dimanche 30 novembre 2008

discours du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi - empêché d'être prononcé le 28 novembre 2008, à Lemden

Je ne sais si ce texte circule en Mauritanie ni s'il a été remis aux agences de presse étrangères.
L'Agence Mauritanienne d'Information n'en a pas fait état.
Un correspondant mauritanien m'a donné l'ambiance, en m'envoyant d'abord quelques photos. : Quelques images que j'ai pu prendre "difficilement "du Président de la République lors de notre soirée politique du 28/11/2008 à Lemden. Nous étions entouré par la Gendarmerie et la Police qui ont interdit toute couverture médiatique de l'évènement par les médias nationaux et internationaux (les autorités administratives se sont installées à Lemden et ils ont convoqué toutes la presse pour lui signifier qu'il est interdit de couvrir l'événement...). Le Président de la République devait prononcer un discours politique important à l'occasion du 48ème anniversaire d'indépendance, mais suite à toutes ces pressions le programme a été annulé ... Il y avait une forte présence de tous les Ministres nommés par le Président de la Républiques, plusieurs élus (sénateurs, députes, maires, conseillers municipaux...), des Présidents des partis politiques du FNDD, des représentants des syndicats, des représentants de la société civile, plusieurs hauts cadres, des militants et sympathisants du FNDD... Il m’est confirmé du côté français que « Oui, il y a eu une forte pression ce jour là sur le Président et ses partisans »



République Islamique de Mauritanie
Honneur – Fraternité-Justice


Quarante Huitième Anniversaire de l’Indépendance

Discours du Président de la République



Mes chers compatriotes,

Je m’adresse aujourd’hui à vous, en ce quarante-huitième anniversaire de l’indépendance de notre pays alors que celui-ci traverse une phase particulièrement grave de son histoire.

Grave, en effet, car les espoirs nés des dernières élections législatives et présidentielles qui devaient permettre à notre peuple de s’engager enfin, grâce à la stabilité institutionnelle et à la concorde nationale, sur la voie d’un développement économique, social et culturel durable, ont volé en éclat le 6 Août dernier. L’ambition d’un homme a mis fin, par la force des armes, à la légalité constitutionnelle, foulant aux pieds et la volonté populaire traduite à travers le verdict des urnes et les engagements pris devant la communauté internationale.

Ce verdict me donnait mandat, en conformité avec le programme sur lequel vous m’avez élu, d’engager, sur tous les plans, une politique novatrice en totale rupture avec les politiques et usages du passé.

C’est ainsi que je me suis interdit l’exercice solitaire du pouvoir, donnant au gouvernement et aux autres institutions de l’Etat la plénitude de leurs prérogatives, tout comme j’ai investi les chefs des forces armées et de sécurité d’un appui déterminé et d’une confiance totale en ce qui touche aux problèmes de sécurité.

M’efforçant d’être le Président de tous mes compatriotes, j’ai eu à cœur de me concerter souvent avec les acteurs politiques et sociaux du pays, élus, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition ou opérateurs économiques. J’ai eu également à cœur de me mettre à la disposition de mes autres compatriotes et de tenir à chacun le langage du respect et de la bienveillance, mais toujours celui de la vérité, loin de toute démagogie comme de tout autoritarisme.

Je sais que cette attitude a pu être parfois interprétée par certains, habitués qu’ils étaient pendant quelques décennies aux pouvoirs personnels et au culte de l’Etat, comme un signe de faiblesse, alors qu’elle traduisait en fait une volonté délibérée d’accréditer dans le pays une nouvelle culture politique, fondée sur la liberté et la dignité du citoyen.

Quant à la majorité qui, jusqu’au déclenchement de la crise provoquée, soutenait l’action du gouvernement, je lui ai demandé d’agir comme un aiguillon et un censeur de l’action du gouvernement, et non comme un soutien aveugle et flagorneur de cette action. Dans le même temps, l’opposition jouissait de toutes les garanties que lui conférait la loi et de toute la concertation avec le pouvoir dont elle exprimait le souhait.

Par ailleurs, la restauration de la concorde nationale à travers le retour des réfugiés, la réalisation de l’émancipation sociale par la criminalisation de l’esclavage en vue du renforcement de l’unité de notre peuple, ainsi que la refondation de l’état de droit dans tous ses aspects, ont été entrepris en tant que prémices indispensables à tout développement économique et social.

Sur le plan économique, et comme chacun le sait, la situation au lendemain de mon investiture était, pour le moins, préoccupante. De fortes contraintes pesaient sur les finances publiques, avec un endettement global de l’Etat d’environ 700 milliards d’ouguiyas dont près du tiers sous forme de dette intérieure correspondant aux engagements du trésor et aux dettes des principales entreprises publiques. Le budget initial de 2007 dégageait un déficit non prévu de près de 30 Milliards, avoisinant le montant du budget d’investissement sur ressources intérieures. Les difficultés d’alimentation en eau potable et en énergie électrique, aussi bien à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays, rendaient difficiles les conditions de vie des citoyens et handicapaient sérieusement l’activité économique. Le système éducatif ne parvenait pas à remplir sa mission de formation et d’éducation en réponse à la demande économique et sociale du pays. Dans le même temps, la plupart des indicateurs de notre système de santé étaient alarmants.

Aussi était-il indispensable et prioritaire de concevoir les réformes économiques et sociales appropriés à cette situation, assorties d’un programme d’investissement public ambitieux pour assurer la fourniture des services sociaux de base, dans le but de lutter contre la pauvreté, en réalisant une croissance économique plus soutenue et plus distributive. Bien évidemment, la mobilisation des financements appropriés ainsi que l’instauration d’un climat attractif pour l’investissement privé international et favorable à la compétitivité de nos entreprises privées, constituaient les défis majeurs à relever.

Nos efforts dans ce sens ont, grâce à Allah, été couronnés de succès puisque, en moins de sept mois, nous avons préparé un programme triennal d’investissement et en avons obtenu le financement pour un montant de l’ordre de 3 milliards de Dollars dont 2,5 de concours extérieurs. Déjà les conventions signés totalisent 600 Millions de Dollars.

De plus, nous avons enregistré des intentions sérieuses d’investissements pour un montant de l’ordre de 6 Milliards de Dollars de la part d’investisseurs privés étrangers.
Tout ceci a pu être obtenu grâce la pertinence de notre programme triennal de développement, à l’exemplarité de notre démocratie et à nos orientations claires en matière de réforme de la gouvernance.



Au chapitre des services de base, nous avons pu en quelques mois atténuer les problèmes les plus urgents à Nouakchott et Nouadhibou en assurant la régularité de la fourniture d’électricité et en renforçant la conduite d’Idini ce qui nous a permis d’éviter en 2008 les problèmes que nous avons connus en 2007 juste après la formation du premier Gouvernement. Pour le moyen et le long terme nous avons pu obtenir, dans un délai record, un financement additionnel de 217 Millions de Dollars nous permettant de nous assurer de la réalisation du Projet Aftout Essahli, de même que nous avons obtenu le financement d’une capacité additionnelle de 60 Méga Watt et d’engagements pour l’installation d’une capacité totale de 160 MW avec une grande centrale électrique à Nouakchott avant que ne soit engagées récemment des discutions avec la Société PETRONAS pour la construction d’une centrale à gaz de 700 MW.

A l’intérieur du pays, le programme hydraulique d’urgence a permis de prémunir plusieurs dizaines de villages et agglomérations contre la soif qui les menaçait au cours de la période de soudure 2007 et 2008. D’autres progrès étaient attendus avec le financement amorcé du Projet du Dhar dont allaient bénéficier les villes de Néma, Timbédra, Amourj et Adelbagrou et avec le déblocage de la construction de la ligne de transport électrique Rosso-Boghé.

Les infrastructures routières ont fait l’objet d’un intérêt particulier. C’est ainsi que les conventions de financement pour la réhabilitation des routes Kiffa-Tintane et Nouakchott-Rosso ainsi que le complément de financement de la route Atar-Tidjikja, ont été déjà signées pour un montant avoisinant 270 Millions de Dollars. Le Port de Nouakchott, engorgé depuis plusieurs années, doit connaitre une extension qui aura pour effet de doubler sa capacité d’accueil.

Dans le domaine de la sécurité alimentaire, nous avons fait face à la hausse mondiale sans précédent des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers, en mettant en œuvre un Programme Spécial d’Intervention qui, de l’avis unanime des spécialistes dans ce domaine, dont le FMI, la FAO et d’autres agences des Nations-Unies, est exemplaire à plus d’un titre. Outre la sécurisation des approvisionnements, la stabilisation des prix des principales denrées alimentaires et l’augmentation significative des salaires, ce programme a initié une politique nouvelle du secteur rural dont les résultats se traduiront cette année par un niveau de production sans précédent, comparativement aux résultats des campagnes agricoles antérieures, et à plus long terme par l’autosuffisance céréalière à l’horizon 2012 grâce à la réalisation d’aménagements agricoles nouveaux dont les discussions de financement avec nos partenaires extérieurs étaient déjà très avancées.

Dans le domaine de la lutte contre le chômage des jeunes, un programme d’insertion de près de 4000 jeunes chômeurs a été mis en œuvre, impliquant leur formation professionnelle et la mise en place des lignes de micro-crédit.


Quant à la promotion de la femme, elle a trouvé son illustration dans la nomination de plus de femmes au Gouvernement ainsi que la désignation, pour la première fois dans notre pays, de femmes dans des postes de chef de mission diplomatique et de commandement territorial. De plus, des financements importants d’Activités Génératrices de Revenus au profit des femmes ont été mis en place dans toutes les régions du Pays.

En matière d’habitat, la priorité a été accordée à la solution du problème des quartiers dits précaires (Gazra et Kebba) dans la périphérie des villes. Dans ce cadre, des populations des Mougataan d’El Mina, d’Arafat et de Nouadhibou ont déjà pu bénéficier de terrains viabilisés en 2007 et 2008. Cette politique était appelée à se poursuivre dans les autres quartiers de Nouakchott.

Dans le domaine de l’éducation, des réformes importantes ont été entamées et avaient comme objectif d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants et des élèves (amélioration des émoluments du corps enseignant, distribution d’équipements et fournitures etc.). La mise en place de la commission préparatoire des états généraux de l’éducation devait aboutir à une réforme profonde du système éducatif dans son contenu comme dans son organisation en totale cohésion avec les données économiques culturelles et sociales du pays.

Dans le domaine de la santé, le Gouvernement s’est attelé à l’amélioration de la couverture sanitaire par la construction ou la réhabilitation ainsi que l’équipement de centres de santé dans 6 régions, à la revalorisation et au renforcement des ressources humaines et à la lutte contre les grandes endémies.

Sur le plan extérieur et grâce à la reconversion réussie de notre pays aux valeurs de la démocratie, la Mauritanie jouissait désormais d’une aura spécifique dans le monde, en particulier dans notre environnement Islamique, Arabe et Africain. De ce fait, notre apport à la construction du Maghreb Arabe, notre rôle au sein de l’Union Africaine, de la Ligue des Etats Arabes et de la Conférence Islamique, s’est trouvé renforcé, comme s’est consolidée notre position en tant que partenaire au dialogue euro-méditerranéen.

Mes chers compatriotes,

Certes, notre pays recèle des richesses importantes mais leur exploitation ne peut se faire efficacement sans l’appui de nos partenaires au développement et l’intervention du secteur privé aussi bien national qu’étranger. Par cet appui, que nous avons effectivement obtenu, le pays a amorcé l’acheminement vers un développement économiquement et social vigoureux.

Le coup d’état perpétré le 6 Août 2008 a mis en péril ces perspectives prometteuses. De plus, il risque, s’il n’est pas mis en échec, de priver le peuple mauritanien de la quiétude politique qu’il vivait depuis plus d’un an et de replonger le pays dans les abysses d’une dictature militaire obscurantiste. Prenant notre peuple en otage, les putschistes tentent, à travers la politique du bâton et de la carotte, d’offrir au monde l’image d’un unanimisme de façade dont les coups d’état successifs intervenus depuis 1978, ont amplement démontré le caractère fallacieux.

Notre peuple, qui avait commencé à prendre goût à la liberté et à recouvrer sa dignité, est engagé fermement dans le combat pour la défense de la démocratie. Les restrictions des libertés, la répression, les harcèlements, les persécutions ainsi que les inculpations, sous les prétextes les plus fantaisistes, des dirigeants du Front National pour la Défense de la Démocratie, notamment le Premier Ministre ainsi que de hautes personnalités dont un membre du Gouvernement et plusieurs anciens ministres, ne pourront l’en décourager.

Mes chers compatriotes,

Vous avez, à travers partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, dans un sursaut national sans précédant, décidé d’affronter l’arbitraire et la force aveugle des putschistes pour préserver vos acquis en matière de démocratie et de liberté, dont vous savez qu’ils constituent la base de tout développement économique et social durable.

