Lundi 19 Août 2013
Ce que je reçois.
----- Original Message -----
From:
Sent: Monday,
August 19, 2013 10:37 AM
Subject: Re: Mauritanie - dialogue entre
pouvoir et opposition ?
Je suis d'accord avec votre second
correspondant . voir ce que j’ai reçu le
mardi 13 août . lorsqu'il s'inquiète de
l'incapacité de la COD à traduire le mécontentement des populations en rapport
de force politique. Je ne partage pas, en revanche, toutes les raisons qu'il
avance. S'il est vrai, en effet, que les dirigeants de la COD (et ceux du FNDD
avant) rechignent à "descendre vers les "masses
populaires", ce n'est pas par "bourgeoisie"(ils ne sont pas tous
bourgeois), ni par manque de popularité (certains ont un réel électorat et
d'autres des machines électorales puissantes), mais bien parce que les
populations du pays ont été conditionnées, par les régimes militaires (et celui
de MOAA en particulier) pour soutenir l'"Etat", incarné par le
détenant du pouvoir. La crainte( d'être privé d'infrastructures, de vivres, de
soins, d'école, etc.) et la convoitise des largesses du même "Etat"
(postes politiques et administratifs, vivres, projets de développement, argent
liquide, etc.) font que, pour le commun des gens, l'opposition a raison, mais elle n'a rien, et le
pouvoir a tort, mais il a tout. Comment
voulez-vous, dans ces conditions, que les opposants puissent rivaliser sur le
terrain avec MOAA qui use sans vergogne de ces deux moyens de pression et
dispose à la fois de la puissance et de moyens financiers et économiques de
l'Etat. C'est d'autant plus illusoire que l'homme a concentré tous les pouvoirs
entre ses mains. Sous Maouiya, les ministres, les directeurs de sociétés, les
élus du parti du gouvernant, etc. avaient une petite portion de pouvoir(trafic
d'influence) et de moyens financiers (salaires et autres subsides, racket des
responsables "pistonnés", etc.) Sous MOAA, un seul homme et quelques
membres de sa famille disposent SEULS des leviers de la crainte et de la convoitise. Les
autres responsables sont "affamés" pour ne pas avoir de
"poids" politique.
Personnellement j'avais toujours
milité en faveur de cette "descente sur le terrain", même du temps du
FNDD(Certains ont oeuvré à entretenir une résistance populaire au putsch dès la
première quinzaine de celui-ci. J'en faisais partie. Ils pensaient qu'en créant
des foyers de résistance dans les principales capitales régionales, ils
allaient déstabiliser le général félon. Mais... Ils ne pouvaient même pas aider
à évacuer un malade vers la capitale, ni protéger personne contre les exactions
d'un gendarme zélé!).
Conclusion : Si la
puissance et les moyens de l'Etat mauritanien sont mis à l'abri de
l'utilisation politique par MOAA, la "popularité" ( du général et de
ses opposants) pourra s'exprimer RÉELLEMENT sur le terrain et servir de
paramètre d'appréciation du rapport de force politique dans le pays. C'est la
première exigence de la
COD. La Communauté internationale - la France surtout - peut
y aider.
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