dimanche 26 avril 2009

journal - il y a quarante-quatre ans... première audience du président Moktar Ould Daddah

Nouakchott . Mardi 27 Avril 1965 . 21 heures 30

J’ai été reçu en audience, par le Président de la République, M° Moktar Ould Daddah, lundi 26 Avril 1965, à 12 h. pendant trois quarts d’heure.

Très grande simplicité. Impression de quelqu’un de très attentif, de très détendu, de très enfant, de sincère, de jeunesse. Feu vert pour ma thèse. Il faudra simplement que je délimite mon sujet avec sa femme, Mme Moktar, qui va faire quelque chose sur le Parti (c’est le seul point noir. Si Mme Moktar est trop gourmande, que ferai-je ?).
Cela fait, il rédigera une circulaire, dont j’aurai la copie qui me donnera accès à tout.
Il accepte de me voir quand je le voudrai.
But de cette thèse à ses yeux : choc intellectuel dans les conceptions occidentales de la démocratie, et des systèmes politiques.
D’accord sur le fait que tout tourne autour du congrès de Kaédi.

Bureau vaste. Fond de boiserie. Bureau vaste et assorti. Encyclopédie musulmane sur un meuble bibliothèque. Impression de calme et de détente et de jeunesse du Président. Comme me l’avait laissé attendre, Jean-Marie
[1] : je suis sous le charme.


[1] - Jean-Marie Ballèvre, ancien élève de l’Ecole nationale de la France d’Outre-Mer, administrateur, ayant « commandé » à Moudjeria, à Méderdra puis commandant du cercle de la Baie du Lévrier (Port-Etienne, future Nouadhibou), il est conseiller technique au ministère du Plan quand j’arrive en Mauritanie et travaille auprès de Bocar Alpha Ba, Bamba Ould Yezid, Birane Mamadou Wane qui s’y succèdent ; à l’époque, son accueil, celui de sa femme Catherine, plusieurs fois par semaine à leur table, et nos matinées de plage, sont décisifs pour mon équilibre personnel et aussi un dialogue sur ce que je découvre à mesure du pays ; je le surnomme donc « mon père en Mauritanie »