dimanche 18 septembre 2016

les musulmans de France, une population jeune et diverse - enquqête IFOP pour l'Institu Montaigne . Le Monde.fr


LE MONDE | 18.09.2016 à 02h39 • Mis à jour le 18.09.2016 à 14h08 | Par Cécile Chambraud
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La grande mosquée de Lyon.
L’Institut Montaigne (un think tank créé en 2000) publie une enquête pionnière au fort potentiel polémique sur les musulmans de France intitulée : « Un islam français est possible », et dont rend compte Le Journal du dimanche, le 18 septembre. Ce document, rédigé par Hakim El-Karoui, conseiller en stratégie et ancien collaborateur de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, s’appuie sur un gros sondage effectué par l’IFOP auprès de 1 029 personnes de confession (874) ou de culture (155, ayant un parent au moins musulman mais ne se disant pas musulman) musulmane, elles-mêmes extraites d’un échantillon de 15 459 personnes âgées de 15 ans et plus représentatif de la population française.
Ces données fournissent des renseignements précieux sur les musulmans de France, dans un pays où le maniement des statistiques ethniques ou religieuses est très encadré par la loi. Elles frappent par l’ampleur de l’adhésion (28 %) à un islam d’affirmation, critique de la laïcité, d’abord soucieux de la loi religieuse, qualifié de « fondamentaliste » et de « sécessionniste » dans le rapport. Et si la majorité des musulmans ne s’y reconnaissent pas, pas moins de la moitié des 15-25 ans, eux, se rangent dans cette catégorie. Il s’agit donc d’une tendance lourde, qui touche les jeunes de manière puissante, dans un paysage religieux par ailleurs très différencié.
Cette importante enquête (réalisée par téléphone du 13 avril au 23 mai) permet d’évaluer la part des personnes se disant musulmanes à 5,6 % de la population globale et à 1 % celles ne se déclarant pas musulmanes tout en ayant au moins un parent musulman, et qui traduisent un processus de « sortie de la religion ». Cette population est plus jeune que la moyenne, au point que la part des musulmans monte à 10 % chez les 15-25 ans. Elle est française de naissance à 50 %, par acquisition de la nationalité à 24 %.
Les musulmans de confession ont en commun une pratique religieuse plus soutenue que le reste de la population. Même si 30 % ne se rendent jamais à la mosquée, 31 % y vont au moins une fois par semaine. La pratique de la prière est encore plus fréquente : la moitié de ceux qui ne vont dans un lieu de culte que pendant le ramadan observent les cinq prières quotidiennes, ainsi que 45 % de ceux s’y rendant moins souvent.

Marqueurs de l’identité

Deux éléments apparaissent comme de véritables marqueurs de l’identité musulmane, pratiquante ou non, tant ils sont partagés. Il s’agit d’abord de la viande halal, consommée exclusivement par 70 % d’entre eux et occasionnellement par 22 %. L’attachement à cette pratique conduit huit musulmans sur dix à estimer que les enfants devraient pouvoir manger halal à l’école.
L’autre marqueur est le voile. Quelque 65 % des musulmans de confession ou de tradition se disent favorables au voile et 24 % sont favorables au port du voile intégral, les femmes étant un peu plus favorables que les hommes dans l’un et l’autre cas. Cette approbation n’entraîne pas nécessairement une pratique : les deux tiers des femmes disent ne pas porter le voile, tandis que 35 % le portent, ou « toujours » (23 %), ou pas sur le lieu de travail ou d’étude (7 %), ou « rarement » (5 %).
A travers le traitement statistique des réponses, les enquêteurs ont identifié six catégories partageant un même système de valeurs construisant leur rapport au religieux. Ces groupes s’étagent des personnes les plus éloignées de la religion, favorables à la laïcité, ne formulant aucune revendication d’expression religieuse dans la vie quotidienne, à ceux ayant une vision plus engagée, présentant « des traits autoritaires », souvent favorables au port du niqab, à la polygamie, critiquant la laïcité.

Trois groupes identifiés

In fine, soutiennent les auteurs, ces catégories pourraient être résumées en trois groupes. Le premier, représentant 46 % des musulmans de foi ou de culture, regroupe les personnes n’ayant pas ou peu de revendications d’expression religieuse dans le quotidien et plaçant la loi de la République avant la loi religieuse tout en conservant une pratique très supérieure à la moyenne nationale. Le rapport les qualifie de « soit totalement sécularisées, soit en train d’achever leur intégration dans le système de valeurs de la France contemporaine ». Ils sont qualifiés de « majorité silencieuse ».
Le second groupe, représentant un quart de l’effectif, se trouve dans une situation intermédiaire, avec une forte pratique, souvent favorable à l’expression de la religion au travail, mais ayant intégré la laïcité.
Le troisième groupe, ces 28 % cités auparavant, ne considère pas que la foi appartient à la sphère privée, est majoritairement favorable à l’expression de la religion au travail et conteste la laïcité. Le rapport de l’Institut Montaigne est à leur endroit sévère. Il qualifie leur système de valeurs de « clairement opposé aux valeurs de la République », de « sécessionnistes ». « L’islam est un moyen pour eux de s’affirmer en marge de la société », affirme la note.
A travers cette classification, on voit donc se dessiner une double polarité au sein de la population musulmane, dont l’étude souligne qu’elle est étrangère à tout communautarisme. L’une, la plus nombreuse, « s’inscrit dans un système de valeurs et dans une pratique religieuse qui s’insèrent sans heurts dans le corpus républicain », deux tiers de l’échantillon jugeant que la laïcité permet de vivre librement sa religion. L’autre, très présente chez les jeunes générations, fait de la religion un élément structurant de son identité, valorisant les pratiques qu’il lui associe, parfois en opposition avec la loi (niqab, polygamie).
Hakim El-Karoui appelle à combattre cette progression d’une lecture jugée « fondamentaliste » de l’islam en France, notamment parmi les jeunes générations. Il propose des réformes concernant à la fois l’Etat et les musulmans eux-mêmes. Il demande ainsi l’enseignement de l’arabe à l’école (plutôt que dans les mosquées), la réforme des institutions du culte musulman afin de mettre fin à la tutelle des Etats étrangers dont sont originaires les générations d’immigrants, de faire émerger de « nouveaux cadres » nés en France, de favoriser la formulation et la diffusion d’un discours théologique ouvert, de permettre la création d’une faculté de théologie en Alsace-Moselle, à la faveur du concordat.
Le sondage a été conduit auprès de 1 029 personnes de confession ou de culture musulmane (dont 874 se déclarant musulmanes), extraites d’un échantillon de 15 459 métropolitains âgés de 15 ans et plus.

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Vos réactions (179) Réagir
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bobo 18/09/2016 - 22h13
Pas besoins d'enquête ad hoc. Il suffit de voir ce qu'il se passe dans n'importe quel pays musulmans où des élections "libres" se déroulent : les islamistes sont élus haut la main.
 
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PhJ 18/09/2016 - 21h39
28 % pour "préférer" la "loi" islamique, 60 % pour promouvoir l’oppression des femmes (le voile et autres brimades). Il y a de quoi réfléchir. Je veux dire que les autres musulmans doivent réfléchir. Pour les autres,sécularisés depuis longtemps, c'est fait.
 
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Ben 18/09/2016 - 21h49
Si vous aviez lu l'article avec attention, vous auriez noté que ce sont les femmes, plus que les hommes, qui sont favorable au port du voile par les femmes.
 
