68 .
27 Juin 1958 &
26 Juin 2009
Moktar Ould Daddah s’entretient avec le
général de Gaulle des nouvelles institutions franco-africaines
&
Sidi Ould
Cheikh Abdallahi, démissionnaire,
s’adresse à la
nation
L’opposition n’a pas davantage obtenu que
Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, sinon – sur le papier dans la répartition à
venir des portefeuilles ministériels – le ministère de l’Intérieur et celui de la Défense... Alors
que le 6 Juin, surlendemain de la signature à Nouakchott de l’accord intervenur
à Dakar, Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale assurait [15]
que « le Front peut, s’il reste uni, tenir la dragée haute à tous
les autres candidats et l’emporter… On a bien essayé de faire reculer davantage
l’échéance électorale pour avoir le temps de nous préparer, mais nous n’avons
pas été soutenus par la communauté internationale. Malgré cela tout reste
ouvert. Beaucoup de gens qui couraient derrière Aziz lorsqu’il était chef de la
junte, ne sont pas prêts à voter en sa vafeur maintenant qu’il n’est plus le
maître. ». En
principe, ce devait être le lundi 8, que le Président de la République aurait dû
signer ce que l’accord de Dakar lui prescrit, notamment la nomination du
gouvernement, pour aussitôt après démissionner. Or, non seulement la junte ne
se dissolvait pas, mais le 10, Mohamed Ould Abdel Aziz avait proposé comme
Premier ministre d’union nationale celui qu’il avait nommé dès son coup,
Moulaye Ould Mohamed Laghdaf… « Nous ne l’avons pas refusé pour sa propre
personne et ses propres qualités intrinsèques, mais plutôt pour ce qu’il
symbolise en tant que Premier ministre de la junte qui continue d’incarner le
putsch. » [16].
Le Président et le FNDD avaient donc reconstitué ce front, au sens littéral, qui
n’aurait pas dû se défaire à Dakar, au point qu’une nouvelle négociation est
devenue nécessaire. Les partisans de la junte s’y refusent : « cette
rencontre serait sans objet parce qu’elle n’a aucune chance de voir ses
conclusions appliquées », l’opposition s’adonne, selon eux, « à des blocages
délibérés pour tenter d’imposer un nouveau report » de l’élection [17].
L’initiative des directeurs de journaux nationaux juge « que
le blocage est définitif sauf miracle de dernière minute. » C’est juste à ce moment-là que le
directeur du site électronique de contestation de la junte, Hanevy Ould Dehah,
directeur de Taqadoumy, est arrêté…
Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21
Juin, les négociations recommencent, et de nouveau à Dakar : Saïd Djinnit
représente le secrétaire général des Nations Unies, Mohamed Yahya Ould Horma le
putschiste-candidat, Mohamed Ould Mouloud le F.N.D.D. et Mohamed Abderrahmane
Ould Meine le R.F.D. La question du Haut Conseil d’Etat domine la discussion.
On s’ajourne le mardi 23 pour continuer à Nouakchott. C’est alors qu’un décret
du président du Sénat, soi-disant intérimaire de la présidence de la République, organise
l’élection du 18 Juillet, et donne aux candidats jusqu’au 26 pour s’inscrire.
Exactement comme « Dakar 1» avait été soumis au chantage que se
tienne le 6 Juin l’élection, le système putschiste menace de tenir le scrutin
unilatéralement : aussitôt, Ahmed Ould Daddah, Messaoud Ould Boulkheir et
Ely Ould Mohamed Vall contestent le texte et sont suivis le 24 par le Conseil
constitutionnel. Mais le décret sera rétabli à l’identique par le gouvernement
d’union nationale, dès le lendemain de sa nomination.
Pour ajouter à la confusion, le général
Mohamed Ould Abdel Aziz disparaît, le 24, pendant quelques heures : un
accident d’hélicopère. Sans le rechange aussitôt expédié par le général El
Ghazouani, la question présidentielle était réglée sans scrutin… Les médiateurs
du mois précédent, affluent alors (le jeudi 25) à Nouakchott, en tête desquels
le président sénégalais Abdoulaye Wade. A 14 heures 47, le vendredi 26, un
« accord sur tous les points » est trouvé. Quelques heures après, les Mauritaniens
subjugués écoutent un discours de démission qui permet l’application d’accords,
auquel aujourd’hui, à nouveau, chacun se réfère sans qu’aucun Mauritanien les
ait vraiment écrits ni même négociés.
P S
Est-il « trop tôt » pour
donner ici une analyse de ce qui devra s’appeler « Dakar 2 » et qui
importe bien plus que l’accord signé le 4 Juin. Cette analyse – dont j’ai alors
l’honneur de recevoir la confidence par le Président de la République – met en
cause mon pays. Si je me suis tant impliqué dans la solution d’une crise de
légitimité qui perdure, c’est pour l’honneur de la France en Mauritanie, et
témoigner en son nom pour l’avenir qu’une autre attitude était possible :
au minimum, ne pas intervenir du tout… la seule neutralité entre les opposants
à l’élection du putschiste du 6 Août 2008, et le général Mohamed Ould Abdel
Aziz eût probablement suffi à montrer que le fait accompli par celui-ci ne
pouvait trouver aucun alibi d’apparence démocratique ensuite.
Les archives diplomatiques
françaises – sauf hasard heureux que je ne laisserai pas passer – ne
s’ouvriront pas sur ce tournant de l’histoire nationale mauritanienne avant
2039. Quant à celles de la junte … en existe-t-il sur des délibérations et des
correspondances entre putschistes, et entre certains d’entre eux et l’étranger
ou avec des groupes nationaux les soutenant ? probablement pas. Ce ne peut être que témoignage oral, à
recueillir ou plus tard ! en entretien publié par Le Calame…
citation
–
Vendredi 12 Juin 2009 –
10 heures 06
Mon
Cher Bertrand,
Le
FNDD et le RFD ont rejeté, avant-hier la
nomination ( reconduction ) de l’actuel PM. Depuis, le clan MOAA ne semble pas
les avoir contactés. Probable que nous allions vers un réel blocage. J’ai
appris ce matin que MOAA aurait confié à
l’un de ses ambassadeurs qu’il ne cédera pas sur le PM, sur la dissolution du HCE,
et qu’il s’opposera à ce que je m’adresse à mes compatriotes à l’occasion de ma
démission, à moins que mon adresse soit écrite par eux ( sic ). Si, les autres
parties, ne cèdent pas, il envisagerait de « mettre de l’ordre dans tout
cela, par le recours à la force ».
Je
suis, jusqu’à nouvel ordre, moins sévère que vous avec le FNDD. Il y a certes des forces centrifuges mais il y a
aussi une volonté réelle d’éviter l’éclatement. Le raidissement de MOAA, s’il
se confirme, remettra les choses en ordre et je pense que le Front en sortira
encore plus combatif. D’accord avec vous, pour ce qui concerne le RFD
Je
maintiens la même position, qui a l’avantage de la simplicité et de la
clarté : pas de démission tant que le HCE n’est pas dissous ; pas de
préalable à la signature du décret de formation du Gouvernement qui devra
néanmoins se faire nécessairement au Bureau du Président de la République, là où se
signent les décrets.
Amitiés
Sidi
P.S. :
L’envoi de ce message a été retardé de 24h, à cause de problèmes de connexion.
J’espère que cela ne recommencera pas.
Samedi 13 Juin – 16
heures 47
Mon
cher Bertrand,
J’ai
reçu hier une délégation du RFD, comprenant « Doyen », ( c’est ainsi
que Le Pt Mokhtar appelait Babah ), Ismail Ould Amar et Ould Lemmat, autre
vice-président.
Des
explications relatives à des divergences au sein du Parti m’ont été présentées
comme explication et excuses pour le fait que la visite ne m’ait pas été rendue
plus tôt. L’objet de la visite était de
me convaincre que pour barrer la route à MOAA, il faut au RFD et au FNDD
présenter un seul candidat de préférence et, à défaut, un accord d’alliance.
Ils veulent que j’aide à cela.
Je
n’ai pas manqué, tout en étant resté sobre, de leur dire qu’à mon égard, et par
rapport à certains principes démocratiques, ils se sont comportés.
Par
ailleurs, je sens depuis hier soir que la Communauté internationale ne va pas me suivre
pour ce qui concerne la dissolution du HCE. Je n’ai pas encore tous les
éléments d’une solution qu’elle aurait mise au point, et dont elle espère que
je l’accepterai. Les prochaines heures vont être importantes à cet égard.
Amitiés.
Sidi
Mardi 16 Juin 2009 – 12 heures 41
Mon
cher Bertrand,
Plusieurs
messages que j’ai commencé à vous écrire, mais que je n’ai pas pu achever et
envoyer ( appels incessants, en particulier de wade, dans le cadre de la
recherche d’une solution permettant de surmonter le blocage actuel relatif au
HCE. J’exige la dissolution de ce « machin », avant ma démission
et MOAA refuse. La
Communauté internationale semble s’accommoder d’une solution
consistant à accepter le maintien du HCE, avec des réaménagements destinés à me
faire accepter cela. Un abîme entre les beaux principes affichés et la
pratique. Situation bloquée pour le moment, en attendant le retour, cet après
midi, de Wade du Gabon.
Je
suis toujours à Lemden, que je ne quitterai qu’après que la situation ait été
débloquée par l’acceptation de la dissolution du HCE.
Amitiés
Sidi
Vendredi 19 Juin 2009 –
15 heures15
Mon
cher Bertrand,
Depuis
deux jours il y a un blocage réel pour ce qui est de l’application de l’accord
de Dakar. Le Gouvernement n’est pas formé et le Président de la République n’a pas
démissionné. La raison immédiate du blocage est que MOAA ne veut pas (plus) de
la dissolution du HCE et que j’exige cette dissolution avant de démissionner.
Il y a quelques jours il a semblé au Pt Wade que la solution pourrait être
trouvée à travers un traitement « sémantique » permettant d’éviter le
terme « dissolution » en le remplaçant par un ou plusieurs termes
ayant la même signification.
Je
me suis prêté à cela et j’ai accepté successivement deux propositions qui m’ont
été faites dans ce sens. Mais elles ont été faites par MOAA dont le
représentant aux dernières réunions des mauritaniens avec les médiateurs a
déclaré de façon claire leur opposition à la dissolution du HCE disant que cela
n’était pas prévu par l’accord.
Les
médiateurs et le CGI (Groupe de Contact International sur la Mauritanie) ont dit
qu’ils ne baissent pas les bras et qu’ils poursuivent la recherche d’une
solution s’inscrivant dans le cadre défini par l’accord.
Ils
envisagent une réunion du CPS (Conseil de Paix et de Sécurité), une réunion du
GCI (Groupe de Contact International sur la Mauritanie)au plus haut
niveau et un Dakar 2(nouvelles négociations entre les trois pôles mauritaniens).
Tout
cela pour trouver une solution au blocage qui est essentiellement (si ce
n’est exclusivement) la question du HCE.
Il
me semble qu’il aurait été plus approprié d’exercer des pressions sur MOAA pour
qu’il accepte la dissolution étant donné que ma position est bien connue et que
mes concessions ne peuvent être que d’ordre sémantique.
Pendant
ce temps MOAA continue ses tournées à l’intérieur du pays. Un programme de 9
jours dont il reviendra à Nouakchott le
26 juin.
Son
raidissement concernant le HCE est très probablement dû au fait que les élections envisagées pour le 18/07
lui apparaissent à lui et à ses supporters comme très risquées.
Il
a probablement choisi de revenir à des élections type 6/6, avec son
gouvernement, son administration et ses premiers concurrents. 18/7 se passerait
comme devrait se passer le 6/6.
Je
crains que même avec ce revirement votre pays ne condamne pas « cette
solution unilatérale » et qu’il envisagerait de le reconnaitre rapidement
après son élection. Il aurait ainsi, par delà les belles déclarations en faveur
de la démocratie de l’ordre constitutionnel, soutenu un coup d’état contre un
régime démocratique à travers une succession de déclarations destinées à faire
découper le grand morceau de viande pour pouvoir le faire avaler.
Jusqu’à
présent le FNDD et le RFD ont collaboré de façon satisfaisante.
Est-ce
que Ahmed se présenterait dans cette perspective d’un 18/7 à la MOAA ? Est-ce que Ely se
présenterait ? Trop tôt pour que je puisse en parler. Dans quelques jours
on y verra sûrement plus clair.
J’ai
l’impression que l’opinion publique, bien que très désireuse de la conclusion
d’un accord entre les différents partis, comprend la position ferme du
Président de la République
concernant le HCE.
