jeudi 27 mars 2014

après les municipales - courriel à l'Elysée

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Sent: Thursday, March 27, 2014 12:52 PM
Subject: actualité

Monsieur le Secrétaire général, cher ami,
 
autant un moment du Président en conclusion de la campagne des municipales, donnant le sens de ce scrutin et en quoi il est exemplaire d'une proximité des candidats et des thèmes pour tous les gens, et donc d'une abolition du ruineux clivage national entre dirigeants et dirigés, entre pédagogues et tondus ou désespérés, autant il ne signifierait qu'inquiétude si ce doit être après des résultats peu flatteurs.
 
La suite électorale, les européennes, n'a de sens que si une forte initiative du Président relayée par ses soutiens dans les partis de la majorité et peut-être chez certains de l'opposition, vient lui donner du débat et de la dynamique : la proposition donc d'élire au suffrage direct de tous les citoyens européens, un véritable président de l'Union. Tout le reste sera du blabla, c'est-à-dire que l'on restera dans la détestable mécanique de ces dix ans au moins : de l'intergouvernemental avec la Commission dans son coin, et ressentie comme une empêcheuse, non comme une projection d'avenir (ce qu'elle était à tort ou à raison dans les années 60-80).
 
Un "ajustement" gouvernemental pour l'organigramme n'aura aucun sens, la plupart des ministres sont inconnus même si beaucoup sont de bonne volonté. Il faut deux changements à la fois, l'un moyen de l'autre. Vous le savez et je me suis permis de le répéter depuis des mois, ce programme nous rendant les outils qui ont fait notre fortune et notre consensus, une équipe très peu nombreuse pour un gouvernement collégial. La situation étant telle, le syndrome grec (la désespérance de chacun et du pays en son entier, la fatigue nationale), celui de Sigmaringen (moins il y a de pouvoir effectif, plus les rivalités pour l'exercer sont aiguisées, ceux qui veulent à tort la "place" et la peau de Jean-Mac Ayrault, ceux qui à l'U.M.P. ne pensent qu'à 2017) régnant... un gouvernement d'union nationale : 50/50 opposition/majorité, serait un coup considérable pour les Français et pour les marchés. A partir de là, les nationalisations, le moratoire des dettes souveraines (concerté dans le secret total entre grands Etats et débiteurs), l'emprunt citoyen national ou européen pour financer les déficits. Ressort contagion de la confiance.
 
Vous dirai-je mon espérance et ma déception, quoique vous les sachiez bien toutes deux. Espérance que le Président se convertisse à la politique pour autre chose que la direction du budget : j'ai de moins en moins d'éléments pour y croire tant le temps passe, tant les occasions d'une prise de conscience intime du Président se succèdent sans être saisies, et pourtant je reste confiant et en sympathie. Je ne peux ni me dire ni vous dire pourquoi. Déception car mon offre de service depuis Octobre 2011 - alors que plumes et communicants continuent d'être recrutés (avec les résultats que vous savez, ainsi la présentation médiatique donnant à croire que le Président quittait La Haye en hâte à cause des résultats des municipales, alors qu'en fait, il s'agissait de l'arrivée de notre hôte chinois) - est dédaignée.
 
Lionel Jospin à qui je m'étais souvent adressé, avec sympathie et confiance de 1997 à 2002, ne m'accusa réception que le soir du 22 Avril, carte manuscrite et regrets de ne pas m'avoir, etc... idée ancrée tardivement, car deux jours ensuite, il m'adressa une seconde carte, à peu près de même thème. J'avais dû quelque temps avant lui donner la phrase de Malraux pour l'espoir : " je ne veux pas qu'on me dédaigne ". Si tout marchait bien, comme il est possible que cela marche, ce ne serait que question de personne, bien secondaire. Mais - Clemenceau (je ne sais si Valls dans sa pose connaît le mot) - " une idée me pousse comme un boulet, je ne veux pas voir la perte de mon pays ". Le boulet était déjà un peu vieux jeu, mais le sentiment ? la motivation ?
 
Bin chaleureusement, voeux de forte suite pour le Président et pour vous.
 
N B Les fabuleux contrats avec la Chine : nos technologies pompées pour ensuite des ventes chinoises selon un spectre plus affiné que celles de biens de grande consommation, nous ne serons plus qu'acheteurs, nous ne sommes plus que consommateurs et de moins en moins producteurs-vendeurs... et le paiement est douteux, cf. la crise des paiements intérieurs en Chine... papier de la Coface que je vous ai transmis.

F N D U et élection présidentielle - réactions intérieures et étrangères - Cridem - Le Calame - Essirage - Tawary




26-03-2014 17:37 - A propos du dialogue, le gouvernement accepte tout sauf le report de l'élection présidentielle et la formation d'un GUN ( Source sûre)

A propos du dialogue, le gouvernement accepte tout sauf le report de l'élection présidentielle et la formation d'un GUN ( Source sûre)Tawary - Le gouvernement accepte d'aller à la table des négociations avec tous les partis de la coordination de l'opposition démocratique et le FNDU et d'accepter toutes leurs conditions sauf le report de l'élection présidentielle et la formation d'un gouvernement d'union nationale (GUN).

Selon une source particulière de l'Agence Tawary d'Information en service au premier ministère, les partis de la majorité présidentielle refusent le report de la date de l'élection et la formation d'un GUN.

Nous rappelons que le premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf avait tenu des rencontres avec certains principaux leaders des partis de la COD (Mohamed Ould Maouloud, Jemil Mansour, Saleh Ould Hanane) et Bodjeil Ould Houmeid, de la CAP et Kane Hamidou Baba, de l'AP.

La dernière rencontre est celle qu'il a eue avec le président du FNDU, Cheikh Sid'Ahmed Ould Babamine.

Durant toutes les entrevues, il a été question de la tenue d'une élection présidentielle transparente avec la participation de toute la classe politique.

Commentaires : 3
Lus : 886  - jeudi 27 mars 2014 à 13 heures 10

Commentaires (3)

·         hachmi 26/03/2014 17:52 X

L'opposition doit d'abord se prendre au sérieux et ne discuter qu'avec Abdel Aziz, pas avec un second couteau; on a vu la limite du dialogue avec cet homme au moment des municipales et législatives ce n'est qu'un rideau de fumée. Alors que notre pays qui a conquis des galons de démocratie dans le monde arabe et africain doit oeuvrer dans l'hunanimité pour cet acquis qui est si précieux !

·         mine-you 26/03/2014 17:50 X

TAWARY dites nous la bonne infos, vous déclarez il y a quelques minutes: " A ce sujet, le deuxième homme fort de Nouakchott a signalé à ses interlocuteurs que la date de l'élection présidentielle ne connaitra aucun report et que toutes les doléances de la COD et du FNDU seront satisfaites à savoir: la dissolution de la CENI, la formation d'un gouvernement d'union nationale,..."

Vous nous dites maintenant: "gouvernement accepte d'aller à la table des négociations avec tous les partis de la coordination de l'opposition démocratique et le FNDU et d'accepter toutes leurs conditions sauf le report de l'élection présidentielle et la formation d'un gouvernement d'union nationale (GUN)".

Expliquez-vous!

·         wanead 26/03/2014 17:46 X

il est encore temps de crier gare au voleur, mais pas laisser demain pour le dire.

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*      *


Le Calame : Pourquoi le RFD avait-il pris la décision  de geler sa participation au Forum pour la Démocratie et l’Union (FDU) ?
Yacoub Ould Moine : Le forum est très important, il requiert la participation de tout monde, mais il s’est posé un  problème, au niveau de son organisation. Il se trouvait que le bureau exécutif  du parti devait se réunir pour d’autres questions. On en a donc profité pour le saisir de ce problème et il en a débattu.
Dieu merci, les organisateurs se sont rattrapés, tout est finalement rentré dans l’ordre. Ce n’était, donc, qu’un problème d’ordre purement technique. L’objectif des uns et des autres étant le même – parvenir à un consensus – le forum s’est tenu à la date prévue, avec le RFD.

