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4-6 Mars 1958 . 5 Mars 1982
Première pierre de Nouakchott &
réplique à la revendication marocaine
&
Haïdalla fait condamner Mustapha Saleck
Deux engrenages qui, chacun, pèseront une dizaine d’années
d’histoire mauritanienne. Les dissidences au Maroc au printemps de 1958 et leur
écho en politique intérieure et extérieure jusqu’à la reconnaissance de l’été
de 1969 de Nouakchott par Rabat. Les complots plus souvent supposés que réels à
partir de 1982, et qui useront les régimes aussi bien du colonel Mohamed Khouna
Ould Haïdalla que celui du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya.
Du 4 au 6 Mars 1958, le
ministre de la France
d’Outre-mer vient sous de benoîts prétextes en Mauritanie : l’inauguration
de Radio-Mauritanie, la pose de la première pierre de la future capitale à
Nouakchott (le général de Gaulle réitèrera le geste le 10 Décembre 1959) et une
visite à Kaédi sur le Fleuve, à Atar enfin… L’enjeu est tout autre. « La capitale de la Mauritanie, Nouakchott,
n’était encore que deux sillons se coupant à angle droit, et tracés avec un
bulldozer, avec à l’intersection un bidon peint en blanc. Les plages étaient
désertes comme au premier jour » [1].
En quasi-coincidence de dates avec le bombardement, par l’aviation
française, de Sakhiet Sidi Youssef située en territoire tunisien (le 8 Février 1958
– tandis qu’a lieu en Haute-Mauritanie, l’embuscade de Motlani), est déclenchée
le 10 l’opération “Ouragan”. Elle a été de longue date projetée entre les
état-majors espagnol et français [2]
Tenue à Tindouf, aux confins algéro-marocains, une conférence militaire
française, au plus haut niveau des commandements au Maroc, en A.O.F. et en
Algérie, avait décidé d’user du droit de suite au Rio de Oro et en Saguya El Hamra, à la suite
de multiples incidents entre Choum et Atar, attribués à des éléments “ incontrôlés ”
de l’Armée de Libération nationale marocaine. Il avait fallu disperser une
colonne se dirigeant vers Atar en Janvier 1957 [3],
et le 14 Février, au nord de Fort-Trinquet, à Agui, étaient tombés trois
officiers et dix-sept hommes. Pour être efficace, il fallait ignorer la frontière,
ce qu’avaient accepté les Espagnols le 25 lors d’une réunion tenue à Port-Etienne,
future Nouadhibou, tandis qu’au contraire le Maroc réclamait la tenue d’une
commission mixte des frontières. A la
veille même des élections territoriales qui devaient conduire à la formation du
premier gouvernement mauritanien, la situation paraisssait si grave que le
Général de Gaulle, pas encore de retour au pouvoir, séjourna, les 13 et 14 Mars
à Atar et à Fort-Gouraud [4].
A la suite d’accrochages près de Colomb Béchar et de Houmat el Ham, au début de
1958, il faut en finir et « nettoyer » le territoire censément
administré par l’Espagne, mais pratiquement inoccupé, et sécuriser ainsi les
confins algéro-marocains – la guerre d’Algérie entre dans sa quatrième année et
le Maroc n’est indépendant que depuis deux ans. Smara est prise le jour-même,
mais il faut poursuivre le “nettoyage” de la Seguiet-el-Hamra et de la Tekna jusqu’au 20. La
seconde phase d’”Ouragan” suit aussitôt : le “nettoyage” du Rio de Oro, tandis
que l’ambassade de France à Rabat dément toute intervention aérienne française
“dans la région d’Ifni ni au Maroc méridional”. Le lendemain, 21 Février, le
roi du Maroc entreprend un voyage dans le sud. Mohamed V choisit la date de fin
des opérations militaires [5],
le 25, pour – à M’Hamid du Draa – présenter la revendication officielle du
Maroc sur la
Mauritanie. Celle-ci porte aussi sur la région de Tindouf et
même de Colomb-Béchar, zones algériennes donc juridiquement françaises à l’époque. Le 6 Mars, le Maroc proteste contre la
création de la société des mines de Guettara (gisement de manganèse au sud de
Colomb-béchar), et le 17, il
formule auprès de la B.I.R.D.
