jeudi 26 décembre 2013

éloge de Son Exc. Michel Vandepoorter, prédécesseur immédiat de Son Exc. Hervé Bezancenot, ambassaseur de France en Mauritanie





L’Ambassadeur et « l’abus de crédulité »

Commentaires sur l’interview de l’Ambassadeur de France à El emel El Jedid

par Idoumou Ould Mohamed Lemine
Professeur d’Université (Nouakchott, Mauritanie)

Les prochaines lignes commenteront certains propos tenus par Son Excellence Monsieur Michel Vanderpoorter, Ambassadeur de France à Nouakchott, dans l’interview qu’il a accordée au quotidien arabophone El emel El jedid du 22 décembre 2008 et publiée le lendemain, en français, par l’hebdomadaire La Tribune dans sa 428ème édition.

Je m’y attellerai, avec autant d’objectivité qu’il sera possible pour un mauritanien et dans les circonstances actuelles, de « lire » un point de vue qui compte sur la grave crise politique que traverse mon pays et sur les voies et moyens d’en sortir. Que deux concessions me soient faites cependant à la subjectivité : La sélection des propos qui seront analysés - l’interview de Son Excellence étant très longue et ayant abordé plus d’un sujet intéressant - et les erreurs d’appréciation qui pourraient découler d’une mauvaise compréhension de ma part de ce que j’ai lu.

Mon commentaire s’articulera autour de trois grands axes : les propos de Monsieur Vanderpoorter sur le coup d’Etat lui-même d’abord, sur les journées de concertations ensuite et sur la solution  envisageable pour l’Ambassadeur enfin.

Sur le coup d’Etat lui-même

L’Ambassadeur rappelle, à juste titre, la condamnation ferme par son pays du coup d’Etat, précisant que cette position « fondée sur des principes, le choix d’une forme démocratique de gouvernement », « a été explicitée dans plusieurs communiqués». On n’attend pas moins du représentant d’une grande nation dont le modèle démocratique a très largement inspiré notre Constitution et celles de plusieurs pays de la région et du monde. On aurait pu s’attendre, à ce propos, que Monsieur Vanderpoorter eût repris les termes employés par le communiqué rendu public par l’Elysée le 7 août 2008, pour exprimer cette « condamnation très claire » qu’il réaffirme : «La France, à titre national, réaffirme sa totale condamnation du coup d'Etat inacceptable ». Mais mettons sur le compte de l’habileté diplomatique qu’un Ambassadeur puisse user d’euphémismes pour tropicaliser les adjectifs employés par la Présidence de la République qui l’accrédite, même si la fameuse ambiguïté de la position française par rapport au coup de force mauritanien (ressentie aussi bien par les pro que par les anti-putsch), découle justement de la multiplicité de ces nuances qui, en littérature font la richesse et la beauté de la langue française et en diplomatie sèment la confusion, au point de provoquer parfois de graves conséquences sur le destin de nombreux pays. Les exemples, en Afrique surtout, ne manquent pas.

 Il se trouve qu’en ce qui concerne ce coup d’Etat, il n’y a, en terme d’impact sur le cours des choses, que deux positions possibles : Il est « condamnable et inacceptable » comme dit dans le communiqué de l’Elysée ou « condamnable et accepté », comme dans la position intenable de certaines formations politiques mauritaniennes - et de certains milieux putschistes qui, eux aussi, usent d’euphémismes alambiqués pour désigner le coup de force. Dans l’un et l’autre cas, il y a deux directions diamétralement divergentes et inconciliables : la première induit une annulation du coup d’Etat et de ses effets ; sa mise en échec dit le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et une grande partie de la Communauté Internationale ; la seconde ouvre sur la consécration du putsch à travers la concrétisation de sa finalité : le changement de pouvoir. La première donne la suprématie à la Constitution et en réhabilite l’immunité, la seconde en légalise la violation et la profanation. La première, mène au camp de la démocratie regroupant les nations démocratiques (et leurs Ambassadeurs) aux côtés de ceux qui luttent à l’intérieur, la seconde, conduit au camp de l’Etat d’exception et des dictateurs. 

Laquelle des deux directions semble préférer Monsieur Vanderpoorter, si on analyse ses propos ? Pas la première en tout cas, à en juger par l’acceptabilité du pouvoir militaire à ses yeux (on dit qu’il fréquente souvent les membres de la junte et, en tout cas, plus que le Président de la République auprès duquel il a été accrédité). Pas elle non plus au regard du peu d’initiatives de contact qu’il a pris, jusqu’à présent, avec cette « résistance démocratique »au putsch qu’il qualifie pourtant de « remarquable ». Pour un diplomate qui représente la Présidence en exercice de l’Union Européenne, un des principaux promoteurs et garants de la démocratie dans les pays en voie de démocratisation, cela est tellement inattendu, pour qu’on ne le soulignât pas. Tout comme la mansuétude que Son Excellence semble avoir pour l’agenda de la junte, notamment les fameux Etats Généraux de la Démocratie.

Sur les Etats Généraux de la Démocratie

« Les Etats généraux sont une occasion de débattre de tous les problèmes » et plus loin : « En soi, les Etats généraux sont une bonne initiative, il y a des tas de problèmes qui se posent en Mauritanie », nous dit Son Excellence l’Ambassadeur de France évacuant ainsi, d’un revers de phrase, la controverse sur l’opportunité d’une concertation sous l’égide des militaires, et bien entendu tout le débat sur le coup d’Etat lui-même. A le suivre, le putsch aide à résoudre « le tas de problèmes qui se pose en Mauritanie ». C’est en tout cas ce que nous suggère le raccourci supersonique que l’Ambassadeur effectue, pliant les événements et brusquant le niveau de préparation de la scène mauritanienne pour une solution concertée. En effet, alors que l’ensemble de la Communauté Internationale, y compris la France en est encore à la condamnation du coup de force et à la recherche d’un compromis acceptable pour y mettre fin, Monsieur Vanderpoorter en est déjà, lui, aux journées de concertation, la nécessité d’y participer et même le «  profit »  que la classe politique mauritanienne tirerait des résultats de la panacée ! A entendre l’Ambassadeur de France, l’interruption de l’ordre constitutionnelle est désormais un fait accompli qui, d’ailleurs, est le bienvenue : « …c’est bien à ce moment de l’histoire de la Mauritanie, de débattre sur des sujets graves qui, pour certains, n’ont pas vraiment été traités au moment de la transition 2005-2007 et dont nous avons les effets maintenant » soutient-il. On ne peut pas trouver mieux pour motiver l’usurpation de la légalité constitutionnelle et la rendre acceptable, dans le principe ! On retrouve curieusement le même argumentaire qui s’appuie sur une remise en cause des résultats du processus de transition de 2005-2007, dans la bouche du chef de la junte, qui l’a qualifié, surtout dans ses premières déclarations aux médias, de « processus bâclé » et « trop expéditif ». Qui, de Monsieur Vanderpoorter ou du Général Aziz, revendique la paternité intellectuelle de cette thèse qui, soit dit en passant, égratigne l’ensemble de la Communauté Internationale (l’Union Européenne et la France en tête) dont l’ensemble des composantes ont financé, supervisé et validé avec force éloges ce processus cité comme exemple dans le monde entier ?

Il n’y a pas que cette question qu’on pourrait être tenté de poser à l’interviewé d’El emel el Jedid. D’autres interrogations surgissent à la lecture de ses propos : De quelles « questions graves » et qui n’aient pas été débattues en 2005-2007, Monsieur Vanderpoorter parle-t-il ? Du passif humanitaire dans le règlement duquel le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a franchi des étapes cruciales, conformément à l’agenda tracé par les concertations de la transition ? De l’esclavage- aujourd’hui presque oublié -, dont de nouveaux instruments de l’éradication  ont été mis en place dès les premiers mois du mandat qu’on tente d’interrompre ? Ou alors de la tutelle de l’armée sur le jeu politique qui constitue le vrai soubassement de la rébellion des officiers limogés ? Serait-ce, par hasard, la question fondamentale de la démocratie elle-même et de l’Etat de droit, dont on ne peut que remarquer – que Son Excellence nous concède cette subjective impression – le manque d’énergie dans ses propos les évoquant ? Lorsqu’il parle de la « libération inconditionnelle du Président démocratiquement élu » dont l’ensemble de la Communauté Internationale fait un préalable pour tout processus de sortie de crise, c’est en ces termes : « …c’est un élément de justice. Le Président a été démocratiquement élu, il doit être libre de ses mouvements, et de sa parole ». En d’autres termes, le seul droit que son élection fonde pour le Président de la République, c’est d’être « libre de ses mouvements, et de sa parole » comme n’importe quel autre citoyen. Monsieur le Président Sarkozy devrait donc se sentir hyper choyé par l’armée française qui le laisse jouir, en plus de sa liberté de mouvement et de parole, de l’exercice du pouvoir que lui confère le suffrage universel ! Les propos de Monsieur l’Ambassadeur peuvent être interprétés de manière encore plus insidieuse : Si le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi n’était pas démocratiquement élu, il ne serait pas « un élément de justice » qu’il soit « libre de ses mouvements, et de sa parole ». Ce n’est pas de l’interprétation tendancieuse, c’est une déduction écrite (dite ?) à l’encre de l’évidence.

Mais avançons dans l’analyse des propos de Monsieur Vanderpoorter.

S’agissant des restrictions des libertés, on trouve une simple déploration - « en tant qu’amis de la Mauritanie » de l’interdiction de manifester dont sont frappés les partis membres du FNDD. Pas un mot sur les manifestations réprimées avec une rare violence. Pas un mot sur les détentions pour délit d’opinion, ni sur les arrestations politiques. Presque rien sur le recul proéminent des libertés en général et de la liberté d’expression en particulier, pour la promotion de laquelle les partenaires au développement, la France en tête, ont investi des centaines de millions ces deux dernières décennies. L’on doit donc s’estimer heureux en Mauritanie d’avoir des amis pour nous rendre le service de condamner les exactions que subissent nos opposants à la rupture par la force de l’ordre constitutionnel. En pleine quinzaine des droits de l’homme, on s’attendrait, de la part de l’Ambassadeur de la Patrie de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,  à plus de fermeté sur les principes liés à cette question. Pas un mot de la mise au placard de notre Constitution !

En revanche, un discours fleuve sur ce que doivent faire les partis politiques, le rôle qu’ils doivent jouer dans les « Etats Généraux de la Démocratie » et sur « ce à quoi ressemblera la démocratie mauritanienne, disons dans les dix ans à venir » - (Deux mandats pour le Général Aziz ?!ndlr). On voudrait donner une leçon de morale politique, on ne s’y prendrait pas mieux ! Mais ceux qui défendent la démocratie face aux chars blindés ont-ils encore besoin d’en recevoir ?! N’en donnent-ils pas déjà une si belle et si « remarquable » qu’ils méritent qu’au moins on leur épargne l’affront de vouloir les renvoyer sur les bancs ?

Mais d’où donc Monsieur Vanderpoorter tire-t-il la lecture contextuellement partisane de la situation politique en Mauritanie, lui qui est venu dans notre pays alors que la crise actuelle avait déjà pratiquement commencé ? Des fiches qu’il a trouvées sur le bureau de son honorable prédécesseur ou d’autres sources passées virtuoses dans l’art de faire des raccourcis historiques et sociologiques au gré de leur interlocuteur et du moment ?

Pour mémoire, la transition 2005-2007 a été fondée sur le consensus de la classe politique. Elle a donné l’occasion à des journées de concertation ayant produit des rapports qui ont été approuvés par le Conseil des ministres de la junte (celle dont certains membres ont repris le pouvoir cette année). Ces rapports ont servi de trame à 24 engagements pris entre la Mauritanie et la Communauté Internationale représentée par l’Union Européenne. L’un de ces engagements – le numéro 10, le principal – était que l’armée remettrait le pouvoir aux organes démocratiquement élus, rentrerait dans le rôle qui lui est dévolu par la Constitution et la Loi dans un régime républicain, et s’abstiendrait désormais de toute immixtion dans le jeu politique. Cette transition s’est achevée sur un processus électoral dont les résultats ont été acceptés par toute la classe politique mauritanienne, y compris le candidat malheureux au deuxième tour de l’élection présidentielle. La Communauté internationale l’a soutenu, accompagné et s’en est portée garante.
Il est désormais établi que seuls certains auteurs du putsch d’août 2005, récidivistes en août 2008 et quelques segments de la classe politique dans leur orbite, n’ont jamais véritablement accepté la prépondérance des institutions républicaines issues de ce processus. Il ne fait plus aucun doute aussi que c’est là le vrai mobile du renversement de la légalité.

Remettre en cause, aujourd’hui, les résultats du processus 2005-2007 au motif qu’il n’a pas approfondi certaines questions « graves », ne peut procéder que d’une volonté manifeste de justifier le coup d’Etat et consacrer le fait accompli. Prôner une participation aux fameuses journées de concertation sous l’égide de  la junte actuelle procède du projet des putschistes de ne jamais accepter une solution qui remette en cause le bénéfice principal attendu du coup d’Etat : le changement de pouvoir. Monsieur Vanderpoorter peut-il soutenir le contraire ? J’en doute fort et je suis loin d’être le seul. Peut-il nous convaincre que le processus pour lequel il a ouvertement appelé l’opposition au putsch à participer - avant le Général Abdel Aziz lui-même ! - sera plus « exhaustif », plus « transparent » et surtout plus « durable » que celui de 2005-2007 ? Peut-il nous assurer que les mêmes généraux  (ou d’autres moins gradés) ne referont pas de coup d’Etat qui donnera l’opportune occasion de « débattre sur des sujets graves qui, pour certains, n’ont pas vraiment été traités au moment de la transition…[de 2008,ndlr] » ? Je n’en suis pas certain non plus. Tout l’argumentaire de Son Excellence procède, sauf erreur de compréhension de l’arabe et du français de notre part, d’un désir de potabilisation de ce que Louis Michel, Commissaire européen au Développement et à l’Aide Humanitaire a appelé, dans une excellente formule le 22 Décembre 2008 sur RFI, « un abus de crédulité ». 

Mais pourquoi donc un diplomate étranger, français de surcroît, œuvre-t-il en faveur de ce raccourci suranné et, ma foi, pernicieux pour résoudre une crise dans un pays dont la France s’est toujours sentie « très proche (… )et auquel [elle est]très attaché(e) ? » Pourquoi ce raccourci qui risque de ramener la Mauritanie et l’Afrique tout entière – à moins que ce ne soit déjà fait – à l’ère dévastatrice des coups d’Etat ? L’histoire nous le dira peut-être très prochainement.

En attendant, penchons-nous sur le scénario de la solution de crise ; celui de l’après-Etats Généraux de la Démocratie. Monsieur Vanderpoorter a, à ce sujet également, des idées aussi claires – et tranchées- que pour le reste.

Sur la solution envisageable

Sans chercher aucunement à le caricaturer – loin de nous cette intention - le raisonnement de Monsieur l’Ambassadeur de France, peut-être résumé ainsi qu’il suit : Sachant que « …l’objectif est de revenir à l’application de la Constitution (…)le plus vite possible », il y a deux scénarios envisageables :
1-     On «…applique totalement » la Constitution « c’est-à-dire que le Président élu soit président ». Notons ici que Son Excellence évite habilement l’expression « restauration du Président dans la plénitude de ses prérogatives » ou même, celle plus interprétable, de « restauration de l’ordre constitutionnel ». Ce n’est pas anodin, loin s’en faut. Notons aussi que cette hypothèse, nonobstant son indéniable conformité avec la Constitution et avec l’esprit et la lettre de la position de son pays et de l’ensemble de la Communauté Internationale, est balayée de manière péremptoire par Son Excellence : « …apparemment l’opposition à cela est très forte », affirme Monsieur Vanderpoorter, catégorique. Osons une série de déductions : « l’opposition au putsch est très faible (quatre ou cinq personnes qui ont perdu leurs postes dirait le Chef de la junte) ». « La revendication de la communauté internationale ne pèse rien devant la « popularité » de la junte ». « Le Président Sidi ne ferait pas 2% si des élections étaient organisées aujourd’hui » (Qui avait dit ça, déjà et de qui le tenait-il ?). Etc.

Exit le scénario constitutionnel, le vrai. En deux lignes seulement !

2-     On reste « aussi proche que possible de la constitution », « …la voie retenue par les autorités en place », c’est-à-dire « l’organisation d’élections ». Ce scénario est tellement analysé en long et en large depuis le début de l’interview, qu’aucun doute n’est possible sur l’intérêt que lui voue Monsieur Vanderpoorter. L’Ambassadeur ose même un autre raccourci, juridique cette fois, pour rendre « acceptable » une transition dans ce sens, avec le Président du Sénat. « L’hypothèse d’un rôle ou d’un intérim confié au président du Sénat n’est pas une invention de la Communauté internationale, c’est ce qui est prévu dans la constitution mauritanienne ». Soit. Mais cette même constitution, à  l’instar d’ailleurs de toutes les autres, n’intègre pas les coups d’Etat militaires comme mode d’alternance politique, a fortiori la « vacance » de pouvoir engendrée par un empêchement du Président de la République  décidé unilatéralement par  le Chef de sa sécurité ! Ensuite, tout coup d’Etat est par principe une rupture de l’ordre constitutionnel et induit, par conséquent, l’inconstitutionnalité de toute décision et de tout acte qu’il engendre, y compris l’application de la Constitution elle-même ! Ne parlons même pas d’une application sélective de cette dernière.

L’invalidité de la thèse défendue par l’Ambassadeur et sérieusement envisagée par les putschistes (après l’évacuation du Président du Sénat légitime, dit-on) est encore plus opérante si l’on se souvient que le Président de la République dont on veut prononcer l’empêchement est bien vivant (Dieu merci) en pleine possession de ses facultés physiques et mentales et, qui plus est, décidé à recouvrer la plénitude de ses prérogatives. Même si le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi en acceptait le principe, aucune transition ne pourrait être jugée constitutionnelle ou même « proche » de la Constitution (formule qui, du reste, ne veut rien dire en droit), si elle n’est pas placée sous son égide.
L’ordre constitutionnel est un tout. Il est global ou il n’est pas. De même, la promotion de la démocratie qui est l’une des missions des Ambassadeurs des grandes nations démocratiques comme la France, ne souffre pas de compromis sur les principes.

Mais pourquoi donc Monsieur Vanderpoorter, qui exprime, à plusieurs reprises son attachement à une solution constitutionnelle, n’envisage-t-il qu’improbablement une hypothèse intégrant la restauration du Président démocratiquement élu dans ses fonctions ? Pourquoi ne semble-t-il pas avoir souvenance de ce paragraphe du communiqué rendu public par l’Elysée le 07 août, un jour après le coup de force : La France "rejette le principe de nouvelles élections présidentielles en Mauritanie qui seraient illégitimes au regard du cadre institutionnel établi en 2007 à l'issue de la période de transition". (Souligné par nous). Pourquoi la position de Son Excellence s’inscrit-elle, non seulement en porte-à-faux avec celle du reste de la Communauté Internationale, mais aussi en contradiction avec celle de son propre pays dont le Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner affirmait, le 23 Décembre :  « Nous soutenons le dispositif qui devrait débuter le 27 décembre à condition que tous les acteurs, y compris le président Abdallahi, considèrent que les conditions sont réunies pour participer à ce dialogue », signifiant ainsi la préférence de la France pour la solution qu’acceptera le détenteur de la légitimité constitutionnelle (ce qui est conforme aux principes de la France) et non celle qu’imposeront les « autorités en place » ? Pourquoi, à le lire, L’Ambassadeur, semble-t-il faire de la solution sans le Président Sidi un postulat –  comme le Général Aziz fait de la solution avec le Président de la République « une ligne rouge »?

L’histoire seule nous donnera des réponses à ces interrogations on ne peut plus légitimes. Et elle le fera. On dit chez nous – la formule est si belle qu’elle n’est traduisible que par interprétation – que le temps dénude toujours ce qu’il habille. En ce qui concerne la position de Son Excellence Michel Vanderpoorter par rapport à la grave crise mauritanienne, le présent a déjà fait une grande partie de l’œuvre du temps. L’avenir fera le reste.

 

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