vendredi 1 mars 2013

rappel - memorandum de la COD . sous quel régime vit la Mauritanie ? . Février 2012

Coordination de l’opposition démocratique
Commission politique




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LA MAURITANIE SOUS MOHAMED OULD ABDEL AZIZ :
Impasse politique et crise institutionnelle…
Faillite de l’Etat et délabrement des conditions des populations…
Gabegie et pillage des ressources nationales…
Aventures militaires et errements diplomatiques…
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Février 2012

Introduction

La Mauritanie sombre.
C’est, aujourd’hui, une réalité indéniable. Mohamed Ould Abdel Aziz qui tient les rênes du pouvoir depuis août 2008 a instauré dans le pays un régime autocratique prédateur, pernicieusement enrobé dans un habillage démocratique factice et édulcoré, pour la consommation de la communauté internationale, par un donquichottisme antiterroriste ruineux et dérisoire.
Sans culture politique lui-même ni aptitudes d’homme d’Etat, le général putschiste s’est entouré d’une coterie d’arrivistes souvent recrutés en dehors de la fonction publique et, le menant à la jugulaire, s’en est aidé, au cours de ses trois années de pouvoir, pour transformer le pays en une véritable propriété privée qu’il façonne et dont il se sert à sa guise.
C’est en agissant de la sorte qu’il a plongé notre pays dans  une impasse politique inextricable qu’il vient d’aggraver, par le report des élections législatives et municipales en violation flagrante de la Constitution, d’une crise institutionnelle. L’imbroglio politico-institutionnel ainsi engendré vient s’ajouter à une faillite totale de l’administration, à un pillage systématique des ressources nationales par une prédation familiale conduite par le Chef de l’Etat en personne dont les affaires de proches ont, comme par hasard, prospéré  de manière fulgurante et à la dégradation inquiétante des conditions de vie des populations. Au plan extérieur, le général s’est lancé dans une série d’aventures militaires en territoire étranger et d’errements diplomatiques qui compromettent, durablement, la sécurité et la paix dans toute la sous-région et les relations séculaires avec les pays et les peuples voisins.
Le présent document qui reprend des communications et des conférences présentées par la COD dans le  cadre des ses différents programmes de sensibilisation sur les pratiques destructives de ce pouvoir, jettera la lumière, une à une, sur les différentes manifestations de la crise multidimensionnelle où le général Mohamed Ould Abdel Aziz a empêtré notre pays.
C’est un cri d’alarme ; une mise en garde de nos concitoyens contre les risques qu’encourt la patrie s’il n’est pas mis fin aux agissements néfastes de Mohamed Ould Abdel Aziz et de son régime.
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Une impasse politique grave…

    Le général Mohamed Ould Abdel Aziz avait justifié le coup d’Etat militaire de 2008 par l’impasse politique due au refus du gouvernement d'organiser une session parlementaire extraordinaire. Il s’est engagé, après sa prise du pouvoir à supprimer les causes de cette impasse par la diminution des pouvoirs du Président de la République, le renforcement du rôle du Parlement, l’élargissement du champ des libertés, la consécration des saines pratiques politiques, la consolidation de l'unité nationale, l'éradication du terrorisme et de l’insécurité, l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la lutte contre la pauvreté et l’élimination de la corruption. Aujourd’hui, et après trois ans de règne de Ould Abdel Aziz, on est en droit de demander quel sort a été réservé à ces réformes et promesses ? 
La réponse peut être donnée à travers les axes suivants:
1-     Au plan de l'unité nationale :
     Les politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz ont eu pour visée d’attenter à la cohésion nationale et de semer la discorde au sein des composantes de notre peuple à travers :
1.1-  Un mauvais accueil des rapatriés du Sénégal, qui ont été abandonnés à leur sort dans des conditions déplorables, si bien que beaucoup d'entre eux pensent à regagner la terre d’exil.
1. 2- Le montage, à plus d’une occasion et au plus haut niveau de décision, de nos composantes ethniques les unes contre les autres. Cela s'est manifesté, entre autres, par :
    - L’incitation par certains responsables administratifs et sécuritaires dans certaines Wilayas à l'une des composantes de notre peuple à l’autodéfense face aux protestations du mouvement « Touche pas à ma nationalité », comme si ces protestations étaient dirigées contre la communauté en question. 
  - L’attisement sur le campus universitaire des divergences d’ordre ethnique entre les étudiants. La récompense des meneurs de l’affrontement estudiantin par la nomination suspecte de certains d’entre eux à des fonctions importantes confirme la volonté du pouvoir d’envenimer ce conflit.
1.      3- La négligence du suivi de l’exécution de la loi sur l'esclavage et des mesures de soutien économique et social associées à l'application de ce texte, sans compter les agressions répétées contre les militants antiesclavagistes.
1.      4- L’insouciance face aux intérêts de groupes importants de nos citoyens qui ont été contraints de revenir de Côte d'Ivoire, de Libye et des Emirats Arabes Unis suite aux positions diplomatiques stupides du régime de Ould Abdel Aziz au sujet de certaines conflits et crises internationaux.
1. 5- L’annonce de certaines mesures à effet d’annonce, omettant au préalable de mesurer leurs implications et de réfléchir  aux moyens de leur mise en œuvre, pour en définitive finir par y  renoncer. Ce fut le cas des correspondances administratives en langue arabe et de la localisation des tombes des «victimes de la violence d'Etat » !
1.6- La mauvaise conduite du recensement administratif, confiée à des non spécialistes, utilisant des méthodes de questionnement  à caractère raciste qui a provoqué la colère d’une partie de nos composantes nationales.

2- Au plan institutionnel:

   Si les élections présidentielles organisées en 2009 dans les circonstances exceptionnelles en vertu de l’Accord de Dakar et qui ont connu une affluence de forces nationales ont sorti le pays, nonobstant les défauts les ont entachées, de la crise constitutionnelle issue du coup d'Etat militaire, elles n'ont pas mis un terme à la crise politique qui persiste toujours entre l'opposition et le régime. Ainsi, l’exercice solitaire du pouvoir, la violation des engagements, l'arbitraire dans le traitement des citoyens et l'exclusion au niveau de l'administration et l'économie constituent les caractéristiques  dominantes du comportement de Ould Abdel Aziz au cours des trois dernières années.
  En reportant les élections législatives et municipales, Ould Abdel Aziz ajoute à la crise politique une nouvelle crise institutionnelle, qu’il cherche à surmonter par la violation de la constitution du pays, la manipulation des lois de la République et l’assujettissement du Conseil constitutionnel et la Cour suprême.
Pour trouver une couverture politique à ses agissements, Ould Abdel Aziz a recouru à la manœuvre, en organisant un dialogue avec trois partis qui composent la COD, dans une tentative de donner un vernis de consensus à ce qui va être décidé au sujet des élections reportées. Tout cela est intervenu après que ses services compétents aient corrompu l'état civil existant et échoué à délivrer des cartes d'identité nationales aux ayants droits en temps opportun.

2.1- Le dialogue : entre la demande de changement et la distraction du peuple :

  Si le but du dialogue ne dépasse pas, aux les yeux de Ould Abdel Aziz, une  manœuvre pour distraire les populations de leur souffrance quotidienne et des crises en aggravation perpétuelle, nous oeuvrons quant à nous, à l'opposition,  à un dialogue sérieux qui aboutisse à une réforme de l’Etat à travers la reconstruction de ses fondements politiques et institutionnels sur des bases véritablement démocratiques, de manière à rendre un transfert pacifique du pouvoir possible, d'assurer le pluralisme politique fixé par la Constitution, d’asseoir l'Etat de droit avec tous ses attributs : (un système judiciaire indépendant et une administration respectueuse de la loi), de redistribuer la richesse, de garantir des chances égales pour tous et de réaliser la transparence politique et économique ; autant d’objectifs qui ne peuvent être atteints par un replâtrage superficiel , ni par des réformettes qui ne touchent pas au fond.
Les lignes qui suivent précisent  si l'organisation de ce dialogue entre la majorité de Ould Abdel Aziz et certains partis d'opposition représente une étape sur la voie de la réalisation de ces objectifs, ou s’il ne s’agit que d’une manœuvre pour allonger la vie d’un régime autoritaire qui a échoué,
Rappelons donc les préliminaires qui ont précédé l’organisation de ce dialogue et les résultats qui en ont découlé.

2.2 – Les préliminaires du dialogue

   L'opposition a toujours réitéré sa disponibilité pour au dialogue, si les conditions nécessaires pour sa tenue dans un climat de confiance réciproque se réalisent. Elle a soumis des demandes dont la satisfaction est de nature à prouver la bonne foi et la sincérité de la volonté (du pouvoir] et de renforcer la confiance entre les interlocuteurs. Il s’agit de revendications légitimes, toutes garanties par la Constitution et les lois de la République, comme l'accès de l'opposition aux médias publics et la non-discrimination entre les fonctionnaires et les opérateurs économiques sur la base de leur appartenance à la politique.
  Cependant, les réticences de Ould Abdel Aziz, par rapport au dialogue, son refus de remplir les conditions et préalables indispensables pour l’instauration de la confiance, et les précédents que représentent les violations répétées de ses engagements (l'accord de Dakar, l’accord avec le parti Adil...) ont constitué, de notre point de vue, des raisons suffisantes pour un boycott de ce dialogue.
2.3- Résultats du dialogue:
     Si les résultats annoncés du «dialogue» ont introduit des retouches sur le processus électoral et comporté des clauses relatives à des replâtrages dont les appréciations sur la pertinence divergent (augmentation du nombre de sièges au parlement de 95 à 146, interdiction des candidatures indépendantes, révision de la proportionnelle, représentation des femmes ...), ils n’ont pas été,  à notre avis, à la hauteur des espérances car ils ont occulté plusieurs questions primordiales, notamment:
  2.3.1- La séparation et l'équilibre des pouvoirs. C’est-là une demande de plus en plus insistante, à l’ombre de l’exercice despotique du pourvoir par Ould Abdel Aziz, qui a transformé le pouvoir judiciaire en un instrument dépendant de l'exécutif, passant de la poursuite de la détention arbitraire et la destitution arbitraire des juges, l’empiétement sur le pouvoir législatif à travers le contournement de ses prérogatives  par le biais de la promulgation de certaines lois (la loi sur les permis de recherche minière) ou du non-respect d’autres (les lois financières des trois dernières années ...). Seule la Haute Cour de Justice a échappé aux  exactions de Ould Abdel Aziz, sans doute parce qu'elle ne dispose pas d’allocations budgétaires et n’a ouvert aucun dossier pour juger un des responsables, exception faite des intentions affichées avant qu’elle ne soit créée !
  2.3.2- La réorganisation des forces armées et de sécurité de manière à en garantir le professionnalisme et à les soustraire  à la sujétion aux caprices d'un officier obsédé par le pouvoir, même s’il en coûte d’exposer au danger la vie de nos soldats et officiers, à l’occasion d’aventures à l'intérieur et hors des frontières du pays au service d’agendas suspects.
 Notre objectif en la matière est la restauration de ces forces dans leur noble mission et leur rôle central dans un régime républicain.
 2.3.3- Ont été également occultées les questions liées à la gestion des ressources du pays qui ont font l’objet d’un pillage organisé sans précédent, en plus de l'ignorance du problème des réfugiés et du passif humanitaire, du problème de la sécheresse et des dangers qu’il constitue pour les vies humaines et pour le cheptel,  du problème des conditions de vie des citoyens qui sont devenues la hantise de tous en raison de leur impact évident sur l'unité nationale et la cohésion sociale.
   Il est désormais établi que le résultat que le pouvoir visait derrière ce «dialogue» n’était autre que la division de l'opposition, même pour un temps. Il s’agit-là d’un objectif en conformité totale avec le comportement de Mohamed Ould Abdel Aziz, qui consacre le plus clair de son temps à enregistrer les propos de ses invités ou à leur communiquer ceux d’autres personnes pour  les monter les uns contre les autres ;  comportement contraire aux valeurs de notre société et au prestige de des hautes fonctions qu’il occupe.
3- Au plan médiatique :
Depuis sa prise du pouvoir Ould Abdel Aziz continue à monopoliser les médias publics, surtout ceux audiovisuels. Ainsi, la radio la télévision nationales réservent la grande partie de leur temps d’antenne aux éloges du « président » et à l’évocation de projets et  réalisations pour la plupart fictifs, alors qu’elles omettent de couvrir les activités de l'opposition ou les réduisent, souvent, à quelques séquences plus proches de la dénaturation que d’une relation de la réalité. S’agissant des émissions de débats, radio ou télédiffusées, l’opposition en est tout simplement exclue  ou son interrompues, sans aucun respect pour le public, si un opposant y participe avant que les «autorités supérieures» ne le remarquent.
   Les craintes de voir le monopole toucher les médias privés se sont accrues, avec la privation des professionnels qui n’ont pas de relations  les proches de Ould Abdel Aziz des licences d’ouverture  chaînes de télévision et stations de radio récemment accordées par la Haute Autorité pour la presse et l’audiovisuel (HAPA).
   4- Au plan des libertés publiques:

    L’étouffement des libertés a atteint un niveau sans précédent dans le pays et se traduit par :
4.1- La répression des manifestants et la torture des détenus parmi les différents militants contre l’injustice  (Jeunesse du 25 Février, Humanitaires opposés à l’esclavage et "Touche pas à ma nationalité "...)
4.2- L’instrumentalisation de la justice et de l'Inspection générale de l'Etat pour le règlement de comptes avec les opposants politiques et même avec les autres citoyens.
4.3- La poursuite de la détention arbitraire (Deux anciens directeurs de la Sonimex, ancien commissaire de la lutte contre la pauvreté et d'autres prisonniers ...)
4.4- La création de prisons en lieu inconnu en violation de la loi et des traités internationaux.
4.5- Le maintien des textes qui violent les libertés publiques, malgré la recommandation de la Constitution en son article 2 de les abroger (loi sur es associations, loi sur l’assignation à résidence, loi sur le droit de manifester ...)
4.6- Les mauvais état des prisons, leur maintien sous la tutelle effective des éléments de la Garde nationale et la détérioration des conditions de vie et la santé des prisonniers, ce qui conduit à la mort de certains d’entre eux dans des circonstances mystérieuses.
  Il est à noter que le seul engagement pris et réalisé dans ce domaine est l’augmentation du nombre des geôles par la construction de la grande prison d’Aleg!
5- Au plan de l’administration
  Si l'administration constitue, aux yeux de tous, un outil indispensable pour la réalisation d'un quelconque projet de développement sensé réussir, elle est, sous Ould Abdel Aziz, un obstacle dont il faut se débarrasser, en raison des normes et procédures que requiert son fonctionnement. Aussi, Ould Abdel Aziz s’est-il employé, depuis qu'il s'est emparé du pouvoir, à détruire l’administration du pays, à travers :
5.1- L’usurpation des prérogatives des responsables, du ministre au chef de service. Cela se reflète clairement dans les domaines économique et financier, où Ould Abdel Aziz s’immisce dans les moindres détails en ce qui concerne les ressources financières (Rashad), sans compter son implication, directement ou indirectement, dans marchés et contrats relatifs aux mines, au pétrole  et à la pêche.
5.2- La violation des procédures et des règlements, en particulier dans les domaines des marchés et des contrats.
5.3- La réduction des mandats de certaines institutions officielles prévues par la loi.
5.4- Le non  respect des compétences prévues par les textes réglementant les cycles de l’Etat dans l'attribution des fonctions administratives, financières et éducatives.
5.5- La marginalisation de centaines de fonctionnaires qualifiés et expérimentés pour les remplacer par des gens inexpérimentés et n’appartenant souvent pas à l'administration, choisis  sur la base du clientélisme et du favoritisme.
5.6- La privation de l'administration des moyens nécessaires pour le travail, tels que fournitures de bureau et les moyens de transport.
5.7- l'absence d'incitations matérielles et morales en raison du sentiment croissant d'injustice dans les nominations et les promotions et l'octroi de privilèges; dans un contexte de stagnation des salaires et de hausse des prix, et ce en dépit des l’accroissement des recettes officiellement annoncé de l’Etat, issues des taxes et droits de douane et des recettes des secteurs des mines et des pêches.
En résumé
Les politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz ont provoqué une aggravation de la situation du pays par la génération d’une nouvelle crise institutionnelle, l'affaiblissement de l'unité nationale, le rétrécissement des libertés publiques, le monopole des médias publics, la destruction de l’administration et  l'exclusion des acteurs politiques et des acteurs économiques, ainsi que le dessaisissement  du Parlement de son rôle, l’instrumentalisation de l'appareil judiciaire dans le règlement de comptes politiques et l’usurpation  des pouvoirs du gouvernement. De la sorte, toutes les institutions civiles et militaires de l'Etat et les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire de celui-ci sont concentrées entre les mains d'une seule personne. La présence de Mohamed Ould Abdel Aziz, à  la tête de l'Etat constitue désormais un danger pour l'unité du pays, sa sécurité, le fonctionnement de ses institutions, et même son existence.

Une impasse institutionnelle inextricable…
Note sur la question de la validité du report des élections et sur les conséquences  juridiques et politiques résultant de leur invalidité.
Pour la clarté des termes du présent chapitre sur la question de la validité du report des élections et sur les conséquences  juridiques et politiques résultant de leur invalidité, l’exposé va s’articuler autour des questions essentielles suivantes :
A quelle date les  élections  est- elle fixée ?
 Le report de la  date de tenue de ces élections est-il possible  légalement ?
 Quelles  conséquences juridiques et politiques résultent d’un report illégal ?
1.         Les élections, à quelle date légale ?
Pour chacune des institutions concernées, la fixation de la date de l’élection de ses membres est déterminée par le texte de base  qui énonce la durée de son mandat et  le texte d’application qui le finalise ou le concrétise par la convocation des électeurs à la date qui y  correspond  au plus près, sous peine d’expiration de ce mandat et de la fin concomitante des pouvoirs de cette institution.
Pour ne s’en tenir, à titre d’illustration, qu’à l’élection des membres de la Chambre basse, il est tout à fait aisé de constater que c’est la constitution et elle seule qui , en imposant la durée du mandat de ses membres, détermine du coup  leur  calendrier  électoral  . Son article 47 est  on ne peut plus clair : « Les députés à l’Assemblée Nationale sont élus pour cinq (5) ans au suffrage direct ». 
Pour fixer  de manière précise le calendrier  électoral découlant de la durée de ce mandat, une loi organique (ordonnance n° 91-028 du 7 octobre 1991) dispose sans aucune ambigüité que « Les pouvoirs de l’Assemblée expirent à l’ouverture de la session ordinaire du mois de novembre à la cinquième année qui suit son élection ».  L’expiration des pouvoirs de l’Assemblée  à l’ouverture de  la session ordinaire du mois de novembre de la cinquième année du mandat des députés s’explique par le fait  que des élections doivent nécessairement avoir été organisées dans les   soixante jours qui précédent  afin que les nouveaux élus puissent  entrer en exercice  dès l’ouverture de cette session . C’est ce qu’impose expressément  l’article 2 de cette loi, sauf s’il y a eu dissolution de l’Assemblée.
 L’expiration du mandat des députés au mois de novembre de l’année électorale  signifie que sans l’élection à terme échu des nouveaux députés, l’Assemblée nationale n’a plus aucune de ses prérogatives constitutionnelles. Elle se réunit le cas échéant  mais elle est vide de tous pouvoirs. Elle est morte et  devient une institution zombie !  C’est d’ailleurs ce que le Vice-président  de l’Assemblée Nationale avait déclaré avec une clairvoyance suspecte, lors de la session de Mai dernier, en indiquant sans ambages : « La session parlementaire  que nous entamons aujourd’hui est normalement la dernière avant les prochaines élections législatives ». Toute autre étant, par définition, anormale, c’est-à dire, un vrai coup de force contre la constitution !
C’est également ce que le Chef de l’Etat Mohmad Ould Abdel Aziz avait lui-même reconnu, en insistant devant la presse étrangère sur l’impossibilité de ne pas tenir les élections à l’échéance fixée au risque de provoquer un « vide juridique ». Aussi, les services compétents autant que l’opinion publique semblaient convenir sur l’évidence que les élections législatives se dérouleront entre le 15 septembre et le 13 novembre pour que le délai légal imparti puisse couvrir la période critique de renouvellement constitutionnel de l’Assemblée Nationale.
Faut-il rappeler que depuis  l’adoption de la constitution de 1991, et en dépit de nombreuses péripéties juridiques et politiques, le cycle électoral général a toujours été respecté pour les législatives et les municipales (l’institution présidentielle connaissant un autre cycle d’existence !), au mois près…  et que ces reports en cascade constituent de très graves précédents dans le jeu normal de nos institutions, ouvrant la voie à bien d’autres dérives constitutionnelles comme celles pouvant affecter la pérennité du mandat présidentiel lui-même comme on l’a vu sous d’autres cieux africains comme par exemple au Niger sous Tandja?
2.         Est-il juridiquement possible de reporter la date des élections en question ?
Sauf dissolution du Parlement, le mandat parlementaire étant fixé dans notre pays par la constitution  et précisée par une loi organique, le changement de date des élections doit nécessairement suivre une voie équivalente c’est à dire être adopté par une instance investie de la compétence nécessaire pour le faire  agissant en vue d’établir ou de rétablir le juste équilibre des institutions publiques conformément à l’esprit et à la lettre de la constitution.  Or, rien ni dans la procédure suivie, ni dans les motifs et règles invoqués  par le pouvoir Exécutif pour procéder au présent report sine die de la totalité des élections arrivées à échéance, n’a respecté le droit constitutionnel en vigueur. Aussi bien pour le mandat des sénateurs arrivé à expiration depuis mars 2011 que pour les députés et conseillers municipaux depuis octobre-novembre.
La décision de report a été à chaque fois prise en effet par un simple acte administratif, comme par exemple pour les députés, le Décret en date du 15 septembre, bouleversant ainsi la hiérarchie des normes du pays et ravalant constitution et loi organique au rang de simples normes subsidiaires !
 Pour couvrir une atteinte aussi grave aux principes de légalité et de l’Etat de droit, le pouvoir a requis, après l’annonce de report par le Ministère de l’Intérieur,  un avis  du Conseil constitutionnel supposé pouvoir  lui accorder une grâce de validation, mais l’enfonçant encore plus dans les sables de l’anti-constitutionnalité !   D’après la presse, le conseil constitutionnel a justifié ce report au nom du caractère discrétionnaire dont disposerait l’exécutif pour la fixation et la modification de la date des élections…Si tel devait être le cas, ce serait de la part de l’Auguste conseil, non pas seulement une erreur de droit  manifeste  mais un véritable acte de rébellion à l’égard de la constitution et des lois organiques dont il est le gardien car ce serait accorder aux actes de l’administration une valeur supra constitutionnelle !
 Il est vrai que ce conseil avait d’emblée méconnu sa propre incompétence en la matière puisque qu’aucune disposition de la constitution ni aucun autre texte ne lui donnent une telle prérogative de donner un avis quelconque en la matière !  Outre le contrôle de constitutionnalité des lois, sa mission s’arrête en effet au contentieux électoral, présidentiel et parlementaire. Toute autre compétence est indue, et ne saurait par conséquent être invoquée à l’appui d’une quelconque décision unilatérale de report des élections. En faisant accepter cette grave atteinte à la légalité constitutionnelle, le conseil a donc accru le vide juridique pointé par le Chef de l’Etat lui-même, au lieu de le combler, renvoyant ainsi, pour la énième fois, la constitution du pays au rayon des normes accessoires du décorum institutionnel…
Donc erreur manifeste de procédure. Mais aussi, grave erreur sur le fond des règles concernant le motif avancé pour justifier ce report illégal.
 Ce motif serait, suivant les cas, une demande faite par l’ « opposition » en vue d’une meilleure préparation électorale, ou la nécessité de faire un compromis entre tous les acteurs politiques pour « garantir la participation de tous aux prochaines élections et ce, dans un climat de réconciliation et de consensus national » (Vice-président de l’Assemblée Nationale à l’ouverture de la session de mai 2011).
 D’abord, il convient de rappeler qu’au plan formel, l’opposition a une représentation légale- institutionnelle qui est celle de l’ « l’institution de l’opposition démocratique » dirigée par un Chef de file entouré d’un Comité de gestion et qui est habilitée à énoncer les demandes et réclamations officielles de l’opposition parlementaire. Cette institution, pas plus que celle plus large encore de la COD, n’a,  à aucun moment,  été sollicitée à donner son avis sur un tel report. Bien au contraire, l’immense majorité des membres  de ces deux groupements des formations de l’opposition se sont toujours déclarés hostiles à tout report pour convenance personnelle de l’Exécutif et de sa majorité  parlementaire et ont inlassablement réclamé la tenue d’élections libres, démocratiques et transparentes dans les délais impartis par la constitution et les lois en vigueur.
Et même dans l’hypothèse où une telle demande de report aurait-été formulée par cette opposition et consentie par le pouvoir en place, serait-ce suffisant pour autant pour le légaliser ? Rien n’est moins sûr !
En effet, l’accord éventuel entre les parties prenantes du jeu politique laisse entière la question du fondement juridique de la décision résultant de cet accord puisque ce dernier, en lui-même ne pourrait  produire aucun effet de droit. Pour que le report puisse être fondé en droit, il faut qu’il puisse avoir un fondement légal de valeur au moins constitutionnelle qui donne force juridique à l’accord politique entre les parties (pouvoir et opposition représentative).
 Il y’avait trois possibilités juridiques de le faire pour ce qui concerne le Parlement :
-          la dissolution, qui aurait imposé un nouveau tempo électoral. Celle-ci est expressément prévue par la constitution elle-même. Mais elle ne peut aboutir à une prorogation du mandat des parlementaires mais nécessairement à son raccourcissement puisque les élections générales ont lieu 30 jours au moins et 60 jours au plus après la dissolution (Art 31 de la constitution).
-          Le vote d’une loi constitutionnelle par les voies prévues par la constitution elle-même et qui aurait modifié sans difficulté le calendrier électoral
-          L’inscription du report  de ces élections dans le cadre de l’Accord de Dakar qui prévoit explicitement la possibilité pour les parties de poursuivre leurs efforts de dialogue et de les conclure par des arrangements y compris électoraux. Or, l’Accord de Dakar a une valeur constitutionnelle voire supra constitutionnelle puisque non seulement c’est lui qui a permis la restauration des institutions constitutionnelles (constitutionnalité matérielle ou par son objet) mais aussi a eu l’aval de la communauté internationale dont les représentants attitrés l’ont signé, lui donnant ainsi la valeur d’une norme constitutionnelle internationalisée. Sous l’égide de cet accord, le report aurait donc été formellement justifié et légalement validé au nom de la continuité des efforts de règlement de la crise résultant du coup d’Etat. Ce report aurait donc été le dernier acte entrepris dans le cadre de la normalisation politique et institutionnelle du pays.   
En dehors de ces trois cas de figure, il n’y avait aucune possibilité de légalisation du report des élections. En les méconnaissant, le pouvoir s’est interdit d’agir dans le respect de la constitution. Qu’est-ce qui en résulte au plan juridique et politique ?
3.         Les conséquences juridiques et politiques de l’invalidité du report
Diverses conséquences juridiques et politiques résultent de cette invalidité.
En premier lieu, l’illégalité du report  entraîne l’expiration du mandat de l’ensemble de la représentation parlementaire comme l’impose l’article 2  de l’ordonnance précité en vertu du principe général selon lequel l’exercice des prérogatives est fonction de la validité de la compétence de l’organe. Or, la validité de  cette dernière dépend de la validité du mandat sur lequel il prend appui. C’est la raison pour laquelle la loi organique précise que «  Les pouvoirs de l’Assemblée expirent à l’ouverture de la session ordinaire » correspondant au mois d’expiration de son mandat.
 En conséquence, l’ensemble des institutions dont le mandat des membres a cessé d’exister se trouvent totalement vidées de leur prérogatives constitutionnelles (parlement) ou législatives (Communes). Elles ne fonctionnent plus comme institutions régulières de la République mais comme institutions de fait, des institutions zombies, exerçant des charges publiques minimales indispensables à la continuité institutionnelle de l’Etat.
L’ensemble des lois et décisions adoptées en dehors du cadre de fonctionnement routinier de l’Etat, se trouvent délégitimées, frappées d’invalidité que ce soit ou non avec l’accord de leurs membres respectifs. La situation est alors identique à celle dans laquelle se trouvent  les membres des différentes institutions de l’Etat au moment où se réalise une prise illégale de pouvoir (Coup d’Etat). Le fait de continuer de siéger dans un tel cas de figure ne vaut nullement validation du fait accompli ou  reconnaissance de sa validité.

De fait, ce report illégal installe le pays dans une crise institutionnelle de grande ampleur puisque le gouvernement aussi perd sa légitimité du fait qu’il n’a plus une majorité parlementaire indispensable à son existence (principe constitutionnel de double responsabilité du Premier Ministre devant le Président de la République et devant le Parlement).
Pour sortir de cette crise, il importe pour les acteurs politiques de convenir des conditions de la restauration de l’Etat de droit par l’organisation d’élections générales réellement libres et transparentes qui remettraient le compteur à zéro dans le jeu des institutions de l’Etat. Cette organisation des élections, pour être crédibles doit être prise en mains par un gouvernement légitime et crédible, un gouvernement de large consensus national, et par des institutions d’arbitrage électoral (CENI, Conseil constitutionnel) réellement neutres et crédibles dans leur composition autant que dans leurs compétences et procédures. C’est précisément le scenario qui s’était imposé pour sortir le pays de la crise provoquée par la déchéance de l’Exécutif résultant du putsch.  C’est celui qui s’impose également par suite de la péremption actuelle du mandat du Parlement et des Communes.
Toute autre voie ne serait que celle de la poursuite de la fuite en avant,  la voie de l’approfondissement de la crise institutionnelle et politique  qui affecte le pays  et qui, à terme, risque de compromettre la paix et la stabilité du pays.


Délabrement de l’Etat et paupérisation des citoyens…
Il n’est plus un secret pour personne que la situation générale que connait désormais le pays se détériore de jour en jour et  que tous les indices de développement sont en net recul. La situation critique menace désormais d’entrainer des répercussions graves sur l’avenir du pays à cause de l’incapacité de l’Etat sous l’actuel régime de répondre aux moindres aspirations  de la grande partie de ses citoyens. La poursuite constatée des manifestations de cette détérioration généralisée signifie l’échec de toutes les politiques et les slogans branlés depuis l’accession de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir (par un coup d’état). L’état mauritanien est devenu incapable de répondre aux préoccupations et aux besoins essentiels du citoyen et surtout ceux relatifs aux droits sociaux en matière d’enseignement de travail, de soins et de nourriture.
Sur la lumière de l’objectif de ce document on a jugé nécessaire d’apporter des éclaircissements sur les échecs des politiques sociales du régime actuel malgré les différents slogans qu’il a avancé et qu’il avance encore. On se demande aujourd’hui et après plus de trois ans écoulés du pouvoir individuel de Ould Abdel Aziz qu’elle est la réalité  des impacts de ces politiques et de ses slogans sur la vie des citoyens et surtout sur la situation sociale et nutritionnelle de ceux-ci et ce à travers les points suivants :
I -  L’enseignement sous l’actuel régime : Problèmes croissants et solutions introuvables
Il est difficile, aujourd’hui de cerner toutes les difficultés auxquelles fait face notre enseignement national. Au niveau du ministère lui-même il connaît des perturbations au niveau des conceptions et des structures à tel point qu’il existe un conflit de compétences. Les politiques de regroupement et de séparation que connait ce secteur sous l’actuel régime ont entrainé plus d’échec dans le contrôle et l’orientation des composantes dudit secteur. Tout ceci a occasionné un embrouillement chez les gestionnaires et les a entraîner dans des conflits de compétences entre le Ministre d’Etat et les Ministres Secrétaires d’Etat et une incapacité avérée à affronter les défis énormes qui menacent le secteur dont on peut citer à titre d’exemple :
          L’incapacité à trancher le choix du système éducatif adapté aux réalités du pays :
La persistante des fluctuations et des perturbations qui caractérisent nos choix nationaux en matière d’éducation ont influencé sur nos générations et les ont fait incapables de communiquer entre elles à cause du passage anarchique d’un système éducatif à un autre en vue d’une arabisation non étudiée ou bien afin de s’adapter aux problèmes de l’avancée de la francophonie. Cette situation s’est accrue sous l’actuel régime où la réforme éducative souffre du manque de sérieux et de l’exploitation politique à travers les discours et les déclarations contradictoires ce qui a entraîné l’incapacité de ce secteur vital à atteindre ses objectifs.
          L’incapacité à organiser les Etats Généraux de l’Education
Malgré les promesses faites depuis l’arrivée au pouvoir du régime actuel d’organiser des états généraux de l’éducation afin de diagnostiquer ses maux et de leur trouver des remèdes la date de la tenue de ces états généraux continue à être reportée à cause du manque de clarté de l’objectif officiel de ceux-ci et de la peur du résultat probable (décisions et recommandations) qui ne soit pas en conformité avec le vœu des organisateurs et surtout en ce qui concerne la langue arabe et les langues nationales d’une part et leur relation avec les langues étrangères d’autre part (français surtout) qui sont considérées comme source d’attraction des financements français visant la consolidation la place de la langue française dans les programmes pédagogiques nationaux.
          L’implication officielle dans la politisation des différentes scènes estudiantines
Et ceci en vue d’entraîner une tension généralisée et d’influencer sur la pratique démocratique au niveau de ce secteur à cause de l’incapacité avérée du pouvoir à faire une pénétration efficace et efficiente au sein des institutions syndicales que ce soit au niveau des syndicats des enseignants ou au niveau des unions et des clubs estudiantins et en particulier au niveau de l’université. Tout cela a été clairement traduit sur les manœuvres visant l’empêchement de renouveler  les bureaux des syndicats estudiantins et de façon plus palpable à travers le retardement des textes organisant les institutions et les régime scolaires comme la loi de l’enseignement supérieur (volet choix du recteur) et les dispositions législatives du régime LMD dont le contenu et les dispositions sont en train d’être bafoués. Cela est visible aussi dans le retard inexplicable dans l’organisation des concours du corps enseignant. En dépit de la situation chaotique des enseignants vacataires au niveau des institutions d’enseignement supérieur et leur pourcentage très élevé au niveau de celles-ci qui atteignent selon certaines estimations 60% du besoin de l’université pour dépasser 90% à l(ENAJM et 100% aux deux instituts. Lesdits enseignants sont victimes d’une exploitation illégale de la part des institutions de l’enseignement supérieur.
Si on passe en détail des principaux problèmes par étape de l’enseignement ont peut constater ce qui suit :
          L’enseignement fondamental :
Malgré l’importance de cette étape scolaire qui constitue le fondement du futur des générations et à partir de laquelle son avenir se dessine et qui façonne les premiers traits de l’identité nationale de la personne mauritanienne. Malgré tout cela cette étape est confrontée à d’énormes difficultés dont on peut citer :
-          Le problème des classes pléthoriques à cause du manque des infrastructures de bases et des enseignants.
-          L’anarchie dans la formation et dans le création d’écoles publiques loin de tout critère et à l’absence de contrôle et de surveillance ferme.
-          La détérioration des niveaux à cause de la faiblesse de la formation des enseignants et que les politiques scolaires a axé ses dernières années sur le quantité sur le compte de la qualité.
-          La prolifération anarchique des écoles privées et en particulier celles à caractère étranger (françaises, espagnoles, turques, soudanaises et demain peut-être iraniennes…) ce qui pose la question sur l’avenir de l’école mauritanienne.
-          Le problème de la déperdition scolaire croissante avec la génération des problèmes des enfants de la rue et des mendiants au sein de cette grange sociale très fragile.
          L’enseignement secondaire
L’enseignement secondaire souffre de problèmes énormes qui ont influencé sur l’acquis scientifique des étudiants en cette phase et à amené certains d’entre eux à quitter les classes à cause du désespoir d’admettre au baccalauréat (10 %) parmi ces problèmes, on peut citer :
-          Le problème de la détermination du nombre des admis au baccalauréat par exemple qui n’a pas dépassé  cette année 10 % des candidats.
-          Manque de professeurs et surtout pour les filières scientifiques à cause de ce qu’on appelle le reforme de 1999 qui a mis en chômage déguisé des centaines de professeurs en langue arabe pour avoir décidé d’enseigner les matières scientifiques en français seulement.
-          Problème de diminution des niveaux en cette phase.
-          Augmentation de niveau de déperdition en cette phase parallèlement à l’absence de  politique fiable en enseignement professionnelle.
          L’enseignement professionnel
On parle beaucoup ces derniers temps de ce qu’on a appelé l’enseignement professionnel mais ce qui est sûr c’est que ces dires  n’ont pas été accompagnés de politiques claires dans le domaine. Le plus important institut créée à cette effet est l’ISCAE qui a été crée semble-t-il pour une seule et unique personne car il n’a ni enseignant, ni conseil d’administration. C’est ainsi que cet enseignant prend ses décisions et gère ses affaires sans être soumis à aucun contrôle. Les Ecoles et les instituts professionnels en matière de pêches, de Mines et d’Agriculture restant toujours de prouesses sans suite.
          L’enseignement supérieur
L’enseignement supérieur souffre du problème de la cohabitation entre l’ancien régime et le nouveau  comme sous le non de LMD dont les exigences sont énormes. En plus de cela l’absence de volonté réelle de faire face aux défis du secteur est constatée.
Les infrastructures de base sont insuffisantes d’où le nombre pléthorique et exorbitant d’étudiants qui constitue l’un des problèmes majeurs.
Les classes de la faculté de droit et d’économie dépassé 2000 étudiants en plus du manque de bibliothèque et du cade enseignants et des programmes qui ne sont pas révisés depuis longtemps.
Il faut noter enfin que ces problèmes dont souffre notre enseignement national dans un contexte où il ya une absence totale de volonté nationale consciente de la nécessité et de l’importance de réformer ce secteur de l’enseignement. Cette réforme doit prendre en compte la recherche et la fourniture de tous les besoins de ce secteur important et vital pour le développement et le progrès de tout pays.
A cela s’ajoute l’absence de la volonté réelle de concertation et de dialogue autour des problèmes de l’enseignement à cause de caractère individualiste des décisions pédagogiques et incapacité d’organiser des états généraux de l’éducation malgré la limitation de son rôle sous un régime autoritaire.
II - Le chômage
Le chômage signe l’existence de personnes capables de travailler et qui cherchent  le travail en vain. Il engendre ainsi beaucoup de dangers à dimension diverses économiques, sociales et psychologiques. Qu’est-ce que le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz a fait pour limiter ces dangers ? Et quel est le poids réel du fléau actuellement ? Et qu’en est-il de ce qu’on dit que le pays a conne des recrutements des chômeurs par millier et a crée plusieurs occasions d’emploi ce qui a limité ce fléau ?
          Le chômage : Dangers et Dimensions
Les dangers du chômage résident dans leurs dimensions économiques, sociales et psychologiques. Au niveau économique le chômage occasionne la non exploitation des forces productives du pays et non corollaire, le gaspillage des ressources. Au niveau social  et psychologique ces effets sont visibles et signifient l’existence d’individus totalement aptes et dont les aptitudes ne sont pas exploitées ce qui les amène à se jeter à ruer à la recherche d’emploi sous d’autres creux ou les amène à être recruter pour les groupes armés du Sahara.
          Le chômage dans le pays par  catégorie :
On peut repartir les chômeurs  en deux catégories :
1-        Catégorie de diplômés chômeurs : qui détiennent des qualifications requises pour joué leur rôle complet dans la société et ce malgré les doutes avancés pour fuir ces  droits (les capacités et les qualifications insuffisantes). La réalité amère est qu’il y a une absence de politique d’emploi fiable en raison de la soumission humiliante à la tutelle, des institutions de Brotten Woods qui refusent toute initiative visant l’insertion des milliers de cette frange dans la vie active.
-          La prolifération du fléau de la gabegie, du clientélisme et de l’exclusion sociale ont fait que cette frange est victime du chaos incontesté.
2-        La 2ème catégorie : est celle des non diplômés :
Elle est la plus grande en nombre du fait de la détérioration que connaît l’économie en général ce qui se traduit pour les longues files devant les concours, les points chauds des différentes capitales régionales (secteur informel non productif du point de vue économique ce qui confirme ce qui suit. 
a.         Il ya des générations de sortants des universités qui ont été sanctionnés par l’interdiction de travailler avec les connaissances acquises ce qui les a amené à travailler dans les bornes fontaines et la vente des cartes de crédits. Cette situation aura des répercussions néfastes  au court terme sur l’enseignement. Des dizaines de milliers de jeunes sauront que l’acquisition des diplômés ne veut pas la peine si à la fin le sort de son détenteur sera celui des précédentes promotions.
b.         Le secteur public ne recrute rarement et le secteur privé est caractérisé par l’anarchie e l’absence de contrôle alors que les institutions mixtes sont régies au gré de leurs gestionnaires. Il y a absence totales de transparence dans les recrutements. Les institutions publiques et privées deviennent ainsi des féodalités pour recruter les partisans seulement.
La réalité est que dans une telle situation la fait de prétendre une évolution (progrès) dans la lutte contre le chômage dans le pays est une illusion et une trucage de la  réalité. Le fait de dire que le chômage a reculé de 1 ou 2 point est douteux car le pourcentage dépasse aujourd’hui 36% selon les statistiques et cela constitue le plus haut pourcentage enregistré dans la sous-région.
Le fait de respecter les discours  sur les recrutements ici et là qui font le plus souvent bruité et ne peuvent pas combler le nombre de personnes retraités de la fonction publique. Ceci constitue une tricherie si on ignore totalement ce qui entache ces recrutements de pression et de trafics d’influences  qui font que leurs résultats sont tranchés d’avance au profit des fils des personnes influents.
On peut dire donc que ce qui caractérise ce régime dans ses prédécesseurs à la matière est l’absence d’une vision stratégique et de politique structurelles réelles visant l’éradication de ce fléau du chômage et même de réduire.
Les chômeurs vivaient depuis quelques années sur l’espoir né de l’existence d’un département ministériel qui porte le slogan de l’insertion dans la vie active il a été constaté que depuis l’avènement au pouvoir de ce régime ledit slogan a disparu.
Les discours se multiplient sur les instituts de formation et de perfectionnement professionnels qui, s’ils existent, nécessitent l’existence de secteurs d’absorption  des formés et leur emploi ce qui n’existe d’ailleurs pas pour plusieurs raisons :
a-         La faiblesse du niveau du développement économique
b-        La faiblesse de la capacité d’absorption des institutions publiques et parapubliques
c-         Le marasme su secteur privé d’où la limitation de sa capacité de créer de nouvelles occasions d’emploi. Ca marasme est probablement dû à l’application de l’adage qui dit que : « le prince et sa cour s’ils s’adonnent au commerce en concurrence avec les autres le marché périra» comme l’avait pensé Abderrahmane Ibn Khaldoun.
d-        La faiblesse de la capacité de dialoguer avec les investisseurs étrangers ce qui expose nos ressources nationales à la dilapidation et anéantie la possibilité d’autofinancement des projets qui puissent résorber la main d’œuvre (Tasiast et ses semblables).
e-         La prolifération du travail à travers les tâcheronnats avec ce que cela signifie que manque de transparence et d’inégalité des occasions d’emploi offertes en plus de la surexploitation des employés recrutés.
III – Les prix et les conditions de vie des citoyens :
L’image sociale sombre ne peut être complète sans mentionner les conditions de vie de la plus part des citoyens. Malgré la propagande sur le rôle de ce qu’on appelle  les boutiques de solidarité (à but propagandiste) sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens celles-ci n’ont pas pu influencer sur le niveau exorbitant des prix des matières de première nécessité. Ceci nous amène à se poser la question : qu’elle est l’utilité de cette opération dans sa manifestation actuelle et future.
L’indice des prix des matières de première nécessité a augmenté de 20 pour cent durant la période allant de janvier 2009 à décembre 2010. Le prix des habits a, quant à lui, augmenté de 19 pour cent durant la même période. On peut aussi constater facilement l’augmentation continue des prix du carburant. Le danger de ces augmentations réside dans le fat que le problème concerne une société qui connaît une grande disparité dans répartition des recettes entre les individus et les catégories. C’est ainsi que 80% de la population détiennent seulement 20% du PIB et 10% de la population perçoivent moins de 1% de PIB. Ceci menace la capacité de beaucoup de citoyens a avoir le stricte minimum nécessaire à leur survie.

IV – La Situation Sanitaire :
Le  régime actuel évoque beaucoup ce qu’il appelle les réalisations sans précédent dans le secteur sanitaire. Ceci m’amène à se poser les questions suivantes :
Est ce que ces réalisations ont augmenté le niveau de confiance  en les services sanitaires nationaux ?
Est ce que le nombre des personnes, qui voyagent vers le Sénégal, la Tunisie et le Maroc à la recherche des soins, a diminué ?
Est-ce que la surveillance sur les médicaments falsifiés a connu une amélioration ?
Qu’elle est la situation de nos hôpitaux et de nos points de santé su toute l’étendue du territoire national ?
Ce qui est sûr c’est que les prétendues réalisations se limitent à la modification de la mission de certaines constructions comme le logement du Premier Ministre ou à l’achat de nouveaux équipements hospitaliers dans des conditions obscures et sans pour autant pouvoir répondre aux besoins pour lesquels ils ont été achetés. Ceci ne peut être qu’une manifestation de la gabegie. Le Scanner qui a été inauguré à l’Assaba n’a fonctionné que pour quelques instants à des buts propagandistes seulement. Il est toujours hors d’exploitation du fait du manque d’électricité capable de le faire fonctionner et probablement du manque de cadres compétents.
Ce qu’on peut tirer et malgré tous ce qui a été dit sur les réalisations fictives en matière sanitaire est que la situation générale de ce secteur se détériore de jour en jour d’où le retour de certaines maladies qui ont été éradiquées du pays en d’autres circonstances et en particulier parmi les tranches d’âge précoces et ce à cause de l’absence des soins de base.



Gabegie et pillage des ressources nationales…
Contrairement au discours officiel et à la propagande du Pouvoir, relayés notamment par les medias publics et selon lesquels le Gouvernement  de Ould Abdel Aziz mène une politique de redressement national et d’éradication de la gabegie, un survol rapide de la situation des principaux secteurs économiques montre que c’est exactement l’inverse qui y prévaut. Pour illustrer notre propos, nous examinerons successivement les principaux secteurs suivants, une revue exhaustive de tous les secteurs n’est malheureusement pas possible ici :
-les mines et le pétrole
-les ressources halieutiques
-l’agriculture et l’élevage
-les marchés publics
-le budget de l’Etat
-le domaine privé de l’Etat ( gazras et concessions rurales)
-les infrastructures
-les hydrocarbures raffinés
-les prix
A. Les mines et le pétrole
1. L’or de TASIAST
Au départ, le projet était construit sur la base d’un potentiel exploitable de 10 millions d’onces, une production annuelle de 200.000 onces et un prix moyen de 400 USD l’once, mais avec les nouvelles découvertes et une conjoncture favorable, ces données ont radicalement changé, en passant  respectivement à 21 millions d’onces, 1.500.000 onces et 1.600/1800 USD l’once. Il s’agit donc d’une situation tout à fait nouvelle avec des investissements de l’ordre de 1, 5 milliard USD, devant hisser la mine de TASIAST au rang des toutes premières mines d’or du monde. Mais alors qu’une renégociation du contrat initial  s’imposait de toute évidence pour augmenter la part de l’Etat Mauritanien qui était fixée de façon scandaleuse à 3%  de la production, OULD ABDEL AZIZ  n’a pas jugé nécessaire de renégocier ce contrat pour améliorer le montant de la redevance minière qui nous revient, au moment où d’autres pays comme la Guinée, par exemple, ont obtenu des résultats nettement meilleurs. Comment peut-on expliquer une telle attitude ? 
2. Le cuivre d’Akjoujt
La production de la MCM est passée de 120.000 tonnes de concentré à 25% au début des années 2000 à 200.000 tonnes en 2010/2011, soit une augmentation de 67%, pendant que le cours de la livre de cuivre  est passé sur la même période de 0,75 USD à 3,55 USD, sans parler des cours de l’or et de l’argent qui sont extraits de ce métal. Alors que les principaux paramètres du projet ont donc, là aussi, fondamentalement changé à la hausse, OULD ABDEL AZIZ a maintenu intact le contrat léonin  par lequel la MCM qui exploite la mine nous réserve une part de 3% de la production. Comment peut-on expliquer une telle attitude ?
3. Le phosphate  de BOFAL
Le potentiel de cette mine est estimé à 150 millions de tonnes et l’intérêt stratégique du produit n’est pas à démontrer puisque les engrais dont il constitue la base seront de plus en plus demandés dans les prochaines années, dans un monde où la population augmente rapidement et les terres cultivables se raréfient de plus en plus, une partie non négligeable étant affectée  désormais à la production des biocarburants.
On se souvient que OULD ABDEL AZIZ avait retiré le permis d’exploitation de cette mine à un groupe privé mauritanien pour l’accorder à la SNIM, avant de  finir  par le lui retirer et l’attribuer dans la plus grande opacité à un groupe privé indien, sans appel d’offres et sans cahier de charges. Comment peut-on expliquer une telle attitude ?
4. Le quartz
Il s’agit d’un minerai important servant notamment dans la production de l’industrie du verre et  dont l’exploitation a été accordée en catimini à u n privé étranger, sans aucune forme d’appel d’offres ou de cahier de charges. Comment peut-on expliquer une telle attitude ?
5. Le pétrole
L’opacité totale entoure aussi bien l’exploration offshore que celle onshore, mais le plus curieux a été la dernière loi votée à l’Assemblée Nationale par 20 députés seulement sur 95 et au terme de laquelle les contrats de partage de la production pétrolière sortiront désormais du domaine législatif pour être seulement du ressort de l’exécutif…Comment expliquer une telle attitude ?
B. Les ressources halieutiques
L’exemple de la convention que OULD ABDEL AZIZ vient de passer avec la société chinoise POLY HONDONE FISHERY est fort instructif, s’agissant de la gestion gabegique du Pouvoir. Examinons rapidement les points fondamentaux de cet accord :
1.         Le Pouvoir présente la convention comme rentrant dans le cadre de l’exploitation des ressources pélagiques supposées être abondantes alors que dans l’énumération de la flotte mobilisée par la partie chinoise au terme de cette convention, on compte aussi des navires et embarcations destinés en fait à la pêche démersale, augmentant du coup la pression sur un potentiel déjà surexploité
2.         La convention prévoit la création d’une usine de farine et huiles de poisson, or il existe déjà sept autorisations  accordés à des groupes privés dans ce créneau, sans grande valeur ajoutée d’ailleurs
3.         La convention parle d’usines de traitement, mais ne précise pas la nature de ce traitement. Toutefois,  si l’on en juge par le nombre d’emplois créés (2.463) et de leur répartition (800 à terre et 1.663 en mer), on constate que le projet est principalement orienté vers l’exportation et que le ravitaillement des usines à terre risque de ne bénéficier que d’une faible part des captures. Aussi, la valeur ajoutée induite au niveau national, principal justificatif de la convention, constitue un véritable leurre.
4.         Les entrepôts frigorifiques prévus par la convention sont inopportuns puisque les capacités déjà existantes ne sont utilisées qu’à hauteur de 30%
5.         L’atelier de fabrication des pirogues ne se justifie pas, lui non plus, puisque d’un côté le Ministère des Pêches a gelé leur nombre aux 6.000 unités déjà immatriculées et de l’autre il existerait 15 PME locales en mesure de fabriquer des pirogues en polyester
6.         La convention prévoit la création d’un centre de formation, or le pays dispose déjà d’une école (ENEMP) et cinq centres de formations regroupés au sein du CASAMPAC. Ne vaut-il pas mieux rentabiliser d’abord l’utilisation de ces unités de formation ? 
7.         La dérogation accordée à la société chinoise par rapport au système obligatoire de commercialisation via la SMCP est une porte ouverte à la non-transparence
8.         Les avantages fiscaux accordés à la société  sont énormes et totalement injustifiés (exonération de l’IMF pendant 25 ans, les transferts d’actions et les augmentations de capital se font hors frais ou taxes, réduction de 50% du taux de la TPS sur les transactions bancaires locales, exemption de la patente et de la contribution foncière sur les propriétés bâties etc..)
9.         En plus de tout cela, l’investisseur chinois a le droit d’ouvrir un compte en devises pour y loger 70% de ses recettes d’exportation et les transférer librement…
En conclusion, on peut se demander légitimement pourquoi OULD ABDEL AZIZ a engagé notre pays dans cette convention aux faibles retombées, alors que de toute évidence,  sa mise en œuvre contribuera de façon évidente à la surexploitation et au pillage de nos ressources halieutiques.
C. L’agriculture et l’élevage
1. Comme on le sait, il s’agit d’un secteur essentiel puisque l’agriculture occupe près de 67% de la population active et représente près de 17% du PIB, tandis que l’élevage occupe totalement ou en partie près de 60% de la population active et contribue pour environ 12% dans la formation du PIB.
2. Or, le moins qu’on puisse dire est que le secteur rural n’a pas été hissé au rang des priorités par le Pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz puisqu’aucun investissement public majeur n’y a été réalisé, et l’investissement privé a été peu encouragé, le crédit agricole ayant fonctionné au ralenti et le crédit à l’élevage a consisté en une simple annonce.
3. La sécheresse sévère qui vient de frapper le pays cette année constitue une nouvelle donne qui vient aggraver encore plus la situation du secteur et du pays tout entier puisqu’il faut s’attendre à une forte baisse de la production agricole et animale et par conséquent une augmentation des importations de produits alimentaires et très probablement une augmentation des prix de ces produits, dans un contexte social déjà marqué  par le gel des salaires de la petite minorité qui travaille, le chômage et la pauvreté de la grande majorité.
4. Un plan d’urgence à la mesure  de la catastrophe, bien conçu et mis en œuvre à temps, aurait pourtant pu atténuer les souffrances des populations, surtout que le pays a dû faire face dans le passé à des expériences similaires dans ce domaine (plan Moktar Ould Daddah en 1970, plan Maaouiya en 2002, plan Sidi en 2008).
5. En dépit de cette situation, le plan d’urgence que Ould Abdel Abdel Aziz vient de décréter souffre d’insuffisances majeures qui ne manqueront pas d’impacter de façon négative ses résultats :
-le plan a été très tardif
-le financement est loin d’être bouclé puisque 50% de l’enveloppe (plus de 20 milliards d’UM) au moins est attendu de l’extérieur, au moment où les bailleurs de fonds potentiels n’ont pas été contactés à temps et ont déjà bouclé leurs budgets
-une grande partie de l’enveloppe (10 milliards d’UM, soit près de 25%) est consacré au transport
-les prix des produits alimentaires et de l’aliment de bétail qui seront vendus à cette occasion n’ont pas été précisés
-la quantité d’aliment de bétail prévue couvrira seulement les besoins de 30% des bovins et 10% des camelins et ovins !
-il résulte de cette situation d’ensemble de sécheresse sévère, de faiblesse du plan gouvernemental d’urgence et des difficultés de transhumance chez les pays voisins, un effondrement du prix du bétail avec comme conséquence un appauvrissement généralisé des éleveurs et des risques réels de famine dans des régions entières du pays.  
D. Le budget de l’Etat
Les violations suivantes sont systématiquement commises en matière de dépenses publiques :
1.         Alors que, conformément à la Constitution, la loi des finances est approuvée chaque année par le Parlement, cette approbation reste de pure forme sous le règne de OULD ABDEL AZIZ puisque dans la pratique de tous les jours, la dépense publique s’effectue selon des instructions orales ou écrites du Ministre des Finances , reprises ensuite sous forme de décrets d’avance pour ne passer en régularisation devant le Parlement qu’à la dernière semaine du mois de décembre. Autrement dit, le pays fonctionne en réalité durant toute l’année avec des finances échappant à tout contrôle du législateur.
2.         La loi de finances initiale est toujours présentée avec des dépenses communes de près de 30% du budget, mais qui finissent par représenter 40% dans la version de la loi rectificative
3.         Des comptes d’affectation spéciale sont ouverts à tort et à travers en dehors de la procédure normale réservant ce type de compte  pour loger des financements extérieurs de projet. Ainsi, OULD ABDEL AZIZ a créé en 2008 , juste après son coup d’Etat, un fonds de 16 milliards d’UM et en 2009 le fonds dit FAID de 20 milliards d’UM , alimenté à hauteur de 15 milliards d’UM par une taxe sur les communications téléphoniques et une taxe de 20 UM sur chaque litre d’hydrocarbures liquides. En fait, il s’agit en quelque sorte pour OULD ABDEL AZIZ  de « mettre de l’argent de côté » dans un compte prétendument d’affectation spéciale pour  faciliter son utilisation et la rendre encore plus opaque
4.         L’aval de l’Etat est donné à certaines opérations sans l’autorisation du législateur. Ainsi en est-il de la garantie donnée en faveur de la SNAT pour 5.682.091 Euros et de celle donnée en faveur de la SONIMEX pour un montant de 760 millions d’UM. A ce jour, ces deux opérations n’ont toujours pas été présentées devant le Parlement pour examen
5.         L’engagement de dépenses publiques en dehors de quelque procédure budgétaire que ce soit et jamais régularisé, au moins pour la forme, dans une loi rectificative. Il en est ainsi du don saoudien de 50 millions de dollars dont le sort n’a jamais été élucidé.

Il ressort clairement de ces nombreux exemples que la Mauritanie de OULD ABDEL AZIZ fonctionne en réalité sans budget à proprement parler. Ainsi et selon son bon vouloir,  des secteurs pour lesquels le budget officiel n’a pas prévu de dépenses reçoivent une couverture plus que suffisante alors que des secteurs bénéficiant d’inscriptions budgétaires explicites restent  sevrés, le tout s’effectuant dans un chaos général  qui finit au mieux par être régularisé en fin d’année par une prétendue loi rectificative,  grâce à la majorité automatique dont dispose OULD ABDEL AZIZ au Parlement…
E. Les marchés de gré à gré
Comme on le sait, l’appel d’offres est la règle la plus transparente et la plus saine pour l’attribution des marchés publics. La formule du gré à gré est une exception prévue uniquement dans les cas d’extrême urgence ou de monopole du produit ou du service par un seul fournisseur.
Voici une liste de marchés publics accordés de gré à gré en contradiction flagrante avec le Code des Marchés Publics et sur lesquels pèsent de forts soupçons de corruption :
1.         La construction de l’aéroport international de Nouakchott confiée, dans le cadre d’une convention tenue secrète, pour la contrevaleur de plusieurs centaines de millions de dollars à un groupement d’entreprises nationales, sans aucune référence technique dans le domaine de la construction des aéroports internationaux et qui va très probablement sous-traiter le marché à des entreprises étrangères
2.         L’achat des trois avions de seconde main de Mauritanie Airlines
3.         L’assainissement de sept moughataas de Nouakchott pour près de près de 200 millions de dollars
4.         La route EL GHAIRA/BARKEOL
5.         Le projet reboisement de la ceinture de Nouakchott reconnu comme fiasco total et dilapidation de l’argent public par OULD ABDEL AZIZ lui-même
6.         L’unité de radiothérapie du Centre d’Oncologie de Nouakchott
7.         Les équipements hospitaliers de l’hôpital de Kiffa
8.         Les équipements hospitaliers de l’hôpital de Néma
9.         Tous les marchés de voirie urbaine à Nouakchott ou ailleurs, attribués officiellement à ATTM en tant qu’entreprise publique soit disant prioritaire, mais qui une fois déclarée adjudicataire, les réattribue à son tour de gré à gré à l’entourage proche du Pouvoir…
10.       Idem pour les marchés d’aménagement des gazras de Nouakchott, de certaines routes et adductions d’eau potable à l’intérieur du pays, officiellement attribués au Génie Militaire, mais en fait redistribués de gré à gré à l’entourage proche (L’approvisionnement en eau potable de la ville de maghtaa- lahjar...)

F. Le domaine privé de l’Etat
On peut constater aisément que sous le pouvoir de OULD ABDEL AZIZ, le domaine privé de l’Etat a constitué un levier important dans le dispositif clientéliste d’ensemble. Dans ce cadre, on peut constater :
1.         La distribution à tour de bras de terrains d’une superficie atteignant parfois plusieurs millions de m2, pour un même bénéficiaire, sous forme de « concessions rurales », notamment dans la zone de Nouakchott, alors qu’il est clair que ces terrains ne sont nullement destinés à un quelconque usage rural, mais uniquement à la spéculation immobilière et à l’enrichissement personnel des bénéficiaires. Ces prétendues concessions rurales sont ces immenses terrains bornés ou clôturés que l’on peut voir aisément sur l’avenue de la MOUKKAWAMA, la zone SOUKOUK, la ceinture verte de Nouakchott, jamais déclassifiée comme telle, la sortie de Nouakchott vers Nouadhibou, toute la zone comprise entre la Plage des Pêcheurs et le Port de l’Amitié, etc…
2.         L’attribution des meilleurs terrains de la gazra, en particulier ceux qui sont situés sur les bords des avenues principales et au croisement des routes (les groun), à la même clientèle politique, en s’abritant derrière la grosse campagne politico-médiatique menée autour de l’aménagement de la zone des quartiers précaires pour couvrir cette énième forme de gabegie
3.         Le bradage de certains terrains et immeubles en plein centre ville (blocs et fanfare
militaire)
G. Les infrastructures
Nous nous limiterons ici à l’exemple du marché de l’aéroport international de Nouakchott qui constitue un véritable scandale, à tous points de vue. Que l’on en juge ;
1.         Les termes du  marché et notamment le prix sont tenus secrets, alors qu’il s’agit d’un marché public, ne revêtant aucun caractère militaire ou de sécurité, non protégé par le Secret Défense, et rien ne justifie donc qu’il ne soit publié
2.         Le marché a été accordé selon la procédure de gré à gré, alors que c’est la procédure d’appel d’offres à la concurrence qui se devait d’être adoptée
3.         Les deux entreprises nationales adjudicataires du marché n’ont aucune référence technique (expérience) en matière de construction des grands aéroports
4.         Le bureau de contrôle des travaux est soit inexistant, soit inconnu
5.         Enfin, concernant l’opportunité même du projet, on ne peut que la remettre en cause dès lors que le nouvel aéroport est conçu pour 2.000.000 millions de voyageurs par an, alors que le trafic de l’actuel aéroport dépasse à peine les 100.000 voyageurs : puisque rien n’indique que la Destination Mauritanie attirera à court ou moyen terme un grand nombre additionnel de voyageurs, d’où viendront alors les flux nécessaires pour rentabiliser la nouvelle plate-forme ? Ne comptons surtout pas sur le transit en provenance des pays du Golfe ou d’Europe en route pour l’Amérique Latine car la tendance est aux vols directs (beaucoup plus confortables et moins chers), et même si une escale devait intervenir, les passagers resteraient à bord et ne descendraient pas des avions. Le projet est donc totalement disproportionné.
H. Les hydrocarbures raffinés
Au moins, quatre cas de gabegie peuvent être signalés au niveau de ce secteur hautement stratégique :
1.         La structure des prix est révisée pratiquement en moyenne toutes les deux ou trois semaines, souvent sans justification objective, et le prix du litre de gasoil est passé de 276,8 UM  en novembre 2010  à  321,4 UM en novembre 2011
2.         Les agréments pour les nouveaux marketeurs  sont accordés d’une façon clientéliste à des sociétés créées ex-nihilo et sans partenaire stratégique (exemple NP)
3.         Le cabotage des produits pétroliers entre Nouadhibou et Nouakchott est retourné au monopole qu’il connaissait depuis plus de 20 ans, alors qu’une brève ouverture à la concurrence a permis d’y ramener le prix de la tonne transportée de 22 dollars à 14,5 dollars, faisant économiser au pays plusieurs millions de dollars par an
4.         Le contrat de bunkering qui accorde le monopole de l’approvisionnement des navires pêchant dans les eaux territoriales en produits pétroliers à une société soudano-mauritanienne dont le seul mérite est d’être dirigée par des membres de l’entourage du Pouvoir et qui, fort de ce mérite, applique des prix supérieurs de 10 dollars la tonne métrique par rapport aux prix du marché
De ce qui précède, on peut comprendre facilement le paradoxe de la situation de la Mauritanie d’aujourd’hui : un pays riche, un peuple pauvre. Puisque la gabegie gangrène l’économie et la société, les ressources nationales ne profitent finalement qu’à une poignée d’individus, à la tête desquels se trouve Mohamed Ould Abdel Aziz qui ne daigne même pas déclarer son patrimoine, comme l’exige pourtant la Loi.
Le résultat de ces pratiques irresponsables est que le taux de pauvreté au sein  du peuple mauritanien s’élève à …avec la disparition de la classe moyenne ? tandis que l’indice de concentration des richesses est de …
Dans ces conditions, tout le tapage médiatico-politique sur les réalisations, le taux de croissance, la maîtrise de l’inflation, la liquidité du Trésor Public et les réserves en devises de la Banque Centrale, n’est rien d’autre qu’une vaine tentative de couvrir la gigantesque opération de pillage des richesses nationales menée par Mohamed Ould Abdel Aziz et son cercle étroit, marginalisant la majorité des opérateurs économiques et détruisant du coup un grand nombre de secteurs économiques




Aventures militaires et errements diplomatiques…
Le terrorisme est un Phénomène  dangereux  qui menace la stabilité des états et l’existence des nations.  Toute la classe  politique mauritanienne   le conçoit  comme tel et est engagée pour l’éradiquer. La divergence avec AZIZ à ce propos concerne la manière et non le principe  de le combattre. Aziz a toujours utilisé  la menace à des fins personnelles. D’abord  pour déstabiliser le régime qui l’a précédé le présentant comme étant fragile pour lui faire face alors que toute la politique sécuritaire de ce régime  était concentrée entre ses mains à lui. Dans ce cadre certains analystes n’ont pas hésité, à l’époque, à penser  que des évènements tels que   le sacrifie  d’une unité de l’armée à  TOURINE, qui a été obligée par l’état major, contrairement à l’avis du commandement régional, de marcher de nuit, sous les ordres d’un officier administratif, ainsi que  l’assassinat de français à ALEG en plein jour et presque en pleine ville, étaient délibérément   provoqués par ses soins pour justifier le coup d’état. Ensuite, il s’en est servi, après sa prise du pouvoir, en se mettant  carrément  à la remorque de la stratégie française pour justifier cette fois  son maintien  au pouvoir et blanchir ainsi son putsch.  Le propos qui suit tentera d’analyser les dangers de la politique qu’il mène dans ce domaine   et d’évaluer la situation dans laquelle  il met le pays.
Comment AZIZ a-t-il abordé le terrorisme ?
Pour combattre le terrorisme tel qu’il se manifeste chez nous, il y a lieu d’agir, entre autres volets,   sur quatre axes :
1) sur les segments de la jeunesse mobilisables par le terrorisme pour les prémunir contre ce danger
2) sur l’opinion publique nationale en général pour la regrouper autour de cette démarche
3) sur le plan régional et international pour favoriser une large alliance
4) et en fin sur le plan technique pour détruire les réseaux déjà constitués.
Voyons séparément comment ces différents axes ont été gérés ?
1-) Le premier pas d’une stratégie antiterroriste qui veut avoir un lendemain, se situe sur le plan psycho-politique, c'est-à-dire toute une politique de persuasion   visant avant tout  à briser la logique idéologique sur laquelle repose la dynamique terroriste et qui se base sur une conception erronée de la religion islamique. Des oulémas crédibles et indépendants politiquement  du pouvoir en place devaient et doivent encore éclairer les milieux des jeunes dans lesquels recrute le terrorisme qu’il s’agit là d’un faux JIHAD et d’une fausse piste pour le paradis.
 L’effort devait également comporter une bonne politique scolaire,  une politique économique génératrice d’emplois de jeunes ainsi qu’une régulation de la migration.
Or, l’on sait que tout ce qui a été fait dans ce domaine n’est qu’une humiliation  des oulémas qui ont été trainés dans les prisons pour que les terroristes aient l’occasion à travers les medias qui leur ont été   grand ouverts,  de faire l’apologie de leur philosophie et de lancer ainsi des appels à ceux  qui sont  encore  en dehors du mouvement .
L’on sait aussi que la politique scolaire n’ouvre aucune perspective aux jeunes, puisque les déperditions se situent aux environ de 46 % et la qualité de ceux qui ont des chances  d’y accéder ne leur donne aucune performance les préparant a des emplois dans ‘un marché déjà saturé et une économie agonisante avec un taux de chômage estimé à 36%.
 L’on sait enfin que  le pays est en train d’être enseveli   sous l’effet d’une migration que le régime aide les européens à bloquer chez nous,  sans qu’aucun dispositif n’ ait été mis en place, soit pour empêcher les étrangers de concurrencer les  nationaux  en matière d’emplois, soit  au moins de les obliger a rester étrangers . Ce qui est incriminé ici n’est pas la migration dans son principe, puisque nous sommes migrants chez certains qui l’être chez nous, mais l’absence d’une politique de gestion transparente du séjour des étrangers sur le territoire national, surtout dans un contexte de crise économique et d’insécurité.
Les  colonies de mauritaniens revenues récemment  de cote d’i voire, de Libye et des émirats arabes unis, ne sont pas de nature à améliorer l’emploi des jeunes. C’est seulement en agissant  de cette manière que l’on peut espérer assécher  les sources d’approvisionnement des réseaux terroristes.
2-) Au plan politique, Aziz devait, avant d’engager son aventure militaire, convaincre, unir et mobiliser       l’opinion publique nationale sur le bien fondé de sa politique. Il devait avoir le courage et la responsabilité de lui dire, toutes tendances confondues, qu’en soutenant la lutte contre le terrorisme, elle protège le pays et ses populations et donne du moral aux troupes engagées. Il devait savoir que si l’opposition est contre son régime, le coup d’état qu’il a mené contre les institutions légitimes du Pays, le pillage systématique de nos  richesses  qu’il ne prend même plus la précaution de camoufler , cette opposition est fortement attachée  au pays, à sa  sécurité, à sa stabilité, au bon voisinage qu’il doit avoir avec  ses limitrophes et qu’à ce titre et dans ce domaine, il pouvait avoir sa compréhension, voire  même son soutien  au but au moins de protéger le Pays et non le régime. Mais il s’avait qu’il ne pouvait pas nous faire part de ses vrais mobiles. Il savait que  nous ne sommes pas plus menacés que les maliens dont le sol est occupé par Al Qaïda, pas plus que l’Algérie dont sont issus la plupart des ex- officiers qui dirigent le mouvement, que les français dont les ressortissants sont enlevés. Il savait qu’il ne pouvait pas nous dire qu’il était redevable aux français de son pouvoir et qu’il était dans l’obligation de suivre leur dictat au détriment de l’intérêt et de la Mauritanie et de son armée, de se mettre  au service de la France qui l’a imposé à nous.  Il ne pouvait pas nous dire parce que c’est évident, nous devons, nous seuls, y aller, puisque nous sommes des hommes du désert, donc plus résistants a l’environnement où évolue AQMI, environnement difficile pour les pays africains au sud et les Magrébins au  nord, critère  pour lequel  les français nous ont fait l’honneur de nous  sélectionner.    Il ne pouvait pas nous dire allons écraser et nous mettre en mal avec les populations du nord mali qui nous sont proches et qui voient en  notre intervention chez elles un acte d’agression contraire à ce qu’elles estiment être leurs intérêts.  Non sur ce plan au moins on peut comprendre pourquoi AZIZ n’a pas  attendu et n’a pas fait l’effort qu’il fallait pour avoir l’opinion nationale avec sa guerre, car c’était un grand risque de dévoiler ses vrais mobiles. Il a préféré, c’était beaucoup plus facile, accuser ceux qui s’opposaient à sa guerre à lui, d’être  des antinationaux  qui  ne soutiennent même pas leur armée quand elle est en guerre.
3)Le troisième impératif à réaliser après l’assèchement des filières de recrutement des jeunes par les réseaux terroristes et  le regroupement de toutes les forces politiques autour de cette politique antiterroriste qui, dés lors ne sera plus seulement celle de Aziz mais plutôt celle de toute la nation, devait être celui de faire une bonne diplomatie pour regrouper autour de nous, ou au moins avec nous, tous les pays de la région et du monde, ayant intérêt à combattre le terrorisme et Dieu sait  qu’ils sont nombreux et disponibles. Mais Aziz semblait et semble encore ne vouloir partager le prix avec personne. Mais à cette allure, le prix risque d’être à la fois lourd et amer. En conjuguant nos efforts avec ceux des autres, nous n’aurions à supporter que notre part de cette guerre, part qui, lors du partage des tâches, tiendra nécessairement compte de nos moyens, au lieu de nous engager par orgueil et ignorance à la place de tout le monde, monde qui attendra, non sans arrière pensée pour certains, que nous nous cassions le nez. Nous avons vu avec quelle patience les Américains, qui autrement ont plus de moyens que nous, ont œuvré pour constituer des alliances où certains n’étaient que des figurants, pour lancer leurs guerres en Irak et en Afghanistan. Le fait que nous ayons seuls, dans un environnement diplomatique hostile, lancé une guerre sur le territoire des autres, sans les en informer au moins, constitue une aventure suicidaire dont Aziz devra un jour répondre. C’est seulement après cette préparation psychologique, politique et diplomatique, que l’aspect intervention directe, qu’on peut aussi appeler traitement technique, devait commencer. 
4) Le traitement technique du problème du terrorisme comporte l’aspect militaire, sécuritaire et juridictionnel. Voyons de manière succincte mais distincte ces trois aspects.
 4-1 ) La composante militaire, exactement comme l’indique la logique suivie par cette note, ne devait être engagée qu’ après que toutes les mesures visant à limiter les chances du terrorisme d’avoir de nouvelles recrues, que l’opinion publique nationale ait été préparée et que les alliances régionales et internationales aient été scellées. Il se trouve malheureusement que notre armée a été engagée dans ce conflit de manière improvisée. Déjà démoralisée par l’injustice qui y règne à propos de l’attribution des grades, des bourses de formation et des postes de commandement, décapitée par l’envoi en exil de la crème de son encadrement expérimenté dispatché à l’étranger comme des prisonniers dans les ambassades, humiliée par le fait qu’elle ait comme chef de l’Etat et commandant des armées Ould Abdel  Aziz dont elle a suivi de prés et la carrière et la moralité, l’armée ne sait pas pourquoi elle est envoyée sur le territoire malien, sous un commandement français, sur la base de renseignements dont elle n’est pas la source et qu’elle ne peut pas recouper et dans un environnement hostile qu’elle n’a jamais exploré. S’ajoutent à cet aspect psychologique les données logistiques, puisque ses lignes de ravitaillement s’étalent sur deux milles kilomètres. Les unités qui avaient intervenu à Hassi Sidi et Wagadou manquaient de tout, y compris de l’eau qui leur était parfois parachutée dans des bidons. Il est arrivé plusieurs fois que les maliens, malgré leur colère du fait du piétinement de leur souveraineté, soient dans l’obligation de secourir les nôtres en difficultés. Comment alors, dans de telles conditions, les troupes pouvaient elles avoir le moral pour tenir ? C’est ce qui explique nos pertes qui n’ont pas été annoncées et surtout le fait que le taux de désertion au sein de notre armée soit parmi les plus élevés de la région. La logistique, comme dit l’adage, est le nerf de la guerre. Les américains, qui ont plus de moyens que nous, n’ont engagé leurs troupes en Irak et en Afghanistan qu’après avoir installé leurs bases logistiques en Arabie Saoudite, au Qatar et au Pakistan. Aziz était beaucoup plus pressé que ça. Mais là encore on peut le comprendre. C’est un homme de proximité qui ne sait faire que placer des sentinelles. C’est un tort que de lui demander d’être concepteur d’une stratégie cohérente. Son  souci est immédiat et tient à satisfaire une demande, même déraisonnable de Sarkozy, qui a placé un état major à Niamey et fait appel, au besoin, à nos troupes. Le souci de Ould Abdel Aziz est aussi d’occuper l’armée loin du Pays, ou en tout cas loin de Nouakchott, sa sécurité personnelle étant selon lui, suffisamment assurée par le BASEP, la préservation de l’armée nationale pour la sécurité du Pays n’étant pas dans ses préoccupations. Pourtant, Ould Abdel Aziz sait mieux que quiconque que les Américains bien que préoccupés plus que tout le monde par le terrorisme, avaient conseillé Maaouya , qui sous le choc de Lemghaitty, était sur le point d’engager une aventure semblable à celle que mène Aziz présentement, de ne pas le faire du fait des risques militaires qu’elle constituait pour son armée et son Pays. Ould Abdel Aziz sait aussi qu’il avait renversé Maaouya parce qu’il l’avait pressenti pour faire partie de cette expédition. Nous, à l’opposition, pensons que l’armée nationale doit assurer la sécurité du Pays et de ce fait combattre le terrorisme. Mais elle doit le faire quand les conditions psychologiques, logistiques, organisationnelles et opérationnelles lui sont réunies. Elle ne doit pas être sacrifiée pour d’autres intérêts.
4-2 ) L’autre instrument d’intervention dans le cadre de ce traitement technique du terrorisme, n’est pas plus gâté que l’armée. Il s’agit de la police nationale qu’Aziz dénigre tous les jours et qu’il dépouille progressivement de toutes ses prérogatives, de la sécurité routière à celle de l’aéroport en passant par l’élaboration des documents d’identification des populations et de voyage. Même les écoutes téléphoniques sont désormais faites par d’autres. Aziz enregistre lui-même les entretiens avec ses visiteurs. La police est  donc  complètement clochardisée et son moral est au dessous de ses pieds. Comment dans un tel contexte la police nationale pourrait - elle jouer son rôle dans une situation sécuritaire aussi grave que celle que vit le Pays, un Pays harcelé par les réseaux terroristes, avec le tiers de ses citoyens sans documents d’identité  , enseveli par un flot d’immigrants qui s’installent pour de bon sans indices évidents les obligeant à préserver leur statut de résidents étrangers . Cela fait partie des éléments d’analyse qui nous font dire qu’Aziz menace l’existence du pays et ses équilibres internes.
4-3) Le traitement juridictionnel du terrorisme n’était pas plus cohérent que le reste. On se rappelle qu’Aziz et ses relais avaient crié au scandale et au laxisme lorsque Sidi Ould Cheikh Abdallah avait laissé la justice suivre son cours normal, ce qui avait conduit à des relaxes ou à des peines réduites pour des jeunes d’obédience islamiste. Malgré la fermeté qu’il affiche vis-à-vis des islamistes, il avait ordonné d’en relaxer les deux tiers sous prétexte d’une prétendue “  tawba “ promise lors de la visite des religieux à la prison, repentir qui s’est révélé faux lorsque certains  relaxés ont participé aux opérations ultérieures. Il avait ordonné le transfert au Mali du prétendu sahraoui pour faciliter la libération des otages espagnols, sahraoui se présentant sous une identité malienne alors que c’est un jeune Mechdouf de Timbedra. D’autre ont été soit graciés, soit évadés ou détenus en lieux secrets pour en faciliter la manipulation en dehors de tout regard indiscret. La politique d’Aziz en ce domaine, comme dans tant d’autres, est l’expression même de son incohérence et de son instabilité.
Sommes-nous aujourd’hui plus proche ou plus loin de la défaite du terrorisme au sahel ?
Lors de sa prise du pouvoir, en 2008, Aziz avait juré d’éradiquer le terrorisme en si peu de temps. C’est à ce titre que les Français avaient tout fait pour que la communauté internationale avale son coup d’état.  Aqmi à l’époque se résumait à un sanctuaire au flanc de la chaine de montagne dite l’haïr à l’extrême nord ouest du Mali, avec quelques cellules dormantes et des intermédiaires dont les services étaient loués de temps à autre pour enlever quelques touristes. Aziz avait justifié ses expéditions au Mali par son souci d’éloigner Al Qaïda de 700km de notre frontière. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Au plan politique, nous sommes ciblés comme ennemi direct du fait que nous sommes identifiés, aux yeux des terroristes, aux croisés auxquels nous apportons assistance. Nous sommes dramatiquement coupés de l’espace humain azawadien qui est notre prolongement naturel et qui, dans des circonstances similaires, devait être notre point de force, notre source de renseignement et la couverture de nos mouvements. Or, cet ensemble considère actuellement que nous cherchons à le priver de ses sources de revenu. Au plan interne, les régions de l’est estiment qu’elles sont transformées en zone de guerre, sans qu’elles ne puissent être protégées des représailles des terroristes. Cette situation a obligé certaines tribus, en l’absence d’un Etat crédible et protecteur, à conclure des accords avec les réseaux terroristes pour préserver leurs intérêts.
Au plan militaire, Aqmi évolue aujourd’hui en toute liberté et en formations de plusieurs dizaines de véhicules sur toutes nos frontières est et sud _est. Avec la crise libyenne, elle s’est armée semble t-il au maximum. Tous les combattants libérés par les foyers de tentions qui se sont calmés en Libye, au Niger et au Mali lui servent de réserves du fait de l’absence, dans leurs pays respectifs, de politiques de reconversion et du chômage que vont vivre ces jeunes qui n’ont appris que le métier des armes. Or, Aqmi, Avec les rançons qu’elle amasse, peut leur servir de déboucher tout prés de chez eux. Sur le plan humain aussi, le terrorisme, qui n’était que maure ou touareg, recrute désormais jusqu'au Nigéria, ce qui, avec la migration déjà évoquée, lui donne des possibilités énorme de camouflage. Cela veut dire que le terrorisme est plus proche de nous aujourd’hui qu’il ne l’était hier, ce qui veut dire aussi, de manière évidente, que la politique antiterroriste d’Aziz a lamentablement échoué. Nous subissons les méfaits de cet échec par l’arrêt total du tourisme dont vivaient des régions entières, l’interdiction de l’essentiel de notre territoire aux experts étrangers qui supervisent les projets et la paralysie de ce fait des projets que de tels experts encadrent.
A quelle diplomatie Aziz a-t-il menée pour soutenir son effort ?
La diplomatie d’Aziz n’a pas eu plus de succès que sa guerre. Le principal succès qu’elle a eu est qu’il s’est mis en mal avec tous ses voisins, en particulier à propos des efforts pour juguler le terrorisme ou pour libérer les otages. Même les médiations faites avec une expertise mauritanienne ont été menées par l’intermédiaire d’autres pays de la région et à leur profit. Son soutien à Gbagbo et à Ghedafi est payé aujourd’hui par nos communautés en Côte d’Ivoire et en Libye qui sont obligées de revenir dans une situation de chômage et de crise économique. Ses relations avec l’Iran nous valent le renvoi de nos colonies au Golf, en particulier celle très importante et bénéfique pour le  Pays qui se trouvait aux Emirats. Sa diplomatie menace donc notre religion par l’introduction du chiisme à travers l’Iran (la première housseinya vient d’être ouverte à Dar Naim), menace notre vie économique par la rupture des financements, en particulier en provenance du Golfe et menace également, comme cela a été dit, notre sécurité du fait de son refus de coordonner avec les pays de la région concernés par le fléau du terrorisme. L’échec de cette diplomatie se mesure aussi par le fait que toutes les candidatures qu’il a présentées, à quelques niveaux que ce soit, ont été déboutées. Il se mesure aussi par le fait que, se sentant très isolé,  il n’a pas pu jusqu’ici s’adresser aux donateurs habituels pour apporter assistance à notre Pays face à la grave crise de sécheresse dont les méfaits menacent le Pays, ses populations et ses ressources animales.
Il ressort de ce qui précède que l’opposition est consciente du danger du terrorisme et de la nécessité de le combattre. Mais elle estime qu’Ould Abdel Aziz a engagé cette lutte de manière improvisée et aventurière mettant en danger le Pays et son armée nationale. Elle exige que la stratégie en ce domaine soit révisée afin d’en convaincre l’opinion et de la coordonner avec les voisins. Nous devons à ce propos nous intégrer à un ensemble et n’assumer que notre part de responsabilité.

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