mardi 26 juillet 2011

la fondation de la Mauritanie selon les dépêches de l'ambassade de France

Notes de lecture à compléter...



… aux archives diplomatiques de Nantes, 11 heures 35 à 18 heures + Je me replonge dans l’année 1961, commençant à la mi-Avril, le succès aux Nations Unies. Je voudrais l’avoir terminée, en tout cas aller au bout de ce carton : Septembre 1961 et pénétrer un peu dans 1973-1974. Scanné en doublon une synthèse d’Avril. Démarré Mai (12 heures 15)… une des raisons de faire au plus vite l’armée nationale : le putsch d’Alger et donc le risque d’une pression française armée en Mauritanie, incontrôlable depuis Paris… Hamoud Ould AHMEDOU quand il est élu président de l’Assemblée nationale, en remplacement de Sidi El Moktar, est ministre de la Santé : le système d’alors fait du gouvernement une commission parlementaire… à ceci près que les ministres ne sont nommés que par le Premier ministre, prérigative que n’a jamais concédée à quiconque, et pas au B.P.N. quand il y en eut un. Ce que j’apprends, c’est que ce scrutin n’était pas prévu par MoD, n’ayant plus en mémoire le règlement de l’Assemblée (réélection tous les ans), et que celui-ci aurait préféré la réélection de Sidi. L’élu est-il de son goût ? Evocation aussi de ce que les Trarza sont considérés comme trop accapareurs des places. Apparition d’AMS, aux côtés du commandant BESLAY pour, à Atar, négocier les transferts de l’armée française à l’armée nationale, il est alors le « résident ». Aggravation du conflit entre Ahmed Saloum Ould HAIBA et l’émir du Tagant. – Adoption au pas de charge du régime présidentiel (grâce à l’appui de SoCS revenu exprès d‘Amérique) mais débats soulevés par les Noirs, notamment les consultations pour les appartenances à des groupes régionaux ou des cessions ou adjonctions de territoire. Supputations sur une élection présidentielle dès Juin, retardant d’autant la négociation des accords de coopération. Perspective d’un accord de défense U.A.M., évidentes réticences de MoD aux références françaises.

12 heures 52 + Rythme très lent, en gros deux compte-rendus à l’heure.


Indication dont on ne faisait plus mention quand je vins en Mauritanie, d’une parenté MoD-CHEIKH SIDYA : grand-oncle. « Nationalisation » de l’Institut de Boutilimit, charge de Ba Ould NE souhaitant le site à Nouakchott et critiquant la gestion financière : on le retrouvera ministre des putschistes en 1978. En 1961 et encore, avec Jean-François DENIAU, le repoussoir est la Nahda, mais c’est en fait une opposition Fleuve/Nord. La question du français fait déjà débat. – Perspective aussi des accords de coopération, la France n’est pas mieux informée des intentions (en fait de la psychologie) de MoD, notamment pour des accords de défense ou pas, qu’en 1972… Discours Sidi El Moktar. réquisitoire d’Ahmed Ould BA en Cour criminelle spéciale. – Analyse de la Constitution : le projet en groupe parlementaire limitait à deux mandats consécutifs celui du Président de la République, il exigeait aussi des ascendances mauritaniennes. – Les accords de coopération approuvés sans débat ni lecture, presque d’acclamation. Mohamed Ould Cheikh SGDN faute d’officier assez expérimenté pour être chef d’état-major. Toutes les raisons supposées par l’ambassade pour l’organisation aussi rapidement que possible de l’élection présidentielle. – L’opinion publique mauritanienne pratiquement pas tenue au courant de la négociation des accords de coopération : Ahmed Baba et Yacoub Ould BOUMEDIANA y participent. Les rumeurs pendant les négociations, la possible influence du Maroc et le retour à l’opposition nationaliste de la Nahda.

J’apprends tout des conditions de l’élection présidentielle de 1961, la possible candidature adverse, suscitée dans un PRM ne voulant pas de la Nahda au gouvernement : Cheikhna…

journal de maintenant - mardi 26 juillet 2011

mercredi 20 juillet 2011

suite du débat occasionné par le recensement électoral - le communautarisme, salut de qui ?

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From:
Diko diko
To:
Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Tuesday, July 19, 2011 11:08 PM
Subject: Re: Problème de recensement « l’enrôlement » des noirs en Mauritanie.


Les Haratine sont-ils des Négro-mauritaniens ?

Les Haratine se distinguent des négro-mauritaniens par différents éléments :

1. Les Négro-mauritaniens sont un ensemble d’ethnies négro-africaines ( Wolofs, Pulaar, Soninké et bambara). Or, les Haratine sont issus de ces ethnies mais aussi d’autres ethnies noires qui ne se trouvent pas en Mauritanie. En effet, la traite négrière maure a touché une bonne partie de l’Afrique.
2. les Haratine ignorent leurs ethnies d’origine. Les Négro-mauritaniens, par contre, connaissent leur appartenance ethnique et la revendiquent.
3. Les Négro-mauritaniens ne sont pas esclaves des Maures et ne sont donc pas victimes comme les Haratine d’une acculturation. Ils parlent leur propre langue et gardent leur originalité culturelle.
4. Les habitudes vestimentaires pour la majorité des Haratine ( voiles et boubous maures) même si les haratine du Sud de la Mauritanie, du Sénégal, etc. peuvent constituer en partie une exception.
5. Au- delà de l’Islam, les Haratine ont des références culturelles différentes de celles des Négro-mauritaniens. L’idéologie de domination, constituée de proverbes, de dictons, d’adages, de poésies, de proses, de chansons, …véhicule un ensemble d’idées de supériorité du Maure qui reste ancrée dans l’esprit du Hartani. Cette sous-culture, qui exclut le Coran et les Hadith authentiques, mais inclut leurs mauvaises interprétations, est la seule consommation culturelle des Haratine.

IV- Les Haratine constituent une communauté spécifique.
- L’identité haratine se définit par rapport à leur statut d’esclaves maures. Ce statut fait d’eux des biens des Maures qui en disposent à leur guise. Les esclaves travaillent sans être payés. Ils sont vendus, loués, échangés, légués, partagés, etc.
Même affranchis, les anciens esclaves maures font l’objet d’une exploitation de la part des anciens maîtres. Ils ne peuvent témoigner devant la justice régie par la Charia (loi islamique). Ils peuvent être dépossédés de leurs biens et peuvent être ramenés au statut d’esclave si telle est la volonté du maître.
- Aucune des trois communautés du pays ( arabe, berbère, négro-mauritanienne) n’accepte l’égalité entre elle et les Haratine . En effet, toutes les communautés mauritaniennes nourrissent un complexe de supériorité à l’adresse des Haratine. Auprès des Arabes et des Berbères, les Haratine ne peuvent faire partie de la Assabiya ( filiation d’origine). Ils ne sont intégrés qu’à titre d’esclaves, d’où le statut social et juridique qui leur est réservé.
Auprès des Négro-mauritaniens, leur intégration est tout aussi impossible, parce que le système de caste crée une inégalité de fait. Les Haratine, dans les milieux négro-mauritaniens (parlant la langue de l’ethnie considérée, portant les mêmes noms, etc), sont moins considérés que les esclaves des Négro-mauritaniens. Hiérarchiquement, ils viennent après les maccudo (esclaves pulaar), les Kamo (esclaves soninké) et les Djam ( esclave wolof), lesquels occupent une place peu enviable dans la société négro-mauritanienne.
Aucune des trois Féodalités (arabe, berbère et négro-mauritanienne) ne souhaite la libération et l’émancipation des Haratine.
* Les Arabes et les Berbères y perdraient leurs sources de revenu que procurent l’esclavage et les différentes formes d’exploitation religieuse ou traditionnelle (Zëkatt, Saddagha, Hëdiya, tributs dus aux guerriers hassan (Arabes), etc)
* Aussi la survie politique ne serait pas garantie car les Arabes et les Berbères pourraient perdre la majorité au nom de laquelle ils gouvernent la Mauritanie.
Les Arabes et les Berbères affirment être majoritaires en Mauritanie. Or, cette majorité ne peut être obtenue sans l’apport numérique des Haratine.
Le fait de compter les Haratine parmi les Maures est la résultante d’une logique esclavagiste selon laquelle l’esclave dépend de son maître.
Sur le plan politique, cette sujétion se traduit par le vote orienté des Haratine en faveur de leurs maîtres. La masse des Haratine est une réserve électorale au bénéfice des maîtres d’esclaves.
* Les Arabes et les Berbères, avec la fin de l’esclavage, n’auront plus à leur disposition une force de frappe contre leurs ennemis éternels que sont les Négro-mauritaniens et les Négro-africains de la région. Rappelons-nous des conflits ethniques de 1966, 1979, 1989 et suivants.
S’agissant des Négro-mauritaniens, ceux-ci, perdraient dans le partage du pouvoir politique, économique, etc. parce que la répartition ne serait plus la même. Les Haratine, par leur nombre, pourraient gagner une part importante dans le nouveau partage.
L’autre risque est que la Féodalité négro-mauritanienne perde la mainmise sur les esclaves de sa propre communauté. Une libération et une émancipation des Haratine pourraient montrer le chemin à suivre aux esclaves des autres communautés.
Dans la communauté négro-mauritanienne, les Haratine sont victimes de mépris et d’exploitation. Ils sont considérés comme des êtres inférieurs. Ceux, parmi eux qui s’établissent au sein des communautés négro-mauritaniennes rencontrent les mêmes difficultés que les esclaves négro-mauritaniens. Ils sont obligés de louer des terres auprès des Féodaux négro-mauritaniens pour leur survie. Ils payent pour cela une redevance et peuvent être exploités de différentes manières.

La libération et l’émancipation des Haratine ne peuvent se réaliser qu’en bravant les intérêts des différentes féodalités mauritaniennes. D’où la nécessité de constituer un front contre celles-ci avec l’appui des forces progressistes.

Pour arriver à leur libération et émancipation, les Haratine doivent créer une solidarité de groupe pour la défense de leurs intérêts vitaux à savoir leur libération et leur émancipation effectives qui ne peuvent se réaliser que par l’obtention de leurs droits, économiques, politiques, sociaux. Ce qui nécessite une lutte politique qui mobiliserait l’ensemble des victimes de l’esclavage. Les Haratine ne peuvent être libérés que par eux-mêmes. Le cas des Intouchables (basse caste) en Inde peut servir d’exemple. Ils sont aujourd’hui bénéficiaires d’une discrimination positive qui leur assure des positions importantes au niveau administratif et politique. Aussi, leur dynamisme politique leur procure une place non négligeable dans la démocratie indienne : « Après une longue période de blocage, ces basses castes se sont mobilisées à partir des années 1980. Elles ont aussi formé des partis politiques pour les défendre. Dès lors, la loi du nombre joue pour elles.»

Mohamed Yahya Ould Ciré et Oumar Diagne



----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Diko diko
Sent: Wednesday, July 20, 2011 9:13 AM
Subject:
votre transmission d'une très claire analyse

Je vous suis très bien. Toute la question est que cette émancipation autant individuelle que collective, ait à terme un sens de promotion et d'aboutissement personnels à l'égalité avec tous les autres Mauritaniens, pas seulement dans les faits, mais dans "la tête" (la fin du conditionnement infériorisant, servilisant), mais pas l'institutionnalisation d'une communauté en tant que telle. La communauté haratine, un moment instrument d'émancipation, sans doute solidarité pour la veille sur les résultats (ainsi les lois du président Sidi) mais qui ne sera efficace qu'en alliance avec les lucidités et les bonnes volontés des autres origines ethniques et sociales (la double signature des observations que vous me donnez, le montre et j'en suis très admiratif). Le communautarisme, c'est la fin, l'écroulement d'une nation moins dans les faits que dans les coeurs et la vie quotidienne sociale. Nous vivons cela en France, tel quartier parisien juif, telle banlieue beur, etc...

Bien chaleureusement. Félicitation pour la clarté de cette rédaction.

Et ne perdons pas de vue, la priorité : un préalable, la démocratie, c'est-à-dire un exercice et une transmission du pouvoir politique consensuels et non par le complot et la contrainte des armes.

journal de maintenant - mercredi 20 juillet 2011

dimanche 17 juillet 2011

journal de maintenant - lundi 18 juillet 2011

un débat fondamental ? ou fondateur ?

Tandis que je lis l'excellent rapport d'Isselmou Ould Abdel Kader sur la prévention et la résolution des conflits fonciers intercommunautaires - élaboré pour SOS Esclaves et diverses organisations pour le respect des droits de l'homme en Mauritanie, avec mise au début public d'ici la fin de ce mois,

je reçois ce qui suit, et réponds par un questionnement et l'énoncé d'une conviction.


dimanche 17 juillet 2011


Problème de recensement « l’enrôlement » des noirs en Mauritanie.

Nous avons eu des informations crédibles sur le déroulement de l’actuel recensement, selon lesquelles dans les formulaires officiels « questionnaires », il n’est mentionné ni spécifié les questions suivantes : « êtes-vous arabe blanc, arabe noir, halpular, peulh, soninké, wolof ou bambara. Parlez-vous hassanya ou l’arabe littéraire ? Justifiez votre Mauritanité par un acte de naissance de vos parents etc…?». Ces témoignages d’hommes et femmes dignes de confiance à l’unanimité ont tous convergés dans ce sens là. Ce qui est décrié surtout, c’est l’excès de zèle dans le chauvinisme des personnes qui sont chargées d’accomplir cette mission avec la complicité au plus haut sommet de l’état. Le recensement actuel a pour but de créer un fichier électoral en faveur du général Mohamed Ould Abdel Aziz. Le pouvoir est en phase de faire le recensement de ces électeurs potentiels. On dit que celui qui n’est pas recensé ne pourra voter dans les futures élections. Il semble même que la modification de la constitution qui limite à deux mandats successivement du président en exercice par referendum est en réflexion par les barons du parti au pouvoir dans les placards secrets pour maintenir le général Aziz à la tête du pays une fois le fichier électoral sera calibré et opérationnel. Les maîtres d’esclaves s’activent avec la complicité de certains hommes politique et cadres haratine pour l’arabisation de la communauté haratine en vue de gonfler la population arabo-berbère. La nouvelle génération consciente haratine s’oppose fermement à cette arabisation abjecte qui ne dit pas son nom surtout elle ne rapporte rien à la communauté haratine à part la domination, l’aliéna aux maitres et anciens maitres d’esclaves arabo-berbères, la continuité des pratiques de l’esclavage en toute impunité, l’exclusion, la marginalisation et le cautionnement du racisme d’état non officiel mais officieux à l’égard des noirs Mauritaniens. Cela fait plusieurs siècles qu’on nous tympanise avec l’arabité de la communauté haratine, ces derniers ne sont arabes que sur le papier en plus l’arabité ne change pas les conditions et le statut d’esclave de naissance d’un hartani ou d’une hartania. Nous mettons à garde Messaoud ould Boulkheir, président de l’APP, Boidiel Ould Houmeid, président du parti El Wiam contre tout projet d’arabisation forcé des haratine. La jeunesse consciente des haratine s’identifie à sa propre communauté haratine qui est différente de celle des arabes et demande la reconnaissance de cette communauté dans la constitution de la république islamique de Mauritanie qui est garante de l’égalité entre tous les citoyens. Les haratine sont noirs et africains, les arabes ont débarqué vers le 7ème et le 8ème siècle dans le continent africain, nous n’avons pas la même histoire que les arabes et nous tenons à rétablir notre dignité en imposant le respect et la vérité .

