Thème : ’’ Défis nationaux majeurs’’
M. le président, mesdames messieurs,
DEFIS NATIONAUX QU’EST A DIRE ? Tout en respectant
et en me pliant au thème-مطا ط و متشعب – de « défis nationaux » dont le
contenu m’a été imposé par oukase
la commission spécialisée désignée par le forum
aux fins de définir et suivre les sujets des trois exposés thématiques, J’ai été
obligé d’ introduire cependant de
légèrs aménagements. En dernier
ressort, je proposerai, ici et là des pistes qui se voudraient praticables pour
des solutions, qui, elles serout sûrement
identifiées et améliorées en l’atelier pertinent.
Cette contribution, en conséquence, comportera
les qutre parties suivantes:
Première partie : bonne gouvernance, valeurs, richesses
nationales ;
Deuxième partie : Education, santé, emploi ;
Troisième
partie : consolidation et protection
de l’unité nationale;
Quatrième
partie : processus électoraux.
1PREMIERE PARTIE
1-1 Bonne gouvernance
La bonne gouvernance, la moralisation de la
vie nationale, la primauté à l’éthique,
tout comme le pluralisme politique, peuvent être ouvertement proclamés
et vantés quand un régime autoritaire et corrompu mais intelligent se les
approprie, alors qu’il pratique une gestion se singularisant par l’opacité et
les passe droits et qu’il exerce un système antidémocratique. Les Mauritaniens
étonnent par leur capacité d’adaptation physique, mentale et ‘’idéologique‘’. En de nombreuses occasions ils ont montré une
remarquable dextérité dans toutes les techniques de la mauvaise gouvernance, de ‘’l’oubli ‘’ de toute éthique etc. Témoins : actes d’état civil
falsifiés, redevances de services publics manipulées, impôts non payés,
diplômes truqués, titres de propriété truqués, entreprises bidons, bourrage
systématique d’urnes électorales, projets détournés, et les contrats, les
contrats, les contrats... La coupe, en vérité, déborde en raison des
concussions, délits d’initiés, népotisme, favoritisme, détournements de biens
sociaux etc. Et « ce qui, hier, tuait, ne fait même plus rougir »,
mais est étalé comme preuve de
bravoure Et ce sont là en réalité les impostures de nos tricheries
« nationales ». Ne nous
méprenons cependant pas sur le mauritanien et ne soyons pas injustes avec lui.
N’insultons ni son intelligence, ni sa lucidité, ni sa capacité à distinguer le
bon grain de l’ivraie. Ne jetons pas l’opprobre systématiquement sur sa classe
politique, son éliteIntellectuelle ou sa haute fonction publique. Il sait parfaitement distinguer les corrompus et gestionnaires véreux, des
vertueux ; Les cadres médiocres, des compétences ; les marchés publics détournés, le pillage des
biens sociaux, et les élus fantoches et mal élus, ou pas élus du tout. des
fonctionnaires désargentés, des enrichissements illicites d’agents publics.
1-2
Les valeurs.
En réalité pour
examiner nos "valeurs", qui sont bien floues, soit dit en passant, et
ceux des autres, je suis retourné aux « trois axes du code
synthétique »
1-1 Le premier axe
concerne les Valeurs Fondamentales, en particulier le respect de la vie ;
1-2 Le deuxième est
la promotion de la solidarité entre les humains.
1-3 Le troisième a trait aux Prohibitions
Fondamentales que sont :
-L’interdiction de mentir;
-L’interdiction de s’approprier le bien d’autrui;
-L’interdiction de faire souffrir inutilement.
2- Quand à l’Ethique
stricto sensu et la déontologie
autre aspect de "valeurs " elles présentent des différences et des similitudes.
« science de la morale » nous dit un
dictionnaire pour l’éthique. C’est trop court !
« théorie des obligations morales
qui régissent une profession » nous dit un autre comme
définition de la déontologie.