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Visage libre 18/09/2016 - 21h57
Ben : le fait que les femmes préfèreraient le voile, outre qu'il s'agit d'un sondage, montre seulement l'étendue de l'oppression
 
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PhJ 18/09/2016 - 22h05
@Ben : vous connaissez le syndrome de Stockholm ? (je lis vite, c'est sûr, mais le sens m'est perceptible)
 
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BEREAU FREDERIC 18/09/2016 - 20h54
Ce sondage permet d’évaluer à 5,6 % la part des personnes musulmanes dans la population française, et encore pas tous pratiquants. 50% sont nés en France et s'assimilent progressivement. Mais ce processus de sécularisation, d'assimilation culturelle semble en panne car les plus jeunes se montrent les plus stricts et finalement les moins républicains. Il y a donc un effort à faire pour récupérer ces jeunes qui se posent en musulmans "reconvertis" pour mieux s'opposer à une société en crise.
 
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Jean-Albert Camus 18/09/2016 - 21h11
@bereau-la-vie-en-rose. Mais non, ce sondage n'est pas inquiétant ! Mais oui, les jeunes tentés par l'islam radical et plus si affinités, songent simplement à "s'opposer à une société en crise"... Comme les Jeunes Socialistes et l'UNEF, quoi ! Pas de quoi s'inquiéter...
 
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Ben 18/09/2016 - 21h44
@JAC, il n'est pas étonnant que ces jeunes se réfugient dans une identité commune, étant donné l'ambiance islamophobe en France. Vous feriez probablement de meme à leur place.
 
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Peps72 18/09/2016 - 20h47
J'suis pas un fan des statistiques ethniques, mais ce sondage me parait instructif (peut-être plus que de nombreuses études académiques). Et puis il semble en ligne avec le ressenti intuitif que l'on pouvait avoir sur nos concitoyens de confession musulmane, à savoir qu'une grosse partie (les 46%) s'intègre pépère, sans renier leur religion, mais sans la mettre au milieu de tout non plus, alors qu'en même temps, une autre partie (28% tout de même) n'ont quasiment rien à faire en France...
 
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Mark 18/09/2016 - 20h29
Il nous faut donc être prêt à défendre la laïcité et notre culture par tous les moyens. Ce sondage est terriblement inquiétant.
 

journal de maintenant - dimanche 18 septembre 2016

mardi 13 septembre 2016

en France, des jeunes de plus en plus fidèles à l'Islam --- Le Monde.fr



LE MONDE CULTURE ET IDEES | 01.11.2012 à 14h22 • Mis à jour le 04.11.2012 à 17h34 | Par Frédéric Joignot
 
