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20
Août 1960 & 16 Août 2005
le
Maroc demande l'inscription de la
Mauritanie
à
l'ordre de l'Assemblée générale des Nations unies
&
le
C.M.J.D. institue trois comité interministériels
pour
préparer la transition démocratique
Le 20
Août 1960, le Maroc décide de demander l’inscription de la Mauritanie à l’ordre du
jour de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies, ce qui
est formellement fait le 22. Une note de Rabat à Paris rappelle que « le Maroc n’a jamais fait abandon ni
implicitement ni explicitement de ses droits sur des régions qui, de tout
temps, ont fait partie intégrante du royaume et que seul le régime de
protectorat a artificiellement séparées du territoire national » et accuse : « contre la volonté des populations
mauritaniennes, le gouvernement français envisage de prendre en Mauritanie des
mesures graves qui…tendent à rompre les liens séculaires qui lient ce
territoire à l’ensemble du Maroc ».
La démarche marocaine est annoncée juste
au moment où la jeune République Islamique de Mauritanie se voit délivrée d’un
danger beaucoup plus immédiat : celui que représente l’attraction de la
fédération du Mali (Sénégal et Soudan unis) pas seulement sur une partie des
originaires de la vallée du Fleuve, mais aussi sur les élites maures
nostalgiques des solidarités de l’ex-Afrique occidentale française, et plus
encore sur les populations du Hodh, puisque entre les hivernages les troupeaux
passent la frontière soudanaise pour au moins la moitié d’entre eux. Le 19 Août
en effet, à Dakar, le conseil des ministres fédéral décharge Mamadou Dia, le
sénégalais, de ses fonctions de chef du gouvernement et confie la défense et la
sécurité à Modibo Keïta, le soudanais. Aussitôt, l’assemblée législative du Sénégal
abroge la loi du 10 Juin 1960 qui avait transféré certaines compétences à la
fédération du Mali, et décide le retrait du Sénégal du Mali. Malgré la demande
de Modibo Keïta, les troupes françaises n’interviennent pas et le général de
Gaulle demande aux protagonistes de venir s’entretenir avec lui à Paris de
leurs intentions « soit
dans le sens d’un rapprochement entre le Soudan et le Sénégal, soit en vue des
rapports qu’ils envisagent d’avoir avec la France, au sein de la Communauté, dans des
conditions nouvelles » [1].
La scission sera acquise irréversiblement dans la semaine. Pendant plus d’un
an, la Mauritanie
avait été agitée par l’Union nationale mauritanienne, initialement constituée [2]
de contestataires des investitures du parti gouvernemental (le Parti du
Regroupement mauritanien, créé par le congrès d’Aleg des 2-5 Mai 1958) pour les
élections parlementaires du 17 Mai 1959. Il avait fallu exclure du P.R.M. non
seulement Hadrami Ould Khattri et Hassane Ould Salah persvérant dans la
fondation de l’U.N.M. mais les dirigeants de la section de Dakar qui avaient le
20 publié leur sentiment favorable à la fédération du Mali. Formellement fondée en congrès tenu à
Aïoun-el-Atrouss du 19 au 21 Juillet 1959, l’U.N.M. avait alors pour programme
la « transformation de la Communauté en une
confédération multinationale, dont la fédération du Mali est le premier maillon ». L’éclatement de cette fédération
« primaire » périme de telles thèses.
Sur le moment, la démarche marocaine
n’étonne pas. Depuis qu’en conclusion de l’opération franco-espagnole ayant
« nettoyé » le Rio de Oro des éléments faisant incursion dans le nord
mauritanien, le roi Mohamed V – à M’Hamid du Draa, le 25 Février 1958 – avait
faites siennes les thèses d’Alal El Fassi et de l’Istiqlal, la revendication
s’était exprimée à chaque étape de l’émergence mauritanienne sur la scène
internationale. A la veille de l’option par l’Assemblée territoriale pour le
statut d’Etat membre de la
Communauté, un vif débat avait opposé, à la Commission de tutelle des
Natins Unies, les représentants de la
France et du Maroc. Surtout, le 23 Mars 1960, le Maroc avait
contesté – avec véhémence – la validité de l’accord conclu le 17 entre la Banque mondiale (à
l’époque, la B.I.R.D.)
et Miferma, et garanti autant par la République Islamique
de Mauritanie que par la
République française ! Pour Moktar Ould Daddah, venu
tout exprès à Washington, c’était une « reconnaissance internationale, avant la lettre, du
gouvernement de
la suite mise bientôt en ligne
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