dimanche 16 mars 2014

Mohamed Ould Abdel Aziz ? matériaux pour le portrait = Cridem . officier supérieur et ancien ministre sous pseudonyme



  


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17.04.08
20:15
Nominations de généraux
Libre Expression
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A la UNE des salons de Nouakchott, la récente nomination de trois de nos colonels au grade de général, au nez et à la barbe de plusieurs dizaines de leurs collègues plus anciens qu’eux, ne semble pas faire l’unanimité, loin s’en faut, quant à son opportunité.

Sa concomitance avec les derniers ratés survenus dans la gestion et le traitement par nos services de sécurité du dossier terroriste en a amplifié le caractère injustifié.

Il faut rappeler que bien que prévu par les statuts des officiers, le grade de général n’a été attribué dans l’histoire de notre armée qu’une seule fois, en faveur d’un ancien chef d’état- major, quelques jours avant sa mise en position de retraite.
Pourtant, envisagée sous l’angle de l’indispensable harmonisation des rangs et des fonctions d’officiers dans notre armée, avec leurs homologues étrangers, la nomination d’un quota limité de généraux, en rapport avec les besoins et le format de notre institution militaire est plutôt souhaitable.

Ne serait-ce que pour mettre fin à une longue période de frustration ou nos colonels de 10 à 15 ans d’ancienneté dans ce grade, se sont souvent trouvés en situation d’infériorité, lors de leurs rencontres avec leurs homologues généraux étrangers, dont certains sont sortis beaucoup plus tard qu’eux des mêmes écoles de guerre.

Dans le strict respect des conditions légales et des principes cardinaux d’ancienneté, de formation et d’aptitude au commandement rien ne devrait donc s’opposer à activer ce grade longtemps mis en veilleuse, pour l’attribuer à ceux qui le méritent.

A condition de ne jamais perdre de vue que, dans l’armée plus qu’ailleurs, l’observance des critères  et conditions qui régissent l’avancement est une chose sacrée qui ne peut souffrir d’entorse que pour des raisons exceptionnelles, liées à des circonstances particulières ou à de signalés services rendus à la nation.

Certes, parmi les trois colonels nouvellement promus, deux ont le mérite d’avoir pris une part essentielle dans l’action qui a abouti au changement institutionnel du 3 août 2005, qui a permis, au bout d’une période de transition relativement courte, de doter le pays de nouvelles institutions démocratiques.

Ces deux officiers, ainsi que d’autres membres du CMJD dont son président, auraient pu faire l’objet de distinction ou de promotion exceptionnelle à l’occasion du retrait des forces armées du pouvoir c’est- à- dire à la faveur de l’installation dans ses fonctions du nouveau président de la république, en avril 2007. Une telle faveur, accordée en son temps, n’aurait probablement soulevé aucune objection sérieuse.

Par ailleurs, et étant donné la nécessité de restructurer notre armée ou ce qui en a survécu aux longues et sombres années qu’elle a connues avant le 3 août  2005 et que la transition n’a pas beaucoup améliorées, il était et est encore parfaitement possible, entre autres mesures d’assainissement de notre outil de défense, d’ envisager le rajeunissement de son encadrement au niveau des états majors.

Dans le cadre d’une telle option, préalablement vulgarisée au niveau national et particulièrement au sein de l’armée, la promotion à titre exceptionnel de ces officiers, dont personne ne conteste la valeur intrinsèque, aurait été plutôt bien comprise.

N'ayant pas été prise à l'occasion de la fin de la mission du CMJD et n'étant point justifiée par la mise en œuvre d’une politique de rajeunissement dictée par les impératifs d’une restructuration de l’institution militaire, il est normal que cette décision,  tombée comme un cheveu sur la soupe, ne puisse emporter beaucoup d’adhésion, ni au sein des forces armées ni dans l’opinion publique avertie.

C’est à voir si, parmi les bénéficiaires eux-mêmes, certains ne devraient pas  éprouver quelque gêne face à ce qui ressemble à une véritable bravade, inédite.

En tout cas, dans les salons de Nouakchott, en plus de la dose de frustration  qu’elle devrait créer chez la plupart de leurs collègues plus anciens, la nomination de ces officiers n’ est perçue par beaucoup que comme un  retour d’ascenseur plutôt tardif et malencontreux.

Cette nomination peut paraître d’autant plus forcée qu’il a fallu, pour la rendre possible, faire prendre une semaine plus tôt, un étrange décret qui réduit de quatre à deux le nombre d’années d’ancienneté requises pour la nomination d’un colonel au grade de général.

L’on sait qu’au contraire, à l’instar du passage de la catégorie d’officiers subalternes à celle d’officiers supérieurs, il aurait été plus logique d’exiger une ancienneté de 6 ans pour passer de la catégorie d’officiers supérieurs à celle d’officiers généraux
.

En tout état de cause, ce forcing consommé, au moment où le pays aborde une nouvelle ère de liberté et de culture démocratique, notre armée, déjà fortement pénalisée par les séquelles d’une gestion désastreuse de ces deux dernières décades, doit être totalement dépolitisée.

Aucun favoritisme ne doit y être toléré. Plus que jamais, elle a besoin d’être restructurée et reprise en main pour renouer avec les normes militaires d’une armée républicaine. Dans cet ordre d’idées, une saine gestion de ses moyens en général et des carrières de son personnel, officier en particulier, doit être rigoureusement observée.

La cohésion, le respect inconditionnel du supérieur hiérarchique et partant la discipline, conditions sine qua non pour l’efficacité de toute armée, sont à ce prix.
           

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13-09-2009
16:05
Assumer la Berezina et rebondir. :
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Presque deux mois après le scrutin du 18 juillet , nos amis du groupe de contact nous font l’amitié de venir partager avec nous quelques moments de patauge et d’obscurité. C’est à la fois gentil de leur part et surtout conforme aux termes de leurs engagements contractés à Dakar pour la consolidation de l’Accord qu’ils ont parrainé.

Apres l’espoir que ce dernier a suscité en son temps , parlons en , avec déjà un peu de recul, cet accord de Dakar , signé le 4 juin 2009 à Nouakchott, a bel et bien sonné le glas du coup d’état du 6 Août 2008 fomenté contre nos institutions démocratiques avec la complicité d’une drôle de majorité parlementaire dont la vocation naturelle et le devoir étaient de les protéger.

Sans précédent, dans l’histoire politique tumultueuse de notre pays, la mise en échec de ce coup de force a été, en soi, pour notre peuple, une réelle victoire de la démocratie. Et un essai qui méritait d’être transformé. Voeu pieux.
En effet , par son vote du 18 juillet 2009 , la majorité des Mauritaniens en a décidé autrement en permettant à l’ auteur de ce coup d’état , qui a isolé et pris le pays en otage onze mois durant , de se prévaloir désormais d’une légitimité électorale. Comme quoi , "l’impondérable n’est nulle part plus puissant que dans les élections", disait Paul Valéry.

En acceptant quant à eux, de s’engager dans une course présidentielle , avec un préavis de moins de vingt jours d’un scrutin déjà verrouillé par un candidat au pouvoir et en campagne depuis dix mois , les challengers de Mohamed Ould Abdel Aziz n’ avaient pas plus le droit de s’étonner des conséquences de leur imprudence .

Et encore moins de s’en plaindre. On se souvient que de son coté , le groupe de contact (la médiation sénégalaise, africaine et internationale ), qui nous fait l’honneur de nous visiter en ce moment , par les pressions qu’il a exercées sur les différentes parties, en particulier le FNDD et le RFD , a tenu à imposer la date du 18 juillet pour la tenue de ces élections, malgré quatre semaines de blocage de l’ accord du 4 juin.

Ce forcing achevait de ruiner toute chance de crédibilisation de ce scrutin, tel qu’envisagé par l’accord susmentionné , notamment son exigence relative à la neutralité de l’administration et des médias du service public et à la fiabilité du fichier électoral. Ces mêmes pressions relatives à la date du 18 juillet , élevée au rang du sacré par nos partenaires extérieurs, représentés cette fois par le groupe des Ambassadeurs occidentaux basés à Nouakchott, n’ont pas épargné notre conseil constitutionnel déjà suffisamment sous pression, localement .

Il faut espérer , en tout état de cause , que cette caution électorale donnée à l’ancien Président du HCE soit susceptible de sortir le pays du creux de la vague dans lequel il a sombré depuis Août 2008 et surtout qu’elle ne le replonge pas dans une nouvelle ère despotique dont on croyait avoir tourné la page à la faveur de la transition 2005-2007. Il est en effet à craindre que notre nouvel homme fort ne puisse facilement se départir de ses réflexes autoritaires dont les dix mois de son pouvoir de fait et de gestion personnelle ont donné la mesure .

A cet égard tout le monde s’accorde à dire que c’est bien dans le pur style de son mentor des années 90 , à force de nominations, d’intimidations et d’achats de consciences durant sa longue campagne électorale, que Mohamed Ould Abdel Aziz, l’appareil administratif qu’il s’est inféodé et les milieux d’affaires qui l’ont soutenu, sont parvenus à contrôler le suffrage de la majorité de nos concitoyens.

Aussi , quelque nombreuses et variées qu’aient pu être les anomalies, irrégularités et autres insuffisances du fichier électoral constatées le jour du vote, on se doit de reconnaître que les dés étaient bel et bien pipés en amont du scrutin et que l’incompréhensible raz de marée électoral qui a bénéficié au gagnant ne peut s’expliquer pour l’essentiel, que par l’effet de ce rouleau compresseur mis au service de sa candidature depuis dix mois .

Les recours introduits au conseil constitutionnel ayant été rejetés , bien évidemment, monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz doit, sauf imprévu, présider cinq années durant, aux destinées de notre pays. Voila l’incontournable réalité qui résulte de ce scrutin du 18 juillet et avec laquelle il y’a lieu de compter désormais. Il faut savoir l’accepter pour donner au pays, en quarantaine depuis un an , la chance de rebondir en dépit des réserves que l’auteur du putsch du 6 Août 2008 continue d’ inspirer .

Pour essayer de redorer son blason , celui qui se doit d’être désormais le Président de tous les mauritaniens ferait bien d’ d’adopter et d’ afficher un nouveau style de gouvernance : un entourage plus crédible , un discours politique plus fédérateur , moins populiste et moins inquisiteur. Il se doit surtout de promouvoir un réel climat de détente, de concertation et d’ ouverture avec toute la classe politique et la société civile. Ce qui n’a pas forcément besoin, loin s’en faut, de se traduire par la formation d’ un gouvernement d’union et encore moins par une fusion des protagonistes au sein d’un nouveau PRDS dénommé UPR.

Aujourd’hui , l’indispensable remise en marche du pays , requiert et justifie la participation de tous. Les adversaires politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz, y compris ceux qui viennent de perdre les élections du 18 juillet , devraient se ressaisir, assumer leur Berezina collective et s’organiser sans délais , dans le cadre légal d’ une opposition compacte, exigeante mais constructive . Voilà ce que nos facilitateurs peuvent proposer au président élu et à ceux de nos leaders politiques qui se perdent en conjectures et continuent de tergiverser sur les véritables causes d’une déroute pourtant programmée depuis qu’ils ont naïvement accepté d’aller à cette élection déjà verrouillée .

Il faut espérer qu’à défaut de pouvoir rattraper ce qui ne peut plus l’être , nos partenaires du groupe de contact disposent encore d’assez de crédit auprès des uns et des autres pour aider à faire redémarrer le pays aujourd’hui englué dans le marasme économique, noyé dans un verre d’eau (en l’occurrence trente millimètres de pluie ) et plongé dans la pénombre de la SOMELEC, entre autres.


