dimanche 19 août 2012

repères pour la Mauritanie nouvelle - annexe 6 . 2

 accord triennal de 118,1 millions de $ EU (facilité élargie de crédit)
communiqué de presse n° 10/89
15 Mars 2010

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un accord triennal portant sur un montant total de 77,28 millions de DTS (environ 118,1 millions de dollars EU) en faveur de la République islamique de Mauritanie au titre de la facilité élargie de crédit (FEC)1. Cette approbation permettra à la Mauritanie de bénéficier immédiatement d’un décaissement initial équivalant à 11,04 millions de DTS (environ16,9 millions de $ EU), le reliquat étant disponible par tranches sous réserve de revues semestrielles.
L’accord portant sur la période 2010-2013, dont le montant équivaut à 120 % de la quote-part de la Mauritanie au FMI (64,4 millions de DTS) appuiera le programme économique des autorités mauritaniennes. La Mauritanie a été durement éprouvée par la crise pétrolière et alimentaire en 2007-08, puis par la crise financière et la récession mondiale en 2008-2009. Les conséquences de ces chocs externes ont été exacerbées par une crise politique interne qui a entraîné une diminution des flux d’aide, ainsi que par la forte chute inattendue de la production de pétrole.
À l’issue des délibérations du Conseil d'administration, M. Murilo Portugal, Directeur général adjoint et président du Conseil d'administration par intérim a fait la déclaration suivante :
« La situation économique s’est nettement dégradée en 2008-09 à la suite de chocs tant internes qu’externes. Le PIB réel a baissé et la situation des finances publiques s’est affaiblie. Tandis que l’inflation est restée maîtrisée, le déficit extérieur courant est élevé (12,7 % du PIB), et les réserves internationales couvre seulement environ deux mois d’importations.
Le programme économique préparé par la Mauritanie pour 2010-12 vise à répondre à ces défis au moyen de mesures propres à appuyer une croissance soutenue et la lutte contre la pauvreté. Le redressement des finances publiques ménagera unenplus grande marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses sociales et d’infrastructures, tout en réduisant les vulnérabilités liées à une lourde dette publique. Ces mesures, conjuguées à un cadrage prudent de la politique monétaire, permettront de maintenir l’inflation à un bas niveau et de reconstituer les réserves internationales. Le développement de l’intermédiation financière et l’amélioration du climat des affaires auront pour effet de promouvoir une croissance largement partagée et tirée par le secteur privé.
Le budget de 2010 table sur un déficit de 3,8 % du PIB hors pétrole, contre 5,3 % en 2009, moyennant une combinaison de mesures portant sur les dépenses et les recettes. Il prévoit une augmentation appropriée des dépenses sociales et d’infrastructures tout en contenant les dépenses courantes.
Les autorités ont décidé d’assouplir le régime de change afin de rehausser l’efficacité à la politique monétaire et de faciliter l’ajustement aux chocs exogènes, tout en conservant les rares réserves internationales. La hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires pourrait faire peser quelques risques sur les perspectives d’inflation, mais le programme monétaire des autorités pour 2010 vise à être suffisamment ferme pour maintenir le taux d’inflation proche de 5 %.
La stratégie de réforme du secteur bancaire des autorités comprend plusieurs axes et permettra de renforcer le secteur financier et de développer l’intermédiation bancaire. Il sera aussi important de prendre des mesures énergiques pour rendre le climat des affaires plus attrayant afin de promouvoir une croissance largement partagée et tirée par le secteur privé.
Le soutien de la communauté internationale sera essentiel pour aider la Mauritanie à satisfaire ses besoins de financement à court et moyen terme et à renforcer la viabilité de ses comptes extérieurs. »
Évolution économique récente
La crise économique mondiale et la chute du financement extérieur à la duite du coup militaire d’août 2008 ont beaucoup affaibli l’économie mauritanienne, principalement du fait de la baisse d’activité dans le secteur minier, la pêche et les BTP. Le taux de croissance du PIB réel hors pétrole est estimé à -0,9 % en 2009, contre 4,1 % en 2008. La production pétrolière a continué à baisser, d’où une contraction du PIB global de l’ordre de 1 %.
La situation des finances publiques s’est aussi dégradée. Le déficit budgétaire de base hors pétrole est passé à 7,7 % du PIB hors pétrole en 2008, contre 2,2 % en 2007. D’après les données préliminaires, il semble que les efforts d’ajustement n’ont pas été proportionnels à la baisse des recettes, de sorte que le déficit budgétaire de base hors pétrole, bien qu’en diminution, restera élevé en 2009, atteignant 5,3 % du PIB hors pétrole. Ne disposant que de ressources limitées, les autorités ont utilisé la récente allocation de DTS pour combler le déficit des finances publiques.
La baisse des prix des produits alimentaires et des carburants et la normalisation des relations avec les bailleurs de fonds ont en partie amorti l’impact du ralentissement de l’activité économique mondiale sur la position extérieure. Le déficit extérieur courant reste élevé à 12,7 % (estimations) en 2009, mais il a baissé par rapport à 2008 (15,7 %). La reprise des flux d’aide après les élections de juillet 2009 et le décaissement du financement compensatoire au titre de la convention de pêche avec l’Union européenne (UE) ont permis de maintenir le niveau des réserves internationale brutes à la fin de décembre 2009 à l’équivalent de 2,2 mois d’importations.
L’inflation est restée à un taux bas à un chiffre. Elle a rapidement chuté à 0,9 %, en glissement annuel, en septembre 2009, du fait de la baisse des prix des produits pétroliers et alimentaires sur le marché international et d’une politique monétaire assez prudente. Cependant, sous l’effet de la nouvelle hausse des cours mondiaux des produits pétroliers et alimentaires, l’inflation est remontée à 5 %, en glissement annuel, à la fin de décembre 2009. Au vu du ralentissement de l’activité économique et des perspectives favorables sur le plan de l’inflation, la BCM a abaissé son taux directeur de 12 à 9 % en novembre 2009, mais les taux d’intérêt réels sont restés positifs. Le taux de change effectif a connu une dépréciation de 3 % en valeur nominale et de 2 % en valeur réelle.
Récapitulatif du programme
Le programme économique des autorités pour la période 2010-12 vise à maintenir un rythme de croissance élevé et à faire reculer la pauvreté tout en préservant la stabilité macroéconomique. Pour atteindre ces objectifs, les grands axes du programme sont les suivants :
• Redresser les finances publiques en vue de réduire la dette publique tout en ménageant davantage de marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses sociales et d’infrastructures
• Améliorer encore le cadrage de la politique monétaire afin de contenir l’inflation à un bas niveau et à porter les réserves de change internationales à l’équivalent d’environ 3 mois d’importations
• Développer l’intermédiation financière et améliorer le climat des affaires pour promouvoir une croissance largement partagée et tirée par le secteur privé
• Renforcer les dispositifs de protection et de sécurité sociales


note d’information au public n° 10/40 – 22 Mars 2010

Le 15 mars 2010, le conseil d’administration du Fonds Monétaire International a conclu les
consultations au titre de l’Article IV avec la Mauritanie

Informations générales

La situation économique s’est nettement dégradée en 2008-09 à la suite de chocs tant internes
qu’externes. La hausse des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers a affaibli la
situation des comptes budgétaires et extérieurs et entraîné une hausse de l’inflation, tandis que
la crise politique interne a conduit à une réduction significative de l’aide extérieure. Le
ralentissement économique mondial a accentué les tensions sur les comptes budgétaires et la
balance des paiements, principalement par le biais de la baisse des prix et de la demande des
principaux produits d’exportation de la Mauritanie (minerai de fer, cuivre et produits de la
pêche). En outre, la transition attendue vers une économie pétrolière ne s’est pas concrétisée,
dans la mesure où la production du pétrole a continué à chuter, réduisant les attentes du pays
et accentuant le besoin pour davantage d’aide extérieure.

Reflétant ces multiples chocs, le taux de croissance du PIB réel hors pétrole est estimé à -0,9 %
en 2009, contre 4,1 % en 2008. La production pétrolière a continué à diminuer et le PIB global
devrait subir une contraction d’environ 1 %. L’inflation est restée à un taux bas à un seul chiffre
(5 % en 2009), sous l’effet d’une politique monétaire assez prudente et de la baisse des prix
internationaux des produits pétroliers et alimentaires. La masse monétaire au sens large a
progressé de 15,2 %, tandis que le crédit au secteur privé a marqué un ralentissement, avec un
taux d’accroissement d’environ 4 % en 2009. Au vu de la baisse de l’activité économique et des
perspectives non défavorables sur le plan de l’inflation, la BCM a abaissé son taux directeur de
12 à 9 % en novembre 2009, mais les taux d’intérêt réels sont restés positifs. Le taux de
change effectif s’est déprécié de 3 % en termes nominaux et de 2 % en termes réels.

Le déficit budgétaire de base hors pétrole est passé à 7,7 % du PIB hors pétrole en 2008,
contre 2,2 % en 2007. Les efforts d’ajustement des dépenses n’ont pas suivi le rythme de la
diminution des recettes et le déficit budgétaire de base hors pétrole, bien qu’en baisse, restera
élevé en 2009, atteignant 5,3 % du PIB hors pétrole.

Le déficit du compte courant de la balance des paiements est estimé à 12,7 % du PIB en 2009,
contre 15,7 % en 2008, dans la mesure où la baisse des prix des produits alimentaires et
pétroliers et la normalisation des relations avec la communauté internationale ont contribué à
amortir l’impact du ralentissement économique mondial. Les réserves de change internationales
brutes ont atteint 238 millions de dollars EU, à la fin de décembre 2009, soit l’équivalent de
2,2 mois d’importations de biens et services.

Pour le court terme, les autorités vont devoir limiter les retombées des chocs récents, dont le
ralentissement économique mondial, et rétablir la croissance tout en maintenant la stabilité
macroéconomique. Le déroulement dans un climat apaisé des élections présidentielles a créé
des bases solides pour la reprise du programme de réformes et de l’appui financier de la
communauté internationale. Un ensemble approprié de mesures au niveau des politiques
macroéconomiques soutiendra la croissance tout en contenant les tensions inflationnistes.

À plus longue échéance, les autorités devront promouvoir une croissance vigoureuse et
diversifiée afin de stimuler l’emploi et de faire reculer davantage la pauvreté.

Évaluation par le Conseil d’administration

Les administrateurs notent que le retour à l’ordre constitutionnel en Mauritanie assoit les
bases de la reprise du programme de réformes et du soutien financier de la communauté
internationale.

Les administrateurs notent que la situation macroéconomique de la Mauritanie s’est affaiblie en
2008-09 en raison du ralentissement de l’économie mondiale et de la crise politique interne.

Cependant, une reprise économique devrait intervenir en 2010, tirée par la forte activité dans le
secteur non pétrolier. Les administrateurs ont mis l’accent sur le fait que la réalisation d’ une
croissance économique élevée soutenue sur le long terme, nécessitera la mise en oeuvre de
politiques macroéconomiques saines et de vastes réformes structurelles visant le
développement du secteur privé et le renforcement de la résilience de l’économie aux chocs
exogènes.

Les administrateurs sont d’avis que l’objectif de la consolidation budgétaire est hautement
prioritaire. Ils conviennent que le budget pour l’année 2010 concilie bien entre, d’une part, le
soutien à la reprise de l’économie et la hausse des dépenses sociales et d’infrastructure et,
d’autre part, l’impératif de réinstaurer une politique budgétaire prudente.

Les administrateurs soulignent que la viabilité des finances publiques à moyen terme repose
sur la poursuite de l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement de l'administration
fiscale et de la douane, la maîtrise de la masse salariale et la réduction des dépenses
récurrentes non essentielles, y compris les subventions non ciblées. Ils encouragent les
autorités à mettre en oeuvre des mesures décisives pour améliorer la gestion des dépenses,
restructurer les entreprises publiques et renforcer le dispositif de gestion de la dette.
Les administrateurs soutiennent l’assouplissement graduel de la politique monétaire. Ils
soulignent que toute mesure de détente monétaire à l’avenir doit être considérée avec
prudence et que les autorités doivent se tenir prêtes à relever les taux directeurs si des tensions
inflationnistes venaient à apparaître.

Les administrateurs ont mis l’accent sur le fait qu’une plus grande flexibilité du taux de change
facilitera l’ajustement aux chocs exogènes. Ils accueillent favorablement la réinstauration du
système des enchères de devises et l’attachement des autorités à un taux de change flexible.

Les administrateurs ont pris note de l’évaluation des services du FMI qui indique que le taux de
change effectif réel est en ligne avec fondamentaux économiques et appuient l’intention des
autorités de n’intervenir sur le marché des changes que pour lisser les variations excessives.

Les administrateurs encouragent les autorités à poursuivre leur stratégie de réforme du secteur
bancaire à plusieurs volets, afin de renforcer davantage le secteur financier et améliorer
l’intermédiation bancaire. Ils pressent les autorités à réduire le niveau élevé des créances en
souffrance. Un système bancaire solide, ainsi que des réformes, échelonnées de façon
appropriée, visant à améliorer le climat des affaires et éliminer les goulets d’étranglement dans
le secteur d’électricité, sont importants pour promouvoir une croissance diversifiée tirée par le
secteur privé.

Les administrateurs insistent sur l’importance d’une aide accrue en termes concessionnels des
bailleurs de fonds, en vue de faire face aux besoins de financement à court et à moyen terme
de la Mauritanie. Ils saluent la décision des autorités d’organiser une table ronde des bailleurs
de fonds au cours de l’année 2010. Les administrateurs encouragent les autorités à intensifier
leurs efforts pour conclure les négociations bilatérales avec les créanciers non membres du
Club de Paris sur la base de termes comparables à ceux accordés par les créanciers du Club
de Paris.

Les administrateurs saluent l’engagement des autorités à préserver les dépenses de lutte
contre la pauvreté. Ils mettent l’accent sur la nécessité de développer les filets de sécurité
sociale et de renforcer les dispositifs de protection sociale. À cet égard, les administrateurs
accueillent favorablement l’intention des autorités de lancer une étude exhaustive des
dispositifs existants de protection sociale.

Les administrateurs encouragent les autorités à continuer d’améliorer la qualité et les délais de
transmission des données au FMI.
 

déclaration de la mission du FMI au terme d’une visite en Mauritanie
communiqué de presse n° 11/159
5 Mai 2011

Une mission du Fonds Monétaire International dirigée par M. Amine Mati a séjourné à Nouakchott du 20 avril au 04 mai 2011 pour évaluer la situation économique et discuter avec les autorités les progrès accomplis dans la mise en œuvre des politiques et des réformes économiques dans le cadre de la deuxième revue de l’accord triennal 2010-2012 soutenu par la Facilite élargie de crédit (FEC).1 Durant son séjour, la mission a rencontré son excellence M. le Président de la République, plusieurs membres du gouvernement, de nombreux hauts responsables économiques et financiers ainsi que des parlementaires, des représentants de la communauté diplomatique, bancaire, du monde des affaires, des bailleurs de Fonds, des syndicats et de la société civile. A la fin de son séjour, la mission a publié la déclaration suivante:
« Les résultats macroéconomiques enregistrés en 2010 ont été dans l’ensemble satisfaisants. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel s’est chiffré à 5,2% grâce à l’affermissement de la demande extérieure et à la reprise de l’activité dans les secteurs non extractifs. Le taux d’inflation a été contenu à 6,1% en glissement annuel, malgré la hausse des cours des matières premières. En outre, la bonne tenue des exportations du secteur minier (fer, or, et cuivre) a contribué à l’amélioration du solde courant de la balance des paiements et à consolider le stock des réserves de change qui a atteint 287 millions de dollars E.U, soit l’équivalent de 2,1 mois d’importations. Cependant, le chômage reste élevé et l’économie fait face depuis quelques mois au défi que pose l’envolée des cours internationaux des denrées de première nécessité (blé, riz) et des produits pétroliers »
« A court terme, les dépenses additionnelles engagées par le gouvernement dans le cadre du programme de solidarité 2011 peuvent être justifiées dans le contexte actuel pour atténuer l’impact de la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques sur les couches pauvres et vulnérables. Toutefois, ces dépenses qui sont en majorité des subventions généralisées et financées en grande partie par des recettes minières additionnelles ne sont pas soutenables à long terme, vu la vulnérabilité de l’économie Mauritanienne aux chocs exogènes. A cet égard, les entretiens de la mission ont porté sur le remplacement progressif des subventions par un système de protection sociale bien ciblée et mis en place en collaboration avec les autres partenaires au développement »
« La mission a félicité les autorités pour la finalisation du troisième plan d’action du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) couvrant la période 2011-2015. La mission se réjouit de la concordance de vue avec les autorités sur la poursuite des efforts de consolidation budgétaire et d’approfondissement des réformes structurelles dans les domaines des finances publiques, des entreprises publiques, du secteur financier et de la fonction publique. La mission et les autorités estiment également que le renforcement des politiques sociales et l’assainissement du climat des affaires sont autant de facteurs favorables à la promotion du développement et à l’amélioration du bien être des populations mauritaniennes »
« A l’issue des discussions, les autorités et la mission se sont accordées sur les objectifs à atteindre en 2011 au titre de la FEC et qui restent en ligne avec le programme adopté pour la période 2010-2012. Ces objectifs consistent à atteindre un taux de croissance de 5,3% du PIB réel hors pétrole, de contenir l’inflation à 7,5%, d’accroitre les réserves de change à 2,7 mois d’importations et de consolider l’amélioration du solde budgétaire et du compte courant extérieur »
« La mission a engagé les autorités à maintenir une mise en œuvre satisfaisante du programme qui vise à réaliser une croissance inclusive soutenue, créatrice d’emplois, et permettant l’amélioration des conditions de vie des populations mauritaniennes. Les services du FMI recommanderont à la direction de soumettre à l’examen du Conseil d’administration l’achèvement de la deuxième revue de l’accord FEC, prévu pour juin 2011»
La mission saisit cette occasion pour remercier les autorités pour leur accueil et leur disponibilité ainsi que pour les bonnes conditions dans lesquelles les travaux se sont déroulés.


1 La Facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des niveaux d'accès plus élevés aux financements, des modalités de concours plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance finale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles




déclaration de la mission du FMI au terme d’une visite en Mauritanie
communiqué de presse n° 11/379
24 octobre 2011

Une mission du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Amine Mati, a visité Nouakchott du 11 au 24 octobre 2011 dans le cadre de la troisième revue de l’accord triennal 2010-2012 soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC)1. Lors de son séjour, elle a aussi eu l’occasion de se rendre à Zouèrate et Nouadhibou ou elle a visité des installations minières, portuaires et dans le secteur de la pêche. A la fin de son séjour, la mission a publié la déclaration suivante:
« Les résultats macroéconomiques enregistrés lors de la première moitié de l’année 2011 ont été satisfaisants. Les données disponibles semblent indiquer une bonne performance de l’activité économique, notamment dans les bâtiments et travaux publics et les industries manufacturières. Ainsi, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel devrait se situer autour de 4,8% en 2011 en dépit de la contre-performance du secteur agricole. Le taux d’inflation a été contenu en deçà de 6% à fin juin 2011 malgré la hausse des prix des produits pétroliers. La bonne tenue des exportations minières a contribué à l’amélioration du solde du compte courant de la balance des paiements et a permis d’atteindre un niveau de réserves de 522 millions de dollars E.U. à fin septembre 2011, soit l’équivalent de 3,8 mois d’importations. Toutefois, la croissance n’est toujours pas suffisamment ancrée dans les activités créatrices d’emploi et capables de réduire de manière significative les taux élevés de chômage et de pauvreté. »
« La mission a félicité les autorités pour les efforts déployés pour atteindre tous les objectifs quantitatifs du programme à fin juin 2011. L’amélioration sensible des recettes de l’Etat s’est traduite par un solde budgétaire meilleur que prévu et un niveau record des avoirs du Trésor. La mission se réjouit des progrès réalisés pour dépasser l’objectif des dépenses pro-pauvres, et encourage les autorités à éviter tout arriéré envers les sociétés publiques et privés.
« La mission s’est aussi entendue avec les autorités sur la nécessité de poursuivre les efforts de consolidation budgétaire, d’amorcer les reformes structurelles dans la fonction publique et les entreprises publiques et d’approfondir les réformes engagées dans les domaines des finances publiques et du secteur financier. La mission s’accorde avec les autorités sur la nécessité d’une politique efficace de protection sociale bien ciblée et d’un climat favorable à la promotion du secteur privé. La mise en œuvre satisfaisante de toutes ces réformes permettrait de réaliser une croissance inclusive, forte, et génératrice de revenus au profit des populations mauritaniennes»
«La mission et les autorités estiment que l’année 2012 sera une année pleine de défis liés aux effets d’une sécheresse aigue et aux incertitudes qui pèsent sur les prix des produits miniers. La mission soutient les efforts du gouvernement visant la mise en place d’un programme d’urgence temporaire qui permettra d’atténuer l’impact de la sécheresse. La mission encourage les autorités à s’assurer, avec l’appui des partenaires de développement, que ces programmes soient bien ciblés et efficients en se basant notamment sur l’évaluation des expériences similaires passées. »
« Par ailleurs, les objectifs convenus avec les autorités pour l’année 2012 restent en ligne avec le programme, ce qui permettra d’assurer la viabilité de la politique budgétaire et la consolidation de la stabilité macro-économique. Ces objectifs visent à atteindre un taux de croissance de 5,5% du PIB réel, maintenir le taux d’inflation à 7%, améliorer le solde budgétaire, et accroître les réserves de change à 4 mois d’importations .»
« Les services du FMI recommanderont à la direction de soumettre à l’examen du Conseil d’administration la conclusion de la troisième revue de l’accord triennal au titre de la FEC, prévu pour décembre 2011»
« La mission a été reçue par son excellence M. le Président de la République, et a eu des réunions avec plusieurs hauts responsables économiques et financiers ainsi que des parlementaires, des représentants de la communauté diplomatique, bancaire, du monde des affaires, des bailleurs de Fonds, et de la société civile. Elle saisit cette occasion pour remercier les autorités pour le chaleureux accueil et l’hospitalité ainsi que pour les excellentes conditions dans lesquelles les travaux se sont déroulés »


1 La Facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des niveaux d'accès plus élevés aux financements, des modalités de concours plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance finale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.

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