image: http://s2.lemde.fr/image/2012/11/04/534x267/1785489_3_669d_a-l-institut-europeen-des-sciences-humaines-de_e59d4132254af97a13567ee2f973388b.jpg
A l'Institut Europeen des Sciences Humaines de Saint-Leger-de-Fougeret, le 16 octobre, qui forme des imams.
Les années passent et la France se sécularise. Selon un recoupement d'études récentes, s'ils étaient 80 % à se dire catholiques en 1966, ils ne sont plus que 51 % en 2007. Aujourd'hui, peu pratiquent : à peine 5 % vont régulièrement à la messe, des gens âgés. Si le protestantisme reste stable, revendiqué par 2,1 % des Français, comme la religion juive, 0,6 %, l'athéisme progresse. En 2012, 35 % de la population et 63 % des 18-24 a ns se disent "sans religion".
Pendant ce temps, l'islam, seconde religion de France, a vu le nombre de ses fidèles doubler en France avec 2,1 millions de musulmans "déclarés" (3,2 % de la population) et 800 000 pratiquants, soit un tiers des immigrés venus de pays musulmans et de leurs descendants. Beaucoup sont français. Et les plus pratiquants sont les plus jeunes. Des études de Sciences Po en 2005 et du Pew Research Center en 2006 l'annonçaient. Le rapport de 2011 "Banlieue de la République", du politologue Gilles Kepel, une enquête sur la jeunesse de Clichy-sous-Bois et Montfermeil (deux communes de Seine-Saint-Denis), hauts lieux des émeutes de l'automne 2005, le confirme. "Dans ces banlieues, dit Kepel, le grand récit fondateur de la France moderne selon lequel la nation était toujours capable d'intégrer a été mis à mal. La colère et l'islam se sont développés partout où la République a échoué."
Bien sûr, la Clichy musulmane décrite par Kepel n'est pas toute la banlieue, et des enquêtes nuancent la montée de cette islamisation. La grande majorité de ces jeunes des cités espère réussir en France, s'inscrit sur les listes électorales, surfe sur Internet, baigne dans la culture mondialisée, développe des "sous-cultures" originales. Ils s'intègrent sans se dissoudre. Une étude du Pew Research Center de 2006 remarque que 72 % des Français musulmans ne ressentent pas "un conflit naturel entre le fait de pratiquer l'islam et le fait de vivre dans une société moderne". Cela fait dire aux alarmistes que 28 % voient un conflit entre leur religion et les lois de la République. Ils ajoutent que ce sondage a déjà six ans.
Pour en avoir le coeur net, le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS, a croisé, pour une étude à paraître en 2013, les dernières grandes études sur la pratique de l'islam en France - les enquêtes de l'Institut national des études démographiques, "Trajectoires et origines" et "Mobilité géographique et insertion sociale" ; de l'Institut des sciences sociales du politique ; du WVS (World Values Survey) ; du Centre de recherches politiques de Sciences Po et du ministère de l'intérieur) - dont nous donnons ici les principaux résultats. Il constate que l'"affirmation musulmane" se généralise chez les Français de 18-25 ans issus de l'immigration du Maghreb, du Sahel et de Turquie. Ils respectent à 90 % les prescriptions alimentaires et le ramadan. La présence régulière à la prière atteint 30 % chez les 21-25 ans alors qu'elle est inférieure à 20 % pour les plus de 40 ans. Quant à "l'importance accordée à l'éducation religieuse", comme au mariage religieux, elle augmente chez les 21-25 ans, plus encore chez ceux nés ou arrivés jeunes en France.
D'autres enquêtes confirment que de plus en plus de jeunes musulmans français se démarquent de la pratique discrète et intime de leurs parents. Depuis une dizaine d'années, certains développent un mode de vie "halal" ostensible, associé à des prescriptions morales. Parmi ceux-là, séduite par les salafistes - des piétistes radicaux qui seraient une dizaine de milliers en France d'après le sociologue Samir Amghar, de l'EHESS -, une minorité prône une "rupture islamique rigide" avec l'environnement européen, soupçonné d'aliéner son identité, ainsi que des normes fortes sur les moeurs, la sexualité, le comportement des femmes, le mariage entre musulmans, la virginité et les tenues des filles - sans oublier, selon Gilles Kepel et plusieurs autres, un antisémitisme et un antisionisme affirmés.
Hugues Lagrange résume ces tendances : "La résurgence des pratiques cultuelles et la religiosité augmentent chez les immigrés venus en France avant l'âge de 16 ans et chez les Français descendants d'immigrés, mais pas chez les immigrés arrivés à l'âge adulte."
Ces enquêtes ont surpris. Jusque récemment, nombre de défenseurs de l'intégration et de la laïcité, des républicains, prédisaient que les nouvelles générations s'éloigneraient de l'islam. Or, l'inverse se produit. Cette réalité confirme "l'analyse classique", remarque M. Lagrange, selon laquelle il existe une corrélation entre inégalité, échec scolaire, chômage durable, ségrégation et l'importance accordée à la religion : voir son avenir "terrestre" fermé renforce la croyance et le fait de pratiquer.
Cette corrélation a été confirmée par des enquêtes de sociologie de 2009 menées dans 28 pays, ainsi que par toutes celles qui, en France, depuis trente ans, ont bien décrypté les difficultés et les discriminations que rencontrent les enfants d'immigrés.
Mais ni le chômage ni les inégalités, ajoute Hugues Lagrange, ne suffisent à expliquer pourquoi les jeunes descendants d'immigrés, souvent français, se montrent plus religieux que les immigrés âgés et précarisés. D'autres facteurs jouent. Notamment culturels et interculturels. Ainsi, le fait que "le sentiment de relégation sociale" soit très sensible chez les secondes générations les éloigne de la culture européenne. De ses modes de vie, ses valeurs concernant les moeurs, la place des femmes, de son irréligiosité. Aussi, "les valeurs traditionnelles et familiales des pays d'origine en sont plus prégnantes et pérennes, et les jeunes en ressentent une forte exigence d'affirmer leur identité". Faute de la trouver à l'école ou au travail, ils cherchent cette identité dans leur culture - et dans l'islam.
C'est ce que confirme l'enquête "Trajectoires et origines", de l'Institut national d'études démographiques (INED) : les nouveaux Français "qui vivent dans les "quartiers immigrés" sont sensiblement plus religieux que ceux qui sont dispersés dans des "quartiers mélangés"". Pourquoi ? Faute d'échanges interculturels, constate Lagrange. En plus d'un repli sur la religion, l'isolement réduit les contacts avec la population "majoritaire", ce qui "limite le brassage des manières de vivre et des croyances". De la même façon, l'enquête de l'INED montre que les enfants nés dans des couples mixtes, de plus en plus nombreux, sont moins religieux : "La dissonance du couple, la double culture, va dans le sens d'une moindre islamisation." Lagrange ajoute enfin : "Pour les jeunes ayant réussi leurs études ou vivant loin des cités, l'islam est un islam d'Europe, plus moderniste, marqué par une foi plus personnalisée." Il conclut, en sociologue webérien pour qui culture et données sociales s'entremêlent : "La religiosité est un élément de construction identitaire satisfaisante autant qu'une consolation. Cela suggère de ne pas se focaliser sur les seules perspectives de l'intégration et de l'assimilation et d'envisager les attitudes religieuses des immigrés et descendants d'immigrés comme des constructions culturelles, à la fois morales et politiques, éventuellement oppositionnelles."
Ce n'est pas la première fois qu'Hugues Lagrange met en avant des facteurs culturels pour décrypter la vie des nouveaux arrivants. En 2010, le sociologue s'est fait connaître par un ouvrage au titre intriguant, Le Déni des cultures (Seuil), qui a soulevé une énorme polémique. Il s'agit d'une enquête quantitative, menée pendant sept ans auprès des familles africaines de cinq cohortes d'élèves de 11 à 17 ans des quartiers immigrés de la communauté d'agglomération de Mantes-en-Yvelines, du 18e arrondissement de Paris et de Saint-Herblain, en banlieue nantaise. Lagrange y décrit dans le détail comment les rêves d'intégration des années 1960 ont été bafoués. Il raconte le chômage, l'entassement dans les logements, l'abandon des services publics, l'échec scolaire.
Mais le titre du livre indique que le sociologue aborde un sujet tabou : le lien entre la culture d'origine d'une personne, ses coutumes, sa religion, sa conception de la famille, des femmes, etc. et son parcours en France. Comment ces données jouent-elles dans la scolarisation, la réussite, la délinquance ? Une analyse du livre qui a choqué s'intéresse au nombre significatif d'"inconduites répétées" et d'échecs scolaires constatés parmi les jeunes et les très jeunes (avant 16 ans) originaires du Sahel (Sénégal, Mali, Mauritanie, Sud algérien, Niger). Le fait de vivre dans une famille nombreuse, parfois monoparentale, parfois polygame, où la mère a traditionnellement peu d'emprise sur les garçons, où le père se doit d'aider les siens restés au pays, ne facilite pas la scolarisation, constate Lagrange : le français est moins parlé qu'ailleurs, la concentration à l'étude n'est pas encouragée, le passage du village et ses coutumes à la banlieue joue dans la méconnaissance de l'école - peu d'enfants profitent d'un soutien scolaire et sont préscolarisés -, les phénomènes de bandes et de clans enrôlent les plus jeunes.
Bien sûr, les mentalités changent, il y a des réussites individuelles, ajoute Lagrange, mais on mesure l'importance des traditions sur la scolarisation quand on compare par exemple avec les familles asiatiques : "Plusieurs enquêtes montrent que les jeunes Chinois bénéficient d'habitudes familiales très exigeantes propices à la réussite scolaire, jusque dans les familles les plus modestes de serveurs et de plongeurs."
Lagrange pense qu'une société de migration ne doit pas fermer les yeux sur les traditions culturelles des arrivants. Qu'elles soient acceptées ou réprimées, elles survivent toujours au coeur des sociétés d'accueil. "L'Histoire montre que la proscription des croyances induit un maintien des identités anciennes. Ainsi, dans l'Empire romain après Constantin, les cultes des divinités domestiques se perpétuent longtemps. Les juifs marranes se sont constitués après la terrible répression de l'Inquisition. Et les catholiques d'Ulster témoignent de la force imprimée aux identités minoritaires par l'hostilité, le mépris et la répression..."