Abdellahi Ould Mohamed Lemine
30.09.07
17:52
Dur, dur de s’émanciper.
Libre Expression
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Lors du dernier meeting de son parti, le Président de l’A P.P Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Belkheir annonçait sa décision de ne plus s’occuper de la question de l’esclavage qu’il considère désormais comme réglée suite à l’adoption par le parlement de la loi qui criminalise toutes les pratiques ou manifestations liées à cet anachronisme.

Ayant passé plus de trente ans de sa vie à militer et à lutter pour la réalisation de cet objectif, Mr. Messaoud Ould Belkher considère, non sans raison, que son combat a abouti et qu’il fallait désormais s’occuper d’autres choses et d’autres problèmes qui se posent à notre pays.

Mais avant de fermer définitivement cette page de son combat pour l’émancipation des anciens esclaves, notre Président de l’Assemblée Nationale n’a pu s’empêcher de noter avec un tantinet de regret, le sentiment de scepticisme qu’il éprouve, quant au désir de certains anciens esclaves de s’émanciper réellement.
A ces derniers Mr. Ould Belkheir a dit clairement que personne ne peut rien pour eux s’ils décident volontairement de rester sous le joug de leur ancienne situation.

L’on sait en effet que certains anciens maîtres et leurs ex serviteurs ont continué, sinon à vivre sous le même toit, du moins à entretenir une relation sociale étroite où, très souvent, les premiers continuent d’utiliser le service des seconds. Il est en l’occurrence très difficile de savoir si ces services sont réellement rémunérés comme le prétendent les anciens maîtres ou si, au contraire, comme le soutiennent certains activistes des droit de l’homme, c’est l’exploitation de ces anciens fils d’esclaves qui se poursuit.

En tout état de cause l’éradication définitive de toutes les manifestations et séquelles de l’esclavage et d’autres cloisonnements de notre société va se faire progressivement, au fur et à mesure de la résorption des gaps culturels, économiques politiques et sociaux qui y persistent aujourd’hui. Il faudra encore vraisemblablement une bonne poignée d’années mais ce résultat est désormais à notre portée il n’y a plus qu’à laisser au temps le temps.

Mais en attendant et parmi les taches les plus urgentes qui devraient requérir l’attention de notre Président de l’Assemblée Nationale et autres politiciens chevronnés, il est impératif de s’occuper de l’émancipation de nos dirigeants démocratiquement élus et de notre classe politique en général. Ces derniers semblent en effet continuer à plier l’échine sous la tutelle, pour ne pas dire le joug militaire dont ils refusent obstinément de s’affranchir en dépit du suffrage universel qui les a investis de la légitimité populaire.

Pourtant, le changement intervenu le 3 Août 2005 avait autorisé tous les espoirs de voir les militaires réintégrer leurs casernes à l’issue de la transition et passer la main aux nouvelles autorités civiles après 27 années de régime militaire dont plus de deux décennies de pouvoir solitaire. Cet espoir était d’autant plus justifié que le
CMJD avait librement décidé et solennellement proclamé qu’aucun de ses membres ni ceux de son gouvernement ne sera autorisé à briguer le moindre mandat électif dans le processus électoral projeté.

Mais l’on se souvient qu’à cette époque déjà, au lieu de se saisir de cette chance inespérée, notre classe politique s’est mise à courtiser le Président du
CMJD et ses collègues les plus en vue, les suppliant de ne pas quitter si tôt le pouvoir sinon de leur indiquer sur qui leur choix doit porter pour diriger le pays à l’issue de la période de transition. Et voilà qu’à force de rabâcher cette litanie à leurs oreilles crédules, certains de ces officiers ont fini par y croire qui se sont inscrits dans une perspective de régence contre nature. C’est cette régence paradoxale qui semble nous gouverner aujourd’hui et dont l’immense majorité de la classe politique semble s’accommoder aisément.

Ainsi, au moment ou notre pays essaie de se débarrasser des vestiges de l’esclavage, cette attitude infantile et courtisane de notre classe politique vis-à-vis d’un groupe très réduit de membres de l’ex-CMJD, met en évidence son indécrottable vocation de soumission, de vassalité envers une institution militaire qui a pourtant décidé et souhaité ne plus être qu’une Armée républicaine.

Cette situation paradoxale et malsaine ne saurait perdurer cependant. Si les nouvelles institutions de notre pays, démocratiquement élues, ne veulent pas ou ne peuvent pas exercer leur pouvoir en toute liberté et continuent à se soumettre au diktat de quelques officiers, fussent ils bienfaiteurs préélectoraux, si la majorité de nos élus continuent de prendre leurs directives et d’exprimer leurs doléances à cette même autorité occulte, il y’a péril démocratique voire péril en la demeure. Il y’a péril car insidieusement, cette situation est en train de générer un dangereux quiproquo dans l’esprit des citoyens y compris de nos hommes en uniforme.

En effet, pour ces hommes, l’alternative est la suivante : ou l’Armée a quitté le pouvoir comme nous préférons le croire et nos institutions démocratiques doivent jouer leur rôle et exercer souverainement leur autorité sur tout, y compris sur cette institution qui n’en demande pas  moins ou ,  au contraire, au nom d’une certaine dette électorale on accepte que certains officiers, aient le droit exorbitant de régenter le pays et l’Armée dont ils ne sont même pas (pas encore !) au sommet de la hiérarchie, cela équivaut à une forme de démission de l’autorité civile et légale. Dans ce cas, on ouvre la porte à toutes les options. Y compris au risque d’un come-back de l’Armée aux affaires, ce que notre peuple ne pardonnera à personne et que la communauté internationale qui a accompagné et validé notre transition démocratique, rejettera sans équivoque.

Alors de grâce, notre Armée ne cherche plus qu’à être traitée comme une Armée républicaine. Nos dirigeants et notre classe politique se doivent de l’accompagner dans cette direction en lui fournissant les moyens de sa reconversion. Quant au pouvoir il doit être exercé par ceux que le peuple a élus.

Abderrahmane Ould Elemine


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23.10.08
10:44
Pour éviter le pire , il est permis de rever.
Libre Expression
palais_pres_06
Jusqu’à ce mercredi 6 Août 2008 , les Mauritaniens étaient fiers , malgré les insuffisances de leurs dirigeants et de leur classe politique de s’être dotés d’institutions démocratiquement élues à l’issue d’une transition unanimement saluée et cautionnée par la communauté internationale .

Cette réussite mauritanienne , reconnue par tous et enviée par beaucoup , avait ouvert de réelles perspectives d’avenir pour le pays et pour ses concitoyens .

D’ailleurs , ses dividendes ont été récoltés durant les 15 mois qui ont précédé le putsch à chaque fois que les responsables du pays se sont donné la peine de chercher à capitaliser ce succès . A l’extérieur , nos compatriotes étaient enfin redevenus fiers d’être mauritaniens .
Hélas ! le plaisir aura été de courte durée car le coup d’état du mercredi 6 Août 2008 a fait voler en éclats tout ce capital , au moins provisoirement .Non seulement l’ordre constitutionnel est aujourd’hui transgressé mais le pays et ses concitoyens sont pris en otage et exposés à de sombres perspectives ..Cette grave situation nous interpelle tous et fait du sauvetage de notre pays , menacé dans sa pérennité , la primauté de nos soucis bien avant et bien plus que l’ordre constitutionnel aussi sacré que nous l’eussions voulu.

En effet ni le retour de Sidi ni le maintien de Aziz au palais ocre ne valent la peine de faire subir à notre peuple les difficultés et privations de toutes sortes qui se profilent à l’horizon .Et ce d’autant plus que ces deux hommes sont , avec la complicité et surtout la versatilité de notre classe politique , les premiers responsables et , j’ai failli dire coupables de la crise actuelle .

