entretien accordé au quotidien
sénégalais : Paris-Dakar, le 16 Mai 1957
par M° Moktar Ould Daddah, pressenti pour
former le premier gouvernement mauritanien
selon la Loi-Cadre (23 Juin1956) et ses décrets
d’application (4 Avril 1957)
soit quatre jours avant son investiture
et le discours qui suivit devant l’Assemblée
territroriale, réunie à Saint-Louis
Quel ministère comptez-vous prendre avec la Vice-Présidence du
Conseil ?
L’éducation, la jeunesse et les
sports. Cela vous étonne ? C’est qu’il s’agit en l’occurrence, je le
crois, de questions vitales pour la Mauritanie. … les problèmes d’éducation, de
formation des jeunes élites dont notre Territoire a un urgent besoin, me
préoccupent au premier chef. Il faut se hâter de dépister les sujets capables,
les instruire, les former pour que dès demain ils soient capables de fournir
les cadres d’un pays moderne. J’entends aussi me pencher sur le problème de
l’enseignement de l’arabe. Notre position géographique et notre passé
historique veulent que nous soyons un foyer de culture islamique. C’est dans
la mesure où notre rayonnement en ce domaine s’étendra que nous pourrons faire
valoir à plein notre vocation franco-africaine. Le fait que je prendrai
moi-même ce ministère prouve l’intérêt que je porte à cette question.
Ce que vous me dites est fort intéressant. Et je suis heureux
d’entendre de telles paroles dans la bouche d’un jeune élu… –
… dont la plus grande joie sera,
croyez-le, de s’apercevoir un jour qu’il semble dépassé et vieux jeu parce que
de jeunes générations, formées par nos soins, arriveront à leur tour pour le
remplacer.
J’ai l’intention puisque l’U.P.M.
m’a donné carte blanche, de prendre les compétences où qu’elles se trouvent
sans me laisser influencer par aucune autre considération de circonscription
électorale ou d’opinion politique.
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