dimanche 3 août 2014

chronique d'Ould Kaïge - publié déjà par le Calame . 8 Juin 2010



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7 Juin 1978   &  7 Juin 2009 


Moktar Ould Daddah lance une campagne contre la corruption
&
Sidi Ould Cheikh Abdallahi conditionne à son abdication





Le 7 Juin 1978, inopinément, Moktar Ould Daddah lance une campagne contre la corruption [1]. Elle s’inscrit dans un ensemble où se décide aussi l’application de la cheria. Le Bureau politique national limite cependant la portée de ces deux orientations. Vingt hauts-fonctionnaires sont limogés mais il renonce à la poursuite, très controversée, des fonctionnaires détenant des actions dans le secteur privé : ceux-ci seront relevés de leurs fonctions, mais pas pour autant radiés de la fonction publique. L'application de la cheria ne donnera cependant pas lieu à l'administration sévère des chatiments corporels. Aucun triomphalisme : une motion de soutien du Conseil supérieur des jeunes est refusée de diffusion, une marche n’interviendra que plus tard [2]. Le Président de la République s’en explique sur les ondes : discours [3] et marche sont – sauf erreur – les dernières grandes manifestations publiques de cette entente entre les Mauritaniens de plusieurs générations et celui qui apparaît alors comme le père fondateur. Sans « culte de la personnalité » excessif, alors que la guerre et l’exclusivité du régime politique le permettraient. L’opinion aussi…

Cette logique est nouvelle. Des ministres, des ambassadeurs, des cadres ont été démis de leurs responsabilités depuis une douzaine d’années, mais ni les congrès successifs ni des circulaires du Président ou du secrétaire général du Parti, n’en ont fait une doctrine. C’est le changement d’ambiance, que l’effort de guerre rend choquant et douloureux, qui provoque admonestations et sanctions. Le discours jusques là portait sur la responsabilité morale et historique des dirigeants. Il s’applique vivement : le 4 Juillet 1978, Nassim Kochman est démis de ses fonctions d’ambassadeur à Washington pour escroquerie, mauvaise gestion et détournement des deniers publics. La veille surtout, le Président de la République avait réuni, sans le délibérer en Bureau politique et à huis-clos, les cadres militaires : «  je ne peux plus accepter certains agissements ». Il ne s’agissait pas de la conduite de la guerre, mais des détournements d’armes et de munitions – dénoncés d’ailleurs par certains d’entre eux [4] – et de la situation fiscale de quelques officiers. A une semaine du putsch.

Sans doute, le 30 Janvier précédent, en Conseil des ministres, Moktar Ould Daddah « a souligné la nécessité d’opérer rapidement les redressements nécessaires dans le fonctionnement des administrations, dans le sens de la politique d’austérité, de lever les blocages dûs à la négligence et au laisser-aller, pour ettre eun terme aux lenteurs dans le processus de prise et d’exécution des décisions … le régime ne sera pas complaisant avec un responsable qui aura déçu les masses … ». C’est la mise en forme des décisions du bref congrès extraordinaire du Parti. Ce sera en fait un des testaments du Président, repris par chacun de ses « successeurs » à quelque titre que ce soit, mais il manquera désormais cette certitude qu’avaient tous les Mauritaniens de l’intégrité personnelle du chef de leur Etat. Cette certitude valait toutes les sanctions pour d’éventuels manquements que – lui ou d’autres – pouvaient constater.





Le 7 Juin 2009, après avoir reçu à Lemden le « groupe de contact international », le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi fait savoir  qu’il souhaite la dissolution de la junte avant que lui-même ne démissionne. Il « voudrait que le rôle attendu de lui en tant que président de la République se fasse dans les conditions normales, c’est-à-dire au palais présidentiel » [5].