-Un professeur, marocain
Jamal Eddine NAJI (in Médias et
journalistes, publications Université Mohammed V, Rabat, 2002.) indique :
« Qu’entend on par ’’éthique’’ en comparaison avec ’’déontologie ’’ ? Il arrive souvent qu’on confonde les deux, qu’on utilise l’un à
la place de l’autre.(pensez qu’en arabe le terme « ‘’ akhlaqiaآخلا قيا تt’’désigne à la fois ’’déontologie ’’, ’’morale ’’ et, par extension ’’éthiqu ’’e pour qui existe pourtant le mot ‘’qiyam
’’ القيم valeurs
» )
Qu’est ce à dire alors par ’’ déontologie’’ ?
Si l’éthique est
toujours une morale culturelle héritée, et souvent immémoriale, le code deontologique est un code moral dans lequel une corporation
ou une association se définit des règles de conduite, des normes de
comportement.
1-3 richesses nationales
1-3-1 préservations des richesses nationales.
Je ne
serai pas particulièrement long. Ce sujet est peut être celui dont les tenants
et aboutissants sont les mieux connus par les participants à ce conclave.
Je reppellerai, pour mémoire que les richesses
nationales sont à classer en deux volets :
A lieux de mémoire (vestiges, cités médiévales,
cités historiques etc.) ;
B sites naturels ( paysages notamment) ;
C culture vivante traditionnelle ( manuscrits,
langues, oralité-musiques, poésies- etc.) ;
D nouvelles formes d’expression (théâtre,
roman, nouvelle, peinture, calligraphie etc.) ;
E industries culturelles d’hier et
d’aujourd’hui (livres, audio-visuels, tapis, tentes, nattes, coffrets,
habits teints ou tissés, boubous, produits arttisanaux en cuir etc.).
Je soulignerai, également, que la préservation du patrimoine,
traditionnel hérité, minier, halieutique
agricole, pastoral, immobilier,
mobilier, roulant, volant, naviguant etc. du pays est le première
responsabilité de l’Etat. Cela est valable pour le domaine public, mais aussi
celui du domaine privé. Aussi ceux qui
assument des responsabiliotés politiques, mais aussi l’ensemble de ses
gestionnaires directs, les fonctionnaires et agents de l’Etat et les citoyens
lamda ont le de voir d’être préoccupés par sa préservation aux présents et aux
générations futures. Il ne doit, en aucun cas être, bradé au profit d’interêts nationaux, et
encore moins les interêts étrangers. Or
l’opacité de la gestion par des
consortiums étrangers des richesses sous-sol occasionnent bien des
interrogations et suscitent bien des
inquiétudes. Inquiétude aussi pour nos richesses halieutiques, tant pour leur
bradage que pour l’opacité des licences
de leur exportation que du suivi de la protection de nos côtes de la pollution
et de la surexploiotation.
Selon
un récent rapport du Fonds Monétaire International, la Mauritanie (
cité par l’hebodamaire Le Calame) la Mauritanie « …serait le pays qui
profiterait le moins au monde de ses nombreuses ressources naturelles. Ainsi,
le fer, le cuivre, l’or et le pétrole n’auraient aucune répercussion positive
significative sur les conditions de vie des populations nationales. En
revanche, un petit cercle de lobbies d’affairistes en profite largement à
travers des commissions obtenues dans des conditions douteuses, pressions via
personnalités influentes civiles et militaires sur les administrations
(ministères et sociétés) chargées de gérer les départements ayant en charge la
gestion de ces ressources.Ces interférences expliquent les grosses fortunes qui
ont émergé ces dernières années et dont les propriétaires nouvellement enrichis
se sont investis dans les bâtiments publics, la pêche, les banques, le commerce
général et autres diverses activités économiques touchant tous les secteurs de
la vie économique nationale… » (fin de citation).
1-3-2 répartition équitable des richesses de la communauté nationale .
1-3-2 répartition équitable des richesses de la communauté nationale .
