samedi 12 avril 2014

journal de maintenant - samedi 12 avril 2014

 
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From:
Sent: Friday, April 11, 2014 3:12 PM
Subject: Question

Bonjour,
Le changement de sg de l'Elysée, ne va-t-il pas se traduire par une politique moins françafricaine autour de FH ? Le passé de secrétaire d'Etat sous Sarko?
 
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To:
Sent: Friday, April 11, 2014 7:14 PM
Subject: Re: Question

Je ne sais pas. Ce que nous savons, c'est que Guéant faisait la politique françafricaine et ce qu'il m'a semblé c'est que Lemas ne faisait pas du tout de politique extérieure. Je ne vais aller à Jouyet que je connais un peu du passé NS, mais sans sectarisme ni corruption, qu'avec lenteur.
 
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Sent: Saturday, April 12, 2014 12:49 PM
Subject: Re: Question

En tout cas Paris est pour beaucoup, sinon pour tout, dans le maintien ici de ce dictateur que vous semblez croire intelligent et que moi je trouve tout simplement très bien conseillé.

Je demeure persuadé qu'il suffit que ses tuteurs lui signifient qu'il est temps de jouer franc jeu avec ses concitoyens pour que les conditions d'élections crédibles, au moins comme en 2006-2007, soient réunies, pour mettre fin à la tension actuelle. En 2005-2006, c'est bien la CI, menée par l'UE qui avait empêché l'incrustation de la junte qui a chassé Maaouya. Elle imposé un processus de transition consensuel concerté et veillé elle-même à sa mise en oeuvre. MOAA et sa bande qui avaient l'intention d'installer le même pouvoir qu'aujourd'hui avec Ely comme président transitoire qui serait écarté dès que les choses se seraient tassées, n'ont pas pu faire face.Ils ont signé les fameux engagements de Bruxelles contraints et la peur au ventre. Il est vrai que, profitant de la nature militarisée de la classe politique et surtout des erreurs de l'opposition d'alors (aod, mob avaient trouvé dans le démantèlement du prds d'Ould Taya une panacée et n'avaient pas vu le danger qu'une telle mesure constituait pour les partis politiques, y compris les leurs !), ils ont miné ce processus à la source, en autorisant les candidatures indépendantes et finançant leurs listes au frais de l'Etat et, plus tard, en arbitrant la présidentielle grâce à la maîtrise qu'ils avaient sur l'armée, l'administration territoriale, les hommes d'affaires(menés par Bouamatou), l'argent public et même le candidat Zein, dont le score ne reflétait en aucune manière l'envergure politique, mais bien la puissance de l'Etat. Ils ont pu faire cela grâce à la puissance publique qui constitue, toujours en Mauritanie, le principal facteur d'allégeance politique des citoyens, du paysan et éleveur au plus haut fonctionnaire. Toute solution de la crise qui se métastase en Mauritanie passe par une acceptation de ce fait évident : celui qui a l'Etat en main, gagne toujours les élections. Mais comme il y a une demande de démocratie de plus en plus forte, le pouvoir qui s'installe sur cette base est toujours contesté et de légitimité fragile DONC instable. C'est pourquoi il a besoin de s'appuyer sur l'extérieur pour se maintenir, jusqu'au jour où il sera écarté par une partie de lui-même qui sent proche la fin du régime et cherche à sauver ce qui peut encore l'être.

Comment sortir la Mauritanie de ce cercle vicieux ? La réponse coule de source : En favorisant la mise en place d'institutions réellement républicaines. Comment? En commençant par le commencement : (1) assainir les institutions constitutionnelles et administratives actuelles en en extirpant les éléments atteints par le mal de la militarisation (tout un programme), (2) couper le câble de contrôle par l'armée de la vie politique (et d'abord dissoudre le basep, par lequel MOAA tient l'armée nationale, tous corps confondus, en respect) et (3) élire un pouvoir qui reflète la volonté des électeurs (4) assurer les conditions de l'alternance démocratique.

Toutes ces étapes, de la première à la dernière, commencent par la mise en place d'une supervision crédible de tout le processus, c-à-d un gouvernement qui ne dépend pas de MOAA, ni de l'institution militaire en général, qui n'est pas candidat aux élections et qui, souverain, décidera des mesures à prendre et des délais à fixer. C'est en cela que les amis de la Mauritanie doivent et peuvent nous aider. Si le peuple mauritanien est convaincu que celui qui gouverne réellement n'est pas partie prenante dans la compétition politique et ne peut pas en influencer le cours, il votera en toute conscience, goûtera à la liberté de choisir ses dirigeants et n'acceptera plus de changements anticonstitutionnels de régime. Si les élections ont lieu alors que MOAA tient le pays sous sa coupe, dispose de la force de répression et d'appât, envoie ses ministres en campagne chez les populations pour leur dire "c'est moi qui gouverne, c'est moi qui gagnerai", toutes élections seront une duperie et toute reconnaissance par les démocraties du régime qui en sera issu est une insulte pour la démocratie et un crime contre le peuple mauritanien.

Toute autre voie de solution relève de la duperie, une duperie qui aggrave la crise. C'est tout.
 
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From: 
Sent: Saturday, April 12, 2014 5:43 PM
Subject: Re: Question

C'est toujours utile. Ayez quand même à l'esprit que les réunions préparatoires du "dialogue" ont accouché d'un ordre du jour en trois points :
1- Des mesures de nature à l'opposition en confiance ( à définir au cours du dialogue)
2- Le calendrier (dont naturellement la durée)
  2-1 : Du dialogue lui-même
  2-2 : Des élections
3- Les conditions de transparence des élections :
   3-1 Le gouvernement de consensus souverain
   3-2 les institutions électorales (CENI, C Constitutionnel, Etat civil, etc..
   3-3 La neutralité de la puissance publique
Etc.
En acceptant cet ordre du jour "évasif", MOAA gagne la tenue du dialogue pour la consommation publique, surtout à l'international et ne perd rien. Il ne prendra aucune des mesures ciblées par le premier point (arrêt de sa campagne déjà en cours, arrêt des nominations sur d'autres bases que la compétence, ouverture des médias, fin de l'embargo sur les sociétés appartenant à des opposants, etc). Il fera des concessions sur plusieurs points et se cabrera sur les questions essentielles : le gouvernement et le date des élections,puis il concèdera ce dernier point (c'est largement dans son intérêt) et refusera catégoriquement le premier.
A ce moment du dialogue il y aura au sein des dialoguistes, la scission de la CAP et, peut-être, de certains partis de l'AP, probablement de Tawassoul (désormais sous l'influence de notre ami) et même de la COD, sous le prétexte que le "gouvernement n'est pas important" et évoqueront l'expérience de 2009. Ceux qui n'accepteront pas les résultats d'un tel dialogue se verront rendus responsables de l'échec et stipendiés pour le mandat suivant.
Je souhaite de tout mon coeur être dans l'erreur. Mais c'est comme ça que j'ai vu les choses en interprétant ce qui s'est passé jusqu'à présent.

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