jeudi 28 février 2013

une analyse de la Mauritanie actuelle selon les parcours de l'enrichissement

Pillage organisé en Mauritanie




Depuis son accession au pouvoir, le Président Aziz, malgré ses promesses, a passé son temps à construire sa propre fortune au lieu de gouverner. Il fait main basse sur l’ensemble de l’économie mauritanienne, de l’exploitation des ressources naturelles aux banques, en passant par la pêche et les projets d’infrastructures. En trois ans, l’auto-proclamé « Président des pauvres » a établi un quasi-monopole du business : état des lieux des pillages du pays et présentation des hommes du président.

 Partie 1

Le Président Aziz a-t-il depuis 2008 déjà déclaré ses avoirs personnels ? A-t-il payé une seule fois un impôt quel qu’il soit ? Où est caché le butin gigantesque amassé en si peu de temps grâce à un système politico-économique lucratif ? Dans n’importe quel autre pays on se serait posé ces questions depuis longtemps déjà mais, jusqu’à présent en Mauritanie et au sein des institutions internationales on a préfèré fermer les yeux laissant Mohamed Ould Abdel Aziz instaurer un guichet unique des affaires pour les marchés publics ou internationaux, créer ses propres entreprises « d’État » dans tous les secteurs de l’économie, faire main basse sur les acteurs concurrents, sans hésiter à instrumentaliser la justice, à faire régner la terreur et enfin, en utilisant la Banque Centrale comme goulet d’étranglement pour faire transiter son butin puis le transformer en devises. Mais la situation commence à évoluer avec de nombreuses révélations sur l’implication du président ou de ses hommes, avec récemment encore les déclarations du député français Noël Mamère qui accuse Aziz d’être une plaque tournante du trafic de drogue dans la région.
Les hommes du Président
Pour s’assurer du bon fonctionnement de sa machine à laver l’argent, Aziz doit employer en permanence un gang de courtisans qu’il enrichit tout en les chargeant de dissimuler ses propres avoirs. Qui sont les prête-noms qu’il utilise pour blanchir sa fortune fraîchement acquise ? Cette nouvelle classe d’hommes d’affaires maquignons, qui tous travaillent pour Aziz, sont en train de mettre en coupe réglée l’économie du pays. Pas un secteur n’échappe à leur voracité…
1- Feil Ould Lahah :
« Cousin germain » du président Aziz, ce jeune homme dont la famille est venue en Mauritanie suite à l’expulsion des mauritaniens du Sénégal en 1989, est aujourd’hui à la tête d’une immense fortune et d’un puissant groupe économique et financier.
La Banque : BMS (Banque A l Mouamalatt Essahiha)
Consignation et l’Armement : Ridha
BTP : EGEC - TP : Entreprise Générale de Construction et de Travaux Publics
Transport maritime : Canary Feeder
Transit et Consignation : TCS 
Assurances : EL WAVA Assurances 
Distribution des produits pétroliers : National Petroleum-sa
BTP : Feil a signé un contrat avec la société espagnole Franjuan en vertu duquel 3% de tout contrat signé en Mauritanie lui reviennent en contrepartie de ses « facilitations ».
2- Mohamed Abdallahi Ould Yaha :
A l’arrivée de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, les affaires de Ould Yaha battaient de l’aile ; MIP Auto, MIP Naval et SOFAPOP étaient en instance de fermeture. Rapidement, il deviendra, pour le compte du Président, l’homme des Chinois en Mauritanie.
Ould Yaha est le partenaire-intermédiaire de la fameuse convention de pêche avec les Chinois de Polyhondong qui fait couler tant d’encre car il s’agit d’un blanc seing illimité sur 25 ans (aussi bien en termes de réserves naturelles que de techniques de pêche). C’est sans doute pour leur laisser le champ libre que les conditions posées aux européens ont été si difficiles, et c’est aussi pour eux que les licences libres octroyées depuis plusieurs années aux Ukrainiens de Bougherbal, aux Russes de Maurice Benza, aux Hollandais de Meyloud Ould Lekhal, aux Espagnols d’Ahmed Ould Mouknass etc….ont été annulées à partir du 1er septembre dernier.
Il touche des commissions sur tous les contrats d’armement impliquant l’Empire du Milieu, avec à la clé plusieurs dizaines de milliards de MRO.
Il se fait construire actuellement par ses partenaires chinois un hôtel dont il a déjà signé le contrat de location avec Kinross (société minière canadienne qui doit exploiter la nouvelle mine d’or de Taziazt) pour plusieurs années payées à l’avance.
Il s’est emparé du phosphate de Bofal qu’il a vendu à une firme indienne installée au Sénégal.
Il est « le moins disant » sur les trois offres retenues pour l’achat d’une centrale duale de 120 MW avec les Chinois de CMEC (China Machinery Engeneering Corporation).
Il est l’un des « samsar » de Xstrata (exploitation minière), une affaire qui pourrait devenir plus importante que la SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière).
Enfin, dans le secteur de l’agro-industrie, il est également derrière le projet de production sucrière avec des généraux soudanais à la retraite et quelques investisseurs saoudiens.
3- Ahmedou Ould Abdel Aziz :
Ce fils du président Mohamed Ould Abdel Aziz qui poursuit ses études à Londres est déjà impliqué dans nombre d’affaires. C’est lui le mystérieux partenaire de WARTSILA France qui malgré son offre coûteuse (154 millions d’Euros, soit environ 30 millions d’Euros au-dessus de celle du moins disant), a obtenu à la surprise générale le marché pour la construction d’une centrale électrique duale de 120 MW (SOMELEC, le EdF mauritanien). Ahmedou joue le rôle de vrai directeur de cabinet de son père ; il est rapidement devenu la pierre angulaire par laquelle toutes les affaires passent.
4- Ahmed M’hamed Yamaa dit Hamady Ould Bouchraya,
Citoyen espagnol ,ancien consul honoraire d’Espagne en Guinée Bissau puis Consul honoraire de Mauritanie à partir de 2009, il hérite curieusement au décès de l’homme d’affaires Veten Ould Moulaye de la présidence de la SOBOMA (ie Coca-Cola Mauritanie dont il détient 4% et dont Aziz serait devenu le principal actionnaire). Aujourd’hui il est le mentor de Bedr Ould Abdel Aziz (un autre fils du Président) dont il est inséparable et qu’il est chargé d’initier aux affaires. Il a bénéficié de 6 000 ha de terres agricoles au bord du fleuve Sénégal.
C’est également lui le Président et principal fournisseur d’ATERSA PV Mauritanie S.A., filiale de la société espagnole ATERSA dont l’Etat mauritanien détient 40% et qui est destinée à la production des cellules photovoltaïques. Cette société a obtenu au conseil des ministres du 20 Septembre 2012 une concession 20 000 mètres carrés en plein centre de Nouakchott.
Il a obtenu par ailleurs le monopole de la logistique de la SPEG (Société de Production de l’Electricité à partir du Gaz) dont les actionnaires sont : SOMELEC, SNIM et Kinross (toujours la société canadienne qui doit exploiter la mine d’or de Taziazt).
Il a obtenu quasiment en mode gré à gré la construction du siège de la SNIM à Nouakchott pour près de 15 millions d’euros avec ATERSA. Enfin Ould Bouchraya est en train de lancer la distribution des cigarettes Winston.
5- Sidi Mohamed Ould Bouh :
Actionnaire d’IVECO (camions), dont l’armée Nationale a acquis une très grande quantité, Ould Bouh est spécialisé dans le trafic des devises à destination du golfe et en particulier des Emirats Arabes Unis. C’est par ses mains que transite une grande partie des devises acheminées par la famille présidentielle, principalement au Maroc (pour l’acquisition d’un immense patrimoine immobilier) et aux Emirats Arabes Unis.
Quasiment tous les terrains sur la route de Soukouk (nouvelle zone résidentielle et probable futur centre-ville) lui appartiennent. On parle aussi de lui dans l’affaire SOMELEC (la nouvelle centrale électrique offre de Wartsila à 157 millions d’euros).
Demain la suite de l’enquête avec une nouvelle série de révélations

partie II


Palais présidentiel de Mauritanie

Depuis son accession au pouvoir, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, malgré ses promesses, a passé son temps à construire sa propre fortune au lieu de gouverner. Il fait main basse sur l’ensemble de l’économie mauritanienne, de l’exploitation des ressources naturelles aux banques, en passant par la pêche et les projets d’infrastructures. En trois ans, l’auto-proclamé « Président des pauvres » a établi un quasi-monopole du business : état des lieux des pillages du pays et présentation des hommes du président. (Partie 2)

Bellahi Ould Boumowzouna et Sidi Mohamed Ould Bobatt :
Il s’agit ici encore de proches cousins et amis de longue date du Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce duo opère dans la pêche avec le bateau chinois le La Fayette qui a une capacité de stockage de 300 000 tonnes ; chassé du Chili, ce bateau est désormais exploité par ces nouveaux venus dans le secteur. En dehors de la pêche, leur activité s’est élargie à :
 La logistique pour le compte de Kinross et de MCM (Mauritanian Mines Corporation).
 Le Transit et la Consignation : Ould Bobat et Ould Lahah sont les seuls qui peuvent s’endetter sans limitation auprès du Trésor.
 Usine de savon de Marseille. : Atlantic Service
 Projet Bumi Mauritanie pour l’exploitation du fer de Tamagout
 Radio privée : Mauritanide FM.
Cheikh Ould Ahmed Ould Baya :
Colonel à la retraite, il est maintenu en toute illégalité comme conseiller du ministre des Pêches pour continuer à avoir la haute main sur le secteur halieutique. Il continue à collecter les amendes de pêche pour le compte du Président. Il cherche d’ailleurs à bouter Ould Yaha hors de Polyhondone car il considère la pêche comme sa chasse gardée.
Il a en outre acheté une importante flotte d’équipements de BTP qu’il loue à Kinross et il est le président de la Société Mauritanienne de Sécurité Privée (MSP) à laquelle l’Etat a accordé par le biais de la Caisse des Dépôts un prêt de 900 millions d’ouguiyas (2 millions d’Euros).
Le tandem Taleb Ould Abdi Vall/ Boubacar Ould Ahmedou Ould Ghaddour :
Ascension fulgurante et chemin parsemé de marchés de complaisance et de grosses commissions et dessous de table.
Marché de la Centrale électrique de 36 MW
Achat des avions de Mauritania Airlines : 45 millions de dollars en cash.
Marché du système de télécommunications de la SNIM (TETRA) : 20 millions d’Euros.
SNIM Nouadhibou : fabrique de traverses en béton et construction d’une centrale de production d’énergie éolienne et solaire (le tout pour près de 50 millions d’Euros), et ce sans compter la manne que représente budget de fonctionnement de la SNIM qui avoisine annuellement le milliard de dollars américains.
Le marché de la Prison d’Aleg pour plus de 600 millions MRO.
Construction d’un Centre Hospitalier à Rosso pour 1,5 milliards de MRO.
Yahya Ould Hademine :
D’abord comme directeur général d’ATTM et ensuite comme Ministre de l’Equipement, Yahya Ould Hademine (avec la collaboration de son collègue Sidi Ould Tah le Ministre de l’Economie) contrôle et supervise la dépense faramineuse de plus de 185 milliards d’ouguiya (liste des projets à suivre) depuis 2009.
Les deux mêmes sont également les maîtres d’œuvres de la convention de troc pour l’aéroport de Nouakchott avec le groupe Ciment de Mauritanie : un aéroport pour deux millions de passagers (alors que les prévisions disent que le pays n’atteindra le million de passagers qu’en 2030), contre un terrain de 450 ha dont une partie est située sur le territoire de la fameuse ceinture verte de Nouakchott dont la mise en place, il y a une trentaine d’années, avait nécessité des dizaines de millions de US$ de financements norvégien, hollandais, belge et de la Banque Mondiale.
Abdallahi Ould Oudaa : ADG de la SNIM
Administrateur Directeur Général de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM). A ce poste stratégique depuis plus de deux ans il a la main sur une entreprise au budget de fonctionnement d’un milliard de dollars qui dépend directement de la Présidence. Il distribue à tour de bras les marchés et est sous la coupe directe de Ahmedou Ould Abdel Aziz, qui est son véritable patron. La SNIM se développe notamment sur des partenariats avec le suisse Xstrata et le chinois Minmetals .
Sidi Mohamed Ould Ghadda & Brahim Ould Ahmed Salem dit Behaye Ould Ghadda : GROUPE WAFA
A eux seuls ils contrôlent plus de 70 % du marché des produits alimentaires, grâce notamment à la Abdallahi Ould Oudaa. Le Goupe Wafa qu’ils possèdent est devenu en quelques mois un conglomérat très diversifié avec :
 Le pôle distribution : SIREX S.A.
 Le pôle industrie agro-alimentaire : Mirex S.A.
 Le pôle immobilier
 Le pôle BTP : MTC (Mauritanienne pour les Travaux et la Construction).
 Le pôle de recherches minières : Wafa Mining sa
 La banque : BFI (Banque Financière Islamique)
 Une Chaîne de télévision, Sahel TV
Et comme « chiens de garde » :
Le directeur général des Impôts Mokhtar Ould Djiay (photo de gauche) et le Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie Sid’Ahmed Ould Raiss (à droite), à ces deux postes stratégiques ces hommes sont chargés de baliser la route et d’éliminer tous les concurrents ; ils sont ainsi la terreur des hommes d’affaires récalcitrants. Au passage ces deux jeunes sont en train de se constituer un immense patrimoine immobilier

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