Enfin… le général Mohamed Ould Abdel Aziz – qui ne
doit son grade qu'à celui qu'il a renversé, grade maintenant honoraire puisque depuis le 15 Avril 2009, il a
démissionné de l’armée pour se porter candidat à une élection présidentielle
anticipée par sa seule volonté – faute d’avoir trouvé son maître, est entrainé
sur un terrain qu’il a toujours considéré négligeable et de moindre importance
que la culture d’une partie de sa clientèle : la lutte contre les
séquelles de l’esclavage.
Un des acquis non discuté de la courte
période démocratique qu’a incarnée le président Sidi Mohamed Ould Cheikh
Abdallahi, a été le vote parlementaire de la loi criminalisant – en Septembre 2007
– les pratiques esclavagistes. C’est un fait aussi que, dès le coup militaire d’Août
2008, non seulement ces pratiques se sont de nouveau affichées, jusques dans la
parentèle de « l’homme fort », mais que ceux qui, se fondant sur les
textes, les dénoncent, sont poursuivis. Impunité des hors la loi, répression,
emprisonnements pour ceux qui réclament l’application de la loi.
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz a donné le
change sur la démocratie par des élections contestées par l’opposition ou boycottées : les partenaires, notamment
européens, de la Mauritanie
l’ont accepté. L’accord dit de Dakar en Juin 2009 et une façon de charte du
dialogue politique signée par le Premier ministre d’alors, Moulaye Ould Mohamed
Laghdaf et le directeur général du Développement pour la Commission de Bruxelles,
Manservisi, ont organisé la façade. La corruption avérée, les marchés publics
truqués, les trafics divers dont celui de la drogue, dénoncés à l’étranger et
par la rumeur générale sur place qui met en cause personnellement le président
régnant, mlême portés à la connaissance des institutions financières
internationales, n’ont rien provoqué, alors qu’ailleurs et pas seulement en
Afrique, elles mettent des gouvernements en interdiction de tout crédit et de
tout investissement.
Mais l’esclavage est trop emblématique et la Mauritanie, sous tutelle
forcée, cache si peu ce visage très réducteur pour l’opinion internationale,
pour que juges et fauteurs ne se rencontrent pas. D’autant que la victime n’est
pas une classe sociale – nombreuse mais indéfinissable – elle est l’un des champions
de la cause. Biram Dah Ould Abeïd est connu à l’étranger, titré même. Son
maintien en détention est voyant, ses initiatives ou celles de son mouvement abolitioniste,
le sont aussi. Mohamed Ould Abdel Aziz n’est plus le garant de la sécurité au
Sahara occidental, quelqu’ambigü soit son comportement depuis 2010 ( l’exécution
de l’otage français Germaneau), il est l’esclavagiste ou au moins celui qui
laisse les esclavagistes persister, et qui persécute les anti.
Le drame est que le risque est bien plus
grand pour la Mauritanie-même
que pour son dictateur.
à suivre
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