lundi 3 mars 2014

Forum pour la démocratie et l'unité - les enjeux et défis nationaux majeurs . analyse de Mohamed Saïd Ould Hamody



Forum  de la Démocratie & de l’unité.

                Thème : ’’ Défis nationaux majeurs’’

M. le président, mesdames messieurs,
DEFIS NATIONAUX QU’EST A DIRE ? Tout en respectant et  en me pliant au thème-مطا ط و متشعب   de « défis nationaux » dont le contenu  m’a été imposé par oukase  la commission spécialisée désignée par le forum  aux fins de  définir et  suivre les sujets  des trois exposés thématiques, J’ai été obligé d’ introduire cependant de   légèrs aménagements. En dernier ressort, je proposerai, ici et là des pistes qui se voudraient praticables pour des solutions, qui, elles serout sûrement  identifiées et améliorées en l’atelier pertinent.
Cette contribution, en conséquence, comportera les qutre parties suivantes:
Première partie : bonne gouvernance, valeurs, richesses nationales ;
Deuxième partie : Education, santé, emploi ;
Troisième partie : consolidation et protection de l’unité nationale;
Quatrième partie : processus électoraux.

1PREMIERE  PARTIE 
     1-1 Bonne gouvernance
La bonne gouvernance, la moralisation de la vie nationale, la primauté à l’éthique,  tout comme le pluralisme politique, peuvent être ouvertement proclamés et vantés quand un régime autoritaire et corrompu mais intelligent se les approprie, alors qu’il pratique une gestion se singularisant par l’opacité et les passe droits et qu’il exerce un système antidémocratique. Les Mauritaniens étonnent par leur capacité d’adaptation physique, mentale et ‘’idéologique‘’.  En de nombreuses occasions ils ont montré une remarquable dextérité dans toutes les techniques de la mauvaise gouvernance, de ‘’l’oubli ‘’ de toute éthique etc. Témoins : actes d’état civil falsifiés, redevances de services publics manipulées, impôts non payés, diplômes truqués, titres de propriété truqués, entreprises bidons, bourrage systématique d’urnes électorales, projets détournés, et les contrats, les contrats, les contrats... La coupe, en vérité, déborde en raison des concussions, délits d’initiés, népotisme, favoritisme, détournements de biens sociaux etc. Et « ce qui, hier, tuait, ne fait même plus rougir », mais est  étalé comme preuve de bravoure Et ce sont là en réalité les  impostures de nos tricheries « nationales ».  Ne nous méprenons cependant pas sur le mauritanien et ne soyons pas injustes avec lui. N’insultons ni son intelligence, ni sa lucidité, ni sa capacité à distinguer le bon grain de l’ivraie. Ne jetons pas l’opprobre systématiquement sur sa classe politique, son éliteIntellectuelle ou sa haute fonction publique.  Il sait parfaitement distinguer  les corrompus et gestionnaires véreux, des vertueux ; Les cadres médiocres, des compétences ;  les marchés publics détournés, le pillage des biens sociaux, et les élus fantoches et mal élus, ou pas élus du tout. des fonctionnaires désargentés, des enrichissements illicites d’agents publics.
1-2    Les valeurs.   
En réalité pour examiner nos "valeurs", qui sont bien floues, soit dit en passant, et ceux des autres,  je suis retourné  aux « trois axes  du code synthétique »
1-1 Le premier axe concerne les Valeurs Fondamentales, en particulier  le respect de la vie ;
1-2 Le deuxième est la promotion de la solidarité entre les humains.
 1-3 Le troisième a trait aux Prohibitions Fondamentales que sont :
-L’interdiction de mentir;
-L’interdiction de s’approprier le bien d’autrui;
-L’interdiction de faire souffrir inutilement.                          
2-      Quand à l’Ethique stricto sensu et la  déontologie autre aspect de "valeurs " elles présentent des  différences et des similitudes.
