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Sent: Tuesday, May 13, 2014 5:47 PM
Subject: RE: questions d'un Mauritanien à un représentant de la "communauté internationale"
Cela
tient en une interrogation : Quand est-ce que l’opposition sortira-t-elle de la
posture manichéenne dans laquelle elle s’est elle-même enfermée par le boycott,
au risque de ne plus pouvoir peser sur les évolutions nécessaires qui attendent
la Mauritanie de demain ?
----- Original Message -----
Sent: Tuesday, May 13, 2014 6:38 PM
Subject: Re: questions d'un Mauritanien à un représentant de la "communauté internationale"
Et si vous faisiez en sorte, cher
ami, que l'élection en soit une, et qu'elle soit donc reportée à une
date telle que
1° la communauté internationale,
en fait l'Union européenne et l'Organisation internationale de la Francophonie,
contrôlent l'enemble du processus comme en 2006.2007 : confection des listes électorales (rien
que l'exemple de l'ambassade de Paris pour la communauté mauritanienne en France
est édifiant), pédagoghie de la tenue des bureaux de vote, contrôle des
dépouillements, contrôle des transmissions à Nouakchott (vous savez que le soir
du scrutin du 18 Juillet 2009 dont les réssultats furent reconnus par nous dans
la nuit, avant même toute proclamation officielle mauritanienne, le président de
la CENI composée hâtivement au début de Juillet mais à peu près
consensuellement, démissionna au vu de ce qu'il se passait...) : cela demande à
peu près un an et coûtera deux euros par électeur inscrit
2° un gouvernement d'union
nationale et de "techniciens" soit formé et exerce pendant cette période un
pouvoir partagé avec le président sortant.
Le manichéisme serait éradiqué de
tous bords.
Le régime du parti unique de
l'Etat - période fondatrice du président Moktar Ould Daddah et de ses
coéquipiers, dont le futur président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi,
ministre de l'Economie (après avoir été dans les années 60 le président de
l'Union des étudiants à l'étranger et donc un vif contestataire), et Ahmed Ould
Daddah, négociateur de la révision de nos accords de coopération, fondateur de
la Banque centrale et dernier ministre des Finances de son demi-frère - était
sincère. La présentation par le Parti du Peuple du candidat
unique se voulait une manifestation de consensus. Elle ne prétendait nullement
être une élection à l'européenne ou à l'américaine.
C'est aujourd'hui la
réédition de la comédie de 2009 dont le modèle date de Janvier 1992. A
l'époque, selon notamment l'ambassade de la République fédérale d'Allemagne,
Maaouyia Ould Sid'Ahmed Taya candidat à sa légitimation, selon le discours de La
Baule, était sinon défait au soir du premier tour, du moins en ballotage
difficile. Le double putschiste de 1978 et de 1984, figure centrale des "années
de braise" 1990-1991 sans compter les pendaisons du 28 Novembre 1987, craqua...
et pensa laisser tomber. "On" le ranima. Il fut d'abord question d'aller au QG
d'Ahmed Ould Daddah et de le liquider. Puis vint l'idée géniale : on dicta aux
bureaux de vote les chiffres à transmettre à Nouakchott. Autour de minuit, les
diffusions de résultats changèrent totalement. Ahmed Ould Daddah pensa un
instant faire manifester ses partisans, mais sortant de chez lui il vit les
chars... et recula, ce qui lui a été autant reproché depuis .... que sa
"compréhension" affichée du putsch de MoAA entre les 6 Août 2008 et 6 Janvier
2009 (quand pendant les "états-généraux de la démocratie" mettant en extase
Michel Vandepoorter, il comprit enfin que MoAA se présenterait... en possession
d'état).
Ce serait bien que vous
rencontriez l'ancien ministre des Affaires étrangères et officier supérieur
Cheikh Sid'Ahmed Ould Babamine, président de la CENI consensuelle et
internationalement épaulée en 2006-2007, et qui a été le premier en charge ce
printemps du Forum national pour la démocratie et l'unité. Il a eu aussi
l'expérience de la "permanence" des comités militaires. il n'est candidat à
rien, c'est un homme de calme et de patrotisme. Particulièrement
fiable.
Je reprends la chronique d'Ould
Kaïge pour le Calame et vais chaque semaine revenir sur les éphémérides
de Mai-Juin 2009.
Vous avez la main, cher ami, et
la responsabilité historique.
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