vendredi 27 avril 2012

communiqué de SOS Abbere

Les conclusions du comité de médiation de la societé civile

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PLAN DE SORTIE DE CRISE EN SIX POINTS PROPOSE PAR LE COMITE DE MEDIATION DE LA SOCIETE CIVILE AUX ACTEURS POLITIQUES EN MAURITANIE.
 À partir de l'analyse du niveau de crise dans lequel se trouve aujourd'hui la Mauritanie, des réseaux d’organisations de la société civile nationale ont jugés l’urgence de proposer leurs bons offices aux parties prenantes de la crise politique  actuelle.
La Coordination de l’opposition démocratique(COD) , le président de la  République son excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz et les partis de sa  majorité.  
Quels scénarios peut-on envisager pour en sortir, et comment ? La réflexion suivante tentera d’y apporter une réponse.
Les causes et les  effets de la crise sont au stade actuel connus de tous, le but ici n’est pas de les reprendre mais, plutôt de proposer en quelques points ce qui peut de notre point de vue être un plan de sortie de crise.
Si, l'esprit de la bonne volonté constaté au cours de nos entretiens continuera à prévaloir, cesser de se référer au passé tirer les opportunités du présent et se tourner résolument vers l’avenir
 En, effet,  le comité de médiation de la société civile est à pied d’œuvre depuis la mi-mars 2012 dans l’objectif de rapprocher du mieux possible les points de vue des différentes parties.
Ce comité à travaillé sans répit pour aboutir à l’élaboration de ce plan que nous souhaitons pouvoir relancer le processus politique et institutionnel sur de nouvelles bases saines et pérennes.
Pour y arriver il à adopté une stratégie en deux phases poursuivie méthodiquement avec   lucidité et pédagogie.
Ainsi, la première phase consistait à établir un dialogue franc et constructif avec les présidents des groupes parlementaires mais, aussi avec des élus jugés influant dans l’une ou l’autre des parties Voir liste en annexe.
Au cours de la deuxième phase les efforts du comité ont été orientés essentiellement vers les présidents des partis politiques impliqués ou concernés par cette crise : Voir liste en annexe.
Le but rechercher été celui de maximiser la participation et l’adhésion  des acteurs eux-mêmes pour la bonne réussite de la médiation
Toutes les personnalités concernées ou impliquées dans cette crise dont les noms ne figurent pas dans cette liste n’ont pas pu être jointes
Sur la base des discussions intensives et soutenues que nous avons eues avec les différentes parties durant ces 45 jours  les remarques suivantes ont été relevées :

  • La volonté  unanimement affichée de toutes les personnalités contactées  de  rechercher une issue  consensuelle et pacifique à cette crise.
  • la conscience de tous  et de toutes de la gravité de cette situation  et la nécessité de lui trouver par le dialogue, les moyens pacifiques et démocratiques une sortie concertée et durable.
Toutefois, une ou deux personnalités ont ignorées la crise, même, si  leur nombre est quasi insignifiant,  sans impact réel par rapport au taux élevé de personnalités contactées.
Partant de ce constat et sans trop alourdir  ce document  qui n a d’autre but que de donner pour les acteurs concernés une nouvelle opportunité de se reparler à partir d’un nouveau repère que nous avons voulu être ce plan en six points :
  • Adhésion formelle  et sans conditions préalables de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD)  aux conclusions  du  dialogue national objets de  l’accord  conclu et signé entre les parties  politiques de l’opposition et ceux de la majorité présidentielle.
  • Formation d un gouvernement de large union nationale dont le mandat sera fixé en commun accord entre les acteurs politiques concernés dans le but d’organiser des élections   présidentielles et législatives anticipées.
  • Installation d’une CENI  réellement indépendante, non politisée  et composée de personnalités issues de la société civile.
  • Elargir et Renforcer les pouvoirs de La Haute Autorité mauritanienne de la Presse et de l'Audiovisuel (HAPA)
  • Election présidentielle et législatives anticipées dans un délai n’excédant pas 12 mois à compter du 1er octobre 2012.
  • Définir un rôle pour la société civile  en vue de veiller sur la bonne application  du  plan (Désignation d’un comité de sages sur la base d’un consensus entre les acteurs). 

Nous préconisons que les discussions se poursuivent entre les parties au sujet de ce plan, quelques  soient ses divergences ou ses faiblesses . Cela, peut se faire  par le biais de rencontres aussi régulières que nécessaires entre  le Président  en exercice de la COD  et une personnalité de son rang désignée par la majorité présidentielle en présence du Président du comité de médiation  pour explorer ensemble les points de convergences et rechercher le consensus sur les points de désaccord . Au terme de cette étape une date sera fixée pour officialiser le consensus obtenu et le Président de la République recevra en audience les différentes parties pour marquer le début de la nouvelle ère,

En souhaitant, que cette modeste contribution puisse servir  le Pays en ces circonstances difficiles, nous remerciements très chaleureusement toutes les parties pour leur excellent niveau de collaboration.

Le Président du Comité de Médiation de la Société Civile 
Monsieur Isselmou Ould Hanefi

journal de maintenant - vendredi 27 avril 2012 & d'hier - mardi 27 avril 1965




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Mardi 27 Avril 1965 . 21 heures 30


J’ai été reçu en audience, par le Président de la République, M° Moktar Ould Daddah, lundi 26 Avril 1965, à 12 h. pendant trois quarts d’heure.

Très grande simplicité. Impression de quelqu’un de très attentif, de très détendu, de très enfant, de sincère, de jeunesse. Feu vert pour ma thèse. Il faudra simplement que je délimite mon sujet avec sa femme, Mme Moktar, qui va faire quelque chose sur le Parti (c’est le seul point noir. Si Mme Moktar est trop gourmande, que ferai-je ?).
Cela fait, il rédigera une circulaire, dont j’aurai la copie qui me donnera accès à tout.
Il accepte de me voir quand je le voudrai.
But de cette thèse à ses yeux : choc intellectuel dans les conceptions occidentales de la démocratie, et des systèmes politiques.
D’accord sur le fait que tout tourne autour du congrès de Kaédi.
Bureau vaste. Fond de boiserie. Bureau vaste et assorti. Encyclopédie musulmane sur un meuble bibliothèque. Impression de calme et de détente et de jeunesse du Président. Comme me l’avait laissé attendre, Jean-Marie : je suis sous le charme.

mercredi 25 avril 2012

journal de maintenant - mercredi 25 avril 2012

discours de rentrée du bâtonnier de Nouakchott, Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni


Je commence par adresser mes vifs remerciements aux personnalités ici présentes qui ont bien voulu honorer de leur présence la rentrée solennelle de notre Barreau sous le thème l'ordre national des avocats 32 ans de combat.

Je voudrai rendre hommage au travail remarquable réalisé par nos doyens au cour des années difficiles des périodes d'exception et de régimes militaires au cour desquels notre Barreau a toujours été un rempart contre l'arbitraire et l'injustice.
L’ordre des avocats de Mauritanie, qui fait notre fierté aujourd’hui, a été aux cotés de tous les détenus d’opinions dans notre pays et tous les combats pour la liberté la justice  et les droits de l’homme.
Ceci dans un contexte rendu difficile à la fois par la perception que se fait la société de l’avocat et le contexte des régimes militaires d’exceptions.

Les collectifs d’avocats étaient bénévolement à la disposition des persécutés et de toutes les victimes de l’injustice Elhor, les militaires, les Bathistes, les islamistes, les Nassiristes, les partis dissous, les présidents de partis Ahmed Ould Daddah Chbih Melainine, Mohamed Khouna Haidalla, le procès des militaires à Ouad Naga, et j’en passe.

Le Barreau a apporté sa contribution à l’amélioration des conditions des magistrats suite à plusieurs mémorandums.
 
Je voudrai rassurer nos doyens et nos confrères,  nous admirons vos efforts  et continuerons toujours dans la même lancée avec davantage d'énergie et de détermination.

La tache n'est hélas pas moins difficile que par le passé.

En effet vraisemblablement les autorités prennent mal aujourd’hui plus que par le passé, notre engagement  en faveur des droits de l'homme et des libertés publiques, le pouvoir visiblement n'apprécie guère notre combat en faveur de la justice, de son indépendance, particulièrement par rapport au pouvoir exécutif dont l'emprise est préoccupante à tous niveaux, ce qui nous a valu un certain rejet dont nous nous efforçons de limiter les conséquences.

le  Barreau réagit en ce moment fermement face aux violations de la loi répétées que nous observons et au recul de la justice dans notre pays, recul qui se manifeste à plusieurs niveaux de façon alarmante dont on évoquera pour la circonstance certains aspects:

1- En dépit d'une loi et de son décret d'application le ministère de la justice s'est abstenu de mettre en place un système d'assistance judiciaire permettant aux citoyens les plus démunis d'accéder à la justice, il a au contraire, dans une démarche incompréhensible, fait obstruction aux efforts réalisés par l'Ordre National des Avocats en partenariat avec la coopération Française et la coopération Espagnole dont je salue vivement ici la contribution.