Voilà pourquoi, au terme de son enquête, il conclut qu'il faut adapter les politiques d'intégration, propose la scolarisation précoce des enfants sahéliens et de donner du pouvoir aux mères ("empowerment") par diverses mesures : microcrédit, économie solidaire, allocations indirectes. Il recommande aussi une politique d'incitation à la mixité sociale : construire des zones résidentielles avec les enfants d'immigrés "qui ont réussi" à proximité des cités où ils sont nés, reloger des familles dans des quartiers cosmopolites. Il préconise encore d'inciter fiscalement les entreprises à s'installer en banlieue et d'encourager les collectivités à investir dans les associations culturelles et sportives.
Il reprend par ailleurs l'idée d'une "discrimination méritocratique" des enfants des quartiers immigrés, défendue par l'historien et politologue Patrick Weil, et rappelle l'importance de former des imams respectueux de la République : la diffusion de l'islam modéré a fait reculer la délinquance dans des cités et les prisons. Selon Hugues Lagrange, il faut se méfier des politiques de la ville généralistes, considérer la pluralité des migrations, tenir compte des différences de bagage culturel, mener des politiques ciblées et volontaristes.
Revenons au titre du livre, Le Déni des cultures. Qui les dénie ? Les défenseurs de l'esprit républicain laïque, universaliste, qui rêvent d'intégrer les nouveaux venus sans tenir compte de l'importance du fait culturel et religieux dans l'histoire de l'immigration. Mais aussi une bonne part des collègues sociologues de l'auteur, de responsables politiques de gauche comme de droite ou de militants qui répètent à l'envi : si l'islam séduit les jeunes, c'est avant tout pour des raisons économiques, sociales, de discrimination . Les raisons culturelles ? Elles leurs semblent secondaires...
Lagrange prend largement en compte l'ostracisme social dans ses recherches, mais d'ajouter des facteurs culturels a valu à son livre une volée de bois vert. On trouve pas moins de dix articles à charge sur le site "Délinquance, justice et autres questions de société", dont le rédacteur en chef, Laurent Mucchielli, est une figure de la sociologie de la délinquance et du racisme. Tous s'en prennent à l'approche de Lagrange. Pour eux, il enferme les immigrés et leurs enfants dans la cage de leurs traditions. Certains l'accusent de "racisme culturel", car il sous-entendrait qu'ils sont incapables d'apprendre, de changer et de s'intégrer à la société européenne. Pour Laurent Mucchielli, insister sur les biais culturels, c'est accuser les immigrés de créer les problèmes qu'ils rencontrent tout en déniant les discriminations. Continue-t-il à critiquer Lagrange alors que les dernières enquêtes montrent l'essor des références islamiques - pour le moins culturelles - chez les jeunes ? Oui, dit-il au Monde : "En ciblant des ethnies et des pratiquants - les Sahéliens, les musulmans -, on les réduit à une définition, on trouve ce qu'on cherche, alors que tous ont des personnalités multiples, des vies plus riches. C'est très réducteur."
Quant à l'importance que Lagrange accorde au poids des traditions autoritaires africaines et islamiques des pères et des frères sur les mères et les filles, d'autres sociologues la trouvent exagérée, rappelant que le patriarcat dominateur existe aussi dans la France profonde. Aors pourquoi tant insister sur celui des immigrés ?
Surpris et meurtri par ces tirs croisés, Lagrange s'est défendu, soutenu par plusieurs collègues, qui ont parlé de "lynchage". Ils ont dénoncé un excès de sociologie néomarxiste empêtrée dans l'économisme, souvent marquée à l'extrême gauche, méconnaissant tout des courants des "études culturelles" et "interculturelles" vivaces dans les pays anglo-saxons depuis quarante ans, très attentives aux "sous-cultures" des jeunes immigrés, ce que Lagrange appelle un "nouveau syncrétisme" - qui est un champ important de recherche : par exemple, l'essor du mouvement halal en banlieue, que Gilles Kepel a étudié.
L'affaire Lagrange a pourtant fait bouger les lignes, d'autant que les données récentes sur l'islamisation des jeunes générations confortent sa réflexion, ainsi que celle des tenants de l'importance des études culturelles. Le sociologue Michel Kokoreff, professeur à Nancy-II, spécialiste des quartiers populaires et des phénomènes de bandes, a resitué l'enjeu du travail de son confrère dans un article de fond publié dans la revue La Vie des idées : "Il contribue à faire la sociologie de la société telle qu'elle est et non pas telle que nous voudrions qu'elle soit." Ajoutant : "On sait les passions que suscite toute mise en cause de notre fameux modèle républicain d'intégration basé sur l'universalisme abstrait."
C'est sans doute ce que beaucoup ne pardonnent pas à Lagrange et à d'autres chercheurs. Ils nous décrivent sans fard, avec nombre de romanciers, de cinéastes, de chanteurs, une société française irrémédiablement pluriethnique, multiculturelle, multiconfessionnelle. C'est le "creuset français". Cela ne va pas sans confrontations et défis posés à la République. Ainsi, Vincent Tiberj, chercheur en sociologie de l'intégration, a été critiqué pour son enquête Français comme les autres ? (2005, coécrite avec Sylvain Brouard) sur les nouveaux citoyens d'origine maghrébine, africaine et turque. L'ouvrage montre qu'une grande majorité de la seconde génération se revendique comme française et valorise la réussite par le travail. Mais il montre aussi qu'elle diverge profondément des jeunes Français "majoritaires" sur trois domaines, très culturels : l'homophobie (deux fois plus répandue), les moeurs (endogamie, défense de la virginité avant le mariage, brutalité envers les filles), l'antisémitisme (39 % ont déclaré que "les juifs ont trop de pouvoir en France", pour 20 % chez les autres). Vincent Tiberj, comme Lagrange, a été attaqué par des confrères lui reprochant de tirer des "conclusions péremptoires" d'échantillons mal définis. Quand on lui demande son avis, il répond: "Il faudrait continuer ce genre d'études, affiner les résultats."
Ce n'est pas la première fois que des enquêtes pointent la montée de l'antisémitisme et du sexisme dans les banlieues. Mais qui l'étudie vraiment ? Beaucoup de chercheurs ont peur de stigmatiser les enfants immigrés. Ou de parasiter le phénomène majoritaire - la plupart s'intègrent bien. Ou de donner des arguments au Front national. En 2008, après une longue enquête, le sociologue Didier Lapeyronnie a décrit ce qu'il appelle un "ghetto français", un "contre-monde" où vit une jeunesse ostracisée, "sans visage" sous les capuches, en butte au racisme, qui voit son existence filer sans la vivre. Alors, elle se révolte, mais aussi cherche des responsables et l'antisémitisme monte. Lapeyronnie en parle comme d'une forme de "socialisme des imbéciles" et de la misère, qui voit dans "le juif" son portrait à l'envers : riche, solidaire, communautaire, défendu par des droits, contrairement au jeune musulman.
Ces enquêtes permettent de mieux comprendre ce qui se joue, par exemple, dans l'inquiétante vague de tweets antisémites publiés avec le hashtag "#UnBonJuif" - plusieurs milliers d'utilisateurs - qui a déferlé sur le réseau social à la mi-octobre. Ou encore quand la police arrête en Seine-et-Marne une cellule radicale qui s'apprêtait à commettre des assassinats ciblés de juifs, révélant que l'assassin de Toulouse, Mohamed Merah, capable de tirer à bout portant sur des enfants juifs, n'est pas un fou isolé.
Le démographe Patrick Simon, un des directeurs de l'INED, a aussi été très critiqué par nombre de ses pairs pour avoir défendu l'usage prudent des "statistiques ethniques" afin de mieux identifier les trajectoires des migrants en France. Démarche raciste, dangereuse, qui rappelle la France de Vichy, a-t-on entendu. Mais pour Patrick Simon, le débat est dépassé et la France pluriethnique continue de progresser, bon an mal an. Lui aussi s'intéresse aux enquêtes interculturelles, "si peu citées dans la presse française", qui décrivent sans détour la cohabitation des populations, les succès et les échecs.
"Les politiques devraient s'intéresser à ces études plutôt que de jeter de l'huile sur le feu, comme l'a fait Copé en réduisant le ramadan au vol d'un pain au chocolat", dit M. Simon, qui a enquêté à Belleville (Paris 19e et 20e). La sociologue Véronique De Rudder, fondatrice de Remisis (site consacré aux relations interethniques), s'est penchée, elle, sur le marché d'Aligre (Paris 12e). Ce sont des quartiers où les minorités vivent côte à côte, travaillent, commercent, qu'il s'agisse de chinois, juifs, maghrébins, nouveaux Français, autochtones. Ces études montrent comment les gens s'arrangent avec leurs coutumes, passent des compromis, se bagarrent aussi. Ces quartiers ne sont pas à feu et à sang, les restaurants et les marchés continuent. On cohabite, même si c'est compliqué parfois.
Vivre dans une société multiconfessionnelle oblige notre démocratie laïque à défendre la tolérance tout en surveillant l'extension du domaine religieux - ce qu'on appelle au Canada les "accommodements raisonnables" entre la République et la diversité. Nous sommes loin d'aborder ces domaines de façon dépassionnée, regrette le philosophe Michel Terestchenko, auteur d'Un si fragile vernis d'humanité. Pour lui, "on assiste en France à un vrai blocage intellectuel sur ces questions. Nous préférons l'affrontement déraisonnable, crier au "communautarisme",attaquer l'islam en général, plutôt que de réfléchir à la manière de vivre ensemble en se respectant, passant des compromis, et trouvant des consensus".
Frédéric Joignot
"FRANÇAIS COMME LES AUTRES ?"
de Sylvain Brouard et Vincent Tiberj
(Presses de Sciences Po, 157 p., 12,50 €).
"BANLIEUE DE LA RÉPUBLIQUE"
de Gilles Kepel (Gallimard, 530p., 28,90 €).
"LE MULTI- CULTURALISME"
de Patrick Savidan (Que sais-je ?, 2011).
"GHETTO URBAIN. SÉGRÉGATION, VIOLENCE, PAUVRETÉ EN FRANCE AUJOURD'HUI"
de Didier Lapeyronnie (Robert Laffont, coll. "Le monde comme il va", 2008).
SUR LE WEB
TRAJECTOIRES ET ORIGINES
Premiers résultats de l'enquête menée en 2008 par l'Insee et l'Institut national des études démographiques. http://teo.site.ined.fr
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Claude STENGER 18/11/2014 - 12h47
28% (vivant comme conflictuel leur rapport avec la société laïque française et les lois de la république) de 800 000 pratiquants, cela fait beaucoup, non ?
 
