jeudi 31 octobre 2013

journal de maintenant - jeudi 31 octobre 2013




Jeudi 31 Octobre 2013

Ce que je reçois. 

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Sent: Thursday, October 31, 2013 12:27 AM
Subject: Re:

* AOD a reçu, également, la vsite d'une de délégation de l'UE.
La rumeur du report des élections est allée s'amplifiant, d'autant plus que la CENI, sans moyens, ne cache plus son incapacité à organiser le vote dans le délai fixé.
* La libération des otages français est accueillie ici avec un mélange de soulagement et de crainte: Hollande a-t-il payé une rançon aux ravisseurs? On parle de 20 millions d'Euros. A-t-il donné des garanties sécuritaires et politiques aux terroristes? Ces garanties portent-elles sur l'octroi à ceux-ci d'une zone d'influence incluant le grand désert mauritanien? Ces questions reviennent souvent dans les commentaires nouakchottois sur l'événement.

Ahmed Ould Daddah est introduit à Paris depuis sa contestation en 2003 de l'organisation des élections par Maaouyia prévues pour Novembre... et qui eurent lieu, sans aucun contrôle, avec arrestation d'un des candidats la veille puis de nouveau le lendemain du premier tour, où il était arrivé second (Haïdalla). Reçu fréquemment par Monsieur puis Madame Afrique. Egalement en 2009, après le putsch par Guéant. Il a assisté aux congrès du PS depuis le gouvernement Jospin et notamment à ceux dont François Hollande était l'animateur comme premier secrétaire.

Les communiqués parisiens et notamment de Laurent Fabius sur la rançon jouent sur les mots comme au Cameroun. L'argent n'est pas public. C'est évidemment discuté dans nos médias avec le précédent de Février 2011. La question  est pourquoi maintenant, car l'argent Areva l'a toujours eu, évidemment, mais s'est obstiné à ne pas le mettre sur la table. A rapprocher sans doute avec la négociation très difficile pour le renouvellement d'ici la fin de l'année des contrats avec le gouvernement nigérien.

 Ahmed a toujours été pour MoAA la cible et le partenaire à se concilier ou à détruire. Il l’a toujours xcherché depuis dix ans et l’a parfois eu : le duo ou le duel est psychologiquement intéressant. Il n'y a pas place pour deux dans l'exercice du pouvoir. La position qu'avait Ahmed au temps de Maaouyia peut être reportée sur MoAA : on le laissera partir avec le magot, pourvu qu'il parte. Maaouyia est parti mais sans le magot. MoAA : départ et magot incertains. Mais jusqu’à présent, MoAA a toujours eu le dessus que AoD, la Mauritanie n’y a certainement pas gagné, même si les erreurs d’Ahmed Ould Daddah sont connues et s’il sait se faire des ennemis, au premier rang desquels Messaoud. La Mauritanie n’y gagne pas non plus.

Suspense aux dépens de tout un pays à qui l’on fait perdre son temps, ses repères, sa mémoire tandis que les pratiques esclavagistes continuent, qu’une charmante petite fille a été violée et assassinée, et que le développement économique se fait au profit de quelques-uns seulement, très identifiés et en vue.

Paradoxe on a plus mémoire des ereurs, drames, méfaits que des éléments fondateurs.

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Sent: Thursday, October 31, 2013 7:07 PM
Subject: Info(suite)
 
Réponse d'AOD à la proposition de HB de faire intervenir son gouvernement dans la crise mauritanienne : "La France n'a pas besoin d'un feu vert pour entreprendre ce qu'elle estime de l'intérêt de la Mauritanie". (source, le journal El Emel El Jedid).
Adroit, non?

Cela devient intéressant.

mercredi 30 octobre 2013

journal de maintenant - mercredi 30 octobre 2013

dénis d'humanité sous tant de formes - liés au régime actuel et à l'impunité familiale de son chef ?

 

haratine.blogspot.fr  - site de Au secours des haratines SOS Abolition

 A la mémoire de Kadji Touré dite Yaye : « Violée, tuée et jetée dans la mer »



                         Le viol d’un sexe féminin est un crime passible de la peine de mort en islam alors dites moi dans quelle république islamique vivons nous ? Depuis l’accession du général Aziz  par un putsch au pouvoir, nous vivons aux rythmes effrénés des actes odieux. Il ne se passe un jour sans qu’il ait un viol, meurtre à Nouakchott dans un silence assourdissant des religieux et le pouvoir central de Nouakchott. Et pourtant nous avons lu des communiqués à tort et travers des faux types qui utilisent la religion pour prétendre s’opposer à la prostitution alors avant de s’opposer à la prostitution pourquoi ne s’opposent ils pas aux violeurs ? Il suffit de porter une jupe sans jamais penser à un acte sexuel quelconque pour être la cible des ces malades mentaux. Tout ceci se passe dans le déni de l’humanité du sexe féminin qui est considéré comme objet sexuel point. L’incompétence des autorités Mauritaniennes dépassent l’entendement planétaire. J’ai vécu à Nouakchott de  fin 1989 jusqu’en Avril 1998, malgré la dictature sanglante du colonel Ould Taya, on pouvait passer la nuit à la belle étoile sans crainte d’agression, viol, meurtre etc… Alors comment peut-on expliquer la recrudescence des actes odieux au nez et la barbe des forces de l’ordre ? Nous sommes en droit de se dire que nous sommes bien entendu dirigés par des délinquants aux cols blancs. L’impunité accordée à Badr Ould Mohamed Abdel Aziz, fils de l’actuel général au pouvoir après avoir tiré à bout portant sur une jeune fille  serait certainement  à l’origine de la monté de cette criminalité grandissante au grand jour. Ne nous dites pas que ceci est une simple affaire de délinquance de la rue, je suis désolé mais les grands bandits se disputent des marchandises illicites comme « la drogue et trafic en tout genre » non des viols et meurtres des petites filles. Pourquoi attendre que les criminels commettent leur crime pour les traquer ? Nous plaidons pour la mise en place des unités ultra mobiles  des forces de l’ordre en civile, très équipées dans des véhicules banalisés qui traqueront à mort les criminels 24/24h pour assurer la sécurité des citoyens. Nous n’avons pas besoin des élections messieurs les politiciens mais de la sécurité.


                          Hadith Sunan Abu Dawud Livre 38, No 4366 : « Ils l'amenèrent alors devant le messager de Dieu (paix soit sur lui). Lorsque le prophète s'apprêtait à donner sa sentence, l'homme qui avait attaqué (violé) la femme se leva et dit : "Messager de Dieu, je suis coupable". Le prophète dit à la femme : "Pars, car Dieu t'a pardonnée !" (Mais il dit quelques bons mots à l'homme). Quant à l'homme qui a eu des reltations sexuelles avec elle, il dit : "lapidez-le à mort ! »


                           Cheikh Maher ibn Dafer al Qahtani : « Le viol est considéré comme un péché capial et une injure interdite, que ce soit avec une musulmane, une non musulmane, ou un enfant.


                               Et le prophète a dit : "Votre sang, votre argent et votre honneur vous sont interdits. »



                              Cheikh 'Ali Reda à ce propos : « Le viol des enfants est considéré comme un crime capital en islam qui mérité la mort. Celui qui viol un enfant, le gouverneur doit tuer le violeur seulement, et pas la victime, même si celle-ci elle est pubère. »

                                                                                   Diko hanoune


INITIATIVE POUR  LA  RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
(IRA – Mauritanie)

Communiqué de presse
 
              Nous avons appris avec beaucoup de douleur l’assassinat sauvage de la petite Kadji Touré dite Yaye âgée seulement de six ans.

              A cette douloureuse occasion, les militants ainsi que les membres du Bureau Exécutif d’IRA-Mauritanie et son président se joignent à la famille, aux proches de la victime mais aussi aux nombreux Mauritaniens éplorés pour prier pour le repos de l’âme de la petite Kadji.

              Les viols et les assassinats dont sont victimes des Mauritaniennes de tous âges sont, malheureusement, devenus monnaie courante et dénotent de l’incapacité des autorités du pays à sécuriser les populations et leurs biens. La petite Yaye est une victime de trop du système raciste et esclavagiste en vigueur en Mauritanie.  La politique d’exclusion systématique que ce régime applique aux communautés noires du pays (hratine, peul, soninké, wolof et bambara) fait de ces dernières des proies faciles, très exposées par la pauvreté et le dénuement mais aussi des délinquants juvéniles victimes de l’absence d’égalité des chances face à leurs congénères de la communauté arabo-berbère.      

              Attachée à la paix et à la stabilité dans le pays, IRA-Mauritanie :
Rend les autorités publiques responsables de la dégradation dangereuse du climat sécuritaire du fait des nominations inappropriés dans le commandement des forces de sécurité dont le seul mérité des bénéficiaires est leur appartenance raciale et tribale, 

Attire l’attention de tous sur le risque d’implosion que pourrait provoquer le ras-le-bol des populations sans défense face au laxisme des autorités devant l’insécurité grandissante, 

Exige la démission des responsables en charge de la sécurité des populations et leur remplacement par d’autres sur la seule base de la compétence et de l’intégrité,

Exige que l’auteur de l’assassinat lâche et barbare de la petite Yaye, ainsi que ceux des nombreuses victimes que nous regrettons encore, soient identifiés et traduits devant les tribunaux.  

La Commission de communication                               Nouakchott, le 30 octobre 2013

mardi 29 octobre 2013

journal de maintenant - mardi 29 octobre 2013



Mardi 29 Octobre 2013

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Sent: Tuesday, October 29, 2013 4:16 PM
Subject: Lien et infos

* Une voirure bourrée d'explosifs ntercptée à l'est du pays.

* Suite aux liens au sujet des malversations électorales de MOAA et de sa CENI, voici un article de Cheikh Sid'Ahmed Ould Babamine, qui présida la première CENI de l'histoire du pays, celle qui organisa les élections de 2006 et 2007.

- Quand les cris proviennent de la montagne, où peut on trouver refuge ?

 A l’occasion du dernier recensement administratif à vocation électorale (RAVEL ), au mépris des dispositions légales les plus élémentaires fixant les conditions requises pour être électeurs aux scrutins municipal et législatif et probablement pour n’avoir pas pris la mesure des conséquences néfastes d’une telle transgression...

... en particulier pour les petites circonscriptions, la CENI a demandé à ses équipes chargées du recensement d’enregistrer n’importe quel citoyen détenteur de la nouvelle carte d’identité dans n’importe quel point du territoire national.

Cette malheureuse directive qui viole la lettre et l’esprit de la loi électorale, a ouvert grande la porte à toutes sortes d’abus, en particulier à une campagne d’achat de conscience et d’importation massive d’électeurs vers les Moughataas et communes à faible densité démographique .

Il ne restait plus, dès lors, pour les candidats en déficit de popularité, dans ce genre de circonscriptions, qu’à mobiliser quelques subsides et une logistique appropriée pour recruter ou plus exactement acheter, transporter et faire inscrire sur le fichier électoral de ces communes, leurs centaines ou milliers de votants illégaux selon la taille de la population locale à inonder.

A titre d’exemple , dans la Moughataa de Tichitt et au niveau sa commune centrale en particulier, une telle ouverture aux électeurs importés d’autres wilayas, qui y ont débarqué par centaines, parfois éberlués comme des extra terrestres et parfois arrogants comme tous les mercenaires, a constitué une véritable aubaine qui a été exploitée à outrance par certains candidats dont la modicité de l’électorat autochtone n’a d’égal que leur volonté de s’incruster et de s’imposer à Tichitt contre la volonté de ses habitants, même si cela devait coûter une débauche de moyens financiers et logistiques.

Au mépris de toute légalité et de toute légitimité, au vu et au su d’une équipe de la CENI consciemment ou inconsciemment complaisante et d’une administration locale qui affiche une curieuse et pitoyable démission de son rôle de représentant de l’Etat chargé de faire appliquer la loi et de veiller à l’ordre public, cette opération coup de poing a engendré localement un climat de frustration et d’indignation dont les conséquences, aujourd’hui en pleine fermentation, sont imprévisibles.

Mais que ce soit à Tichitt, qui en a porté plainte depuis le début du RAVEL, ou dans bien d’autres endroits, une telle dérive doit être corrigée pendant qu’il en est temps, c’est-à-dire avant la consolidation du fichier électoral en cours, pour rendre aux populations locales leur droit fondamental de choisir leurs responsables politiques sans interférence extérieure. Sinon, on aura choisi de se résoudre à abandonner entre les mains d’une poignée des plus nantis et de leurs acolytes la gestion des affaires de nos collectivités.

Sauf qu’en désespoir de cause, une telle perspective de démission de l’Etat et de ses institutions compétentes ne laisserait plus d’autre choix à nos populations qu’à se faire justice elles mêmes en s’opposant à une telle aberration politique, éventuellement par tous les moyens, y compris la confrontation physique avec ces pauvres marchands de bulletins de vote dont la plupart n’ont même pas conscience de la gravité pénale de leur acte frauduleux.

Souhaitons ne pas en arriver là mais la complaisance et la duplicité affichées tout au long de ces opérations de recensement administratif à vocation électoral ont franchi toutes les limites du mépris de l’électeur mauritanien.

Cheikh Sid Ahmed Ould Babamine
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*               *
* l’ambassadeur de France aurait rencontré  AOD ce matin (http://tawary.com/spip.php?article16476). A Nouakchott on parle déjà de médiation française entre le pouvoir et la COD.
الطواري تحصل علي بعض التسريبات عن لقاء ولد داداه و السفير الفرنسي
2013-10-29 13:46:00

حصلت وكالة الطواري الاخبارية علي بعض المعلومات عن فحوي لقاء السفير الفرنسي في نواكشوط هيرفى بيزانسنوت مع زعيم المعارضة الديمقراطية و رئيس حزب تكتل القوي الديمقراطية احمد ولد داداه .

و حسب معلومات الطواري فان اللقاء كان بطلب من السفير الفرنسي .

و حسب نفس المعلومات فان السفير الفرنسي وصل الي مقر زعامة المعارضة مباشرة بعد مشاركته في حفل افتتاح المنتدي الرفيع المستوي حول التنمية الريفية في الساحل الذي اشرف علي افتتاجه الرئيس محمد ولد عبد العزيز .

