mardi 17 juin 2014

chronique d'Ould Kaïge - déjà publié par Le Calame . 29 Janvier 2008




18 .



25 Janvier 1978 &  24 Janvier 1992

Une dernière fois, le congrès du Parti du Peuple
&
Une première fois, l’élection présidentielle truquée



Le 25 Janvier 1978, sans que personne ne se doute que c’est le dernier, se réunit à Nouakchott le congrès du Parti du Peuple Mauritanien. Il rassemble six cent membres, convoqués par le Bureau politique national dans sa réunion des 9.10 Janvier [1]. Le secrétaire général du Parti expose " la situation intérieure et les défis que doit affronter le pays de par les dirigeants d'Alger et de la sécheresse qui affecte la plus grande partie du territoire mauritanien ". En réponse, le Congrès rend hommage à la compétence et à la loyauté du secrétaire général.  

La presse étrangère rapporte le sentiment qui semble alors répandu : celui d’une déception, pas de solution miracle aux difficultés que vit le pays, du fait de la guerre à soutenir face au Polisario, explicitement soutenu par l’Algérie. Pas d’hommes nouveaux non plus [2]. Le régime politique que la Mauritanie s’était donné au moment de son indépendance et qui avait le même chef sans discontinuité depuis vingt-et-un ans, a été schématisé – du coup militaire qui y mit fin six mois après ce congrès extraordinaire, à la récente période de transition démocratique – comme un régime aussi totalitaire et antidémocratique que les systèmes militaires et autoritaires qui l’ont remplacé de 1978 à 2007…[3]

L’étude de ce dernier congrès et du rapport moral présenté par Moktar Ould Daddah démontre le contraire. Débats et textes occultés pendant trente ans, et sur le moment-même par la guerre du Sahara.

Et d’abord quel était le ressort moral de cette diplomatie qui émancipa la Mauritanie de l’administration coloniale, eut raison de la revendication marocaine, jeta les bases de la solidarité du monde arabe pour l’Afrique sub-saharienne et aurait probablement pu, à la longue, résorber le conflit né de la décolonisation espagnole. L’avant-veille du congrès, au journal français Sud-Ouest dimanche, le Président confie : je suis triste, je le dis franchement, d’avoir été obligé de faire appel à la France, ancienne puissance coloniale, pour défendre l’intégrité terrioriale de mon pays mais nous n’avons aucun complexe vis-à-vis de la France . Le prix à payer est entre autres, la participation de la Mauritanie au sommet franco-africain (cinquième du genre), exercice qu’elle refusait depuis que l’indépendance et les accords de coopération s’étaient faits en dehors de la Communauté. Sur cette guerre, il s’exprime avec plus que de la mesure : J’ai longuement abordé un certain nombre d’aspects liés à la guerre qu’on nous impose. (…) Très sincèrement, c’est avec beaucoup de peine que j’évoque ces problèmes, car non seulement les responsabilités ne sont pas les nôtres, mais surtout il m’est toujours pénible d’évoquer le présent douloureux que nous vivions, et il m’est franchement pénible de paraître accabler autrui, fut-il l’ennemi. (…) Je dis que nous sommes les premiers intéressés au retour de la paix dans notre région, mais le retour à une vraie paix, la paix dans la dignité, la paix fondée sur le respect mutuel. (…) Et l’Algérie, nous la respectons beaucoup, nous la respectons non pour sa puissance mais pour les liens indissolubles qui nous unissent à son grand Peuple. Alors nous demandons aux dirigeants algériens de laisser notre pays en Paix, nous leur demandons de respecter notre droit à une vie libre et souveraine, comme nous les reconnaissent les autres peuples, proches ou lointains.