“les plus expresses réserves sur l’éventuel emprunt sollicité par la France pour l’exploitation
des mines de Fort-Gouraud”.
Effectivement, le 24 Février précédent, la presse a annoncé la venue
imminente d’une mission de la B.I.R.D.
en Mauritanie. Ahmed Laraki, le ministre marocain des Affaires étrangères,
déclare, aux Nations-Unies, espérer des négociations avec Madrid et Paris. Sahara marocain n’est pas en reste qui
publie un article de Allah el Fassi en faveur de solutions négociées avec la France.
C’est
à ce moment que commence la dissidence, c’est-à-dire le ralliement physique de
personnalités mauritaniennes à la revendication marocaine, dont Horma Ould
Babana, l’ancien député du Territoire avait donné l’exemple dès l’indépendance
chérifienne (trois mois après sa défaite pour la députation au Palais-Bourbon) [6].
Le 8 Février, “l’absence” de Dey Ould
Sidi Baba, ministre du Commerce, est constatée et le ministre des Travaux puiblics et des
Transports, Amadou Diadie Samba Diom,
est chargé de son intérim. Un mois plus tard, le 10 Mars, même
chose : “en l’absence” de Mohamed el Moktar Ould Bah, l’intérim des
Affaires culturelles et de la
Jeunesse est confié au ministre des finances. Entretemps, le
3 Mars, le Conseil de gouvernement a demandé officiellement au ministère de la France d’outre-mer, à
Paris, des nouvelles de Dey Ould Sidi Baba et de l’émir du Trarza. La réponse
est donnée, le 14, par la presse : le ministre du Commerce mauritanien et
l’émir du Trarza seraient au caire.
A Saint-Louis, devant le bâtiment du Conseil de gouvernement, presque
quotidiennement, des femmes manifestent pour avoir des nouvelles.
C’était déjà à Atar, le 1er Juillet 1957, que Moktar
Ould Daddah avait lancé son appel à ce que constitue, en dépit des frontières
coloniales, un ensemble mauritanien. Le 6 Mars 1958, devant le ministre de la France d’Outre-mer, Gérard
Jacquet, membre d’un gouvernement il est vrai démissionnaire du fait de la
crise franco-tunisienne et des « bons offices » proposés par la Grande-Bretagne et
les Etats-Unis entre l’ancienne métropole et l’ancien protectorat, le jeune
vice-président du Conseil, doit tout traiter à la fois, sur le mode le plus
conciliant et pacifique – les opérations militaires connaissant un plein succès
– mais sans rien concéder sur le fond : répliquer à la revendication
marocaine, opiner sur le projet français d’une organisation commune des régions
sahariennes [7] pour
aboutir à la formulation de l’identité mauritanienne. Il y parvient dans un
modèle de précision et de retenue, tel que sur le moment rien ne peut froisser
le ministre français dont dépendent la sécurité militaire et la viabilité
économique du Territoire, mais tel aussi que s’y trouvent en germe tous les
arguments de remontrance à la
France sur l’Algérie et toutes les offres d’entente avec le
Maroc, si celui-ci consent à reconnaître la réalité.
« Bien que déterminée à accroître son rayonnement dans la paix, la Mauritanie a cependant
subi les conséquenbces des évènements survenus en Afrique du nord. Avec l’aide
de la France,
elle a repoussé les attaques dont elle était l’objet et vient tout récemment de
libérer ses habitants de la menace que faisait peser, à proximité de ses
frontières, la présence d’ »éléments incontrôlés » dont les actes de
brigandage et les rapts entretenaient depuis un an un sentiment d’insécurité
permanente.
Mais ce résultat, pour satisfaisant qu’il soit dans l’immédiat,
restera provisoire et incomplet, aussi longtemps que le règlement définitif du
contentieux franco-amrocain n’aura pas permis la reprise des relations
traditionnellement amicales entre le Maroc et la Mauritanie.
Dans un climat de confiance retrouvée et de bon voisinage avec le
royaume chérifien, le Territoire entend établir, renouer et développer les
échanges traditionnels du passé qui viendront s’ajouter aux autres courants
commerciaux résultant de l’instauration d’une économie moderne.
Il est de surcroît bien évident qu’aucune solidarité économique
des régions sahariennes ne piurra se constituer valablement aussi longtemps
qu’une solution pacifique n’aura pas été trouvée au douloureux problème
algérien. C’est cette solution qu’appelle de tous ses vœux une Mauritanie dont
la conscience est profondément déchirée par la prolongation d’une lutte
fratricide qui risque de compromettre à jamais lrs rapports franco-musulmans et
franco-arabes.
Si l’évolution des problèmes nord-africains donne ainsi de graves
préoccupations à la
Mauritanie, elle peut heureusement s’appuyer sur la
fédération d’A.O.F. à laquelle l’unissent tant de liens et dont la complète
solidarité se manifeste aussi bien sur le plan politique que sur le plan
économique et financier. »
Epoque de fondation parce que les discours n’avaient pas pour but
de capter une opinion à des fins personnelles ou de diriger celle-ci vers des
boucs émissaires. Et poutant que de tâches à accomplir en même temps !
L’organisation intérieure du pays date de là : le 8 Février sont signés
les arrêtés réorganisant les collectivités traditionnelles et fixant le
statut des chefs et leurs pouvoirs ainsi que les attributions et commissions de
chefferies, et aussi l’arrêté créant les cercles du Hodh occidental, chef-lieu
Aioun-el-Atrouss, et celui du Hodh oriental, chef-lieu Nema et le 3 Mars, enfin, part vers les cercles
administrratifs une circulaire du ministre de l’Intérieur sur le projet
d’organisation des collectivités rurales. Moktar Ould Daddah non seulement va
de Kaédi à Atar via Nouakchott, ces jours-là, accompagnant le ministre
français, mais à la mi-Février, il était à Paris pour une conférence des chefs
et vice-présidents de conseils de gouvernement, et à la mi-Mars, il est avec
les mêmes en Abidjan, pour inaugurer le fameux pont ivoirien.
Très organisé, donc, dès sa prise de
fonctions, le jeune avocat [8]
souligne ensuite, à plusieurs reprises, le sens de son discours. Le 19 Mars, à
Dakar, Moktar Ould Daddah s’entretient avec la presse. Il est reçu le même jour
par le Haut-Commissaire en A.O.F. Gaston Cusin . Il espère que la B.I.R.D. “ne tiendra aucun
compte de la démarche marocaine que rien ne saurait justifier” et
contre-attaque : “de telles institutions réellement démocratiques et
représentatives de l’opinion publique (qui fonctionnent en Mauritanie)
n’existent pas dans le Maroc indépendant
sous une forme équivalente”. Quant au voyage au Caire de Dey Ould Sidi Baba et
de l’émir du Trarza, il est sans signification positive. Le lendemain, de
Saint-Louis, le Conseil de gouvernement communique : il “s’étonne” de la
prétention marocaine “pour le moins inattendue et absolument infondée”,
“rappelle que la Mauritanie
n’a pas de frontières communes avec le Maroc”,
“réaffirme une fois de plus la personnalité mauritanienne” et “demande
au gouvernement de la
République de protester contre les prétentions du
gouvernement chérifien et de mettre tout en œuvre pour accélérer la mise en
exploitation du gisement mauritanien de Fort-gouraud”.
Le 5
Mars 1982, à l’issue d’un procès avec assistance d’avocats, la Cour spéciale de justice,
présidée par le commandant Sao Samba condamne à dix d’emprisonnement pour
complot contre la sûreté de l’Etat, l’ancien chef d’Etat, pustchiste du 10
Juillet 1978, le colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck, Sid’Ahmed Ould Bneijara
qui l’année précédente était Premier ministre sous la présidence du colonel
Mohamed Khouna Ould Haïdalla, Baham Ould Mohamed Laghdaf, ancien ministre de
l’Intérieur et l’adjudant Be Ould Bneijara, ancien chef de la section des
blindés de l’aéroport de Nouakchott. Emprisonnés, ils « sont soumis à un
régime de détention sévère, ne voient jamais le jour et n’ont contact qu’avec
la personne qui leur apporte la nourriture » selon la rumeur rapportée par
l’A F P. Ils attendront l’amnistie consécutive à la chute
d’Haïdalla, soit trente mois, pour être libérés. Qu’ont-ils donc fait ? [9]
Le scenario qui réussira à Maaouyia Ould
Sid’Ahmed Taya, le 12 Décembre 1984 (cf. Le Calame 12 Décembre 2007 . chronique
anniversaire du coup), leur
est prêté. Le 6 Février, ils sont tous arrêtés sans aucune indication sur le
déroulement de la tentative ni sur leurs intentions supposées. Ils devaient
enlever le président du comité militaire, à l’aéroport, au moment de son départ
pour Nairobi, où allait se tenir un « mini-sommet de l’O.U.A. sur le
Sahara ». Mû par une intuition (ou des renseignements…) qui l’a déjà sauvé
le 16 Mars 1981 (cf. Le Calame 11 Mars 2008 . chronique anniversaire de la tentative), mais qu’il ne suivra pas en 1984, le
colonel annule au dernier moment son voyage : « tentative isolée de
personnes mûes par l’ambition » …
A peine rendu ce verdict, d’ailleurs,
qu’un autre complot est prétendûment découvert : « baassiste
pro-irakien » et visant à « assassiner froidement le chef de
l’Etat ». Les sanctions et mesures de protection pleuvent : mise à la
retraite capitaine Mohamed Saïd Ould Hussein dit Dah (patron du
contrr-espionnage), du lieutenant Ould Neji (un des premiers officiers formés
en Irak et commandant adjoint de la région militaire de Nouakchott), le
lieutenant Moktar Ould Saleck (qui avait arrêté Moktar Ould Daddah, le 10
Juillet). Mais surtout arrestation de Mohamed Yehdih Ould Breidelleil, ancien
ministre et ancien secrétaire général de la présidence du Comité militaire
l’année précédente, de Mohamed Ahmed Ould Memed, ancien directeur de
l’Enseignement supérieur, et même de personnalités non politiques : Tourad
Ould Sidi, journaliste, Khalid Ould Enaboui, poète et ancien directeur de Chaab, Mohamed Ould Hamadi, journaliste et
ancien conseiller de presse d’Haïdalla. Au total de trois à quatre cent
personnes proches des principaux prévenus sont « victimes d’une campagne
de répression sans précédent en Mauritanie par son ampleur, sa férocité et sa
durée » selon leur comité de défense. Elles seront libérées en Juin , sans
jugement, donc sans que soit éclairci leur participation à quoi que ce soit.
Premier « complot » du genre, la « menace » baasiste
servira périodiquement au pouvoir en place quel qu’il soit pour équilibrer les
complots soit de militaires rivaux de l’ « homme fort » du
moment, soit d’originaires de la
Vallée du Fleuve. Commodément mais avec des verdicts toujours
bien plus cléments. Un système s’organise, comme si d’ailleurs les « comploteurs »
s’y prêtaient.
La
France,
souvent soupçonnée de se mêler à la politique intérieure du pays, entérine. Le
23 Mars 1982, Mohamed Khouna Ould Haïdalla est reçu par François Mitterrand, et
peut lui faire entendre son souhait d’un accroissement de l’aide française dans
tous les domaines, et sa crainte d’internationalisation du conflit du Sahara
occidental en raison du soutien croissant des Etats-Unis au Maroc. Le même
François Mitterrand félicitera par télégramme Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya dès
le scrutin présidentiel de Janvier 1992 comme si celui-ci n’avait été en rien
contestable.
[1] - Michel Jobert, alors directeur du cabinet de Gaston
Cusin, haut-commissaire en A.O.F., l’évoque près de vingt ans après (p. 109 Mémoires d’avenir . Albin Michel . Octobre 1974 . 310 pages)
[2] - sans qu’y soit associé le début de gouvernement
mauritanien. – Moktar Ould Daddah ne peut donc en rendre compte dans ses mémoires (La
Mauritanie
contre vents et marées Karthala
. Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français) qu’en simple note, p. 526. – Michel Jobert, op. cit. ibid.
[3] - ce qu’évoque Moktar Ould Daddah dans son discours du 6
Mars 1958 : « A cette vocation
historique, les populations de l’Adrar ont ajouté, l’an, dernier, un chapitre
nouveau et glorieux. Pendant quelques jours, Atar est devenu, face à l’invasion
étrangère, le bastion où fut victorieusement défendue l’intégrité du Territoire
par l’union et la coopération de tous les Français présents, qu’ils fussent de
souche mauritanbienne, d’origine métropolitaine ou des Territoires d’Outre-Mer.
C’est ici, devant la menace extérieure, que s’est donc pleinement affirmée
cette personnalité mauritanienne à laquelle le Parlement français a, peu après,
donné une existence légale » - Michel
Jobert, alors à Dakar, directeur du cabinet de Gaston Cusin, Haut-Commissaire
en A.O.F., raconte comment l’alerte fut donnée (Maghreb . A l’ombre de ses mains . p. 176 - Albin Michel .
Octobre 1985 . 277 pages)
[5] - les Espagnols sont les seuls à
communiquer : le 1er Mars, sur “Teide”, les Français ne vont
pas le faire et le Conseil de gouvernement mauritanien ne sera pas tenu au
courant des dates et détails des opérations. On s’en tient, le 4 Mars, à une
dépêche de l’A.F.P. qui annonce des
soumissions Regueibat
[6] - « Pourquoi avoir nommé et
non d’autres personnalités, parmi les responsables de l’Entente Mauritanienne ?
Parmi ceux-ci, le plus représentatif était – après le départ de Horma – Deye
Ould Sidi Baba ; il lisait beaucoup et avait fait la medersah de Boutilimit où je l’avais connu. Il était d’Atar.
Mohamd’El Moktar Ould Bah, lui, était auto-didacte, mais de Mederdra et de la
même tribu que Horma.
Pourquoi ont-ils pris fait et cause pour le Maroc ? Ils étaient
liés à Horma et à Ould Oumeïr d’autre part. Quant à expliquer le ralliement de
ces deux derniers à la thèse marocaine : Horma était quelqu’un
d’ambitieux, et il avait, par un concours de circonstance, été élu député, le
premier de la
Mauritanie. Il a, à l’époque, assez mal compris son rôle, il
s’est pris pour le chef de la
Mauritanie. Il n’était pas sans culture traditionnelle ni
moderne : en français, il était au niveau CEPE et en arabe, il était mieux
formé..
Fall Ould Oumeïr, alors émir du Trarza, était le chef d’une des deux
branches de la famille émiral du Trarza ; mais cette famille est
caractérisée par la division, deux branches qui se succèdent ou se disputent
l’émirat, et à ce moment-là l’administration française préférait l’autre
branche.
Le roi Mohamed V prit à son compte la thèse de Allal El Fassi, tout
simplement parce que, à l’époque, le Maroc avait une situation confuse et
qu’Allal et son Istiqlal avaient une attitude ambiguë à l’égard du roi : d’un
côté ils le soutenaient, et de l’autre ils combattaient son autorité. Ils
étaient davantage pour le Glaouï. C’était donc la lutte d’influence, et qui
revendique le plus était, se considérait comme le mieux placé au Maroc. »
Moktar
Ould Daddah me répond sans difficulté et nous avons intégré cela en partie dans
ses mémoires (La Mauritanie contre vents et marées Karthala . Octobre 2003 . 669 pages –
disponible en arabe et en français) p. 162, en
note
[7] - le 12 Mars, est publié le décret
incluant le nord du Tchad à l’OCRS après avis favorable de l’Assemblée locale
le 4 Janvier précédent ; la pression augmente sur la Mauritanie et Moktar
Ould Daddah pour que le Territoire en fasse autant. Enjeu : l’ouverture
atlantique du ‘Sahara français’
[8] - en pleine opération ‘Ouragan’, il a
reçu les 22-23 Février, à Nouakchott, le barreau de Dakar
[9] - Mustapha Ould Mohamed Saleck nie, quant à lui, et en
bloc, toutes les accusations, à l’époque et maintenant, cf. l’entretien publié
par Le Calame les 7, 15 et 22 Juillet
2008 – qui a rendu compte du putsch de 1978 à la veille de celui de 2008…
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