DECLARATION SUR LA SITUATION EN MAURITANIE
Depuis le 13 octobre 2012, date de ce qu’il est convenu d’appeler l’ »accident du Président de la République », la Mauritanie vit une atmosphère délétère, entretenue par des rumeurs et, surtout, par une communication pour le moins déroutant et peu respectueux des droits citoyens, de la part des pouvoirs publics.
Cet « accident » a suffit pour exhumer les nombreuses contradictions qui rongent la société mauritanienne et les différents segments qui la composent depuis plusieurs années.
En particulier, la classe politique, dans son ensemble, rivalise d’ardeur et d’efforts, pour tirer parti de cette situation.
Il est vrai que cette situation est une manifestation conjoncturelle de la crise permanente que vit le pays depuis plusieurs années. Elle révèle un désordre instutionnel, avec un Parlement et des Conseils municipaux à la légalité contestée et à l’autorité morale et politique affaiblies.
Elle met au grand jour, les dangers de l’exercice solitaire et autoritaire du Pouvoir d’Etat, au détriment de tout processus démocratique véritable, qui repose sur le dialogue, la concertation dans le respect.
En effet, au plan structurel, on peut dire sans risque de se tromper que la Mauritanie fait face à des problèmes d’existence, qui se manifestent dans la vie quotidienne des citoyens : unité nationale, esclavage, fracture sociale, sécurité des personnes et des biens, sécurité aux frontières, instabilité institutionnelle.
Mais depuis plusieurs années, on fait semblant de construire un Etat, en ignorant royalement ces obstacles. C’est ce qui explique qu’il suffit d’un incident quelconque, pour que des voix s’élèvent pour réclamer une espèce de « refondation ».
La transition qui a suivi le coup d’Etat de 2005 n’a malheureusement pas permis de régler les problèmes fondamentaux, que sont l’unité nationale, l’esclavage, la justice sociale, entre autres. Même sur le plan institutionnel, la transition n’a permis que de sauver les apparences. En effet, la réalité de régime militaire demeure.
Aujourd’hui, il est question de sauver la Mauritanie. La participation de tous les fils de ce pays à la recherche de solutions justes et durables est une nécessité impérieuse. Aussi, les personnalités de la classe politique sans exclusive et celles de la société civile, devront se concerter de façon sérieuse et honnête, pour trouver les voies les plus appropriées de sortie de l’éternel état de crise que connaît notre pays.
C’est pourquoi le GERDDES-MAURITANIE :
- conscient de la nécessité d’une concertation objective, consensuelle et dénuée de tout esprit partisan,
- inquiet du danger que représente la menace sur la sécurité, en raison de la situation au nord Mali,
-
Ø dénonce avec la dernière énergie les tentatives de masquer la réalité grosse de risques pour les paisibles populations de notre pays ;
Ø lance un appel pressent à l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile pour mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, une stratégie de concertation pour des solutions durables à une crise qui ne cesse de se manifester et de s’approfondir, mettant en danger la Patrie , ce que nous avons de plus précieux en partage, aujourd’hui et demain.
Nouakchott, le 19 Novembre 2012
Le Président
Me Diabira Maroufa
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