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M F 06/11/2012 - 07h56
La sociologie a une limite à sa compréhension des faits collectifs par la sur-estimation des faits objectifs descriptibles et quantifiables. Elle reste essentiellement néo-marxiste quand elle affirme que la distance matérielle avec le groupe d'appartenance ethnique provoque la distance avec l'emprise religieuse. Or, ce faisant, elle peut minimiser la motivation première du sujet qui désire au contraire s'éloigner du groupe d'appartenance pour échapper à son emprise conformiste.
 
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Yannick L 06/11/2012 - 16h51
Le marxisme restera comme la plus grande erreur philosophique du XX° siècle.
 
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David J. @ NYC 25/03/2013 - 16h21
Yannick: le marxisme n'est pas du 20ème siècle. Une fois n'est pas coutume, on blâme Marx pour Lénine, Staline ou Mao. C'est comme si l'on blâmait Jésus pour les folies meurtrières de l'Eglise durant presque 2000 ans (et si l'on compte l'attitude envers la contraception, on pourrait dire qu'elle continue). L'analyse de la misère de l'hyper capitalisme de Marx est du 19ème siècle et même pour des économistes et sociologues qui ne sont pas de gauche elle c'est une œuvre pertinente et majeure.
 
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Henry Faÿ 05/11/2012 - 20h24
Rép à Lalande 5 nov 11h25 Expansion démographique, faux, dans les pays musulmans, les tx de natalité rejoignent ceux des pays du Nord. L'islam, ce n'est pas pour le dénigrer, n'a pas bonne presse, ce qui d'ailleurs est préoccupant et la simplicité de sa théologie ne sera pas un argument convaincant . Pour ce qui est des pétro$, les joueurs du PSG ne vont qd même pas se convertir à l'islam. Franchement, je ne vois pas qui serait assez vénal pour se convertir pour des pétro$. henrypmfay@yahoo.fr
 
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Juan Manuel CUESTA 05/11/2012 - 17h38
D'abord le nb de musulmans avancé dans l'article. Si on parle d'adultes "consentants" je veux bien. En revanche si on parle de personnes nées musulmanes on est assez loin du compte. Entre les 10 millions de l'extrême droite et le 2,3 ici il y a les estimations qui parlent de 4,5 millions. Par ailleurs, mettre l'échec de l'intégration sur le compte exclusif de la société c'est un peu court bien qu'intellectuellement gratifiant. Mais difficile d'en débattre avec 500 signes.
 
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Djilali 05/11/2012 - 15h10
Je ne comprends pas ! On cherche certes à expliquer le comment du pourquoi, mais pas que ! Je pense qu'on cherche souvent à reléguer la religion, le culte et la croyance au second, voire au dernier rang. La religion, quelle qu'elle soit, à toujours été présente dans la vie de l'être humain et elle le restera ! Elle a d'ailleurs façonné à travers le temps toutes les civilisations. Elle n'est pas une variable d'ajustement. Il ne faut pas la combattre, mais la comprendre !
 
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stéphanie de m. 05/11/2012 - 15h57
@ Djilali la religion pas de problème, le problème c'est les religieux !!! personne ne peut laisser s'installer un pouvoir religieux imposant ses lois contraires aux lois françaises sur le sol français.
 
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Juan Manuel CUESTA 05/11/2012 - 16h24
Comprendre quoi? Que Jésus a marché sur l'eau et ressuscité Lazare ou que le Coran a été dicté au Prophète (illettré) par Djibril messager de Dieu? Mais chacun est libre de croire et de pratiquer, à condition que cela n'envahisse pas l'espace public, ce qui est la règle dans la France laïque, que cela plaise ou non. Il ne faut donc pas s'étonner que dans un pays qui a lutté pour la discrétion en matière religieuse, l'islam, de + en + visible et prosélyte de surcroît, incommode.
 
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Lady Gaga 05/11/2012 - 16h24
"Et elle le restera .? ...on verra....Les civilisations, vous savez, ça fait pas très loin dans l'histoire des hommes, 3000, 4000 ans ...Les religions se sont succédé les unes aux autres. Voyez Zeus, ce qu'il est devenu ! Les jeunes générations ne savent même pas qui est Zeus. Quelques colonnes de temples, des statues amputées...mais du culte ? La science, le savoir, l'art, peuvent remplacer aisément les religions qui se délitent inévitablement un jour.
 
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Juan Manuel CUESTA 05/11/2012 - 17h30
Autre chose. Tant que la religion prendra l'importance qu'elle a actuellement dans les pays musulmans, et notamment arabes, ceux-ci continueront d'être à la traîne dans tous les domaines. Le problème est que l'islam ne fait pas la part des choses, il est prégnant voire étouffant, il ne laisse aucune place à la liberté individuelle, pas plus ici en France qu'au "pays". Et en France il produit des personnes en porte-à-faux avec une société sécularisée et sexuellement décomplexée.
 
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Riadh LAJNEF 06/11/2012 - 09h45
Lady Gaga la science, le savoir et l’art n’ont jamais été en contradiction avec la foi. Les philosophes des lumières étaient en majorité croyants. Ils s’opposent à l’église comme pouvoir politique et non à la chrétienté.
 
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Bruno L. 25/03/2013 - 16h24
Alors, Djiali, expliquez-nous pourquoi le nombre de non-croyants et athées augmente nettement depuis des décennies dans les pays où l'éducation a été le plus démocratisée, où les gens on le plus accès à l'information et la liberté d'expression?
 
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Bruno L. 25/03/2013 - 16h25
@Riadh: j'espère bien que Lady Gaga est une blague, car je cherche l'art ....
 

quel est le poids de l'Islam en France ? Le Monde.fr


 MONDE | 21.01.2015 à 11h25 • Mis à jour le 06.07.2016 à 15h24 | Par Samuel Laurent et Alexandre Pouchard

Mercredi 5 juillet marque la fin, en France, du jeûne du ramadan, observé par les musulmans du monde entier. Pendant un mois, les fidèles musulmans se sont abstenus de manger, de boire et d'avoir des relations sexuelles durant la journée. En France, plusieurs millions de musulmans observent ce rituel. L'occasion de faire le point sur le poids, souvent objet de fantasmes, de l'Islam en France.

1. Combien de musulmans en France ?

A l'été 2014, un sondage de l'institut Ipsos Mori réalisé dans plusieurs pays montrait qu'à l'instar des Britanniques, les Français surestimaient fortement le nombre de personnes de confession musulmane en France : interrogés sur une estimation sur 100 personnes, ils répondaient en moyenne 23 %, alors que la bonne réponse était 8 %.
 2,1 millions ? En réalité, le chiffre exact est plus flou. La loi française interdit de recenser les populations par religion, ce qui empêche d'avoir un chiffrage précis. Néanmoins, nous disposons de quelques estimations. Ainsi, l'enquête « trajectoire et origines » menée par l'Insee et l'INED, sur la base de sondages, estimait les fidèles musulmans à 2,1 millions en 2008, contre 11,5 millions de catholiques, parmi la population de 18 à 50 ans. Un échantillon qui, pour les deux religions, ne compte donc ni les seniors, ni les mineurs.
3,9 millions ? Le chercheur Patrick Simon, de l'INED, évoque, en extrapolant les estimations sur les 18-50 ans à l'ensemble de la population, un chiffre un peu plus élevé : entre 3,9 et 4,1 millions de personnes en France seraient « musulmans », avec les mêmes réserves quant à cette appellation.
 4 à 5 millions ? C'est le chiffre qu'on entend le plus souvent. Il provient du ministère de l'intérieur et n'est qu'une approximation assez floue : il s'agit d'une extrapolation tirée de l'origine géographique des populations. On pourrait donc dire qu'il compte les personnes de « culture musulmane », qu'elles soient ou non pratiquantes dans leur quotidien.
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Combien de musulmans en France ?
Cette extrapolation est classique. Ainsi, nombre de sondages n'hésitent pas à utiliser l'expression « d'origine musulmane », ce qui entretient la confusion : on peut être d'origine maghrébine sans être de confession musulmane.
Pour l'anecdote, un recensement effectué en 1906 avait estimé à environ 10 % la part des habitants de confession musulmane, soit environ 3,9 millions sur une population totale d'environ 39 millions de personnes. Ce chiffre s'explique par l'inclusion dans le recensement de l'Algérie, qui était alors une colonie française.
La dynamique est en revanche notable : le nombre de fidèles musulmans tend à augmenter depuis trente ans dans le pays, quand le nombre de catholiques connaît le mouvement inverse.

2. Quelle pratique de l'islam ?

Il faut également grandement relativiser la différence entre se déclarer croyant et pratiquer une religion. A l'instar des personnes se présentant comme catholiques, dont une partie seulement fréquente l'église chaque semaine, les musulmans sont peu nombreux à prier chaque jour ou aller chaque semaine à la mosquée.
Selon une enquête de l'IFOP pour le journal La Croix en 2011, basée sur un cumul d'enquêtes précédentes, 75 % des personnes issues de familles « d'origine musulmane » (sic) se disaient croyantes. C'est davantage que la précédente étude en 2007 (71 %) mais moins que celle d'avant en 2001 (78 %). Cette variation, causée par l'aspect déclaratif de l'enquête, illustre la difficulté d'établir précisément le nombre de croyants.
La population se revendiquant musulmane est plus forte chez les immigrés et descendants de deux parents immigrés, qui sont également les deux catégories où l'on retrouve la proportion la plus faible de personnes se disant « sans religion ».
Religion selon l'origine
Population de 18 à 50 ans, enquête Ined / Insee 2008
Sans religionCatholiquesOrthodoxesProtestantsMusulmansJuifsBouddhistesAutresMoyenne en Fr…ImmigrésDescendants d…Descendants d'…Population non…0255075100Enquête "Trajectoire et origine", Insee/Ined, 2008
Dans le détail, 41 % des personnes « d'origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d'origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller « généralement à la mosquée le vendredi ».
Pratiques religieuses déclarées par des croyants de deux religions
Sondage IFOP - La Croix de 2011, cumul de 70 vagues d'enquêtes auprès de 950 personnes
Personnes de culture musulmanePersonne de culture catholiqueCroyants et pratiquantsCroyants mais non pratiqua…Sans religion / d'origine mu…01020304050Ifop
L'enquête montrait une hausse de la pratique du jeûne durant le mois de ramadan, observé par 71 % des interrogés, contre 60 % lors d'une enquête précédente en 1989. En revanche, seuls 6 % des interrogés disaient avoir déjà effectué le pèlerinage à La Mecque, qui est l'un des piliers de la religion musulmane.
Autre indication intéressante de l'étude IFOP : un tiers des personnes « d'origine musulmane » disaient consommer de l'alcool, pourtant interdit par l'islam. A contrario, près des trois quarts des répondants disaient acheter « systématiquement » ou « de temps en temps » de la viande halal, abattue dans le respect des rites islamiques.
Dans son étude publiée en en 2010, l'INED avait observé « un clivage entre les groupes en lien avec des régions où l'islam est dominant et les autres ». « Non seulement les proportions de 'sans religion' sont plus faibles chez les immigrés qui viennent des régions islamisées, mais leurs descendants déclarent plus souvent une référence religieuse que les autres. La transmission semble plus fréquente dans les familles à dominante musulmane que dans celles inscrites dans le catholicisme, le protestantisme ou le bouddhisme. »

 3. Combien de mosquées ?

Autre flou, celui qui règne sur le nombre de mosquées en France. Selon le ministère de l'intérieur, on recensait, en 2012, 2 449 lieux de culte musulman dans le pays, dont 318 en outre-mer. Le ministère donnait une estimation de la progression de ce nombre de lieux, qui a doublé depuis 2000.
Nombre de lieux de culte musulmans en France depuis 2000
Estimations du ministère de l'intérieur
Lieux de culte200020022004200620082010201205001000150020002500Ministère de l'intérieur
Néanmoins, un lieu de culte n'est pas une mosquée. Pour l'essentiel, les musulmans français prient dans des salles discrètes, même si on constate depuis la fin des années 2000 une vague de constructions de mosquées plus visibles. On comptait en 2009 seulement 64 mosquées dotées de minarets pour près de 2 500 lieux de prière, soit 2,5 % environ, bien loin du symbole que représentent ces tours pour certains.
1/1 200 Si on rapporte le nombre de pratiquants de l'islam au nombre de lieux de culte, on arrive à un rapport significatif : si on compte 3 millions de pratiquants musulmans, on parvient à un lieu pour 1 200 fidèles. Si on compare avec le catholicisme, on recense environ 40 000 églises en France, pour 11 millions de catholiques pratiquants, soit une église pour 275 fidèles.

4. Combien de musulmans « radicaux » ?

Parmi ces millions de musulmans, combien sont « radicaux » ? Il faut déjà s'entendre sur le sens du mot « radical ». Il existe en effet plusieurs pratiques de l'islam, et  plusieurs écoles.
On estime en général que les plus rigides dans la pratique sont les salafistes sunnites, adeptes d'un mouvement qui prêche un retour à l'islam « des origines ». Financé par les monarchies du Golfe, le prosélytisme salafiste a permis à ce mouvement de conquérir des fidèles depuis une vingtaine d'années en Europe, voire d'imposer certaines pratiques, comme le voile intégral.
15 000 En 2012, le sociologue Samir Amghar, spécialiste de la question, expliquait notamment dans La Dépêche que « selon les renseignements généraux, les salafistes sont entre 12 000 et 15 000 en France ». Le chiffre correspondait donc à un salafiste pour environ 200 pratiquants musulmans en France.
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Quel part de l'islam radical en France ?
Et là encore, être salafiste ou fondamentaliste ne veut pas dire croire aux vertus du djihad ni cautionner la violence comme moyen d'action. Le salafisme possède en son sein une composante djihadiste, « mais les salafistes djihadistes sont ultraminoritaires" précisait M. Amghar.
On peut comparer ces chiffres à ceux du nombre de personnes « impliquées » dans des filières djihadistes, c'est-à-dire partis combattre en Syrie, désirant y partir ou aidant à organiser des départs. Selon Bernard Cazeneuve, ils seraient au total environ 2 000 soit 0,075 % des personnes pratiquant l'islam.
 4 000 Nombre de fantasmes existent également concernant les conversions à l'islam. Là encore, il n'existe que peu de chiffres fiables sur le sujet. Bernard Godard, consultant pour le ministère de l'intérieur et des cultes, estimait en 2012 qu'il y avait environ 4 000 conversions en France chaque année, et autour de 100 000 personnes élevées dans des familles de culture chrétiennes qui se seraient converties.

5. Halal, voile : une jeunesse plus revendicative

Les spécialistes de l'islam soulignent d'autres éléments qui peuvent expliquer les peurs et les fantasmes. Les pratiques de l'islam acquièrent, spécialement auprès des jeunes générations de musulmans, une visibilité nouvelle, du fait de pratiques, notamment issues du salafisme, comme le port du voile intégral dans la rue, ou des revendications autour du voile à l'école.
L'émergence d'une filière halal est également une composante de cette visibilité croissante. Selon un cabinet spécialisé, Solis, ce marché était, en 2013, de 5,5 milliards d'euros, en forte croissance depuis plusieurs années.  Il était surtout concentré sur la viande, qui représente 88 % du chiffre d'affaires du secteur.
En 2013, Hugues Lagrange, sociologue au CNRS, publiait une étude qui montrait que cette affirmation plus forte de la pratique et de l'identité musulmane était surtout le fait des jeunes. « La résurgence des pratiques cultuelles et la religiosité augmentent chez les immigrés venus en France avant l'âge de 16 ans et chez les Français descendants d'immigrés, mais pas chez les immigrés arrivés à l'âge adulte », expliquait-il. Pour le sociologue, c'est le résultat d'un « sentiment de relégation sociale » qui favorise l'émergence d'une culture de l'islam rigoriste parfois opposé aux valeurs de la République.
Selon son étude, 90 % des 18-25 ans respectaient les prescriptions alimentaires musulmanes et le ramadan, soit plus que leurs aînés. Une conclusion qui avait posé question, et qui rejoignait d'autres études, tendant à montrer que les musulmans « qui vivent dans les "quartiers immigrés" sont sensiblement plus religieux que ceux qui sont dispersés dans des "quartiers mélangés" » ou ceux issus de couples mixtes. Une conséquence, pour lui, de l'échec de l'intégration : « Pour les jeunes ayant réussi leurs études ou vivant loin des cités, l'islam est un islam d'Europe, plus moderniste, marqué par une foi plus personnalisée. »
Lire aussi nos débats : Un islam à réformer ?

 Alexandre Pouchard
Journaliste aux Décodeurs

qu’est-ce que l’Aïd el-Kébir, la grande fête des musulmans ? -- Le Monde.fr



LE MONDE | 12.09.2016 à 16h22 • Mis à jour le 13.09.2016 à 07h01 |
Les musulmans du monde entier célèbrent à partir de ce lundi 12 septembre l’Aïd el-Kébir, littéralement la « grande fête », également appelée Aïd el-Adha (« fête du sacrifice ») ou Tabaski, qui correspond aussi à la fin du pèlerinage à La Mecque, le hadj.

Une date qui change chaque année

L’Aïd el-Kébir est célébré à partir du dixième jour du mois lunaire de dhou al hijja, et dure trois jours. Les célébrations étant déterminées par observation de la lune, le Conseil français du culte musulman n’a confirmé que le 2 septembre la date officielle de l’Aïd el-Kébir au 12 septembre, s’alignant sur la date donnée par l’Arabie saoudite. La date est décalée de onze jours environ chaque année, car le calendrier de l’hégire, qui considère que nous sommes en 1437, ne comporte que 354 ou 355 jours. Pour l’année 2017, la célébration se déroulera autour du 1er septembre.
Cette fête, aussi importante que le Noël chrétien ou Hanoukka pour les juifs, est à distinguer de l’Aïd el-Fitr, ou « fête de la rupture du jeûne », qui marque la fin du mois de ramadan. Elle n’est pas fériée sur le territoire français, qui compte entre 3 et 5 millions de musulmans. En revanche, aux Etats-Unis, le maire de New York, Bill de Blasio, a décidé depuis l’année dernière de fermer les écoles de la ville pour cette célébration, qui tombe cette année au lendemain des commémorations du 11-Septembre.
image: http://s2.lemde.fr/image/2016/09/12/534x0/4996446_6_0ed9_fete-de-l-aid-el-kebir-lundi-a-marseille_d83c436d47cc6e19fde9b495795b65d3.jpg
Fête de l’Aïd el-Kébir lundi à Marseille.

Commémorer le sacrifice d’Abraham

La « fête du sacrifice » célèbre un épisode relaté à la fois dans le Coran et dans l’Ancien Testament (livre sacré des juifs et des chrétiens), sous une forme un peu différente. Selon le texte musulman, Dieu demanda à Abraham (ou Ibrahim) de sacrifier son fils, Ismaël, pour éprouver sa foi. Alors que l’homme s’apprêtait à immoler l’enfant à l’aide d’un couteau, l’ange Gabriel (ou Jibril) arrêta son geste et remplaça le corps de l’enfant par un bélier. Cet événement est commémoré par les musulmans sous la forme d’un sacrifice animal.
Comme l’explique le site Saphir, les fidèles, habillés de leurs plus beaux vêtements, se rassemblent tôt le matin dans des lieux de prière. A l’issue de l’office, ceux qui en ont les moyens égorgent ou font abattre par un sacrificateur une bête (mouton, vache, chèvre…) dont la viande sera partagée en trois : un tiers pour la famille, un tiers pour les amis et le dernier pour les pauvres.
L’expression « aïd mabrouk » ou « aïd moubarak » est utilisée pour féliciter et souhaiter ses vœux à ses proches, comme on dirait « joyeux Noël » ou « meilleurs vœux » dans la tradition française.

Un abattage rituel très encadré en France

Traditionnellement, c’est le chef de famille qui accomplissait le sacrifice de l’animal, mais pour des raisons sanitaires et de bien-être animal, l’abattage rituel a été progressivement encadré, et est désormais interdit en dehors des abattoirs.
Un guide pratique publié en 2016 par les ministères de l’intérieur et de l’agriculture, après la création d’une instance de dialogue avec les responsables musulmans, rappelle les sanctions encourues : 450 euros pour la détention non déclarée d’animaux vivants, 7 500 euros et six mois de prison pour le transport d’animaux vivants, et jusqu’à 15 000 euros d’amende et six mois de prison pour l’abattage clandestin hors de structures agréées. Une circulaire envoyée en juillet 2016 demande aux préfets de « renforcer des contrôles » et d’appliquer les sanctions avec « la sévérité la plus grande ».
En France, en 2015, 123 000 ovins (moutons et chèvres) et 6 000 bovins ont été abattus pour l’Aïd, sur une période d’un à trois jours. Un surcroît d’activité qui entraîne la mise en place d’abattoirs temporaires : en 2015, 65 structures (privées ou associatives) ont été agréées pour les trois jours de la fête, en plus des 125 abattoirs pérennes sur le territoire. Il reste toutefois de larges pans du territoire qui en sont dépourvus, comme le montre la carte diffusée par le ministère.
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Des pratiques de substitution possibles

La célébration de l’Aïd, et en particulier le sacrifice animal, est une tradition bien ancrée chez les musulmans. Toutefois, elle ne constitue pas un des cinq piliers de l’islam, contrairement à la prière, au pèlerinage à La Mecque ou au jeûne du ramadan (les deux derniers étant la charité et la profession de foi).
Si les musulmans de Turquie considèrent ce rituel comme obligatoire, d’autres branches précisent que le sacrifice doit être réalisé dans la mesure des moyens des croyants. Un mouton coûte environ 200 à 250 euros et peut être abattu pour une à sept familles.
Pour des raisons d’organisation (manque d’abattoirs), il est possible d’acheter en boucherie halal des moutons sacrifiés après la prière de l’Aïd. Par ailleurs, en signe de fraternité et de solidarité, des responsables musulmans proposent des alternatives au sacrifice, par des dons aux pauvres ou aux migrants. Le Conseil français du culte musulman a rappelé que « le sacrifice par délégation est autorisé de façon unanime ».

