Cheikh Sid'Ahmed Babamine est une des plus belle figures politiques de la Mauritanie depuis longtemps.
Colonel il y a trente ans, permanent du Comité militaire sous Mohamed Khouna Ould Haïdalla, puis ministre des Affaires étrangères quelques semaines lors du 12/12 de Maaouyia Ould Sid'Ahmed Taya, il s'oppose à ce dernier en conseil des ministres. Il préside vingt-deux ans plus tard la grande C.E.NI. de la seule vraie transition démocratique qu'ait connue la Mauritanie, grâce à l'organisation des journées de concertations d'Octobre 2005, organisation par une autre magnifique figure, Habib Ould Hemet, alors ministre secrétaire général de la présidence du Conseil militaire pour la justice et la démocratie.
Cheikh Sid'Ahmed a été le premier à présider le Forum national pour la démocratie et l'unité au printemps dernier.
La publication de son "appréciation" sur le 2-Août aurait pu être encore plus vive : une honte pour la conscience nationale mauritanienne. Donné à CRIDEM, il me donne l'occasion de saluer le courage du fondateur, animateur et responsable de ce site - francophone - le plus important et fiable pour la Mauritanie.
www.cridem.org
30-07-2014 23:42
- Le sacre du 2 Août 2014, une insulte à l’intelligence collective
Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine -
Depuis qu’ils ont conditionné leur participation aux élections à des garanties
de transparence et d’équité , relatives notamment à la neutralité de
l’administration , à l’utilisation des moyens de l’Etat , à l’indépendance des
juges électoraux et...
à la crédibilité de l’institution en charge de l’organisation des élections , les partis de l’opposition mauritanienne sont , jusqu’à nouvel ordre, sevrés de leur droit de briguer le suffrage de leurs concitoyens, devenu de facto, une chasse gardée du parti du pouvoir et autres petites formations politiques affiliées.
Convaincu que sa chance de l’emporter est intimement liée au recours habituel aux ressources de l’Etat , et à l’inféodation de toutes les institutions publiques impliquées dans le processus , le tenant du pouvoir actuel, déterminé à ne prendre aucun risque dans ce domaine , s’est refusé à tout dialogue , susceptible de créer de nouvelles conditions.
Il a opté pour une politique alternative de fuite en avant qui consiste à organiser des élections au rabais , en vase clos , et surtout sans péril .C’est dans cet esprit que se sont tenues les municipales et législatives de 2013 et surtout , plus récemment , qu’il a été lui-même plébiscité sans surprise, au scrutin présidentiel du 21 juin 2014.
La tenue de cette élection , à cette dat e, en dépit du boycott de l’immense majorité de nos concitoyens et des graves lacunes du fichier électoral , traduit on ne peut mieux,le niveau de désinvolture pour ne pas dire du mépris affiché à l’égard de ce pays , de ses habitants et de sa classe politique par un système dont les apparatchiks et autres laudateurs attitrés ne ratent aucune occasion, pour pavoiser avec les pourcentages spécieux attribués à leur candidat,à l’occasion de cet holdup électoral.
Il s’agit notamment du taux de participation et du pourcentage de voix exprimées en sa faveur.
Comme s’ ils ne savaient pas que le taux de participation de 56,55 p.c. , déjà faible mais dont ils se délectent , est calculé sur la base d’une liste électorale de 1.328.168 qui occulte plus d’un million de mauritaniens en âge de voter et qu’il n’ a été obtenu que par le bourrage des urnes dont certains d’entre eux revendiquent sans pudeur et se disputent la paternité !
S’agissant de l’autre fameux pourcentage de 81,89 des votants , réalisé par leur candidat et qui aurait pu être plus élevé , tant qu’à faire , ils font semblant d’ignorer qu’il représente moins que le quart du total de l’électorat national . En tout état de cause, ce score n’est pas opposable aux partisans du boycott mais plutôt aux autres challengers auxquels le Président Mohamed Ould Abdel Aziz doit déjà une fière chandelle pour lui avoir évité de parcourir en solitaire ce fastidieux désert électoral.
Leurs sous-représentations dans les bureaux de vote de la plupart des wilayas a laissé la voie encore plus libre à toutes sortes de tripatouillages au niveau des urnes.
Dans tous les cas, ces deux chiffres n’affectent en rien la réalité du boycott, pas plus qu’ils ne valorisent les résultats d’un candidat. Je comprends qu’ils puissent être brandis pour abuser de la candeur du citoyen moyen ou de la bonne foi de certains parmi nos partenaires étrangers mais le plus grave est qu’à force de les triturer , nos spécialistes de la désinformation ont fini, par y croire eux-mêmes et se prendre à leur propre jeu.
Tellement que si l’on en croit les échos relatifs aux préparatifs d’une certaine cérémonie d’investiture en perspective proche, nombre de chefs d’Etats et de personnalités de haut rang seraient conviés à ce sacre qui promet d’être fastueux.
Ainsi, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, de surcroit Président en exercice de l’Union Africaine, dont l’une des missions à la tête de notre organisation continentale est de promouvoir la bonne gouvernance démocratique ne semble nullement être gêné aux entournures par une aussi mauvaise prestation sur ce registre , à domicile. Au contraire, il est clairement décidé à la célébrer en grandes pompes.
Prenant à témoins ses pairs africains et autres hôtes de marque présents,
pour insulter l’intelligence collective de ses compatriotes, il aura, poussé
l’ironie jusqu’à l’apothéose dans cette tentative incongrue de légitimer son
forcing électoral. à la crédibilité de l’institution en charge de l’organisation des élections , les partis de l’opposition mauritanienne sont , jusqu’à nouvel ordre, sevrés de leur droit de briguer le suffrage de leurs concitoyens, devenu de facto, une chasse gardée du parti du pouvoir et autres petites formations politiques affiliées.
Convaincu que sa chance de l’emporter est intimement liée au recours habituel aux ressources de l’Etat , et à l’inféodation de toutes les institutions publiques impliquées dans le processus , le tenant du pouvoir actuel, déterminé à ne prendre aucun risque dans ce domaine , s’est refusé à tout dialogue , susceptible de créer de nouvelles conditions.
Il a opté pour une politique alternative de fuite en avant qui consiste à organiser des élections au rabais , en vase clos , et surtout sans péril .C’est dans cet esprit que se sont tenues les municipales et législatives de 2013 et surtout , plus récemment , qu’il a été lui-même plébiscité sans surprise, au scrutin présidentiel du 21 juin 2014.
La tenue de cette élection , à cette dat e, en dépit du boycott de l’immense majorité de nos concitoyens et des graves lacunes du fichier électoral , traduit on ne peut mieux,le niveau de désinvolture pour ne pas dire du mépris affiché à l’égard de ce pays , de ses habitants et de sa classe politique par un système dont les apparatchiks et autres laudateurs attitrés ne ratent aucune occasion, pour pavoiser avec les pourcentages spécieux attribués à leur candidat,à l’occasion de cet holdup électoral.
Il s’agit notamment du taux de participation et du pourcentage de voix exprimées en sa faveur.
Comme s’ ils ne savaient pas que le taux de participation de 56,55 p.c. , déjà faible mais dont ils se délectent , est calculé sur la base d’une liste électorale de 1.328.168 qui occulte plus d’un million de mauritaniens en âge de voter et qu’il n’ a été obtenu que par le bourrage des urnes dont certains d’entre eux revendiquent sans pudeur et se disputent la paternité !
S’agissant de l’autre fameux pourcentage de 81,89 des votants , réalisé par leur candidat et qui aurait pu être plus élevé , tant qu’à faire , ils font semblant d’ignorer qu’il représente moins que le quart du total de l’électorat national . En tout état de cause, ce score n’est pas opposable aux partisans du boycott mais plutôt aux autres challengers auxquels le Président Mohamed Ould Abdel Aziz doit déjà une fière chandelle pour lui avoir évité de parcourir en solitaire ce fastidieux désert électoral.
Leurs sous-représentations dans les bureaux de vote de la plupart des wilayas a laissé la voie encore plus libre à toutes sortes de tripatouillages au niveau des urnes.
Dans tous les cas, ces deux chiffres n’affectent en rien la réalité du boycott, pas plus qu’ils ne valorisent les résultats d’un candidat. Je comprends qu’ils puissent être brandis pour abuser de la candeur du citoyen moyen ou de la bonne foi de certains parmi nos partenaires étrangers mais le plus grave est qu’à force de les triturer , nos spécialistes de la désinformation ont fini, par y croire eux-mêmes et se prendre à leur propre jeu.
Tellement que si l’on en croit les échos relatifs aux préparatifs d’une certaine cérémonie d’investiture en perspective proche, nombre de chefs d’Etats et de personnalités de haut rang seraient conviés à ce sacre qui promet d’être fastueux.
Ainsi, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, de surcroit Président en exercice de l’Union Africaine, dont l’une des missions à la tête de notre organisation continentale est de promouvoir la bonne gouvernance démocratique ne semble nullement être gêné aux entournures par une aussi mauvaise prestation sur ce registre , à domicile. Au contraire, il est clairement décidé à la célébrer en grandes pompes.
Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine
Commentaires
: 1
Lus : 941 soir du jeudi 31 Juillet 2014
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Commentaires (1)
· Murraj-Upi 31/07/2014 02:59
Un boycott de façade ( les islamistes ont donné des consignes de vote
pour rester chef de fil de l'opposition avec 16 députés) et l'opposition
désavouée par le peuple fatigué des volte faces d'une opposition en mal de
scoop chevauchant et surfant sur toutes vagues même les réalisations concrètes
du Président Ould Abdel Aziz. Pourquoi continuer à nier l'évidence.
La Mauritanie n'est pas le meilleur des mondes, le Président est un homme comme tous les autres et loin d'être parfait, mais il a fait de son mieux pour mettre la Mauritanie sur les rails des concerts des nations, et la Mauritanie commence à peine à sortir de l'anonymat et à être connue pour ne pas dire reconnue. Qu'a fait l'opposition depuis cinq longues années en dehors des cris inaudibles et à peine perceptible. Le Président Ould Abdel Aziz est président de tous les mauritaniens à nous de trouver ensemble le chemin vers plus de bien être du citoyen à plus de développements, à plus d'unité, combattons ensemble les maux, et non les éternelles mots sans lendemain pour des desseins inavoués.
Nous avons besoin du concours de tous les mauritaniens quelques soient leurs origines pour redresser la barre et non continuer à faire du sur place en nous tirant en arrière.
La Mauritanie n'est pas le meilleur des mondes, le Président est un homme comme tous les autres et loin d'être parfait, mais il a fait de son mieux pour mettre la Mauritanie sur les rails des concerts des nations, et la Mauritanie commence à peine à sortir de l'anonymat et à être connue pour ne pas dire reconnue. Qu'a fait l'opposition depuis cinq longues années en dehors des cris inaudibles et à peine perceptible. Le Président Ould Abdel Aziz est président de tous les mauritaniens à nous de trouver ensemble le chemin vers plus de bien être du citoyen à plus de développements, à plus d'unité, combattons ensemble les maux, et non les éternelles mots sans lendemain pour des desseins inavoués.
Nous avons besoin du concours de tous les mauritaniens quelques soient leurs origines pour redresser la barre et non continuer à faire du sur place en nous tirant en arrière.
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