« science de la morale » nous dit un dictionnaire pour l’éthique. C’est trop court !
«  théorie des obligations morales qui régissent une profession » nous dit un autre comme définition de la déontologie.
  -Un professeur, marocain Jamal  Eddine NAJI (in Médias et journalistes, publications Université Mohammed V, Rabat, 2002.) indique : « Qu’entend on par ’’éthique’’ en comparaison avec ’’déontologie ’’ ? Il arrive souvent qu’on confonde les deux, qu’on utilise l’un à la place de l’autre.(pensez qu’en arabe le terme  « ‘’ akhlaqiaآخلا قيا تt’’désigne à la fois  ’’déontologie ’’, ’’morale ’’ et, par extension ’’éthiqu ’’e pour qui existe pourtant le mot ‘’qiyam ’’ القيم valeurs  » )

Qu’est ce à dire alors par  ’’  déontologie’’  ?

Si l’éthique est toujours une morale culturelle héritée, et souvent immémoriale, le code deontologique  est un code moral dans lequel une corporation ou une association se définit des règles de conduite, des normes de comportement.
1-3 richesses nationales
1-3-1 préservations des richesses nationales.
 Je ne serai pas particulièrement long. Ce sujet est peut être celui dont les tenants et aboutissants sont les mieux connus par les participants à ce conclave.
Je reppellerai, pour mémoire que les richesses nationales sont à classer en deux volets :
A  lieux de mémoire (vestiges, cités médiévales, cités historiques etc.) ;
B  sites naturels ( paysages notamment) ;
C  culture vivante traditionnelle ( manuscrits, langues, oralité-musiques, poésies- etc.) ; 
D  nouvelles formes d’expression (théâtre, roman, nouvelle, peinture, calligraphie etc.) ;
E  industries culturelles d’hier et d’aujourd’hui  (livres, audio-visuels, tapis, tentes, nattes, coffrets, habits teints ou tissés, boubous, produits arttisanaux en cuir etc.).
Je soulignerai, également,  que la préservation du patrimoine, traditionnel hérité,  minier, halieutique agricole, pastoral,  immobilier, mobilier, roulant, volant, naviguant etc. du pays est le première responsabilité de l’Etat. Cela est valable pour le domaine public, mais aussi celui du  domaine privé. Aussi ceux qui assument des responsabiliotés politiques, mais aussi l’ensemble de ses gestionnaires directs, les fonctionnaires et agents de l’Etat et les citoyens lamda ont le de voir d’être préoccupés par sa préservation aux présents et aux générations futures. Il ne doit, en aucun cas être,  bradé au profit d’interêts nationaux, et encore moins les interêts étrangers.  Or l’opacité  de la gestion par des consortiums étrangers des richesses sous-sol occasionnent bien des interrogations et  suscitent bien des inquiétudes. Inquiétude aussi pour nos richesses halieutiques, tant pour leur bradage que  pour l’opacité des licences de leur exportation que du suivi de la protection de nos côtes de la pollution et de la surexploiotation.
Selon un récent rapport du Fonds Monétaire International, la Mauritanie ( cité par l’hebodamaire Le Calame) la Mauritanie « …serait le pays qui profiterait le moins au monde de ses nombreuses ressources naturelles. Ainsi, le fer, le cuivre, l’or et le pétrole n’auraient aucune répercussion positive significative sur les conditions de vie des populations nationales. En revanche, un petit cercle de lobbies d’affairistes en profite largement à travers des commissions obtenues dans des conditions douteuses, pressions via personnalités influentes civiles et militaires sur les administrations (ministères et sociétés) chargées de gérer les départements ayant en charge la gestion de ces ressources.Ces interférences expliquent les grosses fortunes qui ont émergé ces dernières années et dont les propriétaires nouvellement enrichis se sont investis dans les bâtiments publics, la pêche, les banques, le commerce général et autres diverses activités économiques touchant tous les secteurs de la vie économique nationale… » (fin de citation).