Notre position officielle:

1. « Recenser les Haratine en tant que communauté à part, différente des Négro-mauritaniens et surtout des Maures qui utilisent la composante haratine pour exercer un pouvoir politique auquel ils n’ont pas droit en réalité. En effet, si le critère du nombre est déterminant ( il l’est en démocratie, il ne l’est pas dans la féodalité), les Maures ne sont pas majoritaires en Mauritanie. Par conséquent, le pouvoir en Mauritanie est une usurpation politique. Les Haratine sont recensés comme serviteurs ( esclaves) et leurs votes restent détournés au bénéfices des Maîtres . Pour rompre avec ce système féodal et esclavagiste, il faut appliquer le principe d’égalité entre tous les êtres humains ( apports des Révolutions française « 1789 » et américaine « 1776 » à l’humanité). La négation des Haratine est une conséquence de l’esclavage ( l’esclave n’est pas une personne par statut). Peut-on vivre sous une République islamique et sous une « démocratie » alors que la société mauritanienne ( en particulier maure) est une société esclavagiste comme les anciennes sociétés grecque et romaine.
La ruse politique des Maures consiste à faire croire à l’existence d’une République et d’une démocratie alors que le système politique mauritanien est bâti sur l’esclavage donc l’exploitation et l’exclusion. Il convient de sortir l’esclavage des traditions liées à une situation historique et économique dépassée.

Par Docteur Mohamed Yahya Ould Ciré, président de l’A.H.M.E » Lire l’intégralité du texte:


http://www.haratine.com/article134.htm

Je vous remercie

Diko Hanoune

Les préalables à toute abolition réelle de l’esclavage et du racisme en Mauritanie

Les préalables constituent la fondation d’une politique d’abolition. Ils sont différents des conditions nécessaires en vue de la réalisation concrète de l’abolition elle-même.

I) Reconnaître la communauté haratine dans la Constitution mauritanienne. En effet, une communauté ignorée, dans la loi suprême ( Constitution ) ne peut être prise en compte sur le plan politique. L’absence d’une prise en compte de la communauté haratine est le symbole même d’un manque de volonté politique


II) Inscrire dans la Constitution le principe de l’égalité raciale. L’esclavage maure repose sur le racisme et la supériorité d’une race ( berbère et arabe ) sur une autre ( noire ). Il faut d’abord mettre fin à cette inégalité raciale. Il convient de ne pas confondre l’égalité raciale et l’égalité des citoyens. Dans une République les citoyens sont censés avoir les mêmes droits. Or, cette égalité citoyenne est handicapée par le racisme en Mauritanie. Il convient donc de reconnaître l’égalité raciale. Puis c’est son application conséquente qui permettrait une égalité des citoyens. En effet, les citoyens sont des êtres égaux. Or, le Hartani ( esclave ) n’est pas l’égal du Maure. Celui-ci, n’est pas l’égal du Négro-mauritanien.


III) Sortir constitutionnellement ou par la loi ordinaire l’esclavage du joug de l’Islam. Aujourd’hui, la question de l’esclavage relève du droit musulman. L’Islam a reconnu l’esclavage et l’a sacralisé. Il faut non seulement abolir l’esclavage mais aussi soustraire toutes les affaires y afférentes au droit musulman par une décision politique : qu’il s’agisse de l’héritage, du mariage, des litiges fonciers, de la Zëkat, la Saddagha, … qui sont des moyens d’exploitation utilisés par les Maures à l’encontre des Haratine ( je renvoie à ma thèse, P. III )


IV) Interdire dans la Constitution toute détention d’esclaves par un fonctionnaire, un parlementaire ( sénateurs et députés ), hommes politiques, etc. En fait, les pratiques esclavagistes doivent être interdites à tous les serviteurs de l’Etat. Comment voulez-vous lutter contre l’esclavage quand les serviteurs de l’Etat sont eux-mêmes esclavagistes ? C’est ainsi qu’en Mauritanie, les magistrats, les enseignants, les préfets, les gouverneurs, les journalistes, les diplomates, les ministres, les présidents de la République, les sénateurs, les députés, les maires … sont tous détenteurs d’esclaves et à ce titre, ne peuvent lutter d’une manière conséquente contre l’esclavage. Aujourd’hui, SOS-Esclaves, la CNDH et l’AFCF dénichent des esclaves dans les parties rurales du pays. Or, les ministres à Nouakchott ainsi que de nombreux fonctionnaires détiennent des esclaves sans être inquiétés. L’Etat doit exiger que ses serviteurs donnent l’exemple dans sa lutte contre l’esclavage.


V) Inscrire dans la Loi suprême la discrimination positive en faveur des esclaves. Comment imaginer que des personnes nouvellement affranchies se prennent en charge quand, durant des générations, elles ont été conditionnées, animalisées, ne sachant qu’obéir aux ordres de leurs maîtres et vivre des restes ( el Vëldhlë ) ? Un jour, par une science infuse, elles doivent se débrouiller pour vivre, se loger, s’habiller, se soigner … Si les esclavagistes privés peuvent avoir des comportements irresponsables, l’Etat ne peut et ne doit se dérober à sa responsabilité, notamment une prise en charge des victimes de l’esclavage et leur accompagnement en vue de s’insérer dans la vie économique, sociale, juridique, …


VI) Recenser les Haratine en tant que communauté à part, différente des Négro-mauritaniens et surtout des Maures qui utilisent la composante haratine pour exercer un pouvoir politique auquel ils n’ont pas droit en réalité. En effet, si le critère du nombre est déterminant ( il l’est en démocratie, il ne l’est pas dans la féodalité), les Maures ne sont pas majoritaires en Mauritanie. Par conséquent, le pouvoir en Mauritanie est une usurpation politique. Les Haratine sont recensés comme serviteurs ( esclaves) et leurs votes restent détournés au bénéfices des Maîtres . Pour rompre avec ce système féodal et esclavagiste, il faut appliquer le principe d’égalité entre tous les êtres humains ( apports des Révolutions française « 1789 » et américaine « 1776 » à l’humanité). La négation des Haratine est une conséquence de l’esclavage ( l’esclave n’est pas une personne par statut). Peut-on vivre sous une République islamique et sous une « démocratie » alors que la société mauritanienne ( en particulier maure) est une société esclavagiste comme les anciennes sociétés grecque et romaine.


La ruse politique des Maures consiste à faire croire à l’existence d’une République et d’une démocratie alors que le système politique mauritanien est bâti sur l’esclavage donc l’exploitation et l’exclusion. Il convient de sortir l’esclavage des traditions liées à une situation historique et économique dépassée.

Mohamed Yahya ould Ciré


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Diko diko
Sent: Sunday, July 17, 2011 9:02 PM
Subject: Re:
Problème de recensement « l’enrôlement » des noirs en Mauritanie.


Cher Hanoune, je vous lis et vais à votre site, toujours avec intérêt.

Dans ce que vous mettez maintenant en ligne, je peux faire un complet contre-sens, mais ce que je vois c'est que la confection des listes électorales serait un enjeu de pouvoir pas tellement dans les termes habituels pour recenser seulement les partisans du système politique en place, mais dans la compréhension de rapports de forces statistiques entre les différents groupes et ethnies composant la population de votre pays. La période où j'y ai le plus longtemps vécu est maintenant lointaine : quarante-cinq ans. Le problème de chiffrer les différentes ethnies : Noires, Maures et comment classer dans l'une ou dans l'autre, les haratines ou les affranchis, se posait déjà sans commentaire ni publicité. Intérêt sociologique certain pour comprendre comment s'est formée et s'enrichit la nation mauritanienne. Mais s'il s'agit d'identifier des communautés pour en abaisser une ou en valoriser une autre, je crois que l'on fait fausse route. Qu'il faille trancher dans le vif - comme l'a fait le président Sidi - en faisant en sorte que l'esclavage ne soit plus pratiqué et ne soit plus praticable, est décisif pour la construction national, décisif positivement. Montrer qu'une communauté a droit statistique de supériorité ou d'émancipation vis-à-vis des autres me paraît contraire à une construction nationale. Nous avons d'ailleurs ce problème en France : jusqu'il y a dix ou vingt ans, il était impensable que l'on raisonne en communautés, les Juifs ont commencé, les Noirs ont continué, les descendants d'immigrés maghrébins ont la sagesse ou le patriotisme français de ne pas donner là-dedans. Le gouvernement français actuel encourage de facto ces communautarismes, c'est un vrai péril pour nous Français, car il désagrège le pays et nourrit le racisme.

