PAPE
FRANÇOIS
Prière pour la paix*
Nous avons essayé tant de fois et durant tant d’années de résoudre nos conflits avec nos forces et aussi avec nos armes ; tant de moments d’hostilité et d’obscurité ; tant de sang versé ; tant de vies brisées, tant d’espérances ensevelies… Mais nos efforts ont été vains. A présent, Seigneur, aide-nous Toi ! Donne-nous Toi la paix, enseigne-nous Toi la paix, guide-nous Toi vers la paix. Ouvre nos yeux et nos cœurs et donne-nous le courage de dire : ‘‘plus jamais la guerre’’ ; ‘‘avec la guerre tout est détruit !’’. Infuse en nous le courage d’accomplir des gestes concrets pour construire la paix. Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères, donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin. Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Maintiens allumée en nous la flamme de l’espérance pour accomplir avec une patiente persévérance des choix de dialogue et de réconciliation, afin que vainque finalement la paix. Et que du cœur de chaque homme soient bannis ces mots : division, haine, guerre ! Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour que la parole qui nous fait nous rencontrer soit toujours « frère », et que le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam ! Amen.
8 Juin 2014 avec Mahmoud Abbas et Shimon Peres, au Vatican
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Le "cri de la paix"
Angélus du 1er septembre 2013, texte intégral
Pape François
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - « Chers frères et sœurs, je
voudrais me faire aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les
parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande
famille qu’est l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la
paix », a déclaré le pape François lors de l'angélus de ce 1er septembre
2013, en invitant « tous les hommes et toutes les femmes de bonne
volonté » à « une chaîne d’engagement pour la paix ».
Ce dimanche matin, le pape a en effet consacré l'angélus à un
vibrant plaidoyer pour la paix, devant des dizaines de milliers de visiteurs
présents place Saint-Pierre, ou unis par les ondes de radio, télévision ou
Internet.
Le pape a notamment convoqué une « journée de jeûne et de
prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient, et dans le monde entier »,
pour l’Église, le 7 septembre prochain.
Paroles du pape François lors de l'angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
Chers frères et sœurs, je voudrais me faire aujourd’hui
l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de tous les
peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est l’humanité, avec
une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! Et le cri qui dit avec
force : nous voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des
femmes de paix, nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions
et les conflits, explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la
guerre ! La paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et
préservé.
Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation les
nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre, mais, ces jours-ci,
mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et
angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent.
J’adresse un appel fort pour la paix, un appel qui naît du plus
profond de moi-même ! Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a
provoqué et provoque l’usage des armes dans ce Pays affligé, particulièrement
parmi les populations civiles et sans défense ! Pensons : Que d’enfants ne pourront
pas voir la lumière de l’avenir ! Avec une fermeté particulière je condamne
l’usage des armes chimiques ! Je vous dis que j’ai encore fixées dans mon
esprit et dans mon cœur les terribles images de ces derniers jours ! Sur nos
actions il y a un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels
on ne peut pas échapper ! Ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle
la guerre, la violence appelle la violence !
De toutes mes forces, je demande aux parties en conflit d’écouter
la voix de leur conscience, de ne pas s’enfermer dans leurs propres intérêts,
mais de regarder l’autre comme un frère et d’entreprendre courageusement et
résolument le chemin de la rencontre et de la négociation, en dépassant les
oppositions aveugles. Avec la même fermeté, j’exhorte aussi la Communauté
internationale à fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des
initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation pour la paix dans
cette Nation, pour le bien de tout le peuple syrien.
Qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir une assistance
humanitaire à ceux qui sont touchés par ce terrible conflit, particulièrement
aux réfugiés dans ce Pays et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Que
soit garantie aux agents humanitaires engagés à alléger les souffrances de la
population, la possibilité de prêter l’aide nécessaire.
Que pouvons-nous faire pour la paix dans le monde ? Comme le
disait le Pape Jean
XXIII : À tous incombe la tâche de rétablir les rapports de la vie en société
sur les bases de la justice et de l’amour (cf. Pacem in terris [11 avril 1963]
: AAS (1963], pp. 301-302].
Qu’une chaîne d’engagement pour la paix unisse tous les hommes et
toutes les femmes de bonne volonté ! C’est une forte et pressante invitation
que j’adresse à toute l’Église catholique, mais que j’étends à tous les
chrétiens d’autres Confessions, aux hommes et aux femmes de chaque Religion,
ainsi qu’à ces frères et sœurs qui ne croient pas : la paix est un bien qui
dépasse toute barrière, parce qu’elle est un bien de toute l’humanité.
Je le répète à haute voix : ce n’est pas la culture de
l’affrontement, la culture du conflit qui construit la vie collective dans un
peuple et entre les peuples, mais celle-ci : la culture de la rencontre, la
culture du dialogue : c’est l’unique voie pour la paix.
Que le cri de la paix s’élève pour arriver au cœur de tous et que
tous déposent les armes et se laissent guider par le souffle de la paix.
Voilà pourquoi, frères et sœurs, j’ai décidé d’organiser pour
toute l’Église, le 7 septembre prochain, veille de la célébration de la
Nativité de Marie, Reine de la Paix, une journée de jeûne et de prière pour la
paix en Syrie, au Moyen-Orient, et dans le monde entier, et j’invite aussi à
s’unir à cette initiative, par la manière qu’ils retiendront la plus opportune,
les frères chrétiens non catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi
que les hommes de bonne volonté.
Le 7 septembre, sur la Place Saint-Pierre
– ici – de 19h00 à 24h00, nous nous réunirons en prière et dans un esprit de
pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation
syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde.
L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles
d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières qui,
outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions
liturgiques à cette intention.
À Marie, nous demandons de nous aider à répondre à la violence, au
conflit et à la guerre, par la force du dialogue, de la réconciliation et de
l’amour. Elle est mère : qu’elle nous aide à retrouver la paix ; nous sommes
tous ses enfants ! Aide-nous, Marie, à dépasser ce moment difficile et à nous
engager à construire chaque jour et dans tous les domaines une culture
authentique de la rencontre et de la paix. Marie, Reine de la paix, prie pour nous !
Syrie : promouvoir "des initiatives fondées sur le dialogue"
Le pape appelle à "écouter la voix de sa conscience"
Anne Kurian
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - « J’exhorte la Communauté
internationale à fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des
initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation » pour la
paix de la Syrie : c'est l'appel du pape François, ce 1er septembre 2013.
Lors de l'angélus de ce dimanche matin, place Saint-Pierre, le
pape a en effet adressé « un appel fort pour la paix », un appel né
« du plus profond de [lui]-même », à tous les hommes et femmes de
bonne volonté.
« Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation
les nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre, mais, ces
jours-ci, mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et
angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent », a-t-il
déclaré.
« Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a
provoqué et provoque l’usage des armes dans ce pays affligé, particulièrement
parmi les populations civiles et sans défense ! Que d’enfants ne pourront pas
voir la lumière de l’avenir ! », a déploré le pape.
Avec une intensité particulière, il a demandé aux parties en
conflit « d’écouter la voix de leur conscience, de ne pas s’enfermer dans
leurs propres intérêts, mais de regarder l’autre comme un frère et
d’entreprendre courageusement et résolument le chemin de la rencontre et de la
négociation, en dépassant les oppositions aveugles ».
Il a également exhorté la Communauté internationale « à
fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des initiatives
claires fondées sur le dialogue et la négociation pour la paix dans cette
Nation, pour le bien de tout le peuple syrien ».
« Qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir une assistance
humanitaire à ceux qui sont touchés par ce terrible conflit, particulièrement
aux réfugiés dans ce Pays et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Que
soit garantie aux agents humanitaires engagés à alléger les souffrances de la
population, la possibilité de prêter l’aide nécessaire », a ajouté le
pape.
Condamnant « avec une fermeté particulière » l’usage des
armes chimiques, il a rappelé que « sur nos actions il y a un jugement de
Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels on ne peut pas
échapper ».
Il a mis en garde avec insistance : « Ce n’est jamais
l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle la guerre, la violence
appelle la violence ! » : « ce n’est pas la culture de
l’affrontement, la culture du conflit qui construit la vie collective dans un
peuple et entre les peuples, mais la culture de la rencontre, la culture du
dialogue : c’est l’unique voie pour la paix ».