Aussi nos deux Présidents , déchu et de fait , tout comme notre classe politique , se doivent de reconnaître leurs torts respectifs dans l’éclosion et l’exacerbation de cette crise et d’ accepter tous , tous les sacrifices que sa résolution peut requérir . Y compris pour les deux premiers la renonciation à un mandat présidentiel dont le titulaire légal a tout fait pour le perdre et dont l’occupant actuel n’a aucune légitimité pour s’ y maintenir .

S’agissant du Président de la République déposé.


Il serait puéril de chevaucher l’argumentaire fallacieux consistant à accuser le Président Sidi d’avoir exercé le pouvoir en solitaire ou d’avoir empêché le fonctionnement régulier de l’institution parlementaire .C’est là ,à mon avis , un condensé de mauvaise foi dont la dimension ironique a visiblement échappé à ceux qui le soutiennent. Il n’y a pas en l’occurrence besoin de chercher midi à quatorze heure .Pour n’en citer que les plus patentes , les fautes et erreurs de notre ancien Président ont été légion .tout au long de ces quinze mois .

- Pour n’avoir pas été à même d’instaurer l’indispensable climat de confiance et de respect mutuel entre lui et l’institution parlementaire , en particulier avec les députés membres de la majorité politique hétéroclite , élus avant lui et auxquels il devait en partie , son propre succès électoral ,

- Pour l’amateurisme et la naïveté dont il a fait montre dans l’exercice de ses fonctions , en particulier en délégant tous ses pouvoirs sur l’ensemble des forces armées et de sécurité à un officier commandant du bataillon chargé de sa sécurité, dont il a fait son chef d’état major particulier ,

- Pour avoir visiblement contracté avec deux officiers à l’époque membres du CMJD , des engagements inédits , un deal au terme duquel , le moment venu , il acceptait de les associer à l’exercice d’un pouvoir politique dont il est le seul dépositaire constitutionnel,

-Pour n’avoir pas su , au moment opportun contenir la fougue de ces derniers ou trouver avec eux les compromis nécessaires ,

-Pour n’avoir pas su prendre les bonnes résolutions aux moments opportuns pour mettre fin aux risques patents de déstabilisation dont les institutions et lui-même étaient menacés.

-Pour avoir voulu , en catimini et de la manière la plus incongrue , décapiter simultanément , tous les corps des forces armées et de sécurité dans un contexte politique et sécuritaire sur lequel il n’exerçait aucune emprise

-Pour avoir enfin donné l’impression à ses compatriotes très regardants sur ce genre de détails , y compris au sommet de cette crise , de passer le plus clair de son temps et d’avoir plus de plaisir à voyager à leurs frais qu’à s’intéresser aux graves problèmes qui les préoccupent ,

Rien que pour ces raisons, le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdelahi devrait reconnaître que durant les quinze premiers mois de son mandat il s’est comporté en dilettante au lieu d’assumer ses fonctions présidentielles dans toute leur plénitude et avec la rigueur que requiert cette redoutable charge .Il est donc le premier responsable de la situation peu enviable dans laquelle le pays est aujourd’hui plongé.

Ce ne serait donc pas beaucoup demander au Président Sidi , ne serait ce que pour amortir les dégâts d’un mandat présidentiel mal assumé et qui a tourné au fiasco , que de chercher et à plus forte raison d’accepter d’éviter le pire à son pays , en se refusant ’être l’épicentre du séisme politique social et économique qui le menace et dont les premières secousses sont déjà plus que perceptibles. Il devrait pour cela non seulement accepter le sacrifice de renoncer au reste de son mandat mais aussi s’impliquer dans la recherche de la meilleure manière possible de sortir le pays de cette crise politique sans précédent .Il en sortirait au contraire grandi et pourrait alors reprendre sa retraite avec tous les honneurs et autres avantages y afférents .

S’agissant des généraux

. -Pour l’influence dont ils ont usé lors la transition pour favoriser l’élection du candidat Sidi Ould Cheikh Abdellahi avec lequel ils semblent avoir convenu d’un deal dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est contraire à toute éthique militaire ,

-Pour avoir ainsi pris en otage les acquits de la transition démocratique dont on leur prêtait une grande partie du mérite .

-Pour être sortis de leur devoir de réserve et avoir effectivement , à partir de leurs positions respectives de Chef d’Etat –major particulier et de Chef d’Etat-major national incité des parlementaires et autres groupuscules politiques à faire pression sur le Président de la République pour l’obliger à prendre des décisions purement politiques ;

-Pour avoir ostensiblement travaillé à créer les conditions psychologiques qui ont déstabilisé le chef de l’Etat avant de le déposer par l’action du 6 Août 2008 ;

-Pour avoir ainsi contribué à ruiner l’immense crédibilité dont jouissait le pays à travers le monde et exposé nos populations aux pires risques de sanctions de la communauté internationale , le Président du HCE devrait accepter de se retirer de la scène politique , avec les honneurs , après avoir participé à la mise en place d’une structure crédible chargée de conduire une transition essentiellement destinée à organiser des élections présidentielles régulières et transparentes .

-Pour les mêmes raisons qu’en ce qui concerne le Président du HCE et toutes proportions gardées , le général CEMN devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider à ramener la paix et la concorde dans le pays .Il pourrait , pourquoi pas , être appelé à d’autres importantes fonctions militaires ou civiles .

Les autres membres du HCE , presque tous coptés dans ce directoire en aval de l’action du coup d’état proprement dit , devraient pouvoir réintégrer leurs unités et fonctions respectives d’avant le changement ou recevoir toutes autres mutations en rapport avec leur grade .

S’agissant des parlementaires .

- Pour avoir délibérément opté ou accepté de s’inféoder à des chefs militaires dans le conflit qui les a opposés au Président de la République au lieu de voler par les ailes que leur confèrent la loi et leur statut de pouvoir législatif indépendant , une grande majorité de notre parlement ( députés et sénateurs confondus ) ont prouvé leur incapacité de s’émanciper d’une tutelle militaire dont on les croyait heureux de s’être enfin débarrassés à la faveur de la transition.

- Pour avoir en amont du coup d’état encouragé et incité des officiers à mettre fin , par la force , au mandat du Président de la République , au mépris de toutes les considérations d’ordre légal et éthique dont ils sont sensés être les gardiens intransigeants ,

- Pour avoir en aval soutenu le coup d’état du 6 Août en s’investissant à l’intérieur du pays et à l’extérieur , dans une campagne d’explications approximatives , pour justifier cette grave entorse à la constitution ,

-Pour avoir accepté de jouer les supplétifs d’un régime militaire anticonstitutionnel au détriment du rôle dont ils ont été investis par le peuple , nos parlementaires ont failli à leur mission et trahi la confiance de leurs électeurs .Mais comme il n’est jamais tard de bien faire , ils doivent , aujourd’hui , faire leur mea culpa et travailler à réparer leurs torts en attendant que dans un scrutin législatif anticipé , à organiser par le futur Président de la République , ils remettent leurs mandats entre les mains de leurs électeurs qui jugeront.

En ces temps de floraison des contributions à la sortie de crise , voila crûment dit ou presque mais sans rancune , ce que le citoyen que je suis pense de ce que doivent faire ceux qui nous ont mis dans la situation peu enviable de pays déjà fragile , divisé politiquement à l’intérieur et menacé au dehors de graves sanctions multiformes. .Auront ils l’humilité d’écouter la voix d’un simple citoyen ?C’est tout sauf évident .Que Dieu les guident néanmoins sur le droit chemin . !

