24 .
24 . 25 Avril 1989
Massacres à Nouakchott et à
Nouadhibou,
à la suite de ceux perpétrés
au Sénégal
Pour qui aime la Mauritanie, mais n’y
venait plus depuis le coup militaire de 1978, les événements d’Avril-Mai 1989
furent une terrible, inexplicable surprise. Atterrissant à Nouakchott en 2001
pour accompagner le président Moktar Ould Daddah et Mariem, rentrant d’exil
forcé, j’interrogeais ceux que j’avais connus aux responsabilités sur ce qu’il
s’était passé en vingt-trois ans. L’essentiel de ce que j’entendis n’était pas
les éphémérides de régimes autoritaires, ce furent les complots, les massacres
d’Etat, le pouvoir emprisonnant et tuant ses propres militaires, et surtout
essentiellement, le drame mauritano-sénégalais et la folie du printemps de
1989.
Rien ne peut en être donné objectivement ni
totalement, chacun l’a vêcu, quand il est de cette génération, dans sa chair,
ses biens et son âme. La
Mauritanie a failli – manifestement – y perdre la sienne.
Je ne peux présenter ici qu’un enchaînement
de faits tels que la presse et les agences étrangères en ont donné les
éléments.
Le samedi 22 Avril 1989, premiers pillages de
boutiques maures à Dakar. Le lendemain, ils sont systématiques dans toute la
capitale sénégalais. Sur les rideaux de fer baissés, « sopi » (changement
en oulof). Or, c’est le slogan du P.D.S. d’Abdoulaye Wade (Parti démocratique
sénégalais). La veille, le 21 Avril, le Soleil de Dakar repris par AFP-Dakar, avait relaté des incidents très
vifs survenus les mercredi et jeudi, à Kaédi, suivis de bagarres
entre Sénégalais et Mauritaniens sur l’autre rive. Deux morts à Matam, rapatriés
en Mauritanie après la visite du préfet de Kaédi. L’éditorialiste concluait
qu’il faut « trouver sans délai une solution durable, gage de la
traditionnelle concorde sur les rives du fleuve Sénégal ». Mais le calme
revenu à Matam, c’est à Dakar que sont tentées des attaques sur les boutiques
maures. Comment en est-on arrivé là ?
La bagarre de Diawara, le 9 Avril
précédent (chronique
anniversaire – Le Calame du 8 Avril 2008), est mise sur le compte du pouvoir par la coalition des partis d’opposition
sénégalais : Bathily pour la
Ligue démocratique, Abdoulaye Wade pour le Parti démocratique
sénégalais et Amath Dansokho pour le Parti de l’indépendance et du travail.
Sans doute, Abdou Diouf, longtemps Premier ministre du fondateur Léopold Sedar
Senghor, a-t-il été réélu à la présidence de la République, le 28
Février 1998 avec 73,2% des voix, mais son compétiteur Abdoulaye Wade, qui
finira par l’emporter en 2000, après avoir accepté un temps d’être le Premier
ministre de son adversaire, conteste pour l’heure le scrutin, fait de la prison
et le pays reste en campagne très agitée. En Mauritanie au contraire,
l’apparence est d’une bonne volonté du régime militaire pour rétablir la
démocratie. Maaouyia Ould Sid’ Ahmed Taya, au pouvoir depuis plus de cinq ans,
a réuni le 1er Avril 1989, à Aïoun-el-Atrouss, les « cadres
nationaux » pour « préparer ce processus sans heurts et sous la forme
la plus élaborée » : « des étapes seront franchies sur cette
voie toutes les fois que cela s’avèrera possible ». Mais en même temps,
depuis dix-huit mois, des drames se jouent qui agitent aussi bien les Maures
que les gens du Fleuve. Un
rapport de trente pages (dédié à six détenus politiques, morts en prison en
1984 à Nouakchott et en 1988 à Oualata) circule depuis le 13 Avril selon lequel
cinq étudiants ont été torturés par la direction de la sûreté de l’Etat du 28
Décembre 1988 au 1er Janvier 1989, « en présence de hauts
responsables du pouvoir » (dans l’ancienne résidence du commandant de
la 6ème région militaire) [1]. Des deux côtés du Fleuve, le pouvoir est donc
contesté, et il est enclin à la brutalité. Coincidence malheureuse, les deux
ministres de confiance du pouvoir dans chacun des deux pays, sont d’adoption.
