76 .
24-26 Octobre 1960
& 28 Octobre 1969
première
conférence, sans participation de la métropole, des chefs de gouvernement africains
et malgache d'expression française
&
le rapport de la commission nationale de
réconciliation syndicale est adopté par le pouvoir
A l'issue de cette nouvelle conférence de
Brazzaville [2], Félix
Houphouet-Boigny, Moktar Ould Daddah, Maurice Yaméogo, François Tombalbaye et
Léon M'ba font une "tournée d'amitié" allant ensemble à Libreville,
Bangui, Fort-Lamy, Niamey, Abidjan et Dakar du 19 au 24 Décembre. Le
"groupe de Brazzaville" est né dont le premier acte – le 18 Décembre
– est de déposer, à onze Etats, un projet de résolution aux Nations Unies pour
que soit admise la
République islamique de Mauritanie. Le soutien à celle-ci
sera pendant une année entière un des éléments de consensus entre ces anciens
territoires d’Outre-mer, mais la même Mauritanie commence, en même temps d’être
l’un des partenaires qui poussent les autres à des comportements vis-à-vis de l’ancienne
métropole qu’ils n’auraient peut-être pas eu d’eux-mêmes. Leur mouvement est de
poursuivre, en faisant que la
France soit moins apparente, les processus d’intégration se
substituant à l’ancien régime. Moktar Ould Daddah [3]
au contraire fait de l’unité continentale la priorité institutionnelle. Et s’il
faut des coopérations et des ouvertures régionales, elles ne doivent pas être
tributaires ni des relations de chacun avec l’ancienne métropole : ainsi
comment de s’entendre els Etats riverains du fleuve Sénégal, dont la Guinée bannie à l’époque
par la France,
ni même de l’expression française : ainsi se prend le long chemin de
l’entente économique régionale en Afrique de l’Ouest.
Réunis à Dakar, du 30 Janvier au 4 Février
1961, les ministres des Etats africains et malgache d'expression française
ébauchent une Organisation africaine et malgache de coopération économique. Un
projet de traité instituant l'O.A.M.C.E. est écrit, les unions douanières
existantes (dont celle de la
Mauritanie avec le Sénégal) se renforceront, un mode de
négociations avec la
Communauté européenne est convenu. C’est ce qu’entérine, du 26 au 28 Mars, à Yaoundé, la conférence des
Chefs d’Etat qui envisagent même des représentations diplomatiques
communes, des ententes sur la nationalité et la citoyenneté, une entraide judiciaire, une organisation
commune des télécommunications et un accord de défense. Le traité créant l'O.A.M.C.E. est adopté avec
siège à Yaoundé, et Air-Afrique
est créée avec siège à Abidjan. En conférence du 10 au 13 Mars, à Paris, la France et huit Etats de
l'Afrique occidentale s'accordent sur le maintien de l'union monétaire de
l'Afrique de l'Ouest, la gestion de cette monnaie par un établissement
multinational et sa garantie par le Trésor français avec cependant un début de
décentralisation du crédit.
La
Mauritanie
est bien plus à l’aise à Monrovia (8-12 Mai 1961) car au "groupe de Brazzaville",
s’adjoignent le Libéria, le Togo, la
Nigeria, le Sierra-Leone et la Tunisie. On s’accorde sur appel
à la paix en Algérie, sur le désarmement entre grandes puissances et contre
l’apartheid et le refus du Portugal de décoloniser. La charte de Monrovia qui
en résulte a comme principes l’égalité absolue entre les membres, la non
ingérence, le respect des souverainetés nationales et la personnalité de
chacun, la condamnation de la subversion. Pas de "leadership" et "l'union
envisagée n'est pas l'intégration politique mais l'unité des aspirations et des
actes considérés sur le plan
convergent de la solidarité sociale et politique africaine". Le processus
est en marche qui, à partir de la conférence suivante, tenue à Lagos, aboutira
à la fondation de l’Organisation de l’Unité (Le Calame du 25 Mai 2010 :
chronique anniversaire de la conférence d’Addis Abeba, du 22 au 25 Mai 1963). Réunie du 6 au 12 Septembre 1961, à Tananarive, la conférence
constitutive de l'Union africaine et malgache U.A.M. à laquelle participent tous les chefs de
l'Etat de l'Afrique d'expression française à l'exception de ceux de Guinée, du
Mali et du Togo, convient sans doute d’un groupe de l'U.A.M. aux Nations Unies,
d’un pacte de défense [4]
mais surtout invite à la prochaine conférence de Lagos (prévue pour se tenir du
25
au 30 Janvier 1962) le groupe dit de Casablanca, formé autour
du Maroc, qui ne s’y rendra pas faute que le G.P.R.A. y ait été également
convié : c’était pourtant le souhait explicite de Nouakchott. Pétition et
conversion qui sont en grande partie le fait personnel de Moktar Ould Daddah
conférant du 14 au 16 Décembre avec Kwane N’Krumah, au Ghana. Il en partage
publiquement la foi inébranlable dans le concept de l'unité africaine et
l’exigence d’une " liquidation complète du colonialisme en Afrique ".
Dès la fondation de l’O.U.A., la
Mauritanie est en flèche, au sein de l’U.A.M. pour faire
admettre que "les strucutures, appelées nécessairement à évoluer, doivent
tendre soit vers une harmonisation, soit vers une fusion progressive avec les
structures de l’OUA". C’est ce qu’elle obtient à la conférence tenue à
Cotonou du 27 au 30 Juillet 1963.. Et dans
l’immédiat, dissolution du groupe de l’UAM à l’ONU. C’était moins radicalement
exprimé la position de Sekou Touré : l’adoption de la Charte de l’OUA implique la
dissolution de tous les groupements régionaux. Question divisant d’ailleurs
l’OUA elle-même, comme il sera constaté lors de la laborieuse conférence ministérielle
de Dakar, du 2 au 11 Août 1963, pendant laquelle sont convenues les structures
de l’organisation panafricaine.
Dès lors, la Mauritanie fera son
chemin, à l’écart du système français, souvent avec éclat : son retrait de
l’O.C.A.M. confirmé le 23 Juin 1965, alors même qu’elle en exerçait la
présidence fondatrice [5]
(Le Calame du 17 Février 2009: chronique anniversaire de la
conférence de Nouakchott les 10-12 Février 1965), sa mise en circulation d’une monnaie indépendante (Le
Calame du 20 Juin 2007: chronique anniversaire du 29 Juin 1973), tout en militant pour des organisations
régionales pratiques, telles que la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest.
Celle-ci se fonde les 20-21 Mai 1970, à Bamako entre Etats membees de l’Union
douanière des Etats de l’Afrique de l’Ouest : Côte d’Ivoire, Dahomey,
Mali, Sénégal, Haute-Volta, Niger, Mauritanie, le Togo étant observateur, Moktar Ould Daddah souligne aussitôt
que « la nouvelle Communauté reste ouverte à l’adhésion de tous les
Etats ». Ce sera la C.D.E.A.O.
que ‘na toujours pas réintégré la
Mauritanie, après dix ans d’un retrait initié par Maaouiya
Ould Sid’Ahmed Taya.
Le 28
Octobre 1969, le Comité permanent,
élargi aux membres du B.P.N. et du Gouvernement, adopte le rapport de la Commission nationale de
réconciliation syndicale (C.N.R.S.) prévoyant une campagne d’explication,
le renouvellement à la base de tous les
syndicats professionnels sous l’égide de la Commission nationale et
la tenue d’un congrès extraordinaire de l’U.T.M. en Avril 1970. C’est la
conclusion – espère-t-on – d’un difficile processus de réunification de la
centrale syndicale mauritanienne jusques là unique, et aussi d’une intégration
du syndicalisme, et en fait du salariat, dans la dialectique du parti unique de
l’Etat. Intégration qui n’est pas une subordination mais une pleine
participation pour notamment exercer la mission spécifique qui demeure :
la représentation, la revendication, la conciliation avec les employeurs,
fussent-ils l’Etat et ses organes.
Le
processus est très difficile parce que plusieurs questions se traitent en même
temps : 1° la réforme de l’enseignement qui mobilise les syndicats
réunissant les adhérents les plus nombreux et les plus motivés, 2° la
convivialité à organiser entre générations et formations intellectuelles dix
après la proclamation de l’indépendance et neuf ans après l’unification de
toutes els forces politiques d’alors, 3° la contestation sociale manifestée par
des grèves qui ne sont plus seulement scolaires et qu’accompagne une
contestation politique pas encore structurée mais déjà répandue. La vie et la
sociologie politiques de la
Mauritanie moderne jusques là faite des querelles tribales ou
ethniques et des oppositions de personne – ce qui ne cessera pas jusqu’à
aujourd’hui – se diversifient et prennent, pour la première fois, en 1969-1971,
des expressions et des formes, dont le marxisme n’est pas absent et qui ont des
analogies avec ce qui est vêcu en Europe occidentale et particulièrement en
France. L’historien doit reconnaître que le système du Parti unique, s’il
suscite des oppositions fortes, est paradoxalement un excellent cadre pour
résorber aussi bien ces oppositions que des conflits ethniques ou
sociaux : la discussion rétrpsective de ce régime, toute théorique, gagne
à être éclairée de l’expérience historique, notamment mauritanienne, et du type
d’animation que le pays devait alors à Moktar Ould Daddah.
La
médication est double : celle du Parti peut prendre l’allure d’une
querelle entre les anciens et les modernes, celle de Moktar Ould Daddah, plus
en posture de Président de la
République que de secrétaire général du Parti. Les
co-équipiers changeront donc à mesure des étapes ou des impasses des divers
processus d’intégration et de conciliation : Ahmed Ould Mohamed Salah,
chargé de la permanence du Parti, puis Abdoulaye Baro, ministre des Affaires
sociales et de al Fonction publique, enfin Abdoul Aziz Sall, ministre de
l’Intérieur. Sans que ce soit jamais public, le Président manifestera souvent
son mécontentement devant la rigidité de certains : son talent devenu
charisme changera l’ambiance nationale par la tenue des séminaires régionaux,
censément ceux des cadres du Parti mais ouverts aux opposants et aux non-adhérents.
De sa fondation
en 1961 [6]
à son intervention décisive le 13 Février 1966 pour résorber la querelle
scolaire devenue une épreuve de force politique [7],
l’Union des travailleurs mauritaniens, avait été une organisation spécifique et
parallèle tout à fait distincte du Parti et de l’Etat. Organisation contribuant
à la paix sociale et au calme politique alors que le Parti, au contraire,
suscitait contestation externe et dissensions internes. Mais lors de son 4ème
Congrès ordinaire, tenu à Nouakchott du 1er au 3 Février 1969,
l’U.T.M. se scinde en deux tendances. La première, débattant à la Bourse du Travail, groupe neuf syndicats sur les quatorze
que comprend la centrale : ceux-ci « considérant les
manœuvres du bureau sortant
et déterminés à faire traduire dans les faits la volonté de renouveau syndical » se retirent des assises du 4ème
Congrès et déclarent continuer le véritable congrès de l’U.T.M. (S.N.E.M.,
enseignants arabes, plantons, P&T, météo et navigation aérienne, services
administratifs, commerce et banque, union locale de Nouakchott). Ils élisent un
nouveau bureau [8]. A la
Maison du Parti, « l’U.T.M. orthodoxe » maintient à
la tête du bureau national Fall Malick, par le vote de 75 délégués et
« engage le
bureau national à renforcer et à développer chaque jour davantage une étroite
et harmonieuse collaboration avec le Parti du Peuple Mauritanien et son
Gouvernement ». Elle
réélit son bureau [9] et
engage les enseignants arabes et le S.N.E.M. (enseignants francisants) à faire
fusion : ce serait syndicalement et surtout politiquement, décisif.
Réaction
immédiate, le 4 Février : le
Conseil des Ministres charge le responsable de la permanence du Parti, Ahmed
Ould Mohamed Salah, de résoudre la crise de l’U.T.M. : « compte tenu du caractère politique de la
scission intervenue à l’occasion du Congrès de l’U.T.M., le secrétaire
politique et à l’organisation a été chargé de se saisir de ces problèmes et de
se mettre en rapport avec les responsables administratifs et syndicaux
intéressés en vue de trouver les solutions pouvant mettre fin à cette situation ».
Dès
lors, réconciliation et hostilité divisent les politiques et les syndiqués,
sans que les clivages ni les camps soient figés. Le 8 Février, le bureau
national des syndicats des services administratifs de la R.I.M. décide de soutenir
« le nouveau bureau de
l’U.T.M. élu démocratiquement à la
Bourse du Travail par l’importante majorité des syndicats
professionnels dignes de ce nom »
et réaffirme son attachement au Parti et au Gouvernement. Le 13, l’association
générale des délégués du personnel des entreprises de Nouakchott « stigmatise le travail fractionnel d’une
minorité de délégués, approuve sans réserve les travaux du 4ème
Congrès tenu à la maison du Parti et engage le bureau national à développer
chaque jour davantage sa collaboration étroite et harmonieuse avec le Parti et
son Gouvernement (…) dans le respect de la personnalité et de l’indépendance du
mouvement syndical de Mauritanie ». Le problème devient donc la relation entre le syndicalisme et
la politique : le 14, le bureau national de « l’U.T.M.