L’accord dit de Dakar a été pompeusement signé le 4 Juin : un seul absent, l’élu du 25 Mars 2007 dont la signature est cependant requise pour qu’il s’applique. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a, très vite après son renversement, indiqué quelle sortie de crise il propose, dont l’abrègement de son propre mandat présidentiel. Aussi bien ses soutiens que le groupe de contact l’ont alors approuvé. Insensible au « statut particulier » à lui ménager que le Sénégalais et d’autres, lui font entrevoir l’assurant que la proposition serait « irresistible », le Président est désintéressé et ne réfléchit plus qu’à l’efficacité pour l’avenir de son sacrifice personnel. Il ne partira donc qu’à cinq conditions, chacune est résolutoire. C’est ce qu’il médite, à défaut de pouvoir le publier, et dans le dénuement sinon l’isolement où la défection du F.N.D.D. l’a plongé :
1° dissolution du Haut Conseil ou de tout autre entité politique émanant de tout ou partie de la hiérarchie militaire ;
2° dissolution du BASEP, milice menaçant la démocratie, création personnelle du général Mohamed Ould Abdel Aziz en 1988-1989 selon un modèle appris sur place auprès de Sadam Hussein, et au sein de laquelle le général conserve alors sa résidence et ses collaborateurs ;
 3° seule concession à la junte, les partisans de celle-ci, voire des militaires, peuvent participer au gouvernement d'union nationale, et peuvent concourir à l'élection présidentielle, cf. le général Mohamed Ould Abdel Aziz et le colonel Ely Ould Mohamed Vall ;
4° conduite par le Président de la République élu le 25 Mars 2007, de cette période – fort courte – de transition démocratique, la vraie... cette conduite est seule de nature à veiller la campagne électorale, la régularité des opérations et de la proclamation d'une manière désintéressée puisque le Président ne s'y présentera pas lui-même ; 
5° le gouvernement d'union nationale doit avoir le pouvoir de revenir sur les nominations et tous actes concernant les personnes depuis le 6 Août 2008 : pendant dix mois, il y a eu chaque semaine des nominations de fonctionnaires d'autorité ou d'animation, tous dans la main de Mohamed Ould Abdel Aziz. Le pouvoir réglementaire qui appartient, art. 32 Constitution, au Président peut cependant être délégué au Premier ministre ou ponctuellement à un ministre.
 
Cette ligne de bataille, si elle est tenue par un concours des deux oppositions au pouvoir putschiste en place, permet que la campagne présidentielle se déroule sous l’arbitrage – moral ou à organiser – de la seule personnalité politique, désormais désintéressée, puisqu’elle n’est pas candidate, et que l’Union européenne mette en place, le budget existe, l’expertise est certaine, ses procédures et ses personnels pour l’observation du scrutin et des phases le préparant. L’élection aurait alors lieu à la fin de l’hivernage et avant le Ramadan, dans le délai constitutionnel limitant à trois mois l’intérim présudentiel par le président du Sénat, si on compte ce délai à compter de la démission du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et non de la démission du président du Haut Conseil d’Etat, publiée le 15 Avril…
Pour la première fois, depuis longtemps dans l’histoire nationale mauritanienne, le poids de l’opinion – et le sentiment qu’en ont les démocrates, c’est-à-dire le président légitime et les opposants au putschiste-candidat – est décisif. Il y alors cerainement chez beaucoup de Mauritaniens du désespoir et un retrait de crédit massif vis-à-vis des "politiques" donc un besoin d'espérance, de recours et de stratégie alternative. Les cinq conditions, posées mais pas publiées, par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi sont cette alternative, elles sont en fait celles qu'auraient dû imposer FNDD et RFD, en mettant eux-mêmes leur papier concerté sur la table. A Dakar, on aurait dû partir d'un papier des opposants au lieu d'être dans une dialectique où Mohamed Ould Abdel Aziz, par "commaunauté internationale" interposée, a circonvenu ceux-ci avec grande habileté – la sienne ou celle de ses mentors ?

Ces conditions sont d'ailleurs certainement celles qu'espèrent voir réalisées les Mauritaniens. Si celles-ci sont refusées, le refus de signer sera fortement motivé : le Président de la République ne signe que la reviviscence de la démocratie. Si elles sont acceptées, même si le retour de Sidi Ould Cheikh Abdallahi à l’exercice de ses fonctions est désormais peu durable, c’est le premier succès contre les militaires depuis 1978 et leur prétention – depuis – d’être la légitimité en dernier ressort.

Cette opportunité décisive ne sera pas comprise par les adversaires du putschiste-candidat. Au contraire, les ex-soutiens de l’élu du 25 Mars 2007, courageusement organisés dès le 6 Août 2008, ne pourront légitimer leur lâchage à Dakar qu’en le faisant, lui aussi, céder.

                             


P S

Pour l’Histoire et pour apprécier le comportement, la hauteur de vues du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi – dont j’ai été le témoin l’an dernier à pareille époque – pour situer aussi les responsabilités comme on dit en langage politique banal, il me semble que le mieux est de donner la suite des courriels que m’adressait alors le Président de la République, cf. le début de cette publication dans la chronique précédente, publiée le 25 Mai dernier.

J’ai l’honneur, dans ces moments historiques, d’être englobé dans l’action présidentielle et d’en être également le confident. En cela, je sais – comme lorsque me parlait le président Moktar Ould Daddah – n’être que le mémorialiste du peuple mauritanien mauritanien qui est empêché de se manifester dans le moment, par discrétion ou par les circonstances. Avec d’autres proches, sans doute, mais qui ne m’étaient pas indiqués, il s’est trouvé aussi que j’ai, peut-être, représenté par adoption ce peuple auprès d’un grand homme d’Etat et d’un patriote qui n’a été seul que physiquement et politiquement, mais ne l’était pas spirituellement.


citation –

Mercredi 3 Juin 2009 – 15 heures 50
Mon cher Bertrand,
Je n’ai pas d’excuses pour, pour ces journées cruciales passées sans que voua ayez un signe de  vie de ma part. Je sais que les innombrables appels, les visites intempestives ne constituent pas des excuses suffisantes pour vous, nos frères d’Occident.
Concernant Dakar, il y a eu un projet d’accord paraphé, qu’on m’a lu hier, mais dont je n’ai pas encore reçu le texte, contrairement à vous peut-être . SI ce n’est pas le cas, vous me le direz et je vous le trouverai et vous l’enverrai.
Je vous parlerai ici de ce qui me concerne. La Communauté Internationale, qui m’a déçu par le caractère superficiel et bâclé  du document qu’elle a fini par imposer, souhaite que je signe un décret  nommant le Gouvernement National.;
Ce qui m’a surpris, c’est la position unanime prise par les leaders de FNDD, pour que je démissionne, l’expression d’un très fort courant populaire en faveur de cela, et la pression « irrésistible exercée par la communauté internationale »
Avec qui résister, se battre ? Le Pays évolue mais apparemment pas au point d’envisager de faire « capoter » cet accord, sans passer pour celui qui a entrainé de malheurs pour les poulations.
Partant de cela, j’ai décidé d’envisager d’entériner l’accord, sous réserve que le Haut Conseil d’Etat    soit dissous.  Le désaccord sur cette question provoquerait la rupture
Il y a un autre question très importante qui est celle que je conduise la transition, jusqu’à l’élection du nouveau Président. Il y a le décret limogeant les généraux. Il y a le BASEP, cette milice qui fait planer le risque sur tout régime démocratique.
Les discussions avec  moi, n’ont pas encore été entamées.
Amitiés
Sidi

Jeudi 4 Juin 2009 – 17 heures 38
Mon cher Bertrand,
Wade et le groupe de contact avaient laissé deux questions considérées par moi comme préalables à la signature du décret de formation du Gouvernement, préférant les résoudre par voie de négociation directe avec moi et moaa. Il s’agit de la libération des prisonniers politiques et de la dissolution du HCE. Il semble que moaa  commence à dire qu’il ne reconnait que ce qui figure sur l’accord. Il pourrait donc refuser la proposition de dissolution du HCE. Je pense que ce faisant, il endosserait l’échec de l’accord. Soyons donc prudents et attendons de voir. Ne disons rien qui puisse nous faire passer pour responsables de l’échec de l’accord auquel, de plus en plus, il apparaît que les mauritaniens tiennent.
Amitiés Sidi

Vendredi 5 Juin 2009 – 12 heures 36
Mon cher Bertrand,
Voici où j’en suis. J’ai fait de la dissolution du HCE le préalable à la signature du décret de formation du Gouvernement d-union nationale. Ce faisant, il apparaîtra très clairement que le coup d’Etat a échoué : objectif essentiel pour lequel je me suis battu.
Me concernant personnellement,  je démissionnerai, l’accord étant voulu par la majorité des Mauritaniens, y compris le FNDD.
Je discuterai demain avec les médiateurs qui me rendront visite à Lemden d’autres questions à régler pour que je puisse signer ce fameux décret.
Je pense que ce sera un bon coup de pousse que j’aurai contribué à apporter à l’évolution du processus démocratique en Mauritanie. Je verrai  ce que je pourrai faire à l’avenir, avec vos conseils et votre aide, cher ami Bertrand, pour ce pays si cher à nous deux.
Amitiés,
Sidi 


Dimanche 7 Juin 2009 – 14 heures 08
Mon cher Bertrand,
Je  ne consulte mon courrier que le matin, entre 9h et 11h TU. Trop tard pour vous faire part d’observations que vous me demandez.
Je vais donc me limiter ici à vous parler de ma rencontre avec ceux que, pour simplifier, je vais appeler les médiateurs. Il y a avait le MAE du Sénégal, le Représentant Spécial su SG des Nations Unies pour L’Afrique de l’Ouest et la représentante à Nouakchott , 2 Représentants de L’UA,  L’Ambassadeur d’Allemagne pour l’Union Européenne, Le représentant de la Commission Européenne, l’Ambassadeur de Chine représentant les membres permanents du Conseil de Sécurité.
Ils sont venus, ont-ils dit, pour me transmettre un message du Pt Wade, au contenu duquel  leurs institutions   s’accordent. Message on ne peut plus élogieux pour moi, mais aussi pour les Mauritaniens, d’une manière générale. Le 2ème point était de me remettre l’accord signé à Nouakchott entre les 3 parties mauritaniennes. En troisième lieu, ils ont dit vouloir m’entendre par rapport à l’accord.
Vous savez, depuis la dernière fois, j’ai beaucoup  écouté et beaucoup réfléchi. Cela a abouti à ce qui suit :
Je dissocie la signature de du ( ou des ) décrets formant le gouvernement d’union nationale de ma démission.  Je ne met aucune condition à la signature, traduisant ainsi ce que j’ai indiqué dans mon initiative de sortie de crise, à savoir que je ne ferai pas obstacle à ce qui aura été arrêté consensuellement  par la classe politique, comme sortie de la crise, s’il n’est pas anticonstitutionnel.
Pour ce qui est de ma démission, je ne la ferai qu’une fois que le HCE, institution putchiste, anticonstitutionnelle, aura été dissoute.
Ils m’ont confirmé ce que Wade m’a déjà dit, à savoir que ce dernier et d’autres  ( ? ) y travaillent et qu’ils espèrent obtenir le résultat recherché, à savoir la dissolution du HCE.
Ils m’ont dit que nous restions discrets  sur ces discussions,  jusqu’à  ce que ces efforts aboutissent.
C’est pourquoi je vous demande, en vous servant de ce que je viens de vous dire,  d’éviter qu’on sache que c’est moi qui vous l’ai dit.
Je suis à Lemden et j’attendrai qu’on me dise que les tractations pour la formation du Gouvernement sont terminées, pour me rendre à Nouakchott.

– fin de citation




[1] - Moktar Ould Daddah consacre un chapitre entier – le 14 : Nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et l’argent,, dans ses mémoires (La Mauritanie contre vents et marées Karthala . Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français) pp. 407 et ss., à ses relations personnelles avec l’argent, son propre dénuement même pendant qu’il exerçait le pouvoir – il donne ses comptes et évoque les dons manuels dont on chercha souvent à le gratifier et qui, autimatiquement, allaient au Trésor public, plus rarement aux fonds spéciaux, et à ce qu’il exigeait de ses coéquipiers et responsables du pays.

[2] - le 23 Juin 1978, à Nouakchott, à la suite de la Prière

[3] - discours radioffusé le 8 Juin 1978 : « Dans la conjoncture que nous traversons, conjoncture caractérisée par le triple défi que nous connaissons, il nous revient parallèlement aux mesures de redressement économico-financières en cours, de nous pencher avec sérieux sur le problème de la moralité publique, ou mieux, sur la qualité des rapports entre le responsable à quelque niveau qu’il soit, et l’Etat.L’Etat sera fort si ses lois sont respectées. Les agents de l’Etat sont censés les respecter les premiers et mieux que les autres.
Or malgré mes directives maintes fois répétées verbalement ou par écrit, je constate qu’en dépit de la conjoncture les comportements de certains responsables, loin de s’améliorer, sont de plus en plus critiquables.Les sanctions qui viennent d’être prises à l’encontre de certains responsables, répondent à deux objectifs :
1° Faire en sorte que les multiples sacrifices demandés à notre peuple soient équitablement partagés par tous. Ainsi la paix sociale fondée sur la justice sociale n’en sera que mieux assurée.
2° Conserver l’image de dignité et de sérieux que notre pays s’est acquise à l’extérieur. En effet, la grande crédibilité dont jouit notre pays ne peut être entâchée par des vices intolérables.
La règlementation des rapports du citoyen et particulièrement de celui qui détient une parcelle de pouvoir, avec l’Etat, ne date pas, pour nous musulmans, d’aujourd’hui. En effet, le Coran a consacré de nombreux versets aux obligations fondamentales du citoyen vis-à-vis des institutions étatiques.
L’Etat mauritanien, fondé sur les principes de l’Islam, s’est donné une Constitution et des lois qui ne font que traduire fidèlement les principes moraux contenus dans notre religion.
Face à ces objectifs, à la lumière de ces principes, que constatons-nous ?
1° que certains responsables confondent les biens de l’Etat c’est-à-dire les biens de la communauté, avec leurs biens propres.
On peut à cet égard détourner les biens publics de plusieurs manières ; aussi bien en s’appropriant les deniers publics qu’en utilisant à des fins personnelles les biens de l’Etat.
2° que de nombreux responsables ne considèrent pas l’obligation de payer l’impôt comme une obligation fondamentale. C’est ainsi qu’il a été constaté que certains d’entre eux ont des arriérés impayés depuis 1974.
3° que plusieurs responsables qui, refusant de choisir entre le secteur public et le secteur privé, comme la loi les y oblige, acceptent les fonctions et les salaires de l’Etat tout en consacrant une partie de leur temps à la gestion de leurs propres affaires, notamment lorsqu’ils sont actionnaires de sociétés privées.
4° qu’enfin, il y a ceux qui malgré le sous-développement de notre peuple et la conjoncture difficile que nous traversons, n’hésitent pas, sans aucune pudeur, à s’enrichir en accumulant villas somptueuses et autres biens, qui ne correspondent nullement à leurs revenus de salariés de l’Etat
Tels sont certains des comportement que je suis décidé à ne plus tolérer. Il y va, je le dis, de la justice à l’intérieur et de la crédibilité à l’extérieur.
Désormais que l’on sache que les violations de nos textes, les spéculations et trafics de tous genres seront combattus et sanctionnés selon les textes en vigueur. Je ne ferai en cela qu’appliquer l’un des grands principes du 4ème congrès de notre Parti : la réhabilitation de la récompense et de la sanction, pilier fondamental de notre démocratie.
Cela dit, deux remarques s’imposent :
1° Il y a de bons fonctionnaires et il y a même des hommes et des femmes admirables, souvent discrets qui, sans contrepartie autre que la satisfaction du devoir accompli, servent leur peuple, savent respecter les lois de l’Etat.
Ceux-ci seront dorénavant mieux récompensés qu’auparavant tout comme les malhonnêtes seront punis plus souvent et plus sévèrement qu’auparavant.
2° Qu’on ne me dise pas :  « Seules des mesures économiques et financières permettront de relever les défis auxquels snous devons faire face, car je répondrai : «  Sans le redressement moral, que je viens d’esquisser, il ne peut y avoir de valable redressement économique et financier. »
Le redressement est un tout. C’est tous ensemble, chacun à sa manière et à sa place que nous relèverons les défis qui sont autant d’épreuves dont nous devons sortir vainqueurs : le défi de la nature, le défi de la crise économique mondiale, le défi de l’agression algérienne, en bref le défi de notre existence dans l’indépendance, la justice, la dignité et la prospérité.
Qu’Allah le Tout-Puissant guide nos pas dans cette voie. »

[4] - entretien avec le colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck, le 23 Avril 2006 et publié par Le Calame les 8, 15 et 22 Juillet 2008 : le président du Comité militaire de redressement national est alors pour la troisième fois le chef d’état-major national

[5] - Agence France Presse 18 heures 29 – reproduisant les dires d’Ahmed Ould Samba, porte-parole

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