dimanche 8 juin 2014
Déclaration:Madame Aminetou Mint Elmokhtar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) est l’objet d’une Fatwa
Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA)
Déclaration
Madame Aminetou Mint Elmokhtar, présidente de l’Association des
Femmes Chefs de Famille (AFCF) est l’objet d’une Fatwa en bonne et due forme
émise par le dénommé Yehdhih Ould Dahi, chef de la mouvance des « amis du
Prophète ». Dans la dite Fatwa, publiée sur le site de l’auteur, ce
dernier justifie l’appel à l’assassinat de la militante par ce qu’il a appelé
« sa défense de Ould Mkeytir ». Sur ce même site, Ould Dahi déverse
un flot d’insanités sur Mint Elmokhtar avant de préciser, en direction des
visiteurs de sa page que « faire
couler le sang de Mint Elmokhtar ou lui arracher les yeux ne pourrait qu’être
récompensé par Allah ». Il convient de rappeler que l’illuminé en
question est diplômé du Centre de Formation des Uléma que dirige l’érudit et
maître à penser des Frères Musulmans, Mohamed Elhacen Ould Dedew.
Les intégristes mauritaniens et à leur tête l’obédience « les
amis du Prophète », passés maîtres dans l’interprétation superficielle des
textes sacrés et champions toutes catégorie dans l’obscurantisme agressif, reprochent
à Mint Elmokhtar d’avoir appelé, lors d’une interview, au respect des droits de
la personne et à la nécessité d’offrir à Mohamed Ould Mkheytir un procès
équitable. Cette position, rappelée par la militante, n’est autre que celle
défendue par toutes les organisations des droits de l’homme de façon
individuelle ou groupées dans le FONADH (Forum regroupant ces associations).
L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA),
tout en regrettant la montée en puissance des intégrismes obscurantistes et la
démission de l’Etat devant son rôle de seul habilité à prononcer des sentences,
Exige du gouvernement mauritanien de fournir la protection nécessaire
à Madame Aminetou Mint Elmokhtar pour la mettre à l’abri de l’hystérie des
intégristes qui ont décrété l’obligation de lui ôter la vie ;
Exige de l’Etat mauritanien de convoquer le dénommé Yehdhih Ould
Dahi pour le sommer de s’expliquer à propos de ses déclarations et à propos de
son usurpation des fonctions des autorités judiciaires ;
Affirme sa solidarité pleine et entière avec la militante sous le
coup de menace de mort ;
Rend les Autorités responsables de tout ce qui pourrait advenir de
la militante ;
Demande aux citoyens mauritaniens, épris de justice et de paix,
aux organisations et institutions politiques mauritaniennes et internationales
à redoubler d’efforts pour éviter l’instauration de la loi de la jungle en
Mauritanie et conjurer l’éclatement du pays.
Nouakchott
le 8 Juin 2014
La
Commission de Communication
*
* *
Incroyable destin de l’islam, lettre de soutien à notre chère Aminetou Mint El Moctar présidente d’AFCF menacée de mort
Ma très chère Aminetou Mint El
Moctar, par ces quelques lignes, trouvez ici notre soutien indéfectible en tant
que des Militants des droits humains comme vous. Nous ne pouvons rester
insensibles aux horribles menaces de mort qui pèsent sur les épaules d’une
paisible mère de famille que vous êtes. Vous avez assez donné sans rien
demander à quiconque, comment osent ils vouloir vous ôtez la vie au nom de
l’islam? Chose difficilement compréhensible à plus forte raison admissible
d’autant plus qu’il s’agit d’une battante infatigable femme, respectueuse de la
religion musulmane que vous êtes. Nous ne comprenons le silence complice
de nos imams, érudits et les autorités du pays face aux menacés qui vous
concernent. Nos religieux devraient se retrouver en première ligne pour dénoncer cette
fausse « FATWA » qu’on peut qualifier de tout sauf légitime et
islamique. Bon nombre de nos compatriotes se demandent pourquoi le silence de
nos Cheikh barbus, de ces partis soi-disant d’obédiences islamiques comme
Tawassoul etc... ? Ces gens ne sont ils musulmans croyants que pour
défendre un rang dans la société où leurs intérêts mesquins en utilisant
l’islam comme arme à l’image des terroristes ? Comment se fait il qu’une pieuse
croyante musulmane se retrouve menacer de mort par des barbares barbus
sanguinaires terroristes, des faux musulmans en plus au nom de l’islam sans
qu’aucun érudit où imam ne pipe un mot d’indignation? Qu’est ce qui se
passe dans la tête de nos religieux? Vous imaginez, se sont des
Tunisiens-Tunisiennes et la presse Tunisienne qui montent au créneau pour
défendre une Mauritanienne menacée de mort, c’est cas même assez grave dans une
république soi-disant islamique ? Le chef d’Ahbab Errassoul,
secte qui n’a d’amitié avec le prophète que la prétention illégitime, a osé
émettre une fatwa au nom de l'islam contre la vaillante militante des droits de
l’Homme, présidente de l’Association des chefs de familles, Aminetou
Mint El Moctar en ces termes :
«Aujourd’hui j’annonce avec la
bénédiction d’Allah son apostasie pour avoir minimisé les atteintes à
l’honneur du prophète. C’est une infidèle dont le sang et le bien sont licites.
Quiconque la tue ou lui arrache les deux yeux sera rétribué chez Allah».
Lire sur ce lien : http://www.leaders.com.tn/article/ah-ces-appels-au-meurtre-sous-forme-de-fatwas?id=14277
Chose aussi abominable, les imams
du pays avaient mis en place la fameuse association contre la pornographie
qui avait comme cible Aminetou Mint El Moctar et les militants des droits
de l’homme. Cette fausse fatwa ne peut être que sous l’influence de certains
mauritaniens, des fornicateurs et violeurs des femmes mauritaniennes qui
prennent en chasse cette grande Dame.
Aminetou Mint El Moctar, milite
pour la défense des droits de l’homme en Mauritanie, et se bat contre toutes
formes de discrimination, notamment envers les femmes, à travers son
Association des Femmes Chefs de Famille. Figure emblématique dans notre pays,
son engagement est également reconnu à l’étranger. Après avoir obtenu le Prix
des droits de l’homme de la République française en 2006, elle a reçu le 14 juin 2010 des mains
de la secrétaire d’état américaine Hilary Clinton une distinction pour son
combat contre l’esclavage moderne.
Diko Hanoune
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