La Mauritanie, les Mauritaniens peuvent se passer d'un dictateur et
d'un prévaricateur. L'onde de choc continue à la suite de la
marche-manifestation de mardi 29
Le manifeste de 2013, écrit
à plusieurs mains, au moins deux personnalités éminentes par leur rôle en 2005-2007, puis leur expertise
en matière de transition démocratique en Afrique et dans le monde arabe, était
déjà une mûe nationale, si l'on regarde les manifestes de 1966, de 1978 et de
1986 traitant des mêmes questions, soit sous l'angle ethnique soit sous l'angle
social.
Quelques échos d'amis...
La manifestation du 29 était un moment de fierté et une
source d'espoir selon moi. J'y étais et voir des milliers de mauritaniens, de
toutes origines sociales et tous bords politiques, marcher ensemble pour une
refondation de l'Etat était grandiose.
La très grande appréciation que je porte à ce que vous y
exprimez concernant la marche des haratines. Démonstration à été faite, me
semble-t-il, que Maures et haratines peuvent dépasser tout ce que des siècles
de pratique de l'esclavage ont ancré de stupides sentiments de supériorité chez
les uns et de haine chez les autres. La très large participation à cette marche
a montré que toute politique des Pouvoirs Publics visant à mettre fin aux
injustices dont les haratines sont victimes et aux retards qu''ils connaissent
sur les plans économique et social, serait la bienvenue.
Penser que la Mauritanie n'est ni un souci ni un problème parce que
MoAA maintient l'ordre avec des apparences de non-violence, serait superficiel.
A mesure que les Mauritaniens - en deçà ou au-delà de tout clivage,
précisément parce que ceux-ci sont aussi divers que nombreux - prennent
conscience de leur propre civisme et de ce que leur union nationale, donc
la paix des âmes, ne dépend que d'eux... MoAA et son système sont
marginalisés.
Il est vital que nous n'éludions pas ce moment ni la maturité qu'il
montre. Cette période de transition sans laquelle aucune élection n'aura de
sens et ne saurait rien fonder, peut et doit commencer ces semaines-ci. Nous
avons déjà assez manqué d'honnêteté et de perspicacité pour ne pas - cette
fois, maintenant - marquer le coup. Nos partenaires dans l'Union européenne ne
peuvent qu'être sensibles à notre prise de conscience, que nous fonderions et
expliciterions par la rencontre de ces deux mouvements : l'improvisation
cynique de la réélection de MoAA le 21 Juin prochain et la marche de mardi
dernier. Ils nous accompagneront aussitôt.
Ce pays est un "verrou" pour la sécurité dans le
nord-ouest africain - cette voie de passage des migrations et des trafics - de
la Casamance indépendantiste aux présides espagnoles du Maroc. Un régime
consensuel et démocratique sera une garantie stratégique et un modèle politique
pour un Sahel que nous ne pouvons tenir actuellement que par les armes ou
l'argent : très dangereusement et solitairement.
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