vendredi 11 juillet 2014

chronique d'Ould Kaïge - publié déjà par le Calame . 17 Février 2009




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10-12 & 13-14 Février 1965 . 27 Février 1984

fondation de l’O.C.AM. (Organisation commune africaine & malgache) 
à Nouakchott sous la présidence de Moktar Ould Daddah
&
débuts de l’organisation des Etats riverains du fleuve Sénégal
&
la Mauritanie, dirigée par Mohamed Khouna Ould Haïdalla, reconnaît la R.A.S.D. (République arabe sahraouie démocratique)




Du 10 au 12 Février 1965, se tient à Nouakchott, la conférence des Chefs d’Etat de l’Union  africaine et malgache de coopération économique (U.A.M.C.E.). Elle décide la constitution de l’Organisation Commune Africaine et Malgache (O.C.A.M.) au terme d’un vif débat entre partisans de l’U.A.M. et partisans de l’U.A.M.C.E.. De quoi s’agissait-il ? du degré de solidarité entre les Etats anciennement territoires d’outre-mer français, nonobstant le mouvement d’unification continentale. La fondation engage – sur le moment – bien peu puisque l’on reporte à une nouvelle conférence, qui se tiendra à Tananarive en Janvier 1966, l’adoption des structures de l’organisation que prépareront les ministres des Affaires Etrangères. « Le président de l’organisation, Moktar Ould Daddah, est chargé de la faire fonctionner en attendant la conférence de Tananarive ».

L’Union africaine et malgache avait été fondée le 12 Septembre 1961, à Tananarive, à l’issue d’une conférence à laquelle avaient participé les chefs d'Etat de l'Afrique d'expression française à l'exception de ceux de Guinée, du Mali et du Togo. Un groupe de l'U.A.M. devait se former aux Nations Unies, un pacte de défense avait été adopté mais la militance pour l’unification continentale faisait inviter le "groupe" de Casablanca, constitué autour du Maroc, à la conférence suivante, celle de Lagos.
Le mouvement avait, en fait et très significativement, commencé lors de la proclamation de l’indépendance mauritanienne. Le 28 Novembre 1960, à Nouakchott, les chefs d'Etat africains et malgache d'expression française avaient en effet convenu de " se concerter sur tous les problèmes mondiaux touchant à leurs intérêts communs et pour organiser entre eux une solidarité réelle et agissante " : en réalité, reconstituer entre Africains mais avec la « bénédiction » française et le soutien de Paris la construction éphémère de la Communauté décidée en 1958 mais très vite déphasée par l’indépendance de ses membres. Dès les 15–19 Décembre 1960, les mêmes, réunis à Brazzaville, avaient défini "une politique commune de coopération africaine", choisi la "recherche obstinée de la paix", la "non ingérence", la "coopération économique et culturelle sur la base de l'égalité", et une diplomatie concertée. On avait créé un comité d'études pour la coopération économique, esquissé ensemble un code d'investissements et déjà convenu d’une organisation africaine et malgache de coopération économique, avec fond de solidarité et association à la Communauté économique européenne. Par la suite – d’abord du 26 au 28 Mars 1961, à Yaoundé – on avait projeté une représentation diplomatique commune, une nationalité et une citoyenneté liant les peuples entre eux, de l’entraide judiciaire et l’accord de défense. L’organisation économique (O.A.M.C.E.) aurait son siège au Cameroun et Air Afrique était alors créé avec siège à Abidjan. Puis une réunion du 8 au 12 Mai 1961,       à Monrovia, avait élargi le "groupe de Brazzaville" au Liberia, au Togo, à la Nigeria, au Sierra-Leone et à la Tunisie. La charte adoptée là, jetait les bases de l’Organisation de l’Unité africaine :  égalité absolue entre les membres, non ingérence, respect des souveraineté et personnalité, condamnation de la subversion, pas de "leadership" :  " l'union envisagée n'est pas l'intégration politique mais l'unité des aspirations et des actes considérés sur le plan convergent de la solidarité sociale et politique africaine ". Réunis du 25 au 27 Mars 1962   à Bangui, les Chefs d'Etat de l'U.A.M. avaient répété que l'organisation inter-africaine projetée à Lagos et l'U.A.M. en tant que telle n’étaient pas opposées oiu contradictoires mais complémentaires. Léopold Sedar Senghor, président en exercice sortant avait assuré: "il ne s'agit pas d'imposer le mot Communauté, mais de créer un ensemble solidement structuré encore que souple, qui organisera une coopération franco-africaine exemplaire ".