Mais le thème du congrès est surtout un progrès des institutions et leur démocratisation. Déjà, le Conseil national qui – avant la guerre – n’avait été réuni qu’une fois, se réunira désormais annuellement. Le Bureau politique national est élargi, à la fois par le doublement du nombre de ses membres élus (passant de huit à seize) et par de nouveaux membres de droit dont le secrétaire général du syndicat et le président du patronat. La pratique a révélé que la connaissance la plus approfondie des problèmes de nos populations et de leurs aspiration, qu’il impose l’exigence de démocratie, nécessite une plus large participation, et donc l’élargissement de la Direction nationale du Parti. (…) L’élargissement vise à responsabiliser davantage les membres du gouvernement non membres élus du Bureau politique national, et à donner plus de cohésion et d’efficacité au Gouvernement. Jusqu’à sa mort, Moktar Ould Daddah a justifié ce choix entre deux thèses. L’une, surtout rétrospective mais pourtant articulée dès 1975 par un co-équipier de la première heure : Abdoul Aziz Sall, était de continuer – à plus forte raison du fait de la guerre – de concentrer le pouvoir au sein du Comité permanent du Bureau politique national, comme cela avait été la pratique à partir de 1966. L‘autre, la sienne et pour laquelle s’exprima, encore à la veille du putsch, Ahmed Ould Sidi Baba, de la génération suivante, celle des universitaires, ralliés au Parti unique à partir de 1971, consistait à privilégier dans le fonctionnement des institutions la participation la plus ouverte possible. Ce qui fit la vulnérabilité du régime au moment du coup. Les militaires – et leurs alliés civils – prévoyaient un scenario d’emprisonnement du Bureau politique au cours de sa session du 8 Juillet… et le président du patronat, membre de droit de l’instance décisive du Parti devint leur ministre des Affaires étrangères. De même que le Président faisait toute confiance aux militaires pour la conduite de la guerre, au point de les prendre au pied de la lettre quand il fut par eux déposé : peut-être se battraient- ils plus efficacement sans lui ? et en tout cas, pas question de devancer leur coup en les limogeant, de crainte que l’ennemi profite d’un flottement de quelques heures ou jours –, de même il faisait confiance au ressort civique de ses contemporains… L’avancée démocratique et la participation, au prix de l’efficacité.

Le congrès se vit aussi proposer le principe de l’élection des secrétaires fédéraux (régionaux) du Parti et des secrétaires généraux de section, quitte à reporter l’application au niveau fédéral et à se contenter provisoirement d’une procédure restreinte pour celui des sections, tant que durerait la guerre. A la veille du coup, le Président confia à quelques-uns de ses plus proches co-équipiers que le Parti devait envisager, pour les prochaines élections à l’Assemblée nationale, une pluralité des candidatures mais dans son sein.

Moktar Ould Daddah conclut – ce qui s’était intitulé une communication et non plus un rapport moral – selon un registre qui fut familier à la Mauritanie pendant ses vingt-et-une année de fondation, celui des qualités dont doit faire preuve l’homme au pouvoir. Nous avons besoin de militants convaincus, non de notables soucieux de sauvegarder les intérêts égoïstes. Nous avons besoin d’hommes entièrement disponibles au service de cette base démunie, qui fait face encore à l’ignorance, qui est encore exposée à d’innombrables servitudes, à la misère et à la maladie. Nous avons besoin d’hommes soucieux d’apprendre auprès du peuple, et d’apprendre au peuple à organiser une action positive. Nous avons besoin d’hommes débarrassés de tout complexe, de tout préjugé, d’hommes dynamiques, qui sauront vivre avec les masses, s’ouvrir aux problèmes des masses pour servir ces masses. Et encore une fois, il faut que les responsables sachent, à quelque niveau qu’ils se trouvent, qu’ils ne sont rien sans le peuple, et qu’ils seront jugés en fonction du dévouement à ce peuple, et de l’humilité dans l’accomplissement de leur travail. Qu’Allah le Tout-Puissant continue de guider nos pas sur le droit chemin.


Le lendemain du congrès, se tient le Conseil national. A Paris, le financement de l’exploitation des guelbs pérennisant les réserves en minerai de fer, est convenu avec les bailleurs de fonds conduits par la Banque mondiale [4]. Et le même jour, intervention des avions français Jaguar contre une colonne Polisario près d’Oum Dreiga. Enfin, le gouvernement est resserré, de dix-sept à treize membres [5]. Le Monde commente : « il est donc clair désormais que le chef de l’Etat n’entend changer ni de politique ni d’équipe », à quoi réplique le communiqué du conseil des ministres  sur « la nécessité d’adopter un esprit nouveau et une nouvelle méthode, ainsi qu’une conduite et un style nouveaux ». Moktar Ould Daddah ne s’est jamais déguisé : homme de débat, de discussion parce que c’était un homme patient et d’écoute. La démocratie n’est pas le vote mais la discussion avant de décider, l’explication mutuelle.



Le vendredi 24 Janvier 1992, a lieu le premier tour de l’élection présidentielle, censé inaugurer la démocratie en Mauritanie après treize ans et demi de dictature d’un comité militaire constamment épuré et remanié, hors de toute élection et plus encore de tout débat public. A la tête du pays depuis le 12 Décembre 1984, le colonel Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, un des putchistes de 1978 et Premier ministre du colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla d’Avril 1981 à Mars 1984, entend bien se légitimer et recevoir du peuple un mandat de six ans, celui prévu pour le président de la République par la Constitution adoptée le 12 Juillet 1991. La loi électorale, dans une première version, empêche toute candidature d’opposition :  être présenté par au moins 30 des 208 maires ou 400 conseillers municipaux. Or, 200 des 208 maires ont adhéré au PRDS, parti créé pour soutenir la candidature du président du comité militaire [6]. Le tollé est tel que les militaires reculent. Seconde version quinze jours plus tard : les candidats à l’élection présidentielle n’auront à justifier de la signature que de 50 conseillers municipaux, dont 1/5ème au maximum provenant de la même région.

 

Quoiqu’elle ait décidé le boycott, l’U.F.D. [7] enregistre « favorablement », mais c’est pour réclamer un gouvernement de transition pendant lequel une concertation politique préalable entre les partis procèderait à la révision des textes électoraux ainsi que des listes et fixerait l’échéancier des scrutins. L’opposition souhaite aussi la dissolution des conseils municipaux et des « structures d’éducation de masse », l’ouverture des médias publics aux partis sur une base égalitaire, afin de « baliser ensemble le chemin susceptible de garantir une transition démocratique sereine et transparente ». Publié le 11 Novembre 1991, le calendrier électoral [8] est aussitôt récusé par la coordination de l’opposition pour « absence de concertation ». L’exigence d’un gouvernement préalable de transition est réitérée, la menace de boycott aussi.  Dans ce combat, l’opposition nationale est livrée à elle-même sans recours extérieur, notamment sans que soit accordée au pays une observation internationale de son processus démocratique, si c’est bien d’un tel processus qu’il s’agit : Henry Saby, président de la commission du développement du Parlement européen – à l’issue d’un entretien avec Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya et d’une semaine d’enquête – se dit « globalement satisfait ». S’il y a des problèmes, ils sont « inhérents à la mutation qui s’opère (et) personne n’a intérêt à ce qu’il y ait une rupture de l’exécutif ». Mohamed Lemine Ould Ahmed, ministre des Pêches et de l’Economie maritime quitte le gouvernement pour diriger la campagne de Maaouya, premier candidat officiel à l’élection et validé par la Cour suprême.

Dans ces conditions, qui d’autre peut aller à la bataille ? Hamdi Ould Mouknass, ancien ministre des Affaires Etrangères (de 1970 à 1978), sujet de beaucoup de rumeurs, annonce [9] qu’il ne sera pas candidat à la présidence de la République ni à un poste de Premier ministre d’ouverture : il rend hommage à Moktar Ould Daddah. C’est alors que s’officialise la candidature du demi-frère de celui-ci : « certains estiment même qu’il pourrait battre le président sortant »  [10]. Ahmed Ould Daddah ne se réclame d’aucun parti, mais il est accompagné de la majorité des militants de l’U.F.D. (Mohameden Ould Babah en a répondu et Messeoud Ould Boulkheir a accepté que soit ainsi tournée la décision de boycott) ; les pro-nassériens, le Parti du centre démocratique mauritanien et même le Parti islamiste interdit pourraient le soutenir. En dernière minute, Mustapha Ould Mohamed Saleck, placé à la tête de l’Etat par les putschistes de 1978, puis évincé et même emprisonné par Mohamed Khouna Ould Haïdalla, se porte candidat. Ethmane Ould Ebi-Elmaali, chef de la Qadriya et consul mauritanien à Djeddah, en fait autant. Mais au total, quatre candidats seulement sont reconnus : Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya faisant fonction – pour l’étranger –de « président sortant », Ahmed Ould Daddah, Bemba Ould Sidi Badi, homme d’affaires et Mohamed Mahmoud Ould Mah, économiste, ancien maire de Nouakchott, opposant à tous les régimes précédents et à l’ajustement structurel, excellent orateur, militant du bilinguisme à la tunisienne.