Abdellahi Ould Mohamed Lemine

"




Séquestration du libre arbitre  .
En Mauritanie nous vivons  non seulement   en république islamique mais également en  démocratie ; une constitution votée , des pouvoirs exécutif , législatif et judiciaire  théoriquement séparés ,  un multipartisme qui nous  vaut  jusqu’ici quatre vingt dix sept partis politiques  reconnus  , une bonne dose de liberté d’expression  , une certaine   ouverture des medias   écrits et audiovisuels avec   peu ou pas  de prisonniers d’opinion .Ce sont là , de prime abord  , quelques bons  indicateurs  qui méritent d’être reconnus   à coté d’autres réalités malheureusement  moins reluisantes et  dont je voudrais ,  en cette période électorale  , évoquer brièvement  pour la dénoncer  , une pratique    qui entache  gravement  la crédibilité  des acquis précités  .Il s’agit    du déni  de    liberté  de choix politique  dont sont victimes ,  de facto  ,  tous les citoyens et citoyennes de ce pays  occupant une fonction publique  .
 Au moment où les esprits les plus rétrogrades semblent  se résigner sinon s’accorder sur la nécessité de débarrasser le pays de  toutes ses  pratiques  et autres séquelles récurrentes,   voila que la Mauritanie nouvelle , comme se plaisent à l’appeler ses tenants et leurs  partisans   , nous  génère un  nouveau type d’esclavage   . Le champ de cette nouvelle condition servile qui   mérite d’être ajoutée à ce que l’on appelle aujourd’hui  les nouvelles formes  d’esclavage moderne,   englobe potentiellement   la totalité des personnels employés  dans toutes les administrations  et   sociétés d’Etat .    En effet , au simple prétexte qu’ils exercent une fonction publique   , de  hauts   cadres , fonctionnaires et autres employés dans ces  secteurs   deviennent  ,    ipso facto ,      otages  politiques  de   celui qui incarne   le  pouvoir exécutif et du coup    réduits  en électeurs captifs de tous ses  désidérata  .
Cette pratique despotique  , déjà   ostensiblement exercée sur l’ensemble du patrimoine économique , culturel et social ,  s’étend désormais  au  libre arbitre  de cette nouvelle catégorie de détenus du ventre , en particulier pour  leur imposer ,  à l’occasion des échéances électorales  ,  les candidats ou  listes candidates  au bénéfice desquels   ils doivent impérativement  voter et faire voter  .
Sous la houlette des ministres de tutelle aiguillés par   la direction du principal parti  du pouvoir ,  la campagne électorale en cours  est édifiante à cet égard .Elle  offre  par dizaines de  cas ,les situations  où ce levier a été honteusement  instrumentalisé pour dompter  de nombreuses personnalités et cadres dont je  comprends  et respecte  la décision finale , souvent  douloureuse .
Après  avoir été   humiliés par les choix souvent injustifiés  et dans certains cas  calamiteux  en faveur de leurs adversaires , ces hauts fonctionnaires et cadres  sont sommés     non seulement de rester au sein du parti Etat mais aussi  d’ aller  battre campagne et de  s’investir  dans la propagande du soutien de ces derniers .Sinon  ils devraient se préparer  aux conséquence irréparables de leur impudence   dont la moindre serait de se retrouver au garage ou d’aller grossir les rangs des  bataillons  de chômeurs  , sans préjudice de poursuites  éventuelles  pour certains d’entre eux .
Voilà comment , dans notre pays , à coté du discours    démocratique ressassé par     le pouvoir et ses nombreuses caisses de résonance , le droit fondamental de choisir ses dirigeants et autres responsables politiques  continue, en 2013 ,   d’être    cyniquement battu en brèche ou   tout simplement   domestiqué par ce chantage permanent de   renverser leur  marmite  comme certains d’entre ces victimes  se résignent  à  le reconnaitre .
Devons nous nous résigner et pour combien de temps encore à accepter que le travail , qui  libère sous d’autres cieux   , continue d’être au sein de notre administration  une source de servilité et de confiscations de liberté fondamentale ?

                                                                                                       






 

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