L’ambassadeur français
dans une interview
exclusive à « Alakhbarinfo »
Résumé
« Je ne suis pas mandaté par les autorités
de mon pays à entreprendre une médiation en Mauritanie ; L’initiative de
Kane Hamidou Baba est digne d’étude ; Et pas de commentaires sur les
boycottistes ».
L’ambassadeur de France à
Nouakchott M. Herve Besancenot a déclaré qu’il n’est pas mandaté par les
autorités de son pays à entreprendre une médiation entre les différents acteurs
politiques en Mauritanie. En précisant que son « rôle est d’être à
l’écoute de l’ensemble des parties politiques et d’encourager- si on nous le
demande et on ne nous l’a pas encore demandé- la reprise du dialogue. »
Et d’ajouter dans une interview
exclusive à Alakhbarinfo que le
texte succinct de 2 pages proposé
par le président du RPM, Kane Hamidou Baba, pour dénouer la crise politique
peut constituer un terrain d’entente entre les différents acteurs de la scène
politique
Abordant la situation au nord
du Mali, il a rappelé que la force onusienne (MINUSMA) ne comporte pas jusqu’à
présent le nombre de soldats prévus. Parmi les 12 000 soldats attendus
pour cette force, seule la moitié est déjà sur place, alors que la mobilisation
de tout cet effectif nécessite de gros moyens logistiques et un temps
considérable.
Quant aux conseils de vigilance
adressés par son pays à ses ressortissants touristes pour plus
de prudence dans leurs déplacements en territoire mauritanien, l’ambassadeur
français a évoqué dans l’interview une demande du gouvernement mauritanien pour
sortir de la ville touristique de Chinguetti de la zone rouge. Il a signalé que
la demande était sous étude et comporterait un engagement du côté mauritanien
de fournir une protection à tous les niveaux sécuritaires (police, gendarmerie
et militaire).
Ci-après le texte intégral de
l’interview
Alakhbarinfo :
Deux journalistes français ont
été tués après avoir été enlevés à Kidal, savez-vous qui est derrière cette
opération ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT:
Non, on ne sait pas jusqu’à
présent qui est derrière cette opération qui, à ma connaissance n’a pas encore été
revendiquée. Mais sans nul doute une enquête sera menée et il y aura plusieurs
interrogations à lever. Certains pensent que c’est un contre signal des
terroristes après la libération des otages, d’autres estiment qu’ils veulent attirer l’attention sur le fait
qu’ils sont toujours présents.
Des interrogations persistent sur
le véhicule qui serait tombé en panne. Les ravisseurs savaient-ils que les
autorités maliennes avaient informé l’armée française de la panne qui a
immobilisé la voiture ? Ont-ils réalisé qu’ils ne pouvaient pas emmener
les otages avec eux et les garder, choisissant de se débarrasser d’eux en les
tuant ? Ceci est une hypothèse, mais nous n’avons pas de confirmation.
Pour le moment Il n’y a aucune
revendication, ce qui n’est pas l’habitude. Car les revendications de rapt en
général sont plus fréquentes que les revendications d’assassinats. Je pense que
jusqu’à présent nous ne pouvons pas confirmer de pistes bien définies, car il
faut encore attendre quelques semaines à venir. Ceci est une simple analyse des
faits.
Alakhbarinfo :
Comment expliquez-vous ce
rapt ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT:
Il est l’illustration que la
situation à Kidal demeure encore instable, car il y a des groupes qui
continuent manifestement à pouvoir manœuvrer. Cela peut être pris comme une
provocation à laquelle il va falloir
répondre. Une réunion aura lieu le dimanche à l’Elysée visant à élucider les
circonstances qui ont entouré ce meurtre et à définir ses responsables, définir aussi la façon de réagir pour continuer
à contribuer à la stabilité du Mali après l’intervention de la France et des
pays africains. Il est certain qu’on ne peut pas tolérer le maintien de
l’instabilité.
Alakhbarinfo :
Comment expliquez-vous que
Tombouctou, Gao et Kidal continuent à être des bastions pour les terroristes
après l’opération militaire franco-africaine ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Je pense que parler de
’’bastion’’, c’est un peu exagéré ! Depuis l’intervention de la communauté
internationale, la situation sécuritaire s’est certainement améliorée. En dépit
de cela, le nord du Mali est une zone vaste et il est presque impossible
d’avoir des bons résultats partout dans toutes les zones. Il est certain qu’il
y a eu des incidents à Tombouctou et Gao, surtout à Gao où une opération
militaire est en cours pour contrôler la situation. Mais
c’est à Kidal que la situation reste le plus difficile à maitriser, car les
forces actuellement en place sont éparpillées, chacune est cantonnée dans son
site. D’un côté l’armée malienne (avec un effectif d’environ 200 soldats),
aussi les éléments du MNLA, les forces onusiennes de la MINUSMA et les forces
de l’opération Serval. Certains ont l’impression que c’est le désordre total et
que les rôles des uns et des autres ne sont pas connus. Je pense que la réunion
de l’Elysée devra aider à tirer des conclusions sur la situation. L’armée malienne devra se
redéployer progressivement sur l’ensemble du territoire malien. En ce qui
concerne les dates, je peux vous dire que je n’ai pas à ce stade la moindre
idée.
Alakhbarinfo :
Ce rapt –puis l’assassinat- dont
ont été victimes les otages, en plus des opérations continues, ne
révèlent-elles pas que les forces onusiennes sont confrontées à certaines
difficultés ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
La force onusienne, comme vous
devez le savoir, n’atteint pas le nombre de soldats prévus par l’opération. Est
prévue la mobilisation de 12 000 soldats, mais
seulement la moitié de cet effectif est disponible actuellement.
Du côté du gouvernement malien
issu des élections, il y a une volonté de récupérer rapidement l’ensemble du territoire, notamment avec
l’aide de la MINUSMA qui connait un grand retard dans son déploiement.
Pour ce qui est de la France, il
y a la nécessité de maintenir un petit nombre de soldats de la force Serval capable
de répondre aux impératifs de la situation, et d’aider les hautes autorités
maliennes à recouvrer leur souveraineté sur leur territoire.
Parallèlement à cela, un
processus politique doit se poursuivre au Mali, car réellement ce processus a
déjà commencé et on ne doit pas voir seulement ses aspects négatifs. Il y a
quelques mois, qui pouvait imaginer que le nord du Mali pourrait se libérer de
l’emprise des terroristes qui l’occupaient ? Qui pouvait imaginer que des élections
présidentielles se dérouleraient dans de bonnes conditions reconnues par
tous ? Devraient s’ensuivre aussi
des élections législatives préparées jusqu’à présent dans la transparence. Je vous rappelle qu’une
conférence se tient depuis hier samedi sur le nord du Mali, à laquelle sont
invitées toutes les parties du conflit. Il y a donc des éléments positifs qui
se sont produits depuis le début de l’année, même s’il reste des poches
d’insécurité que les autorités maliennes doivent pouvoir contrôler à l’aide de
la MINUSMA
Alakhbarinfo :
Les négociations entre Bamako et
les Touaregs ont été suspendues juste après l’investiture d’IBK. Quelle est la
position de la France vis-à-vis de cette question ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Il y a quand même des pourparlers
en cours, néanmoins les agendas ne sont pas les mêmes. D’un côté des autorités
maliennes, il y a la volonté de reprendre l’intégralité du territoire dans les
meilleurs délais. Et du côté des différents mouvements-notamment le MNLA- il y
a la volonté d’obtenir une contrepartie comme prix de la renonciation à
l’indépendance. Actuellement, les Touaregs optent pour l’autodétermination et
veulent ouvrir un processus de négociations
dans ce sens. Les autorités de Bamako parlent plutôt de décentralisation
et d’importants moyens à débloquer pour mettre à niveau le niveau de vie des
populations du nord afin que le niveau de vie de toutes les populations du Mali
soit le même.
Alakhbarinfo :
Étant donné que la France est le
principal acteur dans la résolution de la crise du nord malien, a-t-elle une
vision particulière pour une solution finale de la crise ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
La France n’est pas le principal
acteur, l’acteur principal ce sont
évidemment les hautes autorités maliennes. Sur le plan militaire, vous
vous rappelez que des terroristes bien
armés marchaient sur Bamako. La France ne pouvait rester les bras croisés et
est intervenue pour repousser les terroristes.
Maintenant il s’agit de
réorganiser l’Etat malien, ce qui prendra bien évidemment du temps. Il faut
réorganiser et équiper l’armée. Dans le
domaine du développement économique, une plus grande priorité doit être donnée
au nord qui était relativement marginalisé. L’union européenne, nous Français
et d’autres bailleurs, nous avions néanmoins des programmes de développement au
nord. Maintenant il faut reprendre ces programmes. Notre stratégie c’est
l’accompagnement au moment où la menace terroriste s’est amoindrie d’une façon
notoire. Actuellement nous accompagnons le nouveau Mali avec des équipes
renouvelées, des programmes économiques, un renforcement de l’armée et du
processus démocratique.
Alakhbarinfo :
Certains otages ont été libérés,
d’autres ont été tués. Mais il y a aussi ceux qui restent toujours entre les
mains des terroristes. Quels sont les moyens dont dispose la France pour les
libérer ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Vous savez très bien que dans ce
domaine on n’annonce jamais les moyens à déployer pour des raisons de sécurité.
Il est évident que nous avons en tête l’obligation de récupérer tous nos otages
vivants. Au Mali il nous restait un otage qui était passé par la Mauritanie et
qui a été probablement enlevé par le MUJAO, ainsi qu’un autre citoyen français
enlevé à Hambourri. Son compagnon a été tué.
Je n’ai pas d’éléments précis pour vous dire où ils sont actuellement
maintenus en otages. Cependant il y a toute une action qui est menée pour les
libérer.
Alakhbarinfo :
Pour rassurer les familles, est ce
que vous pouvez nous dire si les otages sont
toujours vivants?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Jusqu’à présent toutes les
indications montrent qu’ils sont bien vivants sauf celui qui a été tué à
Hambouri. Mais il faut attendre qu’il y ait des photos, un film ou un message,
et malheureusement ces signes
n’apparaissent que de temps à autres. Néanmoins jusqu’à une date récente, il y avait des signes indiquant qu’ils sont
toujours vivants.
Alakhbarinfo :
La France va abriter en décembre
le sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique. Quels sont les
objectifs de ce sommet et qui y prendra part ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Nous avons trois objectifs : le
1er la sécurité et la paix, le second la croissance économique et la nouvelle
dynamique dans les relations franco-africaines dans ce domaine et le 3ème
l’environnement et le climat dans la perspective d’une conférence sur le climat qui va se tenir en France en 2015.
Seront traités ces trois principaux éléments en plus d’autres sujets, dont la
réunion pour la mobilisation contre les violences sexuelles faites aux femmes,
à laquelle je pense que la 1ère dame mauritanienne sera invitée. Auront
lieu également des consultations des communautés économiques régionales et un
forum africain pour le développement durable en marge du sommet. Il y a donc
une nouvelle formule du sommet par rapport
aux précédents sommets France-Afrique.
Alakhbarinfo :
Est-ce que le président
Mauritanien prendra part à ce sommet?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Oui le président mauritanien a donné son accord et il participera au sommet
des 6 et 7 décembre. Il y aura aussi le
5 décembre une réunion des ministres des affaires étrangères à laquelle le MAEC
mauritanien participera également.
Alakhbarinfo :
Sur votre demande vous avez rencontré
récemment trois leaders de partis de l’opposition, RFD, Tawassoul et l’UFP quel
a été le contenu de ces rencontres ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Tout d’abord je ne me suis pas
contenté de rencontrer les personnalités que vous avez citées. J’ai aussi
rencontré Birame, Kane Hamidou Baba
et Ahmed O/ Hamza. J’ai tenu à les rencontrer parce qu’il y a
une nouvelle équipe à l’ambassade et je tenais à présenter ces nouveaux
collaborateurs. Les rencontres nous ont permis d’écouter les uns les autres et
de discuter avec les principaux leaders de l’opposition, mais aussi avec les
autorités. Contrairement à certaines informations propagées, il faudrait que
cela soit clair je ne suis pas mandaté par
mon pays pour mener une
« médiation ». Ce que nous faisons en revanche c’est d’écouter les
propos des différents protagonistes et essayer - si on nous le demande et on ne
nous ne l’a pas demandé - d’encourager la reprise d’un dialogue. Nous avons pu
constater dans cette période - et je suis là depuis deux ans - l’absence de
dialogue réel entre les différentes parties. Puis il y a eu des avancées, avec
notamment la rencontre du PM avec les représentants de l’opposition. Un certain
nombre de points intéressants avait été mis sur la table de discussion comme
base de dialogue. C’est un processus que
nous avons encouragé.
Alakhbarinfo :
Qu’est-ce que vous envisagez
faire pour encourager ce dialogue ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Nous accompagnons et nous parlons
aux différentes parties en leur rappelant que la tenue des élections inclusives serait de l’intérêt de tout le
monde. Si certains partis ont été constamment clairs dans leur refus des
élections, d’autres estiment que rien ne les empêche de participer s’il y a de nouvelles garanties de report des
élections, même limité dans le temps et sans que ne soit préconisée de fusion
entre les processus électoraux législatif et présidentiel.
Nous avons maintenant un texte de
Kane Hamidou Baba. Il n’est certes pas le seul, mais son avantage est d’être
court et peut constituer un canevas sur
lequel il pourrait y avoir des discussions. Sera-t-il accepté par les uns et
les autres ? De la part des personnalités de l’opposition, je n’ai pas vu
de déclarations publiques et précises sur l’acceptation ou non de ce texte, du
côté du pouvoir je ne sais pas non plus comment on le voit. Pour moi c’est un texte qui mérite étude et
discussion. L’idée me parait bonne et
digne d’être étudiée, mais il revient aux Mauritaniens de se prononcer. Nous
Français sommes des observateurs, et nous pouvons aussi jouer le rôle de
facilitateur, par contre nous n’avons pas de médiation à proposer à la
Mauritanie, c’est un pays souverain dans les affaires intérieures duquel nous
ne nous ingérons pas. Seulement nous souhaitons que les élections se passent
avec le plus de crédibilité, et quand je dis « nous » c’est
l’ensemble des partenaires occidentaux. Et bien évidement les élections
seraient plus crédibles avec la participation de plusieurs partis politiques.
Quant à ceux qui ont décidé de boycotter, c’est leur droit le plus strict et
nous n’avons pas de commentaires à faire sur ce choix.
Alakhbarinfo :
L’UE va-t-elle envoyer une
mission d’observateurs pour ces élections ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Là aussi, certains journaux ont
donné une présentation erronée de la situation. C’est vrai que certains pays membres
ont tenu à ce qu’il y ait des missions d’observateurs, qui sont généralement
constituées de députés européens, mais ceci n’a pas été retenu par les
autorités de Bruxelles. En revanche l’UE est déjà présente à travers une
mission constituée de deux experts (un Belge et une Française) spécialistes des
processus électoraux. Ils analyseront les conditions dans lesquelles vont se
dérouler les élections et présenteront un rapport interne qui pourra être l’objet
de discussions. L’UE est donc présente à travers ses experts.
S’agissant de la France, nous
avons une initiative qui est menée par le SCAC dans le cadre de nos crédits de
sortie de crise pour 2013. Il y a un volet qui s’appelle sortie de crise institutionnelle
à travers lequel nous soutenons la
société civile en vue des prochains scrutins. C’est un programme exécuté
par un consortium de six organisations
de la société civile mauritanienne. L’objectif de ce programme vise à
encourager la participation des citoyens
aux processus électoraux et son budget atteint 500 000 euros. Nous sommes donc
présents pour encourager un processus électoral démocratique.
Alakhbarinfo :
La France considère-t-elle que
les prochaines élections seront pluralistes ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Ces élections sont par définition
pluralistes puisqu’au-delà des partis de la majorité, il y a le parti Tawassoul
qui a décidé de participer et il y a sans doute aussi d’autres partis qui
iront. La vérité est que nous sommes dans un pays où il y a par ailleurs pas
mal de transhumance politique. En fait bon nombre de partis politiques sont
intéressés par une participation à ces élections.
Alakhbarinfo :
Quel est le niveau de
contribution de la France dans le développement économique en Mauritanie ?
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
L’aide française est ancienne et
importante. Nous sommes le 1er
bailleur bilatéral d’aide public au développement de la Mauritanie. Nous
avons un niveau de versement net qui
atteint 41 millions d’euros en 2012, et en 2013 ce seront presque les mêmes
chiffres. Nous contribuons également au FED (fonds européen pour le
développement), à la
Banque Mondiale et à la Banque Africaine
de Développement qui fournissent tous
une aide à la Mauritanie, cette aide provenant indirectement de notre pays.
Notre aide vise à relever quatre
défis majeurs en Mauritanie :1- sur le plan politique, le renforcement de
la démocratie et de la stabilité et la bonne gouvernance, 2- dans le cadre du
développement durable le renforcement d’une croissance économique qui intègre
la dimension régionale de l’aménagement du territoire et assure une gestion
respectueuse des ressources naturelles, 3- Nous pensons également au
développement humain, je fais allusion à l’emploi des jeunes dans la
perspective de répondre aux besoins de la lutte contre la pauvreté et de
l’absence de justice. La Mauritanie dispose de potentialités importantes, mais
il y a encore un taux de chômage élevé. Il faut donc intervenir dans des
secteurs comme l’agriculture et d’autres qui peuvent aider à freiner la montée
du chômage. 4- Nous voulons aussi accompagner la Mauritanie dans le processus
de la mondialisation à travers le renforcement de l’échange des connaissances
et des cultures. Nous avons une coopération à travers l’apprentissage de la
langue française au niveau de l’institut français et de l’alliance
franco-mauritanienne qui est présente dans
5 villes du pays. Nous encourageons aussi les échanges culturels.
Alakhbarinfo :
Le MAE français a mis la Mauritanie
dans la zone rouge pour limiter les déplacements des Français dans cette
zone. En conséquence, il y a eu des effets négatifs sur le tourisme dans ce
pays.
L’ambassadeur Herve
BESANCENOT :
Ce ne sont pas toutes les régions
du pays qui ont été déclarées zones rouges. Nouakchott ne fait pas partie de
cette zone. Par ailleurs, ces zones rouges ne sont pas spécifiques à la Mauritanie. D’autres
zones du Sahel et du reste du monde sont déclarées zones rouges parce que les
intérêts français y sont en danger. Des actions contre les intérêts français
ont été menées en Mauritanie en 2007, 2009 et 2011.
Mais ce classement n’est pas
immuable et peut changer à la suite
d’une évaluation de la
situation. Par exemple la zone industrielle qui entoure
Zouerate est passée de zone rouge en zone orange.
Nous avons reçu une demande du
gouvernement mauritanien –qui est encore sous examen- pour sortir la ville de Chinguetti de la zone rouge.
Notre réponse dépendra de l’engagement du côté mauritanien à fournir une protection
sécuritaire nécessaire de la part des corps de police, de gendarmerie et
militaire. Notre souci majeur, comme vous pouvez le constater, ce sont les
otages. Nous en avons déjà assez. Nous tenons à ce qu’il n’y ait plus de
nouveaux otages. Heureusement, certains parmi d’entre eux viennent d’être
libérés, mais malheureusement juste après d’autres ont été assassinés. Nous
appliquons à la Mauritanie –comme dans d’autres pays-des mesures fondées sur
notre évaluation de la situation sécuritaire.
FIN
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