و قد التقي مباشرة بعد وصوله الرئيس احمد ولد داداه و دام اللقاء لمدة تزيد علي الساعة و الثلث و قد تركز نقاش السفير مع مضيفه حول وجهة نظر الرئيس احمد ولد داداه و من خلاله منسقية المعارضة عن الحالة السياسية الحالية في البلد خاصة موقفها من الانتخابات و مطالب هذه المعارضة .

حديث السفير الفرنسي يفهم منه حسب معلومات الطواري التمهيد لاطلاق وساطة بين المعارضة و النظام .

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From:
Sent: Tuesday, October 29, 2013 6:10 PM
Subject: Re: Lien et infos

S'agissant de la démarche, je suis plutôt d'avis que Paris, après avoir bien compris que l'agenda de MOAA n'est pas viable, explorerait des voies d'issue à l'homme. AOD est lancé dans la trajectoire du boycott et ne peut plus reculer, sauf en cas de report des élections et de reprise du dialogue. Il est de plus en plus évident que les élections en cours, si elles ont lieu, seront, comme je l'ai déjà dit, un bide politique pour MOAA et un risque sécuritaire énorme pour le pays. Il y a aussi que Paris et les autres partenaires (Bruxelles) ne peuvent pas, vu le caractère unilatéral et l'impréparation de la chose, y mettre un sou. Alors, un report en vue? Je l'espère pour mon pays.


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To:
Sent: Tuesday, October 29, 2013 8:06 PM
Subject: Re: Lien et infos

J'ai une autre vue des choses, mais sans aucune information directe.

S'il est certain qu'un contrôle européen ou analogue ne peut plus se mettre en place dans des délais aussi courts, et s'il est non moins certain que la France et les partenaires européens veulent que la Mauritanie soit paisible tandis que le reste du Sahel s'enfonce dans l'incertitude pour presque tout, j'ai tendance à croire que se réédite  le scenario de Dakar : persuader Ahmed de participer. En tout cas savoir à quelles conditions il participerait. de ce dernier. Certainement, ce dernier garde l'ambition du pouvoir, il en a l'étoffe mais il sait que ces mois-ci sont ceux de sa dernière chance. Ce qui l'intéresse donc c'est la présidentielle. Il doit savoir aussi que si MoAA se représente, celui-ci sera imbattable compte tenu de son système et de la pression mentale sur vos compatriotes.

----- Original Message -----
To:
Sent: Tuesday, October 29, 2013 8:17 PM
Subject: entretien d’Ahmed Ould Daddah avec le représentant de la France

Il me semble qu’à Ahmed Ould Daddah on peut :
- soit demander à quelles conditions finalement il participerait au processus de MoAA, mais pour Ahmed contre qui le temps travaille la seule élection qui intéresse est la présidentielle, et selon les moeurs ataviques de la chère Mauritanie et ce qu'a mis en place depuis 2006 MoAA, ce dernier est imbattable s'il se présente,
- soit tout bonnement le presser, comme pendant la négociation de Dakar, d'y aller, mais avec quels arguments ?.

 

lundi 28 octobre 2013

journal de maintenant - lundi 28 octobre 2013

Au sujet des élections et de leur date, ce que je reçois avant de partir à de plus amples nouvelles :


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From:
Sent: Monday, October 28, 2013 1:06 PM
Subject: Re :

Contrairement à ce qui avait circulé avant la tenue du dernier Conseil des Ministres, la date des élections n'à pas été reportée. Elle a été même confirmée par le Ministre de la Communication. Mais cela ne signifie pas qu'un report est désormais exclu. Il est encore possible, surtout si Paris en a exprimé le souhait.
Le Gouvernement à décidé d'octroyer des aides aux partis qui participent aux élections. Nombreux commentaires que cela suscite. On parle aussi de la possiblité que l'impression des bulletins de vote ait été confiée à l'armée. Autres commentaires.

Je crois surtout à une profonde indécision - état de la volonté et de la prospective, peut-être inconscients chez MoAA de la psychologie de qui je n'ai pratiquement aucune clé... - et aussi à des appréhensions pour que l'on y aille aussi "carrément"... tout cela lié ? à la rumeur d'une position que prendrait la France ? Pour ma part, je la souhaite.

*
*   *

Après-midi...

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From: 
Sent: Monday, October 28, 2013 3:32 PM
Subject: Re:

La COD manifeste le 6 novembre et peaufine sa stratégie pour faire échouer les élections de MOAA. 

De toutes les façons, les élections en cours sont déjà un bide politique sans précédent dans l'histoire du pays et on ramené la démocrature militaire des années en arrière : tribalisme, ethnicisme et même particularisme familiaux s'expriment au grand jour depuis quelques semaines, y compris par communiqué de presse, revendiquant une "représentation" électorale au sein du parti du gouvernant ou annonçant leur candidature, l'instigation de MOAA lui-même semble-t-il, sous les couleurs de partillons dont la création a été suscitée par le général.  Du jamais vu, ici, même du temps de Maaouya! La campagne sera chaotique et des troubles ne sont pas à exclure. Sans compter l'impréparation matérielle des élections et l'incompétence avérée de la "CENI".

L'opposition, qui a subi un rude coup, profitera de ce chaos programmé, rien qu'en faisant le dos rond.




... soir

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From:
Sent: Monday, October 28, 2013 10:54 PM
Subject: Re: Re:

Tawassoul n'a pas connu de scission; il capte comme les partillons de MOAA les dissidents de l'upr.
 
 

journal de maintenant - lundi 28 octobre 2013

vendredi 25 octobre 2013

journal de maintenant - vendredi 25 octobre 2013



----- Original Message -----
From:
Sent: Friday, October 25, 2013 2:24 AM
Subject: Info

Le Conseil des présidents de la COD s'est réuni ce soir. En voici les principales décisions :
- Tawassoul est poussé hors de la COD de  manière "élégante" : son président a informé ses pairs de la décision de son parti de "geler son appartenance à la coordination"
- Une commission restreinte a été désignée pour proposer une stratégie de boycott actif des élections. Elle se compose de Med Maouloud(ufp), Saleh Hanena(Hatem), Moussa Fall(MCD) et Ahmed Lafdal (RFD). Une conférence de presse est prévue dimanche 27 octobre pour rendre publique cette stratégie.

jeudi 24 octobre 2013

journal de maintenant - jeudi 24 octobre 2013

 
 
MOAA et Messsaoud se sont rencontrés hier. MOAA aurait dit qu'il n'est pas opposé au report des élections, sans préciser pour combien de temps. Par ailleurs, le conseil des ministres, réuni aujourd'hui, pourrait prendre la décision de ce report. Ce qui serait bien, c'est de ne pas fixer pour le moment une nouvelle date. Cela permettrait peut être de faire aboutir le projet du regroupement de tous les scrutins, présidentiel compris. La probabilité du report semble dépasser 50%.
 
Si les élections projetées pour se tenir - aux seuls niveaux parlementaires et municipaux - le 23 Novembre ont lieu dans les conditions actuelles, le résultat st couru d'avance. 1° MoAA les gagnera très largement, sauf peut-être à Nouakchott et à Zoueratte, mais 2° elles seront contestées dans leur principe rien qu'au stade de la confection des listes électorales. A Paris, la police a dû plusieurs fois dégager l'ambassade des manifestants originaires de la vallée du Fleuve dont elle conteste qu'ils soient mauritaniens. Et cela est connu en France. Sur le Fleuve, c'est moins visible de l'étranger mais c'est évidemment à une échelle bien plus importante. La contestation n'est donc pas seulement sur l'achat des voix et les bourrages d'urnes, avec une CENI qui reste contestée par 11 partis sur 12 de la Coordination de l'oppostion démocratique, elle porte plus gravement sur l'exclusion de fait d'une des composantes ethniques de la Mauritanie. En même temps d'ailleurs que les mouvements haratines maintiennent la pression en parvenant à donner une image du pays - certes simpliste - à l'étranger qui ne demande qu'à assimiler la Mauritanie à un pays fondamentalement esclavagiste. MoAA perd ainsi l'image de son pays, et il complique par avance sa réélection en renforçant par ce premier "round" la tendance à boycotter le second, le sien.

Même l'opposition dialoguiste est très critique envers la C'ENI dans sa composition actuelle et dans ses prestations qu''elle juge partisanes. Il y a aussi des problèmes réellement techniques non résolus qui, selon certains, obligeront à un nouveau report . Autant pour MOAA faire un report "politique" décidé par souci de parvenir à des élections donnant entière satisfaction, en particulier àux partenaires extérieurs.

Et saisir l'occasion de grouper toutes les élections en prenant le temps 1° de donner aux opposants de vrais gages d'un certain partage sinon du pouvoir, du moins du contrôle de la vie politique : une nouvelle CENI, un gouvernement plus équilibré, 2° de solliciter le concours international pour la révision des listes électorales et l'organisation des bureaux de vote, du dépouillement et de la transmission des résultats de l'intérieur à la capitale. Ces gages et ce concours ne peuvent se donner à deux reprises en quelques mois, et les préalables techniques à la sincérité des consultations ne seront pas remplis en quelques semaines, c'est déjà en train de devenir juste en temps et en chronologie.

MoAA passe pour son opinion nationale et pour ses partenaires européens et américains comme soutenu, ou au moins cautionné par nous, à qui tacitement la responsabilité et l'évaluation politique sont confiés par l'ensemble de ces partenaires. 

Il y a donc une "fenêtre de tir". Puissent les partenaires étrangers, au premier rang desquels la France auxquels ils semblent beaucoup déléguer,  ouvertement conseiller le regroupement de toutes les élections, avant que soit fixée une nouvelle date pour les parlementaires et les municipales seulement, ce qui introduirait de nouveauté une  rigidité.

Les réticences françaises seront contagieuses, et ces suggestions seront soutenues.

 

mercredi 23 octobre 2013

dimanche 20 octobre 2013

Moktar Ould Daddah - comme le temps passe ?

ne sera en ligne qu'après sa publication par le Calame - pour lequel le papier a été rédigé

constat que ni le pouvoir ni la fondation éponyme n'ont marqué le dixième anniversaire de la mort du père fondateur

journal de maintenant - dimanche 20 octobre 2013

vendredi 18 octobre 2013

samedi 12 octobre 2013

position de l'U.F.P. (président Mohamed Ould Maouloud) sur les élections en préparation


RÉSOLUTION SUR LE BOYCOTT DES ÉLECTIONS UNILATÉRALES DU POUVOIR
- Considérant que sous la pression de fortes contingences administratives et politiques locales, le Comité permanent de l’UFP a pris, à titre conservatoire, la décision d’autoriser certaines sections de déposer des listes pour les élections municipales prévues pour le 23 novembre 2013, en attendant que le BE, seule instance souveraine en la matière, ne se réunisse pour valider ou infirmer cette décision.
- et après examen de la situation d’ensemble et l’analyse approfondie de toutes les conséquences résultant de cette décision du Comité Permanent,
le BE réuni en session extraordinaire les 7, 8 et 9 octobre 2013, tout en comprenant la position conservatoire du Comité Permanent, décide :
- 1) de réaffirmer solennellement la position du parti consistant à boycotter les élections convoquées unilatéralement par le pouvoir et à poursuivre la lutte pour un processus consensuel garantissant la liberté, la transparence et l’honnêteté de telles élections.
- 2) d’inviter en conséquence tous les camarades ayant présenté des listes sous le label du Parti à prendre les mesures qui s’imposent suite à cette décision ;
Enfin le BE se félicite de l’esprit démocratique et unitaire qui a prévalu tout au long des débats francs et sincères et remercie l’ensemble des militants.
Nouakchott, le 10 octobre 2013

Le Bureau Exécutif de l’UFP



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*  *
 
La presse nationale et internationale est conviée à une conférence de presse qu’organise l’Union des Forces de Progrès (UFP) le dimanche 13 octobre 2013 à midi, à son siège central.

- Thème de la conférence de presse : Explication de la position de l’U.F.P. concernant les élections municipales et législatives de novembre 2013.
 
_____________________________________________

http://fr.ufpweb.org (Français) 

journal de maintenant - samedi 12 octobre 2013

mercredi 9 octobre 2013

réflexions sur le moment mauritanien



La Mauritanie : regards sur elle et mode d’emploi,

pour les siens et pour les autres

 

 

 

J’ai connu la Mauritanie dès la seconde étape de sa période fondatrice (après la première étape de l’indépendance et de l’institutionnalisation du parti unique, celle de la mise en pratique de ces deux acquis) y ayant séjourné comme coopérant du service national français à la future Ecole nationale d’administration de Nouakchott en 19965-1966, puis comme stagiaire de l’E.N.A. française à Miferma à l’automne de 1967. J’ai vécu la troisième, celle de la recherche du consensus pour une nouvelle génération : œuvre marquée par la personnalité patiente et séduisante du Président à partir de 1968, m’invitant très fréquemment à me mettre à jour dans la capitale et à le suivre en tournées dans tout le pays. De 1975 à 1978, commençant une carrière diplomatique française à l’étranger, je ne suis pas revenu en Mauritanie et n’ai donc aucune sensation ni souvenir dialogué de cette période pendant laquelle la fondation s’est détraquée puis a été inopinément détruite. De 1978 à 2001, je n’ai su de la Mauritanie que ce que m’en apprenait Moktar Ould Daddah avec lequel je n’ai pas cessé de m’entretenir, parfois plusieurs jours d’affilée, mais au moins une fois par an. Revenant au pays pour accompagner mon éminent ami, sa femme et l’aîné de ses fils en fin d’exil, j’ai interrogé de cette année-là à 2006, en séjournant fréquemment et chaque fois plusieurs semaines, les personnalités de la première époque tout en contribuant à la relecture des mémoires du Président, dont le premier jet manuscrit a constitué les quatre-cinquièmes du livre finalement mis au point par lui avec son épouse et moi. Je ne suis plus revenu en Mauritanie depuis, j’ai entamé une collaboration bimensuelle puis quasi-hebdomadaire avec Le Calame (www.lecalame.info directeur Ahmed Ould Cheikh), d’abord consacrée à la mémoire nationale pensant pouvoir, en l’écrivant pour ce qui m’est accessible en documentation et en langue, y contribuer et la répandre. Le putsch de 2008 m’a surpris au moment où allait s’organiser une relation de travail avec l’ancien ministre de Moktar Ould Daddah, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, élu l’année précédente contre un ami de plus longue date, demi-frère du fondateur, Ahmed Ould Daddah. Avec celui-ci, j’avais commencé d’agir en politique intérieure puisque je l’accompagnais dans ses démarches de contestation du régime de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya à Paris et à Bruxelles. J’ai alors tenté de maintenir les autorités françaises dans leur condamnation du coup militaire, puis de les y faire revenir. En vain. Je n’ai pu depuis convaincre ni leurs représentants à Nouakchott ni elles-mêmes au niveau des cabinets ministériels et de la « cellule africaine » à l’Elysée de contribuer à l’invention mauritanienne d’une démocratie sincère et adaptée. En 2008-2009, puis à plusieurs reprises depuis « la balle amie » d’Octobre 2012, je me suis proposé à l’homme fort pour établir un début de dialogue non public et portant sur des bases de consensus avec les opposants. Sans jamais recevoir une réponse personnelle et directe, j’ai été considéré comme un demandeur, non comme un outil du bien commun.

L’évidence a été depuis le putsch que la réponse à la dictature et l’empêchement à ce qu’elle se perpétue sous couvert de son contraire… est une unité de l’opposition et des opposants. Faute qu’elle ait été conséquente lors des « négociations » de Dakar en Mai-Juin 2009, par un refus absolu de la candidature du putschiste à cette élection anticipée pour « rectification » de celle de Mars 2007, une stratégie du long terme s’imposait à partir d’Août 2009. L’unité manifestée par le choix intangible d’un candidat unique à l’élection présidentielle quelle qu’en soit la date, par une mise en notoriété nationale et mondiale de ce candidat entouré de ses pairs de l’opposition de manière à propos au pays et aux observateurs une alternative précise au cours du moment et par un site unique d’information et de communication de tous les partis d’opposition. Cela ne s’est pas fait, le boycott des scrutins en préparation ne sera le fait que de certaines formations – du moins est-ce l’état immédiat de la question – et les opposants ne sont pas parvenus à être crédibles ni pour le pouvoir en place, ni pour la population, ni pour les partenaires étrangers.

Une nouvelle note après des dizaines depuis l’été de 2008 aurait quel destinataire ? qui ne soit déjà convaincu soit de la justesse de sa position : pouvoir en place, partenaires étrangers s’en satisfaisant et ne contribuant qu’à son éventuelle meilleure présentation, soit de ce que la partie est désormais perdue.

Un récit et un bilan des cinq années écoulées n’ont pas d’intérêt. Pratique, il sera toujours temps d’écrire l’un en conclusion attristée et suspendue d’un abrégé d’une histoire réconciliée de la Mauritanie de 1903 (arrivée des Français en forme de conquête puis d’administration du pays) à ces jours, et l’autre ne peut être documenté puisque les sources publiques, nationales et internationales, ont déjà été prises en défaut de sincérité statistiques et factuelle, et que les autres sont partielles, peut-être partiales. Seul ressortirait l’irrespect constant de l’état de droit et des personnes, les libertés publiques faisant l’objet de grâce présidentielle jamais de procès en règle. Seul paraîtrait une mise en cause personnelle et fréquente du général Mohamed Ould Aziz, ne se reconnaissant – et seulement depuis peu – qu’une seule incapacité, la gestion des eaux usées dans la capitale.

En revanche, le pays mis ainsi sous clé par la pratique gouvernementale de ces années et par l’amnésie de la plupart des partenaires et des observateurs à qui la possibilité d’un autre état de la Mauritanie et d’un autre avenir que ceux de maintenant, est possible puisqu’ils ont eu un précédent – de 1957 à 1978 – frémit d’immenses interrogations. Fondamentalement, mentalement, la Mauritanie non seulement n’a pas changé mais elle a tenu dans ses composantes et dans son identité telles qu’elle les avait fait reconnaître aux siens et à leurs partenaires, malgré les dictatures et les coups militaires, malgré aussi l’inconséquence des oppositions – excusables  il est vrai tant elles sont interdites de moyens pratiques et tant elles sont marginalisées dans les analyses et les commentaires étrangers. Mais les solutions d’antan trouvées en période consensuelle et exprimées par une personnalité aussi modeste et modérée de comportement, qu’intransigeante et consciente de son rôle de catalysateur, demandent des mises à jour et des novations, dont une dictature est incapable.

Fixité et enjeux donc. Je tente ici de les décrire.

 

 

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L’actuel moment mauritanien combine plusieurs précédents propres au pays. Ceux-ci peuvent se considérer aux deux points de vue des nationaux et des Français.

L’homme au pouvoir, militaire défroqué, organise des élections qui tourneront forcément à son avantage parce que techniquement douteuses et parce que le processus électoral, d’introduction coloniale, a toujours été influencé (décisivement) par la possession d’état et la dépendance physique et mentale de la plus grande partie de la population. Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya et Mohamed Ould Abdel Aziz ont en commun d’avoir préparé leur prise de possession durable du pouvoir dans l’ombre et sans que des concurrents pas plus délicats qu’eux, d’ailleurs, s’en soient aperçus. Putschiste de la première heure, Maaouyia est maire du palais pendant six ans, mais mêlé, sans compromission et sans choix affiché que pour le gagnant final, aux éphémérides de la première période gouvernement militaire, période relativement collégiale qui permit sa dissimulation. Mohamed Ould Abdel Aziz, autant qu’on puisse le reconstituer, est dans l’intimité de Maaouyia mais seulement pour la tecnique sécuritaire, séparée semble-t-il du renseignement et lui aussi importe autant lors du putsch manqué de 2003 que de celui réussi en 2005 mais devant aboutir à un semblant seulement de passage du pouvoir aux civils et aux urnes. La France est consdérée généralement comme ayant choisi son homme dans les deux cas : les visites du chef d’état-major des armées françaises à son homologue mauritanien jusqu’à quelques mois de son putsch en 1984, l’évaluation positive par les services français du chef de l’état-major particulier de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, seul président civil depuis trente ans alors, dès les premiers mois d’exercice de celui-ci.

Ces précédents laissent prévoir la suite, c’est-à-dire l’imprévisibilité d’un dénouement qui peut se faire attendre pendant deux décennies, une parodie de vie politique, seul le multipartisme faisant façade mais ne correspondant en rien ni aux nécessités du pays ni, à l’exception de deux ou trois formations dans l’opposition, et du système de parti d’Etat pour pouvoir en place, et donc un système opaque pour son ensemble, propre donc à la corruption. Le dénouement ne peut être que violent. Paradoxalement, la persévérance de l’étranger, mené en cela par la France, s’applique au formalisme d’élections dont la légitimité et la respectabilité importeraient moins que la confirmation au pouvoir de leur organisateur. La France a recommandé avec constance le travesti d’une succession par la force à la présidence de la République en une élection dont il fallait qu’elle enregistre la participation du plus grand nombre de partis et de candidats, surtout d’opposition. Elle a la même recommandation, cet automne, pour la perpétuation du putschiste au pouvoir. La vie politique, simplifiée à l’extrême d’un gouvernement autoritaire et de consultations sans contrôle, sous Maaouyia, s’est « enrichie » depuis 2008 d’éphémérides fréquemment renouvelés d’états-généraux, de dialogues organisés débauchant immanquablement une partie de l’opposition mais en en confirmant une autre.

La nouveauté est cependant là, elle aussi. La corruption de l’Etat et le clientélisme étaient une manière de gouverner de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya mais ne firent ni son ancrage politique ni sa fortune personnelle, comme sa chute l’a montré. Mohamed Ould Abdel Aziz place ses familiers et contribules, alors même qu’il est lui-même de naissance et de sociologie incertaines, et il fait une fortune personnelle. Le maquillage des comptes publics, les comptabilités occultes et doubles des grandes institutions bancaires et financières publiques et privées, à commencer par la Banque centrale de Mauritanie ne datent pas de 2008 et l’organigramme des grandes fortunes privées en Mauritanie n’a pas évolué depuis la prise de pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Il est même possible que ces fortunes, antérieures de constitution à la sienne, deviennent une forme d’opposition et donc un facteur d’inconnu pour la prochaine dévolution du pouvoir aussi importantes que les forces armées. Ces deux ensembles échappent manifestement à l’analyse des observateurs étrangers et semblent demeurer imperméables aux influences de l’extérieur. La France qui a eu longtemps l’expertise du pays, héritée des cinquante ans de sa présence administrative et militaire, n’a pas plus la main que d’autres.

La considération stratégique du pays, par lui-même et par ses partenaires, en revanche ne change pas. Au monisme de la ressource en fer qui caractérisa les années fondatrices, a succédé une diversification relative : la richesse halieutique est le thème principal e la relation euro-mauritanienne, ce qui ne fait plus de la France le partenaire économique principal, et le sous-sol reste l’objet de négociations complexes, champ certainement ouvert à toutes les corruptions autant qu’aux abus par l’étranger du moindre savoir de la Mauritanie sur ses propres ressources. La question de la part du Sahara anciennement administré par l’Espagne avait rendu vulnérable la Mauritanie et même provoqué la chute du régime fondateur, pourtant largement consensuel. Sans que la France y ait directement pris part, elle fut certainement satisfaite de n’avoir plus à plaider que le dialogue et la sécurité collective plutôt qu’à participer à un effort de guerre fut-il également à l’avantage du grand partenaire marocain, face à une Algérie finalement la moins préférée des trois anciennes possessions maghrébines. La question d’aujourd’hui : un Sahel et le plus vaste ensemble désertique de l’Afrique désormais champ d’existence et d’action des mouvements extrêmistes très entreprenants et rayonnants,  place la Mauritanie en position courtisée. La situation économique, les progrès en équipement, les propensions à investir en services ou en explorations sont donc au second plan. Ce qui d’une part permet tous les cheminements financiers souterrains et d’autre part met en vue le responsable politique suprême, quelle que soit sa personnalité. Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya et Mohamed Ould Abdel Aziz n’ont jamais paru exceptionnels ni aux yeux de leurs compatriotes ni aux partenaires, interlocuteurs et diplomates étrangers. Il est vrai que ces derniers n’avaient jamais vraiment – génération précédent – vraiment distingué Moktar Ould Daddah, généralement présenté et vécu par eux comme difficile à évaluer et comprendre. Mais l’actuel homme fort est particulièrement univoque. Il semble ne se mouvoir que dans le présent et en cela correspond parfaitement à des interlocuteurs et à une époque diplomatique et géo-stratégique ne traitant que l’immédiat, ne se préoccupant d’aucune fondation, s’obsédant sur une seule inimitié et ne suivant qu’une seule ligne de lecture.

Les acteurs mauritaniens, personnes physiques, autres que l’homme fort de la période sont peu honorés par l’étranger et ne s’imposent pas parmi leurs compatriotes. Sauf pour Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheir, les parcours, et même la reconnaissance légale de leur parti, sont relativement récents, tandis que les deux premiers sont en politique active et en campagne électorale depuis vingt ans, avec un visage typé . Pour Ahmed Ould Daddah : l’expérience de l’Etat, de ses prérogatives économiques et monétaires à l’intérieur et à l’extérieur ainsi que l’appartenance à l’Internationale socialiste, sans qu’il soit possible d’assurer que son nom lui vaut un supplément de définition dans l’opinion nationale. Pour Messaoud Ould Boulkheir, c’est évidemment l’extraction haratine mais une évolution politique qui lui a fait perdre le monopole de représentation d’une composante mauritanienne, majoritaire physiquement et culturellement à beaucoup de points de vue. Ces deux opposants sont compétiteurs entretemps depuis le rétablissement d’un cadre légal pour la vie politique mauritanienne en Juin 1991 puisque l’un voulut que l’opposition s’en tienne au boycott du probable plébiscite du militaire alors en place, et que l’autre arrivant de l’étranger imposa au contraire sa propre participation, et l’emporta peut-être dans les urnes en Janvier 1992.

Le clivage en stratégie politique intérieure n’a donc pas changé et ne changera pas tant que les régimes resteront autoritaires et disposeront, unilatéralement, du calendrier et des formes pour les élections. Du point de vue de l’étranger, et notamment de la France, pour qui la possession exclusive de l’outil électoral n’est pas illégitime, seule comptant ce qu’elle produit, aucun opposant n’a jamais été discerné comme l’homme de l’avenir et l’opposition en tant que telle a toujours été regardée comme devant être conduite au ralliement. Il n’y a donc pas de débat – pour l’observateur – sur les alternatives se présentant aux Mauritaniens, à leurs dirigeants et aux opposants.

 

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Cette fixité de toute la superficialité mauritanienne n’a jamais correspondu à la réalité, mais elle correspond à l’analyse courante et, en cela, l’étranger de plus en plus appelé à valider pas seulement des scrutins, mais même le jugement du pays sur lui-même, joue un rôle majeur dans la conscience natiuonale.

La Mauritanie a eu de très nombreux et difficiles choix d’elle-même, en beaucoup de points de vue, à poser pendant ses années fondatrices. Celles-ci l’ont d’ailleurs été évidemment du fait de la personnalité de Moktar Ould Daddah aussi tenace que consensuel, mais surtout parce des choix ont été faits. Leur force a été d’ailleurs qu’ils ont été posés avec une indépendance d’esprit vérifiable autant par ses compatriotes que par l’ancienne métropole ou les différents revendicateurs de chemins très différents qui, s’ils avaient été, l’un ou l’autre suivis en politique intérieure comme en relations extérieures, auraient empêché tout bonnement la naissance d’un pays moderne, d’une nationalité certes complexe mais cohérente, la naissance de la Mauritanie. Choix habilement énoncés et encore mieux pratiqués alors qu’ils étaient souvent contraints et recélaient en eux-mêmes des contradictions qui auraient été destructrices si l’ambiance unitaire et volontariste n’avait été constamment entretenue, pendant plus de vingt ans. La vocation à unir Afrique noire et Afrique blanche, à zéler une unité régionale de coopération ouest-africaine et à rejoindre une entente inter-maghrébine conciliait des options, des appartenances différentes, sinon opposées. Le monopole en tous domaines d’un parti constitutionnel unique de l’Etat s’est pratiqué par le débat, les remises en cause périodiques et l’ouverture aux nouvelles vagues de diplômes formés à l’étranger et a priori peu convaincus par ce monisme. Le règlement par partage avec le Maroc de la succession espagnole au Sahara était de même facture. L’exercice du pouvoir par les militaires a opéré des choix sans souci d’équilibre ou de synthèse. Le multipartisme n’a pas été sincèrement pratiqué malgré son instauration il y a maintenant plus de vingt ans puisqu’il n’a eu aucun débouché politique par la formation de gouvernement d’unité nationale, sauf les trois semaines de la campagne présidentielle de Juillet 2009, ni aucune conséquence électorale. Les seules élections techniquement contrôlées de façon incontestable et incontestée (celles s’étant déroulées pour les assemblées locales et nationales, puis pour la présidence de la République de l’automne de 2006 au printemps de 2007) n’ont pas été animées par les partis, mais par des personnalités. La tutelle d’ambiance par les militaires n’a été dénoncée qu’après coup mais l’innovation consistant à permettre et à encourager des candidatures à tous niveaux qui soient indépendantes de tout mouvement politique, quoique fermement dénoncée dès que les militaires l’envisagèrent, n’a pas été regardée ni par les Mauritaniens ni par l’étranger comme dangereuse pour l’avenir de la future démocratie politique. C’était en fait revenir à la tradition reçue de la période d’administration étrangère (celle de la France de 1903 à 1957) : l’encouragement à la disponibilité des élites traditionnelles ou à présent modernes aussi pour une part, vis-à-vis de tout pouvoir en place.

Pour un Français observant la Mauritanie et les Mauritaniens depuis près de cinquante ans, la continuité l’emporte donc largement sur l’accidentel et sur les nombreuses mutations matérielles et mentales. Pour un analyste plus jeune et qui par fonction doit privilégier l’existant s’il n’est pas carrément insatisfaisant, et qui traite avec la possession d’état, c’est aussi la continuité qui l’emporte, mais d’une autre nature. Un regard selon l’histoire, celle-ci elle-même déterminée par la géographie, surtout climatique, répartissant ethnies, mode de vie, en organisant les relations de métissage et de différenciation, constate cette continuité et croit pouvoir en faire la base d’une imagination de la suite qui exploiterait les acquis pour une rupture avec une trentaine d’années opaques. Un regard de partenaire du moment avec l’homme du moment souhaite au contraire une continuité avec le présent, sa perpétuation et se contente de tout élément modifiant, surtout à son adresse, les présentations de cette opacité et de ces dénis de diversité, de contestation et de consensus.

Autant il est impossible de prédire les formes de dévolution du pouvoir à celui – personne physique ou collectif signifiant un consensus national pour une nouvelle transition – et a fortiori la date de cette succession, autant il est certain que certaines questions ne peuvent plus attendre leur réponse. Elles sont devenues belligènes.

La première est d’énoncé très complexe car pour la plupart des Mauritaniens, elle n’est certes plus ni tabou ni secondaire, comme elle le fut dans les années fondatrices dont la dynamique était telle que les facteurs d’unité l’emportaient et faisaient cohésion, même du disparate ou de l’attentiste. Pratiques de l’esclavage ? métissage des composantes blanches et noires du pays d’une manière forcée historiquement ? métissage physique mais assimilation culturelle, linguistique ? Un parti, puis plusieurs mouvements haratines ont leur historicité, leur reconnaissance légale, mais d’autres expressions, celles de représentations, souvent à l’étranger (ainsi les F.L.A.M.), des Muritaniens originaires de la vallée du Fleuve ne l’ont pas. Les uns réclament la réforme des mœurs sociales et économiques, les autres des révisions constitutionnelles de substance. L’ensemble de ces pétitions et de ces militances a sa modération dans des parcours individuels montrant une égalité de chance et de participation pour tous les Mauritaniens quelle que soit leur extraction. Mais ces exemples ne suffisent plus, et des problèmes ponctuels, parce qu’ils dérivent des différents énoncés de cette question des différences sociales et ethniques – pratiquement évidentes mais non reconnues en tant que telles légalement, ce qui est un choix, sans doute le moins mauvais à condition que le déni des particularismes impose par voie de conséquence égalité en tout – sont devenus périlleux. Le paroxysme du printemps de 1989, dont les causes historiques ont été presqu’aussitôt établies et n’ont été exceptionnelles que du fait des ambiances politiques délétères au Sénégal et en Mauritanie, ne s’est pas renouvelé. Il avait suivi de peu des énoncés politiques (« le manifeste du négro-mauritanien opprimé » . première circulation en Avril 1986) qui favorisèrent des semblants de coups militaires et des répressions, voire des hécatombes d’une réalité terrible et inoubliable. Peuvent-ils se reproduire ? Les événements de Boutilimit, la semaine dernière, n’ont pas de précédents en nombre de victimes, de morts, mais les échauffourées et interventions des forces dites de l’ordre, en ont beaucoup depuis l’été de 2009 et la « mise en sommeil » des législations d’éradication, de criminalisation et d’abolition de l’esclavage votées laborieusement en Septembre 2007, à l’initiative de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Esclavage mais aussi question de la langue, toujours pas sanctuarisée comme l’ont montré révoltes et incendies à l’université de Nouakchott au début de 2010. A chaque établissement ou rétablissement du système autoritaire, ont surgi depuis Septembre 1978 des contestations ne demeurant pas longtemps dans la seule enceinte universitaire. Résoudre l’ensemble de la question sociale et culturelle suppose un tout autre climat et des engagements consensuels dans une durée certaines.

L’identité islamique ne fait apparemment pas autant question, mais l’autorisation de Tawassoul a été une rupture dans la tradition politique mauritanienne pour laquelle le multipartisme ne pouvait admettre une composante principalement religieuse. Les militaires combattirent, emprisonnèrent et interdirent tout expression politique s’y référant ou prétendant se fonder sur elle. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi autorisa au contraire ce parti, élément certain de la détermination de Mohamed Ould Abdel Aziz pour l’éliminer. Le jeu actuel serait à la fois une démonstration électorale – de force selon Tawassoul, de faiblesse selon le pouvoir en place – mais surtout une manifestation de l’identité réelle du parti, d’abord en quête d’existence à fins propres, ou d’abord en militance démocratique. Eclatement possible du parti ? En réalité, difficile mise en place d’une expression islamique de la vie publique et démocratique mauritanienne dans un contexte international manichéen, particulièrement dans la zone géographique et culturelle à laquelle appartient le pays, et dans un contexte social facilitant les recrutements terroristes. L’irrespect des droits et de la dignité de l’homme étant déjà chronique, la régression que représenterait vis-à-vis de ces droits une application de la Charia – en procédure pénale mauritanienne – telle qu’en eût idée l’un des lointains prédécesseurs de Mohamed Ould Abdel Aziz, Mohamed Khouna Ould Haïdalla serait une sorte de contradiction. Deux ordres de violences, les unes morales, les autres physiques s’additionneraient à grands risques pour une Mauritanie déjà trop souvent regardée comme le pays de l’esclavage. Il reste – comme l’ont montré l’autidafé de Biram Dah Ould Abeïd et les réactions très antagonistes qu’il provoqua – que la déclinaison pratique de l’identité islamique du pays manque encore d’expression, de réflexion publiques et qu’elle demeure dans le registre des convictions privées. Donc dans l’indéfini. Celui-ci est-il préférable ?

La participation aux interrogations parfois violentes et d’expression internationale, le plus souvent implicites, sur les découpages territoriaux issus des partages et bornages coloniaux, n’a jamais vraiment caractérisé ni la politique étrangère mauritanienne ni l’opinion nationale. Comme pour beaucoup de sujets, potentiellement polémiques, les Mauritaniens et leurs dirigeants distinguent des évidences : l’ensemble mauritanien, au sens d’ailleurs de l’avis de la Cour internationale de justice, rendu en Octobre 1974, concerne bien les espaces et les populations d’ouest en est de l’Atlantique aux marches septentrionales du Mali, voire du Niger. Mais cela ne s’est jamais manifesté en irrédentisme militant. Le partage de la possession espagnole a été davantage, dans la pensée de Moktar Ould Daddah, un arrangement de frontière avec le Maroc qu’une réunification malgré la présentation de l’époque. Les séparatismes au nord du Mali n’ont pas été inspirés à Nouakchott. Le pouvoir actuel garde en mémoire ce qui décida la chute de son prédécesseur à partir de Juin 2005 ; des incursions à l’est et les forces armées, pourtant très entretenues dans leur soumission au général Mohamed Ould Abdel Aziz, répugneraient à être engagés dans ce qui est considéré en Mauritanie-même comme des luttes ethniques et non comme la restauration d’un ordre public national et unitaire. La question est cependant dangereuse car elle est offre des possibilités d’initiatives soudaines pour un pouvoir cherchant à satisfaire une partie de son opinion.

 

Cette réflexion attend pour continuer et proposer que des faits autres que ceux d’une routine autoritaire au jour le jour, aient lieu. La Mauritanie est apparemment sans autre orientation que celle-même de son chef actuel : continuer, se perpétuer. Pour elle, c’est un manque à gagner car la mise en exploitation de l’ensemble de ses possibilités économiques suppose un nouvau contrat social et que s’instaure une transparence qu’ailleurs permet ou devrait permettre la démocratie (la France actuelle malheureusement n’est plus un exemple d’intégrité selon ses milieux dirigeants). Pour le général Mohamed Ould Abdel Aziz, c’est manquer l’intelligence que seraient par un relatif désintéressement personnel, une candidature à sa réélection conditionnée par un sincère intérim dans l’exercice du pouvoir et un débat ainsi permis, et autre qu’électoral, sur l’ensemble des questions posées au pays à la troisième génération de son fondation en époque moderne.

 

 

Bertrand Fessard de Foucault – jeudi 10 Octobre 2013


 

 

 

 

Annexe

 

Version initiale de cette réflexion – dont j’ai vite abandonné le cheminement.

 

Le président du moment ne laisse jamais indifférent, qu’il fasse positivement l’unanimité ou presque : Moktar Ould Daddah et ses années fondatrices, qu’il ne soit argumenté qu’au titre des réalisations pratiques pour la vie quotidienne des populations mais pas de sa personnalité : Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, Mohamed Ould Abdel Aziz. Les failles du premier, rares sauf les circonstances de sa chute, les qualités cependant des deux autres, ne sont dites qu’avec le recul des années. Le pouvoir bien plus concentré et personnalisé en Mauritanie qu’en France ne donne paradoxalement pas lieu à une analyse psychologique de son exercice par la personnalité du moment. Ce sont au contraire les éphémères qui sont le plus commentés pendant leur « règne » : Mustapha Ould Mohamed Saleck, Mohamed Khouna Ould Haïdalla, Ely Ould Mohamed Vall et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

L’observateur étranger, des années 1960 à aujourd’hui, est toujours court dans une analyse tant le politique mauritanien, surtout au niveau suprême semble se dérober et n’offrir à qui le considère que le minimum fonctionnel justifiant la rencontre ou la relation. Aussi le journaliste et le diplomate, de décennies en décennies, semblent rendre compte d’une unique personnalité alors que le pays a été diversement gouverné. Deux types peuvent se distinguer : un exercice collégial tempéré par une conscience de sa responsabilité personnelle a caractérisé les périodes longues ou brèves de Moktar Ould Daddah et des premiers militaires de 1978 à 1984, d’Ely Ould Mohamed Vall aussi ; un système autoritaire et sans délibération, celui de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya et de Mohamed Ould Abdel Aziz. Ces deux types, de durée équivalente dans l’histoire politique de la Mauritanie contemporaine, ont engendré des vies politiques et une nature, un rôle des partis très différents. Pour le premier, c’est une recherche constante du consensus, heureuse jusqu’en 1978, impossible ensuite, suivant qu’il existe ou non un parti de l’Etat, lequel n’est pas un organe de soutien ou une machine électorale, mais un relais pour la participation et la délibération. Tandis que pour le second, le multipartisme apparent dissimule l’absence de débouché pratique pour les opinions discordantes. La participation dans le premier cas est l’objectif principal d’une vie politique qui veut mobiliser la population vers du mental : l’unité nationale, et vers du pratique : le développement, l’équipement économiques. Dans le second la satisfaction de critères importés : tenue des élections, multipartisme, permet au régime d’être moniste.

Les quinze mois de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi sont exceptionnels à tous égards car le président de ce moment a été encadré a priori par les tenants des systèmes précédents : l’autorité militaire et un multipartisme sur lesquels il n’a pas prise. Le consensus qu’il cherche n’a donc pas eu de visée institutionnelle, mais des expressions thématiques : le règlement du passif humanitaire, le retour des réfugiés, la confrontation radicale avec la principale des plaies sociales mauritaniennes, l’esclavage. Les régimes et périodes autoritaires se sont prétendus, l’actuel se prétend démocratique tandis que la période fondatrice a affiché sa nature moniste.

Ces différences profondes sont regardées de deux manières antagonistes.

Pour l’étranger et notamment pour les ressortissants ou les représentants de l’ancienne métropole, le régime fondateur et la courte période démocratique – dont la parenté spirituelle s’explique, malgré l’éloignement l’un de l’autre dans le temps (trente ans) par les personnalités, les parcours assez analogues de Moktar Ould Daddah et de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, et leur correspondance puis leur collaboration – sont ceux d’une Mauritanie fragile, tandis que les périodes autoritaires, appréciées par la France (la relation particulière accordée par Jacques Chirac à Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, dont la coincidence d’un voyage officiel en Mauritanie à l’ouverture de la campagne de réélection présidentielle – son rôle de caution à l’international du putsch du 6 Août à une légitimation élective le 18 Juillet suivant et sa pression sur la négéociation de Dakar), produisent un pays stratégiquement sûr et constant.

Pour les Mauritaniens, qu’ils soutiennent ou non le pouvoir du moment, sa longévité ou sa précarité, les clivages d’une période à l’autre, d’une ambiance à l’autre ne sont pas du tout de cette sorte.      BFF . dimanche 7 Octobre 2013