samedi 28 juillet 2012

journal de maintenant - samedi 28 juillet 2012


Samedi 28 Juillet 2012

J’apprends incidemment d’un de mes amis, que le ministre français des Affaires Etrangères qui commence une tournée dans la région, "boude" la Mauritanie. Pourquoi ? Comme il semble que l’étape aurait été consacrée au seul tenant du pouvoir - à raison du sécuritaire dont Mohamed Ould Abdel Aziz passe pour le seul garant - je crois que c'est mieux pour l'avenir et plus élégant pour une opposition dont il n'aurait pu prendre la mesure en qualité humaine et en diversité, puisqu'il ne l'aurait pas rencontrée.


Mais je vais quand même aux nouvelles.

Je reçois ces précisions.

Le programme initial (28/29 juillet) concernait Niamey, Dakar et Nouakchott, auxquels s'est ajouté au dernier moment Ouagadougou (4 pays en 2 jours!). L'objectif principal de la visite était d'échanger sur le Mali et le Sahel, mais les questions de gouvernance étaient également prévues si le temps le permettait. Mais le ministre a dû changer ses dates au dernier moment, suite à un voyage en Pologne, et a souhaité avancer d'un jour son programme en Afrique.
La date du 28 ne convenait pas en revanche au Mauritanien qui avait un autre engagement. Aucune des alternatives n’a pu aboutir Ndjamena a donc été choisi au dernier moment comme étape de fin d'après-midi après Dakar. Laurent Fabius devait en effet être de retour à Paris dimanche.
Compensation, mais pour qui ? une conversation entre le ministre français des Affaires Etrangères et l’homme fort à l’issue du déplacement du premier et peut-être une visite, finalement, avant l’automne.

Je ne crois pas à cette manière de dire le choix français à l’opinion publique mauritanienne : il n’y a pas d’engagement de même importance pour le général, qui soit antérieur.
Si le ministre n'a pas daigner inclure la Mauritanie dans sa tournée, ce n'est pas pour lui consacrer une visite unique. La rentrée française et les agendas syriens vont se charger de plus en plus. L’homme fort aura du mal à « gérer » son exceptionnalité : la mise à l’écart. Surtout de son point de vue et dans sa situation, il a tort d'être demandeur depuis le 6 Mai dernier et il a déjà beaucoup reçu : la visite d'El Ghazouani à Paris, revenant à Nouakchott avec "la" cravate.

Et je reçois cette dépêche et son commentaire.
 

Scandaleux ! Le 14 juillet courant, un hélicoptère de l’armée de l’air mauritanienne s’écrase tôt le matin sur le tarmac de l’aéroport de Nouakchott. Bilan : 7 morts dont l’équipage militaire, ainsi que qu’un paramilitaire (un douanier) et des civiles.
L’accident émeut tout le pays et l’on commence à parler de zones d’ombres l’entourant : (1) l’avion est de fabrication chinoise, acquis dans des circonstances peu transparentes (2) il convoyait semble-t-il de l’or de Tasiast, dans des conditions tout aussi opaques (3) le Commandant de l’armée de l’air, n’est autre que le colonel Hraitani, un proche cousin de MOAA, signataire avec un autre cousin, Mélainine Tomy (actuellement Directeur des relations extérieures des Mines d’or de Tasiast) du marché d’armes avec les chinois !
Il n’en fallait pas tant pour qu’une odeur de scandale se dégage de cette tragédie.
Aujourd’hui, cette odeur est désormais plus forte, avec la constitution de la commission d’enquête chargée d’élucider les circonstances de l’accident. Voici un abstract de l’article publié par le site Al Akhbar sur le sujet (http://www.alakhbar.info/25670-0-FBAF-FCC50-F--F5C.html) :

La commission d’enquête sur l’accident de l’avion militaire suscite une polémique au sein de l’institution militaire. Des sources affirment que la composition de cette commission est entourée de zones d’ombres en raison de la sujétion de ses membres à la direction chargée de l’armée de l’air ;
La Commission est dirigée par le Colonel Sidi O. Sidi Med Ould Guenvoud, issu du Centre de Perfectionnement de Rosso. A un an de la retraite, cet officier est redevable à ses supérieurs de la suite de sa carrière militaire.

Il est secondé par une personne étrangère à l’institution militaire mauritanienne, le Colonel français Gabriel Sallas, entraîneur à l’école et conseiller technique du Directeur de l’Armée de l’Air, le Colonel Hraitani.

Parmi les membres de la commission figure le Capitaine Mohamed Ould Abdi, Chef de la Base aérienne dont dépendait l’avion crashé et qui ne devait pas figurer dans la commission en raison des responsabilités administratives qu’il assume dans l’accident : C’est lui qui a délivré (bien que non habilité à le faire) l’autorisation de vol à feu Capitaine Hacen Ould Cheikhani Ould Med Saleh(Commandant de l’avion, ndt).

Participeront également  à l’enquête Baba Ould Bneijara, officier de renseignement de la base aérienne militaire, Lieutenant Sidi Mohamed et Sergent Ndiaye Amadou, tous travaillant sous les ordres du Commandant de la base, ce qui les prive de toute prétention à l’indépendance.

Certains milieux affirment que des militaires membres de la commission auraient dû être entendus eux-mêmes, étant directement responsables, du fait de leurs fonctions, de ce qui se passe au niveau de l’armée de l’air mauritanienne au moment du crash.


Et un autre de mes amis résume nos interrogations,  :

Je ne comprends pas pourquoi, à Paris, on s’obstine à miser sur ce rambotin kleptomane pour ramener la sécurité au Sahel, alors que tout prouve que son maintien au pouvoir donne exactement le contraire de ce résultat : le Mali durablement déstabilisé avec un émirat terroriste sur une partie de son territoire, Aqmi aux portes de Dakar, réussissant ainsi la jonction, précieuse pour les dealers sud-américains, avec le narco-Etat remuant qu’est devenue la Guinée Bissau, la Mauritanie transformée en plateforme de toute sorte de trafic et, dans quelques mois voire quelques semaines, en champ de bataille au conflit à grande échelle qui se prépare dans la sous-région ; son pouvoir qui trempe, selon de nombreux médias, avec celui d’autres pays de la sous-région (Burkina Faso) dans l’exécrable commerce d’otages au Sahara contribuant à enrichir fabuleusement les groupes terroristes qui tiennent la dragée haute au monde entier! Pendant ce temps, MOAA et sa bande pillent sans vergogne le pays qu’ils ont transformé en boutique familiale (savez-vous qu’ils nous vendent maintenant la pièce d’identité à 1000 ouguiyas (2euros 50 environ) payables en espèces au guichet de retrait de la carte et…sans reçu du trésor !!!!).

Ne voit-on pas cela à Paris ou alors est-on dans la duplicité et prépare-t-on, en réalité, une déconfiture totale du Sahel, dans le cadre d’une stratégie de délocalisation de la guerre contre le terrorisme vers une région plus « vaste » et moins « peuplée » qu’un Orient dont la reconstruction sera vraisemblablement la poule aux œufs d’or du premier cinquantenaire de ce siècle ? L’objectif est-il de vassaliser l’Algérie et d’en contrôler l’enrichissement fabuleux ? Ou s’agit-il tout simplistement de donner le change à l’expansionnisme américain en entretenant le dernier pion « jouable » dans une région qui, décidément, fait l’objet de convoitises aux mobiles pour le moment peu clairs ? Je ne comprends absolument pas, cher ami, et je crois que je ne suis pas le seul !!!

Comprendre donc… avons-nous la réponse : à Paris, on commence de voir ?

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