67 .
7 Juin 1978 & 7 Juin 2009
Moktar Ould Daddah lance une campagne
contre la corruption
&
Sidi Ould
Cheikh Abdallahi conditionne à son abdication
Le 7 Juin 1978, inopinément, Moktar Ould
Daddah lance une campagne contre la corruption [1].
Elle s’inscrit dans un ensemble où se décide aussi l’application de la cheria.
Le Bureau politique national limite cependant la portée de ces deux
orientations. Vingt hauts-fonctionnaires sont limogés mais il renonce à la
poursuite, très controversée, des fonctionnaires détenant des actions dans le
secteur privé : ceux-ci seront relevés de leurs fonctions, mais pas pour autant
radiés de la fonction publique. L'application de la cheria ne donnera cependant
pas lieu à l'administration sévère des chatiments corporels. Aucun
triomphalisme : une motion de soutien du Conseil supérieur des jeunes est refusée
de diffusion, une marche n’interviendra que plus tard [2].
Le Président de la
République s’en explique sur les ondes : discours [3]
et marche sont – sauf erreur – les dernières grandes manifestations publiques
de cette entente entre les Mauritaniens de plusieurs générations et celui qui
apparaît alors comme le père fondateur. Sans « culte de la
personnalité » excessif, alors que la guerre et l’exclusivité du régime
politique le permettraient. L’opinion aussi…
Cette logique
est nouvelle. Des ministres, des ambassadeurs, des cadres ont été démis de
leurs responsabilités depuis une douzaine d’années, mais ni les congrès
successifs ni des circulaires du Président ou du secrétaire général du Parti,
n’en ont fait une doctrine. C’est le changement d’ambiance, que l’effort de
guerre rend choquant et douloureux, qui provoque admonestations et sanctions.
Le discours jusques là portait sur la responsabilité morale et historique des
dirigeants. Il s’applique vivement : le 4
Juillet 1978, Nassim Kochman est démis de ses fonctions d’ambassadeur à
Washington pour escroquerie, mauvaise gestion et détournement des deniers
publics. La veille surtout, le Président de la République avait réuni,
sans le délibérer en Bureau politique et à huis-clos, les cadres
militaires : « je ne peux plus accepter certains agissements ».
Il ne s’agissait pas de la conduite de la guerre, mais des détournements
d’armes et de munitions – dénoncés d’ailleurs par certains d’entre eux [4]
– et de la situation fiscale de quelques officiers. A une semaine du putsch.
Sans doute, le 30 Janvier précédent, en Conseil des ministres, Moktar
Ould Daddah « a souligné la
nécessité d’opérer rapidement les redressements nécessaires dans le
fonctionnement des administrations, dans le sens de la politique d’austérité,
de lever les blocages dûs à la négligence et au laisser-aller, pour ettre eun
terme aux lenteurs dans le processus de prise et d’exécution des
décisions … le régime ne sera pas complaisant avec un responsable qui
aura déçu les masses … ». C’est la mise en forme des décisions du bref
congrès extraordinaire du Parti. Ce sera en fait un des testaments du
Président, repris par chacun de ses « successeurs » à quelque titre
que ce soit, mais il manquera désormais cette certitude qu’avaient tous les
Mauritaniens de l’intégrité personnelle du chef de leur Etat. Cette certitude
valait toutes les sanctions pour d’éventuels manquements que – lui ou d’autres
– pouvaient constater.
L’accord dit de Dakar a été pompeusement
signé le 4 Juin : un seul absent, l’élu du 25 Mars 2007 dont la signature
est cependant requise pour qu’il s’applique. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi
a, très vite après son renversement, indiqué quelle sortie de crise il propose,
dont l’abrègement de son propre mandat présidentiel. Aussi bien ses soutiens
que le groupe de contact l’ont alors approuvé. Insensible au « statut
particulier » à lui ménager que le Sénégalais et d’autres, lui font
entrevoir l’assurant que la proposition serait « irresistible », le
Président est désintéressé et ne réfléchit plus qu’à l’efficacité pour l’avenir
de son sacrifice personnel. Il ne partira donc qu’à cinq conditions, chacune
est résolutoire. C’est ce qu’il médite, à défaut de pouvoir le publier, et dans
le dénuement sinon l’isolement où la défection du F.N.D.D. l’a plongé :
1°
dissolution du Haut Conseil ou de tout autre entité politique émanant de tout
ou partie de la hiérarchie militaire ;
2°
dissolution du BASEP, milice menaçant la démocratie, création personnelle du
général Mohamed Ould Abdel Aziz en 1988-1989 selon un modèle appris sur
place auprès de Sadam Hussein, et au sein de laquelle le général conserve
alors sa résidence et ses collaborateurs ;
3° seule concession à la junte, les partisans de
celle-ci, voire des militaires, peuvent participer au gouvernement d'union
nationale, et peuvent concourir à l'élection présidentielle, cf. le général Mohamed
Ould Abdel Aziz et le colonel Ely Ould Mohamed Vall ;
4°
conduite par le Président de la
République élu le 25 Mars 2007, de cette période – fort
courte – de transition démocratique, la vraie... cette conduite est seule de
nature à veiller la campagne électorale, la régularité des opérations et de la
proclamation d'une manière désintéressée puisque le Président ne s'y présentera
pas lui-même ;
5°
le gouvernement d'union nationale doit avoir le pouvoir de revenir sur les
nominations et tous actes concernant les personnes depuis le 6 Août 2008 :
pendant dix mois, il y a eu chaque semaine des nominations de fonctionnaires
d'autorité ou d'animation, tous dans la main de Mohamed Ould Abdel Aziz. Le
pouvoir réglementaire qui appartient, art. 32 Constitution, au Président peut
cependant être délégué au Premier ministre ou ponctuellement à un ministre.
Cette ligne de bataille, si
elle est tenue par un concours des deux oppositions au pouvoir putschiste en
place, permet que la campagne présidentielle se déroule sous l’arbitrage –
moral ou à organiser – de la seule personnalité politique, désormais
désintéressée, puisqu’elle n’est pas candidate, et que l’Union européenne mette
en place, le budget existe, l’expertise est certaine, ses procédures et ses
personnels pour l’observation du scrutin et des phases le préparant. L’élection
aurait alors lieu à la fin de l’hivernage et avant le Ramadan, dans le délai
constitutionnel limitant à trois mois l’intérim présudentiel par le
président du Sénat, si on compte ce délai à compter de la démission du président
Sidi Ould Cheikh Abdallahi et non de la démission du président du Haut Conseil
d’Etat, publiée le 15 Avril…
Pour la première fois, depuis longtemps
dans l’histoire nationale mauritanienne, le poids de l’opinion – et le
sentiment qu’en ont les démocrates, c’est-à-dire le président légitime et les
opposants au putschiste-candidat – est décisif. Il y alors cerainement chez beaucoup
de Mauritaniens du désespoir et un retrait de crédit massif vis-à-vis des
"politiques" – donc un besoin d'espérance, de recours et de
stratégie alternative. Les cinq conditions, posées mais pas publiées, par le
président Sidi Ould Cheikh Abdallahi sont cette alternative, elles sont en fait
celles qu'auraient dû imposer FNDD et RFD, en mettant eux-mêmes leur papier
concerté sur la table. A Dakar, on aurait dû partir d'un papier des opposants
au lieu d'être dans une dialectique où Mohamed Ould Abdel Aziz, par
"commaunauté internationale" interposée, a circonvenu ceux-ci avec
grande habileté – la sienne ou celle de ses mentors ?
Ces
conditions sont d'ailleurs certainement celles qu'espèrent voir réalisées les
Mauritaniens. Si celles-ci sont refusées, le refus de signer sera fortement
motivé : le Président de la
République ne signe que la reviviscence de la démocratie. Si
elles sont acceptées, même si le retour de Sidi Ould Cheikh Abdallahi à
l’exercice de ses fonctions est désormais peu durable, c’est le premier succès
contre les militaires depuis 1978 et leur prétention – depuis – d’être la
légitimité en dernier ressort.
Cette opportunité décisive ne sera pas
comprise par les adversaires du putschiste-candidat. Au contraire, les
ex-soutiens de l’élu du 25 Mars 2007, courageusement organisés dès le 6 Août
2008, ne pourront légitimer leur lâchage à Dakar qu’en le faisant, lui aussi, céder.
P S
Pour l’Histoire et pour apprécier
le comportement, la hauteur de vues du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi –
dont j’ai été le témoin l’an dernier à pareille époque – pour situer aussi les
responsabilités comme on dit en langage politique banal, il me semble que le
mieux est de donner la suite des courriels que m’adressait alors le Président
de la République,
cf. le début de cette publication dans la chronique précédente, publiée le 25
Mai dernier.
J’ai l’honneur, dans ces moments
historiques, d’être englobé dans l’action présidentielle et d’en être également
le confident. En cela, je sais – comme lorsque me parlait le président Moktar
Ould Daddah – n’être que le mémorialiste du peuple mauritanien mauritanien qui
est empêché de se manifester dans le moment, par discrétion ou par les
circonstances. Avec d’autres proches, sans doute, mais qui ne m’étaient pas
indiqués, il s’est trouvé aussi que j’ai, peut-être, représenté par adoption ce
peuple auprès d’un grand homme d’Etat et d’un patriote qui n’a été seul que
physiquement et politiquement, mais ne l’était pas spirituellement.
citation
–
Mercredi 3 Juin 2009 –
15 heures 50
Mon
cher Bertrand,
Je
n’ai pas d’excuses pour, pour ces journées cruciales passées sans que voua ayez
un signe de vie de ma part. Je sais que
les innombrables appels, les visites intempestives ne constituent pas des
excuses suffisantes pour vous, nos frères d’Occident.
Concernant
Dakar, il y a eu un projet d’accord paraphé, qu’on m’a lu hier, mais dont je
n’ai pas encore reçu le texte, contrairement à vous peut-être . SI ce
n’est pas le cas, vous me le direz et je vous le trouverai et vous l’enverrai.
Je
vous parlerai ici de ce qui me concerne. La Communauté Internationale,
qui m’a déçu par le caractère superficiel et bâclé du document qu’elle a fini par imposer,
souhaite que je signe un décret nommant
le Gouvernement National.;
Ce
qui m’a surpris, c’est la position unanime prise par les leaders de FNDD, pour
que je démissionne, l’expression d’un très fort courant populaire en faveur de
cela, et la pression « irrésistible exercée par la communauté
internationale »
Avec
qui résister, se battre ? Le Pays évolue mais apparemment pas au point
d’envisager de faire « capoter » cet accord, sans passer pour celui
qui a entrainé de malheurs pour les poulations.
Partant
de cela, j’ai décidé d’envisager d’entériner l’accord, sous réserve que le Haut
Conseil d’Etat soit dissous. Le désaccord sur cette question provoquerait
la rupture
Il
y a un autre question très importante qui est celle que je conduise la
transition, jusqu’à l’élection du nouveau Président. Il y a le décret limogeant
les généraux. Il y a le BASEP, cette milice qui fait planer le risque sur tout
régime démocratique.
Les
discussions avec moi, n’ont pas encore
été entamées.
Amitiés
Sidi
Jeudi 4
Juin 2009 – 17 heures 38
Mon
cher Bertrand,
Wade
et le groupe de contact avaient laissé deux questions considérées par moi comme
préalables à la signature du décret de formation du Gouvernement, préférant les
résoudre par voie de négociation directe avec moi et moaa. Il s’agit de la
libération des prisonniers politiques et de la dissolution du HCE. Il semble
que moaa commence à dire qu’il ne
reconnait que ce qui figure sur l’accord. Il pourrait donc refuser la
proposition de dissolution du HCE. Je pense que ce faisant, il endosserait
l’échec de l’accord. Soyons donc prudents et attendons de voir. Ne disons rien
qui puisse nous faire passer pour responsables de l’échec de l’accord auquel,
de plus en plus, il apparaît que les mauritaniens tiennent.
Amitiés
Sidi
Vendredi 5 Juin 2009 –
12 heures 36
Mon
cher Bertrand,
Voici
où j’en suis. J’ai fait de la dissolution du HCE le préalable à la signature du
décret de formation du Gouvernement d-union nationale. Ce faisant, il
apparaîtra très clairement que le coup d’Etat a échoué : objectif
essentiel pour lequel je me suis battu.
Me
concernant personnellement, je
démissionnerai, l’accord étant voulu par la majorité des Mauritaniens, y
compris le FNDD.
Je
discuterai demain avec les médiateurs qui me rendront visite à Lemden d’autres
questions à régler pour que je puisse signer ce fameux décret.