Le 6 Janvier 1992, Ahmed Ould Daddah « candidat sans étiquette soutenu par la plupart des partis d’opposition » rend publique sa demande d’observateurs étrangers à cause des « graves irrégularités déjà constatées » dans le processus électoral et par le « risque réel de manipulation de cette consultation électorale » ; il s’est adressé à l’ancien président Jimmy Carter, l’ancien président nigérian général en retraite Olusegun Obasanjo, le journaliste égyptien Hussein Hassanein Heykal, ancien confident de Gemal Abdel Nasser, le secrétaire général de l’Organisation arabe des droits de l’homme Mohamed Fayek, et il a demandé à Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale française, de désigner une commission parlementaire d’observation. La campagne du premier tour est devenue un duel.

Le « président sortant » se pose [11] en restaurateur de la démocratie et en garant du désintéressement de l’armée. C’est avec elle qu’il a préparé la transition en cours. En face de lui, l’ancien négociateur des accords de coopération avec la France et celui qui a mis en place la monnaie nationale a une crédibilité internationale et économique qu’a encore augmentée son recrutement par la Banque mondiale, et politiquement il a – évidemment – son nom… Ayant pris pour slogan « Ere nouvelle », Ahmed Ould Daddah affirme :  « ce nom, Ould Daddah, je n’ai pas l’intention de le changer, encore moins de l’utiliser comme arme électorale … ni le président Ould Daddah ni moi-même ne souhaitons mêler les liens de famille avec les problèmes politiques (…) je suis proche de tout ce qui est modéré. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai ni principe ni sensibilité ». Sur le fond, il estime que l’invasion du Koweit par l’Irak aurait dû être condamné beaucoup plus fermement par la Mauritanie et qu’il convient de renégocier avec les bailleurs de fonds une politique économique d’ajustement structurel « mieux adaptée au pays ».

Le samedi 25 Janvier, publication « officieuse » des résultats : 62,8% pour Sid’Ahmed Taya contre 32,9% à Ahmed Ould Daddah. Pasq de deuxième tour, donc. Les abstentions seront estimées à 54%. Que s’est-il en réalité passé ?

Les premiers résultats arrivant de l’intérieur du pays donnaient Ahmed Ould Daddah, ce que confirmait déjà l’ambassade des Etats-Unis. Les militaires délibérèrent. Il semble que le tenant du pouvoir ait eu l’intention d’abdiquer. Il lui fut proposé une expédition anonyme mais efficace qui aurait éliminé le probable vainqueur. Scenario également rejeté. C’est alors – il est près de minuit – que le ministre de l’Intérieur colonel Ahmed Ould Minnih, chef d’état-major de l’armée jusqu’à l’été, trouve la solution. Les procès-verbaux transcriront les résultats donnés par la radio… Il n’y aura pas de communication des procès-verbaux et des employés de la Cour suprême assureront que ceux parvenus à la haute juridiction étaient tous de la même main ! Les chars sont placés aux points stratégiques de la capitale. Contester, c’est aller au bain de sang. Ahmed Ould Daddah communique que « les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections sont loin d’être acceptables, juridiquement ou moralement ». Dispersion violente de ses partisans à Nouakchott (16 blessés) et à Nouadhibou (5 morts) où son arrêtés l’ancien maire et l’ex-bâtonnier de l’ordre des avocats. Le gouverneur de Nouakchott est démis de ses fonctions pour avoir évoqué publiquement la disparition de 4.500 noms des listes électorales d’une des préfectures. Cest le couvre-feu à Nouakchott et à Nouadhibou, le report au 1er Février de la réouverture des établissements scolaires.

« La fraude a été l’élément majeur de cette élection présidentielle », conclut le candidat de l’opposition. Dans une lettre ouverte à Ould Taya, des parlementaires allemands présents à Nouakchott, dans la nuit du 24 au 25 Janvier, assurent que « le grand nombre et la gravité des irrégularités constatées ont influencé considérablement le résultat électoral. Il aurait donc été nécessaire d’organiser un deuxième tour ». Ils rappellent leur protestation effectuée auprès du ministère des Affaires Etrangères, dès le lendemain du scrutin contre la façon « dont les médias publics ont retransmis de manière incomplète les points essentiels de leur compte-rendu ». Mais, contre eux et contre les opposants nationaux, Henri Saby, qui était observateur pour le Parlement européen, juge que l’élection « peut être considérée comme fiable » et Daniel Bernard, porte-parole du Quai d’Orsay, après  avoir « déploré les incidents » assure que  «  la France enregistre avec satisfaction que cette élection a été tenue dans le cadre d’un processus dont la prochaine étape doit être des élections à l’Assemblée nationale ». La démocratie de façade est installée. Le 6 Février, le président de la République française, alors François Mitterrand, télégraphie à Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya : « je vous adresse mes félicitations et mes vœux de succès pour la mission que le peuple mauritanien vous a confiée ».

 

« Ahmed Ould Daddah devait-il se présenter ? Il apparaît désormais que son profil a, tout compte fait, plus servi le pouvoir – en crédibilisant à l’extérieur son processus démocratique – qu’il ne l’a desservi » [12]. Quoique le « vainqueur » ait invité à dîner dans sa résidence Mohameden Ould Babah, le principal lieutenant du « vaincu », en compagnie du ministre de l’Intérieur, le colonel Ahmed Ould Minnih, l’opposition – en réunion publique de 20.000 personnes à Nouakchott – réclame le report des législatives ; Ahmed Ould Daddah affirme que la lutte pour l’avènement de la démocratie va se poursuivre et qu’elle sera menée dans le calme. De fait ! mais la conclusion – tardive, celle du 3 Août 2005 – sera encore celle des militaires. Entretemps, la Mauritanie aura connu deux réélections de Sid’Ahmed Taya, l’une en 1998 boycottée par l’opposition, l’autre en 2003 autant suspecte que celle de 1992.


                                                                                       


[1] - le secrétaire général du Parti, Moktar Ould Daddah y a présenté « une communication détaillée sur la situation intérieure et sur les défis que doit affronter le pays du fait des dirigeants d’Alger et de la sécheresse qui a affecté la plus grande partie du territoire mauritanien, ainsi que de l’inflation économique. Tous ces problèmes réunis, le peuple mauritanien est bien capable de les affronter étant un peuple authentique, militant, croyant en Allah et déterminé à préserver sa dignité. Cependant l’encadrement politique et administratif des masses doit se situer au niveau des événements. Dans cette optique il est indispensable d’entreprendre une action soutenue tendant à réadapter le cadre organisationnel et améliorer l’encadrement politique et administratif du Parti et de l’Etat »

[2] - le Bureau politique national, comprenant désormais seize membres élus , au lieu de huit, est composé de Abdallahi Ould Boye (ministre),                 Baro Abdoulaye (ministre), Abdel Aziz Ba,  Ahmed Ould Mohamed Salah (ministre), Abdoul Aziz Sall, Ahmed Ould Sidi Baba (ministre), Ahmed Ould Zein, Brahim Ould Mechnan, Hamdi Ould Mouknas (ministre), Soumare Hamidou, Ghaity Ould Abdel Haye, Kibel Aly Diallo, Mohameden Ould Babah (ministre), Mohamed Ould Khayar, Mohamed Salem Ould Addoud, Sidi Ould Cheikh Abdallahi (ministre), avec en sus des membres de droit : le président de l'Assemblée Nationale (alors Abdoul Aziz Sall, élu), les membres du Gouvernement s'ils n'ont pas été élus, les présidents des Conseils supérieurs des jeunes et des femmes, le secrétaire général de l'UTM et le président des employeurs ; les 8 sortants à titre électif sont réélus
 
