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April 22, 2014 7:02 PM
Subject: Scénario de normalisation
Ne
peut-on pas envisager, pour normaliser la vie politique en Mauritanie et
désamorcer les mines enfouies sous les gesticulations actuelles d'un pouvoir
autiste et d'une opposition rendue impotente par l'inadéquation des moyens dont
elle dispose, l'adversaire qu'elle a en face d'elle et le terrain sur lequel
elle se bat, le scénario suivant
(1) La France, dont la chancellerie mène incontestablement
la CI à Nouakchott, instruit son ambassadeur d'oeuvrer à la reprise du dialogue
suspendu en collaboration avec les autres chancelleries occidentales (UE, USA,
notamment).
(2) Un Groupe International de Suivi des Élections en
Mauritanie (GISCEM) est mis en place avec une représentation de l'UA
soigneusement choisie. C'est ce groupe qui va superviser l'opération
électorale, dans les mêmes conditions que 2006-2007. Il déploiera un nombre
conséquent d'observateurs nationaux et internationaux au moins deux mois avant
la date du scrutin pour veiller au bon déroulement des élections. Le
financement de l'opération se fera suivant un montage budget national
mauritanien/aide étrangère.
(3) Des élections générales seront décidées dans six à huit
mois dans le cadre d'un accord consensuel parrainé et garanti par le GISCEM
(4) MOAA est convaincu d'accepter, au risque de se voir
réprimander après coup pour ses multiples infractions à la démocratie, un
report des élections en vue, le temps nécessaire pour mettre en place une
supervision politique consensuelle du scrutin (on pourrait envisager, comme
compromis pour ce faire, que la CENI refondée ait autorité sur le processus
électoral de A à Z et sur toutes les administrations concernées de près ou de
loin par les élections, dont elle puisse changer les titulaires actuels et les
remplacer par d'autres acceptés par tous ; que le recensement des populations
soit audité et éventuellement corrigé, que l'armée soit restructurée de manière
à y intégrer le Basep et à lui redonner des réflexes républicains, que les
finances publiques soient cogérées par le pouvoir et l'opposition le temps de
cette transition, que les questions de l'esclavage, du passif humanitaire et du
partage du pouvoir soient débattues et réglées, etc.).
(5) Le Conseil Constitutionnel actuel est dissout et
remplacé par un autre choisi sur des bases consensuelles.
(6) Les aménagements constitutionnels et règlementaires
nécessaires pour que le pays retrouve une Constitution adoptée par référendum
d'une part et que cette transition débouche sur une vraie démocratie d'autres
part, sont opérés.
(7) Le Premier ministre actuel est remplacé par un homme de
consensus :Ahmedou Ould Abdallah, Habib O. Hemett, Sidi Mohamed Ould
Boubacar, ou même quelqu'un de plus jeune mais d'autorité et d'indépendance
d'esprit et de décision. Il sera assermenté et dirigera un gouvernement que
choisira MOAA, mais dont les membres prêteront serment de ne soutenir aucun
candidat et d'observer, en matière électorale, les instructions de la CENI.
(8) L'Opposition est convaincue (a) de laisser MOAA mener à
terme ce mandat prorogé sans couacs, (b)de s'engager à participer aux
élections et (c) d'accepter le résultat quel qu'il soit, une fois validé
par la CENI, attesté par CI et proclamé par le CC.
On pourrait aussi envisager d'accorder une immunité pour
MOAA, s'il accepte de ne pas se présenter aux élections et d'aider à leur
organisation transparente.
*
* *
Tous ceux de mes amis mauritaniens que j'ai consultés, jugent cette
proposition très intéressante par elle-même, mais peu réaliste dans les
conditions actuelles et, surtout, par rapport à ce qu'ils savent de MoAA et
nous avec eux. La mise en oeuvre de ces mesures nécessite une réelle transition
d'un à deux ans, mais elles constituent un préalable à toute élection pouvant faire dépasser la
crise politique actuelle.
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