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Sent: Thursday, March 27, 2014 12:52 PM
Subject: actualité
Monsieur le Secrétaire général,
cher ami,
autant un moment du Président en
conclusion de la campagne des municipales, donnant le sens de ce scrutin et en
quoi il est exemplaire d'une proximité des candidats et des thèmes pour tous les
gens, et donc d'une abolition du ruineux clivage national entre dirigeants et
dirigés, entre pédagogues et tondus ou désespérés, autant il ne signifierait
qu'inquiétude si ce doit être après des résultats peu
flatteurs.
La suite électorale, les
européennes, n'a de sens que si une forte initiative du Président relayée par
ses soutiens dans les partis de la majorité et peut-être chez certains de
l'opposition, vient lui donner du débat et de la dynamique : la proposition donc
d'élire au suffrage direct de tous les citoyens européens, un véritable
président de l'Union. Tout le reste sera du blabla, c'est-à-dire que l'on
restera dans la détestable mécanique de ces dix ans au moins : de
l'intergouvernemental avec la Commission dans son coin, et ressentie comme une
empêcheuse, non comme une projection d'avenir (ce qu'elle était à tort ou à
raison dans les années 60-80).
Un "ajustement" gouvernemental
pour l'organigramme n'aura aucun sens, la plupart des ministres sont inconnus
même si beaucoup sont de bonne volonté. Il faut deux changements à la fois, l'un
moyen de l'autre. Vous le savez et je me suis permis de le répéter depuis des
mois, ce programme nous rendant les outils qui ont fait notre fortune et notre
consensus, une équipe très peu nombreuse pour un gouvernement collégial. La
situation étant telle, le syndrome grec (la désespérance de chacun et du pays en
son entier, la fatigue nationale), celui de Sigmaringen (moins il y a de pouvoir
effectif, plus les rivalités pour l'exercer sont aiguisées, ceux qui veulent à
tort la "place" et la peau de Jean-Mac Ayrault, ceux qui à l'U.M.P. ne pensent
qu'à 2017) régnant... un gouvernement d'union nationale : 50/50
opposition/majorité, serait un coup considérable pour les Français et pour les
marchés. A partir de là, les nationalisations, le moratoire des dettes
souveraines (concerté dans le secret total entre grands Etats et débiteurs),
l'emprunt citoyen national ou européen pour financer les déficits. Ressort
contagion de la confiance.
Vous dirai-je mon espérance et ma
déception, quoique vous les sachiez bien toutes deux. Espérance que le Président
se convertisse à la politique pour autre chose que la direction du budget : j'ai
de moins en moins d'éléments pour y croire tant le temps passe, tant les
occasions d'une prise de conscience intime du Président se succèdent sans être
saisies, et pourtant je reste confiant et en sympathie. Je ne peux ni me dire ni
vous dire pourquoi. Déception car mon offre de service depuis Octobre 2011 -
alors que plumes et communicants continuent d'être recrutés (avec les résultats
que vous savez, ainsi la présentation médiatique donnant à croire que le
Président quittait La Haye en hâte à cause des résultats des municipales, alors
qu'en fait, il s'agissait de l'arrivée de notre hôte chinois) - est
dédaignée.
Lionel Jospin à qui je m'étais
souvent adressé, avec sympathie et confiance de 1997 à 2002, ne m'accusa
réception que le soir du 22 Avril, carte manuscrite et regrets de ne pas
m'avoir, etc... idée ancrée tardivement, car deux jours ensuite, il m'adressa
une seconde carte, à peu près de même thème. J'avais dû quelque temps avant lui
donner la phrase de Malraux pour l'espoir : " je ne veux pas qu'on me
dédaigne ". Si tout marchait bien, comme il est possible que cela marche, ce ne
serait que question de personne, bien secondaire. Mais - Clemenceau (je ne sais
si Valls dans sa pose connaît le mot) - " une idée me pousse comme un boulet, je
ne veux pas voir la perte de mon pays ". Le boulet était déjà un peu vieux jeu,
mais le sentiment ? la motivation ?
Bin chaleureusement, voeux de
forte suite pour le Président et pour vous.
N B Les fabuleux contrats avec la
Chine : nos technologies pompées pour ensuite des ventes chinoises selon un
spectre plus affiné que celles de biens de grande consommation, nous ne serons
plus qu'acheteurs, nous ne sommes plus que consommateurs et de moins en moins
producteurs-vendeurs... et le paiement est douteux, cf. la crise des paiements
intérieurs en Chine... papier de la Coface que je vous ai transmis.
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