mardi 25 novembre 2008

information documentaire - discours à Rosso 24 novembre & réunion à Addis-Abeba 21 novembre 2008



les passages soulignés le sont par OK


Mauritanie/Présidence/Conférence
Le Chef de l'Etat: "Nous ne sommes pas concernés par les activités et les déclarations de l'ancien président ni par celles de ce qui est appelé le Front tant qu'il n'y a pas atteinte à la sécurité"

Nouakchott, 24 nov (AMI) - Le général Mohamed ould Abdel Aziz, président du Haut Conseil d'Etat chef de l'Etat a affirmé la détermination des autorités publiques d'oeuvrer au développement de la ville de Rosso en tant que vitrine du pays et d'ouvrir de nouvelles perspectives à ces habitants dans le domaine de la formation professionnelle, du développement de la production agricole et de la lutte contre la pauvreté.Le chef de l'Etat qui parlait au cours d'une conférence de presse qu'il a tenue hier soir à Rosso a dit, dans ses reponses aux journalistes: " Nous ne sommes pas concernés par les activités et les déclarations de l'ancien président ni par celles de ce qui est appelé le Front tant qu'il n'y a pas d'atteinte à la sécurité, et là c'est une ligne rouge, et l'ancien président peut imaginer ce qu'il veut".
Voici l'introduction faite par le chef de l'Etat à cette conférence de presse et ses reponses aux journalistes:Comme vous le savez, nous sommes venus ici pour effectuer une visite à la wilaya du Trarza et à la ville de Rosso. Nous avons pu visiter certains lieux comme l'hôpital régional et un quartier précaire de la ville ainsi que la station de recherches agricoles relevant de l'instance arabe de développement et d'investissement agricoles, le centre d'accueil des citoyens mauritaniens revenant du Sénégal connu sous le nom de "centre du lycée de Rosso" et d'autres lieux. Dans le cadre de cette visite, nous avons aussi eu des rencontres avec les députés, les sénateurs et les maires dans la wilaya du Trarza. Je voudrais à cette occasions écouter les questions des journalistes pour y repondre.
En reponse à une question relative aux candidatures à la présidence et à une autre portant sur la reforme de la presse et à la solution du problème de Tintane, le chef de l'Etat a précisé que la candidature des officiers dont certains sont membres du Haut Conseil d'Etat n'est pas posée actuellement. Cette question parmi d'autres relatives aux problèmes de la démocratie dans le pays, nous oeuvrons pour les trancher à travers les Etats généraux de la démocratie. Elles seront discutées par le peuple mauritanien, dans ses diverses composantes, ses représentants, ses personnalités traditionnelles et religieuses dans les différentes wilayas. Le Haut Conseil d'Etat est tenu moralement, sans y être contraint naturellement, d'exécuter ce qui sera issu de ces Etats généraux en tant que volonté exprimée par le peuple mauritanien, qu'il s'agisse de l'organisation d'élection dans un délai d'une semaine, par exemple ou une année et quelle que soit la conception relative à l'habilité à la candidature à la présidence ou à l'interdiction pour les militaires ou d'autres parmi ceux qui ont déjà géré les affaires du pays et qui s'y sont mal pris, de se présenter, tous doivent faire preuve d'équité dans ce sens, comme c'est le cas aussi pour l'institution militaire qui tiendra compte de la volonté du peuple mauritanien.Je voudrai réaffirmer ici que la question dépend en premier et dernier ressort du peuple et le rôle de l'armée se limite à vous servir et à garantir la sécurité du pays dans cette étape".
A propos des expulsés, le chef de l'Etat a affirmé que " ceux qui étaient réfugiés au Sénégal ont été autorisés à revenir en Mauritanie sans pour autant changer la situation dans laquelle ils se trouvaient. On peut même dire que leurs conditions ont empiré après leur retour, en ce sens qu'ils ne disposent pas du minimum nécessaire à la vie dans les centres d'accueil, ce que leur patrie ne doit pas accepter pour eux. Ceux-ci doivent eux-mêmes contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie et l'Etat doit lui aussi collaborer avec eux et avec le peuple pour que tous vivent dans des conditions acceptables garantissant une vie digne à tous en tant que frères et citoyens, et c'est ce auquel nous nous attelons.En ce qui concerne Tintane, je m'emploie à trouver une solution à son problème. Même avant le 6 août, j'ai entrepris des auspices dans ce sens. Après le changement directement, nous nous sommes attelés à matérialiser cette solution et le problème était retardé uniquement par les cadres, l'administration mauritanienne, la lenteur des procédures administratives, la manipulation et la perte de temps.Nous sommes actuellement en train d'examiner un plan à ce sujet élaboré il y a une semaine et qui sera exécuté inchaallah dans la première dizaine du mois de décembre prochain.
En tout cas, nous accordons une grande importance à ce problème que nous n'oublions pas et à la solution duquel nous nous attelons et nous considérons que le report de ce problème était l'une des erreurs de l'ancien gouvernement.En ce qui concerne la presse, le chef de l'Etat a indiqué que c'est "un problème semblable à celui des partis et des organisations de la société civile et les traiter de manière à exclure certains ne fait que les compliquer. Des instructions seront données au ministère chargé de la communication pour trouver une solution à ce sujet dans la limite des lois".
Dans sa réponse à une question se rapportant au statut de l'ancien président, le Chef de l'Etat a dit que "les mauritaniens connaissent tous l'ancien président et connaissent la manière et les moyens qui l'ont fait parvenir à la place où on l'appelait président. Et lorqu'il est parvenu à cette place, vous connaissez ce qu'il a entrepris et la façon avec laquelle il dirigeait les affaires ou plutôt la manière avec laquelle le groupe qui se servait de lui conduisait le pays à la ruine. Le bilan définitif est du fait de ceux-ci et non de son fait à lui. Ainsi, après son élection d'une façon que tout le monde peut considérer comme démocratique, et moi je suis persuadé que vous n'êtes pas comme l'Union Africaine ou l'Union Européenne, mais des citoyens mauritaniens qui ont participé à ces échéances et ont accompagné tout ce qui s'était passé.
Et lorqu'il est parvenu à la Présidence avec la majorité qu'il a trouvée devant lui, qui a soutenu son programme, et l'a appuyé, alors, il l'a ignorée pour devenir un instrument entre les mains d'autres ne le connaissant pas et qui n'ont pas bougé le petit doigt pour le faire parvenir au pouvoir, ce qui a conduit cette majorité à recourir, de manière démocratique, à créer des problèmes à l'ancien président ce qu'ils sont fondés à faire démocratiquement et moralement après que l'ancien président eût ignoré cette majorité. C'est dans ce cadre qu'une motion de censure a été présentée contre le gouvernement à laquelle le président s'est opposée recourant à un jeu consistant à demander à son Premier ministre de démissionner pour lui renouveler par la suite son mandat à la fin de la session parlementaire et nommer les mêmes personnes et vous connaissez que comporte ce gouvernement de symboles de la gabegie. Ce qui a conduit la majorité à agir et par voie de conséquence notre soutien à cette action, c'est notre conscience que le pays, dans les conditions de l'agissement de l'ancien président, va à la ruine. Et notre espoir derrière cette intervention était de voir le président reviser ses positions et retourner au processus normal qui sert les intérêts du pays.
La responsabilité de la gabegie en Mauritanie est du fait de certains individus et de certains groupes connus. Le coup d'Etat de 2005 a oeuvré pour la réforme et pour changer cette situation. La période de transition a été marquée par l'opposition de ces gens là aux réformes et vous connaissez ce qui s'est produit et la période de la transition s'est achevée par l'élection du Président avec lequel nous avons oeuvré pour consacrer les réformes auxquelles se son trouvés opposés les éléments de la situation que j'ai décrite plus haut car il n'est pas concevable que l'on retourne au point de départ, c'est à dire que le Président nous fasse retourner à la situation d'avant le 3 août. Nous ne l'accepterons pas. Nous n'avons pas oeuvré dans le cadre du coup d'Etat pour éluder ce problème. Il s'est agi surtout d'essayer de règler ce problème de manière démocratique nous fondant en cela sur une majorité parlementaire qui a oeuvré de manière démocratique soit à corriger le processus soit à faire démettre le Président de manière constitutionnelle.
Le Président déchu y a fait face par le l'achat des consciences moyennant des millions et nous disposons de dossiers qui le prouvent, des signatures de l'ancien Président sur des documents au nom de certains députés et sénateurs. Aussi un groupe resta -t- il avec lui et lui-même sait personnellement que j'ai mis la main sur le dossier en question. C'est ainsi que les fonds de l'Etat ont été orientés pour l'achat des consciences et la destruction de la démocratie au lieu de les consacrer aux projets qui se répercutent sur la vie des citoyens. Lorsque l'ancien Président a échoué politiquement, il s'est évertué à répercuter son échec vers les forces armées et de sécurité et nous avons appris les mesures prises par lui dans ce sens avant le changement. Aussi a -t- il contacté des officiers qu'il a nommés et qui ont refusé de participer au désordre qu'il allait provoquer dans le pays nous informant de ses intentions et refusant des responsabilités en contradiction avec les intérêts du pays. De toute façon, il appartient à l'ancien président d'imaginer ce qu'il veut, président ou roi nous n'avons rien contre, cela ne nous concerne pas, il peut se déplacer comme il veut dans le lieu où il se trouve pour peu que cela n'ait pas d'incidence sur la sécurité. C'est là une ligne rouge qu'il ne doit pas dépasser, ni lui, ni personne d'autre. Nous n'avons aucune objection contre le fait qu'il soit un président virtuel sans attenter à la sécurité du pays ce qui n'est toléré à personne.
C'est lui- même qui a été à l'origine de la situation qui a conduit au changement et c'est lui-même qui s'est mis dans sa situation post changement et c'est nous qui l'avons sorti de cette situation vers le lieu où il se trouve aujourd'hui et avec le temps, s'il revise ses positions, nous pouvons le faire parvenir à une autre étape. Les coups d'Etat que le pays a connus avant 2005 - qui a eu lieu de l'intérieur du palais et qui a été maîtrisé - ont été causés par la gabegie et les pratiques des auteurs de la gabegie et de la dictature. Le Haut Conseil d'Etat ne veut pas soutenir les auteurs de la gabegie car il est convaincu qu'ils ne servent pas les intérêts du peuple ni de l'Etat. Je pense à cet égard que les dossiers de la gabegie ne connaissent pas de frontières et il n'y sera pas fait obstacle et personne ne se dressera contre. Nous nous engageons, pour notre part, à respecter la justice dans le prononcé des jugements contre les criminels qui ont dilapidé les richesses du pays et ses potentialités".
Le Chef de l'Etat a indiqué au sujet des états généraux de la démocratie, nous ne sommes pas très pressés. L'organisation de ces forums aura lieu. Nous invitons tout le monde aussi bien ceux qui soutiennent le changement que les autres pour y prendre part et défendre leurs points de vue dans un espace libre et ouvert permettant à tous de s'écouter les uns les autres sans exclure qui que ce soit". Il a dit: "nous sommes persuadés de l'importance que revêt le règlement de nos problèmes au niveau intérieur et dans la concertation. Nous sommes les mieux placés pour connaitre la nature de nos problèmes et les solutions qui leur sont adaptées et qui servent l'intérêt général. Et c'est précisément ce que nous avons dit au Président de la commission de l'Union Africaine et nous l'avons informé du fait que la Mauritanie est un pays sûr et qu'il n'y a pas de problèmes et que ce qui s'y est prduit est une affaire intérieure que les mauritaniens eux-mêmes vont dépasser et ils sont prêts à négocier avec tous les citoyens, acteurs, partis politiques, société civile et élus afin de transcender la situation actuelle et que nous n'allons pas accepter le diktat de l'étranger".






Réunion consultative sur la situation en Mauritanie
Addis Abéba, 21 novembre 2008

COMMUNIQUE
1. Comme convenu lors de la réunion consultative sur la situation en
Mauritanie organisée à Addis Abéba le 10 novembre 2008, une autre réunion
consultative sur la situation en Mauritanie s’est tenue à Addis Abéba, le 21
novembre 2008, à l’initiative du Président de la Commission de l’Union africaine
(UA), S.E.M. Jean Ping, en marge de la rencontre des Troïkas de l’Union
européenne (UE) et de l’UA. Cette réunion a regroupé les organisations
suivantes : Ligue des Etats arabes, Nations unies, Organisation de la Conférence
islamique (OCI), Organisation internationale de la Francophonie (OIF), UE et UA.
La réunion s’est déroulée en présence de S.E. M. Jean Ping et de S.E.M. Bernard
Kouchner, Ministre des Affaires étrangères et européennes de la France,
Président du Conseil de l’UE.

2. Les participants ont constaté qu’après le communiqué conjoint publié à
l’issue de la réunion consultative du 10 novembre 2008 et marquant la nécessité
de nouvelles propositions de la part des autorités issues du coup d’Etat pour
permettre le retour à l’ordre constitutionnel, celles-ci n’ont fait parvenir ni à l’UA ni
à l’UE aucun élément nouveau par rapport au document soumis à l’UA le 4
novembre 2008, et cette réponse a été jugée insuffisante par la communauté
internationale.
3. Les participants ont rappelé le communiqué du 10 novembre 2008, en
particulier les éléments pour le règlement de la crise mauritanienne qui y sont
contenus: libération inconditionnelle du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh
Abdallahi, sa contribution en sa qualité de Président à la recherche d’une solution,
la participation de toutes les parties prenantes et le plein respect de la
Constitution. Dans ce cadre, cette approche pourrait conduire à la tenue
d’élections présidentielles libres et régulières, comme élément d’une solution
globale, pacifique et démocratique à la crise, qui soit acceptable pour le peuple
mauritanien et jouisse de l’appui de la communauté internationale.
4 Les participants ont apporté leur appui au communiqué du Conseil de paix
et de sécurité (CPS) de l’UA du 11 novembre 2008 et ont encouragé l’UA, si les
efforts actuels échouent, à inclure parmi les mesures concrètes à prendre, sur
proposition de la Commission de l’UA, la possibilité d’une saisine du Conseil de
sécurité de l’ONU, parallèlement aux procédures des instances compétentes de
l’UE.
5. Les participants ont exprimé l’intention de leurs organisations respectives à
tirer les conclusions de l’impasse actuelle et à prendre, le moment venu, les
mesures appropriées, notamment des mesures individuelles, en fonction de leurs
procédures respectives.
6. Les participants ont pris note du transfert du Président Sidi Mohamed Ould
Cheikh Abdallahi dans le village de Lemden où il est maintenant en mesure de
communiquer et de recevoir des visiteurs et du fait qu’il s’exprime en tant que
Président de la République, bien qu’il reste privé des prérogatives de ses hautes
fonctions.
7. Etant donné que le Président peut, à présent, recevoir et parler à des
visiteurs, les participants sont convenus de dépêcher, avant leur prochaine
reunion, une délégation de haut niveau en Mauritanie conduite par l’UA et
comprenant les représentants de la Ligue arabe, des Nations unies, de l’OCI, de
l’OIF et de l’UE. Cette mission a pour mandat de s’entretenir avec le Président Sidi
Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, pour
les engager à envisager une solution consensuelle de sortie de crise comprenant
les éléments clés mentionnés au paragraphe 3 susmentionné.
8. Les participants ont réitéré leur volonté de poursuivre leur étroite
coordination sur ce dossier. A cette fin, ils ont prévu de tenir leur prochaine
réunion à Bruxelles, le 12 décembre 2008.
9. Les participants ont rencontré les membres permanents et les membres
africains du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquels ils ont eu un
échange approfondi sur la situation. Les membres du Conseil de sécurité ont
réaffirmé leur plein appui aux efforts de l’UA et des organisations partenaires, et
ont réitéré leur disposition à examiner à nouveau la situation à la lumière de
l’évolution des efforts visant à régler la crise et à restaurer l’ordre constitutionnel
en Mauritanie. Ils se sont associés aux termes du présent communiqué.
Addis Abéba, le 21 novembre 2008

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