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ennuis informatiques - rétablissement et mises en ligne prochainement
samedi 16 août 2014
vendredi 15 août 2014
chronique d'Ould Kaïge - publié déjà dans Le Calame . 7 Décembre 2010
78 .
10 Décembre 1975 & 10 Décembre 2007
les Nations Unies adoptent deux résolutions
sur le Sahara administré par l’Espagne
&
Sidi Ould Cheikh Abdallahi lance la
campagne de sensibilisation à la loi incriminant l’esclavage
Le 10 Décembre 1975, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans une
même séance plénière (n° 2435) vote deux résolutions sur le Sahara jusques là
d’administration espagnole. La première [1]
acquise sans opposition par 88 voix mais avec 41 abstentions, demande à
l’Espagne et au Secrétaire général de « faire en sorte que tous les Sahraouis originaires du territoire
exercent pleinement et librement, sous la supervision de l’Organisation des
Nations Unies, leur droit inaliénable à l’autodétermination ». Elle vise explicitement l’avis
consultatif de la Cour
internationale de justice (Le Calame des 4 Juillet & 10 Octobre
2007, chroniques anniversaire des 3 Juillet & 16 Octobre 1975) qu’avait demandé le Conseil de sécurité et
qui observe que le territoire n’était pas sans maître quand l’Espagne s’en est
emparé. La seconde [2],
très disputée, prend acte de l’accord de Madrid (Le Calame du 18
Novembre 2008, chronique anniversaire des 10.14
Novembre 1975) et
demande aux partie à cet accord de « veiller au respect des aspirations librement exprimées des
populations sahraouies ».
Les deux textes, qui se suivent, ne se contredisent pas, le second précise le
premier.
Le premier coup de main du
Polisario ne vise ni l’Espagne ni le Maroc, mais la seule Mauritanie et à
l’intérieur des frontières de celles-ci, telles qu’internationalement reconnues
depuis l’indépendance. Trois jours avant les votes de l’Assemblée générale, Aïn Ben Tili, Bir Oum
Ghrein et la voie ferrée sont simultanément attaquées. Quant aux débuts
d’une entité institutionnelle sahraouie, ils s’organisent une semaine avant, et
à Alger (Le Calame du 8 Décembre 2009, chronique anniversaire du 3 Décembre
1975). Au contraire, la prise
mauritanienne de contrôle au Sahara (Le Calame du 23
Décembre 2008, chronique anniversaire du 20 Décembre 1975) est de dix jours postérieure aux votes des
Nations Unies, et le président Moktar Ould Daddah a refusé d’imiter, à partir
de Nouadhibou ou d’autres points rapprochés de la frontière
« espagnole », la « marche verte » organisée par le roi
Hassan II.
La Mauritanie a donc demandé le droit, ne l’a pas
anticipé, l’a respecté. En fut-il jamais autrement du 20 Mai 1957 au 10 Juillet
1978 ? Elle n’a évidemment pas cherché la guerre.
difficulté de copier-coller - sera réparé ainsi que deux autres chroniques antérieurement en ligne . prochainement
Le 10 Décembre 2007, Sidi
Mohamed Ould Cheikh Abdallahi lance une campagne de sensibilisation sur la loi
incriminant l’esclavage.
L’un des régimes militaires avait déjà
légiféré sur l’esclavage [3],
le 9 Novembre 1981, pendant que le
lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla, souvent en difficulté et
contrôlé collégialement quoiqu’a posteriori, exerçait le pouvoir. Le texte de
portée législative, que n’avait jamais voulu prendre le régime fondateur de
Moktar Ould Daddah préférant priver les « maîtres » de toute
légitimité et de tous moyens juridiques pour faire valoir des
« droits », était intervenu quinze mois après un double
scandale : la mise en vente d’une jeune esclave sur le marché d’Atar en
Mars 1980 et le procès de Boubacar Ould Messaoud et de ses compagnons en Juin
1980 pour avoir dénoncé ce fait en manifestant sur la voie publique, procès
tenu à Rosso avec bruit et dont Messaoud Ould Boukheir, fondateur de El Hor, alors préfet, ne manquait pas
une audience. La promulgation était intervenue au terme d’un long processus –
occulte – qu’avait ouvert le 5 Juillet 1980, une réunion plénière du CMSN,
décidant l’abolition de l’esclavage « après un débat approfondi autour de l’ensemble des aspects
de cette question … et la mise en place d’une commission nationale
comprenant des oulémas, des économistes et des fonctionnaires pour étudier les
cas susceptibles de donner lieu à compensation ». Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi s’inscrit dans
la ligne de Moktar Ould Daddah en n’abolissant rien afin que rien ne soit
reconnu, et il s’attache à la situation existante, telle qu’elle s’était
développée malgré la tentative du pouvoir autoritaire.
La loi
du 3 Septembre 2007 [4]
diffère en tout dans le fond et dans la manière de l’ordonnance des militaires.
Elle procède du discours-programme qu’a prononcé le 29 Juin 2007, Sidi Mohamed
Ould Cheikh Abdallahi. Celui-ci est le nouveau Président de la République, le premier
élu démocratiquement au second tour d’un scrutin pluraliste et incontesté. Il a
d’abord traité – sereinement – de ce qui
hante la mémoire mauritanienne depuis deux décennies : le « passif
humanitaire »des « années de braise », les réfugiés qui ont fui
les pogroms du printemps de 1989. Il assure que
« le combat pour
l'égale dignité des citoyens dans un Etat de droit est aussi un combat contre
l'esclavage dans toutes ses formes, traditionnelle et moderne. Pas plus tard
qu'hier, le gouvernement a approuvé un projet de loi portant incrimination et
répression de cette pratique abominable. Parallèlement aux efforts visant
l'élimination des séquelles de l'esclavage, une grande vigilance sera observée
pour réprimer les formes contemporaines de ce phénomène comme l'exploitation
des mineurs, le trafic des personnes et toutes les autres formes d'exploitation
de l'homme par l'homme. ». Les partis lui répondent. D’abord, dès le 1er
Juillet, le Rassemblement des forces démocratiques, que préside Ahmed Ould Daddah,
le compétiteur du 25 Mars précédent : « nous nous joignons à toutes les voix de
la liberté,dans un esprit de persévérance pour éradiquer à jamais les pratiques
et les séquelles de l’esclavage conformément à notre programme politique. C’est
pourquoi, il nous parait indispensable que le projet de loi relatif à
l’esclavage soit plus précis et prenne en compte l’ensemble des dimensions du
phénomène et de ses manifestations. De ce fait découle l’absolue nécessité de
réfléchir sérieusement aux modalités de définition et de mise en œuvre pratique
d’un plan de rattrapage économique, social et culturel en faveur de cette
couche opprimée. Pour relever ces immenses défis et assurer la mise en œuvre
des solutions les plus adaptées, il est capital que toutes les forces vives de
la nation puissent conjuguer leurs efforts et accepter de dépasser, ne serait-
ce que le temps d’un consensus, les tendances politiciennes, les tiraillements
négatifs et les propagandes malsaines. Dans le même esprit, nous en appelons
aux institutions républicaines, aux partis politiques, aux organisations de la
société civile, aux oulémas, aux hommes d’opinion et à l’ensemble des citoyens
pour mettre en garde contre toute exploitation de cette orientation juste à des
fins personnelles et contre les calculs étroits que les ennemis de la liberté
seraient tentés de faire jouer en cette étape décisive du devenir national. ». Les F.L.A.M. aussi qui « saluent cette disposition d’esprit
positive du chef de l’Etat qui, non seulement, assume au nom de l’Etat
mauritanien les violations des droits… commmises contre une partie de nos
populations, mais aussi s’engage à les réparer… un préalable important pour la
réconciliation nationale ».
Le gouvernement de Zeine Ould Zeidane
avait déposé, le 25 Juin, un projet de loi. Dès le 30 Mai, le président Sidi
Ould Cheikh Abdallahi, moins de deux mois après son élection, avait réclamé un
« dispositif de lutte », notamment sur le plan juridique [5].
Le texte est évalué, le 8 Juillet, par le président de SOS-Esclaves, Boubacar Ould Messaoud : « Nous sommes satisfaits de ce qui a été
fait et du climat qui règne dans notre pays, de la volonté des autorités
actuelles d’éradiquer l’esclavage, mais nous estimons que le texte proposé est
insuffisant. Le projet ne donne pas une qualification très claire de
l’esclavage tel qu’il est vécu chez nous. Il contient des aspects vagues sur
des questions essentielles et édicte des peines en deçà de celles prévues pour
des crimes similaires, comme pour les cas de crimes contre l’humanité ». La session extraordinaire,
convoquée pour débattre du projet et aussi pour réviser le budget de l’Etat,
car les recettes pétrolières s’avèrent bien moindres que prévu, s’ouvre le 23
Juillet. La nouvelle loi de finances doit en effet traiter des programmes
d’insertion accompagnant la législation incriminant l’esclavage. Le vote
intervient le 8 Août, il est unanime. Le texte initialement proposé a été très
amendé : les peines prévues sont renforcées, la définition des pratiques
constatées dans le pays est précisée. Surtout, l’article 2 de l’ordonnance des
militaires est abrogé : il avait accordé aux anciens maîtres un droit à
compensation. Boubacar Ould Messaoud s’écrie : « Nous sommes très satisfaits, c’est une
grande victoire pour les démocrates et le peuple mauritanien, et qui n’aurait
pas été possible sans cette volonté politique du président et de son
gouvernement ». Le lendemain,
l’organisation internationale Anti-slavery
International, basée à Londres, salue le « pas en avant historique qui est très
bienvenu ».
La campagne que lance le président de la République, a été
explicitement recommandée par les députés. Une « politique économique complémentaire de
nature à réadiquer les séquelles de l’escalavage » est également souhaitée. Cette campagne
fait suite aux journées de concertation, ayant abouti du 20 au 22 Novembre, à
un consensus sur le passif humanitaire, salué en termes aussi dithyrambiques
qu’exceptionnels [6], et
auparavant à des consultations, menées à partir du 12 Juillet, sur la question
du rapatriement des réfugiés, et enfin au commencement de recensement des
disparus et des assassinés.
C’est d’une véritable méthode qu’il
commence de s’agir. Elle coincide avec le passage à Nouakchott, le même 10
Décembre, de l’ancien président de la République française, Jacques Chirac, lançant –
lui – sa future fondation pour le développement durable et le dialogue des
cultures. Celle-ci doit se consacrer « aux sujets cruciaux pour l’avenir du continent africain, de
l’accès à l’erau et aux médicaments, notamment dans la lutte contre le
paludisme, le sida et la tuberculose. » Encore au pouvoir, en France, au moment du coup militaire du 3
Août 2005 qui renversait son « ami » Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya,
qu’il avait notamment soutenu pour l’une de ses réélections présidentielles en
venant en Mauritanie, les 5 et 6 Septembre 1997, donc très peu avant un scrutin
boycotté par les oppositions et par le président Moktar Ould Daddah, toujours
en exil, il avait contribué – sans le dissimuler – à retarder la reconnaissance
internationale d’un fait accompli qui promettait pourtant la démocratie à bref
délai. Il visite donc le colonel Ely Ould Mohamed Vall, qu’il avait alors
boudé, et surtout le président régnant. A celui dont peu prévoient le
renversement dans pas neuf mois… il discerne un vibrant satisfecit :
« J’apprécie les
efforts de gestion du pays par le président et le gouvernement, qui essaient de
répondre aux besoins des populations. J’ai beaucoup d’estime et de
considération pour la conduite des affaires dans le pays ».
De fait, sur cette question de l’esclavage
qui constitue l’identité-même du pays, tant ethnique que culturelle, familiale
que nationale, aussi bien dans les
mentalités ataviques que dans le regard de l’étranger, Sidi Mohamed Ould Cheikh
Abdallahi – homme de foi mais que ses détracateurs, déjà, considère irrésolu –
n’a pas craint de baliser le terrain pour une course rapide : il a donné
six mois au pays et au gouvernement. Religion et administration. Le 29 Juillet,
en plein débat parlementaire, le président de
De fait, sur cette question de l’esclavage
qui constitue l’identité-même du pays, tant ethnique que culturelle, familiale
que nationale, aussi bien dans les
mentalités ataviques que dans le regard de l’étranger, Sidi Mohamed Ould Cheikh
Abdallahi – homme de foi mais que ses détracateurs, déjà, considère irrésolu –
n’a pas craint de baliser le terrain pour une course rapide : il a donné
six mois au pays et au gouvernement. Religion et administration. Le 29 Juillet,
en plein débat parlementaire, le président de
La réponse des événements va être
sinistre. Des pluies diluviennes détruisent Tintane (à sept cent kilomètres de
Nouakchott) le 8 Août. La faillite d’Air
Mauritanie se laisse prévoir depuis l’immobilisation, le 5 Septembre, de
deux de ses avions par un créancier. Surtout, le 23 Décembre, quatre touristes
seront abattus sur la route de l’Espoir.
Qui sait alors que cela devient des
engrenages ?
Plus facile à déchiffrer que les présages,
l’opposition – que constitue principalement le R.F.D. – refuse de croire que le
nouveau parti en gestation (la future A.D.I.L.), depuis le 25 Août, pour
organiser une majorité gouvernementale, sera démocratique [1].
Malgré l’assurance donnée par le président de la République à son
compétiteur malheureux, Ahmed Ould Daddah – qui a la loyauté de le rapporter –
, qu’il entend « rester
au-dessus des partis, un arbitre entre les partis et les ciotyens », l’opposition en fait un cheval de
bataille autant que de la hausse des prix : le 31 Octobre, les principaux
mouvements politiques tiennent un rassemblement commun, diagnostiquant que le
nouveau pouvoir est « incapable
d’apporter le changement voulu par le peuple ». Tout l’été, ils ont critiqué la légalisation (intervenue
le 3 Août) de dix-huit nouveaux partis dont un « islamiste », incarné
par Jemil Ould Mansour. Au contraire de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya et des
militaires de la transition démocratique inititiée le 3 Août 2005, Sidi Mohamed
Ould Cheikh Abdallahi a été sensible à une argumentation qui exaspère les partis traditionnels :
« Nous sommes un parti
comme tous les autres, tous étant islamistes par la force de la Constitution qui fait
de l’Islam la religion du peuple et de l’Etat ». Déjà fort
de sept parlementaires et de nombreux élus locaux, le Rassemblement national
pour la réforme et le développement (R.N.D.D.) déclare, le 7 Août, apporter une
« dose de moralité » à la gestion de
journal de maintenant - vendredi 15 août 2014
----- Original Message -----
From:
Sent: Friday, August 15, 2014 11:38
AM
Subject: Liens
* Hier, les Mauritaniens se sont réveillés avec une
hausse vertigineuse du prix du gaz butane (plus de 30%), sans raison apparente
(http://cridem.org/C_Info.php?article=659335).
*
Quelques jours avant, un jeune commerçant maure simule (semble-t-il),, la
disparition dans les environs d'un village de la vallée(Niabina), suscitant une
psychose générale qui se traduit, en quelques heures, par un siège dudit village
par les forces de sécurité, des arrestations et, tout cela, dans un climat
malsain de racisme et de stigmatisation de l'une des communautés du
pays.jeudi 14 août 2014
mercredi 13 août 2014
discours prononcé à Philadelphie par Biram Dah Ould Abeid
Le texte ci-après est à lire comme le manifeste de certains anti-esclavagistes mauritaniens. Un tract de grande circulation à partir d'Avril 1986 analysait la Mauritanie de la même manière, et ouvrit la sinistre période des " années de braise".
A mon sens, le préalable de tout est le rétablissement de la démocratie, et que l'objectif final est bien l'unité nationale. C'est par une conscience nationale plus vive que pourront se faire les éradications multiples de ce qui continue de produire de l'esclavagisme. Il manque - décisivement à mon sens - cette déclaration préalable et finale dans le discours de Biram. Seule, la démocratie fat bouger les esprits et change les choses. Nous l'avons bien vu avec le président Sidi, les débats parlementaires de l'été de 2007 et finalement l'adoption de la grande loi criminalisant ces pratiques.
Ce n'est pas rendre service à la Mauritanie ni à ceux qui tentent d'y faire triompher la démocratie, que de réduire la Mauritanie à une image esclavagiste. Cette image dispense l'étranger de réfléchir sur la situation actuelle, et contribue à tout figer, et d'abord un régime illégitime... BFF.Ould Kaïge
haratine.blogspot.fr - mercredi 13 août 2014
Allocution de Biram Dah Abeid, récipiendaire du prix Echos Of Africa,
le 8 août 2014 dans l’hôtel de ville de Philadelphia,
Pennsylvania, Etats-Unis d’Amérique.