- Certains  disent que le RFD avait pris cette décision parce qu’il suspectait  la main du pouvoir, après la rencontre entre le PM et Ould Maouloud ?
- Pas du tout. Je vous ai dit qu’il ne s’agissait que d’un problème purement technique, au niveau des organisateurs qui ont fini par rectifier le tir. Ould Maouloud est président d’un parti politique souverain de ses choix, nous respectons son point de vue. D’ailleurs, il avait saisi les présidents des partis de la COD, pour les aviser de sa rencontre avec le Premier ministre où se discuteraient, éventuellement, des conditions de la COD, quant à la présidentielle. Je vous le répète, ce n’était qu’est un petit problème, vite dépassé.

- Qu’est-ce qu’à votre avis, le Forum va  apporter de nouveau, dans la pacification de l’arène politique mauritanienne ?
- L’objectif du forum est de trouver un consensus, engageant l’ensemble des acteurs politiques, pour sortir de l’impasse où se débat le pays, depuis des années. Comme vous le savez, nous vivons, aujourd’hui, sous une dictature militaire, et cela dure depuis 1978. Le forum doit permettre de tirer les leçons des diverses expériences, bonnes ou mauvaises, qu’on a vécues, pour tourner, définitivement, ces pages douloureuses de l’histoire du pays. C’est à mon avis, le minimum  consensuel auquel nous devons  convenir, pour en finir avec cette dictature qui pèse, lourdement, sur les populations.

- Quel geste attendez-vous du pouvoir d’Ould Abdel Aziz, au terme de ce forum ?
- Permettez-moi d’argumenter un peu ma réponse. Nous sommes à la veille d’une présidentielle. Nous sommes convaincus qu’il est pratiquement impossible d’y battre Ould Abdel Aziz, tant qu’il dispose de tous les pouvoirs. Ceux-ci s’architecturent en quatre cercles. C’est, tout d’abord, lui qui nomme, destitue, donne le travail, contrôle tous les leviers économiques du pays. Il a, donc, tous les pouvoirs et moyens et en fait usage, en entravant la loi et la Constitution. Il use de toutes les institutions de l’Etat, pour gagner les élections et, de ce fait, il est difficile de la battre, même s’il y a transparence.
Deuxième cercle : si l’on parvient à sortir du premier, il y a la CENI, susceptible de reformater les chiffres pour le faire gagner. Le troisième cercle, c’est le Conseil constitutionnel qui peut, lui aussi, corriger les résultats en sa faveur. Quant au quatrième, qui vient couronner le tout, c’est celui des militaires dont le bras armé est le BASEP qui aura, lui aussi, son mot à dire sur les chiffres. Pour battre Aziz, il faut donc briser tous ses cercles, ce qui n’est pas gagné d’avance. Curieusement, certains croient qu’on peut facilement briser ces cercles, alors qu’ils  sont tous reliés les uns aux autres. Pour les briser, l’opposition n’a que deux options : rassembler  le maximum de Mauritaniens  autour du  refus de la dictature, c’est le travail des partis politiques, qui n’exclut pas la recherche d’une solution négociée, avec le pouvoir,  un  accord consensuel, pour  l’organisation d’une élection transparente, donnant l’impression, aux Mauritaniens que les quatre cercles ci-dessus énumérés peuvent être brisés et que leur choix sera respecté. La deuxième voie, c’est la lutte. Mais le problème, c’est qu’au sein de l’opposition, au niveau même de certains partis qui luttent pour une alternance pacifique, des voix s’élèvent  pour dire que les conditions de transparence ne doivent pas être des préalables, pour participer aux élections. Ce genre de discours met l’opposition dans un rapport de force défavorable. Le forum doit, justement, canaliser ce genre de positionnements, faire en sorte que tous se rassemblent autour d’un seul objectif : sortir la Mauritanie de son impasse actuel.

- Et si le pouvoir rejetait les recommandations issues du Forum ?
- Je pense, pour ma part, qu’Ould Abdel Aziz a deux façons de voir, si j’en crois l’expérience que nous avons de lui. Soit il fait semblant d’accepter, sans jamais cependant s’y résoudre, parce qu’il ne respecte pas ses engagements. Je pense qu’il va partir dans cette voie, donner l’impression qu’il va négocier, alors qu’il ne le fera pas, en définitive. Oui, c’est à cela qu’on peut légitimement s’attendre. Soit il choisit de tout ignorer, comme il l’a souvent fait, jusqu’ici. Une sorte de fuite en avant. Dans les deux cas, il faut que les forces politiques, les patriotes, c’est-à-dire ceux qui se décarcassent pour le bonheur de ce pays, redoublent d’efforts, sans cesser de s’inspirer des expériences passées, et travaillent, dur, pour surmonter les obstacles et imposer un rapport de force en faveur du changement.

- L’idée d’une candidature unique fait son petit bonhomme de chemin, au sein de l’opposition. Le RFD accepterait-il un tel candidat qui ne soit pas issu de ses rangs ?
- Question très pertinente, merci de me l’avoir posée. Je puis vous affirmer, au nom d’Ahmed Ould Daddah, au nom de l’ensemble des militants du RFD, que, si les conditions de transparence sont réunies et acceptées de tous, pour la prochaine présidentielle, et si les forces du changement estiment qu’il y a un candidat capable de sortir le pays de sa situation actuelle, nous serons les premiers à le soutenir.

Propos recueillis par Dalay Lam
Source:  Le Calame   Lundi, 10 Mars 2014 12:35




Essirage.net-Dans la journée de mardi, le forum national pour la démocratie et l’unité(FNDU) a tenu une conférence de presse à l’hôtel katr,  pour parler de la préparation des prochaines élections présidentielles.
Dans sa déclaration dont Essirage a reçu une copie, le forum a noté l’élaboration d’une plate-forme claire et crédible qui embrasse à la fois, la neutralité de la supervision politique et de l’administration, la fiabilité des institutions électorales et l’organisation matérielle et technique des élections:
« Cette plate-forme indique, partant des expériences passées, que seul un gouvernement consensuel, disposant de prérogatives élargies, peut constituer un rempart contre l’usage abusif des services publics dans la compétions électorale. Elle démontre également la nécessité d’opérer une recomposition du Conseil Constitutionnel, de l’Agence Nationale du registre des populations et des Titres Sécurisés, de la  Commission Electorale Nationale Indépendante, afin que leur composition rassure tous les partenaires. A cela s’ajoute la nécessité de promulguer des lois qui garantissent  la neutralité de l’Administration, placent les Forces Armées et de Sécurité ainsi que les marchés publics et l’accès à l’emploi à l »abri du jeu politique, et offrent aux moyens d’information publics un statut professionnel qui les place au service de tous. »
Elle insiste aussi sur « la préparation matérielle et technique des élections en partant de la révision des textes jusqu’à la participation de tous à l’élaboration de la liste électorale et en passant par l’achèvement de l’enrôlement et la garantie de la transparence du dossier électoral. »
Elle proclame aussi « sa disponibilité pour un dialogue sérieux et responsable pour aboutir à des élections consensuelles qui permettent de sortir le pays de la crise manifeste qu’il vit de fait de la gestion unilatérale des affaires publiques et de la mentalité despotique. »
Cependant tout en proclamant cette position, le FNDU déclare qu’il va mener des actions et des manifestations multiformes dans le cadre de sa lutte.
« La démocratie est une préoccupation majeure pour le FNDU, mais elle n’est pas la seule.  Il est aussi un forum pour l’unité et la cohésion nationale. »
Cependant concernant la question du candidat unique pour l’opposition, le FNDU répond que cela ne l’engage pas, mais ça dépend du libre choix des différents partis réunis en son sein.
(http://essirage.net/index.php/news-and-reports/15888-2014-03-26-13-26-26.html)


الأربعاء, 26 مارس 2014 13:25
لاري أندري- السفير الأمريكي في نواكشوطلاري أندري- السفير الأمريكي في نواكشوطعلمت السراج من مصادر مطلعة أن الولايات المتحدة أبلغت الرئيس محمد ولد عبد العزيز عبر سفارتها في نواكشوط أنها لن تعترف بأية انتخابات رئاسية لا تشارك فيها منسقية المعارضة.
ووفق مصادر السراج فإن الموقف الأمريكي الجديد من الانتخابات هو ما يدفع الرئيس محمد ولد عبد العزيز إلى تحريك ملف التفاوض من جديد مع المعارضة، والسعي إلى انتخابات توافقية.
إلى ذلك علمت السراج أن السفارة الفرنسية من جهتها تبذل جهودا حثيثة لإقناع بعض الأطراف الرئيسة في منسقية المعارضة بقبول الحوار مع ولد عبد العزيز، تمهيدا لانتخابات توافقية.


 



journal de maintenant - jeudi 27 mars 2014




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Sent: Thursday, March 27, 2014 10:10 AM
Subject: FNDU

* Le FNDU, qui a désigné récemment ses instances - malheureusement tournantes comme celles de la COD, ce qui est un facteur d'impotence certaine -(président : Cheikh Sid'Ahmed Ould Babamine et secrétaire exécutif Moussa Fall) s'est immédiatement engagé dans une dynamique de dialogue avec le pouvoir, sur la base d'une plateforme identique à celle de la COD :gouvernement de consensus, institutions électorales crédibles, neutralité de l'Etat et bonne préparation matérielle du scrutin.
Juste après la rencontre de Babamine avec l'aide-boutiquier du général, les services de ce dernier fuitent à la presse que le pouvoir accepterait toutes les conditions de l'opposition, sauf deux : Le Gouvernement de consensus, seul garant de la régularité des élections et le report du scrutin, dont l'opposition a sciemment évité de parler, car elle sait que le "dialogue" en vue est une manœuvre pour y arriver (http://www.cridem.org/C_Info.php?article=654488).
conclusion : on est dans le même scénario que l'été passé.
* Une rumeur largement relayée par la presse, islamiste notamment (http://essirage.net/index.php/news-and-reports/15888-2014-03-26-13-26-26.html) rapporte que les USA auraient informé MOAA qu'ils ne reconnaitraient pas d'élections présidentielles auxquelles ne participerait pas la COD. C'est ce qui expliquerait dit-on la volonté du général d'ouvrir un dialogue avec l'opposition.

mardi 25 mars 2014

journal de maintenant - mardi 25 mars 2014

" passif humanitaire " - le pardon est impossible sans la vérité


Journée du 25 mars: «Pour nous, les orphelins, cette journée n’est pas celle de la réconciliation nationale», dixit Lamtoro Camara


                    Les orphelins des martyrs des événements de 1986/1991 ont célébré, dans le recueillement, la journée du 25 mars. Au cours d’un rassemblement ayant réuni, ce mardi, au siège du collectif des victimes de la répression (COVIRE),  les  orphelins, les veuves et les présidents du collectif de défense des  rescapés civils  et  militaires, de TPMN, Dia Alassane,  du collectif des orphelins  des martyrs des années ci-dessus mentionnées, Lamtoro Camara a déclaré que pour les orphelins, «  la journée du 25 mars n’est pas une journée de réconciliation  nationale  en Mauritanie ». Et pour cause, renseigne-t-il, le gouvernement du  président de la République qui s’est personnellement déplacé à Kaédi, en 2009  pour la  prière aux morts n’a pas respecté son engagement de régler définitivement  le passif humanitaire. «Non seulement, le protocole d’accord signé avec les veuves était un leurre,  mais  également, les réparations dérisoires, les auteurs des crimes continuent à bénéficier de la protection de la loi d’amnistie de 1993, et aujourd’hui, nous ne savons pas où sont enterrés nos papas qui, sous le drapeau national, se sont pourtant sacrifiés pour la nation, particulièrement, lors de la guerre du Sahara.»

                     Poursuivant son propos, le jeune orphelin, âgé de 31 ans aujourd’hui martèle que le pouvoir en place continuer à rester sourd aux revendications de l’ensemble des organisations de défense des droits des victimes des évènements de 86/91, en dépit des marches de protestations, parfois réprimées.
Le président du collectif des orphelins a enfin réitéré la revendication de son organisation de voir le gouvernement instituer une « commission nationale indépendante et autonome pour le règlement du génocide  perpétrée en Mauritanie, sous le régime d’Ould Taya» afin de connaître les raisons qui ont poussé les auteurs à commettre ces exactions, aussi bien contre les militaires que contre les civils,  l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993, pour permettre aux ayants droits  d’intenter ses actions en justice contre les auteurs des crimes de sang, car «personne ne peut se substituer à nous pour pardonner ou non» et considérer les orphelins comme pupilles de la Nation. « Nous continuerons à réclamer que justice soit rendue à nos papas », a expliqué  Lamtoro Camara.

                     Rappelons qu’après avoir pris le pouvoir en août 2008, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a présidé, le 25 mars, à Kaédi,  « une prière aux morts », c’est-à-dire aux victimes  des exactions militaires  et de forces de sécurité, des années 89/91. Depuis, cette journée est dénommée,  la «journée de réconciliation nationale ». Au cours de son discours, il avait reconnu la responsabilité de l’Etat avant d’octroyer des « réparations » ou «aides» aux veuves, orphelins et rescapés militaires. Ces derniers continuent, cependant,  à réclamer  droit de  vérité et droit de justice avant, éventuellement de pardonner ou non.

lundi 24 mars 2014

noir ou blanc ? - échange sur Mohamed Ould Abdel Aziz

en référence à la réflexion sur l'actuel homme fort 
cf. 16 et 19 Mars - de ce blog. Mohamed Ould Abdel Aziz, essai d'interprétation et de présentation

 
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Sent: Tuesday, March 25, 2014 2:22 AM
Subject: Re: votre thèse en droit constitutionnel ? et l'actualité

Bonjour Mr. de Foucault,

Pour ma thèse, elle avance et je vous remercie pour les textes constitutionnels et réglementaires que vous m'aviez transmis. 
Quant aux documents concernant le président Mohamed ould Abdel Aziz, je trouve qu'ils manquent d'objectivité et leur contenu dépassé par les événements. Car Ould Hmein Amar, que vous présentez comme "confident" de Ould Abdel Aziz, à ma connaissance, n'a aucune relation avec lui, sauf qu'il a relaté une conversation lors d'une audience, que le président lui aurait accordée.
Par ailleurs, je crois que pour une personnalité de votre rang -attachée à la Mauritanie et à l'héritage de Feu Mokhtar O Dadah-, l'important et de poser certaines questions:
- Que pense Ould Abdel Aziz de feu Mokhtar Ould Dadah et de son héritage ( sa réhabilitation, son œuvre et sa famille) ?
- Comment se porte la Mauritanie de 2014 avec Ould Abdel Aziz sur les plans national et international ?
- Comment cet homme est arrivé à s'imposer en Afrique et dans le monde?
- pourquoi la Mauritanie de Ould Abdel Aziz est citée comme exemple par les instituons financières internationales et les organisations de lutte contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers?
 
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To: 
Sent: Tuesday, March 25, 2014 4:38 AM
Subject: Re: votre thèse en droit constitutionnel ? et l'actualité

Je vous lis, cher ami, avec le plus grand intérêt.
 
Une conversation avec le général Ould Abdel Aziz sur Moktar Ould Daddah me passionnerait en effet, et les éléments de réponse à ce que vous me donnez comme question, comment les obtenir ? A moins que si vous en avez un peu le loisir, vous m'y répondiez succinctement. Ce qui m'apportera beaucoup.
 
Bien cordialement.

esclavage - réflexion sur une enquête




Une image fondée mais partielle
peut occulter la réalité et empêcher le remède


La question de l’esclavage est très claire en droit du travail, en droit social dans les sociétés européennes et américaines. Elle l’est aussi en droit mauritanien à l’issue d’un long processus, 1° commencé en 1967-1969 pendant la période fondatrice incarnée par Moktar Ould Daddah (refus par l’autorité judiciaire de toute poursuite engagée par un maître contre son serviteur au titre de cette relation), 2° continué en 1981 par le régime militaire d‘alors abolissant laborieusement après un scandale public l’esclavage dans son principe (une jeune fille mise sur le marché d’Atar) mais ne réglant aucun des problèmes patrimoniaux et créant même les conflits fonciers dont sortiront entre autres les dramatiques événements de 1989, 3° enfin abouti en 2007 par le régime démocratique conduit par Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

Il est certain que le renversement de celui-ci a valu aussitôt et de fait l’impunité de ceux qui ont persisté à ne pas observer la loi criminalisant ces pratiques, et a surtout fait considérer par les autorités policières comme lettre morte l’obligation faite aux tiers de les dénoncer. C’est l’emprisonnement de ces dénonciateurs, s’en prenant à des parents de l’actuel homme fort, qui a fait déborder le vase. Biram Dah Ould Abeid, bien plus récent avec l’IRA dans le combat abolitionniste mauritanien que Messeoud Ould Boubacar de SOS Esclaves, est ainsi monté en scène.

La question est cependant bien plus vaste et complexe que la mise en œuvre du droit ou que des incidents spectaculaires et même violents. Elle est nationale car elle contient un problème ethnique et un problème culturel. Ceux-ci sont occultés si la question n’est posée qu’en termes de société et de droit, quoique cette double interrogation soit légitime.

La Mauritanie est pluri-ethnique. Chacune de ses composantes a pratiqué et pratique encore l’esclavage. Mais le clivage binaire bien connu aux débuts de l’indépendance et donnant lieu à des statistiques distinguant les Noirs des Blancs, les originaires de la vallée du Fleuve et les « beidanes »,et définissant majorité et minorité, a fait place à une observation plus proche de la réalité. Les affranchis ou haratines sont généralement originaires de la vallée du Fleuve, donc de race noire, mais ont été acculturés et sont devenus hassanophones. Un métissage profond et réussi, même s’il peut être discuté dans son origine et aussi dans certains de ses effets acculturants. Le problème initial était de laisser une place suffisante à la minorité noire – rien que cela donna lieu à des débats passionnés et à de nombreuses occultations institutionnelles dès 1961 et sans solution que coutumières – mais se déplaça du politique au culturel : l’arabisation envisagée mais jamais totale du système éducatif et des expressions nationales, se heurta à un refus de la minorité, exigeant le maintien courant du français, hérité de l’administration coloniale. Ces conflits ne dégénérèrent pas grâce au prestige, à la modération mais aussi à une détermination de fond du président Moktar Ould Daddah.

Les régimes autoritaires ont surtout traité le problème en termes d’apparence : les langues de la vallée du Fleuve ont été promues et des carrières d’affranchis, de race noire mais de culture arabe, ont fait apparaître une nouvelle élite au gouvernement et dans les entreprises. Un Premier ministre en 2003, le président de l’Assemblée nationale de 2007 à 2014, candidat de poids à trois élections présidentielles successives. Mais ces apparences sont émollients parce qu’à la revendication culturelle et sociale, déjà clivante, vient s’ajouter un nouvel élément, propre à toutes les ambiguités et à toutes les récupérations : la mise en cause religieuse si l’Islam devait justifier ou tolérer l’esclavage.

Il y a donc deux séries de faits.

Les premiers que sont les pratiques esclavagistes, vérifiées et horribles. Et les seconds qui rendent sans remèdes les premiers.

Car les revendications culturelles, ethniques et les diverses voies d’équilibre ou de compensation en politique ont occulté les pratiques esclavagistes, en politique intérieure mauritanienne. Ces pratiques n’ont jamais été mises au premier plan ou au moins à pied d’égalité avec les revendications à tréfonds communautaristes. Ces dernières ont été le plus souvent ressenties comme attentatoires à l’unité et à l’équilibre de la nation, tandis que l’esclavage a été inoré dans ses conséquences sur la cohésion politique nationale. Aujourd’hui, la rupture n’est pas proche, mais elle peut se conjecturer. Les études, dénonciations, montées au pinacle des combattants de ces pratiques, quand elles sont le fait d’organisations internationales ou de chercheurs étrangers, présentent dans cette configuration deux très gravs dangers. Elles réduisent le pays à un problème appréhensible mais insoluble de l’extérieur. Elles grossissent ce facteur au point qu’il peut absorber toutes les autres revendications culturelles, ethniques et politiques, alors que le moyen de le traiter est constamment passé sous silence, et que ce moyen l’étranger – les Etats comme les chercheurs – peuvent aider les Mauritaniens à le mettre en oeuvre.

En effet, la racine aussi bien des questions et problèmes, que des remèdes est la démocratie, fondée sur le respect de chacun par chacun, autrement dit sur le respect des droits de l’homme par l’Etat aussi et surtout. Seul un Etat démocratique ou en cours d’invention d’une démocratie sincère et vécue dans des pays dont l’atavisme est la délibération et le plus souvent la liberté de parole et de discussion, peut résoudre la plaie sociale.

Or les organisations internationales et les ressortissants des Etats étrangers ont conforté depuis 1978 les dictatures militaires en Mauritanie, et confortent particulièrement l’actuelle. La caution française au putsch de Mohamed Ould Abdel Aziz a été achetée à Claude Guéant par le financier du coup (Mohamed Ould Bouamatou, depuis réfugié au Maroc). En focalisant l'étranger (qui ne demande que cela car celui ne lui coûte rien) sur une Mauritanie esclavagiste on fait oublier la Mauritanie sous régime militaire depuis depuis trente-six sauf une parenthèse de quinze mois dont il a été très vite admis que ce n’avait été qu’une parenthèse, une anomalie.

Le régime actuel dont la complaisance est certaine pour que soit lettre morte les législations anti-esclavagistes, ne subit donc pas la critique qui le meutrirait vraiment. La plaie sociale dénoncée semble si profonde qu’il est exonéré de toute responsabilité. Tandis que ce dont il est responsable ne lui est pas reproché. L’inconsistance de l’opposition n’est pas attribuée à la corruption morale sur laquelle se fonde le régime, les capacités sécuritaires de celui-ci ne sont que putatives et pas évaluées factuellement. Tout simplement parce que reconnaître la plaie dictatoriale, en avouer une des origines – la caution française auprès de l’Union européenne puis de l’Union africaine – serait couteux. Et serait aussi une révolution mentale – notamment pour la France, de plus en plus isolée de ses partenaires de l’Union européenne, dans la conduite de politiques africaines qu’elle avait su mutualiser quand se négocia le traité de Rome et qu’elle s’est ensuite réservée en la rendant de plus en plus occulte et contradictoire. Comprendre que les Mauritaniens, entre autres Africains et Arabes, sont capables de démocratie, première étape pour changer les sociétés. Préalable-même. Passer du cynisme, du soi-disant réalisme qui est toujours à très court terme à une coopération fraternelle pour inventer de nouveaux régimes politiques et économiques propres à l'Afrique.