[3] - ce qu’a développé à deux reprises, pour  l’opinion internationale, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, tombeur nominal de la « démocratie de façade » du colonel Maaouya Ould Sid Ahmed Taya : Jeune Afrique n° 2334 du 2 au 8 Octobre 2005 & n° 2376 des 23-29 Juillet 2006 – assimilation convenue dès 1991 par Marchés tropicaux « la Mauritanie se lance dans l’expérience du multipartisme … le système du parti unique sous le régime civil du président Moktar Ould Daddah de 1960 à 1978 avant de connaître une dictature militaire … sous ces deux régimes, la liberté d’opinion et d’expression n’était pas reconnue. La répression et des emprisonnements ont frappé tour à tour les Kadéhines (marxistes), les Nassériens et les Baassistes (panarabes) et plus récemment les FLAM… »
[4] - délégation mauritanienne : Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ministre d’Etat chargé du Plan et des Mines, Ismaïl Ould Amar directeur général de la SNIM, Ahmed Ould Daddah, gouverneur de la Banque centrale, Mohamed Nassim Kochman ambassadeur. à Washington, Moustapha Ould Abeïderrahmane, directeur du Plan

[5] - Permanence nationale et organisation du Parti du Peuple Maurtitanien : Abdallahi Ould Boye
Affaires Etrangères : Hamdi Ould Mouknass
Défense nationale : Mohameden Ould Babbah
Affaires islamiques et Justice : Moujtaba Ould Mohamed Fall
Intérieur : Mamadou Sakho
Plan & Mines : Abdoulaye Baro
Finances & Commerce : Ibrahima Ba
Industrie, Pêche & Marine marchande : Abdallahi Ould Ismail
Développpement rural : Sidi Ould Cheikh Abdallahi
Equipement & Transports : Ahmed Ould Mohamed Salah
Education nationale : Ahmed Ould Sidi Baba
Réforme administrative, Travail, Santé & Affaires sociales :  Diop Amadou Mamadou
Culture & Information : Sidi Ahmed Ould Deye

[6] -  depuis leur autorisation par l’ordonnance du 25 Juillet 1991, sept partis politiques se sont formés :
Rassemblement pour la Démocratie et l’Unité nationale RDUN
Parti Républicain Démocratique et Social PRDS
Parti Mauritanien du Renouveau PMR
Union Populaire Socialiste et Démocratique UPSD
Union des Forces Démocratiques UFD
Parti pour la Justice Démocratique PJD

[7] -  l’Union des forces démocratiques (UFD) est autorisée au début d’Octobre 1991 ; elle succède au Front démocratique uni des forces du changement FDUC, coalition complexe de toutes les oppositions ; l’entente en son sein y est très difficile (« diversité des tendances qui le composent et nécessité de trouver un compromis ») : question linguistique, participer ou non aux prochaines législatives ? exiger une conférence nationale ? elle compte quatre anciens ministres –  son président Hadrami Ould Khattri, son secrétaire général très médiatique Messaoud Ould Boulkheir, fondateur de El Hor, ses deux  coordinateurs : Mohameden Ould Babah (de Boutilimit, partisan déclaré depuis 1965 de l’arabisation) et Amadou Mamadou Diop (le plus en vue des tenants de la francophonie parmi les originaires de la Vallée du Fleuve)

[8] - présidentielle 24 Janvier et 7 Février 1992, législatives 6 et 13 Mars 1992, sénatoriales 3 et 10 Avril 1992

[9] - Jeune Afrique des 17-24 Décembre 1991

[10] - Marchés tropicaux 20 Décembre 1991

[11] - le 1er Juillet 1991, la Mauritanie devant succéder à la Libye pour la présidence de l’Union du Maghreb arabe, le colonel Ould Taya cède son tour à Hassan II, de façon à se consacrer aux réformes ; décision entérinée le 3, la Mauritanie assumant la présidence à partir du 1er Janvier 1992

[12] - Jeune Afrique des 5-12 Février 1992


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