vendredi 13 juin 2014

chronique d'Ould Kaïge - déjà publié par Le Calame . 12 Décembre 2007



15 .



14 Décembre 1956 &  12 Décembre 1984

Deux actes de naissance :
une organisation morte-née
&
une dictature de près de vingt-et-un ans


Le 14 Décembre 1956, l’Assemblée nationale française adopte en première lecture le projet gouvernemental d’O.C.R.S. (Organisation commune des régions sahariennes) par 316 voix contre 162. Le député de la Mauritanie – alors Territoire français d’outre-mer – Sidi El Moktar N’Diaye a voté contre ; intervenant la veille dans le débat, il a expliqué être « favorable à une organisation saharienne mais à une organisation purement économique ». Une semaine auparavant, la commission des Territoires d’outre-mer avait modifié considérablement le projet : l’organisation n’est plus qu’un établissement public, les articles 10 et 11 du texte gouvernemental, relatifs aux pouvoirs administratifs et militaires du délégué général sont disjoints et surtout toute mention de la Mauritanie est supprimée. Le 27 Décembre, tandis que le Conseil de la République (la deuxième assemblée française sous la IVème République) reprend le débat et qu’Yvon Razac, le sénateur de la Mauritanie, s’oppose lui aussi au projet de loi, l’Assemblée territoriale réaffirme « l’intégrité du territoire au sein de la fédération de l’A.O.F., dans le cadre de la Communauté franco-africaine », façon de refuser la future organisation du Sahara qui l’en détacherait. Elle “approuve sans réserve la position prise par les parlementaires du Territoire” et note surtout que “l’Assemblée nationale laisse à la Mauritanie toute latitude pour décider de son inclusion dans l’O.C.R.S.”. Le 10 Janvier 1957, la loi est promulguée. 

Le 23 Juin, une conférence réunit à Dakar autour du haut-commissaire général Gaston Cusin les chefs de territoire et les vice-présidents des conseils de gouvernement : quelles seront les frontières de l’O.C.R.S. Concernés, la Mauritanie, le Soudan (future république du Mali), le Niger. C’est dans ce contexte – pas seulement celui de la revendication marocaine – que doit se lire le discours d’Atar (cf. Le Calame 4 Juillet 2007 . chronique anniversaire du 1er Juillet 1957). Pourtant, le territoire doit bien envoyer ses représentants à l’Organisation : Sidi el Moktar N’Diaye, le député à l’Assemblée nationale française et président de l’Assemblée locale, et Mohamed Fall Ould Oumeïr, l’émir du Trarza, désignés le 7 Décembre. Mais c’est pour poser dès la réunion constitutive de la « haute-commission » de l’O.C.R.S. à Paris, du 21 au 25 Janvier 1958, la question de la compatibilité entre ces nouvelles institutions et celles de la Loi-cadre : régime administratif ou régime démocratique, intégration économique et donc politique, ou émancipation progressive ? Le 12 Mars, un décret de Paris démembre économiquement le Tchad en en rattachant le nord à l’O.C.R.S. C’est un système désormais avéré que refusera le congrès d’Aleg (2.5 Mai 1958) en même temps qu’une fédération « primaire » de l’Afrique occidentale et, bien sûr, la revendication marocaine. La conclusion tarde encore plus d’une année. En visite officielle à Nouakchott, le général de Gaulle étant devenu président de la République et le régime français ayant donc complètement changé, c’est de l’O.C.R.S. qu’il s’agit encore et essentiellement : Moktar Ould Daddah doit réitérer le refus mauritanien [1].