1-3-2 répartition équitable des richesses de la communauté  nationale .
Comme toute gestion publique la répartition de ces richesses nationales impose la rigeur et la parcimonie dans leur distribution et  de  l’équité surtout. Cette équité doit être strictement observée et publiée entre :
-les régions pour tenir compte de leur bésoins objectifs sans oublier une discrimination positive en faveur des régions enclavées ou en  en retard  quant à leurs infrastructures de base : routes, projets de développements (hydraliques, électriques, agricoles, pastorales, etc.), équipements collectifs (écoles, postes de santé, etc.) ;
-les collectivités humaines handicapées socialement (adwabas, autres paysans sans terres, nomades sans bétail etc. ) ou par l’isolement géographique ( villages sans ressources) etc.
-les personnes handicapées physiques ;
-les femmes astreintes à des travaux villageois pénibles ( corvées d’eau, travaux chempêtres etc.), les orphelins  et les habitants des kebbas de certaines grandes villes.
Le Calame en ce qui concerne le rapport du FMI, cité plus haut, note : « …Les grosses recettes de certaines sociétés nationales n’ont pas d’impact visible ni sur le quotidien des citoyens (augmentation substantielle des salaires, diminution des impôts ou baisse effective des prix des denrées de première nécessité) ni sur l’économie du pays (en termes de grandes infrastructures nationales comme les autoroutes, les ponts, les aéroports aux normes internationales, les échangeurs, les universités, les hôpitaux modernes convenablement équipés)… » (fin de citation)
2         DEUXIEME  PARTIE :

2-1  Education
D’après un sage : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple… »
L’historien français Michelet assure que l’éducation durera « …juste autant que la vie… » et il précise,  en réponse à la question « quelle est la première partie de la politique ? »,  « la politique ! » (et) la seconde ? «… la politique ! » (Et) la troisième : « …la politique ! »
 0r en ce pays qui pendant logtemps a bâti sa réputation sur le prestige de ses mahadrah. Puis l’école publique, création française, a servi, malgrè le nombre réduit de ses bénéficiares, à permis  la cohabitation de  jeunes mauritaniens  issus de  castes, régions et ethnies  différents ; élément essentiel du renforcement de l’unité et de la cohésion nationales.
Aujourd’hui l’école mauritanienne ( ce vocable veut-il encore dire quelque chose ?) est l’antipode de ce qu’elle a été et de ce qu’elle doit être ! Les dernières réformes ont scindé cette école grosso modo sur une base raciale et la situation catastrophique de l’école publique  et ses piètres performances ont fait fuir les enfants des milieux aisés vers l’enseignement privé. Désormais
Notre école est le vecteur destructeur premier de la cohésion des ethnuies et des classes
Sociales !
"Malgré toutes les tentatives, notre enseignement demeure dépourvu de crédibilité, enregistrant un recul des niveaux et une inadéquation avec les besoins du marché de l’emploi, en plus de la faiblesse de l’encadrement pédagogique, de la mauvaise planification et du manque de recyclage et de formation",  a déclaré le 3 février 2013 M. le Premier ministre à l’occasion de la tenue des "Etats généraux de l’éducation" deux ans après qu’ils aient été annoncés. Et le Premier ministre d’ajouter :
Le système éducatif en
Mauritanie "a été incapable de répondre aux simples exigences de développement, mais aussi aux espoirs et aspirations de la nation", ( fin de citation)
Le spectacle de notre école, en plus de ses tares d’organisation se distingue par : l’absenteisme des enseignats, l’inexistence de manuels scolaires, de ses salleqs de classes  dont la moyenne est   de 90 éléves en moyenne,  sans table banc de sucroît pour la majorité d’entre eux. A cet égard, de véritables etats généraux de l’école sont un priorite aux fins de mettre en place  une école mauritanienne  unitaire et performante,donnant un eplace cependant à l’enseignement des langues nationales autres que la langue officielle,  dispensant un savoir adapté aux temps nouveaux, aux besoins réels du pays notamment pour son développent économique, l’exploitation contrôlée de ses richesses, la formation de cadres repondant aux besoins incommensurables de nos concitoyens.
2-2 Santé :
La santé est l’autre service publique indispensable pour le bien être de nos populations. Or le tableau qui est sien est fort peu reluisant. L’improvision qui a caractérisé les implatations  d’unités médicales sensées assurer notre autonomie, par rapport aux envois officiels et privés de malades se soigner à l’extérieur y engloutissant des sommes énormes. D’autre part le matériel acheté à des prix de complaisance s’est revelé obsolète. Et les mauritaniens continuent , pour se soigner, d’aller, en europe, au sénégal , Maroc, Tunisie.  Malgrè leur réhabilitation à des prix faramineux les dits hôpitaux et dispensaires de l’intérieur du pays se caractérisent par des équipements vétustes, l’absence de médicaments , des moyens de fonctionnement insignifiants ainsi que la faiblesse de l’encadrement en médecins et infirmiers spécialisés.
Le seul progrès constaté en le domaine de la santé est la réussite de nombreuses campagnes de vaccination des enfants de 1 à 5 ans contre les principales maladies affectant la première enfance. Par contre  le paludisme continue à sévir et la tuberculose, qui était en récul,  est réapparue ces derniers temps plus meuurtrière encore.  En plus les maladies du métabolisme ou de la sédentarité, cancers, hypertension, diabète etc.


2-3 Emploi :
L’emploi ce dernier élément de la tryptique sensée être orientée vers  l’éducation, la protection sanitaine et l’insertion de la jeunesse dans la vie active est dans un état  désolant.
2°- La restructuration des secteurs public et parapublic et la détermination (par exemple enune  charte ou le code) de normes strictes, raisonnables et pratiques pouvant empêcher la distribution, comme prébendes aux partisans, de leurs postes sensibles.
3°- L’attribution de nouveaux pouvoirs et prérogatives à un  Conseil Supérieur de la Fonction Publique bi-partisan  qui lui permettent de mettre la haute fonction publique (autant que faire se peut)  à l’abri des intimidations explicites et implicites, avouées et sournoises, et de la chasse aux sorcières, sans toutefois entraver la gestion normale, régulière et légale des pouvoirs publics.  
Aucune vraie politique de l’emploi n’existe
Notre école est, aujourd’hi,  la meilleure filière du chômage et le recrutement se fait sur la base  non de conconcours et /ou références effectives, mais par la voie de nominations laissés à la discrétion complaisante du pouvoir politique.
Il est temps que l’équité soit la raison d’être et le critère de base du recrutement à toute fonction ou profession de la fonction publique du secteur parapublique et des sociétés à participation publique. Et il est temps que l’école soit ortientée vers l’emploi à tous ses niveaux ( supérieur et moyen) publique et privé etc.

3 TROISIEME PARTIE : L’unité nationale 
La consolidation et  l’attachement à l’unité nationale , au-delà de l’appartenance enrichissante  des identités et cultures particulières aux langues maternelles  ainsi qu’aux   régions d’origine  sont les  garanties réelles de la paix civile et de la cohabitation harmonieuse.
Mais ces  importants acquis  nécessitent comme préalable l e règlement ou l’avancement  des règlements des inégalités, xxxx et le triomphe de la justice.

3-1 Justice
En vérité l’expérience récente m’a convaincu du caractère essentiel de deux choses à demander à ma justice :
Le Droit de chacun à un procès équitable et le fonctionnement normal de cette justice.