Ainsi notre Barreau a été empêché il y'a quelques mois d'assurer une assistance judiciaire aux détenus de la prison de Dar Naim, et aujourd'hui, dans une démarche similaire et autant incompréhensible, nous sommes empêchés d'offrir la même assistance aux prisons d'Aleg de Rosso et la prison des femmes et de façon générale d'accéder aux prisons

-2 Le système judiciaire connait un dysfonctionnement total, on ne sait plus qui fait quoi, une confusion des rôles. pour rester fidèle à notre démarche qui consiste à ne citer dans ce discours que des choses concrètes, l'une des manifestations de ce dysfonctionnement est le fait pour la cour criminelle de juger aujourd'hui les comptes des comptables publics et la mauvaise gestion alors qu'il s'agit là en substances de compétences dévolues par la loi à la cour des comptes confinée à un rôle cérémonial, comme le médiateur de la République.

-3 Le parquet général fait obstruction au fonctionnement normal de la justice à travers la méthode de mettre la main sur un dossier et l'enfermer dans les tiroir lorsqu'il le reçoit pour avis.
En effet le parquet général a régulièrement recours à cette méthode pour empêcher les juges de statuer et maintenir un statuquo lorsque le ministère de la justice ne veut pas courir le risque de voir annulée une décision à laquelle il tient.
L'affaire numéro 6/12 administrative confisquée ce jour dans les tiroirs du procureur de la justice en est une illustration concrète.

-4 L'accès des avocats aux personnes en garde à vue, bien que prévu par l'article 58 du code de procédure pénale, est systématiquement refusé par le parquet ceci est d'autant plus inquiétant que la torture et les traitements cruels sont érigés en méthode lors des interrogatoires de la police, exemple les étudiants  torturés au commissariat de police du ksar en février 2012.

-5 Les prisons connaissent un sort incompatible ave l’Etat de droit.
La prison des salafistes dans un lieu secret quelque part dans la nature sans contact avec leurs familles et avec leurs avocats est une violation flagrante des normes internationales et des lois nationales qui régissent les établissements pénitenciers.
La détention des mineurs avec les adultes dans deux cellules de 24 m² à Nouakchott, la situation de 52 mineurs qui ont dépassé les délais légaux de détention préventives et la situation de 17 mineurs détenus avec les adultes à Nouadhibou suivant nos informations datées d’il y’a deux semaines constituent un recul notoire des droits de l'enfant en Mauritanie .
Les vagues d'arrestations et d'expulsions des étrangers constatées récemment en violation de la loi est une manifestation supplémentaire de l'arbitraire.

-6 les détentions arbitraires connaissent une fréquence inquiétante ainsi que les procès politiques sous le couvert de la lutte contre la gabegie qui échappent à la justice et sont directement gérés par le pouvoir exécutif.

-7 le pouvoir exécutif exerce aujourd’hui un contrôle et une autorité sur l’appareil judiciaire sans précédent, l’indépendance de la justice n’est plus qu’une illusion.
La main mise de l’exécutif sur le judiciaire  trouve son expression la plus éloquente dans les deux points suivants :
A/ - Le souci légitime manifesté par les magistrats pour créer un cadre syndical qui défend leurs intérêts et garantit leur indépendance a reçu une fin de non recevoir de la part des pouvoirs publics.
Alors que les élections se déroulaient normalement le ministère de la justice a fait irruption au moment du dépouillement pour confisquer l'urne, puis la semaine dernière le ministre de l'intérieur délivre, sur intervention du ministre de la justice, le récépissé de reconnaissance no 092 du 12 avril 2012 à une association taillée sur mesure composée de magistrats "fidèles" pour ne pas dire sous la tutelle du ministre de la justice auquel il doivent leur promotion récente.
L'association a vu le jour dans une opacité totale mais le plus scandaleux c'est que le récépissé du ministre de la justice fait référence à une prétendue assemblée générale des magistrats en date du 11/4/2012, fictive de toute évidence car il n'y'a jamais eu d'assemblée générale des magistrats le 11/4/2012.
Nous le répétons depuis quelques temps, les juges ont le droit de créer librement un cadre syndical, pourquoi le leur refuse t on et pourquoi leur impose t on un syndicat forcé dont les membres sont désignés par le ministre de la justice?
B/ le projet de modification de la loi régissant le statut de la magistrature à l’initiative du ministère de la justice prévoit en son article 30 de soumettre l’évaluation des juges à l’inspecteur général de la justice.
Il ne manquait plus que cette mesure, qui intervient dans la foulée du projet de disloquer l’ordre des avocats en créant des barreaux régionaux, pour faire comprendre aux juges qu’ils sont sous l’autorité effective du ministre de la justice et enterrer définitivement  l’illusoire indépendance de la justice.

Au delà de ces quelques exemples triés parmi d’autres pour leur pertinence qui illustrent les reculs enregistrés dans le secteur de la justice, nous sommes inquiets face à l'injustice de façon globale dans notre pays.
Pour garantir la justice et l’égalité des citoyens nous sommes tout autant interpelés par la lutte contre l’esclavage et réclamons plus de fermeté et d’engagement dans le sens de l’éradication de ce fléau.

Nous réclamons par ailleurs le renforcement de l’unité nationale par des mesures concrètes et efficaces.

 L’injustice globale que nous dénonçons se manifeste par la mauvaise répartition du gâteau et La gestion personnalisée des ressources du pays, l'inégalité des chances qui sont d'autres manifestations visibles de l'injustice  qui affectent le pain du citoyen, un pain auquel il tient tant pour sa survie que pour sa dignité.
Nous sommes inquiets face aux méthodes répressives Contre les manifestants paisibles étudiants ou autres et  c'est l'occasion de rappeler à ceux qui se prêtent à ces pratiques permis nos forces de l'ordre qu'en agissant ainsi ils s'exposent à la mise en œuvre de leur responsabilité personnelle dès lors qu'ils sont identifiés sans qu'ils puissent faire valoir l'ordre de leur hiérarchie pour s'exonérer.




Le recours de plus en plus fréquents aux écoutes téléphoniques illégales qui constituent une grande entrave à la liberté et une atteinte à la vie privée inquiète à son tour,
Le célèbre juge Garçonne espagnole a été interdit d'exercice de la fonction de juger pendant 11 ans pour avoir eu recours aux écoutes téléphoniques dans le cadres de ses investigations judiciaires.

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En dénonçant ces faits révélateurs du recul de la justice dans notre pays nous sensibilisons, de façon responsable, l'opinion public et les acteurs, nous interpellons les pouvoirs publics en vue de rétablir la primauté de la loi, l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, le respect des droits de l'homme et des libertés publiques sérieusement compromis en Mauritanie.




Le combat de l’ordre national des avocats  vise à restaurer le droit dans notre pays, condition de tout développement et garantie de la paix.

En effet la paix et le développement d'un pays ne se conçoivent que dans un espace qui garantit la primauté de la loi et fait de l’égalité et du respect des droits de l'Homme des principes intangibles.

Nous nous exerçons depuis quelques temps sans trop de succès, il faut l'avouer, à expliquer aux autorités que le  combat de l’ordre national des avocats n'est adressé contre personne, qu’il est l’essence même de notre mission, quoi qu’il en soit nous serons là où l’injustice se manifeste dans ce pays, là où la loi est violée dans ce pays, là où la machine de répression frappe dans ce pays, là où les institutions sont empêchées de fonctionner dans ce pays pour que triomphent les idéaux de liberté et de justice dans la République car nous n’avons pas besoins d’hommes forts mais d’institutions fortes.
Je vous remercie 

lundi 23 avril 2012

point de presse au Quai d'Orsay et mise au point factuelle

----- Original Message -----
Sent: Tuesday, April 24, 2012 7:42 AM
Subject: votre point de presse sur la Mauritanie

Cher collègue, votre point de presse sur la Mauritanie me revient et j'ai aussi l'écho qu'il produit en Mauritanie.

Ce pays n'est pas sensible seulement de notre point de vue géo-stratégique et de notre lutte contre le "terrorisme" au Sahara et au Sahel, il est encore plus sensible du point de vue des Mauritaniens. Ceux-ci sont très attentifs au regard que nous avons sur eux et leur pays, depuis Paris ou depuis notre ambassade à Nouakchott. La France reste une référence par elle-même et comme ancienne métropole, mais plus encore parce qu'il lui est prêté un rôle discret ou décisif dans les différents coups militaires depuis 1978, puis dans le soutien aux régimes militaires et autoritaires tant du colonel Maaouyia Ould Sid'Ahmed Taya, maintenant au silence au Qatar, que du général Mohamed Ould Abdel Aziz depuis l'automne de 2008.

Alain Joyandet dès cette époque avait fait sensation, alors que nous présidions le groupe de contact international au titre du traité de Cotonou et de notre partage des valeurs démocratiques, en prétendant que sur place il n'avait décelé aucun soutien au président de la République renversé par des putschistes : Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Il était alors avéré que deux "lignes" nous partageaient sur la Mauritanie, jusqu'à l'Elysée-même puisque Lévitte et Serman étaient "légitimistes" et que Claude Guéant recevait le numéro deux de la junte alors même que l'Union européenne avait interdit de visas les putschistes. Rue Monsieur où était encore la Coopération, et au cabinet de Bernard Kouchner alors ministre, on était également "légitimiste". Tout simplement parce que pour la première fois en Mauritanie soumise au diktat d'une minorité de la hiérarchie militaire intimidant ou acculant à la solidarité le reste des officiers supérieurs, la population, des élites et du tout venant manifestaient quotidiennement. Il n'a tenu qu'à nous que la combinaison de la répréhension internationale et notamment africaine et cette opposition dans la rue et au Parlement, conduite par le président de l'Assemblée nationale et par celui du Conseil économique et social, n'isole et n'abatte - tranquillement - ce régime de fait. Or, nous l'avons soutenu, le président de la République - Nicolas Sarkozy - en conférence de presse le 27 Mars 2009, à Niamey, cautionnant d'ailleurs sur place un régime qui s'effondra peu à peu, avalisa publiquement le point de vue de l'ancien ministre de la Coopération qu'il avait lui-même inspiré. C'était factuellement insoutenable, y compris l'affirmation selon laquelle il avait téléphoné personnellement au président déposé. - Je le lui fis savoir : pièce jointe.

Vos affirmations sont malheureusement du même ordre, dans un moment particulièrement complexe et délicat pour la Mauritanie dont le régime, sans résultats économiques et à l'aventurisme militaire décrié, n'a plus même une façade de légalité. Nous soutenons l'insoutenable moralement, politiquement et factuellement. Et cela, aussi, dans un moment très délicat pour l'ensemble du Sahel.

Permettez-moi de vous relire :

"Il est important, en Mauritanie comme ailleurs, que la liberté de manifester soit respectée". Est-ce à dire que la France estime que les manifestations de l'opposition témoignent d'une nature démocratique du régime de MOAA ?  Si la Coordination de l'opposition démocratique (C.O.D.) manifeste sans être réprimée, c'est qu'elle accepte, jusqu'à présent, de se soumettre à un régime d' "autorisation" préalable que les textes ne prévoient pas, mais que le pouvoir impose. Ce  n'est pas le cas des étudiants qui sont bombardés de gaz lacrymogènes tous les jours dans la campus et dans l'enceinte de l'Iséri, deux lieux occupés en permanence par la police anti-émeutes. Ce n'est pas le cas non plus des assoiffés de Magta Lahjar (centre du pays, au Brakna) qui ont été passés à tabac, et certains d'entre eux arrêtés, lorsqu'ils ont simplement tenté de manifester, au cours de la visite de Mohamed Ould Abdel Aziz, en réclamant de l'eau potable pour leur ville. Il est paradoxal que nous nous félicitions des manifestations contre le régime en les prenant comme une marque de sa légitimité démocratique.  

"Il est tout aussi important que l’opposition emprunte, pour s’exprimer, les voies qui lui sont offertes, à savoir le dialogue, prévu par l’Accord de Dakar de 2009, et qui s’est ouvert à l’été 2011"  Les Mauritaniens reçoivent cette référence comme une insulte, permettez-moi de vous le dire. Il est établi que cet accord parrainé par Wade et Khaddafi à notre instigation et dont pas une ligne n'a été de rédaction locale, a été forcé, que notamment l'un des chefs de l'opposition, Ahmed Ould Daddah qui nous est bien connu et qui a constamment instruit André Parant, ami de longue date, a été mis en demeure par notre ambassade. Le président légitime a été isolé et a fait preuve d'une abnégation lui ralliant l'estime de tous ses compatriotes. Il attend d'ailleurs toujours la visite de notre actuel ambassadeur qui lui en avait fait connaître l'imminence dès son arrivée dans le pays.
Nous nous sommes portés forts du régime pustchiste à Bruxelles et auprès de l'OIF et de l'Union africaine dès le printemps de 2009, nous avons reconnu la "victoire" de Mohamed Ould Abdel Aziz en un seul tour de scutin, l'été de 2009, avant même la proclamation des résultats par les institutions constitutionnelles mauritanienne, nous l'avons soutenu dans la décisuive réunion des bailleurs de fonds au printemps de 2010.
Depuis, le Département ne s'est jamais exprimé lorsque Mohamed Ould Abedl Aziz a divisé l'opposition pour dialoguer avec trois partis de son choix en excluant tous les autres au prétexte que ceux-ci posaient en préalable l'accès aux médias publics. J'ai quant à moi noté que le site de l'Agence mauritanienne d'information, publiant quotidiennemnt les éphémérides nationaux depuis le 1er Janvier 2001, a été censuré et que les archives ne sont plus accessibles qu'à compter de la date du 6 Août 2008, celle du putsch fondateur de l'actuel régime.
Est-ce une démocratie qu'un régime où les médias ne peuvent rendre compte même de l'ordre du jour d'une négociation politique ?
Le "dialogue inclusif" - définition de cet adjectif dans le Larousse : "qui contient en soi quelque chose d'autre" ... - prévu par l'accord de Dakar continue d'être ressenti comme un piège. Il n'a pas été sincèrement appliqué par le pouvoir qu'il a conforté, il est dépassé et ne peut plus servir de base consensuelle pour résoudre la crise mauritanienne. Mohamed Ould Abdel Aziz à l'époque n'a fait que deux concessions, reculer de six semaines son plébiscite pour que ce scrutin paraisse démocratique par la participation de candidats d'opposition, opérer un changement de dénomination de la junte. Le Haut Conseil d'Etat, appellation de celle-ci, a été réuni sous sa présidence dès le lendemain de la démission du président de la République, Sidi Ould Cheikh Abdallahi et a fait publier un communiqué sans équivoque sur la maîtrise par les militaires du pays. Le Premier ministre soi-disant consensuel a été son homme à tout faire dûment reconduit. Le gouvernement de transition devait discuter de la date idéale pour les élections présidentielles de 2009, celle-ci a été décidée par le seul Premier ministre. Le scrutin a été tellement irrégulier que le soir du premier tour le président de la Commission électorale nationale indépendante a démissionné.

"Les prochaines élections parlementaires et municipales, dont la date n’est pas encore fixée, seront l’occasion pour l’opposition comme pour la majorité présidentielle d’exposer et de soumettre leurs programmes à l’appréciation des citoyens mauritaniens" De quelles élections parlons-nous ? La Constitution a été modifiée par un Parlement au mandat expiré depuis des mois, le report des élections a été décidé par un seul homme et en dehors de toute consultation juridique crédible (le président du Conseil Constitutionnel est un affidé de Mohamed Ould Abdel Aziz et une longue histoire de dossier de candidature à la présidentielle de 2009 préparé, déposé et validé puis retiré(!) par le conseiller juridique de l'actuel hpmme fort, court Nouakchott...). L'état-civil a été saboté par un proche cousin du général-président, vendeur de gaz butane de son état pour justement, rendre les élections inorganisables dans l'immédiat et, au cas où elles seraient organisées, pour que le pouvoir en place puisse manipuler le fichier électoral, sans compter que ces révisions et manipulations ont réveillé les vieux démons d'antagonismes ethniques et ont été perçues souvent comme des dénis de nationalité dans un pays si sensible à ce propos.
Quelles élections et dans quelles conditions de transparence ? Le soi-disant "dialogue ouvert en 2011" et la nouvelle Commission électorale, à la composition  contestée - ce qui ne fut pas en 2007 - ne les établissent pas.
"Nous formulons le vœu qu’un calendrier électoral puisse être défini rapidement" dites-vous. Mohamed Ould Abdel Aziz promet pour bientôt l'annonce de cette date, alors que l'été dernier il voulait au contraire tout anticiper.

Je me suis attaché à ce pays depuis que j'y ai effectué mon service national en Février 1965-Avril 1966, et en suis les gens et les choses depuis... Les problèmes du pays ne se résument pas à des élections et supposent au minimum un exercice partagé du pouvoir et à la tête de celui-ci une personnalité intègre et de prestige moral et intellectuel ce fut le cas avec le fondateur Moktar Ould Daddah, c'était le cas avec le seul président démocratiquement élu en un scrutin pluraliste se dénouant en deux tours : Mars 2007, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Nous n'avons pas su soutenir la démocratie naissante, nous nous trompons complètement sur celui qui est au pouvoir actuellement et qui, même de notre point de vue et celui-ci est géo-stratégiquement contestable, sinon dangereux, ne peut assurer la cohésion et la cohérence d'un pays fragile que l'actualité, comparativement aux autres, promeut facteur de stabilité...

Pour mes amis mauritaniens, vos déclarations - publiées et très commentées sur de nombreux sites mauritaniens - ont été prises comme une perche tendue à Mohamed Ould Abdel Aziz alors qu'il est en grave difficulté. S'il s'agissait d'intimider la Coordination de l'opposition démocratique, le signal n'opère pas, elle se sent l'expression certaine du peuple mauritanien qui ne veut pas de Mohamed Ould Abdel Aziz et ne l'a jamais voulu. A Nouakchott, si la France veut reprendre la main moralement - et donc devenir politiquement efficace - il convient de pousser Mohamed Ould Abdel Aziz à démissionner et à laisser les élections s'organiser librement, c'est-à-dire sans lui.

Je vous donne en pièce jointe la première déclaration faite dans l'intérieur du pays par le président fondateur. Elle dit le regard mauritanien sur l'ensemble du nord-ouest africain, et notamment l'Azawad. Une Mauritanie retrouvant son équilibre et sa propre estime, par la péremption - enfin - de régimes de force qui lui font honte depuis trente cinq ans ou à peu près, sera l'élément que tout le monde souhaite en Afrique et aux frontières stratégiques de l'Union européenne. L'intelligence des sujets à traiter.