dissidente » élu à la
Bourse du Travail demande audience au Président de la République. Elle
n’est pas accordée. Et au contraire, le 3 Avril, une note de service du
ministre du Travail interdit aux services intéressés de traiter autrement
qu’avec « l’U.T.M. orthodoxe ». Le 4, Dahane Ould Taleb Ethmane,
secrétaire général adjoint de « l’U.T.M. dissidente » démissionne de
son poste tandis que divers enseignants sont convoqués par les services de la Sûreté pour qu’ils cessent
leur agitation. Le 11, par écrit, « l’U.T.M. dissidente » dénonçant
au Président de la
République, l’ingérence du ministre du Travail dans les
affaires intérieures syndicales et les violations par les autorités de la
législation mauritanienne en vigueur et des conventions du Bureau international
du travail ratifiées par la R.I.M.
Le 1er Mai 1969, tandis que les forces de l’ordre empêche toute
manifestation de « l’U.T.M. dissidente », le secrétaire général de
« l’U.T.M. orthodoxe » Fall Malick – en présence du seul ministre du
Travail - fait appel à l’unité des travailleurs et assure que « le
Parti et le Gouvernement ne se mêlent pas de la désignation des représentants
des travailleurs ». Il explique surtout « que des personnes mal intentionnées
tentent par tous les moyens de désorganiser l’unité syndicale pour des raisons
qui n’ont rien à voir avec le syndicalisme ou l’intérêt des travailleurs ».
Jusques
là soutien du Parti, mais à titre indépendant, le syndicalisme mauritanien –
« dissident » ou « orthodoxe » – est amené à solliciter
l’arbitrage du Parti, et son concours. La réponse est donnée en session
ordinaire du Bureau Politique National élargi pour la première fois aux
secrétaires fédéraux. Du 12 au 15 Mai, la situation syndicale est exaùinée. Le
Secrétaire politique et à l’organisation, Ahmed Ould Mohamed Salah, rappelle
que « le groupe
des dissidents est formé de deux éléments : ceux qui ont des griefs
personnels contre Malick Fall et qui tenaient à l’éliminer, ceux qui sont
opposés au régime et qui voulaient en s’emparant de sa direction, se servir de
l’U.T.M. comme tremplin … tous furent confiants que le Gouvernement
s’abstiendrait de se mêler de leurs affaires pourvu que l’ordre public fut
respecté …les adversaires de Malick Fall ont la possibilité de l’éliminer
s’ils ont réellement la majorité ; il suffit tout simplement d’arriver par
la voie démocratique à provoquer un congrès extraordinaire ».
Mais à l’initiative de Moktar Ould Daddah, le B.P.N. décide surtout
d’organiser des séminaires régionaux au cours des prochains mois, sous la
présidence du Secrétaire Général du Parti.
Dès lors, s’opposent les
partisans de la confrontation – aussi bien dans le milieu syndical que dans les
sphères politiques. Le 27 Mai, « l’U.T.M. dissidente » décide de
tout mettre en œuvre dans le but d’attirer au mouvement le maximum des
travailleurs de tous secteurs. Les enseignants sont chargés « de provoquer
une grève généralisée au mois d’Octobre prochain pour obtenir du congrès extraordinaire
qui s’ensuivait la destitution du bureau actuel » de « l’U.T.M.
orthodoxe ». Au contraire, réuni du 30 Juin au 1er Juillet, après
démission de son secrétaire général, le bureau national du syndicat des
services administratifs de la
R.I.M. « après avoir tiré les conclusions des effets
négatifs de la dispersion résultant de la décision des travailleurs réaffirme
son attachement aux objectifs et à l’orientation de l’U.T.M. orthodoxe »
qu’il rallie donc en se désaffiliant
de « l’U.T.M. dissidente »et le 9 Juillet, ce bureau
communique à toutes les sections syndicales la décision de réintégrer
« l’U.T.M. orthodoxe ». Le
10 Juillet, le S.N.E.M. en congrès présidé par Ba Mahmoud à la Maison du Parti (mais ne
groupant que 11 des 25 sections traditionnelles), opte pour un position de neutralité vis-à-vis des deux bureaux
issus du 4ème congrès de l’U.T.M. et demande la fusion des deux
syndicats de l’enseignement. Très pratiquement, il demande au gouvernement
d’améliorer les conditions de vie des élèves.
C’est alors que se tient, du
11 au 14 Juillet à Kaédi, le premier des séminaire des cadres du Parti. A ceux
de la 4ème région ; Moktar Ould Daddah y précise : « nous entendons par séminaire un dialogue
direct, franc entre la base et le sommet… Pratiquer la démocratie réelle pour
permettre à chacun de s’exprimer librement, de dire ce qu’il pense de tous les
problèmes nationaux ».
Le Bureau Politique National, élargi aux secrétaires fédéraux, se réunit les 15
et 16 Septembre, et désigne une « commission du Parti chargée de la réconciliation
générale syndicale » [10].
Dès le 18, dans une lettre au Secrétaire général du Parti, le S.N.E.M. prend
acte « avec une
profonde satisfaction de l’appel lancé par le B.P.N. en vue de récréer l’unité
au sein du monde syndical » et
fait appel à son esprit de conciliation « afin que s’instaure un dialogue entre le ministre de
l’Education et nous »,
mais le lendemain… un vaste mouvement de mutations du personnel enseignant fait
craindre au S.N.E.M. « que
le ministre de l’Education n’ait pas encore épousé le même point de vue que le
B.P.N. ». Ce qui
n’empêche pas, le 20, la première réunion de la Commission de
réconciliation syndicale. Celle-ci adopte à l’unanimité son ordre du
jour : causes de la crise ; développement de la crise ;
solutions, et se donne pour président Ahmed Ould Mohamed Salah. Le 1er
Octobre, deuxième réunion de la
Commission : elle examine les causes de la crise
syndicale. Ce sont, selon elle, 1° le manque de contacts entre syndicats
professionnels et centrale, et entre les sections et leurs syndicats, 2° la
politisation du syndicalisme, 3° la non-application des statuts de l’U.T.M.
lors du dernier Congrès. Le 19 Octobre, la troisième réunion de la C.N.R.S. enregistre que
« la très grande majorité des membres tiennent à affirmer leur désir de
voir les travaux de la commission couronnés de succès et par conséquent
condamnent tout travail fractionnel de nature à entraver l’œuvre de
réconciliation entreprise, en particulier le mot d’ordre de grève lancé par un
groupe d’enseignants le jour même de la rentrée ». Le 21, le Bureau
Politique National du Parti « stigmatise tout acte tendant à perturber
les efforts déployés par la commission (nationale de réconciliation syndicale)
dans sa recherche de solutions justes et satisfaisantes pour tous ».
L’adoption du rapport de la C.N.R.S. ouvre –
imprévisiblement – nouevlle période de contestation. La méthode – proche de
celle ayant établi une table ronde des partis et mouvements politiques en 1961,
laquelle avait abouti au Congrès de l’Unité – semble donc échouer. Le 11
Novembre, Ahmed Ould Mohamed Salah anime un rassemblement populaire à la Permanence du Parti.
Les thèmes sont évidemment polémiques : crise de l’U.T.M., grèves
scolaires de l’année passée, grève des enseignants depuis la rentrée. Le mois
suivant, la C.N.R.S.
arrête la liste des syndicats professionnels, prévoyant ainsi la fusion des
deux syndicats d’enseignants : S.N.E.M. et arabisants. Elle « dégage les voies et moyens permettant
l’implantation rapide des sections des différents syndicats professionnels », les cartes étant signées par le
ministre du Travail, au nom de la
C.N.R.S., et nomme trois missions de réimplantation dont le
rôle est définit avec précision. C’est la très lointaine anticipation de la C.E.N.I. de 2006-2007, mais
pour le domaine syndical [11].
Il faut également un changement de meneur de jeu, ce ne sera pas le dernier. Le
9 Janvier 1970, les instructions à l’intention des membres de la Commission nationale de
réconciliation syndicale, chargée de la réimplantation des syndicats, sont
signée pour le président de la C.N.R.S.
absent Ahmed Ould Mohamed Salah, par le ministre de l’Intérieur Abdoul Aziz
Sall, mais le cap ne change pas : « l’unité syndicale ne peut se faire contre le Parti et ses
objectifs » et il
faut dans l’U.T.M. « un
travail collégial et homogène ».
[1] - il s’en tint six en 1959 : d’abord à Paris, les 3-4
Février , les 2-3 Mars, les 4-5 Mai, puis à Tananrive les 7-8 Juillet, à Paris
de nouveau les 10-11 Septembre, et enfin les 11-12 Décembre à
Saint-Louis-du-Sénégal. Dernière réunion, le 21 Mars 1960,à Paris : les
indépendances successives des Etats membres changent la nature de la Communauté dont les
organes communs disparaissent de fait
[2] - la première du nom est celle durant laquelle le général
de Gaulle, au nom de la France
libre et combattante, anticipe la libération de la métropole et promet aux
territoires d’outre-mer leur émancipation. : 30 Janvier 1944
[3] - dans ses mémoires, La
Mauritanie
contre vents et marées (Karthala
. Octobre 2003 . 664 pages, disponible en arabe et en français), le Président l’expose en détail, notamment pp. 244 à 247 et
266 & ss.
[4] - ce pacte n’aura aucune suite pratique, malgré la
première session du Conseil de défense, du
14 au 17 Février 1962, à Ouagadougou : le Président y participe en
tant que ministre de la
Défense nationale
[5] - elle en refuse même le loinain succédané que peut
constituer l’Agence de coopération culturelle et technique des pays
francophones, fondée du 16 au 21 Mars
1970, à Niamey. Quoique Moktar Ould Daddah, dans la dfifficile ambiance de la
guerre pour le Sahara participe à une conférence franco-africaine, la Mauritanie n’intègrera
que bien après lui l’Organisation internationale de la Francophonie. L’eût-il
fait ?
[6] - tenu
du 29 au 31 Mai 1961, le congrès constitutif de l'U.T.M. à
Nouakchott, Union des Travailleurs mauritaniens, fusionnait les centrales
existantes en une unique centrale syndicale. Le bureau alors élu se composait
et s’oganisait ainsi :
secrétaires généraux : Fall Malick et Wane Birane
adjoints : Elimane kane et Brahim Ould Derouiche
relations extérieures : Sidi o\Boubacar et Thiam Guelemn
revendications : Fall Abderrahmane et Lo Amadou
presse et éducation : Abeydi Ould Gharaby et Ly Mamadou
secrétaires administratifs : Abdou Ould Ahmed et Diabira Diaguili
adjoints : Souka Abderrahmane et Gandega Gay
trésorier général : Diop Samba ; adjoint : Sidi ben Hasser
organisation : Sy Ibrahima
et Sall Issa
[7] - 13 Février 1966 – communiqué de
l’U.T.M. : les travailleurs et syndiqués « réaffirment le soutien
indéfectible de l’U.T.M. au président Moktar Ould Daddah symbole de l’unité
nationale, et l’assurent ainsi que le Gouvernement de son appui sans réserve
pour trouver dans le cadre national une solution qui sauvegarde la coexistence
harmonieuse des deux ethnies »
Dahane Ould Taleb Ethmane, secrétaire général adjoint
trésorier : Alassane Diallo ; trésorier adjoint :
Ahmed Ould Mohamedou
membres : Ledji Traoro,
Boumedienne, Madjigui N’Diaye, Ahmed Ould Dahi, Mohamed Ould Amar, Sy Mamadou,
Mohamed Ould Nadji
[9] - Fall Malick, secrétaire général ;
Ahmed Ould Habott, trésorier général ; membres : Nema Ould Kabache,
Brahim Ould Haimouda, Robert Cheikh Malainine, Sy Yahya Segan Mohamed el
Mamoune, Kane Daha, Sow Moussa Demba
Ahmed Ould Mohamed Salah, secrétaire de la permanence du Parti
Bakar Ould Sidi Haiba, membre du comité permanent
Sall Abdoul Sidi Aziz, ministre de l’Intérieur, membre du comité
Permanent
Abdoulaye Baro, ministre de la Fonction publique
Gandega Samba, ministre du Travail
Fall Malick, secrétaire général de l’« U.T.M.
orthodoxe »
Cheick Malainine Robert, « orthodoxe »
Kane Daha, « orthodoxe »
Tourad Ould Brahim, « dissident », secrétaire général
Ba Mahmoud, S.N.E.M.
Mocktar Ould Mohameda
Sy Amadou, « dissident »
Mohamed Ould Deddah
Ahmedou Ould Hamma Khatta
[11] - 1ère, 2ème et 3ème
régions : Moktar Ould Hamada, Tourad Ould Brahim, Kane Daha
4ème, 5ème, 6ème
régions : Fall Malick, Sy Mamadou et Ahmedou Ould Hama Kittar
7ème,
8ème régions et Nouakchott : Ba Mahmoud, Robert Malainine et
Mohamed Deddah
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire