-----
Original Message -----
To:
Sent: Friday,
March 21, 2014 6:55 AM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie,
l’île aux esclaves (Première partie)
Que tout cela soit des faits et horribles, c'est certain. Mais
vous rendez service à la dictature de MoAA en faisant de la Mauritanie d'abord
cela, et en focalisant l'étranger (qui ne demande que cela car celui ne lui
coûte rien, alors que se désolidariser de MoAA, notamment pour la France,
serait une révolution mentale : passer du cynisme, du réalisme à une
coopération fraternelle pour inventer de nouveaux régimes politiques et
économiques propres à l'Afrique). Le moyen de changer la société, c'est
d'établir un régime démocratique, la démocratie c'est le respect mutuel, de là
tout naturellement l'éradication de l'esclavage. N'inversez pas les facteurs
chronologiquement, car alors vous n'arriverez à rien. Si le président Sidi
était demeuré au pouvoir et venait d'être réélu pour un second et dernier
mandat - règne de sagesse et de consensus - les dossiers brûlants seraient dans
la sérénité en voie de se clore. La réélection de MoAA va au contraire
renforcer ces impunités et ces corruptions qui permettent la perpétuation de ce
que vous dénoncez.
Bien amicalement.
----- Original Message -----
From:
Sent: Friday,
March 21, 2014 6:16 PM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie,
l'île aux esclaves (Première partie)
J'ai lu ce texte et je suis
très affecté par la facilité avec laquelle les auteurs font leurs certains
amalgames, sacrifiant ainsi aux clichés et autres raccourcis en la matière. (1)
S'il est indéniable que des pratiques esclavagistes existent toujours en
Mauritanie et qu'il temps d'y mettre fin de la plus énergique des manières, il
est en revanche fantaisiste d'affirmer que le pays abrite des marchés aux
esclaves et autres endroits de traite des noirs. Face à la politique du déni
entretenue par le pouvoir du général putschiste, l'amalgame porte préjudice aux
victimes et renvoie la fin de leur calvaire aux calendes grecques. (2) Les
"maures" désigne aussi bien les fameux arabo-berbères 'blancs' visés
ici que d'autres, 'noirs' ceux-là ; souvent plus noirs de peau et d'origine
ethnique que ceux qu'ils asservissent. En effet, si la plupart des esclaves est
d'origine noire (on verra plus loin pourquoi), tous les esclavagistes ne sont
pas, loin s'en faut, "blancs". Une simple enquête indépendante et
objective, montrerait rapidement que les "maîtres" comptent davantage
de noirs que de blancs, sinon plus en comptant les esclavagistes dans les
ethnies pulaar, soninkée et ouolof, dont on parle peu d'habitude ! (3) L'esclavage
en Mauritanie n'est pas d'origine islamique et ne peut, en aucun cas être
imputé à cette religion, instrumentalisée pour sa légitimation exactement comme
le christianisme le fut pour justifier la traite négrière. Une hypocrisie de
clergé donc.Les maures n'ont pas amené d'esclaves avec eux ( d'Arabie ou
d'ailleurs), ils ont copié cette pratique, en même temps que le système de
castes, chez les populations autochtones dont les fameux nobles étaient
pourvoyeurs d'esclaves en même temps que les razzias. C'est d'ailleurs, ce qui
explique que la majorité des esclaves mauritaniens (qui comptent des
"blancs") sont "noirs". Les marabouts ("blancs"
et "noirs") ont trouvé les arguments religieux pour légitimer la pratique. Vouloir
circonscrire ce phénomène honteux au seul espace maure mauritanien, relève donc
d'un amalgame facile à confondre.(4) Enfin, parler de "système
beydane" pour désigner les régimes autocratiques qui gouvernement la
Mauritanie depuis le coup d'Etat de 1978, c'est aussi, un autre amalgame. Les juntes
militaires qui se sont succédé au pouvoir ici ont toujours compté des officiers
noirs, souvent à des postes de haute responsabilité (Chef d'Etat-major,
ministre de l'intérieur, Directeur de la sûreté, ministre, officiers de
commandement opérationnel, etc.) Ils sont coresponsables de toutes les
injustices et exactions commises par ces régimes, que celles-ci soient de
nature raciste, esclavagiste ou autre. L'ethnie maure(dont aucun recensement
crédible n'atteste du caractère "minoritaire") n'est pas et ne
saurait être rendue responsable du bilan de ces régimes. Le régime actuel
ne fait pas exception et le qualifier de "régime beydane" c'est
insulter l'élite politique mauritanienne, de toutes les ethnies et de toutes
les races du pays qui combat Mohamed Ould Abdel Aziz et sa démocrature.
Je suis entièrement d'accord
avec vous : La solution de tous ces problèmes réside dans la démocratie. Seule
elle permettra l'émergence d'une société mauritanienne égalitaire où
s'expriment toutes les sensibilités, et d'un pouvoir issu de la volonté
populaire, tourné vers la construction nationale.
----- Original Message -----
To:
Sent: Saturday, March 22, 2014 7:02 AM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie,
l'île aux esclaves (Première partie)
Je suis entièrement avec vous, mon cher … C'est à croire que la Mauritanie est le
paradis pour les "chercheurs" en mal de contre-sens : c'est vrai en
politque intérieure, Moktar mésestimé et le régime d'alors plus encore : or il
était consensuel, ouvert et évolutif, tandis que MoAA est soutenu et admis de
partout. C'est vrai pour l'essence de la Mauritanie, soit n'existant pas à
raison de sa diversité ethnique, soit faisant partie du Maroc.
Peu importe, il y a la réalité et il y a les Mauritaniens dont
vous êtes insignement. J'ai le visage et la voix, la présence de beaucoup de
vos compatriotes dans l'âme et à l'esprit. Vous êtes très nombreux, vous êtes
majoritaires pour croire à votre pays et à son peuple, surtout composite et qui
a montré sa fierté de vivre, tel quel.
Avec vous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire