Discours lu en arabe par
leprésident en exercice de la Coordination de l’opposition démocratique,
l’ex-commandant Saleh Ould Hannenah
à l’occasion du meeting du 1e novembre 2012
Mauritaniens, Mauritaniennes :
Nous voilà de retour, toujours soucieux de prendre en charge vos préoccupations et réaffirmant notre engagement à œuvrer, avec vous, en vue d’édifier
Nous avions convenu avec vous de reprendre nos luttes et nos actions dès le lendemain de la fête. Mais au moment où nous nous préparions à la reprise, nous avons été surpris par les événements du 13 Octobre où le chef de l’Etat a été victime de coups de feu, suite à quoi il fut traité à l’hôpital militaire avant d’être évacué en France à bord d’un avion médicalisé, dépêché d’urgence.
Le pouvoir a livré une version des faits dont la fiabilité était de prime abord, remise en cause du fait de la rapidité avec laquelle elle a été rendue publique sans aucune enquête préalable.
Le pouvoir a livré une version des faits dont la fiabilité était de prime abord, remise en cause du fait de la rapidité avec laquelle elle a été rendue publique sans aucune enquête préalable.
Le scepticisme qu’a suscité cette version était aussi motivé par de multiples incohérences qui finiront par lui ôter toute crédibilité.
Cette version étant peu convaincante, les citoyens se sont laissé aller à toutes sortes d’interrogations, de spéculations et d’hypothèses.
Dès que ces événements ont été révélés et nonobstant les multiples zones d’ombre et la désinformation manifeste, nous avons voulu rester dans l’esprit qui convient et avons souhaité et souhaitons encore à Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz une prompte guérison en exprimant notre compassion à l’endroit de sa famille.
Nous avons également décidé de suspendre, sur le coup, les actions que nous nous préparions à lancer.
Mais puisque les milieux proches du pouvoir n’ont pas réussi à convaincre par tout ce qu’elles ont dit ou fait dire et puisqu’un grand brouillard est entretenu depuis l’évacuation en France, et puisque toutes les annonces d’un retour ou d’une apparition n’ont pu être étayées par aucun fait et surtout parce que la confusion totale entoure désormais la réalité de la direction du pays, nous avons réclamé des éclaircissements sur trois aspects:
Qu’est –ce qui est arrivé au juste en exigeant qu’une version officielle et cohérente soit livrée à l’opinion publique. Une version qui soit plausible, convaincante, crédible et fondée sur une enquête menée dans les règles de l’art.
Quel est l’état de santé réel du chef de l’Etat blessé et, pourquoi autant de mystère et de désinformation. Et pourquoi aucun bulletin de santé n’ a été publié à ce jour ?
Qui gouverne le pays actuellement ? Qui prend les décisions et en vertu de quoi ?
Pourquoi cette interférence entre celui qui est supposé déléguer ses pouvoirs, sans que rien ne puisse prouver qu’il l’ait fait, et celui qui détient tous les pouvoirs, n’a jamais rien lâché et a toujours été omniprésent ?
Bien que ces questions que nous soulevons et, avec nous l’opinion publique et pour lesquelles nous réclamons des réponses immédiates soient incontournables, elles demeurent sans réponses. Ce faisant, les milieux au pouvoir démontrent leur mépris pour le droit fondamental du peuple à être informé.
Mauritaniens, Mauritaniennes
Mauritaniens, Mauritaniennes
La patrie, ses intérêts, sa stabilité et sa pérennité sont au-dessus de toute autre considération, sentiment ou allégation.
C’est pourquoi nous estimons, au niveau de la COD , qu’il est de notre devoir de dire la vérité à notre peuple.
En effet, l’époque où une instance, quels que soient sa nature ou les atouts où l’influence qu’elle pense exercer sur le peuple et sur l’Etat, peut user du pays et de ses affaires à sa guise est bel et bien révolue. Et il est désormais inadmissible que le peuple interpelle sans obtenir de réponse, revendique sans obtenir satisfaction ou s’inquiète sans être rassuré.
Les Mauritaniens, à l’instar de tous les peuples, sont désormais conscients qu’ils ont des droits qui ne peuvent être bafoués, un pouvoir qui ne peut être spolié et un destin qui ne peut être laissé à l’aventure.
Nous vous affirmons donc, en toute responsabilité et confiance que la version diffusée par les milieux du pouvoir et par leurs propagandistes sur les coups de feu qui ont touché le chef de l’Etat, est fausse. A cet égard, nous réitérons notre exigence de voir une structure crédible diligenter une enquête transparente de manière à permettre au peuple mauritanien de savoir, précisément, la nature et les causes qui ont sous –tendu cet événement.
Nous serions alors entièrement disponibles à contribuer autant que nous le pouvons au travail de ladite structure.
L’absence d’information officielle relative à l’Etat de santé du chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz ainsi que l’impuissance de tous les instruments de la propagande à prouver les rumeurs de retour ou de parution, de même que l’absence de toute image du chef de l’Etat depuis son évacuation en France, la multitude de versions contradictoires mais aussi les nombreux indices confirment, dans leur ensemble, que nous sommes bel et bien face à un vide dans la fonction suprême dont on ne pourra sortir qu’en ouvrant une véritable transition qui débouche sur un système démocratique et marque une rupture définitive avec le monolithisme. Ainsi seulement on engagera la Mauritanie et son peuple dans une nouvelle ère où prévalent la stabilité et l’unité nationale et où l’Etat se consacre aux problèmes et préoccupations des citoyens.
Nul n’ignore, par ailleurs, les incidences graves de cette vacance de fait aussi bien sur l’Etat, son fonctionnement et ses intérêts financiers et administratifs, ainsi que sur la sécurité publique et l’unité des différentes composantes de notre peuple et sur nos rapports avec nos voisins.
Nul n’ignore, par ailleurs, les incidences graves de cette vacance de fait aussi bien sur l’Etat, son fonctionnement et ses intérêts financiers et administratifs, ainsi que sur la sécurité publique et l’unité des différentes composantes de notre peuple et sur nos rapports avec nos voisins.
A cet égard, la paralysie du gouvernement depuis près de trois semaines est un signe éloquent.
Nous appelons donc l’ensemble des acteurs, sans exclusive, à s’engager dans une concertation responsable, sur la base d’une charte nationale afin de déterminer les contours d’une sortie consensuelle de l’impasse actuelle.
Cette charte devrait prendre en compte tous les dangers liés à la situation interne mais aussi à la situation sous-régionale où les groupes terroristes étendent leur influence et où la guerre qui se profile ne manquera pas d’avoir de graves répercussions sur notre pays.
Mauritaniens, mauritaniennes
La gravité de la situation appelle à la responsabilité et au sacrifice.
Merci
Merci
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