D’autre part, réduire aussi la Mauritanie à n’être que « l’île aux esclaves », c’est ne pas la présenter dans une dynamique qui a su triompher jusqu’à présent de dialectiques mortifères, précisément ces pratiques, précisément ces dictatures militaires.

A sa naissance comme Etat indépendant et moderne, la Mauritanie était donnée pour artificielle et morte-née. En quelques années, grâce à un régime fonctionnant très collégialement et avec probité – celui de Moktar Ould Daddah – elle a affirmé sa réalité. Des crises terribles comme les événements d’Avril-Mai 1989, puis les « années de braise », imputables aux régimes militaires ne l’ont pas dissociée. Et aujourd’hui les tentations communautaristes ou l’exploitation des tabous religieux par le régime ne détruisent toujours pas la Mauritanie, ni dans son espérance d’un autre sort quotidien, ni dans sa pétition démocratique. Le putsch de 2008 a été le premier en Afrique a être aussitôt contesté et à le rester jusqu’à ce que l’étranger impose le subterfuge d’élections sans contrôle pour légitimer le fait accompli et surtout son auteur, parangon d’une sécurité sahélienne (il n’est d’ailleurs pas le seul de la région, cf. le général Déby) : c’est le déshonneur des censeurs et l’habileté du putschiste, ce n’est pas la carence mauritanienne. Face à ces responsabilités pratiques et morales de l’étranger, la Mauritanie à chacune de ses générations depuis l’autonomie interne et l’indépendance a su trouver les antidotes à ce qui pouvait la détruire. Le parti unique de l’Etat, s’il était étudié dans le fonctionnement réel qui fut le sien, illustrerait ce qui fut tiré des dispositions mauritaniennes pour des consensus et des délibérations de formes traditionnelles, et la démocratie non écrite et non décrite qui en résulta. Au contraire, les systèmes de légitimation électorale du pouvoir en place autant que les théories de l’alternance au pouvoir ont démontré qu’ils ne sont pas démocratiques et ne peuvent aller au fond des questions et problèmes. Rien qu’en quinze mois de présidence, le seul élu démocratiquement, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, a fait ce qu’en plus de trente ans les régimes d’autorité militaire n’ont pu même imaginer.

Depuis une vingtaine d’années maintenant, l’antidote à la violence sociale et aux clivages racieux semble la prise de conscience des haratines, plus à l’intérieur du pays que dans la diaspora. Ceux-ci n’ont pas cédé à la tentation communautaire que certains originaires de la Vallée du Fleuve depuis 1996 et surtout 1985 ont prisé. Ils ont su également ne pas rester prisonnier d’une assimilation à la seule classe de leurs anciens maîtres. Ils sont apparus pour ce qu’ils sont, ils apparaissent aussi pour ce dont ils viennent et ce sont eux qui sont certainement le plus capable de résoudre la question de l’esclavage, de même que ce sont eux qui décideront le plus pratiquement la démocratie. Il est significatif que le premier grand moment de concertation politique et de consensus, depuis les congrès du Parti du Peuple mauritanien et de ses devanciers de 1958 à 1978, ait été organisé par un hartani. Significatif que la contestation du putsch de 2008 ait été aussitôt porté par le président de l’Assemblée nationale, lui aussi un ancien esclave. Plus important et significatif encore, les grandes tentes maures se reconnaissent dans ces haratines de gouvernement, de parlement, de nationalisme aussi fier que réfléchi. En ce sens, le métissage à tous égards a pu produire du fruit. Gage pour l’éradication de l’esclavage.

Le moyen de changer la société – et tout autant de garantir la sécurité dans la région en tarissant les arguments du recrutement salafiste et « terroriste » – c'est d'établir un régime démocratique. D’autant plus que le pays en a la ressource humaine et la racine traditionnelle aisée à transposer.

Si la démocratie c'est le respect mutuel, de là tout naturellement l'éradication de l'esclavage. N'inversez pas les facteurs chronologiquement, car alors vous n'arriverez à rien, c’est mon dialogue presque chaque semaine avec Hanoune Diko et le site haratine en cours de réorganisation, et situant d’ailleurs, avec une agressivité inutile, l’escslavage dans la seule sphère arabo-berbère. Si le président Sidi était demeuré au pouvoir et venait d'être réélu pour un second et dernier mandat - règne de sagesse et de consensus - les dossiers brûlants seraient dans la sérénité en voie de se clore. La réélection de Mohamed Ould Abdel Aziz va au contraire renforcer ces impunités et ces corruptions qui permettent la perpétuation de ce que la recherche comme la diaspora haratine mauritanienne à l’étranger, dénoncent.

En conclusion et sur le sujet précis de l’enquête et du texte de Nicolas Bibeau et Thalia Bayle, les observations ci-après d’un ami peuvent être utiles, car elles sont portées de cœur et d’intelligence.

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From:
Sent: Friday, March 21, 2014 6:16 PM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l'île aux esclaves (Première partie)

Citation -
J'ai lu ce texte et je suis très affecté par la facilité avec laquelle les auteurs font leurs certains amalgames, sacrifiant ainsi aux clichés et autres raccourcis en la matière. (1) S'il est indéniable que des pratiques esclavagistes existent toujours en Mauritanie et qu'il temps d'y mettre fin de la plus énergique des manières, il est en revanche fantaisiste d'affirmer que le pays abrite des marchés aux esclaves et autres endroits de traite des noirs. Face à la politique du déni entretenue par le pouvoir du général putschiste, l'amalgame porte préjudice aux victimes et renvoie la fin de leur calvaire aux calendes grecques. (2) Les "maures" désigne aussi bien les fameux arabo-berbères 'blancs' visés ici que d'autres, 'noirs' ceux-là ; souvent plus noirs de peau et d'origine ethnique que ceux qu'ils asservissent. En effet, si la plupart des esclaves est d'origine noire (on verra plus loin pourquoi), tous les esclavagistes ne sont pas, loin s'en faut, "blancs". Une simple enquête indépendante et objective, montrerait rapidement que les "maîtres" comptent davantage de noirs que de blancs, sinon plus en comptant les esclavagistes dans les ethnies pulaar, soninkée et ouolof, dont on parle peu d'habitude ! (3) L'esclavage en Mauritanie n'est pas d'origine islamique et ne peut, en aucun cas être imputé à cette religion, instrumentalisée pour sa légitimation exactement comme le christianisme le fut pour justifier la traite négrière. Une hypocrisie de clergé donc.Les maures n'ont pas amené d'esclaves avec eux ( d'Arabie ou d'ailleurs), ils ont copié cette pratique, en même temps que le système de castes, chez les populations autochtones dont les fameux nobles étaient pourvoyeurs d'esclaves en même temps que les razzias. C'est d'ailleurs, ce qui explique que la majorité des esclaves mauritaniens (qui comptent des "blancs") sont "noirs". Les marabouts ("blancs" et "noirs") ont trouvé les arguments religieux pour légitimer la pratique. Vouloir circonscrire ce phénomène honteux au seul espace maure mauritanien, relève donc d'un amalgame facile à confondre.(4) Enfin, parler de "système beydane" pour désigner les régimes autocratiques qui gouvernement la Mauritanie depuis le coup d'Etat de 1978, c'est aussi, un autre amalgame. Les juntes militaires qui se sont succédé au pouvoir ici ont toujours compté des officiers noirs, souvent à des postes de haute responsabilité (Chef d'Etat-major, ministre de l'intérieur, Directeur de la sûreté, ministre, officiers de commandement opérationnel, etc.) Ils sont coresponsables de toutes les injustices et exactions commises par ces régimes, que celles-ci soient de nature raciste, esclavagiste ou autre. L'ethnie maure(dont aucun recensement crédible n'atteste du caractère "minoritaire") n'est pas et ne saurait être rendue responsable du bilan de ces régimes. Le régime actuel  ne fait pas exception et le qualifier de "régime beydane" c'est insulter l'élite politique mauritanienne, de toutes les ethnies et de toutes les races du pays qui combat Mohamed Ould Abdel Aziz et sa démocrature.
Je suis entièrement d'accord avec vous : La solution de tous ces problèmes réside dans la démocratie. Seule elle permettra l'émergence d'une société mauritanienne égalitaire où s'expriment toutes les sensibilités, et d'un pouvoir issu de la volonté populaire, tourné vers la construction nationale.
Fin de citation.
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To:
Sent: Saturday, March 22, 2014 7:02 AM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l'île aux esclaves (Première partie)

Je suis entièrement avec vous, mon cher …  C'est à croire que la Mauritanie est le paradis pour les "chercheurs" en mal de contre-sens : c'est vrai en politque intérieure, Moktar mésestimé et le régime d'alors plus encore : or il était consensuel, ouvert et évolutif, tandis que MoAA est soutenu et admis de partout. C'est vrai pour l'essence de la Mauritanie, soit n'existant pas à raison de sa diversité ethnique, soit faisant partie du Maroc.

Peu importe, il y a la réalité et il y a les Mauritaniens dont vous êtes insignement. J'ai le visage et la voix, la présence de beaucoup de vos compatriotes dans l'âme et à l'esprit. Vous êtes très nombreux, vous êtes majoritaires pour croire à votre pays et à son peuple, surtout composite et qui a montré sa fierté de vivre, tel quel.

Avec vous.

journal de maintenant - lundi 24 mars 2014

samedi 22 mars 2014

journal de maintenant - samedi 22 mars 2014

journal de maintenant - vendredi 21 mars 2014

pratiques esclavagistes et regard de l'étranger - une discussion




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To:
Sent: Friday, March 21, 2014 6:55 AM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l’île aux esclaves (Première partie)

Que tout cela soit des faits et horribles, c'est certain. Mais vous rendez service à la dictature de MoAA en faisant de la Mauritanie d'abord cela, et en focalisant l'étranger (qui ne demande que cela car celui ne lui coûte rien, alors que se désolidariser de MoAA, notamment pour la France, serait une révolution mentale : passer du cynisme, du réalisme à une coopération fraternelle pour inventer de nouveaux régimes politiques et économiques propres à l'Afrique). Le moyen de changer la société, c'est d'établir un régime démocratique, la démocratie c'est le respect mutuel, de là tout naturellement l'éradication de l'esclavage. N'inversez pas les facteurs chronologiquement, car alors vous n'arriverez à rien. Si le président Sidi était demeuré au pouvoir et venait d'être réélu pour un second et dernier mandat - règne de sagesse et de consensus - les dossiers brûlants seraient dans la sérénité en voie de se clore. La réélection de MoAA va au contraire renforcer ces impunités et ces corruptions qui permettent la perpétuation de ce que vous dénoncez.

Bien amicalement.

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From:
Sent: Friday, March 21, 2014 6:16 PM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l'île aux esclaves (Première partie)

J'ai lu ce texte et je suis très affecté par la facilité avec laquelle les auteurs font leurs certains amalgames, sacrifiant ainsi aux clichés et autres raccourcis en la matière. (1) S'il est indéniable que des pratiques esclavagistes existent toujours en Mauritanie et qu'il temps d'y mettre fin de la plus énergique des manières, il est en revanche fantaisiste d'affirmer que le pays abrite des marchés aux esclaves et autres endroits de traite des noirs. Face à la politique du déni entretenue par le pouvoir du général putschiste, l'amalgame porte préjudice aux victimes et renvoie la fin de leur calvaire aux calendes grecques. (2) Les "maures" désigne aussi bien les fameux arabo-berbères 'blancs' visés ici que d'autres, 'noirs' ceux-là ; souvent plus noirs de peau et d'origine ethnique que ceux qu'ils asservissent. En effet, si la plupart des esclaves est d'origine noire (on verra plus loin pourquoi), tous les esclavagistes ne sont pas, loin s'en faut, "blancs". Une simple enquête indépendante et objective, montrerait rapidement que les "maîtres" comptent davantage de noirs que de blancs, sinon plus en comptant les esclavagistes dans les ethnies pulaar, soninkée et ouolof, dont on parle peu d'habitude ! (3) L'esclavage en Mauritanie n'est pas d'origine islamique et ne peut, en aucun cas être imputé à cette religion, instrumentalisée pour sa légitimation exactement comme le christianisme le fut pour justifier la traite négrière. Une hypocrisie de clergé donc.Les maures n'ont pas amené d'esclaves avec eux ( d'Arabie ou d'ailleurs), ils ont copié cette pratique, en même temps que le système de castes, chez les populations autochtones dont les fameux nobles étaient pourvoyeurs d'esclaves en même temps que les razzias. C'est d'ailleurs, ce qui explique que la majorité des esclaves mauritaniens (qui comptent des "blancs") sont "noirs". Les marabouts ("blancs" et "noirs") ont trouvé les arguments religieux pour légitimer la pratique. Vouloir circonscrire ce phénomène honteux au seul espace maure mauritanien, relève donc d'un amalgame facile à confondre.(4) Enfin, parler de "système beydane" pour désigner les régimes autocratiques qui gouvernement la Mauritanie depuis le coup d'Etat de 1978, c'est aussi, un autre amalgame. Les juntes militaires qui se sont succédé au pouvoir ici ont toujours compté des officiers noirs, souvent à des postes de haute responsabilité (Chef d'Etat-major, ministre de l'intérieur, Directeur de la sûreté, ministre, officiers de commandement opérationnel, etc.) Ils sont coresponsables de toutes les injustices et exactions commises par ces régimes, que celles-ci soient de nature raciste, esclavagiste ou autre. L'ethnie maure(dont aucun recensement crédible n'atteste du caractère "minoritaire") n'est pas et ne saurait être rendue responsable du bilan de ces régimes. Le régime actuel  ne fait pas exception et le qualifier de "régime beydane" c'est insulter l'élite politique mauritanienne, de toutes les ethnies et de toutes les races du pays qui combat Mohamed Ould Abdel Aziz et sa démocrature.
Je suis entièrement d'accord avec vous : La solution de tous ces problèmes réside dans la démocratie. Seule elle permettra l'émergence d'une société mauritanienne égalitaire où s'expriment toutes les sensibilités, et d'un pouvoir issu de la volonté populaire, tourné vers la construction nationale.
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To:
Sent: Saturday, March 22, 2014 7:02 AM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l'île aux esclaves (Première partie)

Je suis entièrement avec vous, mon cher …  C'est à croire que la Mauritanie est le paradis pour les "chercheurs" en mal de contre-sens : c'est vrai en politque intérieure, Moktar mésestimé et le régime d'alors plus encore : or il était consensuel, ouvert et évolutif, tandis que MoAA est soutenu et admis de partout. C'est vrai pour l'essence de la Mauritanie, soit n'existant pas à raison de sa diversité ethnique, soit faisant partie du Maroc.

Peu importe, il y a la réalité et il y a les Mauritaniens dont vous êtes insignement. J'ai le visage et la voix, la présence de beaucoup de vos compatriotes dans l'âme et à l'esprit. Vous êtes très nombreux, vous êtes majoritaires pour croire à votre pays et à son peuple, surtout composite et qui a montré sa fierté de vivre, tel quel.