Madame le
maire, honorables élus, excellences ministres et ambassadeurs, chers amis de la
société civile, honorable assemblée :
Permettez-moi
de féliciter le jury de la ville de Philadelphia, pour son choix judicieux de
nous décerner le prix Echos Of Africa pour l’année 2014 : une distinction
en hommage à l’apport de l’Etat de la Pennsylvanie en général et de la cité de
Philadelphia en particulier, dans les luttes pour l’indépendance des
Etats-Unis, et, l’émancipation et les droits civiques des Afro-Américains.
Ces thèmes, fondements de la dignité de tout peuple et des droits sacrés
de la personne humaine, reflètent, hélas, notre contexte national en
Mauritanie, marqué par l’hégémonie ethnique et de race, l’exclusion, la
discrimination, la pauvreté et l’injustice.
Ce sont là des
enjeux de gouvernance, perfides, ignobles et hors-la-loi, institutionnalisés et
déniés par l’Etat mauritanien. Ce geste de reconnaissance et de soutien de la
part de la ville et de l’Etat qui ont abrité la signature du traité de l’indépendance
des USA et le siège des deux premiers présidents, une ville creuset des élites
et des luttes abolitionnistes Afro-Américaines, ce geste contribuera à
l’imposition d’une nouvelle redéfinition des rapports du monde libre, avec
l’Etat et les groupes dominants mauritaniens, coupables d’institutionnalisation
et de sacralisation du racisme, de l’esclavage contre les noirs, à l’instar des
Afrikaners au temps de l’apartheid en Afrique du Sud.
C’est donc un
immense plaisir pour moi, de vous livrer l’expérience d’ IRA Mauritanie et
d’autres acteurs, dans mon pays, sur l’engagement citoyen pour le
changement, l’égalité, les libertés et l’entreprenariat social.
Depuis sa
création en 2008, IRA – Mauritanie, œuvre, malgré sa non reconnaissance
officielle, à éradiquer les pratiques d’esclavage traditionnel et moderne, les
discriminations raciales, tire la sonnette d’alarme à propos du cancer qu’est
la corruption et des dangers apocalyptiques des destructions écologiques. Notre
organisation compte des milliers de membres et de sympathisants à travers le
pays et à l’étranger.
Par des
actions citoyennes de dénonciation, d’indignation et le plaidoyer, IRA
Mauritanie, alerte les autorités policières et judicaires sur les crimes
d’esclavage qui lui sont quotidiennement signalés. Elle apporte appui et
assistance aux victimes, par l’aide judiciaire et la publication, aux fins
d’interpeller l’opinion.
A ce jour,
aucun de ces crimes, pendant devant la justice n’a trouvé un jugement
équitable. Les présumés responsables des pratiques esclavagistes, continuent de
jouir d’une totale impunité et les victimes apeurées et intimidées survivent
dans la misère et la désolation.
Les militants
antiesclavagistes d’IRA Mauritanie sont régulièrement arrêtés, torturés et
jetés en cellule. Messieurs Hanana Ould MBoïrick et Boubacar Ould
Yatma, purgent une peine d’un an d’emprisonnement ferme ; Cheikh
Ould Vall écope de 6 mois ; tous croupissent dans les geôles
mauritaniennes. Ces activistes, à l’instar de dizaines de membres
d’IRA au cours des années et mois écoulés, sont condamnés parce qu’ils
s’étaient organisés au sein d’IRA pour dénoncer le racisme et l’esclavage et
assister les victimes dans le cadre d’actions et procédures légales et
pacifiques. En effet, comme tout membre d’IRA, ces trois prisonniers
d’opinion, ont réclamé que toute la lumière soit faite sur l’expropriation des
terres des descendants d’esclaves Hratines et de l’ensemble des noirs non
arabophones de Mauritanie ; ainsi, nos amis en détentions et nous
mêmes, luttons pour l’application effective de la loi criminalisant
l’esclavage et une prise en charge des victimes « libérées ».
Honorable assistance
A ce jour, le
seul programme mis en place par le gouvernement, l’Agence de Solidarité
TADAMOUN, ne profite jamais aux victimes. Les financements obtenus des
organismes occidentaux et du golf arabique, bénéficient aux seules milieux
présumés coupables, et d’extraction esclavagiste qu’à la population issue de
milieux et de conditions serviles. En effet, ils sont gérés et mis en œuvre par
et pour des personnes favorables au système de domination, des notables et
cadres issus de la communauté arabo berbère, qui s’est accaparée de tous les
leviers du pouvoir et détourne à son seul profit les richesses du pays, l’aide
au développement et l’argent de la coopération.
L’action
citoyenne pleine et entière ne peut s’exercer dans un environnement
discriminatoire et d’exclusion.
Les Hratin et les afro mauritaniens, vivent une situation de marginalisation généralisée, systématique, multidimensionnelle et bien structurée. Elle produit l’exclusion du pouvoir politique, économique, culturel ainsi que du commandement, militaire, sécuritaire, etc. Par exemple, selon le Rapport du Rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, M. Mutuma Ruteere « Environ 50 % des Haratines vivent dans des conditions d’esclavage, soumis qu’ils sont à la servitude domestique, au travail forcé ou au travail sous contrainte. Ils demeurent marginalisés et sous-représentés aux postes politiques et dans la fonction publique. En 2013, seulement 5 des 95 sièges à l’Assemblée nationale étaient occupés par des Haratines et un seul sénateur sur 56 appartenait à ce groupe. De plus, seulement 2 des 13 gouverneurs régionaux et 3 des 53 préfets régionaux sont Haratines».
Ce Rapport
d’une instance des Nations unies, confirme que «Des pratiques discriminatoires
analogues affectent, à des degrés divers, les autres communautés
afro-mauritaniennes, en particulier la minorité wolof. »
En effet, les
afro-mauritaniens sont à peine mieux lotis dans cette fabrique de misère,
d’essence racialiste et tribale.
Selon d’autres
sources, les Hratin comptent pour 80 % de la population analphabète, 80 %
d’entre eux n’ont pas achevé l’école primaire, et ne représentent que 5 % des
étudiants de l’enseignement supérieur. Plus de 90 % des dockers, des
domestiques, des maçons, ouvriers agricoles, bergers et autre travailleurs
occupant des emplois non qualifiés et mal payés sont des Hratin ; or,
seuls 2 % des fonctionnaires de haut rang et des dirigeants des secteurs public
et privé sont issus de ce groupe.
Pour
entretenir le déni et narguer l’opinion internationale, le gouvernement
mauritanien coopte quelques rares personnes des communautés hratin et
afro-mauritaniennes aux fins de colorer la façade de l’édifice. Ces dernières,
ne jouissent d’aucun respect et se cantonnent à la figuration ; leur
capacité de décision demeure inexistante, limitées qu’elles sont par la
consignes claire et non-écrite dans un rôle pitoyable de délateurs et de faux
témoins, contre les humbles et les justes, issus de leurs communautés.
Les
organisations de la société civile mauritanienne, inféodées au gouvernement,
sont les seules écoutées par le pouvoir et jouissent de tous les privilèges.
Elles s’emploient à justifier la politique d’exclusion du gouvernement et
s’avèrent peu préoccupées de la situation des personnes vulnérables. Elles se
contentent, avec un zèle proportionnel aux rémunérations, à venir conforter les
thèses du gouvernement, dans les forums internationaux et à l’intérieur du
pays.
Honorable assistance
La Mauritanie
produit plus de 10 millions de tonnes de fer par an, ce qui constitue la
principale source de revenus du pays. Elle exporte également du pétrole, de
l’or et, avant tout, du poisson, en grande quantité. Les rentes tirées de ces
ressources devraient mettre la totalité des citoyens mauritaniens, à l’abri du
besoin. Mais la mauvaise gouvernance et l’opacité dans la gestion publique, ont
conduit le pays à entretenir des rentes de monopole, au profit d’une poignée
d’individus, issus de la communauté arabo-berbère, celle, justement, des
anciens maîtres. Les organisations de la société civile impliquées dans
la transparence des industries extractives, ne trouvent pas un accès aux
informations et données fiables pour la conduite de leur travail.
Le système
d’exploitation et d’exclusion en Mauritanie, contraint les dockers, ouvriers du
bâtiment, les marins-pêcheurs, les mineurs et autres travailleurs journaliers,
issus des communautés Hratines et afro-mauritaniennes à une sous-traitance
automatique, sous contrôle de la minorité tribale qui gouverne, depuis
l’Indépendance, sans discontinuer. Le système de prédation des biens de l’Etat
et de préférence à l’attribution du crédit bancaire, permet, au groupe
dominant, de détenir les moyens et agréments requis à l’exercice de toute
activité lucrative dans les secteurs clés de l’économie. Les victimes de
l’exploitation touchent de misérables rémunérations et se heurtent à la force
brute, quand elles s’avisent de manifester.
