Vlane – lundi 19 mai 2014
Palme d’or au festival de Cannes :
le croco Abderrahmane Sissako remporte la part du lion !
ADVERTISEMENT
Qui
l’eût cru ? Seul le festival de Cannes peut créer de pareil conte de
fée où le légume devient carrosse ! De Bamako à Nouakchott on se dispute
le métis ! Mais finalement quel formidable cadeau au Mali qu’un enfant
pareil surtout qu’il paraît que la Mauritanie lui a coupé sa bourse jadis quand
il était allé faire ses études en URSS. Un de ses amis raconte d’ailleurs que
jusqu’en 2000, il avait tous les problèmes du monde pour avoir des papiers
mauritaniens comme tous les métis de Mauritanie qui n’ont pas le bras
long.
Tout cela est du passé ! Quant à ceux, toujours
cherchant la petite bête immonde, qui se plaignent que ce film n’a rien à voir
avec la mauritanie, qu’ils sachent que c’est tourné en Mauritanie à Oualata, la
petite sœur de Timbuktu comme dit le métis qui aurait échappé à la Mauritanie
sans les chasseurs de tête de la présidence. Vive Aziz !
Vive El Mourabitoun Aberrahmane Croucoudil !
Machallah, il y a des gens qui naissent sous la bonne étoile
et qui finissent sur la tapis rouge de leur art, là où aucun africain n’a
jamais brillé avant eux et ne risquera pas de briller avant longtemps à ce
rythme du génie car la générosité a des limites. On aura beau dire ce qu’on
veut sur la qualité présumée de l’œuvre, le timing, le paternalisme de
Cannes face à un sujet où brille la victoire de la France face à l’islamisme
dans un pays frère et ami, des ressortissants de la goutte d’or, quasiment
condamné à l’islamisme barbare, reste que ce prix exceptionnel est un
formidable cadeau pour l’éternité qui fait bondir de fierté toute l’Afrique, là
où l'Europe est déjà blasée.
La presse est unanime sauf, l’exception qui confirme la
règle, Télérama,
un peu aigri certainement car il faut bien des petites mauvaises langues comme
de tout pour faire un monde, qui parle d’un « Sissako emporté par sa
thèse » :
« C'est un film à thèse. Dans un film à thèse, seule la
thèse importe. Et celle d'Abderrahmane Sissako est irréprochable :
fustiger l'extrémisme djihadiste... Le film à thèse nécessite une force de persuasion
qui peut, parfois, aller jusqu'au simplisme : il faut abattre l'adversaire
par tous les moyens, l'efficacité doit l'emporter sur la finesse. Du courage,
oui, de la délicatesse, pas forcément... »
C’est acide presque perfide mais il faut faire et laisser
dire…
Abderrahmane Sissako le crocodile de Nouakchott cloue le bec
ainsi à tous les braillards qui lui reprochent son
œil sec de conseiller, son affairisme présumé sans foi ni loi car on ne
gagne pas la palme d’or par hasard et chaque scène somptueuse de ce film en or
le démontre parfaitement. Le génie sournois surprend partout et éclate là où on
l'attend le moins. Quelle claque ! La scène du poisson épouvantable, celle
du ballon imaginaire quelle idée magnifique, et soudain la violence gratuite
filmée avec pudeur mais sans concession. A part ça, il y a le reste. Ne partez
pas !
Que dire de la force implacable et miraculeuse avec laquelle
l'artiste, décidément inspiré, montre la bêtise sauvage des djihadistes
ignorants et le courage des résistants qui se sont surtout battus avec la foi
tranquille et la poésie de l'imagination bien enracinée dans la culture locale,
sans Sissako, Timbuktu ne serait jamais que Tombouctou la veille, Tombouctou la
profanée, Tombouctou toubabisée. Il lui aura redonné la grâce de Timbuktu
l’authentique, à jamais Timbuktu avec tout ce qui fait qu’il y aura désormais
un avant et un après ce regard à la pupille philosophale.
Il ne reste plus qu’à espérer que l’homme démissionne
de son poste de conseiller à la présidence d’un régime militaire
civilisé afin qu’on entende au moins une fois d’un tel artiste engagé sur les sujets
terribles qui agitent la Mauritanie dont le moindre ferait un excellent
documentaire ou prochain film. Inchallah…
Mais c’est une autre histoire car nul n’est prophète en son
pays…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire