mercredi 17 octobre 2012

journal de maintenant - mercredi 17 octobre 2012


Mercredi 17 Octobre 2012

Ce que je continue de recevoir…


----- Original Message -----
Sent: Wednesday, October 17, 2012 12:43 AM
Subject: Re : une version du samedi 13 Octobre...

Bonsoir,
Cette affaire n'a pas encore été complètement élucidée. C'est le moins qu'on puisse dire.
----- Original Message -----
Sent: Wednesday, October 17, 2012 8:10 AM
Subject: Re: votre lecture de ma note pour le Président

J'avais soutenu Sidioca avant de favoriser sa chute mais, avec le recul, je me dit que le pire des civils est toujours mieux que le meilleur militaire.

En Mauritanie, on parle beaucoup d'une notion que vous connaissez sans doute, c'est la "tazabboutt". En gros si des gens font du mal à quelqu'un de bien, alors la providence finit toujours par se venger pour l'homme de bien. Regardez, tout ce qu'ils lui ont fait du mal ou complotés contre lui, en public, finissent mal :

- Khadhaffi a été lynché en public.
- Abdoulaye Wade est chassé du pouvoir.
- Ould Bouamatou en exil.
- Sarkozy disparaît de la scène politique en France et son parti balayé aux législatives.
- Cheikhna Ould Kotob qui l'a emprisonné et enregistré sa rencontre avec Ould Hadi, a subi la frousse de sa vie et a failli mourir lors d'une explosion perpetrée par AQMI lors de laquelle il a perdu beaucoup de sa capacité.
- Ould Hadi n'est plus directeur de la DGSN.
- Ould Maham, le président de la haute cour de justice, est un clochard politique aujourd'hui et ne sera sans doute pas reconduit à son siège de député à Atar.
- Et enfin Aziz est sur le lit d'un hôpital militaire en France et ne sais pas s'il reviendra un jour au pouvoir.

Ghazwani a été le plus modéré contre Sidi. Il ne s'est jamais attaqué à lui en public. C'est Sidi qui a limogé Ghazwani alors qu'il aurait pu s'en servir pour contre-balancer le pouvoir de Aziz.

Tandis que l'Afrique bruit encore des échanges du président de la République française avec celui de la République démocratique du Congo, dont beaucoup pensent dans l'ensemble du continent qu'il a tué son propre père à l'instigation de la CIA... et que le président Burkinabé, jouant tous les jeux à la fois donné raison à Kabila, "fort" de son propre parcours à cinq ou six scrutins truqués, nous avons en Mauritanie une donne claire.

Ecrivant au président français, je vais me permettre de mettre en lumière la personnalité de l'ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi - qui nous est très proche d'esprit et qui a su distinguer la gestuelle et le parti pris de Nicolas Sarkozy de ce que peut être la France quand elle n'est qu'elle-même. Il s'est acquis le respect unanime par son abnégation à la suite du putsch de 2008, il connaît à fond tous les protagonistes et il est désintéressé pour la suite. C'est donc lui qui peut "présider" la phase de transition. En favorisant cela, la France marquera le processus d'un très fort symbole : accueillir avec honneur et estime celui qu’elle a contraint à l'abdication pour favoriser finalement un fiasco. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi est le seul président de la République élu par un scrutin pluraliste, au deuxième tour, contrôlé internationalement et pas à la sauvette mais après un an de travail sur place de l'Union européenne et de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il n'y en a pas beaucoup non plus en Afrique, quelle qu'elle soit. J'ajouterai que le pays doit au président Sidi la loi incriminant toutes pratiques esclavagistes et tout empêchement à les dénoncer (copieusement violée par Mohamed Ould Abdel Aziz faisant au contraire coffrer les protestataires), texte très difficile à faire passer, ainsi que les accords internationaux permettant et finançant le retour des réfugiés de 1989 au Sénégal et au Mali méridional. Restait, avant qu'il soit renversé par Mohamed Ould Abdel Aziz, à tirer au clair les massacres de militaires d'ethnie Peuhle par le précédent dictateur militaire : Maaouyia Ould Sid'Ahmed Taya, cajolé par Jacques Chirac.

Ce pays exemplaire parce qu'il veut vivre politiquement, socialement et économiquement, me tient à coeur. Nous y avons tant de cartes et le nouveau président de la République a là - au bon moment de ses commencements africains - un cas d'école.

J’ajouterai que dans l’affaire malienne – si mal présagée par les opérations combinées en 2010 et 2011 entre Nicolas Sarkozy et Mohamed Ould Abdel Aziz, montrant malencontreusement la faiblesse du gouvernement de Bamako d’alors et coûtant la vie de l’admirable Michel Germaneau – une Mauritanie présidée consensuellement, même et surtout à titre transitoire, et dotée d’un gouvernement unissant tous les partis politiques, peut seule nous aider territorialement et nous cautionner moralement. L’Azawad (le territoire passé aux « islamistes » et autres) fait partie à tous égards, sauf en droit international tributaire des tracés coloniaux, de l’ensemble mauritanien au sens de la Cour internationale de Justice et surtout selon l’atavisme des nomades et les aires de parcours et de transit millénaires. La pratique éclairée, tolérante de l’Islam en Mauritanie et – contre le gré des militaires – l’intégration dans la vie politique et le dernier gouvernement du président Sidi, lui-même de grande famille religieuse, sont le contre-exemple d’intégrisme et de terrorisme. Le Sahel, et ce que nous allons à juste titre soutenir militairement, ont besoin de cette référence positive.
 

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