Honorable assistance
Les Hratin et
les afro mauritaniens, constituent l’écrasante majorité de la population mauritanienne.
Ils sont embrigadés, pour entretenir une démocratie de façade et un système de
gouvernance ne profitant qu’aux seuls arabo berbères. Les masses noires de
Mauritanie, très visibles dans les taches subalternes et la misère des zones
périphériques, ne sont sollicitées qu’à l’occasion de processus
électoraux, à l’avance déterminés.
Outre le volet
de la discrimination flagrante au sein des Forces armées et des polices, les
principales sociétés de sécurité et les membres des fédérations de tir à la cible
traditionnelle possèdent des armes à feu et suffisamment de munitions dont la
délivrance, discrétionnaire, relève d’une faculté régalienne de
l’Etat ; ces organisations, constituées de membres issus de la seule
communauté arabo berbère, détiennent des moyens de coercition létale et les
pratiquent, sans aucun contrôle. Nous déplorons la gestion opaque et exclusive
du secteur et sommes préoccupés des visées inavouées de ces milices de fait.
Messieurs et Dames, élus de la ville de Philadelphia, chers invités
En Mauritanie,
la
communauté Afro-Mauritanienne vit un deuil depuis le milieu
des année 80 lorsque l’Etat Mauritanien a minutieusement mis sur pieds un plan
de dé négrification du pays ; ce plan s’est soldé par une tentative de
génocide qui a endeuillé les ethnies Afro-Mauritaniennes : puulaar,
sooninko, woolf et bambara de Mauritanie ;des dizaines de milliers de
déportés aux Sénégal et au Mali, des milliers de cadres et fonctionnaires au
sein des corps civils et militaires, dans les secteurs, public et privé, ont
été chassés de leur emplois ou fonctions, des centaines de personnes de race
noire ont été tuées dans des pogroms dans les rues des villes de Mauritanie,
des milliers de personnalités et cadres civiles et militaires Afro-Mauritaniens
ont été arrêtés, torturés, internés dans des camps-mouroirs ou des centaines
parmi eux ont perdu la vie ; des villages entiers d’Afro-Mauritaniens ont
été rasés, leurs terres, leurs biens meubles et immeubles ont été expropriés.
Les orphelins,
veuves et veufs, parents des disparus, ainsi que les déportés revenus
dans le pays, ceux toujours vivants en exil et les rescapés de cette tentative
de génocide, réclament toujours la vérité, la justice et les réparations ;
L’Etat Mauritanien persévère dans son entêtement à vouloir imposer l’impunité
définitive à ces assassinats collectifs et autres crimes assimilables à la
définition de génocide dans le droit international ; moi même, votre
lauréat, Biram Dah Abeid, et IRA-Mauritanie, l’organisation que je dirige, avons
opté pour un soutien indéfectible aux victimes de ces crimes jusqu’à ce que
tous les ayant-droit trouve leur consolation par la vérité, la justice et les
réparations, et à travers un mécanisme impartiale, équitable et
transparent ; je vous convie chers élus, chers amis, chers combattants
abolitionnistes et contre le racisme, je vous convie à nous épauler dans
cette bataille pour la vérité, cette bataille pour la justice ; nous
attendons de vous donc votre soutien par le plaidoyer et le lobbying devant les
institutions américains et internationales.
Vive l’Honneur
de la Personne
Humaine
Je vous
remercie
message du pape François au secrétaire général des Nations Unies daté du 9 Août, publié le 13
Irak : "faire tout son possible pour éradiquer les violences"
Appel du pape à l'ONU
Pape François
ROME, 13 août 2014 (Zenit.org) - « Les expériences tragiques
du XXème siècle, et la compréhension la plus élémentaire de la dignité humaine,
contraint la communauté internationale, en particulier en vertu des normes et
des mécanismes du droit international, à faire tout ce qui est en son pouvoir
pour arrêter les violences systématiques contre les minorités ethniques et
religieuses », écrit le pape François au Secrétaire général des Nations
Unies, M. Ban Ki-moon.
Dans un message daté du 9 août et publié ce 13 août 2014, le pape
fait part de sa préoccupation pour la situation actuelle en Irak. Il appelle
« tous les hommes et les femmes de bonne volonté à des actions concrètes
de solidarité » envers les victimes des violentes attaques dans le nord du
pays.
Le pape dénonce « les souffrances intolérables de ceux qui désirent
seulement vivre en paix, en harmonie et libres sur les terres de leurs
ancêtres ».
Il renouvelle son « appel urgent à la communauté
internationale à intervenir pour mettre fin à la tragédie humanitaire en
cours ».
Message du pape François à M. Ban Ki-moon
A Son Excellence
Monsieur Ban Ki-moon
Secrétaire général
de l'Organisation des Nations Unies.
Monsieur Ban Ki-moon
Secrétaire général
de l'Organisation des Nations Unies.
C’est le cœur lourd et plein d’angoisse que j’ai suivi les
événements dramatiques de ces derniers jours dans le nord de l’Irak, où les
chrétiens et les autres minorités religieuses ont été contraints à fuir leurs
maisons et à assister à la destruction de leurs lieux de culte et de leur
patrimoine religieux. Ému par leur situation, j’ai demandé à son Éminence le
Cardinal Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des
Peuples, qui a servi comme Représentant de mes prédécesseurs, le Pape Saint
Jean-Paul II et le Pape Benoît XVI, auprès du peuple d’Irak, de manifester ma
proximité spirituelle et d’exprimer ma préoccupation, et celle de toute
l’Eglise catholique, pour les souffrances intolérables de ceux qui désirent
seulement vivre en paix, en harmonie et libres sur les terres de leurs
ancêtres.
Dans ce même esprit, je vous écris, Monsieur le Secrétaire général,
et je dépose devant vous les larmes, les souffrances et les cris de désespoir
des chrétiens et des autres minorités religieuses de la terre bien-aimée
d’Irak. En renouvelant mon appel urgent à la communauté internationale à
intervenir pour mettre fin à la tragédie humanitaire en cours, j’encourage tous
les organes compétents des Nations Unies, en particulier ceux qui sont
responsables de la sécurité, de la paix, du droit humanitaire et de
l’assistance aux réfugiés, à continuer leurs efforts conformément au préambule
et aux articles pertinents de la Charte des Nations Unies.
Les violentes attaques qui balaient le nord de l’Irak ne peuvent pas
ne pas réveiller les consciences de tous les hommes et femmes de bonne volonté
à mettre en œuvre des actions concrètes de solidarité pour protéger ceux qui
sont touchés ou menacés par la violence et pour assurer l’assistance nécessaire
et urgente à toutes les personnes déplacées, tout comme leur retour sûr dans
leurs villes et leurs foyers. Les expériences tragiques du XXème siècle, et la
compréhension la plus élémentaire de la dignité humaine, contraint la
communauté internationale, en particulier en vertu des normes et des mécanismes
du droit international, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter et
prévenir d’ultérieures violences systématiques contre les minorités ethniques
et religieuses.
Confiant que mon appel, que je joins à ceux des Patriarches d’Orient
et des autres leaders religieux, rencontrera une réponse positive, je profite
de l’occasion pour renouveler à Votre Excellence l’assurance de ma plus haute
considération.
Au Vatican, le 9 août 2014
FRANCISCUS PP.
chronique d'Ould Kaïge - publié déjà dans le Calame . 9 Novembre 2010
77 .
9 Novembre 1970 & 9 Novembre 2000
mort du général de Gaulle
&
arrestation pour « menées
subversives »
de cinq dirigeants de l’UFD
Le 9 Novembre 1970, le général de Gaulle meurt subitement en début de
soirée, chez lui, à Colombey-les-Deux-Eglises. Il a quitté le pouvoir dix-huit
mois auparavant, au soir d’un referendum négatif, et allait avoir quatre-vingt
ans. Le premier tome de ses Mémoires
d’espoir venait de paraître. Le président Moktar Ould Daddah télégraphie
aussitôt à son homologue français, alors Georges Pompidou : « De Gaulle aura été et demeurera l'un
des plus illustres hommes d'Etat de l'histoire contemporaine dont il a marqué
le déroulement d'une façon assurément exceptionnelle (...) L'illustration la
plus vivante de cette œuvre capitale reste incontestablement son action, d'une
hauteur de vues, d'une lucidité et d'un courage exemplaires, dans le domaine de
la décolonisation et dans l'instauration d'une amitié renouvelée et plus solide
entre la France et le Tiers-Monde
dont il a compris et servi remarquablement les profondes aspirations. » Le 12, le chef de l’Etat assiste au service à
Notre-Dame de Paris et il se recueille le lendemain devant la tombe de l’homme
du 18-Juin.
Le 9
Novembre 2000, cinq dirigeants de l’U.F.D. [1]
: Ahmed Ould Lefdal, Mohamed Ould Haroune, Ahmed Ould Bah et Sidi Ould Salem,
ainsi que d’Ahmed Ould Wdiaâ, directeur du journal Raya (islamiste),
sont arrêtés pour « menées subversives ». Tout juste un mois plus
tard, le 9 Décembre, à sa descente d’avion retour de France, à une heure du
matin, Ahmed Ould Daddah est arrêté : « il répondra de certaines
rencontres qu’il a eues à Paris avec des éléments terroristes ». En même
temps, la garde à vue des dix jeunes présumés membres de l’organisation
clandestine Conscience et résistance,
est prolongée pour un mois.
C’est sa troisième arrestation en deux
ans… Arrêté le 13 Décembre 1998 et détenu à Boumdeid pour avoir porté atteinte
« aux intérêts du pays
et à son image à travers des accusations non fondées », concernant un accord conclu entre
la Mauritanie
et Israël pour l’enfouissement des déchets de provenant de la centrale
nucléaire de Dimona, dans le sol mauritanien
[2]
–, il avait été libéré le 17 Janvier 1999 pour être finalement acquitté le 30
Mars 1999 par le tribunal correctionnel de Nouakchott, en même temps que Mohameden
Ould Babah. Le 24 Avril 2000, il avait été de nouveau arrêté. Il est devenu
« l’opposant historique » à Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, puisqu’il
n’a jamais été son ministre, au contraire de beaucoup qui s’en sont ensuite
séparés. Accusé d’« incitation à la violence » après voir appelé à la
tenue d’une manifestation pacifique de grande ampleur pour protester contre
l’absence d’Etat de droit et réclamer des enquêtes sur les assassinats
politiques, disparitions et actes de torture depuis la fin des années 1980. On
l’avait relâché le 29 Avril, sans inculpation.
Le président régnant – depuis une
révolution de palais le 12 Décembre 1984 (Le Calame du 12 Décembre
2007 – chronique anniversaire du 12-12), davantage que depuis deux élections à la tête de l’Etat en 1992
et en 1997, chacune contestée [3]
– vient de remanier, à la fin de l’hivernage, son gouvernement : le 12
Septembre 2000. Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna est resté Premier ministre,
la propre fille du colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck, le premier des
présidents putschistes en 1978, est entrée au gouvernement (Fatimetou Mint
Mohamed Saleck). Pour fraudes et irrégularités au sein du système éducatif,
Sghaïr Ould M’Bareck, ministre de l’Education nationale est limogé dans les
huit jours, remplacé par Sid’El Moktar Ould Nagi, ancien ministre du Plan.
C’est le début d’une « purge » à l’Education nationale : le 28
Septembre, les sept plus hauts fonctionnaires sont à leur tour limogés.
Dans cette ambiance tendue, l’attaché
militaire français est expulsé au prétexte qu’il préparait l’assassinat du chef
de l’Etat avec la complicité d’opposants installés à Paris ( !) [4].
Le commandant Saleh Ould Hanena, commandant le bataillon des blindés, est radié
pour avoir critiqué, en caserne, l’établissement des relations diplomatiques
avec Israël. Or, le conflit israëlo-palestinien est juste en train de rebondir.
Le 6 Octobre, des manifestations non autorisées ont lieu à Nouakchott contre
les relations nouées avec Israël. En tête des cortèges, plusieurs dirigeants de
l’U.F.D. (Union des Forces démocratiques) : ils sont arrêtés et l’amalgame
est fait avec l’organisation islamiste clandestine Hassem. Les manifestations reprennent, relayées par l’Alliance
populaire progressiste, étiquetée « pro-nassérienne », que préside
Messaoud Ould Boulkheir. Pour donner le change, le parti dominant, le P.R.D.S. [5]
organise une marche de soutien au peuple palestinien, le 14 Octobre : elle
réunit entre dix et quinze mille manifestants. Mais la cible est autre :
le 28, le gouvernement dissout l’U.F.D. pour « incitation à la
violence » alors qu’Ahmed Ould Daddah, son président, est à l’extérieur du
pays. Le 31, le Front des partis d’opposition (F.P.O.) décide en réplique de
rompre tout contact avec le gouvernement, appelle à un arrêt de travail de quarante-huit
heures et met ses moyens à la disposition de l’U.F.D., légalement réduit à la
clandestinité. Le 1er Novembre, nouvelle manifesation hostile aux
relations avec Israël : arrestations brutales de Mohamed Ould Maouloud,
Cheikh Ould Sidaty et Mohameden Ould Babah, chacun représentant l’un des
principaux mouvements d’opposition. Des élèves du secondaire manifestent à leur
tour : répression brutale, le 4, à Noukchott. Au terminus de l’autobus
circulant du dispensaire polyclinique à Teyarett, Aminetou Mint Eleyat trouve
la mort par gaz lacrimogènes (que Dieu ait son âme). Les arrestations qui
suivent, frappent surtout l’U.F.D. et, pour contourner l’interdit et la
dissolution du parti, une de ses branches, dirigée par Mohamed Ould Mouloud,
décide – le 12 Novembre – de changer son nom en Union des Forces du Progrès (U.F.P.).
Le lendemain, huit de ses militantes sont arrêtées.
Comme il ne saura plus le faire ensuite,
Maaouyia Ould Sud’Ahmed Taya comprend qu’il lui faut « lâcher du
lest » ; il réédite la manœuvre de 1986 et de 1991, la démocratie
réintroduite sans bilan du passé et unilatéralement. Pour le quarantième
anniversaire de l’indépendance, il annonce, le 27 Novembre, une réforme des
lois relatives à l’élection des députés et des sénateurs : « une dose de
proportionnelle qui permette une plus grande participation des différents
acteurs politiques ». Le
Front des partis d’opposition (F.P.O.) juge « recevable » le projet
et la toute nouvelle U.F.P. estime que se referme « le chapitre des
répressions et de rupture qui ont marqué ces dernières semaines ». Le 13 Décembre, le ministre de la.
Communication, Rachid Ould Saleh, annonce des élections municipales anticipées
(au lieu de leur tenue régulière en Janvier 2003) pour coincider en Octobre
2001 avec les élections législatives. La « dose » de représentation proportionnelle
pour l’élection des députés n’est introduite qu’à Nouakchott, à Nouadhibou et à
Sélibaby, soit pour 17 sièges sur les 91 composant l’Assemblée nationale,
celle-ci élue en un seul tour de scrutin. Pour les sénatoriales, la
proportionnelle est établie seulement à Nouakchott (trois circonscriptions de 3
sièges chacune) et toujours pour un seul tour de scrutin. Surtout, des
facilités nouvelles sont accordées aux partis : réduction de 60% de la
caution financière, abaissement de 10 % à 5% des suffrages exprimés du seuil de
remboursement des cautions, financement forfaitaire des mouvements politiques
même à faible représentativité (1% au plan national dans les élections
municipales). Le 3 Janvier 2001, le Parlement adopte les lois portant réforme
électorale. La détention d’Ahmed Ould Daddah donne son sens à celle-ci… le 9
Janvier, il est ramené à Nouakchott, de Tichitt où il était emprisonné depuis
un mois, sans la moindre explication ou comparution.
L’arrestation, le 8 Avril 2001, de Chbih
Ould Cheikh Ma El-Aïnin, ancien ministre de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya et
ancien candidat à l’élection présidentielle de 1997 contre lui, fait
diversion : le chef du Front populaire est accusé – lui aussi – de sédition
et son procès s’ouvre le 7 Juin, à Aïoun el Atrouss, presqu’au lendemain de la
visite officielle en Israël du ministre des Affaires étrangères, Dah Ould Abdi.
De son côté, Ahmed Ould Daddah continue de contester la décision de dissolution
de l’U.F.D. mais une solution autant juridique que politique est trouvée :
créer un Rassemblement des forces démocratiques : le R.F.D., succédant de
fait à l’U.F.D. que dirigera un bureau exécutif de huit membres tous issus de
l’U.F.D. mais sans qu’Ahmed Ould Daddah en fasse partie. A peu près au même
moment, le 10 Juillet, Azeddine Ould Daddah confirme le retour de son père au
pays. Cinq semaines auparavant, le ministre français des Affaires étrangères,
Hubert Védrine était venu à Nouakchott recommander le dialogue qui « doit
être constamment entretenu »…
[1] - l’Union des forces démocratiques (U.F.D.) avait succédé
à l’automne de 1991 au Front démocratique uni des forces du changement, suscité
au printemps par l’annonce d’une démocratisation du régime militaire en place
depuis le 10 Juillet 1978. Quatre personnalités l’avaient d’abord
dirigée : Hadrami Ould Khattri,
Mohameden Ould Babah, Amadou Mamadou Diop qui avaient été ministres de
Moktar Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheir ancien ministre de Maaouyia Ould
Sid’Ahmed Taya. Ahmed Ould Daddah ne s’était imposé qu’en tant que candidat
libre mais soutenu par ceux-mêmes des mouvements politiques qui avaient d’abord
décidé par principe le boycott du scrutin présidentiel. Celui-ci – intervenu le
24 Janvier 1992 – sera contesté autrement, peut-être même par la défaite du
président du Comité militaire : les résultats officiels afficheront le
contraire. Aussi, le jour de l’installation du Président de la République – le 18
Avril 1992 – , Ahmed Ould Daddah, présenté comme le « coordonnateur de
l’opposition » dénonce en conférence de oresse un « régime
sanguinaire et déstabilisateur ». Le compétiteur ne peut qu’être élu – le
15 Juin – à l’unanimité président d’une nouvelle UFD par le conseil national
provisoire réuni à Nouakchott. Celle-ci est devenue, le 25 Mai, à l’initiative
de Mohameden Ould Babah, premier coordinateur de l’UFD, l’Union des Forces démocratiques UFD-Ere
nouvelle et ses instances dirigeantes se sont élargies à l’entourage d’Ahmed
Ould Daddah. Une longue histoire commence… celle des oppositions – toujours
dirigées par les mêmes personnalités s’entendant puis se concurrençant – aux
dictatures militaires successives, légitimées par l’habit civil et des scrutins
périodiques.
[2] - informations publiées par le quotidien marocain Al Mounaddama, proche de l’extrême
gauche
[3] - le 24 Janvier 1992, il recueille dès le premier tour
62,8% des voix contre 32,9% à Ahmed Ould Daddah, les abstentions estimées à 50%
- il remporte l’élection suivante boycottée par le Front des oppositions,
obtenant le 12 Décembre 1997, 90% des voix contre 7% à Mohamed Lemine Chbih Ould
Cheikh Ma El-Ainin, ancien ministre du Plan, puis du Développement rural que soutiennent en sous-main Messaoud Ould
Boulkheir et Mohameden Ould Babah ; les abstentions sont alors estimées à
75%
[4] - en fait, il s’agit pour le président
régnant de répliquer à la mise en examen, le 2 Juillet 1999, du capitaine Ely
Ould Dah, alors que celui-ci effectuait un stage au 81ème RI de
Montpellier. Il est accusé d’avoir torturé, dans la prison de Jreïda en 1990 et
1991, deux ex-officiers Mamadou Diagana et Ousmane Dia. Le colonel Baby Ould
Housseinou, attaché militaire à Paris, avait alors démissionné. Le parquet, sur
pression du Quai d’Orsay, avait obtenu le 28 Septembre 1999, que la chambre
d’accusation de Montpellier remette le tortionnaire en liberté mais sous
contrôle judiciaire, après deux mois de détention ; l’officier avait
ensuite disparu, non sans complicités
[5] - fondé en Septembre 1991 pour soutenir la
candidature présidentielle de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya à la première
élection censément démocratique, le Parti républicain démocratique et social (P.R.D.S.),
initialement dirigé par l’ancien ministre Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba, avec le
titre de « coordinateur » d’une commission de seize membres –
revendique aussitôt 3 à 500.000 adhérents … Il est le seul à diposer directement
d’un journal Al Joumhouriya …
appels de l'Eglise catholique à la paix - pape François et organismes pontificaux - l'Irak
PAPE
FRANÇOIS
Prière pour la paix*
Nous avons essayé tant de fois et durant tant d’années de résoudre nos conflits avec nos forces et aussi avec nos armes ; tant de moments d’hostilité et d’obscurité ; tant de sang versé ; tant de vies brisées, tant d’espérances ensevelies… Mais nos efforts ont été vains. A présent, Seigneur, aide-nous Toi ! Donne-nous Toi la paix, enseigne-nous Toi la paix, guide-nous Toi vers la paix. Ouvre nos yeux et nos cœurs et donne-nous le courage de dire : ‘‘plus jamais la guerre’’ ; ‘‘avec la guerre tout est détruit !’’. Infuse en nous le courage d’accomplir des gestes concrets pour construire la paix. Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères, donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin. Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Maintiens allumée en nous la flamme de l’espérance pour accomplir avec une patiente persévérance des choix de dialogue et de réconciliation, afin que vainque finalement la paix. Et que du cœur de chaque homme soient bannis ces mots : division, haine, guerre ! Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour que la parole qui nous fait nous rencontrer soit toujours « frère », et que le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam ! Amen.
8 Juin 2014 avec Mahmoud Abbas et Shimon Peres, au Vatican
*
* *
Le "cri de la paix"
Angélus du 1er septembre 2013, texte intégral
Pape François
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - « Chers frères et sœurs, je
voudrais me faire aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les
parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande
famille qu’est l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la
paix », a déclaré le pape François lors de l'angélus de ce 1er septembre
2013, en invitant « tous les hommes et toutes les femmes de bonne
volonté » à « une chaîne d’engagement pour la paix ».
Ce dimanche matin, le pape a en effet consacré l'angélus à un
vibrant plaidoyer pour la paix, devant des dizaines de milliers de visiteurs
présents place Saint-Pierre, ou unis par les ondes de radio, télévision ou
Internet.
Le pape a notamment convoqué une « journée de jeûne et de
prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient, et dans le monde entier »,
pour l’Église, le 7 septembre prochain.
Paroles du pape François lors de l'angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
Chers frères et sœurs, je voudrais me faire aujourd’hui
l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de tous les
peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est l’humanité, avec
une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! Et le cri qui dit avec
force : nous voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des
femmes de paix, nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions
et les conflits, explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la
guerre ! La paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et
préservé.
Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation les
nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre, mais, ces jours-ci,
mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et
angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent.
J’adresse un appel fort pour la paix, un appel qui naît du plus
profond de moi-même ! Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a
provoqué et provoque l’usage des armes dans ce Pays affligé, particulièrement
parmi les populations civiles et sans défense ! Pensons : Que d’enfants ne pourront
pas voir la lumière de l’avenir ! Avec une fermeté particulière je condamne
l’usage des armes chimiques ! Je vous dis que j’ai encore fixées dans mon
esprit et dans mon cœur les terribles images de ces derniers jours ! Sur nos
actions il y a un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels
on ne peut pas échapper ! Ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle
la guerre, la violence appelle la violence !
De toutes mes forces, je demande aux parties en conflit d’écouter
la voix de leur conscience, de ne pas s’enfermer dans leurs propres intérêts,
mais de regarder l’autre comme un frère et d’entreprendre courageusement et
résolument le chemin de la rencontre et de la négociation, en dépassant les
oppositions aveugles. Avec la même fermeté, j’exhorte aussi la Communauté
internationale à fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des
initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation pour la paix dans
cette Nation, pour le bien de tout le peuple syrien.
Qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir une assistance
humanitaire à ceux qui sont touchés par ce terrible conflit, particulièrement
aux réfugiés dans ce Pays et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Que
soit garantie aux agents humanitaires engagés à alléger les souffrances de la
population, la possibilité de prêter l’aide nécessaire.
Que pouvons-nous faire pour la paix dans le monde ? Comme le
disait le Pape Jean
XXIII : À tous incombe la tâche de rétablir les rapports de la vie en société
sur les bases de la justice et de l’amour (cf. Pacem in terris [11 avril 1963]
: AAS (1963], pp. 301-302].
Qu’une chaîne d’engagement pour la paix unisse tous les hommes et
toutes les femmes de bonne volonté ! C’est une forte et pressante invitation
que j’adresse à toute l’Église catholique, mais que j’étends à tous les
chrétiens d’autres Confessions, aux hommes et aux femmes de chaque Religion,
ainsi qu’à ces frères et sœurs qui ne croient pas : la paix est un bien qui
dépasse toute barrière, parce qu’elle est un bien de toute l’humanité.
Je le répète à haute voix : ce n’est pas la culture de
l’affrontement, la culture du conflit qui construit la vie collective dans un
peuple et entre les peuples, mais celle-ci : la culture de la rencontre, la
culture du dialogue : c’est l’unique voie pour la paix.
Que le cri de la paix s’élève pour arriver au cœur de tous et que
tous déposent les armes et se laissent guider par le souffle de la paix.
Voilà pourquoi, frères et sœurs, j’ai décidé d’organiser pour
toute l’Église, le 7 septembre prochain, veille de la célébration de la
Nativité de Marie, Reine de la Paix, une journée de jeûne et de prière pour la
paix en Syrie, au Moyen-Orient, et dans le monde entier, et j’invite aussi à
s’unir à cette initiative, par la manière qu’ils retiendront la plus opportune,
les frères chrétiens non catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi
que les hommes de bonne volonté.
Le 7 septembre, sur la Place Saint-Pierre
– ici – de 19h00 à 24h00, nous nous réunirons en prière et dans un esprit de
pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation
syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde.
L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles
d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières qui,
outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions
liturgiques à cette intention.
À Marie, nous demandons de nous aider à répondre à la violence, au
conflit et à la guerre, par la force du dialogue, de la réconciliation et de
l’amour. Elle est mère : qu’elle nous aide à retrouver la paix ; nous sommes
tous ses enfants ! Aide-nous, Marie, à dépasser ce moment difficile et à nous
engager à construire chaque jour et dans tous les domaines une culture
authentique de la rencontre et de la paix. Marie, Reine de la paix, prie pour nous !
Syrie : promouvoir "des initiatives fondées sur le dialogue"
Le pape appelle à "écouter la voix de sa conscience"
Anne Kurian
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - « J’exhorte la Communauté
internationale à fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des
initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation » pour la
paix de la Syrie : c'est l'appel du pape François, ce 1er septembre 2013.
Lors de l'angélus de ce dimanche matin, place Saint-Pierre, le
pape a en effet adressé « un appel fort pour la paix », un appel né
« du plus profond de [lui]-même », à tous les hommes et femmes de
bonne volonté.
« Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation
les nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre, mais, ces
jours-ci, mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et
angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent », a-t-il
déclaré.
« Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a
provoqué et provoque l’usage des armes dans ce pays affligé, particulièrement
parmi les populations civiles et sans défense ! Que d’enfants ne pourront pas
voir la lumière de l’avenir ! », a déploré le pape.
Avec une intensité particulière, il a demandé aux parties en
conflit « d’écouter la voix de leur conscience, de ne pas s’enfermer dans
leurs propres intérêts, mais de regarder l’autre comme un frère et
d’entreprendre courageusement et résolument le chemin de la rencontre et de la
négociation, en dépassant les oppositions aveugles ».
Il a également exhorté la Communauté internationale « à
fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des initiatives
claires fondées sur le dialogue et la négociation pour la paix dans cette
Nation, pour le bien de tout le peuple syrien ».
« Qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir une assistance
humanitaire à ceux qui sont touchés par ce terrible conflit, particulièrement
aux réfugiés dans ce Pays et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Que
soit garantie aux agents humanitaires engagés à alléger les souffrances de la
population, la possibilité de prêter l’aide nécessaire », a ajouté le
pape.
Condamnant « avec une fermeté particulière » l’usage des
armes chimiques, il a rappelé que « sur nos actions il y a un jugement de
Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels on ne peut pas
échapper ».
Il a mis en garde avec insistance : « Ce n’est jamais
l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle la guerre, la violence
appelle la violence ! » : « ce n’est pas la culture de
l’affrontement, la culture du conflit qui construit la vie collective dans un
peuple et entre les peuples, mais la culture de la rencontre, la culture du
dialogue : c’est l’unique voie pour la paix ».
Hier, 31 août 2013, le pape a convoqué une audience spéciale sur
la question du Moyen-Orient et de la Syrie, à la Maison Sainte-Marthe :
il a reçu le cardinal Secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, le cardinal Leonardo
Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, Mgr Dominique
Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États, Mgr Peter B. Wells,
assesseur pour les affaires générales, Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire
pour les rapports avec les États et Mgr Alberto Ortega Martin, official de la
secrétaire d’État pour les rapports avec les États.
Cette rencontre a permis d'étudier la situation actuelle au
Moyen-Orient, spécialement en Syrie, et les initiatives que le Saint-Siège
pourrait prendre.
Créer "une chaîne d'engagement pour la paix"
Le pape invite tous les hommes et femmes de bonne volonté
Anne Kurian
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - Le pape François a adressé
« une forte et pressante invitation » ce 1er septembre 2013 :
« Qu’une chaîne d’engagement pour la paix unisse tous les hommes et toutes
les femmes de bonne volonté ».
Ce dimanche matin en effet, le pape a livré un vibrant plaidoyer
pour la paix, avec pour toile de fond le conflit syrien, devant des
dizaines de milliers de visiteurs place Saint-Pierre, lors de l'angélus.
« Chers frères et sœurs, a-t-il déclaré, je voudrais me faire
aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de
tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est
l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! »
Il a formulé ainsi ce « cri de la paix » : « nous
voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des femmes de paix,
nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions et les conflits,
explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! »
Rappelant que la responsabilité de la paix incombe « à
tous », il a invité « tous les hommes et toutes les femmes de bonne
volonté » à « une chaîne d’engagement pour la paix ».
« Ce n’est pas la culture de l’affrontement, la culture du
conflit qui construit la vie collective dans un peuple et entre les peuples,
mais celle-ci : la culture de la rencontre, la culture du dialogue : c’est
l’unique voie pour la paix », a insisté le pape.
Pour appuyer ses paroles, le pape a annoncé une initiative
concrète : une « journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie,
au Moyen-Orient, et dans le monde entier », le 7 septembre 2013.
Demandant à toutes les Églises particulières de s'unir à cet
événement, il a proposé aux « frères chrétiens non catholiques, aux
adeptes des autres religions, et aux hommes de bonne volonté » de s'y
joindre également.
Comme il l'a fait régulièrement lors des angélus du mois d'août,
il a également invité la foule à reprendre l'invocation suivante :
« Marie, Reine de la paix, prie pour nous ! »
Samedi 7 septembre, Journée de jeûne et de prière pour la paix
Appel du pape François à l'angélus
Anne Kurian
ROME, 1 septembre 2013 (Zenit.org) - Le pape François convoque dans
toute l'Eglise une « Journée de prière et de jeûne », pour « la
paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde », samedi prochain, 7
septembre. Dans ce cadre, une veillée de prière aura lieu place Saint-Pierre,
de 19 h à minuit.
Lors de l'angélus de ce dimanche 1er septembre 2013, place
Saint-Pierre, le pape a lancé un appel vibrant pour la paix dans le
monde : « J'adresse un appel fort et pressant à toute l'Eglise
catholique, et je l'étends à tous les chrétiens d'autres confessions, aux
hommes et femmes de toutes religions et aussi à ces frères et sœurs qui ne
croient pas : la paix est un bien qui dépasse toute barrière, car elle est un
bien de toute l'humanité ».
Dans le contexte « angoissant » de la crise syrienne, il
a décrété une Journée de prière et de jeûne « pour la paix en Syrie,
au Moyen-Orient et dans le monde entier », le 7 septembre prochain, en la
veille de la fête de la Nativité de Marie.
Le pape a aussi élargi son appel à tous les hommes et femmes de
bonne volonté : "J’invite aussi à s’unir à cette initiative, par la
manière qu’ils retiendront la plus opportune, les frères chrétiens non
catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi que les hommes de bonne
volonté."
Le soir, a-t-il annoncé, de 19h à minuit, aura lieu une veillée de
prière place Saint-Pierre, en sa présence : "Nous nous réunirons en
prière et dans un esprit de pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation
syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde.
L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles
d’espérance et de paix !"
Le pape a encouragé les Eglises locales à organiser aussi des
célébrations pour cette Journée : "Je demande à toutes les Églises
particulières, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des
actions liturgiques à cette intention."
« Je vous attends samedi prochain à 19h ! », a-t-il
dit à la foule en conclusion de la prière mariale.
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AFP 10-08-2014 - 20:04
"Effaré et incrédule" face aux "crimes" en Irak: le pape appelle à une "solution efficace"
"Les informations arrivant d'Irak nous laissent incrédules et effarés: des milliers de personnes, dont beaucoup de chrétiens, chassées de leur maison de façon brutale, des enfants morts de faim et soif pendant la fuite, des femmes séquestrées, des violences de tout type", a déploré le souverain pontife après la prière de l'Angélus.
Pour le pape, "ces violences" et les "destructions de masse, de maisons, du patrimoine religieux, historique et culturel de la région" sont "une offense grave pour Dieu et l'humanité" car "on ne peut pas apporter la haine au nom de Dieu, on ne fait pas la guerre au nom de Dieu".
Il a alors appelé la foule rassemblée sous le soleil Place Saint-Pierre à se recueillir, "à faire silence et à prier en pensant à la situation de tous ces gens" en Irak.
Le pape a remercié "toutes les personnes qui portent secours à ces frères et soeurs" et a souhaité "une solution politique efficace au niveau international et local pour mettre un terme à ces crimes et rétablir l'état de droit".
Il a rappelé avoir nommé le cardinal Fernando Filoni comme son "envoyé spécial" pour se rendre en Irak et exprimer la proximité du chef de l'Eglise catholique à "ces chères populations".
Le cardinal Filoni, ancien nonce apostolique en Irak et en Jordanie, devrait se rendre au Kurdistan irakien, où se trouve la majorité des exilés chrétiens, en fuite face à l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Dans la soirée, le Vatican a diffusé un communiqué annonçant que le pape a reçu ce dimanche son émissaire qui "l'a informé de la préparation de sa mission et de son départ imminent". Le pape a donné au cardinal "ses indications personnelles pour la mission, lui confiant aussi une somme (au montant non précisé, ndlr) à utiliser pour les aides urgentes aux populations les plus touchées".
Cet argent se veut "un signe de la solidarité concrète du pape et de sa participation aux efforts des institutions et des personnes de bonne volonté pour réagir face à cette situation dramatique", a indiqué le communiqué du Vatican.
Dans son adresse après l'Angélus, le pape a aussi évoqué la situation à Gaza, déplorant qu'"après une trêve, la guerre (ait) repris, apportant son lot de victimes innocentes, les enfants, ce qui ne fait qu'aggraver le conflit entre Israéliens et Palestiniens".
L'ex-archevêque de Buenos Aires, premier pape originire d'Amérique latine, a également eu une pensée pour l'Afrique appelant à "prier pour les victimes du virus Ebola et pour tous ceux qui luttent pour l'arrêter".
Le pape a enfin évoqué son voyage en Corée du sud à partir de mercredi jusqu'au lundi 18 août: "s'il vous plaît accompagnez moi par la prière, j'en ai besoin", a-t-il dit, avant de saluer l'assistance par son habituelle formule dite sur un ton familier: "bon dimanche et bon appétit. Au revoir".
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Irak
Le Vatican demande aux responsables musulmans de condamner l'Etat islamique
Henrik Lindell
Créé le 12/08/2014 / modifié le 12/08/2014 à 19h20
Créé le 12/08/2014 / modifié le 12/08/2014 à 19h20
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©
Khalid Mohammed/AP/SIPA
Dans une déclaration au ton particulièrement ferme, le
cardinal Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue, demande
quelle serait la crédibilité du dialogue interreligieux si tous les chefs
religieux ne condamnent pas la barbarie.
Le ton est inhabituel. Intervenant le 12 août au nom du Conseil pontifical
pour le dialogue interreligieux qu'il préside, le cardinal Jean-Louis Tauran
demande dans une déclaration à tous les représentants engagés dans le dialogue interreligieux
de condamner et de dénoncer «les actions criminelles indicibles» des
djihadistes de l'Etat islamique.Il évoque notamment «le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse», «la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques» et «le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode.»
Selon le représentant du Vatican, «tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs ?»
Et le cardinal de poser cette question : «Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années?»
L'objet de cette déclaration semble être le relatif silence des autorités musulmanes à l'égard de l'Etat islamique et des acteurs qui soutiennent économiquement ou militairement l'organisation terroriste. C'est en tout cas l'interprétation que fait Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam (SRI) de la Conférence des évêques de France.
Selon le P. Roucou, proche du cardinal Tauran, aucune des grandes autorités musulmanes qui font référence au niveau mondial, comme par exemple l'université al-Azhar, n'ont condamné la barbarie de l'Etat islamique. À la grande déception du Vatican.
«Mgr Tauran tient à exprimer son désarroi vis-à-vis de certains des partenaires musulmans dans le dialogue. En effet, quel sens le dialogue interreligieux a-t-il si on laisse passer l'innommable?», explique Christophe Roucou.
Le langage ferme du cardinal Tauran est inhabituel, mais le contexte l'exige. Il correspond aussi aux principes diplomatiques du pape François explicités dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Dans l'article 251, rappelle Christophe Roucou, le pape avait écrit : «Une ouverture diplomatique qui dit oui à tout pour éviter les problèmes ne sert à rien, parce qu’elle serait une manière de tromper l’autre et de nier le bien qu’on a reçu comme un don à partager généreusement. L’Évangélisation et le dialogue interreligieux, loin de s’opposer, se soutiennent et s’alimentent réciproquement."
Le cardinal Tauran s'est dit par ailleurs reconnaissant pour les nombreuses condamnations de l'Etat islamique faites par des responsables musulmans en Europe, notamment en France.
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DOCUMENT
Irak : Déclaration du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux
Créé le 12/08/2014 / modifié le 12/08/2014 à 18h23
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Le 12 août 2014, le Conseil pontifical pour le Dialogue
interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran, a appelé à une
réaction claire et courageuse des responsables musulmans devant les crimes
commis en Irak contre les minorités religieuses. Voici la déclaration du Conseil
en intégralité.
Le monde entier a assisté, stupéfait, à ce qu’on appelle désormais «la
restauration du califat» qui avait été aboli le 29 octobre 1923 par Kamal
Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.La contestation de cette «restauration» par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’«Etat Islamique» de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles.
Ce Conseil pontifical, tous ceux qui sont engagés dans le dialogue interreligieux, les adeptes de toutes les religions ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté, ne peuvent que dénoncer et condamner sans ambiguïté ces pratiques indignes de l’homme:
- le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse;
- la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques;
- le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode;
- l’expulsion forcée de dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles des enfants, des vieillards, des femmes enceintes et des malades;
- l’enlèvement de jeunes filles et de femmes appartenant aux communautés yézidie et chrétienne comme butin de guerre (sabaya);
- l’imposition de la pratique barbare de l’infibulation;
- la destruction des lieux de culte et des mausolées chrétiens et musulmans;
- l’occupation forcée ou la désacralisation d’églises et de monastères;
- la retrait des crucifix et d’autres symboles religieux chrétiens ainsi que ceux d’autres communautés religieuses;
- la destruction du patrimoine religieux-culturel chrétien d’une valeur inestimable;
- la violence abjecte dans le but de terroriser les personnes pour les obliger à se rendre ou à fuir.
Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie et certainement pas une religion. Il s’agit d’une offense d’une extrême gravité envers l’humanité et envers Dieu qui en est le Créateur, comme l’a souvent rappelé le Pape François.
On ne peut oublier pourtant que chrétiens et musulmans ont pu vivre ensemble - il est vrai avec des hauts et des bas - au long des siècles, construisant une culture de la convivialité et une civilisation dont ils sont fiers. C’est d’ailleurs sur cette base que, ces dernières années, le dialogue entre chrétiens et musulmans a continué et s’est approfondi.
La situation dramatique des chrétiens, des yézidis et d’autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak exige une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, des personnes engagées dans le dialogue interreligieux et de toutes les personnes de bonne volonté. Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs? Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années?
Les responsables religieux sont aussi appelés à exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un état de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux. En rappelant la nécessité d’une éthique dans la gestion des sociétés humaines, ces mêmes chefs religieux ne manqueront pas de souligner que le soutien, le financement et l’armement du terrorisme est moralement condamnable.
Ceci dit, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux est reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier.
Unissons donc nos voix à celle du Pape François: « Que le Dieu de la paix suscite en tous un désir authentique de dialogue et de réconciliation. La violence ne se vainc pas par la violence. La violence se vainc par la paix!».
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