Pardonnez-moi d'avoir été long, mais vos déclarations ont semblé confirmer une attitude qui depuis 2008, est discutable factuellement, selon même les objectufs que nous pouvons raisonnablement ambitionner d'atteindre dans la région, et que la majorité des Mauritaniens réprouvent, avec déception et amertume : ils attendent de nous une sincérité et une amitié, que nous semblons ne réserver qu'à un chef qu'ils ne reconnaissent pas. Et n'estiment pas. Philippe Etienne, Romain Serman et notre patron des "services" en avaient fait l'évaluation le 29 Novembre 2008, de la façon la plus posée et complète, quand ils passèrent une journée sur place à rencontrer presque "tout le monde".

Je sais bien que votre tâche est difficile, surtout ces jours-ci. Un des enjeux de notre propre élection présidentielle - sans que cela soit commenté, étrangement - est bien la mûe de nos relations avec l'Afrique et de notre regard sur elle. L'Afrique, et spécialement la Mauritanie, nous connaissent beaucoup mieux que nous ne les connaissons. Une empathie s'est perdue, nous devons la reconstruire. 

Bien cordialement à votre disposition.

journal de maintenant - lundi 23 avril 2012

mercredi 18 avril 2012

pétition circulant pour le départ du général Mohamed Ould Abdel Aziz


Au nom d’AllAh le Clément, le Miséricordieux PETITION
CONSIDERANT le recul enregistré par l’expérience de démocratisation dans notre pays depuis la prise du pouvoir par le général Mohamed Ould Abdel Aziz lors du coup d'Etat militaire du 6 août 2008 ;
CONSIDERANT l'impasse politique due au report sine die des élections parlementaires et sénatoriales et l’anti-constitutionnalité du Parlement qui en a résulté ;
CONSIDERANT le climat d’inquiétude qui hante les Mauritaniens en général et leur élite en particulier, suite à l’effondrement constant de l'Etat, l’aggravation de la crise multidimensionnelle où patauge le pays, la détérioration des conditions vie des citoyens pour cause de hausses répétées des prix et du chômage généralisé, l'incapacité du gouvernement à faire face aux effets de la sécheresse, ainsi que la dégradation de secteurs vitaux et particulièrement ceux de la santé, de l’éducation et des services de base ;
CONSIDERANT la négligence par le régime de ses responsabilités relatives à la lutte contre l'esclavage et l’application de la loi qui l’incrimine, au règlement du passif humanitaire et le recouvrement par les rapatriés de leurs droits et à la préservation des droits fondamentaux de tous les Mauritaniens ; considérant les menaces réelles qui pèsent ainsi sur l’unité nationale ;
CONSIDERANT la persistance du pouvoir à rétrécir le champ des libertés publiques à travers les sanctions collectives des grévistes, la maltraitance des humanitaires, la répression brutale par les forces de sécurité des étudiants de l’ISERI et de l'Université de Nouakchott et des jeunes qui revendiquent leur droit au travail ;
CONSIDERANT le pillage systématique des ressources minières, halieutiques, pétrolières et financières du pays, par le truchement de conventions qui sentent la corruption et de marchés de gré à gré suspects qui profitent à un groupe restreint de proches d’Ould Abdel Aziz ;
PARTANT de l’impératif de solidarité avec notre armée nationale, dont les meilleurs officiers subissent les pires injustices et discriminations dans l’attribution des formations, des avancements en grade et des nominations, sans compter les aventures militaires qui nuisent au pays et à la sous-région ;
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CONSIDERANT que Mohamed Ould Abdel Aziz est le premier et l’unique responsable des échecs et des déviances ayant conduit le pays vers l’impasse actuelle ;
CONSCIENTS de notre devoir patriotique et religieux, NOUS SOUSSIGNES, issus de toutes les composantes du peuple mauritanien, résidents dans toutes les provinces du pays et citoyens mauritaniens de la diaspora, affirmons que la solution de la crise actuelle réside dans le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz du pouvoir et l’avènement d’une période de transition qui aboutisse à un régime démocratique en rupture totale avec les régimes militaires.
Une large concertation nationale entre l’ensemble des forces politiques et des acteurs de la société civile sans exclusive aura lieu au cours de cette transition, en vue d’un vaste consensus sur les grandes questions nationales.






عريضة
نظرا لما أصاب تجربة التحول الديمقراطي في البلاد من انتكاسة على يد محمد ولد عبد العزيز منذ استيلائه على مفاصل الدولة
بواسطة انقلاب عسكري س نة 8002 .
و نظرا لحالة الانسداد الس ياسي الناجم عن التأجيل المفتوح لانتخابات النواب و الش يوخ، و ما ترتب على لك من الوع
اللا دس توري للبرلمان .
و نظرا لحالة القلق العام الذي ينتاب الموريتانيين عموما و نخبهم على وجه الخصوص بسبب الشعور المتزايد بانهيار الدولة، و
تفاقم الأزمة المتعددة الأبعاد التي تغرق فيها البلاد، و تدهور ظروف المواطنين جراء ارتفاع الأسعار، و انتشار البطالة، و
عجز الحكومة عن مواجهة انعكاسات الجفاف، و التردي الواضح للقطاعات الحساسة و خصوصا قطاعي الصحة و التعليم، و
التدهور في الخدمات خصوصا في الداخل، مما أوجد حالة من الاحتجاج شملت عدة مناطق .
و نظرا لتخلي النظام عن أي مسؤولية في مواجهة الاسترقاق و تطبيق القانون امجررم ه، و نظرا لتفريطه في معالجة المظالم
الإنسانية و عمان حقوق المبعدين العائدين و صون الحقوق الأساس ية لجمي الموريتانيين بما فيها حق المواطنة، و ما يترتب
على لك من تهديد ماثل للوحدة الوطنية .
و نظرا لإمعان النظام في التضييق على الحريات العامة من خلال العقوبات الجماعية للمضربين، و مضايقة الحقوقيين، و القم
الوحشي للطلاب في المعهد و الجامعة و للش باب المطالب بحقه في التوظيف .
و نظرا للنهب المس تمر لثروات البلاد السمكية و المعدنية و البترولية و لمواردها المالية، عن طريق عقود تفوح منها رائحة
الفساد، و صفقات تراض مش بوهة لصالح ثلة من مقربي ولد عبد العزيز .
و انطلاقا من واجب التضامن م جيش نا الوطني الذي تتعرض صفوة عباطه لمحتلف أنواع الظلم و التمييز في منح التكوين و
توزي الرتب و إس ناد المهام، ناهيك عن إشغاه في مغامرات عسكرية تضر البلاد و المنطقة .
مد ولد عبد العزيز عن جمي الإخفاقات و الانحرافات التي أوصلت البلاد إلى المأزق 􀟾 و نظرا للمسؤولية الأولى و الكاملة
الحالي .
و تقديرا لواجبنا الوطني و الشرعي فإننا نحن الموقعين أسفله المنتمين لجمي مكونات الشعب الموريتاني و الموجودين في كافة
ولايات الوطن و ضمن جالياته المقيمة في الخارج نؤكد أن المحرج من الأزمة الحالية يتمثل في:
رحيل محمد ولد عبد العزيز عن السلطة و فتح مرحلة انتقالية تفضي
إلى نظام ديمقراطي يشكل قطيعة م الأنظمة العسكرية، على أن يفتح تشاور
وطني واس أثناء المرحلة الانتقالية بين كافة القوى الس ياس ية و فعاليات امجرتم المدني دون إقصاء أو تهميش سبيلا إلى خلق
أوس إجماع ممكن حول القضايا الوطنية الأساس ية .
الاسم الصفة أو المهنة السكن التوقي





In The Name of Allah the Compassionate, the Merciful PETITION
CONSIDERING the setback inflicted to our country’s democratization by General Mohamed Ould Abdel Aziz, after the military coup of August the 6th 2008; CONSIDERING the political blockage caused by the indefinite postponement of parliamentary and Senate elections, resulting in an unconstitutional Parliament; CONSIDERING the generalized anxiety that haunts the Mauritanians in general and their elite in particular, due to the growing sense of the state’s failure, the deepening of the multidimensional crisis the country is sinking in, the deterioration of the citizens wellbeing as a consequence of the repeated price rises, the widespread unemployment, the government's inability to cope with the effects of drought, the degradation of the vital public sectors, particularly health and education, the erosion of the basic services; thereby creating a state of protest that included many areas; CONSIDERING the neglect, by the regime of its responsibilities in the Struggle against Slavery, as well as its complacency to enforce the laws that criminalize it; considering its negligence in handling the humanitarian grievances and in guaranteeing the rights of the returning deportees and safeguarding the fundamental rights of all Mauritanians, including the right of citizenship; thereby resulting in a clear threat to the national unity; CONSIDERING the regime’s persistence in restricting public liberties, through the collective punishment of strikers, the harassment of Human Rights activists, the brutal repression students, by the security forces, at ISERI and in the University of Nouakchott, as well as against the youth demonstrating for their right to work. CONSIDERING the systematic looting of the country’s resources, including mineral, fisheries, oil and financials, through transactions that reek of corruption and through suspicious compromise deals that benefit a small group of Ould Abdel Aziz’s entourage; BASED ON the obligation of solidarity with our national army, whose elite officers are subjected to various injustices, to discrimination in the allocation of training, advancements in rank and appointments, not to mention the military adventures that are harmful to the country and to the sub-region; WHEREAS Mohamed Ould Abdel Aziz is the first and solely responsible for the failures and deviations that led the country to the current impasse; CONSCIOUS of our patriotic and religious duty, WE THE UNDERSIGNED, from all parts of the Mauritanian people, living in all regions of the country, and we Mauritanian citizens in the Diaspora, assert that the only way out of the current crisis is the departure from power of Mohamed Ould Abdel Aziz, and a transition period that leads to a democratic system, in a total break with military regimes. A broad national consensus between all political forces and civil society actors, without exception or marginalization, will take place during this transition, seeking a consensus as broad as possible on the major national issues.

dimanche 15 avril 2012

nord-ouest africain et Sahel - un discours fondateur, l'autre géographie humaine


Discours prononcé à Atar, le 1er Juillet 1957,
par le vice-président du Conseil de gouvernement,
Me Moktar Ould Daddah



Mes chers amis, mes chers compatriotes,

C’est avec une émotion toujours renouvelée, que je me retrouve dans ce cadre de l’Adrar immortalisé par le poète qui a chanté les noms prestigieux de « Gour Hamogjar, du Batem, du Dhar Tiffojjar » et surtout au milieu de vous tous à qui je dois la place que j’occupe maintenant. Je tiens à vous remercier à nouveau de la confiance que vous m’avez accordée, me permettant ainsi d’accéder aux plus hautes responsabilités. Je puis vous assurer que cette confiance ne sera pas déçue. Je veux aussi remercier tout particulièrement l’Emir de l’Adrar à l’hospitalité duquel nous devons de nous retrouver tous ensemble ce soir. Je lui suis reconnaissant de vous avoir rassemblés ici pour entendre ce que j’ai à vous dire.