Comme toute gestion publique la répartition de
ces richesses nationales impose la rigeur et la parcimonie dans leur
distribution et de l’équité surtout. Cette équité doit être strictement
observée et publiée entre :
-les régions pour tenir compte de leur bésoins
objectifs sans oublier une discrimination positive en faveur des régions
enclavées ou en en retard quant à leurs infrastructures de base :
routes, projets de développements (hydraliques, électriques, agricoles,
pastorales, etc.), équipements collectifs (écoles, postes de santé,
etc.) ;
-les collectivités humaines handicapées
socialement (adwabas, autres paysans sans terres, nomades sans bétail etc. ) ou
par l’isolement géographique ( villages sans ressources) etc.
-les personnes handicapées physiques ;
-les femmes astreintes à des travaux villageois
pénibles ( corvées d’eau, travaux chempêtres etc.), les orphelins et les habitants des kebbas de certaines
grandes villes.
Le
Calame en ce qui concerne le rapport du FMI, cité plus haut, note :
« …Les grosses recettes de certaines sociétés nationales n’ont pas
d’impact visible ni sur le quotidien des citoyens (augmentation substantielle
des salaires, diminution des impôts ou baisse effective des prix des denrées de
première nécessité) ni sur l’économie du pays (en termes de grandes
infrastructures nationales comme les autoroutes, les ponts, les aéroports aux
normes internationales, les échangeurs, les universités, les hôpitaux modernes
convenablement équipés)… » (fin de citation)
2
DEUXIEME PARTIE :
2-1 Education
D’après
un sage : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un
peuple… »
L’historien
français Michelet assure que l’éducation durera « …juste autant que la
vie… » et il précise, en réponse à
la question « quelle est la première partie de la
politique ? », « la
politique ! » (et) la seconde ? «… la
politique ! » (Et) la troisième : « …la
politique ! »
0r en ce pays qui pendant logtemps a bâti sa
réputation sur le prestige de ses mahadrah. Puis l’école publique, création
française, a servi, malgrè le nombre réduit de ses bénéficiares, à permis la cohabitation de jeunes mauritaniens issus de
castes, régions et ethnies
différents ; élément essentiel du renforcement de l’unité et de la
cohésion nationales.
Aujourd’hui
l’école mauritanienne ( ce vocable veut-il encore dire quelque chose ?)
est l’antipode de ce qu’elle a été et de ce qu’elle doit être ! Les
dernières réformes ont scindé cette école grosso modo sur une base raciale et
la situation catastrophique de l’école publique
et ses piètres performances ont fait fuir les enfants des milieux aisés
vers l’enseignement privé. Désormais
Notre
école est le vecteur destructeur premier de la cohésion des ethnuies et des
classes
Sociales !
"Malgré toutes les tentatives, notre enseignement
demeure dépourvu de crédibilité, enregistrant un recul des niveaux et une
inadéquation avec les besoins du marché de l’emploi, en plus de la faiblesse de
l’encadrement pédagogique, de la mauvaise planification et du manque de
recyclage et de formation", a déclaré le 3 février
2013 M. le Premier ministre à l’occasion de la tenue des "Etats généraux
de l’éducation" deux ans après qu’ils aient été annoncés. Et le Premier
ministre d’ajouter :
Le système éducatif en Mauritanie "a été incapable de répondre aux simples exigences de développement, mais aussi aux espoirs et aspirations de la nation", ( fin de citation)
Le système éducatif en Mauritanie "a été incapable de répondre aux simples exigences de développement, mais aussi aux espoirs et aspirations de la nation", ( fin de citation)
Le spectacle de notre
école, en plus de ses tares d’organisation se distingue par :
l’absenteisme des enseignats, l’inexistence de manuels scolaires, de ses
salleqs de classes dont la moyenne
est de 90 éléves en moyenne, sans table banc de sucroît pour la majorité
d’entre eux. A cet égard, de véritables etats généraux de l’école sont un
priorite aux fins de mettre en place
une école mauritanienne unitaire
et performante,donnant un eplace cependant à l’enseignement des langues
nationales autres que la langue officielle,
dispensant un savoir adapté aux temps nouveaux, aux besoins réels du
pays notamment pour son développent économique, l’exploitation contrôlée de ses
richesses, la formation de cadres repondant aux besoins incommensurables de nos
concitoyens.
2-2 Santé :
La santé est l’autre service publique indispensable pour le bien être de nos
populations. Or le tableau qui est sien est fort peu reluisant. L’improvision
qui a caractérisé les implatations d’unités médicales sensées assurer notre
autonomie, par rapport aux envois officiels et privés de malades se soigner à
l’extérieur y engloutissant des sommes énormes. D’autre part le matériel acheté
à des prix de complaisance s’est revelé obsolète. Et les mauritaniens
continuent , pour se soigner, d’aller, en europe, au sénégal , Maroc,
Tunisie. Malgrè leur réhabilitation à
des prix faramineux les dits hôpitaux et dispensaires de l’intérieur du pays se
caractérisent par des équipements vétustes, l’absence de médicaments , des
moyens de fonctionnement insignifiants ainsi que la faiblesse de l’encadrement
en médecins et infirmiers spécialisés.
Le seul progrès constaté en le domaine de
la santé est la réussite de nombreuses campagnes de vaccination des enfants de
1 à 5 ans contre les principales maladies affectant la première enfance. Par
contre le paludisme continue à sévir et
la tuberculose, qui était en récul, est
réapparue ces derniers temps plus meuurtrière encore. En plus les maladies du métabolisme ou de la
sédentarité, cancers, hypertension, diabète etc.
2-3 Emploi :
L’emploi ce dernier élément de la
tryptique sensée être orientée vers
l’éducation, la protection sanitaine et l’insertion de la jeunesse dans
la vie active est dans un état désolant.
2°- La restructuration des secteurs public et
parapublic et la détermination (par exemple enune charte ou le code) de normes strictes,
raisonnables et pratiques pouvant empêcher la distribution, comme prébendes aux
partisans, de leurs postes sensibles.
3°- L’attribution de nouveaux pouvoirs et
prérogatives à un Conseil Supérieur de
la Fonction Publique bi-partisan qui lui
permettent de mettre la haute fonction publique (autant que faire se peut) à l’abri des intimidations explicites et
implicites, avouées et sournoises, et de la chasse aux sorcières, sans
toutefois entraver la gestion normale, régulière et légale des pouvoirs
publics.
Aucune vraie politique de l’emploi
n’existe
Notre école est, aujourd’hi, la meilleure filière du chômage et le
recrutement se fait sur la base non de
conconcours et /ou références effectives, mais par la voie de nominations
laissés à la discrétion complaisante du pouvoir politique.
Il est temps que l’équité soit la raison
d’être et le critère de base du recrutement à toute fonction ou profession de
la fonction publique du secteur parapublique et des sociétés à participation
publique. Et il est temps que l’école soit ortientée vers l’emploi à tous ses
niveaux ( supérieur et moyen) publique et privé etc.
3 TROISIEME
PARTIE : L’unité nationale
La
consolidation et l’attachement à l’unité
nationale , au-delà de l’appartenance enrichissante des identités et cultures particulières aux
langues maternelles ainsi qu’aux régions d’origine sont les
garanties réelles de la paix civile et de la cohabitation harmonieuse.
Mais
ces importants acquis nécessitent comme préalable l e règlement ou
l’avancement des règlements des
inégalités, xxxx et le triomphe de la justice.
3-1 Justice
En
vérité l’expérience récente m’a convaincu du caractère essentiel de deux choses
à demander à ma justice :
Le Droit de
chacun à un procès équitable et le fonctionnement normal de cette justice.