La constitution de l’O.U.A., le 25 Mai 1963, n’avait pas freiné cette intégration particulariste et que beaucoup ressentait comme d’inspiration française, sinon néo-colonialiste. Pour Sekou Touré, ce n’était évidemment pas douteux : l’adoption de la Charte de l’OUA implique la dissolution de tous les groupements régionaux. Du 6 au 10 Mars 1964, à Dakar, les chefs d’Etat de l’U.A.M. (en l’absence des présidents Dacko et Houphouet-Boigny) avaient transformé l’U.A.M. en une Union africaine et malgache de coopération économique, et Moktar Ould Daddah avait été élu président de cette U.A.M.C.E. Aussitôt, ce médiateur-né avait inspiré (le 29 Avril suivant, à Nouakchott), le communiqué des ministres soucieux de rallier l’unanimité des Etats membres de l’Union : mais la Côte d’Ivoire, le Niger, la Haute-Volta et la République centrafricaine non représentées ne paraphaient toujours pas la nouvelle Charte. Porte-à-faux, donc… [1].

Un tel cycle de conférences avait également amené ses hauts participants à débattre des relations avec des pays tiers – qui allaient tenir une place décisive dans l’attitude mauritanienne au cours du premier semestre de 1965 : l’indépendance de l’Algérie enfin acquise mais à l’évolution soudain problématique au renversement d’Ahmed Ben Bella, la légitimité ou pas des dirigeants du Congo ex-belge, et notamment de Moïse Tshombé dont les représentants tentent de se faire recevoir lors de la constitution de l’O.C.A.M. Moktar Ould Daddah les fait remettre dans l’avion qui les a amenés à Nouakchott, et provoque ainsi la vive critique de plusieurs de ses pairs : le précédent du Caire en Juillet 1964 avait été évoqué, Nasser faisant éconduire le nouveau Premier ministre congolais qui ne pouvait faire oublier la sécession qu’il avait conduite en 1960 au Katanga, ni les morts suspectes de Dag Hammarksjoeld, secrétaire général des Nations Unies et de Patrice Lumumba, chef du gouvernement central lors de l’indépendance de la colonie belge. A ceux-ci, il est pourtant redevable de leur soutien indéfectible pendant la longue bataille d’admission de la République Islamique de Mauritanie aux Nations Unies : l’U.A.M. l’avait même, ensuite, présentée pour siéger au Conseil de sécurité. Dès le 18, il s’acquitte d’une mission protocolaire en faisant part au général de Gaulle des résultats de la conférence de Nouakchott et en l’invitant à visiter officiellement les pays membres de l’O.C.A.M.


Les 13 et 14 Février 1965, se rencontrant à Saint-Louis, les présidents Senghor, Modibo Keita et Moktar Ould Daddah installent le secrétariat général du Comité inter-Etats des riverains du fleuve Sénégal. La coincidence de date avec la réunion des participants à l’ex-Union africaine et malgache, n’est pas nouvelle. Quand, les 26 et 27 Juillet 1963,    à Bamako, les quatre chefs des Etats riverains du fleuve Sénégal avaient signé la convention sur l’aménagement du bassin du Sénégal et institué un Comité inter-Etats,  trois d’entre eux se rendent dans la même journée à Cotonou pour le sommet de l’U.A.M. et Moktar Ould Daddah y fait valoir que  "les strucutures, appelées nécessairement à évoluer, doivent tendre soit vers une harmonisation, soit vers une fusion progressive avec les structures de l’OUA". Dans l’immédiat, le groupe de l’U.A.M. à l’O.N.U. est dissout.

S’agissant de la mise en valeur du bassin du fleuve Sénégal, la dialectique mauritanienne est alors la même que le plaidoyer au sein de l’U.A.M. pour l’organisation panafricaine. Moktar Ould Daddah montre « l’intérêt qu’il y a également d’envisager la constitution d’un ensemble économique régional qui grouperait francophones et anglophones de l’Ouest Africain ». Il est ainsi précurseur de la C.E.A.O. et de la C.D.E.A.O. En attendant, on convient d’une rencontre annuelle « au sommet » et de l’harmonisation des obstacles aux échanges. On envisage de renégocier les accords de la B.C.E.A.O. avec la Guinée et le Mali (la Mauritanie sera décisive pour le retour du Mali dans la zone franc en 1967, avant de donner le signal de l’émancipation en 1972-1973) et Moktar Ould Daddah est chargé de rendre compte à Sekou Touré, de le convaincre. La semaine précédente, à Dakar, les experts des quatre Etats riverains du fleuve Sénégal avaient réglé l’organisation et le fonctionnement du Comité inter-Etats et adopté le nouveau statut du Fleuve. Deux ans et demi après la première conférence ministérielle reconnaissant l'unité du bassin du Fleuve quant à son développement, et concluant à l’ "adoption de mesures concrètes pour une action immédiate et concertée ". Presqu’en même temps, le 18 Février, lors de la proclamation de l’indépendance de la Gambie, ce pays et le Sénégal instituent un comité d’aménagement du fleuve Gambie et signent des accords diplomatiques et militaires.

Cette fondation régionale va mieux résister au temps, malgré les atermoiements et cycles guinéens, que celle de l’O.C.A.M. très vite critiquable – dans son esprit, il est vrai, que dans son fonctionnement. En effet, dès le 26 Mai 1965, à Abidjan, une conférence extraordinaire des chefs d’Etat de l’O.C.A.M., passe outre à l’absence de Moktar Ould Daddah, président en exercice de l’organisation, et aux excuses des chefs d’Etat du Congo-Brazzaville, du Cameroun, du Ruanda et de la République centrafricaine, pour admettre la République démocratique du Congo en la personne de Moïse Tshombé. Le 29 mai 1965, André Guillabert, envoyé spécial de Léopold Sédar Senghor rend compte à Moktar Ould Daddah, toujours président exercice, du déroulement de la conférence d’Abidjan. Le président de la République donne en réplique la position de la Mauritanie sur les problèmes qui se posent à l’Afrique et lui expose les raisons objectives de son absence à Abidjan. Puis, il lui fait part de sa décision de quitter l’Organisation Commune Africaine et Malgache. Ce retrait est confirmé, le 23 Juin, par une lettre personnelle de Moktar Ould Daddah à chacun des chefs d’Etat intéressés. Le maintien des liens d’amitié et de solidarité avec chacun des Etats membres de l’organisation est en même temps réaffirmé. Peu après, s’établissent des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. On est de nouveau précurseur à Nouakchott, mais vivement critiqué presque partout ailleurs [2]. L’Organisation commune africaine et malgache, quant à elle, aura finalement son siège à Bangui et survivra, très discrètement jusqu’à sa dissolution le 25 Mars 1985.

La diplomatie mauritanienne, de la proclamation de l’indépendance à la sortie de l’O.C.A.M. et à la reconnaissance de Pékin, soit quatre ans qui ont été décisifs et où le mouvement est le même, s’est donnée les traits qui la caractériseront jusqu’au 10 Juillet 1978, sans qu’ensuite elle y parvienne jamais à nouveau. Une initiative constante pour des organisations et des ententes régionales efficaces, pratiques mais n’empiétant pas sur l’organisation continentale et faisant le moins de place possible à des puissances extérieures à l’Afrique.


Le 27 février 1984,  27ème pays africain et 54ème Etat dans le monde à le faire, la Mauritanie reconnaît la République arabe sahraouie démocratique « pour l’amener à respecter les frontières mauritaniennes ». Cet « acte de souveraineté et de principe doit être compris comme un nouvel effort pour contribuer à instaurer une paix juste et durable au Maghreb » selon le président du Comité militaire de salut public. Mais le lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla a été mis en minorité, dans le Comité, par son collègue Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, Premier ministre, et il n’est parvenu que de justesse à faire prévaloir son analyse. Il passera tellement pour un Polisario, lui-même, qu’il sera tenté le 12 Décembre suivant de rallier le mouvement sahraoui plutôt que Nouakchott, pour y renoncer : courageusement. L’eût-il fait que l’histoire devenait autre.