Je vous convie aujourd‘hui à regarder avec moi au-delà de la falaise du Dhar, au-delà des dûnes de l’Akchar et de l’Azefal, pour embrasser d’un seul coup tout le « Trab el Beïdane » c’est à dire la Mauritanie.

Je vous invite à oublier vos préoccupations et vos soucis, pour nous pencher ensemble sur des problèmes beaucoup plus vastes, intéressant l’avenir de la Mauritanie tout entière.

C’est à dessein que je choisis l’Adrar pour évoquer, pour la première fois publiquement, des questions qui intéressent non seulement l’ensemble de notre pays mais débordent au-delà de ses frontières. La Mauritanie n’est plus ce vaste désert jadis si difficile à traverser et qui constituait entre le monde méditerranéen et l’Afrique noire une sorte de barrière que franchissaient mal les idées et les hommes.

Aujourd’hui grâce au progrès, grâce au développement des moyens de communication, grâce à la radio, à la presse comme aussi à la traditionnelle « radio Beïdane », nous nous trouvons étroitement mêlés à tout ce qui se passe autour de nous.Un lien de solidarité de plus en plus fort unit désormais tous les Mauritaniens conscients d’appartenir à une même communauté de l’Atlantique au Soudan.

Mais cette solidarité déborde nos frontières, elle englobe les populations Maures du Sahara Espagnol et des confins Marocains. Il m’a paru nécessaire de faire connaître aux uns et aux autres ce que nous entendons faire de la Mauritanie pour susciter leur compréhension, les intéresser à nos efforts et leur montrer la part qu’ils peuvent y prendre.
C’est précisément Atar que je choisis pour m’adresser à eux, parce que tout d’abord Atar, par sa position géographique au nœud des routes qui mènent des rives de l’Atlantique aux confins du Soudan, du Sud Marocain au Sénégal, est, par excellence, un lieu de rencontre, de réunion et d’échange ; qu’il s’agisse de marchandises, de troupeaux ou de nouvelles, c’est à Atar que se fait le relais. Ce Ksar où cohabitent des éléments de toutes origines, venus de tous les horizons, est par excellence un foyer de brassage d’idées et d’affaires, un foyer de rayonnement commercial et intellectuel.

Si je choisis Atar, c’est aussi parce que toute la Mauritanie est actuellement tournée vers l’Adrar où vos guerriers viennent d’affirmer et réaffirment demain encore s’il le faut, la volonté de tous de défendre l’intégrité du sol mauritanien. Je renouvelle ici le témoignage d’admiration et de reconnaissance de toute la Mauritanie pour tous ceux, Mauritaniens, Français de la Métropole ou des Territoires de l’A.O.F., qui ont si vaillamment combattu pour la défense de notre liberté.

Population de l’Adrar, avant-gardes vigilantes face à l’agresseur, vous constituez aussi nos meilleurs ambassadeurs tant auprès de nos frères du Sahara espagnol que de nos amis marocains ; voulant qu’ils m’entendent, je compte sur vous pour leur transmettre aux uns et aux autres mon message et pour vous faire auprès d’eux les avocats de la Mauritanie nouvelle. Vous leur direz d’abord quels sont nos espoirs et ce vers quoi tendent aujourd’hui tous nos efforts. Nous voulons construire, avec l’aide de la France, une communauté franco-mauritanienne basée sur l’égalité et la reconnaissance de nos intérêts et de nos libertés réciproques. Le pas immense que nous venons de franchir par l’application de la Loi-Cadre, nous ouvre les perspectives les plus brillantes sur un idéal de liberté et de prospérité que nul ne peut contester.

Demain nos efforts conjugués avec ceux de la France placeront la Mauritanie au rang des nations modernes. Demain notre pays aura dans le monde la place qu’il mérite, celle d’un pays doté d’une économie moderne et pourvu d’une élite capable de gérer sagement et démocratiuquement ses propres affaires, un pays qui, parce qu’il compte chez lui les plus éminents docteurs de l’Islam, voit son autorité spirituelle universellement reconnue. La Mauritanie est en effet un pont naturel, un trait d’union entre le monde arabo-berbère méditerranéen et le monde noir. La Mauritanie est, et doit demeurer le pays où la culture musulmane traditionnelle et la culture occidentale se développent côte à côte sans s’opposer mais bien au contraire en se complétant harmonieusement.

En un mot si nous le voulons, avec l’aide d’Allah, la Mauritanie sera demain un carrefour où se rencontreront et coexisteront pacifiquement les hommes de toutes origines, de toutes civilisations et de toutes cultures.

A ces différentes perspectives, il faut encore ajouter la vocation saharienne de la Mauritanie et c’est ici que je m’adresse plus particulièrement à nos frères du Sahara espagnol.

Je ne peux m’empêcher d’évoquer les innombrables liens qui nous unissent : nous portons les mêmes noms, nous parlons la même langue, nous conservons les mêmes nobles traditions, nous vénérons les mêmes chefs religieux, faisons paître nos troupeaux sur les mêmes pâturages, les abreuvons aux mêmes puits. En un mot, nous nous réclamons de cette même civilisation du désert dont nous sommes si justement fiers.

Je convie donc nos frères du Sahara espagnol à songer à cette grande Mauritanie économique et spirituelle à laquelle nous ne pouvons pas ne pas penser dès maintenant. Je leur adresse et je vous demande de le leur répéter, un message d’amitié, un appel à la concorde de tous les Maures de l’Atlantique à l’Azaouad et du Draa aux rives du Sénégal.

L’heure est passée des rezzou et des luttes fratricides opposant les uns aux autres. J’engage nos frères du Tiris, de l’Adrar Soutoff, du Zemmour, de la Séguia El Hamra, de l’Imrikli, de la Gaad et du Chebka, à se tourner ensemble vers un avenir commun, à partager avec nous les heureuses perspectives que nous réservent l’exploitation des richesses de notre sol et la mise en valeur de notre pays.

Ils bénéficieront avec nous des moyens immenses mis à notre disposirion par l’O.C.R.S. à laquelle la Mauritanie est invitée à s’associer et dont le démarrage et le développement ne sauraient nous laisser indifférents.

L’Adrar et le Zemmour sont ouverts à leurs troupeaux, nos palmeraies les accueillent pour la « guetna » ; ils peuvent y venir en sécurité, profiter de l’hospitalité mauritanienne mais encore faut-il qu’eux aussi accueillent sans réticence nos troupeaux et nos tentes, lorsque les nécessités du pâturage nous amènent à nomadiser au-delà de cette limite artificielle qu’est une frontière que nous voulons voir disparaître de nos cœurs avant qu’elle ne s’efface sur les cartes.

D’aucun voudraient que cette hospitalité fût à sens unique et que soit interdit le Sahara espagnol aux Mauritaniens n’ayant pas fourni l’aide ou donné de gage au Djich Tharir. D’aucuns même n’ont pas hésité à violer les lois sacrées de l’hospitalité beïdane pour plaire aux ordres d’étrangers nouveaux venus au Sahara où ils voudraient imposer leurs lois au nom d’une prétendue libération. Les Maures ont toujours été des hommes libres. Jamais ils ne se sont laissés imposer leurs chefs. Ils n’accepteront pas plus ceux-là qui sont aussi dépaysés dans notre Sahara que nous le sommes nous-mêmes dans leurs bruyantes cités du nord ; sans doute, sont-ils attirés chez nous par les richesses découvertes dans notre sol, mais l’appât du gain ne saurait leur servir de titre de propriété et encore moins leur conférer le droit au commandement ; si nous accueillons tous ceux qui veulent travailler avec nous, nous ne voulons à aucun prix recevoir l’ordre d’intrus venus pour nous dresser les uns contre les autres, se prétendant en cela meilleurs musulmans que nous.

Ils appliquent la formule « diviser pour régner » et cherchent à nous lancer dans une lutte fratricide. Nous ne serons pas dupes. A ces Réguibats du Sahel et du Charg, nomades de la Ségui el Hamra et du Rio, Tekna Larroussyines, Oulad Tidrarine, Oulad Delim et Ahel Cheikh Ma el Aïnin, nous disons : Soyons unis et ne nous laissons plus divisés par des étrangers.

« Si deux groupes de croyants se mettent à se faire la guerre, conciliez-les ; si l’un de ces groupes cherche à opprimer l’autre, battez-vous contre lui jusqu’à ce qu’il revienne à l’ordre de Dieu ».

Voilà, hommes de l’Adrar, chres compatriotes et amis, le message de fraternité que je vous demande de répéter dans tous les campements du Sahel.

Me tournant maintenant vers le nord, je voudrais de la même façon me faire entendre de nos voisins et amis marocains.

En votre nom et au nom de tous les Mauritaniens, je leur adresse notre salut amical et tiens à les assurer de notre désir sincère d’entretenir avec eux comme avec tous les peuples voisins les relations de bon voisinage que nous n’avons jamais cessé d’avoir avec eux. Nous leur demandons de respecter notre personnalité et l’intégrité de nos frontières comme nous respectons les leurs, de nous laisser suivre sagement le chemin de notre propre évolution, sans intervenir pour nous conseiller et nous imposer une destinée dont le choix n’appartient qu’à nous et à nous seuls.

Je suis sûr que nous serons entendus et compris chez nos voisins, car nos voisins et amis marocains ont déjà affirmé par la voix de plusieurs de leurs dirigeants leur volonté de respecter les aspirations des peuples et leur droit à disposer librement d’eux-mêmes. J’ajoute que je ne peux m’empêcher de crier notre étonnement et même notre indignation devant la légèreté avec laquelle certains, prétendant parler au nom de la Mauritanie, droit que nous leur refusons formellement, veulent disposer de nous. Serions-nous à vendre ou incapables d’exprimer nous-mêmes notre volonté ? Notre indignation est d’autant plus grande que ces prétendus représentants de la Mauritanie trouvent dans certains milieux marocains une aide inexplicable et injustifiable. Nous souhaitons que les dirigeants du Maroc interviennent pour que cesse une campagne – que leur silence semble accréditer – et que l’opinion marocaine, enfin éclairée, ne soit plus dupée par ces faux ambassadeurs.

Pour que tous sachent nos véritables sentiments et que s’établisse une compréhension mutuelle, je tiens à proclamer notre désir de voir se renouer et se développer nos relations passées. Nous voulons voir reprendre les échanges commerciaux qui s’effectuaient traditionnellement entre le sud marocain et la Mauritanie. Et que, seule, a pu interrompre la présence à nos confins de bandes incontrôlées se nommant « Armée de libération ».

Nous désirons que de plus en plus nombreux nos amis du Maroc viennent chez nous se rendre compte par eux-mêmes de ce qui est. En effet, nous n’avons rien à cacher, bien au contraire, nous sommes fiers des réalisations dont nous pouvons faire état dans les domaines spirituel, économique et social. La bienvenue sera réservée à tout visiteur pourvu que celui-ci n’apporte avec lui ni la guerre ni les paroles de haine ou de discorde que nous ne voulons pas entendre.

Nous souhaitons que ceux qui ont été expulsés il y a quelques mois comprennent particulièrement notre appel. Que cet exil leur serve de leçon. Qu’ils ne craignent pas de solliciter leur retour s’ils sont prêts à affirmer sans équivoque leur respect de la volonté mauritanienne. Ainsi prouvons-nous notre bonne volonté et la loyauté de nos intentions.

Et maintenant, à ceux qui ne voudraient pas comprendre et refuseraient la main que nous tendons, à ceux qui voudraient malgré tout se lancer dans une agression ou tenter de diviser les Maures, en prétendant les libérer, nous répondrons par les armes et le »qiçaç » ou « la loi du talion ». Aux coups de fusils nous répondrons par les balles de nos fusils, de nos engins blindés et de nos avions. Au pillage, nous répondrons par le pillage. Au rapt par le rapt. Notre population tout entière se dressera face à l’agresseur et elle aura l’appui de toutes les forces que la France met à notre disposition pour défendre nos frontières. Nous le poursuivrons jusqu'au lieu de son refuge, quel qu’il soit et où qu’il se trouve.

« Celui qui s’est conduit injustement vis-à-vis de vous, payez-le de la même façon ».

A ceux qui, se prétendant meilleurs patriotes que nous, vont porter leur aide aux soi-disant libérateurs, je répondrai que le véritable patriote est celui qui défend le sol sur lequel il est né ; l’autre, celui qui se met au service d’une nation étrangère pour travailler contre les véritables intérêts de la Patrie qu’il trahit, celui-là est un traître à son pays et aux siens. Il ne mérite que le châtiment suprême sur cette terre et celui que leur réserve le Tout Puissant dans l’autre monde…

Nous ne voulons de mal à personne, nous voulons seulement qu’on nous laisse vivre en paix et nous saurons défendre de toute notre énergie la paix régnant actuellement en Mauritanie et qu’on semble nous reprocher.

On voudrait nous faire passer pour de mauvais musulmans parce que nous sommes attachés à la France. A cela nous répondrons que nous avons de bonnes raisons de l’être, que la reconnaissance n’est pas pour nous un sentiment honteux et surtout que si demeurons aux côtés de la France, c’est parce que nous avons la conviction que malgré les difficultés de l’heure, malgré les désaccords et les oppositions, elle demeurera toujours l’amie des peuples musulmans et que cette amitié ne peut que se resserrer dans l’avenir. Vous savez bien, renoncer à l’amitié de la France, ce serait renoncer à toute perspective d’avenir radieux pour notre pays, ce serait revenir en arrière, ce serait abandonner toute idée d’évolution, toute idée d’une grande Mauritanie riche et prospère.

« Dieu ne vous met pas en garde contre ceux (les infidèles) qui ne combattent pas votre religion et ne cherchent pas à vous chasser de chez vous ; Dieu ne vous défend pas d’être courtois et justes avec eux car Dieu aime les justes. »

Certains nous accusent encore d’être de mauvais Arabes parce que nous défendons l’intégrité de notre pays en refusant l’annexion ou la domination. Est-il besoin de leur rappeler que d’autres pays arabes, comme la Syrie, la Jordanie, l’Arabie saoudite pour ne citer que ceux-là, ont tenu comme nous, à garder jalousement leur indépendance malgré les appétits et les ambitions de certains de leurs voisins. Et pourtant ils ne sont que je sache ni mauvais musulmans, ni traîtres à la cause arabe.

Tel est, mes chers compatriotes, le message de paix que j’adresse à tous les Maures désireux de bâtir avec nous la Mauritanie nouvelle dans laquelle ils ne seront pas des parents pauvres habitant d’une marche lointaine d’un empire mais des citoyens libres et égaux d’une nation qui naît. Tel est aussi l’avertissement solennel à ceux qui doutent de notre détermination à faire ensemble la patrie mauritanienne.

« Travaillez ! Dieu regarde votre travail, ainsi que son Envoyé et tous les croyants. »

« O Seigneur, accorde-nous ta miséricorde et donne-nous le succès dans nos entreprises. »

vendredi 13 avril 2012

pétition proposée à la signature d'un million de mauritaniens par la Coordination de l'opposition démocratique . 12 avril 2012

Au nom d’Allah le Clément, le Miséricordieux

PETITION


CONSIDERANT le recul enregistré par l’expérience de démocratisation dans notre pays depuis la prise du pouvoir par le général Mohamed Ould Abdel Aziz lors du coup d'Etat militaire du 6 août 2008 ;



CONSIDERANT l'impasse politique dûe au report sine die des élections parlementaires et sénatoriales et l’anti-constitutionnalité du Parlement qui en a résulté ;



CONSIDERANT le climat d’inquiétude qui hante les Mauritaniens en général et leur élite en particulier, suite à l’effondrement constant de l'Etat, l’aggravation de la crise multidimensionnelle où patauge le pays, la détérioration des conditions vie des citoyens pour cause de hausses répétées des prix et du chômage généralisé, l'incapacité du gouvernement à faire face aux effets de la sécheresse, ainsi que la dégradation de secteurs vitaux et particulièrement ceux de la santé, de l’éducation et des services de base ;



CONSIDERANT la négligence par le régime de ses responsabilités relatives à la lutte contre l'esclavage et l’application de la loi qui l’incrimine, au règlement du passif humanitaire et le recouvrement par les rapatriés de leurs droits et à la préservation des droits fondamentaux de tous les Mauritaniens ; considérant les menaces réelles qui pèsent ainsi sur l’unité nationale ;


CONSIDERANT la persistance du pouvoir à rétrécir le champ des libertés publiques à travers les sanctions collectives des grévistes, la maltraitance des humanitaires, la répression brutale par les forces de sécurité des étudiants de l’ISERI et de l'Université de Nouakchott et des jeunes qui revendiquent leur droit au travail ;


CONSIDERANT le pillage systématique des ressources minières, halieutiques, pétrolières et financières du pays, par le truchement de conventions qui sentent la corruption et de marchés de gré à gré suspects qui profitent à un groupe restreint de proches d’Ould Abdel Aziz ;

PARTANT de l’impératif de solidarité avec notre armée nationale, dont les meilleurs officiers subissent les pires injustices et discriminations dans l’attribution des formations, des avancements en grade et des nominations, sans compter les aventures militaires qui nuisent au pays et à la sous-région ;


CONSIDERANT que Mohamed Ould Abdel Aziz est le premier et l’unique responsable des échecs et des déviances ayant conduit le pays vers l’impasse actuelle ;


CONSCIENTS de notre devoir patriotique et religieux,


NOUS SOUSSIGNES, issus de toutes les composantes du peuple mauritanien, résidents dans toutes les provinces du pays et citoyens mauritaniens de la diaspora, affirmons que la solution de la crise actuelle réside dans le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz du pouvoir et l’avènement d’une période de transition qui aboutisse à un régime démocratique en rupture totale avec les régimes militaires.