Avec vous.

jeudi 20 mars 2014

réflexion et pensée - plaies sociales et régime politique - le préalable démocratique

énième étude de l'esclavage et de ses pratiques en Mauritanie



 

mondafrique.com

 

Notre enquête : Mauritanie, l’île aux esclaves (Première partie)

- Publié le

Héritage des discordes entre Maures blancs et Noirs-Africains, plusieurs dizaines de milliers de mauritaniens sont encore traitées comme des « biens » aux mains de leurs « maîtres ». Ce qui était légal jusqu’en 1981 et n’a constitué un délit qu’en 2007.
notre-enquete-mauritanie-lile-aux-esclaves-premiere-partie
Située à la croisée de l’Afrique du nord et de l’Afrique subsaharienne, la Mauritanie est un pays où l’esclavage, même s’il est prohibé, demeure très répandu. La forme la plus commune d’asservissement touche les populations négro-mauritaniennes largement exclues des principaux centres de pouvoir, et sous la dépendance des élites Maures minoritaires qui dirigent le pays.
A l’état de marchandises
En janvier 2014, l’Ong australienne Walk Free situe le pays à la tête de son classement des pays « esclavagistes ». Avec 150 000 esclaves pour seulement 3,8 millions d’habitants, soit 4% de la population, la Mauritanie remporte la palme de l’esclavage moderne. Loin devant Haïti, deuxième pays de la liste. Pour certaines Ong mauritaniennes ces chiffres seraient même sous-estimés. Selon l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), mouvement anti-esclavagiste créé en 2008, les esclaves représenteraient aujourd’hui jusqu’à 20% de la population mauritanienne.
Pour ces militants, la pratique de l’esclavage resterait profondément ancrée dans les mentalités. Selon le rapport de Walk Free, « la condition d’esclave se transmet à travers les générations. (…) Les esclaves peuvent être achetés, vendus, loués ou offerts comme cadeaux. (…) Ils n’ont le droit de rien posséder et sont eux-mêmes considérés comme des biens. » Réduits à l’état de marchandises, ils n'ont pas droit à l'école, à l'héritage, aux terres. Ils ne peuvent ni se marier ni divorcer sans la permission de leur maître auquel ils doivent une obéissance totale. Les femmes esclaves, soumises aux désirs de leurs supérieurs, font quant à elles l’objet de violences sexuelles répétées.
« Les populations arabo-berbères minoritaires tiennent, depuis toujours, les rênes du pays. L’esclavage des négro-mauritaniens est inscrit dans leur mode de vie. La grande majorité des dirigeants, des hommes politiques aux militaires en passant par les magistrats, ont des esclaves. Aucun n’a donc intérêt à défendre l’éradication de cette pratique » explique Biram Ould Abeid, le très charismatique président de l’IRA, figure de proue des abolitionnistes mauritaniens récompensé par le prix des droits de l’homme des Nations Unies en décembre 2013.
Au secours « Madiba »
Ces oppositions communautaires à l’origine de l’esclavage ont d’ailleurs bien souvent dégénéré en violences. Les pionniers des mouvements anti racistes en témoignent encore la rage au ventre. Emprisonné de 1986 à 1990 au terrible « mouroir de Walata », Ibrahima Moctar Sarr dirige aujourd’hui le principal mouvement des descendants d’esclaves, l’Alliance pour la Justice et le Développement (AJD) représenté au parlement. En 1996, ce militant non violent adressait une longue missive à Nelson Mandela surnommé « Madiba », alors président de l’Afrique du Sud. « Madiba », en 1974, j’avais été surpris par la police pendant que j’apprenais à lire et écrire dans ma langue maternelle. Alors, j’ai été jugé et j’ai bénéficié d’un non-lieu. Pour ma deuxième arrestation cette fois-ci, j’ai été d’abord enfermé dans la prison civile de Nouakchott où nous avons connu mes camarades et moi, une période de réclusion totale (…) Nous avions seulement rédigé « Le Manifeste du Négro-mauritanien opprimé » : un solide réquisitoire contre la domination des Maures blancs, les « Beydanes », sur l’ensemble des noirs de Mauritanie. Nous avions été arrêtés par des Beydanes, gardés par des Beydanes et jugés par des Beydanes et nous étions tous des négro-africains. La sentence maximale pour un tel délit : cinq ans de réclusion totale. Après un an et demi passé dans la prison de Nouakchott, nous avons été parqués comme des animaux dans un camion remorque pour parcourir 1300km vers le Nord-Est, dans la région la plus inaccessible du pays. Au fort de Walata, où lui et ses compagnons sont alors torturés, quatre militants anti-esclavagistes trouvent la mort dont le célèbre écrivain poète Tene Youssouf Gueye, le beau-père d’Ibrahima Sarr. « Dans mon salon, poursuit-il dans sa missive à Nelson Mandela, traine une belle photo de toi car je pense que les Africains n’ont plus besoin d’aller chercher un modèle. Tu incarnes toutes les luttes pour la libération de l’homme et des peuples. Tu es l’espoir du dialogue humain et le symbole vivant de la capacité de l’homme à réaliser les rêves impossibles (…) Je te demande d’être attentif à notre lutte ici en Mauritanie et d’apporter ta contribution en tant que combattant pour la liberté et en tant que chef de l’Etat le plus puissant d’Afrique, pour que le racisme et l’esclavage disparaissent à jamais de mon pays. »
Equation ethnique
Lorsqu’un conflit violent à résonnance ethnique éclata entre le Sénégal et la Mauritanie en 1989, les élites maures profitèrent des troubles pour lancer en Mauritanie une épuration ethnique sans précédent. La police, aidée par des milices, massacra des centaines de noirs tout en en déportant soixante mille autres vers le Sénégal et le Mali. De là la formidable fracture qui mine encore la société mauritanienne et le communautarisme, désormais inscrit dans les gènes de la vie politique nationale. L’arrivée au pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz en 2009 à la suite d’un coup d’Etat n’a rien changé. « Les blancs se disputent le gâteau, et nous, nous ne sommes pas partie prenante à leurs arrangements » pointe Ibrahima Sarr.
Il a fallu attendre 1981 pour que l’esclavage soit officiellement aboli en Mauritanie. Et encore, l’esclave ne pouvait s’affranchir qu’en rachetant sa liberté, parfois même à plusieurs « maîtres ». C’est seulement en 2007, sous la présidence de Sidi Ould Cheikh Abdallah, le seul chef d’Etat démocratiquement élu dans l’histoire de la Mauritanie, que l’esclavage est enfin qualifié de faute pénale.
Depuis, selon Biram Dah Abeid, seule une peine aurait été appliquée. Elle concerne une femme, maître de deux enfants esclaves, condamnée à deux ans de prison. La coupable a cependant été libérée après intervention du gouvernement a déclaré Biram Dah Abeid. Outre les réticences du pouvoir à changer la donne, de nombreux obstacles empêchent l’application de la loi. Selon le rapport de Walk Free, « il est difficile pour les victimes d’avoir accès à la justice. Ils doivent prouver leur condition d’esclave et aucune instruction ne peut être lancée tant qu’elles n’ont pas porté plainte elles-mêmes. Les ONG n’ont pas le droit, par exemple, de se porter partie civile. » Pour les victimes, souvent illettrées et ignorantes de leurs droits, ces conditions transforment les démarches juridiques en véritable parcours du combattant.
L’alliance avec les Maures
Pointées du doigt pour leur non application, les lois mauritaniennes ont au moins eu le mérite de mettre sous le feu des projecteurs plusieurs personnalités de la société civile en lutte contre l’esclavage. Le président de « SOS Esclaves », Boubacar Ould Messaoud, est pour beaucoup dans le vote du texte de 2007. En 1998, alors que la Mauritanie vivait sous la férule du président Ould Taya, ce militant courageux avait été emprisonné après une intervention sur France 3 pour dénoncer l’esclavage. Les Américains l’avaient défendu, alors que les Français avaient été nettement plus discrets. Jacques Chirac, alors président de la République, était au mieux avec le président Ould Taya dont il chantera les louanges dans ses mémoires. « La France coloniale s’est appuyée sur les grandes familles maures, explique volontiers le président de SOS Esclaves. Elle s’est tenue longtemps en retrait sur le problème de l’esclavage ».
Les négro-africains ne sont pas rancuniers. La plupart ont soutenu le principe de l’intervention française au nord du Mali. Les Touaregs islamisés sont doublement ressentis comme des adversaires par les descendants des anciens esclaves. Comme Touaregs, ils appartiennent aux ethnies blanches hostiles, alliées des Maures. Comme islamistes, ils adhèrent à une doctrine coranique qui a cru faussement prétendre justifier l’esclavage par l’enseignement du Prophète.
Les marabouts, voici l’ennemi
Plus récemment, une nouvelle génération de militants a émergé, à l’origine de l’IRA. Pour faire connaître ses revendications méconnues à Paris, le mouvement avait organisé, le 12 juin 2013, un débat à l’Assemblée nationale française. Un des organisateurs, Diko Hanoune, dressa un tableau terrible de la situation de la communauté Haratine. Ces descendants d’esclaves noirs que les Maures avaient arabisé pour les assimiler à leur communauté représenteraient plus d’un tiers de la population mauritanienne. « On les jette à la rue en leur lançant : « Vous êtes libres. » Mais que peuvent-ils faire de cette liberté ? Rien, sauf rester sous la protection du maître. Pourquoi les autorités mauritaniennes ne font-elles rien pour commencer à régler le problème ? (…) Quelle image positive a un pays qui est construit sur du faux et usage de faux seulement ? ». En s’adressant au représentant de l’ambassade de Mauritanie présent à cette réunion, le militant lui lance : « Vous allez continuer à nous chanter, berner avec vos histoires qu’il existe des lois donc l’esclavage n’existe plus ? Il faut être ignorant pour croire à vos sornettes. Il n’y a jamais eu de centres d’accueil et de formation pour les esclaves, pas d’écoles en leur faveur, pas même de centre de santé. »
Quoique moins connues, des formes de domination brutales entre populations noires existent également. Selon D. Hanoune, « les tribus sont régies par des systèmes de castes. Dans les communautés « peuls » ou « soninkés », le pouvoir conféré à un chef de tribu ou à un marabout leur donne un titre de noblesse qui les autorise posséder des esclaves. Ils peuvent alors décider du sort des membres des castes inférieures, leur interdire de se marier avec des personnes appartenant à d’autres castes, leur bloquer l’accès aux terres etc. »
Le directeur du journal Le Calame, Ahmed Ould Cheikh, est revenu, lui, sur la misère sociale des Haratines. « Il s’agit de se battre pour une émancipation véritable. » Et d’ajouter : « Mes propres parents ont été des esclavagistes, l’abjection était générale. » Dans cette assemblée, l’autocratique était de mise : « Au fond de nous, lance un participant, nous restons convaincus de la hiérarchisation des races. Il faut se faire violence pour quitter ces schémas archaïques. » Dans des interventions argumentées, toujours passionnées, la centaine de militants présents réclama l’application effective de la loi de 2007, l’accès des Haratines aux terres arables, la fin de l’apartheid qui existe encore dans les cimetières où maîtres et esclaves sont enterrés séparément.
Le jour de cette manifestation à l’Assemblée, la France officielle n’était représentée que par un seul élu. Maigre pioche ! Le député UMP de l’Oise Jean-François Mancel présidait la manifestation. Ce dernier s’était surtout fait connaître en décembre 2007 pour avoir rempli son Caddie dans une grande surface en prélevant quelques subsides sur le budget du conseil général de l’Oise. Pourquoi cet intérêt soudain pour l’esclavage en Mauritanie, où il ne s’est jamais rendu ? « J’avais juste souhaité, explique Jean-François Mancel, rendre service. Un ami mauritanien, radiologue à Compiègne, m’a demandé de lui donner un coup de pouce pour organiser une réunion. Je lui ai rendu volontiers service. »
Pour avoir brûlé publiquement des interprétations erronées du Coran jugées scélérates, les militants anti-esclavagistes de Mauritanie, dont Biram Dah Abeid, ont été jetés en prison. Qui a protesté ? Personne, en tout cas à Paris. « Notre mouvement, explique Biram Dah Abeid, est une forme de dissidence idéologique et religieuse, dans un environnement où les droits individuels ne sont pas reconnus et où le droit est inspiré par des écrits qui datent d’au moins six siècles. »
Biram Dah Abeid explique : « toute la classe politique qui dirige le pays a crié au sacrilège, à l’apostasie et a demandé la peine de mort contre nous, lorsque nous avons brûlé les livres négriers. » Et d’insister : « En réalité, ce sont les marabouts qui façonnent l’opinion mauritanienne, ce sont eux qui sont à l’avant-garde pour maintenir l’esclavage et l’intolérance. » « Les marabouts, dans sa bouche, usent de cet islam salafiste et rétrograde qui justifie le maintien d'un ordre social fondamentalement inégalitaire.
Publié par Nicolas Beau et Thalia Bayle
Biographie en cours de rédaction ...