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Vos réactions (135) Réagir
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JEAN-CLAUDE MEYER 13/09/2016 - 19h42
Chaque année on nous ressasse la signification des différentes fêtes de l'Islam. On veut nous éduquer sur ce qui nous attend ou quoi? Il n'en n'est pas de même pour les fêtes religieuses des autres confessions. Cela devient de l'obsession maladive!
 
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M Ibn Marianne 13/09/2016 - 19h14
Tout article évoquant l'islam et les musulmans est l'occasion pour une partie importante des commentateurs de manifester leur hostilité à l’islam et aux musulmans. Beaucoup utilisent l'argument antireligieux mais ils ne l'appliquent qu'à la seule religion musulmane. C'était pourtant l’occasion de souhaiter bonne fête aux concitoyens musulmans. Au lieu de cela ceux-ci sont soumis à une avalanche de réactions intolérantes et blessantes. C'est consternant.
 
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Richard Bonhomme 13/09/2016 - 20h33
Pauvre chérie ! Il est vrai que les chrétiens sont tellement bien traités en terre d'Islam. Pourquoi autant d'articles sur l'islam et aussi peu sur le christianisme ou sur le judaïsme ? Et je ne parle pas de l'hindouisme ou du bouddhisme ? Sans doute un effet secondaire du terrorisme : tuez et soyez assurés que l'on parlera de vous.
 
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Daniel BILLARD 13/09/2016 - 16h18
Il faut en finir avec toutes ces discussions stériles. Nous sommes au XXIè siècle et plus au temps d'Abraham qui n'avait pas sous la main un abattoir moderne...Depuis il y a eu les Droits de l'Homme, de la Femme, de l'Enfant...et des animaux! On a théoriquement évolué. On parle même parfois d'humanisme... même si l'actualité n'est pas tous les jours convaincante de ce point de vue. Bref! Il vaut traiter les moutons , les chèvres et les veaux comme les Mamies traitent leurs caniches!!!
 
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Jean Pavée 13/09/2016 - 13h12
Lisez les 2 récits qui, au delà du sacrifice d'un enfant, n'évoquent pas tout-à-fait le même événement. Les différences sont très significatives.
 
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Full metal 13/09/2016 - 12h49
Mais la divergence la plus grave aujourd’hui, par rapport à la loi de 1905, est que la laïcité la plus militante s’est érigée en interprète et en juge des valeurs et des options des croyants - et plus encore des croyantes -, en mettant en avant ses propres valeurs comme seules valables, seules universelles et seules « dignes ». Les commentaires sont la plus parfaite illustration de cette partie. Le mépris la plus totales pour le croyant pratiquants. Signe d'une intolérance incontestables.
 
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Jean Pavée 13/09/2016 - 13h07
Revoyez donc le sens du mot tolérance. C'est cette phrase résumant le travail de Voltaire sur le sujet qui le définit le mieux : "je ne suis pas d'accord avec vous, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire". Le dire, ce n'est pas harceler en permanence autrui en lui exhibant sans cesse sa propagande. Et on a bien le droit de dire qu'on est pas d'accord.
 
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Full metal 13/09/2016 - 14h58
@Jean Pavée : Parce que la fête de l'Aîd, c'est de la propagande ? Première nouvelle. Et pourtant même pour cette fête, les musulmans sont rabaissés. Quand à la phrase de Voltaire, le mouvement est plutôt à demander aux musulmans pratiquant de la fermer et de raser les murs.
 
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Bouche Bée 13/09/2016 - 14h59
Ce n'est pas une question de"laïcité", ni de liberté"religieuse", mais de mouvement politique (et anecdotes (burkinis) provocatrices - apres des carnages) ! (loi 1905 (sauf art.1, 27 et 28) sur l'appareil d'Etat et assos cultuelles (sans l'arnaque du "r")) Islamismes: une extreme droite totalitaire, ségregationiste religieuse et sexiste (pas d'alliance avec non-musulmans, sauf qd faible. Femme doit etre endiguée), qui appele aux meurtres (apostats, "corrompus" Qoran5:32, etc).
 
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Sébastien 13/09/2016 - 16h49
En effet, l'intolérance pour les religions est en hausse. Comme quoi l'humanité progresse. L'avenir est donc loin d'être tout noir ! :-)>
 
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Bouche Bée 13/09/2016 - 17h26
Sur l'aïd el-kebir un progres de l'islam en France, avec l'interdiction par la république du délire des égorgements dans les cours et dans les baignoires. Voir dans commentaires ci dessous hypotheses d'A. Meddeb et d'Aldo Sterone sur l'impact de ces scenes, et dissonances cognitives, sur les enfants et futurs adultes "deséquilibrés". Mais dans notre république les lubies des abattages rituels et sacrifices, découlant de mondes paralleles, prevalent encore sur la torture des animaux ici présents
 
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Bouche Bée 13/09/2016 - 17h35
La lutte contre torture animaux pendant leurs 10 dernieres minutes, à l'epoque des assomoirs, doit aussi lutter contre torture des animaux pendant mois d'"élevage" industriel, reclus dans des cages souvent 2 fois plus grandes que leur corps .... Un des scandales de l'époque. Et l'un des plus visibles de l'Union Européenne qui réglemente en fait la torture animale ... et le symptome du brouillard de nos politiques, dévots de l'OMC, qui en imposant des normes minimale qualité bloqueraient imports
 
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Jean Pavée 13/09/2016 - 17h41
Full metal, vous parliez d'options des croyants, et parmi celles-ci, je n'évoquais pas la fête de l'Egorgement, j'évoquais le port du foulard imposé au regard de ceux qui n'ont pas envie qu'on leur martèle dans la rue qu'il n'y a de dieu qu'allah etc. Mais si vous n'y voyez pas du harcèlement, que signifie ce mot pour vous ?
 
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Full metal 13/09/2016 - 18h53
@Jean pavée : J'ai bien compris que vous parliez du foulard. Sauf que mon post se trouve dans un sujet sur l'Aïd et non sur le foulard. Pour montrer, le même jugement, le même mépris y compris pour une fête qui ne m'a pas l'air de servir de propagande pour les musulmans.
 
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Full metal 13/09/2016 - 18h55
@Bouche Bée : Sauf que votre post illustre exactement ma citation. Vous jugez que seule votre vision sur le bien être des animaux vaut et vous piétinez littéralement la vision en imposant la votre. C'est exactement ce que dis ma citation.
 
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Bouche Bée 13/09/2016 - 19h14
Ayant lu le Qoran(Q) quand je vois un foulard, c'est comme s'il y avait ses versets affichés sur la tête : Q8:22, Q8:55 "Les incrédules sont les pires bêtes" Q5:32 "ne tuez pas, sauf les "corrompus"". Q3 :28 "croyants ne prenez pas pour alliés des incrédules" Q58:22 "pas pour amis ceux qui s'opposent à Allaah". Q2:191 "le polytheisme est plus grave que le meurtre" Q47:35 "n'appelez pas à la paix quand vous etes les plus hauts" Bukhari (tome 2 Qoran des sunnites) 9:84:57 "tuez les apostats" etc
 
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Bouche Bée 13/09/2016 - 20h20
@Flou metal: je ne suis pas ultrarelativiste. Un relativisme complet ne permet pas une loi nationale... Un minimum de principes doit etre cadre d'une république. Eviter la torture animale doit etre un principe supérieur : aux fantasmagories que des gens se passent sur des mondes paralleles, aux troubles obsessionel, aux jouissances des sadiques, aux devots de l'OMC qui veulent pas imposer normes décentes. Ne pas tuer est un principe supérieur au verset Qoran5:32 qui permet tuer les "corrompus".
 
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Richard Bonhomme 13/09/2016 - 20h35
On nous dit que le bon musulman à le droit de battre sa femme. Vous avez raison : faisons du relativisme moral et laissons les faire.