Une large concertation nationale entre l’ensemble des forces politiques et des acteurs de la société civile sans exclusive aura lieu au cours de cette transition, en vue d’un vaste consensus sur les grandes questions nationales.
LES SIGNATAIRES :

Nom complet
Qualité ou profession
ٌٌٌRésidence
Signature

journal de maintenant - vendredi 13 avril 2013

vendredi 6 avril 2012

journal de maintenant - vendredi 6 avril 2012

Mali - l'analyse d'Aminata Traoré et du FORAM

Forum pour un Autre Mali (FORAM)

LE MALI
CHRONIQUE D’UNE RECOLONISATION PROGRAMMEE.


« Que les chèvres se battent entre elles dans l’enclos est préférable à l’intermédiation de l’hyène».


Proverbe bamanan.


1. Le Mali dans l’ordre cynique du monde


Mis en lumière par l’amputation des deux tiers de son territoire, le coup d’Etat du 22 mars 2012 et l’embargo total de la CEDEAO, l’extrême vulnérabilité du Mali tient d’abord à la trahison des élites. Elles se voilent la face, réfutent tout débat de fond sur les enjeux de la mondialisation capitaliste. Désormais, tout est clair : la recolonisation du pays à travers les politiques néolibérales entre dans une nouvelle phase qui obéit au schéma libyen avec l’intervention directe de l’OTAN en moins.
L‘impérialisme collectif avait besoin d’exploiter, comme à Benghazi, les rancœurs et les rancunes d’une partie de la population qui a le sentiment d’être marginalisée. La rébellion touareg faisait parfaitement l’affaire. La revendication des deux tiers du territoire malien par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) vient d’être satisfaite avec la complicité de la «communauté internationale ».
L’os malien étant bien moins dur à briser que l’os libyen, il suffisait de mettre à profit l’état de déliquescence de l’armée nationale et de fermer les yeux sur la progression des assaillants lourdement équipés d’armes sophistiquées en provenance des arsenaux libyens pour que le tour soit joué.
Tout cela s’est passé rapidement, entre le 17 janvier 2012 et le 04 avril 2012. Les puissants membres de la « communauté internationale » n’ont donc pas eu à se salir les mains. Ils pensent avoir l’honneur sauf pour avoir fait des déclarations de principes sur l’inviolabilité de l’intégrité territoriale du Mali. Or, c’est lorsque les rebelles du MNLA ont déclaré qu’ils ont atteint leurs objectifs que les Etats-Unis d’Amérique leur ont demandé de « cesser » les opérations militaires.
Les enjeux énergétiques, sécuritaires, migratoires et idéologiques de la guerre globale trouvent leurs expressions dans cette recolonisation que les dirigeants politiques maliens n’ont pas vu venir et que certains d’entre eux refusent toujours d’admettre. La France espère obtenir de la future République laïque et démocratique de l’Azawad ce que le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT) n’a pas su ou voulu lui accorder : la base de Tessalit hautement stratégique au plan économique et militaire ; de la fermeté dans la lutte contre l’émigration « clandestine » et Al Qaeda au Maghreb (AQMI).
Plus ou moins indifférente au sort du peuple malien face à la double agression de la rébellion et de la CEDEAO, l’opinion publique occidentale est ébranlée après avoir appris la participation de Ançar dine et de AQMI à cette recolonisation du Mali.

2. La violence de la CEDEAO contre le peuple martyr du Mali


Ebranlés et meurtris à l’idée d’être un peuple sans Etat et sans armée digne de ce nom face à des combattants lourdement armés, faisant tomber les villes les unes après les autres, les Maliennes et les Maliens subissent à présent le traitement de choc de l’embargo total de la part de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
C’est lors du Sommet extraordinaire du 27 Mars 2012 à Abidjan (Côte-d’Ivoire) que l’organisation sous-régionale a pris la décision d’envoyer à Bamako une délégation de très haut niveau pour demander au Capitaine Amadou Haya Sanogo qui a pris le pouvoir 22 Mars 2012 de restaurer, le plus rapidement possible, l’ordre constitutionnel. Elle a du rebrousser chemin face à la mobilisation des victimes de la démocratie formelle et corrompue qui vivent ce coup d’Etat comme une délivrance. C’est à l’aéroport d’Abidjan que les Chefs d’Etats de la CEDEAO ont donné aux nouvelles autorités maliennes un ultimatum de 72 heures pour s’exécuter au risque de voir le Mali subir un embargo.
Ils ont mis cette menace à exécution à partir du lundi 02 Avril 2012, alors qu’à l’issue de la rencontre à Ouagadougou (Burkina Faso) d’une délégation du CNRDRE avec le Président du Burkina Faso qui joue le rôle de médiateur, le Capitaine Amadou Haya Sanogo a accepté le retour à l’ordre constitutionnel. Cette avancée, saluée par la plupart des Maliens et des Maliennes, n’était pas suffisante pour certains des Chefs d’Etat de la CEDEAO particulièrement intransigeants.
Les sanctions dont il s’agit se traduisent en autres par :
- la suspension du Mali de toutes les instances de la CEDEAO,
- le rappel des ambassadeurs de l’organisation pour consultation,
- la fermeture des frontières,
- le gel des avoirs du Mali à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et le non approvisionnement des banques nationales,
- la suspension des programmes d’aide au développement

Le levier militaire pourra se traduire par « la montée en puissance de la Force en attente de la CEDEAO pour parer à toute éventualité… »
Plus importants que l’aide extérieure pour les familles qui en bénéficient, les fonds de la diaspora dont une partie passe par Western Union et Money Gram manqueront également aux Maliennes et aux Maliens.
La cherté de la vie qui, à elle seule, a créé un climat quasi insurrectionnel avant la rébellion et le coup d’Etat s’aggrave. Les prix flambent dans les régions occupées où les pillages portent surtout sur les aliments et les médicaments qui commencent à manquer.


3. Le sens du coup de force du 22 mars 2012

Les femmes, en l’occurrence les mères et les épouses des soldats qui montaient, sous équipés, au Nord pour défendre le Mali ont été les premières à manifester leur colère. Elles sont allées directement vers le Président Amadou Toumani Touré et lui ont demandé, plus d’une fois, des comptes. La dégradation de la situation s’est ensuite traduite par des manifestations portant atteinte aux biens des personnes et personnalités appartenant à l’ethnie Touareg.
Le pourrissement de la situation est à l’origine du soulèvement d’Amadou Haya Sanogo et ses camarades qui a débouché sur le coup d’Etat du 22 mars 2012.
La « communauté internationale » ne s’est pas émue, outre mesure, des atrocités commises à Aguelhok contre des militaires désarmés ni de l’occupation des villes du Nord les unes après les autres. Mais elle est immédiatement montée au créneau pour condamner un coup d’Etat qu’elle juge d’autant plus inacceptable qu’il survient dans l’un des « pays phare de la démocratie » à la veille d’une élection présidentielle à laquelle ATT n’était pas candidat.
Simpliste mais surmédiatisée, cette lecture arrange tous ceux et celles qui se laissent convaincre que le Mali était jusqu’ici une démocratie exemplaire.
Le point de vue des déçus et des laissés-pour-compte de la démocratie est superbement ignoré voire méprisé.

4. Quand l’ordre constitutionnel « normal » sert de paravent


« Nous ne voulons pas d’ancien, rien que du neuf » scandaient les manifestants maliens lors des événements sanglants de Mars 1991 pour traduire leur aspiration profonde à un changement démocratique véritable. Ils étaient persuadés que le Président Moussa Traoré était le seul et unique fautif du naufrage de la nation et que son éviction suffisait à instaurer la démocratie et la justice. Il n’en a rien été.
En vingt ans de « transition démocratique », assistée et encensée par la « Communauté Internationale », la montagne a accouché d’une souris. Le peuple est désemparé mais inaudible. Le coup d’Etat est survenu à cinq semaines du premier tour de l’élection présidentielle, dans un contexte quasi insurrectionnel.
Totalement dévoyée, la démocratie servait de paravent aux affaires.
Jugeons-en :
- Le multipartisme que nous appelions de tous nos vœux, au lieu de favoriser le débat d’idées et la confrontation de projets de société entre formations politiques, s’est traduit par la prolifération des partis dont le nombre dépasse 140 actuellement pour un pays de 14 millions d’habitants. Coupés de leur base électorale, les dirigeants démocratiquement élus sont occupés à plein temps par toutes sortes de stratégie de captation de « l’aide au développement » et des opportunités d’affaires que le système néolibéral offre.
- Ce sont les gagnants de ce système économique et politique mafieux qui, en « démocrates milliardaires » s’apprêtaient à se disputer la place d’ATT en achetant tout ce qui peut l’être, du bulletin de vote à la conscience des électeurs/trices.
- « Enrichissez-vous et taisez-vous » est la règle non écrite du jeu politique, pendant que les opérations cosmétiques de bonne gouvernance dont le Bureau du Vérificateur Général entretiennent l’illusion de l’exemplarité démocratique.
- Leurs enfants qui, avec ostentation, fêtent leurs milliards ajoutent à l’indignation des jeunes déshérités qui n’ont droit ni à une école de qualité ni à l’emploi et au revenu ni à un visa pour aller tenter leur chance ailleurs.
- Aucun parti politique ne peut se prévaloir aujourd’hui d’une base électorale éduquée et imprégnée des enjeux et des défis du changement de manière à choisir leurs dirigeants en connaissance de cause et à les contrôler dans l’exercice de leurs fonctions. Les électeurs/trices ne sont contactés que sporadiquement mais assaillis à la veille des scrutins par des candidats toujours prêts à payer leurs voix.
- La société civile, dont le rôle est d’éduquer, de contrôler et d’interpeller la classe politique vit de compromis et de compromissions. C’est en évitant les sujets qui fâchent, qu’elle parvient à bénéficier des financements des partenaires techniques et financiers (PTF).
- La liberté d’expression chèrement acquise est sous surveillance dans les médias publics. Elle se traduit par l’existence d’un paysage médiatique dense (journaux et radios privés) qui, pour survivre, se comporte comme la société civile : savoir se vendre. Quant à l’unique chaine de télévision nationale, l’ORTM, elle est « la voix de son maître ».
- Les entrepreneurs véritables, les locaux comme ceux de la diaspora qui ont envie d’investir dans leurs pays sont démotivés par une administration corrompue, prête à entraver les meilleures initiatives quand elle n’y trouve pas son compte.