Amitiés,
Sidi
PS :
trouvez ci-dessus la dernière proposition concernant le HCE que j’ai acceptée.
A l’attention du
Président Wade,
Je
vous retourne la proposition que vous m’avez envoyée avec des changements
plutôt de forme, que j’ai mis en italique.
PROPOSITION DE COMMUNIQUE DU HCE
Le Haut Conseil d’Etat, au cours de sa réunion
de ce jour, a décidé de remettre ses prérogatives et fonctions au Gouvernement
Transitoire d’Union Nationale en vue de permettre à celui-ci de créer, dès sa première réunion, un
Conseil Supérieur de Défense Nationale, conformément à l’article 34 de la Constitution.
PROPOSITION DE DECLARATION DES TROIS POLES
Les Trois Pôles politiques mauritaniens,
signataires de l’Accord-Cadre de Dakar, prennent acte du Communiqué du Haut
Conseil d’Etat et s’en félicitent.
Les Trois Pôles engagent le Gouvernement de
Transition, lors de son Premier Conseil des Ministres, à procéder par décret à
la mise sur pied d’un « Conseil Supérieur de Défense Nationale », conformément
à l’article 34 de la
Constitution.
Dimanche 21 Juin 2009 –
14 heures 25
Mon
cher Bertrand,
« Dakar
2 » a commencé hier soir, je n’en ai pas encore de nouvelles. A quoi
peut-il aboutir? Les médiateurs et la
CGI souhaitent la mise en œuvre effective de l’accord de
Dakar. A quelles conditions et pourquoi faire ?
1-Il
semble que la fin doive plus que jamais justifier les moyens. Les organisations
internationales, les grandes démocraties de ce monde iraient jusqu’à accepter
(pour ne pas dire imposer) l’éviction d’un président démocratiquement élu et le
maintien d’une structure politico-militaire anticonstitutionnelle, responsable
du renversement d’un président élu et de l’exercice de ses fonctions. Pourvu
que l’accord soit mis en œuvre.
2-Il
faut que les élections soient organisées le 18/07. Il ne faut surtout pas
demander si politiquement et techniquement cela est possible. Si vous le faites
vous êtes accusé de vouloir saboter et vous risquez d’être montré du doigt par la Communauté Internationale
comme portant la responsabilité de l’échec de l’accord.
Comment
est on arrivé là ?
Comment
tant de monde aussi sérieux peut il se comporter d’une façon aussi peu
responsable ? Aussi peu respectueuse (et peut être ignorante des
choses) ?
Il
y a là quelque chose qui nous échappe, qui m’échappe et que je souhaite bien
(avec votre aide) comprendre.
Ma
position est qu’il me faut la dissolution du HCE comme condition préalable à ma
démission, les négociations actuelles sur cette question ne pouvant être que
d’ordre sémantique.
Ce
que suggère pour moi la situation actuelle est que la communauté internationale
essaie de se mouvoir dans des marécages qui séparent l’ordre constitutionnel,
la légalité et le fait accompli d’un coup d’état qui a renversé un président
démocratiquement élu.
Tout
ce beau monde est désormais bien installé dans ces marécages.
Jusqu’à
quand ?
Amitiés,
Sidi
Lundi 22 Juin 2009 – 17
heures 46
Mon
cher Bertrand,
Dakar ?
Une proposition du Groupe de Contact, à laquelle j’aurai préféré une autre qui
parle clairement de la dissolution du HCE.
Cette
proposition maintient le HCE en lui donnant un nouveau nom et en le mettant sous l’autorité du gouvernement
transitoire d’union nationale. Le RFD et le FNDD ont accepté, le camp de MOAA a
refusé. Mais depuis hier la communauté internationale met tout en œuvre, comme
pression, comme menaces-me dit on-pour lui faire changer d’avis.
Des
analyses faites par le FNDD et le RFD faisant de l’acceptation de cette
proposition un échec réel pour MOAA et ses troupes, ayant des conséquences
funestes pour lui sur le plan électoral, parlant de l’état de l’opinion
nationale qui ne pardonnerait pas à celui qu’elle considérerait comme
responsable de l’échec de l’accord de Dakar, sont utilisés pour me convaincre
de ne pas porter la responsabilité de l’échec de Dakar 2 au cas où ce ne serait
MOAA qui se chargerait de le porter. Qu’en pensez vous ?
Admiratif
devant l’énergie que vous déployez pour défendre les causes auxquelles vous
croyez, reconnaissant pour tout ce que vous dites de moi et faites pour moi.
Amitiés,
Sidi
Jeudi 23 Juin 2009 – 19
heures 41
Mon
cher Bertrand,
J’ai
appris certaines choses que je vous communique en vous laissant le soin d’en
faire l’usage que vous estimez le plus indiqué.
1/
Les Français me préfèrent de loin MOAA. Je pense qu’ils ont, au moins à certains
niveaux, cautionné mon renversement.
Pourquoi ?
J’avoue que je n’en sais trop rien, les raisons invoquées (islamisme, laxisme
dans la lutte contre le terrorisme) ne pouvant m’apparaitre que comme des
prétextes, sachant que les Français ne doivent pas ignorer qui je suis. Je dois
vous dire que je n’ai pas l’intention de me dépenser à les convaincre qu’ils se
trompent sur moi. Je le ferais pour mes compatriotes mais pas pour des
étrangers.
A Dakar, donc, les Français qui disaient
autour d’eux que c’est le Président Sidi qui bloque, qui prend le pays en otage
et qui risque de tout faire foirer, par
son entêtement à vouloir faire dissoudre le HCE, ont dit que si jusqu'à
lundi (hier), un accord n’est pas
trouvé à Dakar, ils
s’orienteront vers le soutien du processus unilatéral par lequel MOAA
maintiendra la date du 18/07 pour l’élection présidentielle.
La
position de l’Espagne, moins déterminée, est tout de même contre la dissolution
du HCE (Pêche et immigration clandestine obligent).
Nous sommes aujourd’hui devant une France qui
tient absolument à sortir du jeu le Président légitime et qui conçoit et aide à
l’exécution d’un projet permettant de légitimer le tombeur de ce président.
Il
y a deux jours le représentant de MOAA, a dit qu’ils donnaient 48 heures aux
négociateurs de Dakar et que si un accord n’est conclu d’ici là, ils
envisageront, eux, leur sortie de crise.
Il
m’a été affirmé, que cette déclaration a été induite (coordonnée, inspirée) par
la partie française.
Les
résultats des négociations de Dakar sont attendus d’un moment à l’autre, je
pense qu’il s’agira de dire que la médiation continue et peut être de mettre en
garde MOAA contre la mise en œuvre d’un processus électoral unilateral.
Amitiés,
Sidi
–
fin de citation
[1] - le chef du Territoire, selon les décrets du 4 Avril 1957
portant application de la
Loi-cadre, ou loi Defferre du 23 Juin 1956, préside ce
Conseil de gouvernement : c’est alors Albert Mouragues, familier de la Mauritanie qu’il
gouverne pour la seconde fois
[3] - Moktar Ould Daddah évoque souvent sa relation de travail
avec le général de Gaulle, dans ses mémoires (La
Mauritanie
contre vents et marées Karthala
. Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français) pp. 180-182 pour ce premier entretien, suivi d’autres :
les 27 Juin 1958, 24 Février 1960, 26 Juillet 1960, 5 et 13 Juin 1961, 24 Novembre 1961, 23 Septembre 1963, 11
Septembre 1964, 10 Septembre 1965, 29 Septembre 1966, 19 et 22 Septembre 1967,
19 septembre 1968. Le rituel en est donné par le Président : citation - Il m’accueillait à l’entrée de son bureau - ou sur le perron
de l’Elysée, suivant les circonstances. Il me faisait asseoir et s’asseyait à
côté de moi, dans un autre fauteuil, derrière son bureau. Et, après que soient
sortis les photographes et les cameramen, il me disait : “ Comment ça va en
Mauritanie ? ” ou “ Comment va la
Mauritanie ? ” ou “ Voulez-vous me parler de la Mauritanie, Mr. le
Président ? ”. J’évoquais, régulièrement, deux questions “permanentes”, avec
d’autres variables suivant les circonstances. Les deux questions permanentes
étaient : nos rapports avec le Maroc et le démarrage, puis le développement de
l’exploitation de nos mines de fer surtout - et de cuivre. Ensuite et, jusqu’en
1962, je demandais au Général de me faire le point concernant la guerre
d’Algérie. Et, régulièrement, jusqu’à notre dernier tête à tête, celui de 1968,
le point sur la situation en Orient arabe et plus particulièrement, sur le
drame palestinien. A la fin de mon exposé, le Général, qui le suivait
attentivement, me posait des questions ou me demandait des précisions, sur tel
ou tel point de mon développement. Puis, il enchaînait, en disant, à peu près :
“En ce qui concerne la France,
ou “concernant la politique française....” Il répondait à mes questions plus ou
moins complètement, insistant sur les points auxquels il attachait le plus
d’importance, suivant la situation du moment. Puis, il terminait l’entretien
par un propos aimable du genre “Je vous remercie de votre visite”. Il se levait
et me raccompagnait vers la sortie, me serrait la main, avec un “au revoir
Monsieur le Président” - fin de citation
[7] - A.F.P. – 11 Juin – 22 heures 29
[8] - La Tribune, Biladi, Le Quotidien de Nouakchot, Le
Calame et Al-Fajr (L’Aurore) –
A.F.P. – 12 Juin 2009
[9] - ces candidatures sont respectivement annoncées les 6, 8,
14 et 15 Juin
[10] - malgré son souhait exprès – A.F.P. – 7 Juin 2009 – 18
heures 29
[11] - A.F.P. – 18 Juin – 13 heures 26 et 18 heures 52
[12] - Sidi Mohamed Ould Maham, à l’A.F.P. – 18 Juin – 18
heures 52
[13] - A.F.P. – 15 Juin – 14 heures 39
[14] - Mauritanie / Politique / Défense
Communiqué du Conseil Supérieur
de Défense Nationale
Nouakchott - 28 - juin - (AMI) - Le Conseil Supérieur de la Défense Nationale
(CSDN), s'est réuni en session ordinaire le dimanche 28 juin sous la présidence
du général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, Président du Conseil Supérieur de
Défense Nationale
.
Le Conseil Supérieur de Défense
Nationale a salué l'évolution positive des négociations et l'entente conclue
entre les protagonistes favorisant un nouveau climat politique dans le pays
empreint de sérénité et de concorde nationale, gages d'une bonne élection
présidentielle le 18 juillet 2009 .
Le Conseil Supérieur de Défense
Nationale rappelle, pour sa part, que si les forces armées et de sécurité ont
pris leurs responsabilités le 6 août 2008, c'était bien pour sauver le pays et
défendre les acquis démocratiques .
Dix mois se sont écoulés au cours desquels tout a été mis en oeuvre pour améliorer les conditions de vie des citoyens, rétablir l'autorité et la crédibilité de l'Etat et enfin préserver les libertés individuelles et collectives .
Dix mois se sont écoulés au cours desquels tout a été mis en oeuvre pour améliorer les conditions de vie des citoyens, rétablir l'autorité et la crédibilité de l'Etat et enfin préserver les libertés individuelles et collectives .
Aussi, l'on ne peut que se féliciter
aujourd'hui que le processus engagé par les forces armées et de sécurité a
conduit à un consensus national qui s'est traduit par des accords conclus entre
les trois pôles démocratiques mauritaniens .
C'est dans ce contexte que l'institution
ayant dirigé le mouvement du 6 août 2008 a pris l'appellation de Conseil Supérieur
de Défense Nationale .
Ce dernier, conscient de ses
responsabilités envers la
Nation, entend accomplir ses tâches conformément à la constitution
et aux lois de la
République .
Le Conseil Supérieur de Défense
Nationale restera toutefois vigilant vis-à-vis de toute action tendant à porter
préjudice au climat de paix et de sécurité dans le pays .
Enfin, le Conseil Supérieur de Défense Nationale tient
à saluer l'effort considérable consenti par les médiateurs internationaux en
vue de rapprocher les points de vue des 3 pôles politiques mauritaniens. Il
tient aussi à féliciter les dirigeants de ces trois pôles mauritaniens pour
leur sens élevé de responsabilité et leur capacité à parvenir à une solution
consensuelle
[15] - A.F.P. – 6 Juin 2009 – 15 heures 25
[16] - Ahmed Ould Wedia, pour le Front national pour la défense
de la démocratie – A.F.P. – 10 Juin – 21 heures 23
[17] - Ba Adema Moussa, négociateur de Mohamed Ould Abdel Aziz,
à l’A.F.P. – 19 Juin – 18 heures 13
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