Mon fils
Date
de sortie
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11
février 2015 (1h44min)
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Réalisé
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Synopsis et détails
Iyad a grandi dans une ville arabe en Israël. A 16 ans, il intègre un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Il est progressivement accepté par ses camarades mais n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un garçon atteint d’une maladie héréditaire. Iyad se rapproche de la famille de Yonatan, apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Il devient vite le deuxième fils de la famille...
Titre original
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Dancing Arabs
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Secrets de
tournage
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Récompenses
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Box Office France
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Distributeur
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01:41
50 489 vues
Actrices et acteurs Mon fils
Rôle : Eyad
Rôle : Yonatan
Rôle : Naomi
Rôle : Edna
Critiques Spectateurs Mon fils
Critique positive
la plus utile Par alain-92 le
27 février, 2015
4,5 -
Excellent
Une belle réussite pour ce film servi par un casting d'exception, une mise
en scène d'une grande et parfaite sobriété, un scénario coécrit avec Sayed
Kashua. Ce nouveau film d'Eran Riklis est rich... Lire
la suite
Critique négative
la plus utile Par Shanghai R. le
16 février, 2015
1,5 - Mauvais
Certainement réelles en pleine guerre du Golfe, dans les années 90, les
difficultés pour les arabes d'accéder aux universités et aux écoles ne sont
plus d'actualité aujourd'hui. Le film donne ainsi... Lire
la suite Photos Mon fils
Secrets de tournage Mon fils
Secret de tournage sur Mon fils
Après s’être attaqué au conflit israélo-palestinien à travers La
Fiancée syrienne (2004), Les Citronniers (2008) et
Zaytoun (2012), Eran Riklis s’intéresse ici au rapport entre les
Palestiniens vivant en Israël et les Juifs israéliens.
Secret de tournage sur Mon fils
Eran Riklis s’est inspiré de deux ouvrages de Sayed Kashua (Les
Arabes dansent aussi et La deuxième personne) pour réaliser Mon fils. Dernières news Mon fils
Mon Fils : le réalisateur Eran Riklis évoque "une histoire d'amour réaliste"
dimanche 15 février 2015 | News -
Interviews
Mon Fils : le réalisateur Eran Riklis évoque "une
histoire d'amour réaliste"
Par Corentin Palanchini ▪ dimanche 15 février 2015 - 09h40
AlloCiné a pu rencontrer le réalisateur Eran Riklis
et revenir avec lui sur son nouveau film "Mon Fils", actuellement à
l'affiche. Le metteur en scène y aborde sans tabou la montée des tensions entre
communautés.
Le jeune Iyad est victime des préjugés des Israéliens envers les Arabes. Mais je pense surtout que votre film est centré sur ce personnage d’Iyad, enfant qui grandit dans un contexte difficile et sur la façon dont cela a marqué son adolescence.
Je trouve que c’est une bonne définition, oui. J’ai fait beaucoup de films sur le conflit [israelo-arabe] avec Les Citronniers, La Fiancée syrienne, mais ce qui m’intéressait surtout ici, c’était le passage à l’âge adulte. Et c’est amusant car nous connaissons les codes de ces films -le premier amour, qui est d’abord le plus grand amour puis une déception, mais avec le fait que le garçon représente une minorité, celase mêle avec le conflit, et c’était un défi intéressant à relever. J’essaye toujours de faire des films qui ont un sens, mais aussi qui tendent vers un large public. Ça n’a pas de sens de faire des films pour les Cinémathèques.
Le scénario provient de deux livres. Combien de temps a-t-il fallu à Sayed Kashua pour n’en faire qu’un scénario et quelle a été votre implication sur le processus d'écriture ?
Sayed a vendu les droits du livre en Europe il y a bien longtemps, dans l’idée de produire un film qui ne s’est jamais fait. Entretemps, il avait écrit un second roman. (…) Et il a mis des années à faire de ces livres un film. Nous avons travaillé ensemble un an sur le scénario. En même temps, je faisais Zaytoun. La difficulté était d’équilibrer l’histoire d’enfance avec le reste du film. Il fallait que cela soit une introduction et pas plus. C’était un travail intéressant car le sujet était très personnel pour Sayed, et après en tant que réalisateur j’arrive sur le projet et l’histoire devient la mienne (rires).
Ça n’a pas de sens de faire des films pour les
Cinémathèques".
Les mères d’Iyad et de Naomi sont des
personnages opposés. Quelle était votre intention avec ces personnages aussi
symboliques ?La mère d’Iyad représente la base émotionnelle. Il peut la croire. Elle sait qu’il a un ami juif, mais ça ne pose pas de problème. Souvent dans les films, on nous présente ce stéréotype sur les femmes arabes : elles sont bruyantes, et j’aimais chez Laëtitia [Eïdo] cette présence silencieuse. Elle est très belle, très intelligente elle voit tout, elle sait tout, et n’a pas à beaucoup parler (…). Je pense qu’elle est sa base de départ. Quant à la mère de Jonathan, elle est un peu sa mère mais surtout, elle est un peu la mère de toutes les mères. (…) A un moment dans le film, elle voit [le personnage de] Yaël [Abecassis] pour la première fois. Iyad vient frapper à sa porte, explique qu’il vient s’occuper de Jonathan, on voit qu’elle entend son accent arabe mais elle ne le relève pas, et je crois que tout l’intérêt de ce personnage est là.
Je crois que la réponse est double. Peut-être que cela serait plus facile car le monde change. Mais d’un autre côté, ce serait toujours aussi difficile. Le monde est de plus en plus petit : on tombe amoureux sur Facebook (rires) ! Et je crois que la haine tue ça. On voit cela à Paris en ce moment, tout est plus radical. C’est une question intéressante car nous sommes en 2014 et je vois qu’on parle encore de tabous alors que nous sommes dans un monde nouveau ! Tout se répète. Aujourd’hui la vieille génération (…) qui a grandi dans les années 60 dans le monde occidental est plus ouverte, mais finalement avec la patine du temps, on constate que les gens sont déçus et se referment.
A mon avis les Juifs sont supposés intelligents, ouverts, mais d’un autre côté en 2014 on sent qu’ils ont peur de la montée de l’antisémitisme, dont ils pensent qu’ils doivent se protéger, et donc qu’on ne peut pas être en couple avec une Arabe parce qu’il faut se protéger, et voilà. Mais je reste optimiste (…). D’ailleurs Naomi, la jeune juive, n’est pas prête à aller jusqu’au bout avec Iyad, et c’est lorsqu’elle a vraiment à choisir, elle refuse d’aller plus loin. C’est triste, mais réaliste dans ce genre de relations.
En France, les tragiques actes terroristes survenus a créé beaucoup de tensions entre les communautés juives et musulmanes. Quel est votre regard sur ces événements ?
Lorsque je regarde la France, je dis toujours : je viens d’Israël, et je connais cette situation. Lorsque je regarde ces événements tragiques, l’attaque sur le supermarché juif, et qu’on regarde la biographie du terroriste, on dirait un mauvais film. Il a grandi dans un quartier difficile, les parents sont décédés, deux frères s’élèvent eux-mêmes, ils deviennent de plus en plus radical dans leur conception de la religion et deviennent des machines à tuer.
Ce qui s’est passé est inacceptable. Mais c’est aussi un signal d’alarme pour la France, Israël, l’Amérique. Il faut analyser ces événements et trouver un moyen d’aider les gens qui sont sur cette brêche, perdus et faciles à manipuler. Les gens accusent l’Islam mais ce n’est pas le problème. Et c’est pour cela que je fais des films : pour contribuer à une meilleure entente.
Selon vous donc, le cinéma est la meilleure voie vers une réconciliation ?
Je ne pense pas que cela soit la meilleure solution. Depuis que je suis né, on se demande si les films peuvent changer le monde : non ! Mais bien sûr que les livres et les films de cinéma touchent habituellement une grande part de la population. Avec la télévision, ils ont une longue durée de vie. Donc les films doivent participer à créer le débat.
Avec Mon fils, beaucoup d’Arabes viennent au cinéma, je vois cela par le compte Facebook du film. Ce qui fait plaisir. Et de façon intéressante, j’ai des messages de gens de droite qui ont vu le film, qui ont ri, pleuré, me remercient.
Secret de tournage sur Mon fils
Après s’être attaqué au conflit israélo-palestinien à travers La Fiancée syrienne (2004),
Les
Citronniers (2008) et Zaytoun (2012),
Eran Riklis s’intéresse
ici au rapport entre les Palestiniens vivant en Israël et les Juifs israéliens.Eran Riklis s’est inspiré de deux ouvrages de Sayed Kashua (Les Arabes dansent aussi et La deuxième personne) pour réaliser Mon fils.
Situé dans les années 80 et 90
Secret de tournage sur Mon fils
Le réalisateur a jugé très important d’inscrire son film au moment
d’extrêmes tensions dans divers pays arabes. Il commente : "En
1982, la guerre du Liban a éclaté : c’était un conflit décisif et traumatisant
pour Israël, et une époque marquante et douloureuse pour l’OLP et donc pour
tous les Palestiniens vivant en Israël ou dans les territoires. En 1991, la
guerre du Golfe est un conflit majeur et traumatisant pour toute la région, et
pour le monde entier. Comme Iyad grandit pendant ces guerres, et dans la
période qui les sépare, sa personnalité, ses choix – et ceux de ses parents –,
son identité et son parcours sont marqués par ce contexte."L’un connaissait déjà l’autre
Secret de tournage sur Mon fils
Au moment des auditions, Tawfeek Barhom (Iyad), 21
ans, annonça à Eran Riklis qu’il
le connaissait depuis ses onze ans. Et pour cause, le jeune homme a grandi à
Ein Rafa, village arabe près de Jérusalem, dans lequel a été tourné dix ans
plus tôt La Fiancée syrienne.Composition familiale
Secret de tournage sur Mon fils
Yonatan Riklis a composé
et arrangé la partition du film. Pianiste de jazz, il a proposé une bande-son
inattendue collant parfaitement à ce qu’attendait son père, Eran Riklis :
"Je me suis dit que ce serait formidable de commencer le film avec un
morceau inattendu, un peu jazzy, qui évoluerait progressivement, auquel se
mêleraient des sonorités plus ethniques, plus moyen-orientales, et qui
deviendrait ensuite une musique plus « grunge », où dominerait la guitare
électrique".Mon fils se balade en Suisse
Secret de tournage sur Mon fils
Le film a été présenté au Festival del Filmo locarno Piazza Grande, en 2014.Pause musical
Secret de tournage sur Mon fils
Eran Riklis a
fait le choix d’une bande-son se rapprochant de ses goûts personnels
s’inscrivant dans l’époque à laquelle se passe l’histoire (80-90). "Love
Will Tear Us Apart" de Joy Division, "I’m a Political Text" de
Top Hat Carriers et quelques tubes de l’opéra-rock Miami font notamment partie
du paysage musical de Mon fils.18 critiques presse
Ouest France
Par Pierre Fornerod
Un propos généreux porté par la présence de Yaël
Abecassis.
Positif
Par Bernard Génin
Pari réussi: les problèmes d'identité, religieuse, nationale
ou même physique, ont rarement été abordés avec une telle intensité grâce à un
quatuor de comédiens exceptionnels.
Femme Actuelle
Par Isabelle Giordano
Ce beau film d’Eran Riklis aborde avec sensibilité et
originalité la question du dialogue et de la tolérance entre deux cultures.
La critique complète est disponible sur le site Femme Actuelle
Le Dauphiné Libéré
Par La Rédaction
Sur une histoire ancrée dans la réalité du pays et de
ses problèmes, Eran Riklis fait basculer son récit vers la fable de
façon ingénieuse et qui suscite la réflexion.
Le Journal du Dimanche
Par Alexis Campion
Ce film témoigne avec tact, entre humour et tragédie, des
contradictions d’Israël. Il est aussi porté par une belle galerie de
personnages, à commencer par l’épatant Tawfeek Barhom.
La critique complète est disponible sur le site Le Journal du Dimanche
Le Monde
Par Franck Nouchi
(...) "Mon fils" est un beau film, remarquablement
interprété.
La critique complète est disponible sur le site Le Monde
L'Express
Par Sandra Benedetti
Voir le site de L'Express.
La critique complète est disponible sur le site L'Express
Paris Match
Par Marie Desnos
Le film est en tout cas à la fois drôle, et triste ;
grave et léger. Beaucoup plus profond qu’il n’y paraît au premier abord. Un
effet tout à fait calculé.
La critique complète est disponible sur le site Paris Match
aVoir-aLire.com
Par Alexandre Jourdain
Le réalisateur des « Citronniers » signe un film doux-amer
pointant la discrimination perpétuelle des Arabes israéliens. Une histoire
cruelle qui pèche toutefois par sa mise en scène.
La critique complète est disponible sur le site aVoir-aLire.com
Critikat.com
Par Ariane Beauvillard
"Mon fils", s’il tracte parfois, surprend souvent
par sa capacité à insinuer.
La critique complète est disponible sur le site Critikat.com
La Croix
Par Arnaud Schwartz
« Mon fils », l’impossible identité des Arabes israéliens
Auteur des « Citronniers », le cinéaste israélien Eran Riklis tire son nouveau film de deux ouvrages de Sayed Kashua, évoquant la situation de cette minorité ignorée.
Iyad (Tawfeek Barhom, à gauche) est partagé entre son
identité arabe et son amitié avec un juif, Yonatan (Michael Moshonov).
Avec cet article
Le cinéaste israélien Eran Riklis, géant sans frontières
« Zaytoun », le soldat israélien et le jeune palestinien
Mon Fils
d’Eran Riklis
Film franco-germano-israélien, 1h44
> Lire aussi : « Zaytoun », le soldat israélien et le jeune palestinien
Mon Fils est le fruit de la rencontre du réalisateur avec l’écrivain arabe israélien Sayed Kashua, de trente ans son cadet. Issu d’un petit village de Galilée, diplômé de l’université hébraïque de Jérusalem, ce journaliste a écrit plusieurs romans sur la condition des siens – 1,6 million de personnes –, minorité du pays rejetée aux marges et souffrant d’une grave indifférence. Le film résulte de l’entremêlement par les deux hommes de deux de ces ouvrages : Les Arabes dansent aussi (paru en France aux Ed. Belfont, 2003) et La deuxième personne (Ed. de l’Olivier, 2012).
> Lire aussi : Portrait de Sayed Kashua, écrivain et journaliste
L’amitié d’un gamin arabe et d’un jeune juif
Porté par l’interprétation très intériorisée de Tawfeek Barhom, le long métrage d’Eran Riklis évoque l’itinéraire d’un gamin arabe, Iyad, dont les bons résultats scolaires lui permettent de quitter la petite ville où il a grandi pour intégrer une prestigieuse université du pays. Cette opportunité fait la fierté de son père, dont l’engagement communiste, dans ses jeunes années, lui avait coûté un avenir prometteur.Découvrant une vie à laquelle il ne savait pas pouvoir prétendre, Iyad noue des amitiés avec de jeunes juifs, dont un jeune handicapé de son âge, déscolarisé, qu’il aide au quotidien. La mère de ce dernier (Yaël Abecassis) l’associe sans réserve au quotidien de la famille, alors que le jeune homme éprouve de plus en plus de difficultés à maîtriser les tensions qui, sans cesse, le renvoient à sa différence.
Des questions d’identité universelles
Nourri par l’expérience personnelle de Sayed Kashua, Mon fils explore avec finesse les questions d’identité, poussant la réflexion avec une certaine radicalité – comme en témoigne la fin – mais dépassant le cadre « local » de cette histoire pour la rendre tout à fait universelle. « Partout dans le monde, les minorités souffrent de ce qu’on leur demande de s’adapter, de renoncer à leur identité pour ressembler au plus grand nombre, note Eran Riklis. Après la sortie du film en Israël, j’ai reçu beaucoup de commentaires d’Arabes israéliens qui me disaient : “C’est ça ! C’est ma vie !” »> Lire aussi : Neve Shalom, une « oasis de paix » pour Arabes et juifs
Accompagné par la musique de son fils jazzman, Yonathan Riklis, le film sait se rendre attachant en évoquant les premières amours d’Iyad avec une jeune étudiante israélienne qui doit cacher sa relation, mais aussi en montrant de manière drolatique la réaction d’une communauté désespérée pendant la guerre du Golfe, pas dupe des grands airs du fantoche Saddam Hussein héroïsé par dépit, mais saluant sur les toits le passage de ses Scuds.
ARNAUD SCHWARTZ
Le cinéaste israélien Eran Riklis, géant sans frontières
Infatigable artisan du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, l’auteur des « Citronniers » signe un nouveau film, « Mon fils », portrait sensible d’un jeune Arabe né en Israël
11/2/15 - 15 H 00
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Eran Riklis sur le tournage de son dernier film, Mon fils, qui
sort aujourd’hui.
Avec cet article
« Mon fils », l’impossible identité des Arabes israéliens
Les Israéliens misent sur la France pour bloquer un « mauvais accord » sur le nucléaire iranien
La victoire de Benyamin Netanyahou en Israël enterre l’espoir d’un État palestinien
Israël et ses voisins, un danger relatif
Son imposante stature aurait pu faire de lui un terrible « première ligne » de rugby, un de ces bulldozers qui, dans la mêlée, font déraper les crampons adverses dans un sillon d’impuissance. Son sourire franc, sa bonhomie contagieuse, ses gestes précis, sa voix à la fois grave et douce viennent pourtant contredire cette première impression.Au choc frontal, Eran Riklis préfère le pas de côté de la fable, le dialogue dans la bonne humeur, le déplacement intérieur dont l’humour est un efficace levier.
> Lire aussi : Un mirador au-dessus des citronniers
On s’attable. Il se replie. Déjà la conversation roule, chaleureuse, dans un mélange d’anglais fort bien maîtrisé et de français appris sur le tas, auquel il s’exerce avec générosité. Polyglotte, cosmopolite, cet habitant de Tel-Aviv, né à Jérusalem le 2 octobre 1954, passe depuis une dizaine d’années autant de temps dans son pays, Israël, qu’à l’extérieur : en France et en Allemagne, où ses films sont coproduits, mais aussi en Grande-Bretagne ou aux États-Unis.
Citoyen du monde, il l’est depuis l’enfance, dans le sillage d’une mère musicienne et d’un père scientifique, « un homme très sérieux », spécialiste de radiobiologie, qui travailla quelques années au cœur du centre nucléaire israélien « dans une atmosphère de secret permanent ». La carrière paternelle l’a mené de Montréal à Rio de Janeiro où, inscrit dans un lycée américain, il eut de la guerre du Vietnam une vision singulière.
Un cinéma sur les frontières
À l’évidence, cet homme-là s’est toujours affranchi des frontières physiques et psychiques, objet de fixation de son cinéma. Entre Israéliens et Palestiniens dans Les Citronniers (2008), où Hiam Abbass, dans le rôle d’une Arabe prénommée Salma, exploitait un champ au bout duquel des soldats de Tsahal, jumelles en mains sur leurs miradors, protégeaient un quartier résidentiel.> À lire : Un mirador au-dessus des citronniers
Mais aussi dans Zaytoun (2013), à travers le périple d’un pilote tombé du mauvais côté et d’un gamin contraint de l’aider. Le Voyage du directeur des ressources humaines (2010, sacré meilleur film israélien de l’année) élargissait la réflexion au sort d’un travailleur immigré – en l’occurrence, Roumain – ayant rejoint la terre promise.
En 2004 déjà, dans cette Fiancée syrienne qui lui apporta la reconnaissance internationale, une future mariée se trouvait bloquée entre Syrie et Israël. Avec Mon fils, son dernier film, c’est davantage d’identité dont il est cruellement question, à travers le destin d’un Arabe israélien.
> Lire notre critique : « Mon fils », l’impossible identité des Arabes israéliens
Eran Riklis est de cette génération qui, à moins de vingt ans, paya son tribut à la guerre, au début des années 1970. Celle du Kippour, qui l’amena ensuite à stationner sept mois dans le désert du Sinaï. « Une expérience traumatique pour les gens de mon âge », commente-t-il sobrement.
Figure de gauche, père d’une journaliste très engagée, il constate que « les tensions sont très vives aujourd’huidans la société israélienne », entre forces politiques comme vis-à-vis des Arabes et des Palestiniens.
« Le pire danger est celui de l’indifférence. »
Artisan sensible du dialogue et de la compréhension mutuelle, le géant, à 60 ans, serait-il fatigué ? L’art, le cinéma, peuvent-ils encore changer le monde ?« Mon énergie est plus grande que jamais, lâche-t-il en se redressant. C’était pour moi un devoir de réaliser ce film. Bien sûr, la fatigue est là, mais nombreux sont ceux qui la ressentent et qui crient : ”ça suffit !”. Même à droite. Le pire danger est celui de l’indifférence. Le vrai pouvoir consiste à amener l’autre à réfléchir. Si on entre au cinéma avec des idées fixes et qu’on en sort avec un léger déplacement, alors l’échange devient possible. »
___________________
Douche écossaise
« J’ai étudié deux ans à l’université de Tel-Aviv, puis j’ai été le premier Israélien à être admis à la National Film and Television School (NFTS, équivalent britannique de la Fémis), près de Londres, se souvient Eran Riklis.
À l’examen d’entrée, le cofondateur et premier directeur, un Écossais nommé Colin Young, me lance : ”Je n’aime pas les Israéliens ! Je n’aime pas votre politique !” Je réponds que je ne suis pas le premier ministre.
Le directeur des études me sauve : ”Il est bon, il faut le prendre !” Il y a deux ans, je présentais mon précédent film,Zaytoun, à Londres. À la fin de la soirée, on me dit qu’il y a une surprise pour moi. On m’emmène dans une pièce et, je vois Colin Young, 87 ans, en chaise roulante, qui me dit : ”Je suis venu de loin, juste pour toi !” Je l’ai pris dans mes bras. »
ARNAUD SCHWARTZ
Le Nouvel Observateur
Par Pascal Mérigeau
Riklis fait preuve d'une sûreté de toucher et d'un sens de
la mesure qui empêchent le film de verser dans la démonstration.
Les Fiches du Cinéma
Par Lucille Bion
La relation presque fraternelle des adolescents cristallise
le jeu sur l'identité qui fonde le film. Mais cette question de l'identité est
traitée avec maladresse : Riklis boucle son récit par une facilité et, dès
lors, celui-ci perd en crédibilité.
La critique complète est disponible sur le site Les Fiches du Cinéma
Première
Par Damien Leblanc
Malgré un arc narratif qui peine à unifier les différentes
intrigues, le discours pacifiste du cinéaste défend une idée tourmentée mais
forte : l’apaisement identitaire passe également par la transgression des
règles établies et par une nécessaire confrontation avec la morale dominante.
La critique complète est disponible sur le site Première
Studio Ciné Live
Par Laurent Djian
Voir la critique sur le site de Studio Ciné Live.
La critique complète est disponible sur le site Studio Ciné Live
Télérama
Par Jacques Morice
Après "Les Citronniers", l'Israélien Eran Riklis
continue à rendre compte de la complexité de son pays. (...) "Mon
fils" n'est pas toujours aussi adroit dans la démonstration et a tendance
à s'éparpiller.
La critique complète est disponible sur le site Télérama
Time Out Paris
Par
http://www.timeout.fr/film/mon-fils-2015
Des anecdotes d’une normalité déroutante qui font le sel de
ce long métrage signé par le réalisateur israélien Eran Riklis, pourtant tourné
dans l’une des régions les plus tourmentées du globe.
La critique complète est disponible sur le site Time Out Paris
Les Inrockuptibles
Par Vincent Ostria
Evidemment, les raccourcis sont légion, le schématisme au
rendez-vous et la mise en scène vieillotte, mais pour une fois Riklis réussit à
créer un personnage avec des imperfections et des subtilités.
La difficulté
d’être arabe vu par un Israélien éclairé. Film vieillot mais personnage
attachant.
Riklis revient de loin. L’éternel homme de bonne volonté du cinéma
israélien, qui essaie constamment de recoller les morceaux entre communautés
antagonistes (notamment Israéliens et Palestiniens), qui était allé très loin
dans la putasserie avec son impossible Zaytoun, revient à la charge
avec une adaptation de deux romans du Palestinien Sayed Kashua.Le héros, Iyad, est un jeune Arabe israélien admis dans un prestigieux lycée de Jérusalem où il est le seul non-Juif. Cette fois, le cinéaste ne s’est pas embarrassé de métaphores ni empêtré dans les compromis de coproduction. En plaçant son film du point de vue presque exclusif des Arabes (et évitant les allégories tiers-mondistes à la Zaytoun), il réussit à éluder tout angélisme.
Sa vision du racisme juif (israélien) à l’égard des Arabes est assez convaincante – contrebalancée par quelques justes hébreux qui sauvent la mise. Evidemment, les raccourcis sont légion, le schématisme au rendez-vous et la mise en scène vieillotte, mais pour une fois Riklis réussit à créer un personnage avec des imperfections et des subtilités auxquelles il semblait jusque-là étranger. Il lui reste à gommer les complaisances académiques qui plombent son cinéma humaniste.
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