Vous-mêmes en Mauritanie, vous êtes le fruit de métissages culturels, ethniques et politiques. Ne comptez pas les fruits, ne les répartissez pas, ne travaillez qu'à l'égalité de chances et de considération entre vous. Le système décrit en 1983-1986, par les FLAM, a créé une ambiance telle que tous les faux procès, les vrais massacres, puis l'incendie de 1989 ont trouvé leur terreau, notamment dans la tête du chef de l'Etat prétendu de l'époque. Je note d'ailleurs que le système militaire autoritaire d'aujourd'hui, proche parent de celui qui a été renversé en 2005, produit le même type de conflit dans l'université et entre ethnies, conflits de peur, conflit tenant à la crainte des uns et des autres d'être noyés. C'est une dialectique inverse de celle de l'unité nationale.

Ce qui m'a frappé en revenant en Mauritanie - avec le président Moktar Ould Daddah et son épouse - en Juillet 2001, tenez justement... aujourd'hui 17 Juillet, c'est l'emploi fréquent de l'expression "négro-mauritanien"... expression totalement inconnue avant le 10 Juillet 1978. Le Président n'évoquait que les compatriotes originaires de la vallée du Fleuve, comme chez nous en France on dit les gens du midi, ou les "gars de Ch'Nord". La Révolution française, l'Assemblée constituante a aboli les références aux provinces en multipliant les départements et en leur donnant des noms de rivière, manière de "dépayser" les citoyens, exactement comme la loi de 1968 numérotait les régions, ce que s'est empressé d'abolir le premier régime militaire : c'était une conquête.

Mais il se peut que je ne comprenne rien. Expliquez-moi alors...

en gros, émancipation citoyenne des individus, des personnes, mais communauté nationale unique.

Sympathie et attente de votre réponse, quand vous en aurez le temps.


journal de maintenant - dimanche 17 juillet 2011

vendredi 8 juillet 2011

journal de maintenant - vendredi 8 juillet 2011


Vendredi 8 Juillet 2011


Je ne sais encore si tout cela est à rapprocher de l’attaque du poste de Lemgheity, il y a six ans, si le pouvoir en place à Nouakchott s’est attiré la foudre par son initiative précédente – ce qui renvoit à une analyse des faiblesses du régime, ou si au contraire le général-président se valorise auprès de partenaires occidentaux qui ont contribué à le mettre où il est.

AFP - 06/07/2011 à 14:15
Riposte d'Al-Qaïda en Mauritanie après une opération l'ayant visée au Mali

Dix jours après avoir été ciblée en territoire malien par l'armée mauritanienne, la branche maghrébine d'Al-Qaïda a riposté en menant à son tour une attaque contre cette armée dans le sud-est de la Mauritanie qui s'est soldée par plusieurs morts.

L'attaque d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) s'est produite mardi après-midi près de la ville de Bassiknou, à proximité de la frontière malienne.
"Plusieurs véhicules de terroristes" y ont participé, a affirmé une source militaire mauritanienne, mais l'armée "a pris l'initiative sur eux", a-t-elle ajouté en précisant que l'aviation était intervenue.
Le raid visait une base d'un groupement spécial de lutte anti-terroriste de l'armée mauritanienne et a duré "moins d'une heure", selon cette source.
Il y a eu "une vingtaine de morts parmi les assaillants, une dizaine de prisonniers" et "au moins trois véhicules" détruits, avait-t-elle ajouté.
Quatre soldats mauritaniens ont été blessés et admis à l'hôpital de Bassiknou, selon une source hospitalière.
Ce bilan n'avait pas été confirmé mercredi par l'état-major de l'armée mauritanienne et a été démenti par un porte-parole d'Aqmi qui a cependant reconnu que deux membres de l'organisation, un Algérien et un Malien, avaient été tués.
Selon ce porte-parole qui n'a pas donné de bilan sur le nombre de victimes mauritaniennes éventuelles, Aqmi a réussi à récuperer le corps du Malien, mais celui de l'Algérien est resté sur le terrain.
Une source militaire mauritanienne a confirmé que l'armée avait récupéré le corps de l'Algérien.
Le porte-parole d'Aqmi a par ailleurs affirmé que les autres membres du commando ayant participé à l'attaque avaient "regagné leurs bases sains et saufs". Aqmi possède plusieurs bases dans le nord du Mali.
Une course-poursuite s'était engagée mardi soir entre l'armée mauritanienne et les assaillants après leur raid, en territoires mauritanien et malien.
Le calme était revenu mercredi dans la région de Bassiknou, mais l'armée mauritanienne a installé ses forces autour de la ville et le long de la frontière pour "parer à toute éventualité", a indiqué à l'AFP une source militaire.
Cette attaque d'Aqmi en Mauritanie a été menée dix jours après une opération de l'armée mauritanienne contre une base de l'organisation dans la forêt du Wagadou située à l'ouest du Mali, non loin de la frontière mauritanienne.
L'état-major mauritanien avait indiqué avoir tué 15 djihadistes et perdu deux soldats au cours de ce raid du 24 juin.
La base d'Aqmi ciblée abritait de "l'armement lourd anti-char et anti-aérien" et constituait une "menace" pour la Mauritanie, avait affirmé l'état-major. Elle avait été "totalement" détruite dans ce raid mené par les seuls soldats mauritaniens, selon la même source, suivi par des opérations de ratissage menées conjointement avec l'armée malienne.
Aqmi avait pour sa part affirmé que ce raid s'était soldé par la mort "d'au moins vingt" soldats mauritaniens tués par un groupe de 15 hommes commandés par Khaled Al-Chinghity, un Mauritanien. Elle avait admis avoir perdu deux combattants.
La Mauritanie et le Mali sont parmi les pays les plus touchés par les activités d'Aqmi, avec le Niger et l'Algérie où cette organisation a ses racines. De ses bases au Mali, elle organise dans le Sahel des attentats et des enlèvements - essentiellement d'Occidentaux - ainsi que divers trafics.
Aqmi retient depuis la mi-septembre 2010 quatre Français enlevés dans le nord du Niger, ainsi qu'une Italienne enlevée le 2 février dans le sud de l'Algérie.


Communiqué

La Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) a suivi avec consternation les évènements dramatiques survenus ces dernières heures à Bassiknou, suite à l’attaque menée par AQMI contre une garnison de l’armée mauritanienne et dont personne ne peut établir, à ce jour, un bilan précis.
La COD, tout en condamnant fermement cette agression lâche et inacceptable contre l’intégrité territoriale de notre pays, la sécurité et la quiétude des populations :


1- Manifeste son entière solidarité avec les Forces armées nationales, implore ALLAH le Tout-Puissant d’accueillir les victimes en Son Saint Paradis et souhaite un prompt rétablissement aux blessés ;

2- Rejette catégoriquement toute atteinte à l’intégrité du territoire national et à la sécurité des citoyens ;

3- Rappelle que ces évènements dramatiques sont la conséquence logique des politiques aventureuses et des attaques menées contre AQMI par l’armée mauritanienne en plein territoire malien ;

4- Réaffirme que la lutte contre le terrorisme ne peut être menée efficacement par aucun pays à lui seul mais requiert, nécessairement, une stratégie collective où se conjuguent les efforts des pays concernés (Mauritanie, Mali, Algérie, Niger) et ceux des acteurs régionaux et internationaux impliqués.

Nouakchott, 07 juillet 2011
Commission Communication


*
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D’un correspondant… La version officielle mauritanienne est fausse. Même le bilan donné par AQMI (20 morts du côté mauritanien) est en deçà de la réalité. En effet, AQMI n'a pas comptabilisé les soldats mauritaniens ayant fui et qui sont donc portés disparus. Leur nombre reste indéterminé.


Pour ce qui est de l'attaque de Bassikounou, en dépit du fait que les renseignements français avaient averti les Mauritaniens de l’imminence d’une attaque, les stratèges militaires mauritaniens se sont révélés incapables de préparer une bonne embuscade : les assaillants n'ont perdu que deux des leurs et n’ont donc été repoussés qu’au prix de dix morts mauritaniens. Quel aurait été le bilan, si les Français ne nous avaient pas prévenus...