5. Il est encore possible de sauver véritablement le Mali et sa bande Sahélo-saharienne


Le Mali n’est pas en danger du fait d’un « putsch militaire » mettant en péril un processus de démocratisation exemplaire, mais du fait de la démocratie formelle et des enjeux géopolitiques, économiques et stratégiques dont les citoyens ordinaires n’ont pas la moindre idée.
Face au rôle de pompier pyromane de la France dans la crise malienne, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à la loi N° 57-27 du 10 janvier 1957 créant une Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS). Elle visait « l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française et à la gestion de laquelle participent l’Algérie, la Mauritanie, le Soudan (l’actuel Mali), le Niger et le Tchad ».
Pour sauver véritablement le Mali, il convient de :
- mettre ce drame national à profit pour renouer avec la pensée critique et le courage politique. Il est illusoire et suicidaire de croire que nous sommes un pays libre et indépendant, qui a juste besoin de dirigeants démocratiquement élus pour aller de l’avant. Les défenseurs de cette thèse sont les gagnants de l’ordre injuste et violent du monde, plus soucieux de leurs intérêts que du sort du peuple malien ;

- repenser l’indispensable démocratisation du Mali en termes de seconde libération. Cette exigence qui s’imposait au plan politique, économique, monétaire et culturel revêt désormais une dimension territoriale. La tâche est d’autant plus rude que les enjeux sont colossaux et les rapports totalement asymétriques ;

- privilégier la résistance par le réarmement moral, la créativité politique et la solidarité envers les plus vulnérables en l’occurrence les femmes, les jeunes et les ruraux. La tentation de mobiliser immédiatement cinquante millions de dollars pour l’achat d’armement ou de faire appel à la force d’interposition de la CEDEAO, ouvre la voie à une guerre asymétrique et sans fin ;

- gagner en lucidité et en maturité politique en nous disant que les « émergés » qui dictent leur loi en économie comme en matière de démocratisation ont d’abord besoin des immenses richesses de notre continent, en occultant la violence du modèle économique qu’ils planétarisent : pendant que le Mali s’enlise dans la guerre au Nord et que les Maliens se demandent comment survivre, le pillage de l’or, dont leur pays est riche, se poursuit allègrement au profit des multinationales. Il nous appartient d’être perspicaces dans l’analyse des enjeux et des rapports de force et audacieux dans la défense des intérêts de notre pays qui ne sauraient être confondus avec le compte en banque de quelques individus légitimés par des élections frauduleuses ;

- faire du Mali un cas d’école pour la CEDEAO, dont les chefs d’Etat dans leur intransigeance envers les auteurs du coup de force du 22 mars craignent surtout d’être déstabilisés tant dans leur position de rente que dans leurs certitudes. La remarque est valable pour les partis politiques dont le rêve est de les remplacer dans l’ouverture de nos économies au marché mondial déloyal ;

- rappeler aux puissances occidentales que ce sont les mêmes politiques d’assujettissement et de pillage qui sont à l’origine de l’émigration « clandestine », l’intégrisme religieux et les attentats qu’ils qualifient de terroristes.

Nous concluons, à la lumière de ce qui précède, qu’il n’appartient pas aux Chefs d’Etat de la CEDEAO d’être juges et partie en statuant sur l’état de la démocratie comme dans le cas malien, mais aux peuples souverains.
La gravité de la situation au Mali et dans la bande sahélienne exige la convergence des luttes des peuples agressés du Sud et celles du Nord dont les dirigeants, donneurs de leçons de démocratie et fauteurs de guerres se sentent plus redevables de comptes aux agences de notations qu’à leurs électeurs.
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Rendre justice au peuple martyr du Mali dans les circonstances actuelles, commence par la levée immédiate de l’embargo qui lui est infligé et la reconnaissance de son droit à l’initiative, de penser et de proposer à la CEDEAO une stratégie concertée de sortie de crise.


Fait à Bamako, le 04 Avril 2012


SIGNATAIRES
Aminata d. Traore (animatrice du Foram, essayiste) ; Seydou Badian Kouyaté (ecrivain) ; Assetou Foune Samaké (enseignante) ; Karamoko Bamba (mouvement Nko) ; Ismael Diabaté (Artiste peintre) ; Doumbi Fakoly (ecrivain) ; Jean Bosco Konaré (Historien) ; mandé Alpha Diarra (ecrivain) ; Madani Koumaré ( economiste) ; Boris Boubacar Diop (Ecrivain) ; Abdoulaye Niang (economiste) ; Boubacar Coulibaly (Expert comptable) ; Ndo Cissé (Université des Lettres) ; Nathalie Mdela Mounier (écrivain) ; Aissata Cissé (communicatrice) ; Mariam Kanakomo (communicatrice) ; Safi Sy (Educatrice) ; Sylvie Sanogo (Educatrice) ; Haoua Keita ; Abdoulaye Sangare (Avocat)

mercredi 4 avril 2012

journal de maintenant - mercredi 4 avril 2012

motion du départ - par les manifestants marcheurs du 3 avril 2012


Au nom d’Allah le Clément, le Miséricordieux

MOTION POUR LE DEPART DE MOHAMED OULD ABDEL AZIZ DU POUVOIR


CONSIDERANT que depuis qu’il s’est emparé du pouvoir par le coup d’Etat perpétré par lui le 6 août 2008 et qu’il a truqué les élections organisées le 19 juillet 2009 dans le cadre d Accord de Dakar, le général Mohamed Ould Abdel Aziz gère tout seul les affaires du pays, dans l’improvisation totale et dans une absence de vision dévastatrice pour la Nation ;


CONSIDERANT que les élections truquées ayant légitimé le pouvoir actuel et la persistance de Mohamed Ould Abdel Aziz à refuser un dialogue national sérieux et responsable ont installé le pays dans une situation de crise permanente ;


CONSIDERANT que Ould Abdel Aziz a procédé au report des élections législatives en violation flagrante de la Constitution, suscitant ainsi un grave blocage politique et institutionnel dont le responsable mérite d’être jugé pour haute trahison;


CONSIDERANT que l'Etat sous Mohamed Ould Abdel Aziz a vu un effondrement sans précédent de toutes ses structures et institutions, ainsi que des valeurs morales de ses habitants, ce qui constitue une menace pour la survie de la Mauritanie en tant qu’entité viable;


CONSIDERANT que Mohamed Ould Abdel Aziz, a consacré un pillage organisé des ressources du pays par lui-même et par un petit groupe de proches et d’associés, pulvérisant le record de l’enrichissement au détriment du peuple et confinant les mauritaniens dans la faim, la maladie, le chômage et la sécheresse ;


CONSIDERANT que Mohamed Ould Abdel Aziz a consacré le racisme, le tribalisme , l'esclavage, l'oppression et la confiscation des libertés dans le pays ;


CONSIDERANT que Mohamed Ould Abdel Aziz a jeté la Mauritanie dans une guerre par procuration qui a déstabilisé la région du Sahel tout entière et considérant qu’il a humilié l'armée nationale et les forces de sécurité et créé le noyau de milices armées qui menacent la sécurité du pays et la cohésion du peuple ;


CONSIDERANT que Mohamed Ould Abdel Aziz a été incapable de convaincre le peuple mauritanien de son aptitude intellectuelle, politique et morale à assumer les fonctions de Président de la République et considérant qu’il dirige les affaires publiques avec un populisme dévastateur ;


SOUCIEUX de l’existence d’une Mauritanie libre et stable; dnt le peuple jouit de la paix, de la sécurité et d’un avenir prévisible, nous habitants des neuf moughataas de Nouakchott, sortis dans des manifestations populaires pacifiques et civilisées, demandons au général Mohamed Ould Abdel Aziz de quitter immédiatement le pouvoir et de laisser les mauritaniens choisir librement qui les dirige en ce moment difficile et affirmons rejeter toute autre alternative.


Nouakchott 03 Avril 2012


Les manifestants