3 Commentaires

le 21 Mar, 2014
el hacen
comme la souvent bien dit monsieur Biram Dah Abeid, l’esclavage existe bel et bien en Mauritanie, personne ne peut le nier, dans des localités comme Achemim, les fils de haratines n’ont pas accès à la même école ou apprennent les fils de maures, à Nouakchott, la capitale, dans toutes les maisons de Tevragh-Zeina, se trouvent des esclaves, mon opinion est que seule une révolution noire peut changer la donne dans ce pays ou les Zanagas répriment et terrorisent les autres communautés, nous les haratines, nouvelle génération, lançons un appel en directions des autres communautés noirs du pays pour un soulèvement général contres les pratiques de cette communauté racistes, ensemble nous remporterons sans problème la victoire, a cet instant nous allons leur montrer combien l’injustice est une malhonnêteté insupportable.
le 21 Mar, 2014
Dia
La seule Loi fondamentale du pays (la Constitution), aurait pu suffire a interdire et punir toute forme d’esclavage et d’exploitation de l’homme par l’homme. Ce sont ceux qui appliquent les textes suivant leur volonté ou leur interprétation qui retardent la résolution du problème. Ceci dit l’Etat n’est pas seul responsable. Les intéressés et la société civile doivent participer à la lutte contre ce fléau social et culturel. 
le 22 Mar, 2014
Dia
Il faut arrêter de comparer l’esclavage chez les maures et le système des castes chez les négros mauritaniens. Cela fausse le problème et ne fait en rien avancer dans sa solution. L’esclave maure n’a pas de droit de propriété, car tout ce qu’il possède appartiens à son maître y compris sa propre personne, sa femme et ses enfants; car ils sont vendus, hérités, donnés, prêtés comme des bêtes de somme. Le maitre à le droit d’abuser sexuellement de son esclave femme et de ses filles indifféremment car elles sont sa propriété. Si elles accouchent l’enfant n’est pas reconnu et hérite du statut d’esclave de sa mère. Les esclaves maures n’ont pas le droit de se marier civilement, ni religieusement, ni selon la coutume. Ils sont incités par leur maitre à s’accoupler comme des animaux afin d’engendrer d’autres petits esclaves pour leur maitre, qui seront sevrés en bas âge et arrachés à leurs mères. Le système de castes chez les africains est une organisation sociale par métiers, dont certains sont prétendus plus nobles que les autres, mais ce n’est pas comme l’esclavage des maures.