Je
pense que ce sera un bon coup de pousse que j’aurai contribué à apporter à
l’évolution du processus démocratique en Mauritanie. Je verrai ce que je pourrai faire à l’avenir, avec vos
conseils et votre aide, cher ami Bertrand, pour ce pays si cher à nous deux.
Amitiés,
Sidi
Dimanche 7 Juin 2009 –
14 heures 08
Mon
cher Bertrand,
Je ne consulte mon courrier que le matin, entre
9h et 11h TU. Trop tard pour vous faire part d’observations que vous me
demandez.
Je
vais donc me limiter ici à vous parler de ma rencontre avec ceux que, pour
simplifier, je vais appeler les médiateurs. Il y a avait le MAE du Sénégal, le
Représentant Spécial su SG des Nations Unies pour L’Afrique de l’Ouest et la
représentante à Nouakchott , 2 Représentants de L’UA, L’Ambassadeur d’Allemagne pour l’Union
Européenne, Le représentant de la Commission Européenne,
l’Ambassadeur de Chine représentant les membres permanents du Conseil de
Sécurité.
Ils
sont venus, ont-ils dit, pour me transmettre un message du Pt Wade, au contenu
duquel leurs institutions s’accordent. Message on ne peut plus
élogieux pour moi, mais aussi pour les Mauritaniens, d’une manière générale. Le
2ème point était de me remettre l’accord signé à Nouakchott entre
les 3 parties mauritaniennes. En troisième lieu, ils ont dit vouloir m’entendre
par rapport à l’accord.
Vous
savez, depuis la dernière fois, j’ai beaucoup
écouté et beaucoup réfléchi. Cela a abouti à ce qui suit :
Je
dissocie la signature de du ( ou des ) décrets formant le gouvernement d’union
nationale de ma démission. Je ne met
aucune condition à la signature, traduisant ainsi ce que j’ai indiqué dans mon
initiative de sortie de crise, à savoir que je ne ferai pas obstacle à ce qui
aura été arrêté consensuellement par la
classe politique, comme sortie de la crise, s’il n’est pas anticonstitutionnel.
Pour
ce qui est de ma démission, je ne la ferai qu’une fois que le HCE, institution
putchiste, anticonstitutionnelle, aura été dissoute.
Ils
m’ont confirmé ce que Wade m’a déjà dit, à savoir que ce dernier et
d’autres ( ? ) y travaillent et
qu’ils espèrent obtenir le résultat recherché, à savoir la dissolution du HCE.
Ils
m’ont dit que nous restions discrets sur
ces discussions, jusqu’à ce que ces efforts aboutissent.
C’est
pourquoi je vous demande, en vous servant de ce que je viens de vous dire, d’éviter qu’on sache que c’est moi qui vous
l’ai dit.
Je
suis à Lemden et j’attendrai qu’on me dise que les tractations pour la
formation du Gouvernement sont terminées, pour me rendre à Nouakchott.
–
fin de citation
[1] - Moktar Ould Daddah consacre un chapitre entier – le
14 : Nul ne peut servir deux
maîtres, Dieu et l’argent,, dans ses mémoires (La
Mauritanie
contre vents et marées Karthala
. Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français) pp. 407 et ss., à ses relations personnelles avec l’argent, son propre
dénuement même pendant qu’il exerçait le pouvoir – il donne ses comptes et
évoque les dons manuels dont on chercha souvent à le gratifier et qui,
autimatiquement, allaient au Trésor public, plus rarement aux fonds spéciaux,
et à ce qu’il exigeait de ses coéquipiers et responsables du pays.
[2] - le 23 Juin 1978, à Nouakchott, à la suite de la Prière
[3] - discours radioffusé le 8 Juin 1978 : « Dans la conjoncture que
nous traversons, conjoncture caractérisée par le triple défi que nous
connaissons, il nous revient parallèlement aux mesures de redressement
économico-financières en cours, de nous pencher avec sérieux sur le problème de
la moralité publique, ou mieux, sur la qualité des rapports entre le responsable
à quelque niveau qu’il soit, et l’Etat.L’Etat sera fort si ses lois sont
respectées. Les agents de l’Etat sont censés les respecter les premiers et
mieux que les autres.
Or malgré mes directives
maintes fois répétées verbalement ou par écrit, je constate qu’en dépit de la
conjoncture les comportements de certains responsables, loin de s’améliorer,
sont de plus en plus critiquables.Les sanctions qui viennent d’être prises à
l’encontre de certains responsables, répondent à deux objectifs :
1° Faire en sorte que les
multiples sacrifices demandés à notre peuple soient équitablement partagés par
tous. Ainsi la paix sociale fondée sur la justice sociale n’en sera que mieux
assurée.
2° Conserver l’image de
dignité et de sérieux que notre pays s’est acquise à l’extérieur. En effet, la
grande crédibilité dont jouit notre pays ne peut être entâchée par des vices
intolérables.
La règlementation des
rapports du citoyen et particulièrement de celui qui détient une parcelle de
pouvoir, avec l’Etat, ne date pas, pour nous musulmans, d’aujourd’hui. En
effet, le Coran a consacré de nombreux versets aux obligations fondamentales du
citoyen vis-à-vis des institutions étatiques.
L’Etat mauritanien, fondé
sur les principes de l’Islam, s’est donné une Constitution et des lois qui ne
font que traduire fidèlement les principes moraux contenus dans notre religion.
Face à ces objectifs, à
la lumière de ces principes, que constatons-nous ?
1° que certains
responsables confondent les biens de l’Etat c’est-à-dire les biens de la communauté,
avec leurs biens propres.
On peut à cet égard
détourner les biens publics de plusieurs manières ; aussi bien en
s’appropriant les deniers publics qu’en utilisant à des fins personnelles les
biens de l’Etat.
2° que de nombreux
responsables ne considèrent pas l’obligation de payer l’impôt comme une
obligation fondamentale. C’est ainsi qu’il a été constaté que certains d’entre
eux ont des arriérés impayés depuis 1974.
3° que plusieurs
responsables qui, refusant de choisir entre le secteur public et le secteur
privé, comme la loi les y oblige, acceptent les fonctions et les salaires de
l’Etat tout en consacrant une partie de leur temps à la gestion de leurs
propres affaires, notamment lorsqu’ils sont actionnaires de sociétés privées.
4° qu’enfin, il y a ceux
qui malgré le sous-développement de notre peuple et la conjoncture difficile
que nous traversons, n’hésitent pas, sans aucune pudeur, à s’enrichir en
accumulant villas somptueuses et autres biens, qui ne correspondent nullement à
leurs revenus de salariés de l’Etat
Tels sont certains des
comportement que je suis décidé à ne plus tolérer. Il y va, je le dis, de la
justice à l’intérieur et de la crédibilité à l’extérieur.
Désormais que l’on sache
que les violations de nos textes, les spéculations et trafics de tous genres
seront combattus et sanctionnés selon les textes en vigueur. Je ne ferai en
cela qu’appliquer l’un des grands principes du 4ème congrès de notre
Parti : la réhabilitation de la récompense et de la sanction, pilier
fondamental de notre démocratie.
Cela dit, deux remarques
s’imposent :
1° Il y a de bons
fonctionnaires et il y a même des hommes et des femmes admirables, souvent
discrets qui, sans contrepartie autre que la satisfaction du devoir accompli,
servent leur peuple, savent respecter les lois de l’Etat.
Ceux-ci seront dorénavant
mieux récompensés qu’auparavant tout comme les malhonnêtes seront punis plus
souvent et plus sévèrement qu’auparavant.
2° Qu’on ne me dise
pas : « Seules des mesures
économiques et financières permettront de relever les défis auxquels snous
devons faire face, car je répondrai : « Sans le redressement moral,
que je viens d’esquisser, il ne peut y avoir de valable redressement économique
et financier. »
Le redressement est un
tout. C’est tous ensemble, chacun à sa manière et à sa place que nous
relèverons les défis qui sont autant d’épreuves dont nous devons sortir
vainqueurs : le défi de la nature, le défi de la crise économique
mondiale, le défi de l’agression algérienne, en bref le défi de notre existence
dans l’indépendance, la justice, la dignité et la prospérité.
Qu’Allah le Tout-Puissant guide nos pas dans
cette voie. »
[4] - entretien avec le colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck,
le 23 Avril 2006 et publié par Le Calame
les 8, 15 et 22 Juillet 2008 : le président du Comité militaire de
redressement national est alors pour la troisième fois le chef d’état-major
national
[5] - Agence France
Presse 18 heures 29 – reproduisant les dires d’Ahmed Ould Samba,
porte-parole
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