En théorie les lois fondamentales mauritaniennes de 1957 à 2007 (constitutions et chartes constitutionnelles), la législation et la réglementation contenaient, certes, des dispositions garantissant l’indépendance de la justice, l’égalité des citoyens devant la loi et l’assurance d’un procès équitable. Mais la réalité est différente. D’abord la justice a toujours été victime d’une instrumentalisation par les pouvoirs successifs. Elle a expérimenté, ensuite,  une crise multiforme (crise de confiance, crise d’autorité, crise de crédibilité, crise de moyens, crise de compétence etc.) qui la décrédibilisèrent et érodèrent la confiance  des citoyens en elle… (déjà) à l’émergence de la Mauritanie autonome, en 1957, le  système judiciaire a été, en plus de la complication bicéphale de la justice des cadis  et de la justice d’inspiration française, victime d’une centralisation accrue  et l’objet de pression et de machinations de tous ordres l’empêchant de jouer pleinement son rôle de garant d’un ordre social juste et équitable et un véritable outil de développement et de paix civile. Cette centralisation s’explique par un faux postulat.  Et qui plus est,  la justice a été soumise aux pressions ; justifiant sa perte de crédibilité aux yeux du peuple. Elle a toujours été l’objet de pressions de toutes sortes, particulièrement du pouvoir politique, des autres administrations, des notabilités traditionnelles et de l’argent … Et ainsi la politisation de la justice en Mauritanie est tout objectivement  la conséquence normale  de manipulations permanentes des pouvoirs successifs du pays. D’autre part, face à la pression des nantis et autres possédants, et depuis longtemps, les fonctionnaires de la justice étaient à la merci de leurs "arguments" en raison de leur miséreuse situation matérielle. Leur faiblesse face aux corruptions affecte gravement l’égalité citoyenne devant la justice ordinaire. Ainsi en plus du déni de justice que constitue déjà « la justice politique », il y’à son alter ego : « la justice du ventre ». Le souci d’améliorer leurs revenus par tous moyens, même illégaux, conduit des magistrats, des auxiliaires de justice et même des avocats à être plus attentifs aux arguments des puissants, tous les puissants…
A ce propos les efforts du barreau mauritanien depuis plus de vingt temps est méritoire quant à sa détermination à :
-         Chercher à contrer l’inféodation de la justice aux pouvoirs politiques successifs ;
-         La lutte menée en faveur de l’indépendance des juges et de l’assistance judiciaire en vue d’avancer vers l’instauration du principe du procès équitable ;
-         L’organisation de collectifs de défenseurs des accusés aux procès politiques et ce sans discrimination  politique, régionale, ethnique ou autre des justiciables ;
-         L’altruisme individuel et collectif montré dans l’aide apportée par les avocats du barreau de Mauritanie, individuellement et collectivement, aux  prévenus ou autres justiciables matériellement indigents et la généreuse assistance aux familles des condamnés sans ressources. Etc.
Formulons, au passage  quelques exigences, non exhautives bien sûr,  pour  orienter la réforme de la Justice vers plus d’indépendance et d’équité:
1. raffermir  l’indépendance effective de la Justice et à cet effet  en  créant  une institution administrative permanente au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature entièrement  indépendante du Ministère de la Justice ;
 2. rendre effective la présence d’office d’un avocat dès la garde à vue, conformément aux dispositions du code de procédure pénale ;
3. rendre la décentralisation judiciaire effective en dotant les institutions judiciaires des moyens matériels financiers et humains indispensables;
4. assurer l’exécution des décisions de justice en mettant fin  à l’immixtion de l’exécutif dans la judiciaire ;
5. homogénéiser la formation des magistrats par la création d’un Institut  Supérieur ou une Ecole Nationale de la magistrature repondant aux normes internationales;
6. Concrétiser  l’assistance judiciaire (en clarifiant ses principes et conditions et par la mise en place de mécanismes opératoires efficients) ;
7. valoriser le statut des greffiers, porte d’entrée de la justice et leviers importants pour la garantie des droits des justiciables ;
8. organiser les huissiers et experts judiciaires pour assurer la fluidité de la justice ;
9. mettre en place un code de la déontologie de la police et veiller  à son scrupuleux respect.                                      

3-2 Règlement  definitif du Passif humanitaire
La question des déportés et du passif humanitaire constitue une épine dans le socle de l’unité nationale, car des hommes et des femmes ont été  bannis en 1989 de leur pays à la suite des événements qui ont opposé éleveurs  mauritaniens et cultivateurs sénégalais et qui ont été, par la suite, amplifiés politiquement donnant naissance à la déportation de plusieurs milliers de mauritaniens vers le Sénégal et le Mali en réaction à l’expulsion de mauritaniens  et de Sénégalais d’origine mauritanienne vers Nouakchott à la suite des tueries  des ressortissant des deux pays en Mauritanie et au Sénégal. Cet épisode sera alourdi par les exécutions sommaires, extrajudiciaires et arbitraires de plusieurs militaires négro- mauritaniens et  la purge de plusieurs cadres de l’administration publique appartenant  à cette composante de la population. Plusieurs actions de mobilisation de la société civile nationale, régionale et internationale ainsi que de positions tranchées ont été prises par les organisations internationales etc
Il en a résulté de cette position  un durcissement avant 2005 du gouvernement  à travers :
- De nombreuses victimes et leurs ayants droits n'ont pas reçu toutes les informations pour connaître  la vérité ;
- Les victimes n'ont pas eu droit à une juste réparation ;
- une loi d'amnistie couvrant les faits de violation de droits de l'homme survenus au cours de la période considérée a été  adoptée en 1992 par le parlement ;
- Le retour individuel des réfugiés a été  cependant favorisé.
       Cependant  une rupture  a été amorcée  par le discours  du chef de ‘Etat  le 29 juin 2007 par lequel il a reconnu les dérapages du passé, des années 1989, 1990 et 1991.
-Les conclusions des travaux du conclave national de 2007
Les principales étapes du processus du règlement de cette question   doivent désormais, à notre avis, reposer sur :
- la réactivation ou le renouvellemnt  d'un Comité Interministériel chargé du retour organisé des réfugiés mauritaniens  au Mali qui ont été négligés;
-L’organisation de nouvelles journées nationales  de concertation pour le règlement des questions pratiques relatifs à la normalisation définitive de la situation des réfugiés et éventuellement des Moussafarine en 1989 du sénégal et l’apurement réel du Passif humanitaire;
Pour le règlement définitif et consensuel  cette douleureuse question, les efforts significatifs déjà déployés ou entrepris présentement  par les pouvoirs publics, pour qu’ils ne soient pas perçus comme un arrangement complaisant et de circonstance qui ignore les principes élémentaires de la Justice, notamment la  Transitionnelle, devraient prendre en compte les impératifs essentiels suivants :
1-         l’impératif de la vérité ;
2-        l’impératif de la justice ;
3-        l’impératif de la réparation équitable et discutée avec les victimes ou leurs ayant
droit ;
 4- l’impératif du pardon  pour que le pays tout entier arrive à tourner la page ;

3-3            Eradication de l’esclavage
« Tout au long de l’Histoire, il y’à eu des hommes qui voulaient en dominer les autres et qui y parvenaient. Prétextant de leur force, ils ont obligé les plus démunis à les servir, à travailler pour eux sans rien leur donner en échange, s’adjugeant le droit de les vendre ou de les acheter comme des outils ou des bêtes  de somme, de les maltraiter ou de les mettre à mort… »  Qui dit mieux ? Qui dit plus quant à ce mal universel et immémorial sévissant cruellement ici et ailleurs…
Il est si justement décrit par  cette citation tirée de l’opuscule " Raconte-moi L’ESCLAVAGE" éditée par  l’UNESCO  à Paris  en 2006 .
*L’esclavage c’est la loi et le droit du plus fort versus la négation de tout droit (ou presque) pour l’autre, le faible, le vaincu. Et depuis l’aube des temps, il est exercé sur et par toutes les races sous toutes  les latitudes, et en toutes contrées et continents  de notre planète bleue !
L’esclavage qu’est ce à dire ?
Sur un plan international, l’esclavage est défini juridiquement par la convention internationale de 1926 ; le premier instrument juridique consensuel, pertinent en cette formule laconique comme étant, « … l’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs de propriété ou certaines d‘entre eux »
.
Le pays, devenu indépendant, et sous la pression des revendications émancipatrices des années soixante dix adoptera une ribambelle de textes afin de se départir de ce phénomène sans pour autant l’incriminer. Il convient d’en mesurer l’efficacité.
Les processus  d’interdiction de  l’esclavage en Mauritanie de la colonisation à nos jours ont toujours été chaotiques et floues. Jugez en…
Interdictions de l’esclavage par des textes en Mauritanie :( implicitement et/ou explicitement)
 Primo indirectement  en raison de nos statuts successifs de protectorats, colonie, puis territoire d’outre mer, puis d’Etat autonome dépendant de la France ( de 1903 à 1960) puissance abolitionniste depuis 1848. 
Secundo directement explicitement ou implicitement par l’Etat souverain avec :
-les préambules des constitutions de 1959 et de 1961 et de 1991;
-le code de travail de 1963 ;
-le code pénal de 1963 ;
- la circulaire, pas complaisante ,  du 16 mai 1966 relative, en objet, « à la disparition de l’esclavage » adressée par  M. Mohamed Lemine OULD HAMONI, alors garde des sceaux, ministre de la justice et de l’intérieur à l’ensemble des  commandants de cercle du pays
- l’ordonnance n° 81.234 du 9 novembre 1981 interdisant l’esclavage ;
-l’ordonnance n° 83.127 du 5 juin 1983 portant réorganisation domaniale et foncière ;
- le nouveau code du travail et la loi réprimant  la traite des personnes ;
-La loi n° 017.2004 du 06 juillet 2004 portant code du travail et la loi n° 2003.022 du 17 juillet 2003 portant répression de la traite des personnes  apportent chacun en ce le concerne une sanction au travail forcé sans que pour autant ne soit incriminé de façon claire et précise l’esclavage ;
- la Loi N° 2007-048 du 03-09-2007 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.
-les amendements constitutionnels de 2012 assimilant les pratiques esclavagistes à un crime contre l’humanité ;
- le projet de loi portant création d'une cour spéciale pour crimes d'esclavage, adopté le 3à décembre 2013 par le Conseil Suprême de la Magistrature présidé
Par M. le Président de la république.
Pourtant nous continuons à nier qu’il existe encore sous sa forme sournoise et pour ses séquelles, mentales, idéologiques, économiques, sociales, culturelles etc.
NB- Tableau des conséquences néfastes  de la servitude au présent.
La pauvreté et la misère économiques et psychologique  comme effet persistant de la servitude et  en dépit des avancées constatées, la persistance des pratiques et séquelles de l'esclavage se manifeste d'abord sous une dimension psychologique ; Ces pratiques et séquelles se manifestent aussi, bien sûr,  sous la forme d’unsentiment de soumission d'une domination économique, qui résume, à elle, seule l'ensemble des rapports qui continuent de lier les descendants d'esclaves à leurs anciens maîtres.
   4    QUATRIEME PARTIE :Processus démocratique
Et quelles dispositions caractérisent pour nous l’esprit démocratique ?
a)      l’examen sérieux, responsable et ordonné de toute question d’intérêt général ;
b)      le rejet de toute oligarchie ou corporation : politique, économique ou sociale accaparant les leviers du pouvoir par coercition ou manœuvres délictuelles ;
c)       le refus de tout monopole ou privilèges aberrants en économie qui doit offrir, à tous, et scrupuleusement, les mêmes chances ;
Conséquemment, et pour mettre la puissance publique à l’abri de l’hégémonie de forces objectivement ou subjectivement monolithiques, ,il est nécessaire d’assurer :
1°- l’élaboration d’une"Charte d’honneur" ou "code déontologique" (ou appelons –le comme on veut) qui comportera les éléments essentiels d’un consensus de partis (et ou organisations de la société civile) sur les questions cruciales au dessus de toutes considérations partisanes : les frontières nationales, la forme républicaine et pluraliste du gouvernement, la succesion au pouvoir sur une base pacifique et démocratique,  la condamnation de toute subversion, la défense de  l’ouguiya,  la neutralité de l’Etat et de ses rouages etc.