La Communauté Internationale qui exige le retour à l’ordre constitutionnel apporte, de ce fait, un appui important à votre combat.

Nous devons donc, ensemble, continuer fermement cette lutte, par tous les moyens pacifiques, en vue de mettre en échec cette prise de pouvoir par la force, de restaurer l’ordre constitutionnel, pour l’instaurer un système d’alternance pacifique au pouvoir, qui permet de s’adonner, en toute quiétude, à la lutte contre la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Ceci nous permettra de relancer la dynamique de développement, bien entamée lors de la période précédente, tout en corrigeant nos erreurs éventuelles.

Comme je l’ai déjà annoncé et comme je compte le confirmer dans quelques jours aux représentants de la Communauté Internationale, la mise en échec du coup d’état du 6 Août 2008, est, pour moi, la condition sine qua non de toute solution de sortie définitive de la crise que vit actuellement notre pays.

Mettant au dessus de toute considération d’ordre personnel, l’intérêt supérieur de mon pays, je voudrais réitérer ici ma disponibilité, une fois cette mise en échec opérée, à m’investir dans la recherche d’une telle solution loin de tout règlement de compte et dans un esprit de grande tolérance.


Vive la Mauritanie libre, démocratique et prospère.


vendredi 28 novembre 2008

anniversaires et absence - la Mauritanie sans Moktar Ould Daddah

j'ai toujours cru à la mémoire pour comprendre le présent et vouloir le futur - la méthode comparative vaut dans toutes les disciplines scientifiques - elle est civique en France et en Mauritanie, autant qu'ailleurs - je la pratique depuis de Gaulle pour la France - alors Moktar Ould Daddah m'est naturel, d'autant que j'ai eu l'honneur de l'approcher puis, par lui, de trouver un chemin de compréhension d'un pays magnifique, valeureux et qui vaut la peine de lui rester attaché - surtout par vent de sable (couleur kaki-gris et vert)

j'avais pensé - quand même... - que l'inauguration de l'avenue Moktar Ould Daddah, le 5 novembre, donnerait lieu à "un mot pour la circonstance" de la part du maître de la cérémonie... puisque la prise de parole à l'occasion de la fête nationale, donnerait lieu à une mention...

j'ai lu - ce qui suit :





27 Novembre 2008
le général Mohamed Ould Abdel Aziz s'adresse à la Nation mauritanienne




Mauritanie / Indépendance Le Chef de l'Etat s'adresse à la Nation
Nouakchott, 27 nov (AMI)
- Le Président du Haut Conseil d'Etat, Chef de l'Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz a prononcé, à l'occasion de la commémoration du 48ème anniversaire de l'indépendance nationale un discours à la Nation dans lequel il a annoncé la création d'un fonds de solidarité nationale de 16 milliards d'ouguiya, d'un pôle de développement au niveau du port de pêche artisanale de Tanitt en plus de la lutte sans merci contre la corruption et la gabegie ainsi que la prévarication sous toutes ses formes. En voici le texte intégral:

"Citoyens, Citoyennes,

Nous commémorons demain une fête qui revêt pour nous une importance particulière, qui occupe une place privilégiée dans la mémoire collective de notre peuple, étant donné la signification que revêt ce repère pour chacun d'entre nous.

Effectivement, en ce jour de 1960, notre pays a recouvré son indépendance dans la fierté et la dignité, ce qui a permis au peuple mauritanien de prendre en main sa propre destinée et d'entamer l'oeuvre de construction et de développement.

Aujourd'hui, après quarante huit années d'indépendance, chacun d'entre nous a le droit, mieux, a le devoir de s'interroger sur les acquis que notre peuple a réalisés et sur la place qu'occupe notre pays dans le concert des Nations. Chers compatriotes,

Notre pays a, sans doute, franchi des étapes sur la voie du développement dans différents domaines mais l'oeuvre accomplie demeure malheureusement dérisoire au regard des ressources naturelles considérables et des énergies humaines créatrices dont il dispose.

Il n'est pas concevable en effet qu'une partie de la population du pays souffre de famine alors que nos côtes regorgent de poissons et que notre sous-sol recèle d'incommensurables ressources naturelles.

Il est tout aussi paradoxal que notre société soit en proie au chômage alors que le pays a cruellement besoin des bras de tous ses fils dans tous les domaines.

Il est incompréhensible tout autant que notre société pâtit de l'ignorance alors qu'elle est connue, à travers l'histoire, par ses illustres ulémas, ses minarets rayonnants et l'attachement de ses habitants à la quête du savoir et à sa propagation à travers le monde.

Citoyens, Citoyennes,

Un instant de méditation s'impose aujourd'hui pour approfondir la réflexion sur la situation de notre société dans tous les domaines afin de refonder notre engagement pour la construction d'un Etat de droit où les citoyens jouissent de paix, de stabilité et de bien-être.

Pour cela, le gouvernement formé par le Haut Conseil d'Etat, au lendemain du 6 Août 2008, prône une politique de proximité avec les citoyens afin que les pouvoirs publics puissent s'enquérir de leur situation réelle et, partant, apporter des solutions aux problèmes qui leur sont posés dans la diligence requise.

Dans ce cadre, le gouvernement oeuvrera à dynamiser l'administration qui doit désormais se rapprocher des citoyens et trouver des solutions adaptées aux problèmes qui leur sont posés.

Et, comme j'ai eu à le dire dans de précédentes occasions, la conduite de réformes au niveau de l'administration exige nécessairement l'éradication des pratiques de corruption, de prévarication et de détournement des deniers publics.

Cela requiert également une politique rigoureuse de contrôle régulier et de saine gestion.

Pour renforcer les efforts d'assainissement de l'administration, le gouvernement, a engagé une lutte sans merci contre toutes les formes de gabegie, sans aucune complaisance à l'endroit des auteurs d'actes de malversation et de détournement des biens publics qu'il n'hésitera pas à traduire devant la justice.

A cet effet, une attention spéciale sera accordée à la réforme de la justice afin de pallier ses insuffisances en matière de formation et de perfectionnement du personnel et d'amélioration du système de contrôle à tous les niveaux de juridiction.

Parallèlement à la lutte contre la gabegie et la pauvreté, d'énormes efforts seront consentis pour faire face au terrorisme, pour éradiquer l'usage et le trafic des stupéfiants et lutter contre l'immigration clandestine. Des actions seront engagées également pour protéger notre société contre les maux sociaux qui s'y sont propagés.

S'agissant de la pauvreté, le gouvernement orientera ses efforts pour s'attaquer à ses causes directes et indirectes. Dans ce cadre, nous avons décidé de diminuer le rythme des dépenses publiques et de créer un fonds de solidarité nationale pour un montant de 16 milliards d'Ouguiyas non seulement pour faire face aux catastrophes naturelles et autres mais aussi pour financer les projets de nature à réduire les disparités sociales.

En matière de lutte contre le terrorisme, le gouvernement oeuvre à l'élimination des causes à l'origine de son apparition dans notre société, connue pour sa tolérance et son aversion pour la violence.

Le gouvernement s'attelle à réorganiser l'armée et les forces de sécurité sur des bases qui leur permettent d'assumer convenablement leur mission dans ce domaine.

Je profite de l'occasion pour vous adresser un appel, à tous, hommes et femmes, pour contribuer à la lutte contre le terrorisme et faire preuve de vigilance et d'esprit de responsabilité à cet égard.

En ce qui concerne la lutte contre l'usage et le trafic des stupéfiants, le gouvernement entreprend actuellement les enquêtes nécessaires pour connaître les véritables causes qui sont derrière l'absence de sérieux dans la prise en main de ce dossier par les gouvernements précédents. Vous serez édifiés sur les résultats de ces enquêtes dès qu'elles seront achevées.

Quoiqu'il en soit, le Haut Conseil d'Etat est résolu à éradiquer l'usage et le trafic des stupéfiants sur l'ensemble du territoire national.

Dans ce cadre, je vous appelle, hommes et femmes, à contribuer efficacement à sévir contre la déliquescence morale qui se reflète par les entorses aux lois et à insignes valeurs qui sont les nôtres.

Pour ce qui est de l'immigration clandestine, nous entendons lutter par tous les moyens contre ce phénomène. Et nous n'accepterons pas que notre pays soit transformé en zone de transit pour les migrants clandestins.

Chers compatriotes,

Sur le plan social, le travail du gouvernement ne se limitera pas à ses questions. Le gouvernement déploiera tous ses efforts pour éradiquer les séquelles de l'esclavage dans notre société et s'attellera à créer les conditions propices au retour et à l'insertion de nos compatriotes revenant dans leur pays.

Sur un autre plan, le gouvernement étudiera avec les parties concernées les solutions appropriées au problème de passif humanitaire en vue de renforcer les liens de fraternité entre les composantes de notre peuple.

Dans le domaine de la santé, le gouvernement oeuvrera à l'amélioration des prestations fournies aux citoyens en vue de limiter le recours aux évacuations sanitaires à l'étranger. A cet effet, un centre d'oncologie sera ouvert dans les prochains jours à Nouakchott, ainsi qu'un hôpital pour la maternité et l'enfance et un centre de cardiologie. De même, il sera procédé à la réhabilitation de la polyclinique de la capitale pour qu'elle puisse prendre en charge les malades dans des conditions convenables. Les centres de santé seront dotés en équipements et matériels nécessaires au rehaussement du niveau et de la qualité de leurs prestations.

Chers compatriotes,

Vous savez sans doute que le monde connaît aujourd'hui une crise financière
dont les répercussions commencent à se répercuter négativement sur les économies des pays. Il prévu que cette crise entraîne une récession de l'économie mondiale. En dépit de ces conditions, le gouvernement s'attellera à stabiliser le taux de croissance comme il veillera à assurer une gestion optimale de l'ensemble de nos ressources naturelles et à en contrôler l'exploitation de façon rigoureuse. Les pouvoirs publics prendront les mesures nécessaires pour renforcer le pouvoir d'achat des citoyens et limiter l'inflation.

En outre, il ne sera ménagé aucun effort pour attirer les investisseurs étrangers et leur offrir des opportunités d'investissement identiques à celles dont bénéficient les promoteurs nationaux.

Citoyens, citoyennes

Les actions conduites par les pouvoirs publics en vue de relever le taux de croissance mettront l'accent sur le département du développement rural en sa qualité de secteur porteur qui a été, des décennies durant, marginalisé et considéré comme étant sans grand apport à l'économie.

Dans ce cadre, le gouvernement s'attellera à accroître la production agricole, surtout au niveau
des cultures pluviales dans le but de garantir l'autosuffisance alimentaire.

Pour assurer l'extension des superficies cultivables, les efforts nécessaires seront fournis pour l'acquisition d'équipements modernes et une exploitation rationnelle du potentiel hydrique destiné au secteur de l'irrigué.

L'élevage sera au centre de l'action du gouvernement pour qu'il soit intégré dans le circuit économique et pour rehausser son niveau de rentabilité. A cet effet, un organisme de crédit sera créé au début de l'année prochaine pour aider les éleveurs à surmonter les difficultés auxquelles ils font face, particulièrement en période de soudure. Le gouvernement fournira les efforts nécessaires pour organiser ce secteur, encadrer ses promoteurs et les aider à exploiter, au mieux, la ressource animale.

Dans le domaine de l'enseignement, le gouvernement conduira les réformes nécessaires pour que le système éducatif soit adapté aux exigences modernes en terme de niveau et d'adéquation aux besoins en formation et spécialement dans les filières professionnelles.

Pour contribuer à la résorption du chômage, il sera créé, dans une première phase, au cours de l'année prochaine, sept centres de formation professionnelle qui dispenseront un enseignement de qualité dans les domaines où il y a un déficit de compétences qualifiées sur le marché de l'emploi.

Au niveau des infrastructures, le gouvernement accordera un intérêt particulier à l'entretien routier ainsi qu'au contrôle et à l'accélération du rythme d'édification des nouveaux ouvrages.

Dans ce cadre, nous avons supervisé, ces derniers jours, le lancement d'un programme ambitieux de construction de routes à Nouakchott, ce qui favorisera la fluidité du trafic et le désenclavement de nombreux quartiers populaires. Le gouvernement mettra en place un plan d'action national visant à renforcer la sécurité routière. A cet effet, un nouveau code de la route entrera en vigueur et il sera veillé à son application sur toute l'étendue du territoire national.

S'agissant du transport aérien, nous assurons depuis quelques jours la gestion de notre espace aérien à partir de Nouakchott, ce qui nous permettra une meilleure maîtrise du trafic aérien dans notre pays.

D'un autre côté, les études nécessaires pour l'élaboration d'un plan directeur des aéroports seront menées.

Dans les prochains jours, le gouvernement recherchera les financements pour la construction, à proximité de la capitale, d'un aéroport répondant aux normes internationales. En attendant la mobilisation de ces financements, les travaux d'entretien de l'aéroport actuel de Nouakchott se poursuivront systématiquement, comme c'est le cas pour les travaux de réhabilitation en cours au niveau de sa piste.

Chers compatriotes,

Il est certain que la faillite ou la mise en faillite délibérée d'Air Mauritanie, objet d'une enquête en cours pour en déterminer les causes, a porté un coup fatal au secteur national du transport aérien. Toutefois, l'Etat ne ménagera aucun effort en vue de créer une compagnie aérienne à même de contribuer au développement du pays.

Nous nous attèlerons aussi à la modernisation des infrastructures dans le secteur du transport maritime tout comme nous procéderons à la création d'un pôle de développement au niveau du port de pêche artisanale de Tanitt. De même, l'étude du plan directeur de la baie de Nouadhibou sera parachevée et les installations métrologiques, qui feront l'objet d'une extension, seront modernisées.

Dans le secteur de l'urbanisme et de l'habitat, le gouvernement veillera à la mise en oeuvre d'une politique adéquate pour mettre un terme à l'anarchie qui caractérise le domaine foncier et conférer à nos cités l'image qui leur sied. Cela permettra d'éradiquer le phénomène de l'habitat précaire et créer un environnement institutionnel et réglementaire propice à l'amélioration des conditions d'habitat, en particulier dans les grandes villes.

Le gouvernement s'emploiera également à la mise en oeuvre d'un plan de réhabilitation des bâtiments administratifs existants et à la construction des édifices nécessaires pour abriter les services publics. Dans ce cadre, l'année prochaine connaîtra une intense activité de construction à travers, notamment, la réalisation d'édifices destinés à abriter le Premier ministère, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, d'autres départements ministériels en plus de la Haute Cour de Justice et de la Communauté Urbaine de Nouakchott. Le gouvernement présentera, par ailleurs, au parlement un projet de loi d'orientation en matière d'aménagement du territoire.

Citoyens, Citoyennes,

Vous saisissez sans doute que le problème du déficit en eau et en énergie dans notre pays requiert toute l'attention du gouvernement. C'est pourquoi les services en charge de ces secteurs exécutent actuellement des programmes ambitieux dans ces domaines, portant notamment sur la réalisation de nombreux forages et la prospection pour l'identification de nappes phréatiques.

Dans ce cadre, les travaux du projet d'exploitation de la nappe du Dhar, au Hodh Charghi, commenceront au début de l'année prochaine. Ce projet permettra d'alimenter en eau potable les villes de cette wilaya.

S'agissant de la ville de Nouakchott, les problèmes d'eau potable ne se poseront plus dans la période qui nous sépare de la mise en fonction du projet Aftout Essahli en 2010. Le gouvernement s'attellera à mobiliser les financements nécessaires à la réalisation de réseaux modernes de distribution d'eau et d'assainissement dans la capitale.

Pour ce qui est de l'énergie, le début de l'année prochaine connaîtra le démarrage du projet d'électrification des villes de Barkéol, de Boumdeid, de M'Bagne, d'Amourj et de Ould Yengé. Le gouvernement étudie actuellement avec certains partenaires au développement la possibilité de construction d'une centrale électrique d'une capacité de 700 MW pour apporter une solution définitive au déficit énergétique que connaît le pays.

Chers concitoyens,

Comme je viens de le dire, le gouvernement place au centre de ses priorités les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. A cet effet, les pouvoirs publics mettent l'accent sur la restructuration de l'institution militaire conformément aux exigences de la mission impartie aux forces armées et de sécurité dans la défense de l'intégrité territoriale et la garantie de la sécurité et de la stabilité dans le pays. Dans ce cadre, il sera procédé à la création et à l'équipement d'unités militaires qui veilleront à la sécurité et à la stabilité sur l'ensemble du territoire national. Ces unités seront appuyées par une force aérienne dissuasive.

En plus de cela, il sera procédé à la création d'une école militaire d'enseignement secondaire dans le but de rehausser le niveau d'enseignement dans le pays en général et au niveau de l'armée en particulier.

Citoyens, Citoyennes,

Le triomphe face aux défis qui interpellent notre pays est intimement dépendant de votre disponibilité au sacrifice en faveur de la Patrie.

C'est ici le lieu de souligner que votre soutien agissant au mouvement de la rectification, venu à l'aube du 6 août dernier mettre un terme définitif aux crises politiques, économiques et sociales qui frappaient le pays ainsi qu'aux pratiques nocives telles la corruption, la malversation, la mauvaise gestion et la démission des pouvoirs publics face aux intérêts du citoyen, suscite beaucoup d'espoir.

Citoyens, Citoyennes,

Le Haut Conseil d'Etat a mis définitivement fin aux pouvoirs de l'ancien président dans le but de sauver le pays des dangers qui le menaçaient et de le soustraire aux crises dans lesquelles il se débattait. Le Haut Conseil d'Etat n'avait entrepris cette action ni par désir de prendre le pouvoir et encore moins pour y rester. Si c'était le cas, nous n'aurions pas veillé scrupuleusement à la continuité du fonctionnement des institutions démocratiques, à la garantie de la liberté d'expression et à la sauvegarde de tous les droits que confère la constitution au citoyen.

Vous n'êtes pas sans savoir que le changement n'a concerné que là où réside le disfonctionnement au niveau de l'exécutif et que le gouvernement est à pied d'oeuvre actuellement pour mettre en place les mécanismes nécessaires pour le démarrage de journées de concertation qui détermineront la durée de la période de transition et les conditions appropriées pour l'organisation d'une élection présidentielle transparente et démocratique. Je saisis ici cette opportunité pour vous demander de participer à ces journées en faisant preuve de sens de maturité et d'esprit de responsabilité.

Comme j'ai eu à le souligner auparavant, le recours par certains à l'extérieur trahit leur manque de confiance en eux-mêmes, en leur peuple et leur déficit de crédibilité à l'intérieur du pays. Ces milieux ont des visées personnelles qui, seules, justifient le tintamarre qu'ils débitent ainsi que leurs tentatives de semer la discorde et la haine. Citoyens, Citoyennes,

Cette fête est une occasion où nous avons le devoir de nous recueillir au souvenir des héros de la résistance, qui se sont sacrifiés pour la défense de la Patrie, sa souveraineté et pour la dignité de ses fils. A ceux-ci, nous rendons le vibrant hommage qu'ils méritent de nous tous, implorant Allah d'avoir leurs âmes et de les entourer de sa miséricorde et de son pardon.

Je vous remercie"








27 Novembre 2007

Sidi Ould Cheikh Abdallahi s'adresse à la Nation mauritanienne

Mauritanie - Indépendance Le président de la république adresse un message à la nation
Nouakchott, 27 Nov (AMI)-
Le président de la république, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi a adresse un message à la nation à l'occasion du 47ème anniversaire de l'indépendance nationale. Le président de la république a renouvelé, dans ce discours, son engagement résolu à oeuvrer avec sérieux et dévouement pour servir les intérêts du peuple et favoriser l'épanouissement du pays.
Voici ce discours dans son intégralité :

"Citoyens, citoyennes, Je suis heureux de vous adresser mes plus sincères félicitations ainsi que mes meilleurs voeux à l'occasion du quarante septième anniversaire de la fête nationale de la République Islamique de Mauritanie, en commémoration de ce jour mémorable où le soleil de la liberté et de l'indépendance a rayonné sur l'ensemble de notre chère Patrie. L'actuel anniversaire de cette fête intervient alors que notre pays vient, pour la première fois, d'achever la mise en place des institutions démocratiques prévues par la Constitution et de réaliser, par la voie des urnes, une première alternance pacifique au pouvoir.

En cette heureuse occasion, je vous renouvelle mon engagement résolu à oeuvrer avec sérieux et dévouement pour servir les intérêts de notre peuple et favoriser l'épanouissement de notre pays.

C'est, pour moi, une opportunité de passer en revue succinctement, devant vous, les étapes que nous avons franchies ainsi que les perspectives que nous envisageons pour aller de l'avant sur la voie de notre fidélité à nos engagements.

Nous avons enregistré des avancées considérables, les mois passés, avec l'entrée en vigueur des institutions constitutionnelles et le début de l'exécution, par l'appareil de l'Etat, des politiques que nous avons tracées afin de mener à bien les réformes et de réaliser le développement.

Nous avons accordé une importance particulière à l'assainissement de la vie politique, à l'ouverture sur les forces vives et à la concertation avec elles au sujet des questions nationales d'intérêt commun. Conscients du rôle imparti à la femme au sein de la société, nous avons ouvert à celle-ci la voie pour une large participation dans les sphères politiques et administratives et nous avons réalisé de précieux acquis dans ce domaine.

Au cours des derniers mois, la lutte contre les séquelles de l'esclavage a figuré parmi nos principales priorités. C'est ainsi que nous avons édicté une loi incriminant les pratiques nuisibles aux intérêts supérieurs de notre société et que nous avons pris les dispositions garantissant le retour, dans la dignité, de nos citoyens réfugiés.

Il est de bonne augure que la joie que nous procurons, aujourd'hui, la commémoration de cet important anniversaire, coïncide avec le parachèvement du dispositif préliminaire du programme du retour des réfugiés.

En effet, les journées de concertation et de sensibilisation organisées la semaine dernière ont abouti à un large consensus national sur l'ensemble des dispositions à même d'assurer le retour de nos compatriotes dans la dignité et leur insertion effective ainsi qu'aux voies de règlement du dossier du passif humanitaire dans des conditions de justice, d'équité, de pardon et de tolérance, conformément aux valeurs que dicte notre sainte religion.

A ce propos, je voudrais réaffirmer notre détermination à éviter la discorde et la division ainsi que les facteurs qui peuvent les entraîner. De même, je voudrais réitérer notre volonté de promouvoir l'esprit de fraternité et de cohésion et de barrer la route à tout ce qui est de nature à porter atteinte à l'unité nationale ou à attenter aux intérêts suprêmes de la Nation, nous inspirant en cela des préceptes du Saint Coran recommandant l'unité des croyants.

Citoyens, citoyennes,

Comme vous le savez, nous avons pris en charge les affaires publiques dans un contexte peu favorable où nous avons été confrontés à de multiples difficultés dont certaines résultent, soit du cumul de situations antérieures complexes, soit de la conjoncture internationale que nous subissons au même titre que le reste du monde ou de facteurs liés aux aléas naturels.

C'est ainsi que certaines parmi les institutions publiques ont croulé sous le poids d'une dette croissante accompagnée d'une diminution des recettes. Nous avons également été confrontés à des problèmes de manque d'eau dans certaines régions et aux inondations dans certaines autres.

En plus de ces facteurs, notre pays a subi de plein fouet les effets d'un marché international où les denrées de première nécessité ont accusé une hausse dépassant toutes les prévisions au moment où la diminution des recettes publiques générées par le secteur pétrolier a eu des conséquences négatives sur les ressources budgétaires.

Nous avons résolument fait face à tous ces problèmes en engageant les moyens limités dont nous disposons mais avec toute la force de la volonté et le souci constant de servir le citoyen.

Nous sommes parvenus, grâce à Allah, à aplanir de multiples obstacles et à trouver la voie pour surmonter les autres problèmes dont la solution nécessite plus de temps et davantage de moyens. Tout comme, avec l'aide d'Allah, la solidarité de notre peuple et le soutien de nos frères et amis, nous sommes arrivés à prendre en charge les problématiques liées aux conséquences des inondations qui ont frappé certaines régions de notre pays.

Par ailleurs, nous avons fourni d'intenses efforts pour gérer, au mieux, les effets du marché mondial sur notre économie nationale. Ainsi, afin d'améliorer les conditions de vie de nos citoyens, nous avons créé un mécanisme de stabilisation des prix, de lutte contre la spéculation, de mise en oeuvre d'activités génératrices de revenus, d'encouragement à la production agricole, de valorisation des ressources animales et d'allègement du poids de la fiscalité sur les travailleurs.

Parallèlement à la gestion de la présente situation, nous avons toujours tenu compte de la préparation de l'avenir dans nos prises de décision. Aujourd'hui, nous nous apprêtons à présenter un ambitieux programme de développement au Groupe consultatif qui se réunira très prochainement à Paris. Nous avons bon espoir que ce programme rencontre l'agrément de nos partenaires au développement et que son exécution favorise un nouvel essor économique ouvrant les perspectives d'un développement global pour notre pays et créant les conditions propices pour davantage de prospérité au bénéfice de notre peuple. Nous sommes également déterminés à créer un cadre attractif pour l'investissement et à stimuler la productivité.

Citoyens, citoyennes,

Au moment où nous célébrons la fête de notre indépendance nationale, il est de notre devoir d'exprimer notre fierté en raison des acquis que les fils de notre pays, génération après génération, ont réalisés et dont en premier lieu les pionniers qui ont commencé, à partir de rien, l'édification d'un Etat disposant des substrats de la souveraineté et de la dignité.

A ceux parmi eux, qui sont toujours en vie et aux autres qui ont disparu, et à leur tête le leader Feu le Président Moktar Ould Daddah, je réitère aujourd'hui l'expression de notre considération et de notre fidélité.

De même, j'adresse mes remerciements à ceux qui ont dirigé le pays durant la période de transition et particulièrement aux Président et membres du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie et au gouvernement de transition pour le respect des engagements dont ils ont fait preuve et pour leur contribution à l'avènement de la nouvelle ère de démocratie que vit notre pays.

Citoyens, citoyennes,

L'oeuvre que nous avons accomplie au cours des derniers mois est gigantesque comparativement au laps de temps dans lequel elle a été réalisée; mais elle demeure dérisoire par rapport à nos besoins et à nos ambitions.

Nous ne sommes encore qu'au début du chemin et il nous reste encore de nombreuses actions à conduire afin de garantir l'accès à l'eau, à l'alimentation, aux soins et à l'éducation pour l'ensemble des citoyens, afin aussi d'assurer l'édification d'un Etat de droit, d'enraciner les règles de bonne gouvernance et de cultiver les valeurs exemplaires au sein de notre administration et dans tous les autres domaines de la vie nationale.

Nous sommes sincèrement déterminés à oeuvrer inlassablement à la concrétisation de ces aspirations, à l'impulsion d'un essor global et à faire prévaloir les valeurs de l'effort, du sacrifice et de la tolérance qui caractérisent notre peuple musulman imbu des vertus de paix et de modération. C'est ainsi que nous pourrons faire face, de manière efficace, aux dangers de l'extrémisme et du terrorisme qui planent sur notre environnement.

Notre pays entretient aujourd'hui d'excellentes relations avec l'ensemble de ses voisins et jouit d'une bonne renommée au sein de la communauté internationale. Il dispose, par ailleurs, d'importantes potentialités qui augurent de perspectives prometteuses. Pour cette raison, et afin de tirer profit des opportunités ainsi offertes, je vous convie, tous, dans un élan solidaire, à conjuguer vos efforts pour que nous puissions construire l'avenir radieux auquel nous aspirons.
Pareille entreprise, avec l'aide d'Allah, est à notre portée.

WA SALAMOU ALEYKOUM WE RAHMATOU ALLAH".

Traduction de l'AMI

cinquantième anniversaire de la République Islamique de Mauritanie




Vendredi 28 Novembre 2008

La junte convoque pour un lever des couleurs, à l'occasion du 48ème anniversaire de l'Indépendance. C'est banal, l'anniversaire du jour - qu'elle semble ne pas connaître - est le cinquantième de l'option mauritanienne pour le statut d'Etat membre de la Communauté, à l'appel de Moktar Ould Daddah, alors président du Conseil de gouvernement du Territoire d'outre-mer qu'est encore la Mauritanie post-coloniale, et aussitôt ensuite la proclamation de la République Islamique de Mauritanie.
Deux discours du Président le commentent au mieux.
Discours radiodiffusé
prononcé par M° Moktar Ould Daddah,
président du Conseil de Gouvernement de la Mauritanie
le 1er Octobre 1958
(à la suite du referendum du 28 Septembre 1958)



Par son vote massif, la Nation mauritanienne a, sans équivoque possible, manifesté le 28 Septembre son désir de construire son avenir avec l’aide de la France.

Nous avons voté oui parce que la Constitution proposée par le Général de Gaulle comporte d’une part des options dont l’une permet à la Mauritanie d’obtenir la gestion complète de ses propres affaires et reconnaît par ailleurs au peuple mauritanien son droit imprescriptible et sacré à l’indépendance.

En votant oui, nous avons donc opté pour la Communauté des Peuples libres, au sein de laquelle nous jouirons d’ici quatre mois d’une totale autonomie interne dont nous entendons assumer tous les attributs. Il me paraît dès à présent indispensables que les institutions nouvelles soient conçues et mises en place par une Assemblée Territoriale et un Conseil de Gouvernement renouvelés. Je pense que l’actuelle Assemblée Territoriale devra donc, après le vote du budget en Décembre prochain, démissionner pour permettre l’élection d’une nouvelle Assemblée en Janvier. Le Conseil de Gouvernement remettrait sa démission à la réunion de cette Assemblée. Un nouveau Conseil de Gouvernement serait formé qui, avec le concours de l’Assemblée nouvelle opterait pour le statut d’Etat membre de la Communauté et élaborerait la Constitution locale à soumettre au referendum du peuple mauritanien.

Ayant ainsi déterminé sa place au sein de la Communauté et grâce à l’aide que celle-ci nous apportera dans tous les domaines pour continuer et amplifier l’aide que la France métropolitaine nous accordait jusqu’à présent, la Mauritanie pourra préparer dans les meilleures conditions l’accession à son indépendance totale. Ce « stage » de quelques années dans la Communauté nous permettra de parfaire notre structure politique et d’asseoir notre économie sur des bases solides.

Lorsque ces tâches essentielles auront été menées à bien, nous déciderons de notre indépendance sans pour autant rompre les liens qui nous unissent à la France et aux Etats de la Communauté. Grâce à la Constitution que le peuple mauritanien vient d’approuver à une si large majorité, nous sortirons le moment venu de la Communauté des Peuples libres du Titre XII pour conclure avec elle les accords d’association prévus au Titre suivant.

Je suis profondément convaincu que la France et la Communauté parfaitement conscientes des impératifs géographiques, historiques et ethniques de la Mauritanie l’aideront sans réserve à préparer cette indépendance qui nous permettra, entre l’Afrique méditerranéenne et l’Afrique noire, d’affirmer notre personnalité et de devenir cette « Suisse africaine » que nous appelons de tous nos vœux.
Discours prononcé par M° Moktar Ould Daddah,
président du Conseil de Gouvernement de la Mauritanie,
devant l’Assemblée Territoriale,
réunie pour la première fois à Nouakchott,
le 28 Novembre 1958



Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Vous devez tous partager aujourd’hui l’émotion qui m’étreint en cet instant historique où votre Assemblée erst appelée par la Constitution à définir la place que la Mauritanie doit occuper désormais au sein de la Communauté franco-africaine.

Il me paraît profondément symbolique qu’une telle décision qui engage l’avenir du peuple mauritanien tout entier, doive intervenir au moment précis où votre Gouvernement et votre Assemblée se trouvent pour la première fois réunis sur le sol de la Patrie dans cette Capitale que je m’engageais solennellement à réaliser dans mon discours d’investiture du 20 Mai 1957 et qui fut pendant dix-huit mois l’objet de nos incessantes préoccupations.

Bravant toutes les difficultés, sans souci de l’inconfort et des complications qu’entra$îne le maintien provisoire de plusieurs ministères et de tous les services à Saint-Louis, le Gouvernement a tenu à ce que l’appareil politique de la Nation s’installe définitivement à Nouakchott pour donner à la Mauritanie les institutions nouvelles que requiert la création de la Communauté franco-africaine.

Il y a tout juste deux mois, nos concitoens approuvaient à la majorité que vous savez la Constitution proposée à leurs suffrages par le Général de Gaulle. Il vous appartient aujourd’hui de dire quel statut est choisi par la Mauritanie parmi les possibilités offertes par l’article 76 de ladite Constitution dont je vous rappelle les termes :
« Les Territoires d’Outre-Mer peuvent garder leur statut au sein de la République.
S’ils en manifestent la volonté par délibération de leur Assemblée Territoriale prise dans le délai prévu au premier alinéa de l’article 91, ils deviennent soit Départements d’Outre-Mer de la République, soit, groupés ou non entre eux, Etats membres de la Communauté. »

Entre ces trois possibilités, votre Gouvernement a choisi sans hésitation aucune et vous propose d’opter aujourd’hui en faveur du statut d’Etat membre de la Communauté qui seul permet d’acquérir l’autonomie interne complète et véritable, réclamée à l’unanimité par le Congrès d’Aleg en considération de la position particulière qu’occupe la Mauritanie au sein de la Communauté franco-africaine et du rôle que lui confèrent sa position géographique, ses traditions ethniques et culturelles.

C’est qu’en effet, l’autonomie interne dont bénéficie un Etat membre de la Communauté est totalement différente de celle accordée aux Territoires d’Outre-Mer par la loi-cadre. Un Territoire d’Outre-Mer fait partie intégrante de la République française : à ce titre, son organisation politique et administrative est déterminée à l’origine, et, si besoin est, modifiée par le Parlement français, après consultation de l’Assemblée Territoriale. C’est dans les limites précises fixées par la loi française que s’exercent les pouvoirs du Gouvernement local, de l’Assemblée Territoriale et que s’organise l’administration locale.

Au contraire, un Etat membre ne fait plus partie intégrante de la République française mais seulement de la Communauté. Il est totalement maître de son organisation interne qui ressort de lois élaborées par le pouvoir exécutif et votées par le pouvoir législatif qu’il s’est donnés dans sa propre Constitution. Il bénéficie donc d’une autonomie complète pour tout ce qui n’est pas compris dans le domaine réservé à la Communauté par l’article 78, c’est-à-dire :
la politique étrangère,
la défense,
la monnaie,
la politique économique et financière commune,
la politique des matières stratégiques,
et sauf accords particuliers
le contrôle de la justice,
l’enseignement supérieur,
l’organisation générale des transports extérieurs et communs et les télécommunications.

Dans tous les autres domaines, l’Etat mauritanien sera donc entièrement libre de promulguer ses propres lois, d’établir ses propres règlements, de promouvoir en un mot l’organisation interne susceptible d’assurer l’épanouissement de sa personnalité particulière.

Enfin, seul le statut d’Etat membre permettra de sauvegarder pour l’avenir le droit imprescriptible et sacré du peuple mauritanien à l’indépendance.

Le choix du Gouvernement est donc fait : celui de votre Assemblée ne saurait faire de doute.

La proclamation de l’Etat mauritanien sera suivie de la rédaction d’un projet de Constitution définissant l’organisation des pouvoirs, la composition et le mode d’élecvtion des représentants du futur pouvoir législatif mauritanien, les domaines respectifs de l’exécutif et du législatif, etc… Il s’agit là d’un gros travail qi requiert la collaboration de tous ceux qui veulent réaliser la nation mauritanienne au sein de la Communauté franco-africaine.

Je suis certain de trouver au sein de votre Assemblée tous les concours qui nous permettront de mener ensemble à bonne fin, cette tâche essentielle.

En ce qui le concerne, le Gouvernement se doit de faire connaître dès à présent aux citoyens de ce pays que les droits nouvellement acquis par l’accession à l’autonomie interne comportent pour eux en contre-partie des devoirs que l’exécutif entend faire respecter par tous.

Sur le plan extérieur tout d’abord, le Gouvernement est pleinement conscient des dangers qui menacent l’Etat mauritanien. Bien que la défense soit de la compétence de la Communauté, il est fermement résolu à coopérer avec les forces de la Communauté et dans toute la mesure de ses moyens à la défense de la Patrie contre les entreprises menées de l’extérieur et par ailleurs à réprimer toutes les actions subversives tentées à l’intérieur de l’Etat, par les étrangers ou les nationaux mauritaniens ainsi que toute propagande effectuée en faveur d’un Etat étranger.

Mieux que quiconque les membres de votre Assemblée savent les efforts que j’ai déployés dès mon investiture pour réaliser au sein du Gouvernement et à l’intérieur du pays l’unanimité mauritanienne. Vous savez de quelle manière mes efforts ont été récompensés. Fort de l’approbation de l’immense majorité de nos concitoyens, j’avertis solennellement ceux qui seraient tentés de trahir la Patrie mauritanienne qu’ils seront impitoyablement châtiés ou rejetés hors des frontières de notre Etat.

Sur le plan intérieur ensuite, la création et le développement de l’Etat mauritanien nécessitent l’union de tous les efforts sous l’impulsion d’une autorité gouvernementale accrue. Les discussions tribales, les oppositions raciales seront énergiquement réprimées parce qu’elles sont de nature à affaiblir le nouvel Etat, voire même à compromettre son existence. Elles doivent faire place, bénévolement ou par la contrainte, au sentiment d’appartenance à une Patrie commune où toutes les races, toutes les catégories sociales jouiront des mêmes droits et des mêmes devoirs, où la place de chacun sera déterminée par ses seuls mérites et les services qu’il est susceptible de rendre. Cela doi signifier la fin du régime de facilité, la fin des prébendes et des faveurs indûment accordées. Dans l’organisation de l’Etat mauritanien, un rôle essentiel devra être tenu par les fonctionnaires, métropolitains ou africains, personnel de commandement, techniciens, personnel d’exécution qui tous dépendront directement et uniquement du Gouvernement.

J’entends et je veillerai à ce qu’ils accomplissent toutes les tâches qui leur sont confiées avec conscience, efficacité et patriotisme. Tous ceux qui ne comprendraient pas que la Nation requiert d’eux un travail accru seront sanctionnés ou licenciés. Je suis certain cependant que l’immense majorité des fonctionnaires conscients de la situation privilégiée dont elle bénéficie par rapport au reste de la Nation, apportera au Gouvernement sa collaboration totale et enthousiaste, indispensable à la vie et à la prospérité de notre pays.

Mes chers collègues, je ne veux pas retarder plus longtemps l’instant solennel et émouvant où va naître, par vos soins, l’Etat mauritanien. Dans les semaines à venir, nous déterminerons ensemble la structure institutionnelle qu’il convient de lui donner. Ensuite, c’est du peuple mauritanien, tout entier, de son patriotisme, de sa discipline que dépendront en définitive e développement et la prospérité de l’Etat.

Responsable des destinées du pays, le Gouvernement est, pour sa part, résolu à renforcer par tous les moyens la conscience nationale pour que vive et s’épanouisse la Mauritanie nouvelle.

mercredi 26 novembre 2008

fédérations internationales des syndicats - condamnation du putsch et de la junte


CONSEIL GENERAL DE LA CSI-Afrique
Nairobi/Kenya, du 30 au 31 octobre 2008



RESOLUTION SPECIALE SUR LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE
EN MAURITANIE


- Vu que les travailleurs de Mauritanie sont confrontés à une dégradation constante des conditions de travail et de vie et qu’on assiste de plus en plus à des dénis de leurs droits, ce qui concourt à l’accentuation de la pauvreté et de la misère ;

- Reconnaissant qu’ un des principaux défis des travailleurs reste l’application du code du travail après son adoption à l’unanimité après de longues années de négociations entre les partenaires sociaux dans le but de consolider le dialogue social à tous les niveaux ;

- Notant que la crise politique née du coup d’Etat du 6 août 2008 perdure toujours et que le Président de la République Sidi Ould Cheich Abdallahi démocratiquement élu et son Premier ministre sont toujours assignés à résidence et que l’incertitude est toujours de mise dans le pays ;

- Solulignant qu’au nom de la démocratie, des actions pour le retour du gouvernement démocratiquement élu s’organisent chaque jour mais que le régime militaire campe toujours sur ses positions ;

- Vu que le régime militaire et ses soutiens politiques minimisent sans en mesurer les conséquences le risque de sanctions qui pèsent sur la Mauritanie et en particulier les travailleurs ;

- Considérant que les auteurs du putsch refusent l’expression de toute opinion contraire à la leur et tentent de faire comprendre aux partenaires étrangers que l’unanimité est faite autour du coup d’Etat et que les points de vue du public sont une simple rhétorique en décalage avec la réalité du terrain ;

- Rappelant que les centrales syndicales les plus représentatives, à savoir l’UTM , la CLTM et la CGTM, ont refusé le nouvel ordre putschiste et que les manifestations organisées les 9 et 10 octobre ont été violemment réprimées ;

Le Conseil Général de la CSI-Afrique tenu à Nairobi du 30 au 31 octobre 2008, après analyse de la situation et conformément aux valeurs et prinicipes de l’Union Africaine ( UA ), réitère sa condamnation du coup d’Etat militaire du 6 août 2008, et exige le retour à la légalité constitutionnelle par le rétablisement dans ses fonctions du Président démocratiquement élu.

information documentaire - consultation interorganisations internationales . Addis Abeba . 10 novembre 2008



c'est cette réunion qui a ouvert la série de consultations dont celle du 21 novembre - texte déjà donné ci-dessous.




REUNION CONSULTATIVE SUR LA SITUATION EN MAURITANIE

ADDIS ABEBA, LE 10 NOVEMBRE 2008,

COMMUNIQUE

1. A l’initiative du Président de la Commission de l’Union africaine (UA), M.
Jean Ping, une réunion consultative sur la situation en Mauritanie a eu lieu à
Addis Abéba, au siège de l’UA, le 10 novembre 2008. Cette réunion, qui fait
suite à la consultation tenue le 4 septembre 2008 et à la 151ème réunion du
Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, qui a eu lieu à New York le 22
septembre 2008, ainsi qu’au lancement du dialogue prévu par l’article 96 de
l’Accord de partenariat de Cotonou, a, outre l’UA, regroupé les organisations
suivantes : Ligue des Etats arabes, Nations unies, Organisation de la
Conférence islamique (OCI), Organisation internationale de la Francophonie
(OIF) et Union européenne (UE).

2. La consultation a permis de procéder à un échange d’informations, de
vues et d’analyses sur l’évolution de la situation en Mauritanie depuis
septembre dernier. Elle a également permis de faire le point des efforts
déployés depuis la réunion consultative du 4 septembre 2008 en vue de
restaurer l’ordre constitutionnel dans ce pays après le coup d’Etat du 6 août
2008, ainsi que de tous les contacts entre les différentes organisations
concernées avec les parties prenantes mauritaniennes, notamment le
communiqué du Conseil ministériel de la Ligue arabe du 8 septembre 2008 ; les
conclusions du Sommet de l’OIF tenu à Québec du 17 au 19 octobre 2008, qui
font suite aux délibérations du Conseil permanent de la Francophonie du 26
août 2008 ; la consultation entre l’UE et la Mauritanie dans le cadre de l’article
96 de l’Accord de partenariat de Cotonou, qui a eu lieu à Paris le 20 octobre
2008 ; les contacts entre le Secrétariat général de la Ligue des Etats arabes et
des représentants des autorités issues du coup d’Etat au Caire, le 9 novembre
2008 ; et les propositions de sortie de crise avancées par les autorités issues
du coup d’Etat.

3. Sur la base de tous ces développements et après examen des
propositions de sortie de crise susmentionnées, les participants ont réitéré la
disposition de leurs organisations respectives à aider les acteurs mauritaniens,
dans le cadre d’un dialogue constructif, à trouver une solution consensuelle à la
crise que connaît la Mauritanie dans le cadre de la Constitution du pays. Dans
le même temps ils ont réitéré la détermination de leurs organisations
respectives à tout faire pour contribuer à hâter le retour à l’ordre constitutionnel.
Ils ont noté que, dans son communiqué du 22 septembre 2008, le CPS de l’UA
avait mis en garde les auteurs du coup d’état et leurs soutiens civils contre les
risques de sanctions et d’isolement au cas ou ils ne répondraient pas aux
demandes de la communauté internationale, indiquant, dans ce contexte, que
le dirigeant de ces autorités assume une responsabilité particulière à cet égard.

4. Les participants sont convenus de la nécessité pour toutes les
organisations concernées de travailler étroitement ensemble, pour continuer à
envoyer des signaux concordants et mobiliser un appui encore plus soutenu
aux efforts en cours de la Communauté internationale pour promouvoir une
sortie de crise conforme à la Constitution mauritanienne et aux engagements
internationaux de la Mauritanie.

5. Les participants ont réitéré leur appel pressant aux autorités issues du
coup d’Etat pour qu’elles coopèrent pleinement avec l’UA et les autres
organisations régionales et internationales concernées en vue de la recherche
d’une solution politique consensuelle à la crise actuelle, basée sur la libération
inconditionnelle du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et sur sa contribution
inhérente à son statut de Président légitimement élu à la définition de la sortie
de crise, l’implication de tous les acteurs concernés, le respect de la
Constitution mauritanienne et de la légalité internationale. A cet égard, ils ont
pris acte de l’échéance de la consultation entre l’UE et la Mauritanie prévue le
20 de ce mois, comme devant constituer une occasion irremplaçable pour les
autorités issues du coup d’Etat de marquer leur engagement dans un
processus de sortie de crise conforme aux éléments clés ci-dessus et
susceptible de recueillir l’appui de la communauté internationale.

6. Dans cet esprit, les participants sont convenus de se réunir à Addis
Abéba le 21 novembre 2008, dans le contexte de la rencontre ministérielle des
Troïkas de l’UA et de l’UE, pour examiner la situation en fonction des résultats
de cette consultation et arrêter les recommandations à soumettre à leurs
organisations respectives pour leur permettre de décider de la marche à suivre
sur la base de leurs instruments pertinents respectifs, notamment à la lumière
du paragraphe 3 ci-dessus.

7. A l’issue de la réunion consultative, les participants ont eu une rencontre
avec les membres permanents et les membres africains du Conseil de sécurité
des Nations unies, avec lesquels ils ont eu un échange approfondi sur la
situation. Les membres du Conseil de sécurité représentés ont réaffirmé leur
plein appui aux efforts de l’UA et des organisations partenaires, et souligné leur
disposition à examiner à nouveau la situation à la lumière de l’évolution des
efforts visant à régler la crise et à restaurer l’ordre constitutionnel en Mauritanie.
Ils se sont associés aux termes du présent communiqué.


Addis Abéba, le 10 novembre 2008

mardi 25 novembre 2008

information documentaire - dépêches Agence France Presse



dépêches des huit derniers jours - ordre disparate



UE-Mauritanie-armée-coup-France
Mauritanie: pas forcément de décision de l'UE cette semaine

STRASBOURG (France), 17 nov 2008 (AFP) - L'Union européenne ne prendra pas forcément de décision cette semaine concernant l'avenir de ses relations avec la Mauritanie, malgré un ultimatum d'un mois donné à Nouakchott qui se termine jeudi, a indiqué lundi la présidence française de l'UE.
"On s'était donné une première période d'observation d'un mois, mais officiellement, d'après l'article 96 de l'Accord de Cotonou (qui régit les relations entre l'UE et les pays du groupe Afrique, Caraïbes, Pacifique, dit ACP), le délai est plus long", a indiqué à l'AFP le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet, dont le pays préside l'UE.
Le 20 octobre, l'UE avait donné un mois à la Mauritanie pour présenter des propositions en vue d'un retour à l'ordre constitutionnel, faute de quoi elle déclencherait un processus de sanctions.
Mais interrogé pour savoir s'il y aurait forcément une décision cette semaine, M. Joyandet a répondu "non", "le premier mois n'était pas un délai officiel".
"Les conclusions à laquelle on arrive, c'est qu'il n'y a pas vraiment de changement à la situation en Mauritanie et qu'on devra envisager la suite à donner au dialogue de Cotonou dans les moments qui arrivent", a-t-il néanmoins indiqué, après une rencontre sur le sujet dimanche avec le président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping.
Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, en résidence surveillée à Nouakchott depuis le coup d'Etat du 6 août en Mauritanie, a certes été transféré en octobre dans son village natal de Lemden, à 190 km de la capitale, mais "il n'est semble-t-il pas encore en capacité d'être totalement libre", a noté M. Joyandet.
"C'est un premier signe mais il faut aller plus loin", a-t-il ajouté.
Les sanctions européennes pourraient principalement prendre la forme d'une suspension des relations diplomatiques et de l'aide au développement, hors aide humanitaire.
Ce n'est pas la première fois que la Mauritanie serait soumise à ces sanctions. Après le coup d'Etat du 3 août 2005, qui avait renversé le régime du président Maaouiya Ould Taya, l'UE avait en effet en partie gelé son aide au développement, jusqu'à mai 2006.
Au total, environ la moitié seulement des 117 millions d'euros d'aide au développement prévus sur la période 2002-2007 avait été versée.
abd/ylf/ai eaf


Mauritanie-politique-coup-armée-justice
Mauritanie: le front anti-putsch dénonce des arrestations politiques


NOUAKCHOTT, 16 nov 2008 (AFP)
- Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), opposé au putsch du 6 août, a dénoncé dimanche des "arrestations sélectives" ciblant ses militants dans le cadre de l'enquête portant notamment sur la faillite d'Air Mauritanie.
"Nous dénonçons cette vague d'arrestations qui est très sélective et qui est dirigée contre des responsables et des militants du FNDD dont le Premier ministre (Yahya Ould Ahmed El Waghf), des ministres et hauts cadres" du Front anti-putsch, a déclaré Saleck Ould Sidi Mahmoud, du parti Tawassoul (islamiste) qui assure la présidence du FNDD.
Selon lui, "une véritable hystérie affecte les putschistes qui ont engagé depuis jeudi une chasse à la sorcière et des opérations de règlements de comptes contre les membres du FNDD".
Parmi les personnes arrêtées figurent outre le Premier ministre renversé, plusieurs autres personnalités dont un ancien ministre et un conseiller du président destitué Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui ont tous dirigé la compagnie aérienne ces dernières années.
Un homme d'affaires, Abdallahi Ould Moctar, le plus important actionnaire de l'entreprise (35%) qui assurait la présidence du conseil d'administration d'Air Mauritanie a été également arrêté.
Des parents des personnalités arrêtées se sont regroupées dimanche devant leur lieu de détention pour réclamer leur libération et ont été dispersés par la police qui a fait usage de lacrymogènes, a annoncé le responsable du front. Le FNDD a d'autre part exigé le retour à l'ordre constitutionnel après le transfert jeudi du président déchu dans son village natal et la possibilité pour ses amis politiques de communiquer avec lui.
"Nous exigeons d'abord sa libération totale, son retour au pouvoir, le retour des militaires dans leurs casernes et l'annulation de toutes les décisions prises par les putschistes avant d'envisager une discussion autour de la sortie de crise possible", a notamment affirmé le responsable du FNDD.
M Ould Cheikh Abdallahi a affirmé après son transfert qu'il se considérait toujours comme président de la République.
hos/cpy/sba

Mauritanie-justice-fraude
Arrestation d'un ancien président d'Air Mauritanie


NOUAKCHOTT, 15 nov 2008 (AFP)
- Un ancien président du Conseil d'administration de la compagnie Air Mauritanie, Abdallahi Ould Moctar, a été arrêté dans le cadre d'une enquête sur des détournements qui ont conduit à la faillite de la société, a-t-on appris samedi de source sécuritaire.
M. Ould Moctar qui dirige une des plus grandes entreprises financières et commerciales du pays, "Ets MAOA", majoritaire parmi les partenaires privés mauritaniens d'Air Mauritanie, a présidé le conseil d'administration de la compagnie de 2000 à 2008, date de sa mise en liquidation.
Son arrestation, vendredi soir, intervient après celle jeudi de Yahya Ould Ahmed Waghef, Premier ministre du gouvernement renversé par le coup d'Etat militaire du 6 août.
M. Ould Ahmed Waghf avait été conduit à Nouakchott depuis Moudjeria (500 km à l'est de Nouakchott) où il se trouvait en résidence surveillée.
Il a été arrêté avec cinq autres personnes qui ont dirigé la compagnie et qui sont accusées par la justice d'avoir participé d'une "manière volontaire et programmée" à sa faillite. M. Ould Ahmed El Waghf a dirigé la compagnie aérienne en 2004-2005.
En plus de cette affaire d'Air Mauritanie, l'enquête ouverte jeudi par le parquet concerne également l'achat par le commissariat à la sécurité alimentaire de produits alimentaires périmés dans le cadre d'un plan d'urgence engagé en 2007-2008 sous l'autorité de M. Ould Ahmed Waghf.
hos/cpy/jhd

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Mauritanie: le tourisme plombé par la menace terroriste (PAPIER D'ANGLE)
Par Hademine Ould SADI


NOUAKCHOTT, 15 nov 2008 (AFP)
- Les dunes de Mauritanie ne voient plus passer que de rares touristes: le nombre de visiteurs a chuté de 60% en un an, depuis les premières attaques de la mouvance d'Al-Qaïda de la fin 2007 qui ont durablement terni l'image du pays.
Selon les statistiques du ministère du tourisme, le nombre de visiteurs est passé de 72.502 pour la saison 2006-7 (octobre à avril) à quelque 29.000 pour la saison 2007-8, soit un plongeon de 60%. La majorité des touristes sont des Français venus faire du trekking dans le désert du Sahara.
Pour renverser cette tendance, la directrice du Tourisme, Cissé Mint Boyda, annonce avoir "lancé une contre-attaque" pour sauver ce secteur qui faisait encore travailler 45.000 personnes en 2007 et rapportait 31 millions d'euros (1% du PIB) au pays.
Cette riposte "se fera à travers des voyages de presse, des témoignages de nos amis, nous ferons même du porte-à-porte en France et en Europe pour nous expliquer, réhabiliter l'image du pays qui reste et demeurera une destination sûre", assure à l'AFP Mme Mint Boyda.
"Nous ne sommes pas plus menacés que d'autre pays du Maghreb notamment. Au contraire, les mesures sécuritaires prises par le gouvernement sont suffisamment rassurantes", argumente Mint Boyda.
Dans la région de l'Adrar, région touristique par excellence, les auberges tournent à 20% de leurs capacités, les personnels sont réduits d'autant, selon les professionnels du secteur.
"Chinguitty est mort, Atar et Ouadane également, la zone est gravement sinistrée", se plaint Mme Sylvie Lansier, aubergiste française établie à Chinguitty.
Selon elle, au lieu de 40 à 60 touristes pour la première semaine de novembre, "nous avons seulement 4 personnes, c'est une catastrophe et les espoirs d'une relance sont quasiment nuls pour le moment, car le pays est victime d'une mauvaise campagne mensongère".
L'assassinat le jour de Noël 2007 par des Mauritaniens appartenant à la mouvance d'Al-Qaïda de quatre touristes français à Aleg (centre-sud) et le meurtre quelques jours plus tard de trois militaires non loin d'Atar, capitale du tourisme mauritanien, ont effrayé les touristes.
La France avaient alors "vivement" déconseillé à ses ressortissants de se rendre en Mauritanie et le célèbre rallye Paris-Dakar 2008 avait été annulé à la dernière minute pour des raisons de sécurité. Des vols charters au départ de la France sur Atar furent également suspendus.
"Nous subissons une surmédiatisation nocive et injuste orchestrée contre la +destination Mauritanie+ par certaines sphères et des opérateurs que nous continuons pourtant à compter parmi nos amis", assure la directrice du Tourisme.
Une allusion directe au tour opérateur français Point Afrique (PA) qui a suspendu, début octobre, tous ses vols vers Atar.
Son président Maurice Freund a invoqué "l'insécurité" après "l'acte barbare de Tourine" (attaque revendiquée par Al-Qaïda qui avait tué en septembre 11 soldats et leur guide) et "la nouvelle incertitude politique à la suite du coup d'Etat" du 6 août".
"L'Adrar est un fort naturel, un veritable rempart contre toute infiltration terroriste, il suffit de fermer deux passages dans le nord -ce qui est fait par l'armée- pour le rendre inaccessible", répond Mohamed Elmoustapha Cheibani, gérant de circuits touristiques à Atar.
Pour lui, "contrairement à ce que prétendent certains (comme Point Afrique) aucune menace ne pèse sur Atar et les coups d'Etat en Mauritanie n'ont jamais eu de conséquences sur le tourisme dans le pays, à l'image des putschs de 2003 et 2005 notamment".
hos/cpy/sba

France-Mauritanie-armée-coup-UE
Mauritanie: l'UE va "tirer les conséquences" de l'attitude de la junte (Paris)

PARIS, 14 nov 2008 (AFP)
- L'Union européenne devra "tirer les conséquences" de l'attitude de la junte en Mauritanie, car le transfert du président élu de ce pays dans son village natal "ne vaut pas retour à l'ordre constitutionnel", a déclaré vendredi le ministère des Affaires étrangères.
"Le retour du président élu dans son village natal ne vaut pas retour à l'ordre constitutionnel, d'autant plus que ce que l'on comprend, c'est que le président élu et légitime de Mauritanie semble être toujours sous résidence surveillée", a déclaré le porte-parole du ministère, Eric Chevallier.
Le 20 octobre, l'UE avait donné un mois à la Mauritanie pour mettre en oeuvre le retour à l'ordre constitutionnel, menaçant d'un gel de la coopération hormis les aides humanitaires.
"Nous rappelons à la junte mauritanienne qu'il reste cinq-six jours avant le 20 novembre, et que ce n'est vraiment pas le signe qui nous fait penser que cela va dans le sens qui a été très clairement souhaité par l'Union européenne", a ajouté M. Chevallier, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
"Cette attitude de la junte va, malheureusement, si on continue sur cette pente, conduire à ce que l'Union européenne soit conduite à en tirer les conséquences, ce que nous déplorons", a ajouté le porte-parole.
L'UE a réclamé "la libération du président, la libération du Premier ministre légitime, le retour à l'ordre constitutionnel, et l'organisation notamment d'élections dans un temps rapproché et de façon structurée, organisée et transparente", a rappelé M. Chevallier.
L'évolution de la situation en Mauritanie "ressemble très peu à cela", a-t-il souligné.
Sidi Ould Cheikh Abdallahi, en résidence surveillée à Nouakchott depuis le coup d'Etat du 6 août en Mauritanie, a été transféré jeudi dans son village natal de Lemden, à 190 km de la capitale, la junte affirmant qu'il s'était engagé au préalable à "quitter la politique", ce qu'il a démenti.

lpt/cls/sh

Mauritanie-politique-coup-armée
Mauritanie: le président renversé dément s'être engagé auprès de la junte


NOUAKCHOTT, 13 nov 2008 (AFP)
- Le président renversé le 6 août par un coup d'Etat militaire en Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a démenti jeudi soir avoir pris des engagements auprès de la junte au pouvoir sur son retrait de la politique, comme annoncé par le ministre de la Communication.
"Je n'ai pris aucun engagement vis à vis de ces gens (les militaires au pouvoir), je n'ai rencontré personne parmi eux depuis le putsch et ceux qui m'ont vu pour m'annoncer mon transfert à Lemden (son village natal) m'ont tout simplement annoncé que je ne pourrais pas quitter le village", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
"Je leur ai répondu que pour moi ce transfert à Lemden ne change en rien ma situation parce que je reste un président en résidence surveillée", a-t-il encore ajouté depuis Lemden.
Sidi Ould Cheikh Abdallahi, qui était en résidence surveillée à Nouakchott depuis le coup d'Etat, a été transféré jeudi dans son village natal, à 190 km de la capitale.
Le ministre de la Communication Mohamed Ould Meine a affirmé quelques heures après son transfert que le président renversé jouissait "totalement de sa liberté" et qu'il avait "pris l'engagement de quitter la politique avant sa remise en liberté".
M. Ould Cheikh Abdallahi s'exprimait jeudi au terme d'une première entrevue avec les dirigeants du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, coordination de partis opposés au putsch) qui lui ont rendu visite jeudi après-midi et se sont longuement entretenus avec lui sur "la situation du pays et ses conséquences dans l'immédiat".
"Nous allons examiner profondément cette situation et par la suite je réfléchirai à la position à prendre", a-t-il dit en réponse à une question qui lui demandait dans quelle mesure il serait prêt à favoriser une sortie de crise.
Parlant au nom des dirigeants du Front, Jemil Ould Mansour, président de Tawassoul (islamiste), a affirmé que le transfert du président déchu "ne change en rien la position" du Front anti-putsch et que "la bataille pour le retour à l'ordre constitutionnel va continuer".
hos/cpy/ayv


Mauritanie-politique-coup-armée
Mauritanie: le président renversé prêt quitter la politique, selon la junte


NOUAKCHOTT, 13 nov 2008 (AFP)
- Le président renversé par le coup d'Etat militaire du 6 août en Mauritanie Sidi Ould Cheikh Abdallahi s'est engagé à quitter la politique, a affirmé jeudi le ministre mauritanien de la Communication, Mohamed Ould Meine.
"L'ancien président a pris l'engagement de quitter la politique avant sa remise en liberté, je lui conseille de respecter cet engagement, de faire valoir ses droits comme président à la retraite, suivant en cela feu le président Moktar Ould Daddah (1960-1978)", a lancé le ministre.
Il s'exprimait lors d'une conférence de presse quelques heures après le transfèrement du président déchu d'une villa de la capitale à son village natal, où il reste en résidence surveillée.
"Je considère que je suis le président légitime de la Mauritanie même si je continue d'être privé de liberté", a affirmé jeudi M. Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays.
Contredisant ces déclarations, le ministre a affirmé que "l'ancien président (jouissait) totalement de sa liberté" et que les autorités l'avaient "élargi en raison de son âge, en conformité avec les traditions africaines et des valeurs islamiques".
"Il n'est plus président, il doit le savoir, mais personne ne peut l'empêcher de rêver", a-t-il ajouté.
Concernant un rôle possible que le président déchu pourrait jouer dans la sortie de crise, le ministre de la Communication a laissé entendre qu'il aurait l'opportunité, "comme tous les citoyens", de donner son avis dans le cadre des Etats généraux de la démocratie "dont la préparation est à un stade avancé". "Il a échoué comme président, a perdu la confiance du peuple et ceux qui le soutiennent aujourd'hui le savent et doivent laisser l'homme vivre tranquillement sa vie et non le pousser autrement par calcul politique", a-t-il affirmé.
L'Union européenne a donné jusqu'au 20 novembre à la junte pour libérer le président Ould Cheikh Abdallahi et restaurer "l'ordre constitutionnel", faute de quoi elle déclenchera un processus de sanctions.
hos/cpy/dla


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Mauritanie: le président renversé se considère comme seul "légitime"


NOUAKCHOTT, 13 nov 2008 (AFP)
- Le président renversé par un coup d'Etat militaire le 6 août en Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, transféré jeudi dans son village natal où il est en résidence surveillée, se considère toujours comme le seul chef d'Etat "légitime".
"Je considère que je suis le président légitime de la Mauritanie même si je continue d'être privé de liberté" a-t-il déclaré d'un entretien téléphonique depuis son village natal avec la chaîne panarabe Al Jazeera.
Il s'agit du premier entretien accordé à la presse depuis son renversement par une junte.
M. Ould Cheikh Abdallahi qui se trouvait en résidence surveillée à Nouakchott depuis le coup d'Etat du 6 août a été transféré jeudi dans son village natal de Lemden, à 250 km (bien 250) au sud-est de Nouakchott.
Il a affirmé qu'il pouvait "recevoir des visiteurs, parler à la presse" mais qu'il n'était pas autorisé par le régime militaire à quitter les limites de son village natal, où il reste donc assigné à résidence.
Concernant la portée du "geste" fait par les putschistes, le président déchu a refusé de le considérer comme comme pouvant entrer dans le cadre "d'un assouplissement en faveur d'une solution de la crise".
"Je constate que je suis là, dans mon village natal, mais en tant que président légitime, je considère que ma liberté demeure restreinte et que je suis empêché d'exercer mes fonctions", a-t-il estimé.
Des responsables du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), opposé au putsch du 6 août en Mauritanie, se sont déplacés jeudi pour rencontrer le président déchu et doivent tenir une conférence de presse en fin d'après-midi.
L'Union européenne a donné jusqu'au 20 novembre à la Mauritanie pour libérer le président Ould Cheikh Abdallahi et restaurer "l'ordre constitutionnel", faute de quoi elle déclenchera un processus de sanctions.
hos/cpy/dla



Mauritanie-politique-coup-armée
Mauritanie: le chef de la junte fixe une "ligne rouge" au président déchu


NOUAKCHOTT, 24 nov 2008 (AFP)
- Le chef de la junte au pouvoir en Mauritanie depuis le coup d'Etat du 6 août, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a estimé que le président renversé pouvait tout faire, sauf franchir "la ligne rouge", c'est-à-dire déstabiliser le pays.
Le président déchu Sidi Ould Cheik Abdallahi "peut tout se permettre, agir en président virtuel de la Mauritanie, se proclamer même roi, mais il y a une ligne rouge qu'il ne doit pas dépasser, celle de la stabilité de la Mauritanie", a-t-il averti, en réponse à des questions de journalistes.
Il s'exprimait dimanche soir au terme d'une "visite de prises de contacts" à Rosso (sud). Ses propos ont été diffusés lundi par la radio nationale.
Selon lui, le Haut conseil d'Etat (junte) "ne se sent aucunement offusqué" par les déclarations de "l'ancien président rêvant d'être encore président". "Il ne sera jamais inquiété" pour ces propos, a encore ajouté le général Abdel Aziz.
Dans un entretien publié lundi par le quotidien français La Croix, le président déchu rejette une nouvelle fois "toute recherche de solution qui porterait en elle l'acceptation de fait et la légitimation du coup d'État".
Mais "moi-même, je ne veux pas m'opposer par la force. Je n'en ai pas le pouvoir, ni les armes. Je ne ferai rien pour créer des troubles à Nouakchott. C'est dans le domaine du droit, de la légalité, que je me bats", a-t-il souligné.
hos/cpy/jhd


Mauritanie-Palestiniens-Gaza-PO-Israël
Mauritanie: des centaines d'étudiants contre le blocus de Gaza


NOUAKCHOTT, 24 nov 2008 (AFP)
- Plusieurs centaines d'étudiants de l'université de Nouakchott ont manifesté lundi pour protester contre le blocus de la bande de Gaza par Israël et ont réclamé une intervention du monde arabe pour en assurer l'approvisionnement, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Non au blocus imposé par l'ennemi sioniste contre nos frères de Gaza, non au silence coupable des Arabes", ont scandé les manifestants qui se sont arrêtés devant les locaux de l'Assemblée nationale, où ils ont été dispersés par la police.
Les manifestants ont appelé les pays arabes à "ouvrir les frontières" avec Gaza et à assurer son approvisionnement en produits manquants, notamment les produits alimentaires, hydrocarbures, électricité, médicaments et équipements sanitaires.
Israël a renforcé le 5 novembre le blocus imposé à Gaza depuis la prise de pouvoir par les islamistes du Hamas en juin 2007, en fermant tous les points de passage du territoire.
Cette fermeture a eu lieu en réponse à la reprise des tirs de roquettes et d'obus de mortier vers le sud d'Israël, à la suite d'une opération de l'armée israélienne.
Les manifestants ont également exigé du régime militaire au pouvoir depuis le putsch du 6 août de "rompre les relations diplomatiques honteuses avec l'ennemi sioniste", établies sous la présidence de Maaouiya Ould Taya en 1999.
hos/cpy/dla


Mauritanie-coup-armée-UE-UA
Mauritanie: la solution ne viendra pas de l'UE ou l'UA (chef de la junte)


NOUAKCHOTT, 23 nov 2008 (AFP)
- Le chef de la junte en Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé dimanche que la solution à la crise ne viendrait "pas de l'Union africaine (UA) ou de l'Union européenne (UE)", qui ont décidé d'envoyer une mission dans ce pays, mais des Mauritaniens.
"La solution à cette crise, qui est d'ailleurs très simple, ne viendra que des Mauritaniens eux-mêmes, pas de l'UA ou de l'UE", a déclaré le général lors d'un meeting à Rosso (sud).
Le chef de la junte a convié tous ses compatriotes à se retrouver "dans quelques semaines" dans le cadre des "états généraux de la démocratie" devant conduire au retour à l'ordre constitutionnel dans ce pays.
Il les a appelés à "réfléchir sur l'avenir de leur démocratie, afin d'éviter de tomber dans la dictature comme sous Sidi Ould Cheikh Abdallahi", le président renversé par la junte le 6 août et actuellement en résidence surveillée dans son village natal de Lemden à 250 km de la capitale.
"Le pays est le vôtre, la solution sera la vôtre, nous devons ensemble nous organiser pour discuter et organiser des élections présidentielles qui relèvent de la seule responsabilité du peuple mauritanien", a-t-il lancé.
Le général a enfin accusé de "mensonges" ses détracteurs à l'étranger et de "corruption" ses adversaires mauritaniens.
La communauté internationale exige de la junte un retour à l'ordre constitutionnel et la libération totale du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi élu en 2007.
Réunie vendredi autour de l'UA à Addis Abeba, elle a décidé de donner une nouvelle chance à la négociation en Mauritanie en envoyant une "mission de haut niveau sur place" avant de lancer éventuellement un processus de sanctions. Cette mission sera conduite par l'UA, avec les représentants de l'ONU, l'UE, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et la Ligue arabe.
L'UE avait jeudi brandi une nouvelle fois la menace de "mesures appropriées" contre la junte, à laquelle elle avait initialement donné jusqu'au 20 novembre pour rétablir l'"ordre constitutionnel".
hos/sb/dp


Mauritanie-terrorisme-justice-procès
Mauritanie: 3 jeunes condamnés à 10 ans ferme pour appartenance à Al-Qaïda


NOUAKCHOTT, 23 nov 2008 (AFP)
- Trois jeunes Mauritaniens ont été condamnés dimanche à une peine de 10 ans de prison ferme pour leur appartenance à la Branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Baqmi), par un tribunal de Nouakchott, a appris l'AFP de source judiciaire.
Abdallahi Ould Elmoctar, Hekim Ould Mohamed M'Barek et Ahmed Ould Hadi avaient été arrêtés mi-2008 au Mali puis transférés en Mauritanie avant d'être inculpés pour "appartenance à une organisation terroriste" et écroués.
Selon la police, ils faisaient partie d'un groupe de la Baqmi (ex-Groupe salafiste de prédication et de combat, GSPC algérien) qui opérait dans le nord du Mali.
Une quatrième personne, Teyeb Ould Saleck connu de la police par son nom de guerre "Souheib", a été condamnée à 5 ans de prison ferme par la chambre criminelle du tribunal de Nouakchott pour "recrutement de combattants et financement d'activités terroristes". Il purge déjà à Nouakchott une première peine de 3 ans de prison ferme pour ses liens avec un groupe terroriste.
Le chef de la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat du 6 août en Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, avait en octobre appelé l'armée à "une plus grande vigilance" face au risque d'attentats.
Le 14 septembre, une attaque attribuée à Al-Qaïda avait visé une patrouille de l'armée à Tourine (extrême nord). Les corps de 11 soldats et de leur guide, "décapités" selon une source sécuritaire, avaient ensuite été retrouvés.
hos/sb/dp


Mauritanie-économie-agriculture
Cent millions de dollars d'une organisation agricole arabe à la Mauritanie


NOUAKCHOTT, 22 nov 2008 (AFP)
- Le gouvernement mauritanien issu du putsch du 6 août 2008 a signé samedi avec l'Organisation arabe pour l'investissement et le développement agricole (OAIDA) un accord portant sur 100 millions de dollars d'investissement dans l'agriculture en Mauritanie.
L'accord signé par le ministre de l'économie et des finances Ahmed Ould Tah et le directeur de l'organisation, Abdel Karim Mohamed Alamiry, concernera notamment deux grands projets de production laitière dans le sud-est du pays, riche en ressources animales.
Les investissements seront également destinés à la production de viande bovine, de volaille et de poisson, en plus de petites usines de traitements d'huiles végétales et de la fourniture d'intrants et de machines agricoles.
Le président de l'OAIDA, reçu samedi par le président du Haut conseil d'Etat (junte au pouvoir), le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, a par ailleurs annoncé la création en Mauritanie d'un fonds agricole.
L'OAIDA dispose d'une rizière pilote en Mauritanie, dans la région du Fleuve Sénégal, et d'un ensemble d'engins agricoles dont elle loue les services aux agriculteurs mauritaniens.
hos/sb/dla


Mauritanie-transport-aviation-Asecna
La Mauritanie recouvre la gestion de son espace aérien


NOUAKCHOTT, 22 nov 2008 (AFP)
- La Mauritanie assurera désormais la "gestion souveraine" de la circulation aérienne sur son territoire, assurée jusqu'ici par l'Agence de Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique (Asecna) à partir de Dakar, a annoncé samedi le gouvernement.
"Dorénavant, et pour la première fois de son histoire, notre pays gère son espace aérien. Ce service, désormais assuré à partir d'un centre de localisation à Nouakchott, s'effectuait auparavent par le Centre Asecna de Dakar", a affirmé l'agence mauritanienne d'information Ami citant un communiqué du gouvernement.
L'Asecna avait lancé en mai 2001 des travaux de construction d'un centre de contrôle aérien à Nouakchott qui devait prendre en charge la gestion de l'espace mauritanien pour un montant de 320 millions d'ouguiyas (un million d'euros).
Le projet portait sur "la réorganisation de la fourniture des services de la circulation aérienne en Mauritanie" et comportait la construction des infrastructures et l'installation des équipements permettant les liaisons entre Nouakchott et plusieurs villes du pays.
hos/sb/jhd


UA-Mauritanie-UE-ONU-coup-armée,PREV
Mauritanie: la communauté internationale privilégie le débat aux sanctions (ACTUALISATION, PAPIER GENERAL)
Par Emmanuel GOUJON
=(PHOTO)=


ADDIS ABEBA, 21 nov 2008 (AFP)
- La communauté internationale réunie vendredi autour de l'Union Africaine (UA) à Addis Abeba, a décidé de donner une nouvelle chance à la négociation en Mauritanie en envoyant une "mission de haut niveau sur place" avant de lancer éventuellement un processus de sanctions.
"La réunion a confirmé l'attachement de la communauté internationale au retour à l'ordre constitutionnel et son unité sur cette prise de position", a déclaré le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.
Une prochaine réunion de ce groupe doit se tenir le 12 décembre à Bruxelles, précédée de l'envoi "d'une mission de haut niveau à Nouakchott conduite par l'UA, avec les représentants des cinq autres organisations", à savoir l'ONU, l'Union européenne (UE), l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et la Ligue arabe, a-t-il ajouté.
"Les participants ont aussi souligné que des mesures le moment venu (...) seraient proposés (...) aussi bien à l'UA (...) qu'à l'ONU, pour laquelle la saisine du Conseil de sécurité a été évoquée", a-t-il indiqué sans prononcer le mot de sanctions.
Cette réunion faisait suite à celle de l'UE jeudi, qui avait brandi une nouvelle fois la menace de "mesures appropriées" contre la junte mauritanienne, à laquelle elle avait donné jusqu'au 20 novembre pour rétablir l'"ordre constitutionnel" après le coup d'Etat du 6 août.
Nouakchott rejette ces pressions et demande la "poursuite des discussions".
Selon M. Lamamra, "il n'y a pas de précipitation vers la rupture du dialogue. Il n'y a pas à analyser la situation en terme d'avancée ou de recul, mais une manifestation simplement de bonne volonté de la communauté internationale".
"Le mandat de cette mission est de s'entretenir avec le président (déposé) Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ainsi qu'avec le général chef de la junte, pour les engager à envisager une sortie de crise", a poursuivit M. Lamamra.
La rencontre s'était ouverte en début d'après-midi au siège de l'UA à Addis Abeba, en présence du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, au titre de la présidence française de l'UE.
M. Kouchner a évoqué des sanctions individuelles, comme des interdictions de voyage. "Comment pourrions nous viser le peuple mauritanien déjà si pauvre?", a-t-il relevé.
"Un petit progrès a été fait (à Nouakchott): permettre au président élu de se retrouver dans son village, de recevoir des visites. On va voir comment pourrait s'établir une entente nationale suffisante pour qu'une solution soit trouvée qui pourrait soit passer par des élections, soit par le statu quo ante et le retour du président chez lui, exerçant légitimement ses droits", a-t-il expliqué.
On ne "peut pas accepter que des coups d'Etat déstabilisent l'Afrique. L'UE et l'UA sont là-dessus en plein accord. Il faut maintenant qu'une solution pacifique soit apportée", a encore expliqué le chef de la diplomatie française.
La communauté internationale exige de la junte un retour à l'ordre constitutionnel et la libération totale du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi élu en 2007.
"Nous faisons état de l'impasse, de l'obligation de la commission de préparer des mesures appropriées notamment individuelles qui seront proposées aux instances pour décision", a expliqué de son côté Koen Vervaeke, ambassadeur de l'UE auprès de l'UA, soulignant rester ouvert "à toute proposition" de Nouakchott".
Signe du refus de la junte de transiger, l'ex-Premier ministre mauritanien Yahya Ould Ahmed Waghf, également renversé par le coup d'Etat du 6 août, a été inculpé et écroué jeudi soir avec quatre autres prévenus, accusé notamment d'avoir manigancé la faillite" d'Air Mauritanie, selon une source judiciaire.
eg/dla



Mauritanie-justice-politique-coup-transports-aviation,2ELEAD
Air Mauritanie: le Premier ministre renversé par le putsch inculpé et écroué
ATTENTION - ajoute autre chef d'inculpation
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NOUAKCHOTT, 21 nov 2008 (AFP)
- Le Premier ministre mauritanien Yahya Ould Ahmed Waghf, renversé par le coup d'Etat du 6 août, a été inculpé et écroué jeudi soir avec quatre autres prévenus "accusés d'avoir manigancé la faillite" d'Air Mauritanie, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
"Le juge d'instruction a suivi les demandes du procureur de la République et a envoyé en prison les cinq personnes (mises en cause dans cette affaire), dont Yahya Ould Ahmed Waghf et l'homme d'affaires Abdallahi Ould Moctar", a déclaré cette source judiciaire.
M. Ould Ahmed Waghf avait dirigé, entre 2004 et 2006, la compagnie aérienne nationale" actuellement en liquidation judiciaire et M. Ould Moctar avait présidé le conseil d'administration de la compagnie entre 2002 et 2006.
Au total, 10 personnes avaient été déférées jeudi devant le parquet dans le cadre de ce dossier. Cinq ont été libérées et leur dossier classé sans suite.
Selon la même source judiciaire, M. Ould Ahmed Waghf a également été inculpé dans une autre affaire, concernant l'achat de produits alimentaires "avariés" dans le cadre d'un programme d'urgence mis en place lorsqu'il était à la tête du gouvernement.
Le Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghf avait d'abord été arrêté le 6 août, en même temps que le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, lors du coup d'Etat militaire. Libéré le 11 août, il avait de nouveau été interpellé le 21 août alors qu'il se rendait à un meeting anti-putsch, avant d'être placé en résidence surveillée à Moudjeria (500 km de Nouakchott).
Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), coalition de partis dénonçant le putsch, avait accusé lundi le nouveau pouvoir militaire de procéder, à travers l'enquête du parquet, à des "arrestations sélectives" ciblant ses militants.
Par ailleurs, un autre ancien directeur de la compagnie et un second homme d'affaires font l'objet de mandat d'arrêt international, toujours selon cette source.
Dans l'autre affaire, Mme Hawa Djibril, commissaire adjointe à la securité alimentaire, a également été inculpée et écrouée, en même temps que M. Ould Ahmed Waghf et deux autres prévenus.
hos/lbx/mrb/dla



Afrique-UA-France-Mauritanie-RDCongo-Somalie,PREV
Mauritanie: sanctions individuelles possibles, selon Kouchner (TROIS QUESTIONS)
=(PHOTO)=


ADDIS ABEBA, 21 nov 2008 (AFP)
- Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré vendredi dans un entretien accordé à l'AFP que l'ordre constitutionnel devait revenir en Mauritanie, évoquant la possibilité de "sanctions individuelles".

Q: La situation en Mauritanie après le coup d'Etat du 6 août semble bloquée. L'Union Européenne (UE) et l'Union Africaine (UA) vont-elles décider de sanctions contre la junte?
R: "Ce qu'il faut en Mauritanie, c'est retourner à l'ordre constitutionnel et ne pas accepter que des coups d'Etat déstabilisent l'Afrique. L'UE et l'UA sont là-dessus en plein accord. Il faut maintenant qu'une solution pacifique soit apportée.
Un petit progrès a été fait: permettre au président élu (NDLR: Sidi Ould Cheikh Abdallahi) de se retrouver dans son village, de recevoir des visites. On va voir comment pourrait s'établir une entente nationale suffisante pour qu'une solution soit trouvée qui pourrait soit passer par des élections, soit par le statu quo ante et le retour du président chez lui exerçant légitimement ses droits. Tout cela le plus rapidement possible parce que pendant ce temps-là, la situation du pays n'est pas bonne.
L'ONU et l'UE doivent décider s'il y aura des sanctions ou non. Moi je n'en suis pas un grand partisan et je ne pense pas que le peuple mauritanien puisse les supporter, lui qui est déjà extrêmement pauvre. Mais des sanctions individuelles seront sans doute envisagées voire adoptées".

Q: Le Conseil de sécurité de l'ONU vient d'accepter un renfort de 3.000 hommes pour la force de paix en République démocratique du Congo (RDC), notamment à la suite de la crise au Nord-Kivu (est). Y aura-t-il des soldats français parmi ces renforts?
R: "C'est au président de la République de décider s'il y aura des soldats français dans les renforts à la Monuc. Mais je ne pense pas que la proximité du Rwanda soit propice aux forces françaises avant que les rapports de confiance et diplomatiques soient rétablis entre le Rwanda et la France.
Il y aura d'autres forces européennes et nous pouvons participer à une sécurisation de zone dans le cadre de l'aide humanitaire par exemple autour de Béni, plus au nord de Goma. Ce qui compte c'est de protéger les gens".

Q: Vous vous apprêtez au niveau européen à lancer l'opération navale Atalante contre la piraterie au large de la Somalie. Ne craignez-vous pas que cela soit sans effets dans la mesure où rien n'est fait pour améliorer la situation de la Somalie à terre?
R: "Ca fait longtemps que nous essayons de régler (le problème de la Somalie), mais le problème sur la terre somalienne n'est pas du tout traité. La piraterie devient un problème pour les Somaliens eux-mêmes, puisque les bateaux qui étaient attaqués au début étaient ceux du PAM, que nous avons essayé de protéger.
De toute façon, il faut protéger les bateaux de commerce qui naviguent dans cette zone (...) La piraterie en haute mer est une tradition très ancienne, mais le droit maritime international, également très vieux, doit être respecté.

Propos recueillis par Emmanuel GOUJON.

eg/fal/jms



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Mauritanie: le président déchu prêt à dialoguer "une fois le putsch mis en échec"

NOUAKCHOTT, 20 nov 2008 (AFP) -
Le président mauritanien renversé le 6 août par les militaires, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a déclaré jeudi qu'il serait prêt à discuter de "l'avenir des institutions du pays", "une fois le putsch mis en échec", dans un discours diffusé par la chaîne de télévision Al-Arabiya.
"Une fois le putsch mis en échec, je serai ouvert à tout dialogue ou réflexion portant sur l'avenir des institutions du pays, dans le cadre de la Constitution et des lois de la République, dans un climat de tolérance et de pardon, au service de la cohésion et de l'unité de la Nation", a-t-il dit à la chaîne satellitaire panarabe Al-Arabiya.
Le président "Sidi" avait choisi d'adresser ce discours à la Nation à travers cette chaîne, n'ayant pas accès à la télévision nationale mauritanienne, selon ses collaborateurs.
Dans le camp des anti-putsch, le président de l'Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, a proposé en octobre "une sortie de crise" qui passerait par "le retour au pouvoir" du président "pour une période déterminée, suffisante pour l'organisation d'une élection présidentielle" à laquelle il ne participerait pas.
M. Ould Cheikh Abdallahi a souligné qu'il demeurait, "comme il l'avait toujours été, le président de tous les Mauritaniens".
Il a affirmé avoir besoin du "concours" et de "l'adhésion" de ses concitoyens pour que, "sans heurts et sans violence, mais loin des compromissions et des solutions qui ne règlent rien quant au fond, soit rétabli l'ordre constitutionnel par la mise en échec du coup d'Etat du 6 août".
Il a accusé le meneur du coup - l'ancien chef de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz - d'avoir "ignoré l'honneur du service (militaire) et le devoir d'obéissance". Il a également reproché aux putschistes d'avoir "érigé l'intimidation et la corruption en style de gouvernement" et de chercher à "conduire le pays vers le chaos".
En tant que "chef suprême des armées", il a toutefois renouvelé sa confiance aux forces armées dont il a loué "les valeurs républicaines".
Remerciant la communauté internationale pour sa condamnation du putsch, le président déchu s'exprimait à l'expiration de l'ultimatum posé par l'Union Européenne, qui avait donné jusqu'à jeudi à la junte pour faire des propositions en vue du retour à l'ordre constitutionnel, sous peine de sanctions.
Le président "Sidi", après avoir été enfermé dans une villa à Nouakchott, a été transféré la semaine dernière dans son village natal, à 250 km (bien 250) de la capitale, où il reste en résidence surveillée.
hos/lbx/amc



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Mauritanie: marches pour la démocratie mercredi du front anti-putsch


NOUAKCHOTT, 18 nov 2008 (AFP)
- Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), opposé au putsch du 6 août en Mauritanie, organise mercredi une "journée de la démocratie" à la veille de l'ultimatum de l'Union européenne pour un retour à l'"ordre constitutionnel", a indiqué mardi le Front.
"Nous allons organiser des marches et des rassemblements sur toute l'étendue du territoire national, nous voulons nous faire entendre à l'approche de cette échéance", a affirmé Mohamed Lemine Ould Biya, porte-parole du Front.
Dans le même temps, les ambassadeurs de l'UE en Mauritanie ont entamé lundi, par une rencontre avec le chef de la junte le général Mohamed Ould Abdel Aziz, une série de contacts avec les différents protagonistes de la crise, selon des sources diplomatiques françaises.
A ce titre, les ambassadeurs (de France, d'Allemagne, d'Espagne et de l'UE) ont également tenu lundi soir une réunion avec le chef de file de l'opposition démocratique, Ahmed Ould Daddah.
Ils se sont ensuite rendus mardi à Lemden (250 km de Nouakchott) où ils ont eu également des entretiens avec le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, assigné à résidence dans son village natal.
"Après l'échec de la réunion du 20 octobre (entre la junte et l'UE), nous essayons de voir quels sont les éléments nouveaux qui permettent d'ouvrir des perspectives pour en rendre comptes à nos dirigeants", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur de France Michel Vandepoorter au terme de ces entretiens.
"Nous n'avons aucune proposition de sortie de crise à proposer" a-t-il encore affirmé, indiquant que les ambassadeurs doivent encore rencontrer mercredi les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale.
A propos de leur rencontre avec le président renversé, le diplomate français a affirmé qu'ils ont pu "recueillir son avis sur la situation du moment" et souhaiter pour lui la possibilité de "recouvrer son entière liberté le plus rapidement possible".
L'Union européenne ne prendra pas forcément de décision cette semaine concernant l'avenir de ses relations avec la Mauritanie, malgré un ultimatum d'un mois donné à Nouakchott qui se termine jeudi, a indiqué de son côté lundi la présidence française de l'UE.
hos/cpy/jch