Dans le moment, il adresse un message à Mohamed Ould Abdelaziz (le président de la République sahraouie – homonymie…) : les deux pays « entretiendront des relations confiantes et amicales fondées sur les principes du respect réciproque de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale, de la non-immixtion dans les affaires intérieures, de bon voisinage… (en vue de l’) édification du Grand Maghreb arabe uni et prospère ». Ce qui ne change rien à Addis-Abeba, où s’ouvre une session du conseil des ministres en l’absence de la R.A.S.D. ce qui en permet une tenue sereine. Le lendemain 28, à Paris, l’Association pour une Mauritanie démocratique (Ismaïl Mouloud et Abderrahmane Ould Amine) plaide pour une « une neutralité effective, seule possibilité pour la Mauritanie de jouer un rôle positif dans la solution pacifique de la guerre », tandis que sur place le Maroc achève la construction du second « mur » : long de 250 kilomètres, il part de la région de Khrebichet, passe à 25 kilomètres à l’ouest de Haouza, se prolonge à l’est d’Amgala, longe la frontière mauritanienne et rejoint Bou Craâ. Le 4 Mars, la Haute-Volta reconnaît à son  tour la République arabe sahraouie.

La reconnaissance mauritanienne est surtout grosse du conflit entre les deux officiers putschistes du 10 Juillet 1978. Le 5 Mars, en tant que ministre de la Défense, Maaouyia limoge le chef de la place militaire de Nouakchott, Breika Ould Moubarek, inconditionnel d’Haïdalla et responsable national des S.E.M. (« structures d’éducation de masse » – seule association politique admise par le régime militaire parce qu’organisée par lui…). Le surlendemain, riposte : le gouvernement est remanié, Mohamed Khouna Ould Haïdalla concentrant à nouveau tous les pouvoirs comme en Janvier 1980. Le Premier ministre, Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, est remercié ; il refuse l’ambassade de Paris où il pourrait se faire soigner, sans qu’on dise de quoi… mise à l’écart d’officiers suspects et retour généralisé de membres du gouvernement à des fonctions purement militaires par crainte d’une agression marocaine directe, en représaille à cette reconnaissance. Le commandement militaire est remanié le 11 : l’ex-Premier ministre est de nouveau le chef d’état-major (le proche avenir va montrer l’erreur commise par Mohamed Khouna) ; Moulaye Ould Boukhreiss, alors chef d’état-major adjoint, passe à la direction de l’école interarmes d’Atar, et il est remplacé par le lieutenant-colonel Anne Amadou Baba Ly, précédemment ministre de l’Industrie et des Mines. De même, Ahmedou Ould Abdallah, jusques-là ministre de l’Intérieur, est affecté au commandement de la région militaire de Zouerate. Le lieutenant-colonel Papa Diallo, précédemment à l’école interarmes, commandera la 1ère région militaire (Nouadhibou).

Le climat est soudain très lourd. Des manifestations ont lieu dans plusieurs villes pour protester contre la reconnaissance de la République sahraouie. Un message radiodiffusé de l’homme fort pour l’anniversaire de la mise sur pied des « structures d’éducation de masse », stigmatise les opposants : « alors que le peuple mauritanien est résolument engagé sur la voie de la construction nationale, quelques citoyens manquant de maturité et de civisme se sont laissés ces derniers temps manipuler par les spécialistes de la subversion internatinale qui cherchent à tout prix à imposer leur domination et leur mode de pensée à notre pays ». La tension avec l’extérieur est également très forte – comme elleel’avait été en 1981 (cf. Le Calame 21 Octobre 2008 . chronique anniversaire du 21 Octobre 1981 – l’aviation marocaine bombarde le Polisarion en territoire mauritanien). Le 16 Mars, Hassan II rend publique sa lettre au roi Fahd à propos de la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique par la République Islamique de Mauritanie : « cet acte, s’il viole d’une façon flagrante le traité conclu en votre présence et en présence de feu le roi Khaled, constitue, en outre, un acte inamical dont le moins que l’on puisse dire, est qu’il ne sert pas les intérêts du Maroc, ni ceux de la Mauritanie ». Mohamed Khouna, le 19, dans un message au roi d’Arabie séoudite, réfute les accusations du roi du Maroc. Le traité de fraternité et de bon voisinage avec le Maroc, effectivement signé par lui à Taef, n’est pas violé. Au contraire, la Mauritanie est « en meilleure position » pour œuvrer à la concorde et à la paix dans la région, dans l’intérêt de toutes les parties. Mais le roi Fahd aurait refusé de recevoir le ministre mauritanien des Affaires étrangères, venu lui explique la décision mauritanienne de reconnaissance.

Les choses ne se dénoueront que partiellement par le renversement de Mohamed Khouna Oud Haïdalla par Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya. Le Maroc sera satisfait, la tension au Sahara occidental ne sera plus entre les deux Etats riverains de l’ancienne possession espagnole, mais entre Rabat et Tindouf. Pour la Mauritanie, la frontière difficile, bientôt dangereuse, changera : ce sera celle du Fleuve (cf. Le Calame 22 Avril 2008 . chronique anniversaire des 24-25 Avril 1989 – massacres au Sénégal et en Mauritanie), mais la question du centre de gravité et de l’unité du pays, demeurera. En revanche, le sort du Sahara lui-même n’est toujours pas décidé ou celui qui est prétendu n’est pas reconnu, qu’il s’agisse de la République indépendante ou de l’annexion chérifienne. Du coup, le Maroc reste enclin à choisir ses partenaires en politique intérieure mauritanienne, et l’Algérie à prendre le parti opposé. Cela se voit à nouveau – depuis le 6 Août 2008.


[1] - Moktar Ould Daddah l’expose nettement :  La Mauritanie contre vents et marées (Karthala . Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français), pp. 431.432 : « le sommet de l’U.A.M. réuni à peine deux mois après la naissance de l’Organisation de l’Unité Africaine, avait longuement discuté du problème de la dualité à éviter entre l’U.A.M. et l’O.U.A. A ce sujet, nous avions dans l’une de nos résolutions, que  les structures de l’U.A.M. étaient appelées nécessairement à évoluer, soit vers une harmonisation, soit vers une fusion progressive avec les structures de l’O.U.A. Au début de Mars 1964, à Dakar, l’U.A.M. se réunit. Plusieurs Chefs d’Etat dont le Président Félix Houphouët-Boigny étaient absents. Néanmoins, nous décidâmes de transformer l’U.A.M. en U.A.M.C.E. (Union Africaine et Malgache de Coopération Economique) dont je fus élu premier président. Le sommet suivant devait se tenir à Tananarive.  
Peu de temps après le sommet de Dakar, plusieurs chefs d’Etat dont certains de ceux qui avaient participé à la réunion dakaroise, me firent part de leurs réserves quant à la dépolitisation de l’U.A.M. Pour eux la création d’une organisation purement économique était prématurée. Nos Etats pauvres et sous-développés ne pouvaient pas coopérer utilement. “En additionnant toutes nos pauvretés, nous ne ferons pas avancer notre développement ...” commentait l’un de nous, à quoi d’autres répondaient qu’ “ en matière politique et diplomatique, notre coopération qui avait déjà fait ses preuves en faisant admettre 

  La Mauritanie contre vents et marées (Karthala . Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français), pp. 431.432 : « le sommet de l’U.A.M. réuni à peine deux mois après la naissance de l’Organisation de l’Unité Africaine, avait longuement discuté du problème de la dualité à éviter entre l’U.A.M. et l’O.U.A. A ce sujet, nous avions dans l’une de nos résolutions, que  les structures de l’U.A.M. étaient appelées nécessairement à évoluer, soit vers une harmonisation, soit vers une fusion progressive avec les structures de l’O.U.A. Au début de Mars 1964, à Dakar, l’U.A.M. se réunit. Plusieurs Chefs d’Etat dont le Président Félix Houphouët-Boigny étaient absents. Néanmoins, nous décidâmes de transformer l’U.A.M. en U.A.M.C.E. (Union Africaine et Malgache de Coopération Economique) dont je fus élu premier président. Le sommet suivant devait se tenir à Tananarive. 

Peu de temps après le sommet de Dakar, plusieurs chefs d’Etat dont certains de ceux qui avaient participé à la réunion dakaroise, me firent part de leurs réserves quant à la dépolitisation de l’U.A.M. Pour eux la création d’une organisation purement économique était prématurée. Nos Etats pauvres et sous-développés ne pouvaient pas coopérer utilement. “En additionnant toutes nos pauvretés, nous ne ferons pas avancer notre développement ...” commentait l’un de nous, à quoi d’autres répondaient qu’ “ en matière politique et diplomatique, notre coopération qui avait déjà fait ses preuves en faisant admettre
 


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