4°- La formulation de normes consignées  et consensuelle d’une collaboration franche, entière et responsable entre l’administration territoriale et les partis politiques dans l’organisation de toute consultation électorale, depuis l’établissement des listes jusqu’à la proclamation des résultats.
5°-  le renforcement effectif de l’indépendance et de la neutralité de la Haute Autorité de la presse et de l’Audiovisuel ;
    Et dans notre entendement, la démocratie est un débat d’idées autour de projets de sociétés : quelle gestion économique pour la Mauritanie ? Quelle éducation ? Quelle politique de santé ? Quelle politique de l’emploi ? Etc.
Quelle voie pour garantir un processus fiable et consensuellement accepté ?
-La négociation et le dialogue continu doivent en être l’outil.
A cet titre toute entente bipartisane majorité opposition  sur un processus électoral doit privilégier  l’installation  d’un exécutif  administratif ad hoc, et de préference bipartisan et provisoire, de conduite du prpcessus électoral depuis le ravel, jusqu »à la proclamation des résultats, ayant contrôle effectif sur l’administration territoriale. Si l’utilité  de la désignation d’une Commission de justes (Ceni ou autre) s’avère opportune , elle devra l’être pour la seule période couverte par la consultation et être  investie de la responsabilité d’une tâche limitée et bien balisée.
CONCLUSION :  M. le président, Mesdames et messieurs
La situation n’est pas désespérée. Et la Mauritanie n’est ni Sodome ni Gomorrhe. Les Mauritaniens, acceptent et ont accepté des règles et des conditions difficiles quand elles sont générales. Ils sont prêts à tricher quand c’est la pratique de tous. Mais ils peuvent jouer le jeu régulier quand il savent qu’il y’a égalité d’opportunités. Le seul pouvoir avec lequel l’écrasante majorité des citoyens est en contact quotidien est l’administration. C’est souvent la source de leurs maigres revenus et c’est l’épée de Damoclès suspendue sur leur têtes : arrogante, menaçante, effrayante. Ils lui offrent ses exigences :la vénalité, le tribalisme, les divisions etc. Identifiant souvent cette administration et son pouvoir comme des autorités exogènes ennemis, il trouvent parfaitement licite de ne payer, ni contributions financières directes, ni droits de douanes et d’éviter ou minimaliser toutes les autres redevances. Il reste à les convaincre que l’Etat, les administrations et les entreprises du secteur public ont changé. Il reste à leur montrer que la gestion des biens publics sera désormais rigoureuse et transparente.
Une nouvelle Mauritanie est en gestation. Personne n’en a la paternité, sauf peut être notre lassitude générale et fort légitime devant tant d’espoirs déçus, tant de frustrations aussi et l’incapacité relative et désolante à l’aptitude collective, depuis un certain 28 novembre 1960, à la pratique de la  tolérance, à l’acceptation du droit de l’autre à être différent, sans animosité , sans haine, mais même fraternellement en privilégiant l’équité et la raison.   Tant de liens nous unissent : la foi, les liens de sang dépassant ethnies et races, combats partagés immémoriaux etc. Pourtant tout cela ne suffit pas pour garantir la stabilité, la paix et la cohabitation pacifique. Sous d’autres cieux des pays bien homogènes ont éclaté en raison de stupides   vaines et insignifiantes identités…
                                                          هو السلام عليكم و رحمة الله وبركاته
Nouakchott le 28 fevrier 2013                                                                                    
Mohamed Saïd OULD HAMODY

Aucun commentaire: