ould Abdelaziz (le président de la République sahraouie –
homonymie…) : les deux pays « entretiendront des relations confiantes
et amicales fondées sur les principes du respect réciproque de la souveraineté
nationale, de l’intégrité territoriale, de la non-immixtion dans les affaires
intérieures, de bon voisinage… (en vue de l’) édification du Grand Maghreb
arabe uni et prospère ». Ce qui ne change rien à Addis-Abeba, où s’ouvre
une session du conseil des ministres en l’absence de la R.A.S.D. ce qui en permet une
tenue sereine. Le lendemain 28, à Paris, l’Association pour une Mauritanie
démocratique (Ismaïl Mouloud et Abderrahmane Ould Amine) plaide pour une
« une neutralité effective, seule possibilité pour la Mauritanie de jouer un
rôle positif dans la solution pacifique de la guerre », tandis que sur
place le Maroc achève la construction du second « mur » : long
de 250 kilomètres,
il part de la région de Khrebichet, passe à 25 kilomètres à
l’ouest de Haouza, se prolonge à l’est d’Amgala, longe la frontière
mauritanienne et rejoint Bou Craâ. Le 4 Mars, la Haute-Volta reconnaît
à son tour la République arabe
sahraouie.
La reconnaissance mauritanienne est
surtout grosse du conflit entre les deux officiers putschistes du 10 Juillet
1978. Le 5 Mars, en tant que ministre de la Défense, Maaouyia limoge le chef de la place
militaire de Nouakchott, Breika Ould Moubarek, inconditionnel d’Haïdalla et
responsable national des S.E.M. (« structures d’éducation de masse »
– seule association politique admise par le régime militaire parce qu’organisée
par lui…). Le surlendemain, riposte : le gouvernement est remanié, Mohamed
Khouna Ould Haïdalla concentrant à nouveau tous les pouvoirs comme en Janvier
1980. Le Premier ministre, Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, est remercié ; il
refuse l’ambassade de Paris où il pourrait se faire soigner, sans qu’on dise de
quoi… mise à l’écart d’officiers suspects et retour généralisé de membres du
gouvernement à des fonctions purement militaires par crainte d’une agression
marocaine directe, en représaille à cette reconnaissance. Le commandement
militaire est remanié le 11 : l’ex-Premier ministre est de nouveau le chef
d’état-major (le proche avenir va montrer l’erreur commise par Mohamed Khouna)
; Moulaye Ould Boukhreiss, alors chef d’état-major adjoint, passe à la
direction de l’école interarmes d’Atar, et il est remplacé par le lieutenant-colonel
Anne Amadou Baba Ly, précédemment ministre de l’Industrie et des Mines. De
même, Ahmedou Ould Abdallah, jusques-là ministre de l’Intérieur, est affecté au
commandement de la région militaire de Zouerate. Le lieutenant-colonel Papa
Diallo, précédemment à l’école interarmes, commandera la 1ère région
militaire (Nouadhibou).
Le climat est soudain très lourd. Des manifestations
ont lieu dans plusieurs villes pour protester contre la reconnaissance de la République sahraouie.
Un message radiodiffusé de l’homme fort pour l’anniversaire de la mise sur pied
des « structures d’éducation de masse », stigmatise les opposants :
« alors que le peuple mauritanien est résolument engagé sur la voie de la
construction nationale, quelques citoyens manquant de maturité et de civisme se
sont laissés ces derniers temps manipuler par les spécialistes de la subversion
internatinale qui cherchent à tout prix à imposer leur domination et leur mode
de pensée à notre pays ». La tension avec l’extérieur est également très
forte – comme elleel’avait été en 1981 (cf. Le Calame 21 Octobre 2008 . chronique
anniversaire du 21 Octobre 1981 – l’aviation marocaine bombarde le Polisarion
en territoire mauritanien).
Le 16 Mars, Hassan II rend publique sa lettre au roi Fahd à propos de la
reconnaissance de la République
arabe sahraouie démocratique par la République Islamique
de Mauritanie : « cet acte, s’il viole d’une façon flagrante le
traité conclu en votre présence et en présence de feu le roi Khaled, constitue,
en outre, un acte inamical dont le moins que l’on puisse dire, est qu’il ne
sert pas les intérêts du Maroc, ni ceux de la Mauritanie ».
Mohamed Khouna, le 19, dans un message au roi d’Arabie séoudite, réfute les
accusations du roi du Maroc. Le traité de fraternité et de bon voisinage avec
le Maroc, effectivement signé par lui à Taef, n’est pas violé. Au contraire, la Mauritanie est
« en meilleure position » pour œuvrer à la concorde et à la paix dans
la région, dans l’intérêt de toutes les parties. Mais le roi Fahd aurait refusé
de recevoir le ministre mauritanien des Affaires étrangères, venu lui explique
la décision mauritanienne de reconnaissance.
Les choses ne se dénoueront que
partiellement par le renversement de Mohamed Khouna Oud Haïdalla par Maaouyia
Ould Sid’Ahmed Taya. Le Maroc sera satisfait, la tension au Sahara occidental
ne sera plus entre les deux Etats riverains de l’ancienne possession espagnole,
mais entre Rabat et Tindouf. Pour la Mauritanie, la frontière difficile, bientôt
dangereuse, changera : ce sera celle du Fleuve (cf. Le Calame 22
Avril 2008 . chronique anniversaire des 24-25 Avril 1989 – massacres au Sénégal
et en Mauritanie), mais la
question du centre de gravité et de l’unité du pays, demeurera. En revanche, le
sort du Sahara lui-même n’est toujours pas décidé ou celui qui est prétendu
n’est pas reconnu, qu’il s’agisse de la République indépendante ou de l’annexion
chérifienne. Du coup, le Maroc reste enclin à choisir ses partenaires en
politique intérieure mauritanienne, et l’Algérie à prendre le parti opposé.
Cela se voit à nouveau – depuis le 6 Août 2008.
[1] - Moktar Ould Daddah l’expose
nettement : La
Mauritanie
contre vents et marées (Karthala
. Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français), pp. 431.432 : « le
sommet de l’U.A.M. réuni à peine deux mois après la naissance de l’Organisation
de l’Unité Africaine, avait longuement discuté du problème de la dualité à
éviter entre l’U.A.M. et l’O.U.A. A ce sujet, nous avions dans l’une de nos
résolutions, que les structures de
l’U.A.M. étaient appelées nécessairement à évoluer, soit vers une
harmonisation, soit vers une fusion progressive avec les structures de l’O.U.A.
Au début de Mars 1964, à Dakar, l’U.A.M. se réunit. Plusieurs Chefs d’Etat dont
le Président Félix Houphouët-Boigny étaient absents. Néanmoins, nous décidâmes
de transformer l’U.A.M. en U.A.M.C.E. (Union Africaine et Malgache de
Coopération Economique) dont je fus élu premier président. Le sommet suivant
devait se tenir à Tananarive.
Peu
de temps après le sommet de Dakar, plusieurs chefs d’Etat dont certains de ceux
qui avaient participé à la réunion dakaroise, me firent part de leurs réserves
quant à la dépolitisation de l’U.A.M. Pour eux la création d’une organisation
purement économique était prématurée. Nos Etats pauvres et sous-développés ne
pouvaient pas coopérer utilement. “En additionnant toutes nos pauvretés, nous
ne ferons pas avancer notre développement ...” commentait l’un de nous, à quoi
d’autres répondaient qu’ “ en matière politique et diplomatique, notre
coopération qui avait déjà fait ses preuves en faisant admettre
La
Mauritanie
contre vents et marées (Karthala
. Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français), pp. 431.432 : « le
sommet de l’U.A.M. réuni à peine deux mois après la naissance de l’Organisation
de l’Unité Africaine, avait longuement discuté du problème de la dualité à
éviter entre l’U.A.M. et l’O.U.A. A ce sujet, nous avions dans l’une de nos
résolutions, que les structures de
l’U.A.M. étaient appelées nécessairement à évoluer, soit vers une
harmonisation, soit vers une fusion progressive avec les structures de l’O.U.A.
Au début de Mars 1964, à Dakar, l’U.A.M. se réunit. Plusieurs Chefs d’Etat dont
le Président Félix Houphouët-Boigny étaient absents. Néanmoins, nous décidâmes
de transformer l’U.A.M. en U.A.M.C.E. (Union Africaine et Malgache de
Coopération Economique) dont je fus élu premier président. Le sommet suivant
devait se tenir à Tananarive.
Peu
de temps après le sommet de Dakar, plusieurs chefs d’Etat dont certains de ceux
qui avaient participé à la réunion dakaroise, me firent part de leurs réserves
quant à la dépolitisation de l’U.A.M. Pour eux la création d’une organisation
purement économique était prématurée. Nos Etats pauvres et sous-développés ne
pouvaient pas coopérer utilement. “En additionnant toutes nos pauvretés, nous
ne ferons pas avancer notre développement ...” commentait l’un de nous, à quoi
d’autres répondaient qu’ “ en matière politique et diplomatique, notre
coopération qui avait déjà fait ses preuves en faisant admettre
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