En théorie les lois fondamentales mauritaniennes de
1957 à 2007 (constitutions et chartes constitutionnelles), la législation et la
réglementation contenaient, certes, des dispositions garantissant
l’indépendance de la justice, l’égalité des citoyens devant la loi et
l’assurance d’un procès équitable. Mais la réalité est différente. D’abord la justice a toujours été victime d’une instrumentalisation
par les pouvoirs successifs. Elle a expérimenté, ensuite, une crise multiforme (crise de confiance,
crise d’autorité, crise de crédibilité, crise de moyens, crise de compétence
etc.) qui la décrédibilisèrent et érodèrent la confiance des citoyens en elle… (déjà) à l’émergence de
la Mauritanie autonome, en 1957, le
système judiciaire a été, en plus de la complication bicéphale de la
justice des cadis et de la justice
d’inspiration française, victime d’une centralisation accrue et l’objet de pression et de machinations de
tous ordres l’empêchant de jouer pleinement son rôle de garant d’un ordre
social juste et équitable et un véritable outil de développement et de paix
civile. Cette centralisation s’explique par un faux postulat. Et qui plus est, la justice a été soumise aux pressions ;
justifiant sa perte de crédibilité aux yeux du peuple. Elle a toujours été
l’objet de pressions de toutes sortes, particulièrement du pouvoir politique,
des autres administrations, des notabilités traditionnelles et de l’argent … Et
ainsi la politisation de la justice en Mauritanie est tout objectivement la conséquence normale de manipulations permanentes des pouvoirs
successifs du pays. D’autre part, face à la pression des nantis et autres
possédants, et depuis longtemps, les fonctionnaires de la justice étaient à la
merci de leurs "arguments" en raison de leur miséreuse situation
matérielle. Leur faiblesse face aux corruptions affecte gravement l’égalité
citoyenne devant la justice ordinaire. Ainsi en plus du déni de justice que
constitue déjà « la justice politique », il y’à son alter ego :
« la justice du ventre ». Le souci d’améliorer leurs revenus
par tous moyens, même illégaux, conduit des magistrats, des auxiliaires de
justice et même des avocats à être plus attentifs aux arguments des puissants,
tous les puissants…
A ce
propos les efforts du barreau mauritanien depuis plus de vingt temps est
méritoire quant à sa détermination à :
-
Chercher à contrer
l’inféodation de la justice aux pouvoirs politiques successifs ;
-
La lutte menée en
faveur de l’indépendance des juges et de l’assistance judiciaire en vue
d’avancer vers l’instauration du principe du procès équitable ;
-
L’organisation de
collectifs de défenseurs des accusés aux procès politiques et ce sans
discrimination politique, régionale,
ethnique ou autre des justiciables ;
-
L’altruisme individuel
et collectif montré dans l’aide apportée par les avocats du barreau de
Mauritanie, individuellement et collectivement, aux prévenus ou autres justiciables
matériellement indigents et la généreuse assistance aux familles des condamnés
sans ressources. Etc.
Formulons, au passage quelques exigences, non exhautives bien sûr, pour orienter la réforme de la Justice vers plus
d’indépendance et d’équité:
1. raffermir l’indépendance effective de la Justice et à
cet effet en créant une institution administrative permanente au
sein du Conseil Supérieur de la Magistrature entièrement indépendante du Ministère de la
Justice ;
2. rendre effective la présence d’office d’un
avocat dès la garde à vue, conformément aux dispositions du code de procédure
pénale ;
3.
rendre la décentralisation judiciaire effective en dotant les institutions
judiciaires des moyens matériels financiers et humains indispensables;
4.
assurer l’exécution des décisions de justice en mettant fin à l’immixtion de l’exécutif dans la
judiciaire ;
5.
homogénéiser la formation des magistrats par la création d’un Institut Supérieur ou une Ecole Nationale de la
magistrature repondant aux normes
internationales;
6. Concrétiser l’assistance judiciaire (en clarifiant ses
principes et conditions et par la mise en place de mécanismes opératoires
efficients) ;
7.
valoriser le statut des greffiers, porte d’entrée de la justice et leviers
importants pour la garantie des droits des justiciables ;
8.
organiser les huissiers et experts judiciaires pour assurer la fluidité de la
justice ;
9.
mettre en place un code de la déontologie de la police et veiller à son scrupuleux respect.
3-2 Règlement definitif du Passif humanitaire
La question des déportés et du passif
humanitaire constitue une épine dans le socle de l’unité nationale, car des
hommes et des femmes ont été bannis en
1989 de leur pays à la suite des événements qui ont opposé éleveurs mauritaniens et cultivateurs sénégalais et
qui ont été, par la suite, amplifiés politiquement donnant naissance à la
déportation de plusieurs milliers de mauritaniens vers le Sénégal et le Mali en
réaction à l’expulsion de mauritaniens
et de Sénégalais d’origine mauritanienne vers Nouakchott à la suite des
tueries des ressortissant des deux pays
en Mauritanie et au Sénégal. Cet épisode sera alourdi par les exécutions
sommaires, extrajudiciaires et arbitraires de plusieurs militaires négro-
mauritaniens et la purge de plusieurs
cadres de l’administration publique appartenant
à cette composante de la population. Plusieurs actions de
mobilisation de la société civile nationale, régionale et internationale ainsi
que de positions tranchées ont été prises par les organisations internationales
etc
Il en a résulté de cette position un durcissement avant 2005 du
gouvernement à travers :
- De nombreuses victimes et leurs ayants droits
n'ont pas reçu toutes les informations pour connaître la vérité ;
- Les victimes n'ont pas eu droit à
une juste réparation ;
- une loi d'amnistie couvrant les faits de
violation de droits de l'homme survenus au cours de la période
considérée a été adoptée en 1992
par le parlement ;
- Le retour individuel des réfugiés a été cependant favorisé.
Cependant une rupture
a été amorcée par le
discours du chef de ‘Etat le 29 juin 2007 par lequel il a
reconnu les dérapages du passé, des années 1989, 1990 et 1991.
-Les conclusions des travaux du conclave
national de 2007
Les principales étapes du processus du règlement
de cette question doivent désormais, à
notre avis, reposer sur :
- la réactivation ou le renouvellemnt d'un Comité Interministériel chargé du
retour organisé des réfugiés mauritaniens
au Mali qui ont été négligés;
-L’organisation de nouvelles journées
nationales de concertation pour le règlement des questions pratiques
relatifs à la normalisation définitive de la situation des réfugiés et
éventuellement des Moussafarine en 1989 du sénégal et l’apurement réel du
Passif humanitaire;
Pour le règlement définitif et
consensuel cette douleureuse question,
les efforts significatifs déjà déployés ou entrepris présentement par les pouvoirs publics, pour qu’ils ne
soient pas perçus comme un arrangement complaisant et de circonstance qui
ignore les principes élémentaires de la Justice, notamment la Transitionnelle, devraient prendre en compte
les impératifs essentiels suivants :
1-
l’impératif de la vérité ;
2-
l’impératif de la
justice ;
3-
l’impératif de la réparation
équitable et discutée avec les victimes ou leurs ayant
droit ;
4- l’impératif du pardon pour que
le pays tout entier arrive à tourner la page ;
3-3 Eradication de
l’esclavage
« Tout au long de l’Histoire, il y’à eu des hommes qui
voulaient en dominer les autres et qui y parvenaient. Prétextant de leur force,
ils ont obligé les plus démunis à les servir, à travailler pour eux sans rien
leur donner en échange, s’adjugeant le droit de les vendre ou de les acheter comme
des outils ou des bêtes de somme, de les
maltraiter ou de les mettre à mort… » Qui dit mieux ?
Qui dit plus quant à ce mal universel et immémorial sévissant cruellement
ici et ailleurs…
Il est si justement décrit par cette citation tirée de l’opuscule " Raconte-moi
L’ESCLAVAGE" éditée par
l’UNESCO à Paris en 2006 .
*L’esclavage c’est la loi et le droit du plus fort versus
la négation de tout droit (ou presque) pour l’autre, le faible, le vaincu. Et
depuis l’aube des temps, il est exercé sur et par toutes les races sous
toutes les latitudes, et en toutes
contrées et continents de notre planète
bleue !
L’esclavage qu’est ce à dire ?
Sur un plan international, l’esclavage est défini
juridiquement par la convention internationale de 1926 ; le premier
instrument juridique consensuel, pertinent en cette formule laconique
comme étant, « … l’état ou la condition d’un individu sur lequel
s’exercent les attributs de propriété ou certaines d‘entre eux »
.
Le pays, devenu indépendant, et
sous la pression des revendications émancipatrices des années soixante dix
adoptera une ribambelle de textes afin de se départir de ce phénomène sans pour
autant l’incriminer. Il convient d’en mesurer l’efficacité.
Les processus d’interdiction de l’esclavage en Mauritanie de la colonisation
à nos jours ont toujours été chaotiques et floues. Jugez en…
Interdictions de l’esclavage par des textes en
Mauritanie :( implicitement et/ou
explicitement)
Primo
indirectement en raison de nos statuts
successifs de protectorats, colonie, puis territoire d’outre mer, puis d’Etat
autonome dépendant de la France ( de 1903 à 1960) puissance abolitionniste
depuis 1848.
Secundo directement explicitement ou implicitement par
l’Etat souverain avec :
-les préambules des constitutions de 1959 et de 1961 et
de 1991;
-le code de travail de 1963 ;
-le code pénal de 1963 ;
- la circulaire, pas complaisante , du 16 mai 1966 relative, en objet, « à la
disparition de l’esclavage » adressée par M. Mohamed Lemine OULD HAMONI, alors garde des
sceaux, ministre de la justice et de l’intérieur à l’ensemble des commandants de cercle du pays
- l’ordonnance n° 81.234 du 9 novembre
1981 interdisant l’esclavage ;
-l’ordonnance n° 83.127 du 5 juin 1983 portant
réorganisation domaniale et foncière ;
- le nouveau code du
travail et la loi réprimant la traite
des personnes ;
-La loi n°
017.2004 du 06 juillet 2004 portant code du travail et la loi n° 2003.022 du 17
juillet 2003 portant répression de la traite des personnes apportent chacun en ce le concerne une
sanction au travail forcé sans que pour autant ne soit incriminé de façon
claire et précise l’esclavage ;
- la Loi N° 2007-048
du 03-09-2007 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques
esclavagistes.
-les amendements
constitutionnels de 2012 assimilant les pratiques esclavagistes à un crime
contre l’humanité ;
-
le projet de loi portant création d'une cour spéciale pour crimes d'esclavage,
adopté le 3à décembre 2013 par le Conseil Suprême de la Magistrature
présidé
Par M. le Président de la république.
Pourtant nous continuons à nier qu’il
existe encore sous sa forme sournoise et pour ses séquelles, mentales,
idéologiques, économiques, sociales, culturelles etc.
NB- Tableau des conséquences néfastes de la servitude au présent.
La pauvreté et la misère économiques et psychologique comme effet persistant de la servitude et en dépit des avancées constatées, la persistance des
pratiques et séquelles de l'esclavage se manifeste d'abord sous une dimension
psychologique ; Ces pratiques et séquelles se manifestent aussi, bien sûr, sous la forme d’unsentiment de soumission
d'une domination économique, qui résume, à elle, seule l'ensemble des rapports
qui continuent de lier les descendants d'esclaves à leurs anciens maîtres.
4 QUATRIEME PARTIE :Processus
démocratique
Et quelles dispositions caractérisent pour nous
l’esprit démocratique ?
a)
l’examen sérieux, responsable et ordonné de toute question
d’intérêt général ;
b)
le rejet de toute oligarchie ou corporation : politique,
économique ou sociale accaparant les leviers du pouvoir par coercition ou
manœuvres délictuelles ;
c)
le refus de tout monopole ou privilèges aberrants en économie qui
doit offrir, à tous, et scrupuleusement, les mêmes chances ;
Conséquemment, et pour mettre la puissance
publique à l’abri de l’hégémonie de forces objectivement ou subjectivement
monolithiques, ,il est nécessaire d’assurer :
1°- l’élaboration d’une"Charte
d’honneur" ou "code déontologique" (ou appelons –le comme on
veut) qui comportera les éléments essentiels d’un consensus de partis (et ou organisations
de la société civile) sur les questions cruciales au dessus de toutes
considérations partisanes : les frontières nationales, la forme républicaine
et pluraliste du gouvernement, la succesion au pouvoir sur une base pacifique
et démocratique, la condamnation de
toute subversion, la défense de l’ouguiya, la neutralité de l’Etat et de ses rouages etc.
4°- La formulation de normes consignées et consensuelle d’une collaboration franche,
entière et responsable entre l’administration territoriale et les partis
politiques dans l’organisation de toute consultation électorale, depuis
l’établissement des listes jusqu’à la proclamation des résultats.
5°- le
renforcement effectif de l’indépendance et de la neutralité de la Haute
Autorité de la presse et de l’Audiovisuel ;
Et
dans notre entendement, la démocratie est un débat d’idées autour de projets de
sociétés : quelle gestion économique pour la Mauritanie ? Quelle
éducation ? Quelle politique de santé ? Quelle politique de
l’emploi ? Etc.
Quelle
voie pour garantir un processus fiable et consensuellement accepté ?
-La
négociation et le dialogue continu doivent en être l’outil.
A cet
titre toute entente bipartisane majorité opposition sur un processus électoral doit
privilégier l’installation d’un
exécutif administratif ad hoc, et de
préference bipartisan et provisoire, de conduite du prpcessus électoral depuis
le ravel, jusqu »à la proclamation des résultats, ayant contrôle effectif
sur l’administration territoriale. Si l’utilité
de la désignation d’une Commission de justes (Ceni ou autre) s’avère
opportune , elle devra l’être pour la seule période couverte par la
consultation et être investie de la
responsabilité d’une tâche limitée et bien balisée.
CONCLUSION : M. le président, Mesdames et messieurs
La situation n’est pas désespérée. Et la
Mauritanie n’est ni Sodome ni Gomorrhe. Les Mauritaniens, acceptent et ont
accepté des règles et des conditions difficiles quand elles sont générales. Ils
sont prêts à tricher quand c’est la pratique de tous. Mais ils peuvent jouer le
jeu régulier quand il savent qu’il y’a égalité d’opportunités. Le seul pouvoir
avec lequel l’écrasante majorité des citoyens est en contact quotidien est
l’administration. C’est souvent la source de leurs maigres revenus et c’est
l’épée de Damoclès suspendue sur leur têtes : arrogante, menaçante,
effrayante. Ils lui offrent ses exigences :la vénalité, le tribalisme, les
divisions etc. Identifiant souvent cette administration et son pouvoir comme
des autorités exogènes ennemis, il trouvent parfaitement licite de ne payer, ni
contributions financières directes, ni droits de douanes et d’éviter ou
minimaliser toutes les autres redevances. Il reste à les convaincre que l’Etat,
les administrations et les entreprises du secteur public ont changé. Il reste à
leur montrer que la gestion des biens publics sera désormais rigoureuse et
transparente.
Une nouvelle Mauritanie est en gestation.
Personne n’en a la paternité, sauf peut être notre lassitude générale et fort
légitime devant tant d’espoirs déçus, tant de frustrations aussi et
l’incapacité relative et désolante à l’aptitude collective, depuis un certain
28 novembre 1960, à la pratique de la
tolérance, à l’acceptation du droit de l’autre à être différent, sans
animosité , sans haine, mais même fraternellement en privilégiant l’équité
et la raison. Tant de liens nous unissent : la foi, les
liens de sang dépassant ethnies et races, combats partagés immémoriaux etc.
Pourtant tout cela ne suffit pas pour garantir la stabilité, la paix et la
cohabitation pacifique. Sous d’autres cieux des pays bien homogènes ont éclaté
en raison de stupides vaines et
insignifiantes identités…
هو السلام عليكم
و رحمة الله وبركاته
Nouakchott le 28 fevrier 2013
Mohamed Saïd OULD HAMODY
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