Qu’était ce projet ? une véritable concertation entre Etats riverains du Sahara ? aucun à l’époque n’est indépendant. Projet et préalable que Moktar Ould Daddah évoque – en précurseur – dès l’indépendance de l’Algérie, puis qu’il contribue à bâtir [2] : réunions d’experts maliens, nigériens, mauritaniens et algériens à Tombouctou du 23 au 28 Mars 1966, puis à Fort-Gouraud (futur F’Dérick) le 25 Janvier 1967 qui permettent une rencontre de ministres à Agadès les 13 et 14 Février, et enfin une conférence des chefs d’Etat, d’abord prévue pour se tenir dès 1969 à Ouargla, en Algérie. Elle n’aura lieu qu’en Avril 1973 ert à El Goléa. Un premier tronçon de la route de l’Unité africaine (projet de la même envergure que la route de l’Espoir reliant Néma et le Mali au port atlantique de Nouakchott) est inauguré, mais Houari Boumedienne s’oppose à la participation de quatre autres Etats : Libye, Tunisie, Maroc et Tchad. La guerre pour le Sahara occidental ruine l’espérance [3], mais le retrait mauritanien – du fait des militaires – aura pour effet positif de relancer le processus, sans que celui-ci cependant soit efficace [4] : Libye et Tchad y participent désormais.

Le projet d’O.C.R.S. avait été l’exact contraire puisqu’il tendait à diviser l’Afrique. Avant les indépendances sub-sahariennes et surtout avant celle de l’Algérie, il s’était agi de dissocier le Sahara, immense, très peu peuplé mais potentiellement très riche, de ses bordures côtières en rébellion armée de plus en plus manifeste. Le 9 Mars 1956, avait été déposée une proposition de loi “tendant à ériger l’ensemble de la zone saharienne centrale et désertique en un groupe de trois départements français et à statut spécial, distinct des territoires limitrophes (Algérie, A.O.F. et A.E.F.) et nommée Afrique saharienne française”. L’un de ces départements dont on estime la superficie à 800.000 kilomètres carrés et la population à 77.000 habitants, est formé – selon les rédacteurs de la proposition – d’une partie de la commune mixte de Tindouf mais essentiellement des cercles de l’Adrar et de la Baie du Lévrier : le tout étant appelé “département de la Haute Mauritanie” [5].

Le mouvement est tellement engagé que le député de la Mauritanie demande audience au Président de la République et lui expose au début de Mai “divers problèmes préoccupant la Mauritanie et plus spécialement l’inquiétude des populations devant certains projets tendant à faire du Sahara une entité autonome”. René Coty se montre “très sensible aux faits exposés ainsi qu’aux vœux des populations” et promet “qu’il en fera tenir compte par les autorités compétentes”. Sidi El Moktar ne s’en tient pas là et s’entretient le 11 Mai avec le Président du Conseil, Guy Mollet, lui réclamant “l’assurance par une déclaration officielle que l’unité de la Mauritanie restera intacte, que ce territoire ne sera pas démembré et restera intégralement réuni à l’AOF” [6]. La Mauritanie va obtenir satisfaction ; le 19 Juin 1956, questionné par Yvon Razac sur les intentions gouvernementales à l’endroit des territoires sahariens, le ministre des Affaires étrangères affirme devant le Conseil de la République “que la solution qui sera retenue, quelle qu’elle soit devra respecter les droits politiques acquis par les populations. En outre, en raison du fait que la Mauritanie, territoire saharien dans sa presque totalité, jouit déjà d’une unité incontestable, il ne saurait être question de porter atteinte à son intégrité territoriale” [7].

Le texte, déposé le 1er Août 1956 par Félix Houphouet-Boigny, ministre délégué à la présidence du Conseil, ne prétend plus qu’“associer davantage, dans une mise en valeur commune et par des efforts partagés, les régions sahariennes avec tous les territoires limitrophes”. Lesquels ? l’article 2 précise que ces zones “réparties entre l’Algérie, le Soudan, le Niger et le Tchad”. “Les limites seront constituées par décret après consultation des territoires intéressés”. Or, ces territoires sont énumérés à l’article 1° comme étant ceux “associés” à l’organisation, savoir l’Algérie, la Mauritanie, le Soudan, le Niger et le Tchad mais “les zones sahariennes dépendant de l’Algérie, de l’AOF et de l’A.E.F. demeurent rattachées politiquement aux territoires dont elles sont originaires. En effet, les populations de ces différentes zones continueront à élire leurs représentants aux diverses assemblées territoriales ou nationales “.  

L’organisation en fait était morte-née, et le refus mauritanien la privant d’accès direct à l’Océan Atlantique l’avait d’emblée condamnée. Que l’espérance de paix civile et de démocratie ait été morte-née – elle aussi, en 1984 –, beaucoup de Mauritaniens de bonne foi auront besoin de plusieurs années et de beaucoup de contre-épreuves, pour s’en rendre compte. L’avènement du colonel Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya paraît d’abord une délivrance et un renouveau, bien plus donc qu’un coup interne au comité militaire qui avait renversé, le 10 Juillet 1978, le père fondateur Moktar Ould Daddah.


Le 12 Décembre 1984, tandis que l’homme fort est à l’étranger, le maire de son palais prend sa place entre militaires, exactement comme lui-même sera à son tour renversé en 2005.

Ce jour-là – tandis que se clôt, à Bujumbura le sommet franco-africain, auquel a participé, quoique très réticent, le chef de l’Etat en titre, le colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla – le chef d’état-major l’évince, le reste du Comité militaire de salut national restant en place. Il a été soutenu, au Comité, par Sidina Mohamed Ould Sidya, Amadou Babali, Djibril Ould Abdallahi. Ont été arrêtés le colonel Ould Houssein, ministre-conseiller, le lieutenant-colonel Athie Amath, ministre de l’Enseignement supérieur, le capitaine Diop Moustapha, ancien ministre et directeur de la Sûreté et le capitaine Breika Ould M’Barek, ancien gouverneur de la région militaire et surtout responsable de la seule organisation politique autorisée et organisée par le régime : les structures d’éducation des masses (S.E.M.) [8].

Le coup n’est annoncé qu’en début d’après-midi et Haïdalla l’apprend en escale technique à Brazzaville par Sassou N’Guesso. Prenant place à bord d’un avion prêté par le gouvernement français, il hésite : se poser au Sénégal ? rentrer ? rejoindre même le Polisario. Il prend conseil d’Hamdi Ould Mouknass qui le convainc en tout cas de ne pas aller au nord. Avec un courage incontesté, il choisit Nouakchott et y atterrit le lendemain à 16 heures, pour être immédiatement arrêté. Il restera incarcéré plus de cinq ans, et au secret. Principales accusations contre lui, quoique sans procès : mauvaise gestion des ressources et des biens de l’Etat, incapacité à résoudre le problème du chômage, détournement des produits du secteur de la pêche, détournement des structures d’éducation des masses « au profit du culte de sa personnalité ». Le nouveau pouvoir se donne comme « tâches prioritaires : la moralisation de la gestion des biens publics, le rétablissement du crédit de l’Etat, une plus grande justice sociale dans le respect des institutions et des lois dont le pays s’est doté ».

Il semble d’abord que la question soit de politique extérieure : Rabat garde le silence, l’Algérie est incertaine. Dès le 13, en fin de matinée, visite à Nouakchott du général Rachid Benyelles, secrétaire général du ministère algérien de la Défense ; il est reçu par Ould Taya. La reconnaissance de la République sahraouie est maintenue – Ould Haïdalla avait personnellement insisté en Comité militaire, publiquement divisé, pour cette reconnaissance – mais elle est assortie du souhait d’une solution négociée. La fidélité au traité algéro-tunisien auquel Haïdalla avait adhéré [9] , est réaffirmée : «  la construction du Maghreb arabe demeure un objectif important qui estime que le traité … constitue une voie appropriée pour la construction de ce Maghreb que nos peuples appellent de tous leurs vœux » . La Libye reconnaît le nouveau régime et, le 23, les relations diplomatiques sont rétablies en principe. De Tunis, Bourguiba assure que « ce qui se passe actuellement en Mauritanie est une affaire intérieure ».

Au bout de deux jours, un nouveau gouvernement est nommé, comprenant, sur ses dix-sept membres, neuf de celui qu’avait formé Haïdalla. Le commandant Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine [10] est ministre des Affaires étrangères ; démissionnaire au bout de trois semaines, il aura été le premier à se rendre compte de la réalité du nouveau cours. Le nouveau ministre des Finances est le lieutenant-colonel Anne Amadou Babali [11], qui va aussitôt à Bamako expliquer les choses au général Moussa Traoré : on prétendra dans moins de trois ans qu’il était à la tête d’un complot des officiers « négro-mauritaniens » (cf. Le Calame 31 Octobre 2007 . chronique anniversaire du 28 Octobre 1987). Le colonel Ahmed Ould Abdallah redevient chef d’état-major et le nouveau maître donne alors les raisons du Comité militaire de « procéder à une nouvelle restructuration en son sein ». Chaab commente une « action salvatrice à inscrire à l’actif des forces armées et du peuple  (qui) sonne le glas d’un pouvoir personnel qui a érigé le népotisme, le gaspillage et la corruption en système de gouvernement ». Confirmation de l’engagement des forces armées de « rester fidèles à leurs engagements du 10 Juillet 1978 ».

A partir du 17 Décembre, sont libérés la plupart des détenus politiques, dont Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, Soumare Silman, ancien ministre de la Pêche, Moktar Ould Saleck, ancien membre du Comité militaire de redressement national. M’Barek Ould Breika, chef des structures d’éducation de masse, arrêté trois jours auparavant, est libéré puis ré-arrêté. Al Jkhoury Ould H’meytty, secrétaire général de l’UTM, est libéré [12]. Le 21, Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya annonce « une amnistie générale en faveur de toutes les personnes condamnées pour des raisons politiques se trouvant à l’intérieur et à l’extérieur du pays ». Le premier des chefs d’Etat auto-proclamés depuis 1978, mais aussi le président Moktar Ould Daddah et Sid Ahmed Ould Bneijara, éphèmère Premier ministre [13], tous condamnés par le précédent homme fort, pour « atteinte à la sécurité de l’Etat et connivence avec l’étranger » bénéficient d’office de cette amnistie, les biens confisqués sont censément restitués [14].

Marches de soutien et phraséologie sont alors la redite de celles de Juillet 1978 : « aucune velléité de déstabilisation du pays ou visant à nuire à ses intérêts supérieurs ne sera tolérée » et l’on relance l’économie nationale « freinée par le gaspillage, les détournements des deniers publics et le pouvoir personnel érigé en système de gouvernement ». Une motion est lue par les manifestants le 22 Décembre devant le nouveau président du Comité militaire : soutien à l’amnistie générale, condamnation des méthodes et du style d’Haidalla. Maaouya répond que le Comité « tiendra compte en tout temps de vos aspirations et de celles de tout notre peuple ».

Pourquoi et comment ce coup ?

Les 3 et 4 Décembre, à l’invitation de son homologue Sid’Ahmed Taya, Jeannou Lacaze, chef d’état-major des armées française, était de nouveau en Mauritanie. Sous prétexte de faire le point  de la coopération militaire : la centaine de stagiaires, le matériel, l’assistance technique. Exactement comme René Journiac, secrétaire général à l’Elysée pour les affaires africaines, avait séjourné en Mauritanie à quelques jours du 10 Juillet 1978. Rapprochement de dates ? ou davantage ? Le colonel Ould Haïdalla fut quasiment forcé d’aller à Bujumbura.

Je crois davantage à une explication tenant à une réaction de longue date du colonel Ould Taya. Déjà, lors de la tentative de renverser Ould Haïdalla, les pustchistes du 16 Mars 1981 comptaient sur lui, qui leur aurait donné des assurances pour se retourner au dernier moment. Maaouya y avait gagné le 25 Avril d’être nommé Premier ministre et ministre de la Défense …– comme l’avait été Ould Haïdalla en 1979, avant de prendre la totalité du pouvoir. La question du Sahara est – à l’époque – moins réglée que jamais. Elle divise le Comité militaire. Sur la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique  [15], Mohamed Khouna a été mis en minorité au sein du Comité militaire par Maaouya et n’a pu finalement l’emporter qu’en faisant que c’est la seule manière « pour amener le Polisario à respecter les frontières mauritaniennes ». Ould Taya avait poussé son avantage en limogeant, le 5 Mars, le chef de la place militaire de Nouakchott, M’Barek Ould Breika, inconditionnel du chef de l’Etat et responsable national des S.E.M.. Le surlendemain, Mohamed Khouna avait supprimé le poste de Premier ministre, concentré tous les pouvoirs et proposé à Maaouyia l’ambassade de Paris où il pourrait se faire soigner. Le refus de ce dernier l’avait fait renommer chef d’état-major tandis que nombre d’officiers suspects étaient mis à l’écart. La plupart des membres du gouvernement avaient été rendus à des fonctions purement militaires par crainte d’une agression marocaine directe [16]. 


[1] - la discussion entre les deux hommes  a lieu, sans témoin, dans une des très modestes villas d’une capitale qui existe davantage sur plan qu’en bâti (elles se trouvent, aujourd’hui chacune enserrée d’un mur extérieur, derrière la poste et la chambre de commerce, à gauche en remontant l’avenue de l’Indépendance vers l’ancienne présidence). Moktar Ould Daddah en donne la teneur dans ses mémoires (La Mauritanie contre vents et marées Karthala . Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français) pp. 197 à 199

[2] - il déclare le 7 Octobre 1962 à l’agence U.P.I. : « Maintenant que l’Algérie est indépendante, il y a lieu de prévoir une coopération particulière dont les formes sont à définir entre Etats riverains du Sahara »

[3] - Moktar Ould Daddah l’expose op.cit. pp. 446 & 447

[4] - ainsi un sommet tenu à Nouakchott en 1982 prétend régler la question du Polisario et celle de l’unité du Tchad, censément constatée au sommet de Ndjamena en 1984, celui de Bamako en 1980 avait eu le même thème
[5] - J.O. de la République française - doc parl Ass nat, session 1955-56 p. 761

[6] - Paris-Dakar du 11 mai 1956

[7] - Paris-Dakar du 28 juin 1956 : assurance rappelée par Sidi el Moktar N’Diaye lors du débat sur l’OCRS (JO DP Ass nat du 14 déc 1956 p. 5942)
[8] - décidées par le Comité militaire, le 17 Août 1981, « ces structures devront mieux sensibiliser les populations à la nécessité d’oeuvrer dans un véritable esprit national pour l’essor de notre pays » et mettre les Mauritaniens « à l’abri des infiltrations de l’étranger et de ses agents à l’intérieur qui visent à saper l’unité nationale »
[9] - venu lui-même à Alger ratifier le bornage des frontières entre les deux pays, le 12 Décembre 1983, il l’avait également signé le traité du 16 Mars précédent le lendemain, puis à Tunis le surlendemain. La Tunisie avait alors annoncé le souhait de la Libye de se joindre au nouveau système, mais l’Algérie s’y était opposée, ce qui rendit libre le colonel Khadafi libre de s’entendre – paradoxalement – avec le roi Hassan II le 13 Août 1984, en un traité d’ « union d’Etats » assorti de l’accord pour faire passer la question du Sahara de la compétence de l’O.U.A. à celle de la Ligue arabe

[10] - ministre de l’Intérieur en 1980, puis responsable de la permanence du Comité militaire à partir d’Octobre 1982, et en 2005-2007, président de la C.E.N.I.

[11] - d’abord contrôleur d’Etat à la suite du coup de 1978, puis accusé de malversations, il avait été en 1982 ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire
[12] - arrêté, le 26 Mars 1984, en même temps que le président de l’Union des étudiants, Hamoud Ould Abdi

[13] - du 15 Décembre 1980 au 25 Avril 1981. Lui et le colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck avaient été arrêtés le 6 Février 1982 et condamnés à dixans d’emprisonnement pour complot contre la sûreté de l’Etat 

[14] - ce ne sera pas le cas pour Moktar Ould Daddah, dont la maison privée reste à la disposition du colonel Ahmed Ould Louly, quelques mois chef de l’Etat en 1980
[15] - intervenue le 28 Février 1984

[16] - extrême tension au début de l’été : le 13 Juillet 1984 ont eu lieu deux attaques sur des « concentrations » de troupes marocaines revendiquées le 15 à Alger par le Polisario dans la région de Dakhla, malgré la protection du « troisième mur » ; le Maroc prétend aussitôt que « les assaillants sont venus du territoire mauritanien ». A quoi a répondu Haïdalla le 22 : « la Mauritanie n’a jamais servi et ne servira jamais de bases d’attaques ». Les positions mauritaniennes sont alors visitées par la presse et des observateurs étrangers 

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