mercredi 30 janvier 2013

point de vue d'un ami sur l'intervention française au Mali

Hedy Belhassine – 24 Janvier 2013


Le Lt-Colonel Hollande (cr) s’en va-t-en guerre



Aucun politologue n’aurait imaginé que François Hollande prendrait un jour la tête d’un corps expéditionnaire. Cette extravagance a pris de court le monde entier. Les plus « hollandophobes » n’ont pas trouvé de mot de réprobation, alors vaincus par la surprise, ils ont applaudi.
Bravo l’artiste !

Homme orchestre ou transformiste, le nouveau Président français sort chaque semaine un talent dissimulé sous sa manche. Dans les assemblées de chefs d’Etat, on murmure que le petit Français trompe bien son Monde. On le pensait benêt, il se révèle fine lame. En découvrant son habileté de VRP lors de ses missions commerciales en Algérie et à Abu Dhabi, on s’est souvenu que le diplômé d’HEC avait précédé l’énarque. Aujourd’hui, sa posture de chef de guerre nous rappelle que l’ancien étudiant est passé par la caserne et qu’il y est resté fidèle accumulant les galons au fil des périodes de rappel jusqu’à arborer le képi à cinq ficèles panachés de Lieutenant-colonel de réserve.

Comme  les pince-sans-rire et les amateurs impénitents de bons mots, Hollande dissimule ses talents.

Son intelligence suprême  est de passer pour un sot. Le Président excelle depuis
toujours dans cet exercice. A-t-il étudié dans le miroir son allure de benêt innocent : coiffure plaquée, lunettes à deux ronds, points noirs sur les joues, nez tombant, lippe de gourmand, coude et fourchette étouffant une voix de fausset. Il ressemblait à Bourvil ! Comment le détester ? C’était une caricature de franchouillard auquel il ne manquait que le béret basque et la baguette de pain. Au gré des années, l’homme à Solex s’est fabriqué un personnage éligible de super-Dupont débonnaire.

L’Elysée l’a enfin délivré de son rôle de composition. Il est désormais lui-même. Costume avantageux, ventre rentré, menton levé, dents blanches,  visage poncé, regard malicieux, cheveux aile de corbeau. Tout son personnage est concentré sur le bouton rouge  déposé sur le canapé en or de sa boutonnière. Il ne quitte plus sa veste. Contrairement à tous ses prédécesseurs (sauf le petit dernier) il arbore en tous lieux et toutes circonstances la rosette sur demi-nœud de Grand’ Croix de la Légion d’Honneur. Le souvenir de la gloire de Bonaparte est tenace, d’Arcole à Bamako moins de quatre siècles le contemplent !

Ce serait lui faire injure au Président que de le croire sous l’influence de son apparence. Mais pourquoi le Mali ? Hollande n’étant pas homme à se lancer dans une aventure improvisée, toute l’opération a été préméditée. Washington et Berlin étaient au parfum. Rabat et Alger n’ont pas été surpris. L'Algérie, de bon cœur, a accordé l’autorisation de survol aux  Rafales français (qui ont utilisé un autre corridor). L’Egypte a grondé, la Tunisie a tempêté, la Tripolitaine a comploté, les wahhabites saoudiens et qataris sont furieux….le Monde arabe est ravi. L’opinion française est enfumée. Il n’y a guère que Giscard, l’ancien Président de Bokassa pour dénoncer une expédition coloniale ! A l’unisson, peuple et élus saluent la mission salvatrice d’éradication du terrorisme.

Pourtant, l’initiative de Hollande n’est pas une réplique au rabais de la doctrine  simpliste : humanistes contre terroristes, Israéliens bons, Arabes méchants, sunnites yes, chiites no…La vision élyséenne est plus nuancée car elle s’appuie sur l’expertise et la proximité de l’Histoire. Le Président Hollande a lu Alfred Bel, Hamadi Redissi, Alain Chenal, Ali Mezrani, Jean Pierre  Filiu, Malek Chebel, Gilles Kepel et quelques autres. Il sait que l’avancée wahhabite menace l’Afrique du Nord et l’Europe… Que les  Saoud ont phagocyté toute résistance à leur prosélytisme sectaire… Que le salafisme repoussé en Algérie au prix de deux cent mille morts s’est installé en Tunisie, en Egypte, en Lybie à la faveur d’un printemps savamment pourri… Que des fous sont en gestation, qu’au nom de Dieu, l’un d’entre eux a abattu des enfants à Toulouse… Que l’’histoire bégaye… Que Poitier n’est plus loin !

Alors, Hollande a-t-il conçu de reconstituer l’alliance des musulmans berbères et des musulmans latins pour stopper les arabes à Tombouctou ?

La décolonisation puis le rêve nationaliste avaient gommé l’identité musulmane de la Berbérie. On a oublié que depuis le septième siècle jusqu’au début du vingtième, ce territoire était en dissidence systématique avec les pratiques religieuses de la poignée de bédouins fanatiques du Nejd d’Arabie.
La Berbérie est un espace de culture qui englobe l’ensemble de l’Afrique du Nord jusqu’au Sahel dont la frontière sud trace une ligne allant de Tripoli à Tombouctou pour rejoindre la Mauritanie et l’atlantique. Le Mali est aussi terre du peuple berbère touareg, rempart prédestiné contre l’invasion des idées et des munitions d’Arabie. Ce n’est pas un hasard si les wahhabites ont  financé il y a vingt ans un pont pour enjamber le fleuve Niger à Bamako. L’ouvrage porte le nom du roi Fahd d’Arabie !

Dans cette perspective, la stratégie de Hollande pourrait se montrer d’une audace insoupçonnée. Elle suppose en effet l’adhésion de l’Algérie. Bouteflika est probablement déjà converti, l’armée nationale aussi, reste à écrire l’histoire nouvelle du couple Algérie-France dans la défense d’une paix commune. Le drame d’In Amenas scelle le pacte d’entraide entre l’armée française et l’ALN algérienne. D’évidence la police du gigantesque espace sahélien sera commune : le contrôle des points d’eau et des stocks de carburant, l’embargo sur les Toyota 4X4, la traçabilité des mouvements par satellite, voire même l’achat conjoint de drones américains… 
La coopération militaire franco-algérienne est en perspective car désormais des intérêts fondamentaux se confondent. Après tout, l’Académie Militaire de Cherchell est un creuset partagé par les deux armées !


Le Lt-Colonel Hollande (cr) s’en va-t-en guerre

Aucun politologue n’aurait imaginé que François Hollande prendrait un jour la tête d’un corps expéditionnaire. Cette extravagance a pris de court le monde entier. Les plus « hollandophobes » n’ont pas trouvé de mot de réprobation, alors vaincus par la surprise, ils ont applaudi.

Bravo l’artiste !

Homme orchestre ou transformiste, le nouveau Président français sort chaque semaine un talent dissimulé sous sa manche. Dans les assemblées de chefs d’Etat, on murmure que le petit Français trompe bien son Monde. On le pensait benêt, il se révèle fine lame. En découvrant son habileté de VRP lors de ses missions commerciales en Algérie et à Abu Dhabi, on s’est souvenu que le diplômé d’HEC avait précédé l’énarque.
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Le Président VRP

La cinquième république a été successivement présidée par un militaire, un normalien, un polytechnicien, un lettré florentin, un énarque, un avocat d’affaires.

Le dernier en date est un commerçant.

Car François Hollande –on a tendance à l’oublier – est diplômé d’HEC, prestigieuse école de commerce française dont la devise est « apprendre à oser ». Elle forme les stratèges du patronat en leur inculquant le culte du résultat concret.
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Cartes postales du Perche

Mortagne-au-Perche

Il y a  mille ans, Rome envoya en Normandie une légion étrangère pour fortifier une colline qu’un centurion baptisa « montagne des maures ». Mortagne compte aujourd’hui quatre mille descendants bien intégrés.

Elle est célèbre pour son boudin noir dont le championnat annuel attire les foules du monde entier. Cette spécialité culinaire est une variante du boudin pur sang des Maures ; à cheval entre le sanguinaccio italien et le botifara negra catalan.

Hollande et l'Algérie. Qui Mali pense...

En  visite à Alger le mois prochain, le Président français parlera t-il des Dogons, des Bozos, des Bambaras, des Touaregs…? Evoquera t-il sa détermination d’aller guerroyer à la frontière algérienne ? Prendra  t-il le risque d’ajouter le Mali à la tragique histoire franco-algérienne ?

Pas sûr...

Le Mali, c’est deux fois l’hexagone. C’est quinze millions d'habitants dix fois plus pauvre que les bénéficiaires des Restos du Cœur de Corrèze.
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Lectures de voyage en Tunisie

J’avais emporté  une friandise que je dégustais dans l’avion ; un roman d’espionnage loufoque dont l’action se déroule en pays «  imaginaires » : l’Emirat du Matar et le Royaume de Wasabie.

L’héroïne de ce thriller hallucinant est une super woman made in USA dont la mission est de fomenter le soulèvement des femmes chez les wahhabites.

François, David, Abdallah et les autres...

L’obsession de Sarkozy était de vendre des armes. Il a échoué partout où il a essayé. Chacun son métier.

A ne pas vouloir y toucher, Hollande pourrait bien faire un carton plein.

Par fidélité à la tradition, le Président se devait de réserver à la maison des Saoud son premier voyage dans le monde arabe. Or noir oblige, l’Arabie est notre première pompe à essence.

La guerre des diplomates

En juillet dernier, un événement est passé inaperçu. Le roi Abdallah d’Arabie a nommé à la tête de ses services secrets le plus américain de ses sujets.

A 63 ans, l’Altesse Royale et pilote de chasse Bandar Ben Sultan n’est pas un perdreau de l’année. Fils de Prince héritier défunt, riche à milliards, il fut pendant plus de vingt ans, ambassadeur à Washington. C’est un familier des lobbies néoconservateurs. Il dit « you » à tous les influents.
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La Tunisinistrose

Quand dans Le Canard enchainé Claude Angeli, maître de la profession, évoque le risque de guerre civile, ce n’est pas pour faire sourire ses lecteurs.

Quand Laurent Joffrin, du Nouvel Obs dénonce l’offensive du fascisme vert, c’est qu’il craint l’irréversible.

Quand Yadh Ben Achour, sommité de l’université prédit :« si cela continue, même le bon Dieu ne voudra plus de la Tunisie ! », il traduit la rage et la désillusion de la population.

La Tunisie est en plein désarroi.

Tunisie, la bonne affaire

Plage de la Marsa. Le soleil fait la grasse matinée. La mer chuchote deux ou trois petites vagues pour distraire les ripatons d’un couple d’amoureux assis sur le rivage. Plus loin une imposante Belphégor couverte de tissu noir entraine vers le bain un garçonnet apeuré qui pousse des cris de détresse. Un Monsieur ventripotent arpente la plage d’un pas pressé, l’air important comme si le sable était le sien. Il croise un maigrichon à casquette poussant un vélo rouillé.

Soirée de Ramadan à Tunis

Le mois de jeûne est cette année celui de canicule. La Tunisie est épuisée par l’abstinence diurne et la bombance nocturne. Dès la tombée de la nuit, à l’appel du muezzin, les familles se rassemblent autour du festin.

D’abord un verre de lait ou une citronnade, quelques dates, une chorba, une brick à l’œuf, puis quatre ou cinq plats en sauce, quelques salades, des fruits.

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