Hier, 31 août 2013, le pape a convoqué une audience spéciale sur
la question du Moyen-Orient et de la Syrie, à la Maison Sainte-Marthe :
il a reçu le cardinal Secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, le cardinal Leonardo
Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, Mgr Dominique
Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États, Mgr Peter B. Wells,
assesseur pour les affaires générales, Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire
pour les rapports avec les États et Mgr Alberto Ortega Martin, official de la
secrétaire d’État pour les rapports avec les États.
Cette rencontre a permis d'étudier la situation actuelle au
Moyen-Orient, spécialement en Syrie, et les initiatives que le Saint-Siège
pourrait prendre.
Créer "une chaîne d'engagement pour la paix"
Le pape invite tous les hommes et femmes de bonne volonté
Anne Kurian
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - Le pape François a adressé
« une forte et pressante invitation » ce 1er septembre 2013 :
« Qu’une chaîne d’engagement pour la paix unisse tous les hommes et toutes
les femmes de bonne volonté ».
Ce dimanche matin en effet, le pape a livré un vibrant plaidoyer
pour la paix, avec pour toile de fond le conflit syrien, devant des
dizaines de milliers de visiteurs place Saint-Pierre, lors de l'angélus.
« Chers frères et sœurs, a-t-il déclaré, je voudrais me faire
aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de
tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est
l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! »
Il a formulé ainsi ce « cri de la paix » : « nous
voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des femmes de paix,
nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions et les conflits,
explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! »
Rappelant que la responsabilité de la paix incombe « à
tous », il a invité « tous les hommes et toutes les femmes de bonne
volonté » à « une chaîne d’engagement pour la paix ».
« Ce n’est pas la culture de l’affrontement, la culture du
conflit qui construit la vie collective dans un peuple et entre les peuples,
mais celle-ci : la culture de la rencontre, la culture du dialogue : c’est
l’unique voie pour la paix », a insisté le pape.
Pour appuyer ses paroles, le pape a annoncé une initiative
concrète : une « journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie,
au Moyen-Orient, et dans le monde entier », le 7 septembre 2013.
Demandant à toutes les Églises particulières de s'unir à cet
événement, il a proposé aux « frères chrétiens non catholiques, aux
adeptes des autres religions, et aux hommes de bonne volonté » de s'y
joindre également.
Comme il l'a fait régulièrement lors des angélus du mois d'août,
il a également invité la foule à reprendre l'invocation suivante :
« Marie, Reine de la paix, prie pour nous ! »
Samedi 7 septembre, Journée de jeûne et de prière pour la paix
Appel du pape François à l'angélus
Anne Kurian
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - Le pape François convoque dans
toute l'Eglise une « Journée de prière et de jeûne », pour « la
paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde », samedi prochain, 7
septembre. Dans ce cadre, une veillée de prière aura lieu place Saint-Pierre,
de 19 h à minuit.
Lors de l'angélus de ce dimanche 1er septembre 2013, place
Saint-Pierre, le pape a lancé un appel vibrant pour la paix dans le
monde : « J'adresse un appel fort et pressant à toute l'Eglise
catholique, et je l'étends à tous les chrétiens d'autres confessions, aux
hommes et femmes de toutes religions et aussi à ces frères et sœurs qui ne
croient pas : la paix est un bien qui dépasse toute barrière, car elle est un
bien de toute l'humanité ».
Dans le contexte « angoissant » de la crise syrienne, il
a décrété une Journée de prière et de jeûne « pour la paix en Syrie,
au Moyen-Orient et dans le monde entier », le 7 septembre prochain, en la
veille de la fête de la Nativité de Marie.
Le pape a aussi élargi son appel à tous les hommes et femmes de
bonne volonté : "J’invite aussi à s’unir à cette initiative, par la
manière qu’ils retiendront la plus opportune, les frères chrétiens non
catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi que les hommes de bonne
volonté."
Le soir, a-t-il annoncé, de 19h à minuit, aura lieu une veillée de
prière place Saint-Pierre, en sa présence : "Nous nous réunirons en
prière et dans un esprit de pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation
syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde.
L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles
d’espérance et de paix !"
Le pape a encouragé les Eglises locales à organiser aussi des
célébrations pour cette Journée : "Je demande à toutes les Églises
particulières, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des
actions liturgiques à cette intention."
« Je vous attends samedi prochain à 19h ! », a-t-il
dit à la foule en conclusion de la prière mariale.
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AFP 10-08-2014 - 20:04
"Effaré et incrédule" face aux "crimes" en Irak: le pape appelle à une "solution efficace"
"Les informations arrivant d'Irak nous laissent incrédules et effarés: des milliers de personnes, dont beaucoup de chrétiens, chassées de leur maison de façon brutale, des enfants morts de faim et soif pendant la fuite, des femmes séquestrées, des violences de tout type", a déploré le souverain pontife après la prière de l'Angélus.
Pour le pape, "ces violences" et les "destructions de masse, de maisons, du patrimoine religieux, historique et culturel de la région" sont "une offense grave pour Dieu et l'humanité" car "on ne peut pas apporter la haine au nom de Dieu, on ne fait pas la guerre au nom de Dieu".
Il a alors appelé la foule rassemblée sous le soleil Place Saint-Pierre à se recueillir, "à faire silence et à prier en pensant à la situation de tous ces gens" en Irak.
Le pape a remercié "toutes les personnes qui portent secours à ces frères et soeurs" et a souhaité "une solution politique efficace au niveau international et local pour mettre un terme à ces crimes et rétablir l'état de droit".
Il a rappelé avoir nommé le cardinal Fernando Filoni comme son "envoyé spécial" pour se rendre en Irak et exprimer la proximité du chef de l'Eglise catholique à "ces chères populations".
Le cardinal Filoni, ancien nonce apostolique en Irak et en Jordanie, devrait se rendre au Kurdistan irakien, où se trouve la majorité des exilés chrétiens, en fuite face à l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Dans la soirée, le Vatican a diffusé un communiqué annonçant que le pape a reçu ce dimanche son émissaire qui "l'a informé de la préparation de sa mission et de son départ imminent". Le pape a donné au cardinal "ses indications personnelles pour la mission, lui confiant aussi une somme (au montant non précisé, ndlr) à utiliser pour les aides urgentes aux populations les plus touchées".
Cet argent se veut "un signe de la solidarité concrète du pape et de sa participation aux efforts des institutions et des personnes de bonne volonté pour réagir face à cette situation dramatique", a indiqué le communiqué du Vatican.
Dans son adresse après l'Angélus, le pape a aussi évoqué la situation à Gaza, déplorant qu'"après une trêve, la guerre (ait) repris, apportant son lot de victimes innocentes, les enfants, ce qui ne fait qu'aggraver le conflit entre Israéliens et Palestiniens".
L'ex-archevêque de Buenos Aires, premier pape originire d'Amérique latine, a également eu une pensée pour l'Afrique appelant à "prier pour les victimes du virus Ebola et pour tous ceux qui luttent pour l'arrêter".
Le pape a enfin évoqué son voyage en Corée du sud à partir de mercredi jusqu'au lundi 18 août: "s'il vous plaît accompagnez moi par la prière, j'en ai besoin", a-t-il dit, avant de saluer l'assistance par son habituelle formule dite sur un ton familier: "bon dimanche et bon appétit. Au revoir".
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Irak
Le Vatican demande aux responsables musulmans de condamner l'Etat islamique
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Khalid Mohammed/AP/SIPA
Dans une déclaration au ton particulièrement ferme, le
cardinal Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue, demande
quelle serait la crédibilité du dialogue interreligieux si tous les chefs
religieux ne condamnent pas la barbarie.
Le ton est inhabituel. Intervenant le 12 août au nom du Conseil pontifical
pour le dialogue interreligieux qu'il préside, le cardinal Jean-Louis Tauran
demande dans une déclaration à tous les représentants engagés dans le dialogue interreligieux
de condamner et de dénoncer «les actions criminelles indicibles» des
djihadistes de l'Etat islamique.Il évoque notamment «le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse», «la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques» et «le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode.»
Selon le représentant du Vatican, «tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs ?»
Et le cardinal de poser cette question : «Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années?»
L'objet de cette déclaration semble être le relatif silence des autorités musulmanes à l'égard de l'Etat islamique et des acteurs qui soutiennent économiquement ou militairement l'organisation terroriste. C'est en tout cas l'interprétation que fait Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam (SRI) de la Conférence des évêques de France.
Selon le P. Roucou, proche du cardinal Tauran, aucune des grandes autorités musulmanes qui font référence au niveau mondial, comme par exemple l'université al-Azhar, n'ont condamné la barbarie de l'Etat islamique. À la grande déception du Vatican.
«Mgr Tauran tient à exprimer son désarroi vis-à-vis de certains des partenaires musulmans dans le dialogue. En effet, quel sens le dialogue interreligieux a-t-il si on laisse passer l'innommable?», explique Christophe Roucou.
Le langage ferme du cardinal Tauran est inhabituel, mais le contexte l'exige. Il correspond aussi aux principes diplomatiques du pape François explicités dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Dans l'article 251, rappelle Christophe Roucou, le pape avait écrit : «Une ouverture diplomatique qui dit oui à tout pour éviter les problèmes ne sert à rien, parce qu’elle serait une manière de tromper l’autre et de nier le bien qu’on a reçu comme un don à partager généreusement. L’Évangélisation et le dialogue interreligieux, loin de s’opposer, se soutiennent et s’alimentent réciproquement."
Le cardinal Tauran s'est dit par ailleurs reconnaissant pour les nombreuses condamnations de l'Etat islamique faites par des responsables musulmans en Europe, notamment en France.
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DOCUMENT
Irak : Déclaration du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux
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Le 12 août 2014, le Conseil pontifical pour le Dialogue
interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran, a appelé à une
réaction claire et courageuse des responsables musulmans devant les crimes
commis en Irak contre les minorités religieuses. Voici la déclaration du Conseil
en intégralité.
Le monde entier a assisté, stupéfait, à ce qu’on appelle désormais «la
restauration du califat» qui avait été aboli le 29 octobre 1923 par Kamal
Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.La contestation de cette «restauration» par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’«Etat Islamique» de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles.
Ce Conseil pontifical, tous ceux qui sont engagés dans le dialogue interreligieux, les adeptes de toutes les religions ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté, ne peuvent que dénoncer et condamner sans ambiguïté ces pratiques indignes de l’homme:
- le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse;
- la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques;
- le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode;
- l’expulsion forcée de dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles des enfants, des vieillards, des femmes enceintes et des malades;
- l’enlèvement de jeunes filles et de femmes appartenant aux communautés yézidie et chrétienne comme butin de guerre (sabaya);
- l’imposition de la pratique barbare de l’infibulation;
- la destruction des lieux de culte et des mausolées chrétiens et musulmans;
- l’occupation forcée ou la désacralisation d’églises et de monastères;
- la retrait des crucifix et d’autres symboles religieux chrétiens ainsi que ceux d’autres communautés religieuses;
- la destruction du patrimoine religieux-culturel chrétien d’une valeur inestimable;
- la violence abjecte dans le but de terroriser les personnes pour les obliger à se rendre ou à fuir.
Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie et certainement pas une religion. Il s’agit d’une offense d’une extrême gravité envers l’humanité et envers Dieu qui en est le Créateur, comme l’a souvent rappelé le Pape François.
On ne peut oublier pourtant que chrétiens et musulmans ont pu vivre ensemble - il est vrai avec des hauts et des bas - au long des siècles, construisant une culture de la convivialité et une civilisation dont ils sont fiers. C’est d’ailleurs sur cette base que, ces dernières années, le dialogue entre chrétiens et musulmans a continué et s’est approfondi.
La situation dramatique des chrétiens, des yézidis et d’autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak exige une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, des personnes engagées dans le dialogue interreligieux et de toutes les personnes de bonne volonté. Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs? Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années?
Les responsables religieux sont aussi appelés à exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un état de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux. En rappelant la nécessité d’une éthique dans la gestion des sociétés humaines, ces mêmes chefs religieux ne manqueront pas de souligner que le soutien, le financement et l’armement du terrorisme est moralement condamnable.
Ceci dit, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux est reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier.
Unissons donc nos voix à celle du Pape François: « Que le Dieu de la paix suscite en tous un désir authentique de dialogue et de réconciliation. La violence ne se vainc pas par la violence. La violence se vainc par la paix!».
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