En Mauritanie, c’est le lieutenant-colonel Djibril Ould Abdallahi, décisif en
faveur Maaouyia à chacun des coups militaires, qui est le minisre de
l’Intérieur depuis que le colonel Anne Mamadou Babali a été limogé le 31 Août
1986 « pour avoir en partie couvert l’agitation noire » ; de son
nom originel Gabriel Cymper, il est fils naturel d’un administrateur de la France d’Outre-mer. Au
Sénégal, Jean Collin, marié à une Sénégalaise, est lui-même un ancien
administrateur ; ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, après avoir
été sept ans ministre des Finances et dix ans ministre de l’Intérieur. Chacun
doit donc donner des gages de nationalisme, sinon de xénophobie à ses
compatriotes.
André Sonko, ministre sénégalais de
l’Intérieur en titre mais pas en fait, est venu à Nouakchott le mercredi 12, remettre
à Ould Taya un message de Diouf pour conclure les bagarres de Bakel et de
Matam. Lui et Djibril Ould Abdallahi estiment, naturellement, que « le
devoir des hommes politiques est d’éviter que pareils incidents ne dégénèrent
et n’affectent les relations entre les deux pays ». Les
« otages » sont libérés, les deux victimes rapatriées par
pirogue. On n’a pas commenté à Nouakchott mais la rumeur circule de cinq morts du
côté mauritanien. Des boutiques maures sont saccagées à Bakel, les commerçants
sont placés sous la protection de l’armée selon Abdoulaye Wade. André Sonko se
rend ensuite à Diawara pour exprimer la solidarité du gouvernement à la
population et distribuer des secours au nom d’Abdou Diouf. Mais les propos
qu’il tient, le 17, sont jugés provocateurs en Mauritanie. Le 19, c’est donc
Djibril Ould Abdallahi qui se rend à Dakar et remet au président sénégalais un
message d’Ould Taya : « je pense qu’on a voulu donner à cet incident
des dimensions qui ne sont pas réelles parce que les problèmes entre
cultivateurs et éleveurs dans nos pays sahéliens sont connus de tous …(ne pas y
voir) un problème de frontière mais simplement un incident entre des
populations riveraines du fleuve Sénégal dont l’existence est assez difficile …
les mesures qu’il faut pour que nos citoyens, d’un côté comme de l’autre,
apprennent à s’accepter, à vivre ensemble comme ils le font depuis des milliers
d’années … les Mauritanens continueront toujours à venir au Sénégal tout
comme les Sénégalais continueront toujours de vivre en Mauritanie ».
Les pillages des 22, 23 et 24 Avril
montrent donc que rien n’est réglé et que les populations au sud du Fleuve
rêvent de représailles ou de vengeance. Et les entreprennent. Ce sont des milliers
de sans-abri à Dakar, dont deux mille à l’ambassade de Mauritanie. Le chef de
mission : Moktar Ould Zamel accuse les médias sénégalais d’avoir donné
« une dimension sans commune mesure avec la réalité des faits » :
on en est encore à l’incident frontalier du 9 Avril. Le ministre sénégalais de
l’Intérieur lance un appel au calme (AFP Dakar du 24). La réalité est effrayante, les rumeurs parvenant à Nouakchott
donne un tableau infernal de chasse aux Maures dans la capitale et dans les
grandes villes, on parle de brûlés vifs, d’enfants passés au four… de centaines
de morts. Un comité interministériel présidé par Djibril Ould Abdallahi est « chargé
d’étudier les conditions de retour en Mauritanie et de réinsertion des
ressortissants mauritaniens désireux de quitter le Sénégal » ; les
modalités sont déjà arrêtées pour les femmes et les enfants (AFP Nouakchott reprenant AMP). Inévitablement, la violence, en
rétorsion, passe le Fleuve et monte jusqu’au nord du pays. Les 24 et 25, à
Nouakchott, affrontements entre des Sénégalais et des Mauritaniens : trois
morts dont deux par balles et un enfant. Les boutiques sénégalaises du
marché « capitale » sont, à leur tour, incendiées. A Nouadhibou,
mêmes violences. Le 25, c’est l’enregistrement des premières victimes : on
évoque le chiffre de cinq cent morts, on met en cause des haratines armés
contre les Sénégalais et même contre leurs compatriotes du Fleuve par leurs
anciens maîtres ; des scènes atroces, et surtout l’impassibilité des
forces de l’ordre, celles surtout dépendant du ministère de l’Intérieur.
Certains beydanes ne seraient pas
fâchés, assure-t-on, qu’une « bonne leçon » soit donnée à ceux
qu’avait caractérisés trois ans plus tôt « Le manifeste du
négro-mauritanien oppprimé », comme si la répression d’un soi-disant
complot militaire toucouleur, à l’automne de 1987, n’avait pas suffi (chronique anniversaire du 28 Octobre 1987– Le Calame du 31 Octobre 2007). Le Sénégal est accusé de favoriser les F.L.A.M. [2],
sinon même des menées subversives. C’est en effet de Dakar que les informations
et analyses, tendant à stigmatiser les actes racistes en Mauritanie, sont
diffusées [3].
La répercussion est énorme. L’Espagne
entame des démarches « pour contribuer à une diminution de la
tension » et déconseille Nouakchott et Nouadhibou à ses ressortissants. A
Tunis, le ministre des Affaires étrangères, Abdelhamid Escheikh convoque
ensemble les ambassadeurs du Sénégal et de la Mauritanie. Hassan
II, président en exercice de l’Union du Maghreb arabe envoie une mission de
conciliation à Nouakchott et à Dakar. La tentative « entre dans le cadre
des liens séculaires de fraternité, d’amitié et de religion qui doivent
d’autant plus être préservés et renforcés en ce mois sacrfé du Ramadan, mois de
sacrifice et de pardon ». La presse marocaine assure que le roi «
qui possède une parfaite connaissance de la région et des particularismes
locaux, saura apporter les apaisements que requiert la situation pour le retour
de la paix, de la fraternité et de la concorde entre les deux peuples frères
mauritanien et sénégalais pour le bien-être de toute la région ».
Le 25,
les pillages reprennent dans le quartier du Plateau à Dakar. L’AFP enregistre des « troubles
anti-mauritaniens » à Tambacounda, Diourbel et Louga : saccages de
boutiques, coups et blessures, chasse à l’homme. Dans la Grande Mosquée de
Dakar depuis le lundi soir, s’entasse plus de huit mille réfugiés mauritaniens.
Le maire de Dakar, Mamadou Diop, assure que les Mauritaniens sont chez eux au
Sénégal. C’est en fait, depuis quatre jours, une flambée de violence anti-maure
dans tout le Sénégal, sauf à Ziguinchor et à Kolda dans le sud. La coalition
des partis d’opposition sénégalais condamne alors les actes de violence et de
pillage perpétrés depuis dimanche contre les Mauritaniens au Sénégal et contre
les Sénégalais en Mauritanie.
Le soir du mardi 26, au Sénégal, l’armée est réquisitionnée pour des missions
« statiques » dans la capitale, tandis qu’en Mauritanie, le
couvre-feu est instauré à Nouakchott où l’on déplore officiellement dix-sept
morts, et à Nouadhibou. Une centaine de femmes et enfants quittent Dakar par
avion dans la soirée : on dit alors qu’« une grande majorité »,
des milliers de Mauritaniens au Sénégal serait « favorable au retour dans
leur pays ». Après deux jours d’émeutes, on compte de vingt-cinq à trente morts
mauritaniens et sénégalais à l’hôpital de Nouakchott. (Sources médicales AFP Nouakchott 26
Avril 1989) [4].. Passé de la direction générale du Plan
au poste de ministre de l’Information, le 10 Décembre 1988, l’ancien
co-fondateur du Mouvement progressiste des Kadihines, puis de l’Alliance pour
une Mauritanie démocratique, Moustapha Ould Abeïderrahmane affirme qu’il est
« impossible » d’avancer des chiffres et que le bilan donné par la
presse étrangère est « exhorbitant et ne sert à ce stade qu’à jeter de
l’huile sur le feu ». Un dispositif, sans précédent même lors des coups
militaires, est déployé pour maintenir l’ordre à Nouakchott. Sur les ondes, se
succèdent les oulémas pour appeler au calme. Le ministre de l’Intérieur,
Djibril Ould Abdallahi, prononce un discours d’apaisement. Les mosquées sont
ouvertes aux « réfugiés sénégalais ». L’AFP Dakar assure alors que le calme est revenu à Nouakchott comme à Dakar ; « la rumeur
fait état à Nouakchott de nombreux lynchages de Mauritaniens au Sénégal sans
qu’aucun chiffre puisse être avancé ». On parle d’une concertation
téléphonée Diouf-Taya. A Paris, Harlem Desir « lance un appel au
calme » : « Quant à la Mauritanie, il est grand temps qu’elle en finisse
avec le racisme institutionnel qui hante toujours sa vie politique et soxciale
et auquel les événements actuels ne sont pas étrangers ».
Le
27 Avril, le président de la
République du Sénégal intervient à la télévision : Abdou Diouf rend responsable la Mauritanie des
événements et demande aux chefs religieux de prier pour les morts sénégalais.
Pour les Mauritaniens, c’est mettre le feu aux poudres.
Le 28
Avril, l’état d’urgence est
proclamé, à 19 heures, pour Dakar et sa
région : prise d’effet de 22 heures à 6 heures ; Abdoulaye Wade
envisage publiquement de se mettre « à la tête d’un comité national de
crise » pour régler le problème des Mauritaniens au Sénégal :
« un règlement entraînera automatiquement la détente en
Mauritanie » ; il faut une « une solution politique au lieu de
l’escalade qui s’annonce dangereusement ». Mais le courrier d’Air-Sénégal se voit refuser
l’atterrissage à Nouakchott après des agressions sénégalaises contre les
passagers d’un vol Air-Mauritanie,
prié de quitter Dakar sans avoir embarqué l’ensemble des réfugiés. Surtout une
foule énorme se masse aux alentours du site de la Foire internationale où sont
réfugiés 20.000 mauritaniens. Par
téléphone, à la demande d’Abdou Diouf, Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya convient
d’un rapatriement des ressortissants respectifs.
Le
29 Avril, un communiqué lu à la télévision mauritanienne à une heure du matin,
donne les instructions du comité mauritanien chargé de la réinsertion et de l’accueil,
que vient d’organiser Djibril Ould Abdallahi. Il prévoit le retour effectué “en
étroite coordination avec les autorités sénégalaises » de trois mille
mauritaniens résidant jusques là au Sénégal et qu’on accueillera à Nouakchott, à
Rosso et à Sélibaby). En attendant un « pont aérien », des structures
d’accueil sont prévues aux frontières, notamment à Rosso et à Berett (près du barrage
de Diawa). L’AFP Dakar diffuse
une dépêche, titrée « Sénégal-Mauritanie : Dakar saisie
par la folie meurtrière ». La veille, on a tenté de tuer tous les
Mauritaniens en représailles aux sévices dont les Sénégalais ont été victimes
lundi et mardi à Nouakchott. De Gambie même, les réfugiés commencent d’être
embarqués.
L’épilogue s’annonce long (et pour cause,
puisqu’il n’a pas encore abouti aujourd’hui). La médiation malienne qui
permettra la conciliation d’Etat à Etat deux ans plus tard, commence :
Moussa Traoré est président en exercice de l’OUA. Silencieuse jusques là, la France appelle au
rétablissement de l’entente entre Sénégalais et Mauritaniens et met à la disposition
des deux gouvernements cinq Transall
pour le pont aérien. L’Association des juristes africains organise une mission,
dirigée par M° Fethi Sahli du barreau tunisien, et « une enquête plus
approfondie est proposée à l’accord des autorités des deux pays » :
elle n’aura pas lieu. De Paris, la
Ligue africaine des droits de l’homme et des peuples [5]
demande, elle surtout, la constitution d’une commission d’enquête. Communiqué
commun des associations de ressortissants sénégalais, mauritaniens et africains
(Union des travailleurs mauritaniens en
France, Organisation des travailleurs et étudiants sénégalais en France, Union
des travailleurs sénégalais en France Action revendicative, Association pour la
sauvegarde de l’amitié mauritano-sénégalaise, Association générale des
travailleurs sénégalais en France, Association Bardegne ‘Fraternité Malienne’). De Djeddah, le secrétariat général de l’Organisation
de la Conférence
islamique, publie sa disponibilité. Encore plus tard que la France, « les
Etats-Unis regrettent profondément la violence qui s’est produite entre
Mauritaniens et Sénégalais, deux populations qui ont traditionnellement entrenu
des liens étroits et bénéfiques ».
Puis, le pont aérien fonctionne, dans les
deux sens, pour des réfugiés dépouillés à leur départ de tous leurs biens y
compris les bijoux. Dans les deux pays, des « groupes de quartier »
s’organisent spontanément pour empêcher les pillages, puisque les pouvoirs
publics n’ont pas maintenu l’ordre. Le 2 Mai, le calme semble revenu partout et
– en retard sur les événements – le khalife général des Tidjanes Abdoul Aziz
Sy, « supplie à genoux » les jeunes « d’arrêter les
violences ». La
République Islamique de Mauritanie saisit le Conseil de
sécurité, mais le pouvoir militaire reste silencieux pendant des mois, pour
décider le 31 Août décide le report à un an des élections municipales prévues
pour Décembre et le renouvellement des structures d’éducation de masses. Le
communique du C.M.S.N. « considère les massacres et les pillages dont les
Mauritaniens ont été victimes au Sénégal comme un fait sans précédent dans les
rapports entre les deux pays, qui entrent dans le cadre d’un complot prémédité
et minutieusement préparé ». La libération des citoyens mauritaniens
« détenus en otages au Sénégal » est réclamée.
Ould
Kaïge
qui attend – aux bons soins du
journal – toute critique, tout complément, tout témoignage et document sur ces
événements horribles et marquants.
[1] - il s’agit de Béchir Ould Moulaye El
Hassen, président de l’Amicale des étudiants – Abdallahi Ould Bah Nagi Ould
Kebd, membre de la commission de coordination de l’Université – Mohamed Mahmoud
Ould Hamma Khattar, membre de la commission de grève – Boubacar Ould Ethmane
dit Nah, membre de la
Commission socio-culturelle de l’Université et d’Abdel Nasser
Ould Ethmane Did’Ahmed Yessa, délégué au 1er congrès de l’UNESM
. Le Monde y fait écho le 15 Avril
1989
[2] - Forces de libération africaines de
Mauritanie, constituées en 1983, dont le manifeste a commencé de circuler
d’abord à Dakar en Avril 1986, puis en marge du sommet annuel africain, se
tenant à Harare en Septembre 1986
[3] - ainsi le 28 Juin 1988, l’assassinat de
deux personnes dont un étranger dans un marché populaire de la capitale, passe,
selon la police, pour des crimes ordinaires ; selon les FLAM, ce sont des
affrontements à caractère racial. Le pouvoir dénonce cette campagne et, le 11
Juillet à l’occasion de la fête des forces armées, le président du Comité
militaire, Ould Taya, stigmatise les « rumeur alarmistes » et tous
ceux qui « se plaisent à répandre des messages de haine et de confusion au
sein des populations ». A l’issue du procès de Jreida, le 14 Septembre
1988, les « baasistes » avaient bénéficié d’un verdict de
clémence ; réaction des FLAM « il existe une justice clémente et
tolérante pour les beydanes (Maures) et une autre sévère et sans appel pour les
négro-mauritaniens ». Au même moment, en effet, meurent en rétention et
sans procès, au fort de Oualata, où avait été emprisonné Moktar Ould Daddah
après le coup de 1978, Tène Youssouf Guèye et Ba Alassane Oumar, puis l’ancien
ministre Santé Djigo Tafsikrou. Le premier reçoit à titre posthume et hors
concours le prix de l’Afrique noire (dans le jury : Maurice Schumann et
Emmanuel Robles) ; ancien de William Ponty, il a notamment écrit L’orée
du Sahel nouvelles, Sahéliennes poèmes, Les exilés de Gourmel
théâtre, et enfin Rella ou le chemin de l’honneur, publié l’année de son arrestation
[4] - le 27 Avril, le Financial Times évoque
au moins 22 morts ; le 2 Mai, AFP
Dakar donne une estimation
de 150 à 200 morts en Mauritanie et 55 au Sénégal
[5] - fondée en 1987 pour l’application d’une Charte adoptée
en 1981
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire