----- Original Message -----
From: Souleiman SIDIALY
To: keija
Sent: Tuesday, July 24, 2012 1:00 AM
Subject: Ecrit apres vous avoir lu et en pensant affectueusement à vous
SOURAH 110 : Un ALLELOUIA ou UN CHANT DE VICTOIRE DE GUERRE
références
1° chouraqui
2° quranexplorer.Com . traducteur : non verifié ( cette référence est un point faible pour un esprit occidental . elle est forte pour un sahélien; prendre la première traduction sous la main pour l’opposer à une référence considéré comme forte par l’interlocuteur ; veut signifier le primat de la chose admise communément face à l’originalité de l’antithèse. Cela me convient assez en pratique, par paresse).
Référence du dictionnaire de français :
www.cnrtl.fr (centre national de ressources lexicale)
Référence de l’arabe : la parenté de ma langue maternelle, le Hassaniya avec la langue de référence arabe de la péninsule : contrôle par écoute, de la proximité des évocations engendrées, comparativement avec les traductions.
Chouraqui : « Quand le secours d’Allah vient AVEC la victoire(1), tu vois les humains entrer en masse dans la créance d’Allah (2) Glorifie la désirance de ton Rabb,fais-toi pardonner. Le voilà, c’est le Retour(3) »
Quranexplorer.com : « Lorsque vient le secours d’Allah AINSI que la victoire, (1) et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d’Allah, (2) alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. Car c’est Lui le grand Accueillant au repentir. (3) »
Dans le coran, la foule vient adhérer simplement à la religion du seigneur, Dans Chouraqui, en première lecture, le contemporain entend que les gens contractent un crédit d’argent, puis comprend que cela ne veut rien dire. Voici ce que lui donne le dictionnaire.
Première option : « Action de considérer quelques chose pour vrai »
Le dictionnaire a la justesse de citer des exemples, qui illustrent que l’emploi du mot, en français ancien, est le plus souvent rattaché à une polémique. La créance mesure « un crédit » donné par une foule à une chose des plus aléatoire quand à sa vérité : Traduire n’est pas servir un texte, mais ce n’est pas le dénaturer.
Mais Chouraqui a une thèse, tout à fait défendable en discussion historique, ou même théologique mais déloyale vis-à-vis d’un texte à traduire. La 110° sourate nous dit-il en introduction « clôture, sous la forme d’un psaume triomphal, la révélation progressive » Mais le triomphe est t’il spirituel ou temporel ? Es-ce un chant de victoire guerrier ou un allelouia ? Un traducteur sans moque idéalement, Chouraqui, se charge de trancher pour nous par son interprétation.
« Quand le secours d’Allah vient AVEC la victoire » ET (pour la virgule) les humains entrer en masse dans la créance d’ allah. »
Chouraqui préfère que « WA » = « ET, ainsi que » devienne AVEC. et supprime le WA par une virgule pour la suite.
Alors le secours d’allah, aidé par la victoire militaire (ou l’inverse) font que :Intimidés, militairement menacés, opportunément dans tous les cas, les humains font crédit à la nouvelle religion.
Soit ! ce monothéisme, comme ceux qui l’on précédé, se sont souvent imposé par l’épée , ce n’est pas un scoop. Mais ce n’est pas ce dont parle le texte.
Le coran dit plus surement « Lorsque vient le secours d’Allah AINSI que la victoire ET que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d’Allah ».
C’est UN CONSTAT du succès de l’islam, qui n’est pas attribué à la victoire, il ne c’est pas fait AVEC elle, mais en même temps qu’elle ; le secours spirituel de dieu n’est pas arrivé AVEC la victoire mais en même temps. Il est simplement constaté. Laquelle victoire est là (celle de la religion secourue par l’esprit de dieu et non celle des armes qui font faire crédit, la main forcée.) ALORS d’évidence, viennent les LOUANGES et PRIERES à la manière d’un ALLELUIA chrétien : «alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. »
C’est un alleluia, pas un cri de victoire de guerre. LOUANGE et CELEBRATION auprès de celui qui reçoit et décide du sort à faire au repentir « Car c’est Lui le grand Accueillant au repentir. » Pas à la manière du dieu de la thèse de chouraqui, chef de guerre, qui une fois glorifié pardonne « glorifie la désirance de ton Rabb, fais tois pardonner » dans un automatisme de logique politique.
La « masse » remplace la foule dans l’interprétation de Chouraqui, mot équivalent en effet, dès lors que le mot ne cherche pas à conserver , à une représentation ,sa nature . Cela ne pose pas problème à qui fait œuvre d’érudit, de savant, d’historien. Le traducteur, occupé à traduire, lui, préfère « les gens qui entrent en foule ». La foule en plus d’être plus proche du sens du mot « avwaj » plait au traducteur honnête. Le mot continu à parler d’une addition d’hommes. Somme de personnes soumise à la grâce, par le secours de dieu. Que voulez vous que cela face à une « masse » !
deuxième option du dictionnaire : « La créance est l’action de considérer quelqu'un comme véridique, comme digne de confiance .Le dictionnaire cite alors très à propos, Charles Peguy:
« C'est Dieu qui nous a fait crédit, qui nous a fait confiance. Qui nous a fait créance, qui a eu foi en nous »
Chouraqui , nous parle t’il de la « créance » que donne allah à la « masse » des convertis ou de la créance que la masse « accorde » à dieu. ?
Le même dictionnaire vient en aide par un deuxième exemple illustrant le second sens du mot : « La Lettre de créance attestant la confiance officielle accordée par le pouvoir politique d'un État à un ambassadeur »
Ainsi, donc soit la masse accorderait sa confiance à l’ambassadeur de la nouvelle religion :(masse= les mecquois et leur leaders= la ville de la Mecque). Ou Posé autrement : l’Etat, le pouvoir = dieu, la confiance est reçu par les croyants.
Dans les deux cas c’est fort intéressant, c’est spirituellement non dénué de pertinences, mais hors propos du texte. Traduire n’est pas inventer.
Quand à « la désirance » de dieu dans le texte elle n’existe que dans l’esprit de Chouraqui, désireux que les dictionnaires modernes n’y comprennent rien ; que « l’étranger » se sente davantage en terre inaccessible.
Désireux sans doute, que les connaisseurs de la langue , les intellectuels et gens d’esprit trouvent des sens brillants, fussent ils insensés dans son coran. A chaque vanité sa nourriture, celle des gens d’esprit est toute trouvée.
Désir peut être aussi de faire résonnance auprès de certains lecteur d’un objet de quête chrétienne et soufi bien affirmé, mais absent de la 110° sourah : Le désir de dieu pour l’homme et réciproquement. Si le musulman ne s’y trompe pas, le procédé est pervers à l’encontre du chrétien qui vient naturellement au coran dans la poursuite de sa propre foi. Il n’est pas un étudiant en islam. L’amener sur le thème du désir « de et pour dieu » est facile, car c’est un lieu commun du christianisme. La déception sera d’autant mieux assuré que, « l’apparent » du coran est plus discret sur le thème et le chrétien n’est pas à l’étude chez un maitre soufi.
L’interprétation de la sourah 110 par Chouraqui est simple : l’adhésion des musulmans est une affaire de crédit conjoncturel accordé par « une masse » au prophète de l’islam vainqueur militaire , de retour à la Mecque. La sourah 110 célèbre le triomphe armé de ce dernier. Des musulmans peuvent tout à fait la vivre ainsi. La thèse en vaut une autre. Mais il est malhonnête d’en gâcher une traduction de texte.
Quand à vous cher ami, je ne m’étonne plus de votre saine naïveté à lire ceci « la traduction d’André Chouraqui, rugueuse et rapeuse, mais très mot à mot, dont je peux « contrôler » la précision et l’honnêteté puisqu’il a également traduit la Bible, dont j’ai cinq ou six autres traductions. »
Amitiés
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