note à la haute attention de Leurs Eminences,
Messieurs les Cardinaux conclavistes français
Ces observations et réflexions – personnelles – sont celles d’un catholique français pratiquant (70 ans dans un mois), ayant vécu enfance et adolescence à Paris, séjourné à l’étranger une vingtaine d’années, et résidant maintenant sur la côte sud de la Bretagne. Ancien élève des Jésuites (Saint-Louis de Gonzague), familier des abbayes bénédictines de Solesmes et de Kergonan, disciple de Jean Laplace qui lui donna à plusieurs reprises les Exercices spirituels, marié et béni d’une fille de huit ans, reçu tête-à-tête par le pape Jean Paul II en Février 1995 pour évaluer l’avenir catholique possible dans l’Asie anciennement soviétique où François Mitterrand et Pierre Bérégovoy l’avaient choisi pour ambassadeur, proche de l’Abbé Pierre quand ce dernier se débattit dans « l’affaire Garaudy », proche aussi du cardinal Koenig à partir de 1989, marqué enfin depuis ses vingt ans par l’Islam saharien et la vie de l’Eglise en Afrique de l’Ouest.
Elles n’engagent que lui-même si elles bénéficient du dialogue avec des amis prêtres en paroisse, quelques évêques en diocèses et d’une fraternité brûlante dans le discernement, l’aboutissement ou l’échec apparent de vocations religieuses avec deux Jésuites et un Franciscain : deux sur trois de ses amis d’enfance, aujourd’hui décédés, tous trois « réduits à l’état laïc ».
Elles sont présentées sans développement ni prétention de style, uniquement comme des éléments d’une pensée, d’une espérance et d’une prière : ferveur et fidélité.
I – Constats
La renonciation du pape Benoît XVI est un acte personnel, certes, ne regardant devant Dieu que lui seul, mais elle doit être entendue comme un appel aussi à la réflexion sur la situation actuelle de l’Eglise, sur les conditions pratiques de son gouvernement et le vœu que le conclave. Elle a déterminé, comme jamais pendant le pontificat, une intensité de communion des fidèles comme de toute personne de bonne volonté dans le monde actuel avec une personnalité et une âme d’exception. En sorte que le conclave, malgré les apparences du rite, n’est pas à huis clos, qu’il va délibérer sous le regard et dans la méditation du prédécesseur, qu’il va décider devant un monde mentalement et spirituellement participant.
Mis à part deux crises du pontificat : la réconciliation avec les évêques et prêtres « traditionnalistes » et les remugles déterminés par la mise au jour de pratiques pédophiles tolérées dans le clergé, chacune portant au front le Pape lui-même, cette participation des catholiques au gouvernement de l’Eglise – au moins mentalement – est nouvelle. Elle n’est pas organisée. Les sessions du synode des évêques, notamment le plus récent consacré à la ré-évangélisation, n’ont pas encore eu d’écho dans les paroisses, et très peu dans la presse et les médias même catholiques. La « culture du chef » continue souvent de commander les comportements des fidèles, le clergé en est parfois, mais pas généralement, embarrassé et les évêques se partagent entre les grands modèles de paternité et de militance que furent, pour la France, Salièges, Chapoulie, Riobé, Marty (la liste n’est qu’une suggestion) et une pratique répondant plus à l’atavisme de leurs ouailles. Organiser et faire vivre en permanence la participation des fidèles aux orientations et aux décisions de l’Eglise, à son échelon central, comme dans ses structures décentralisées en diocèse ou en communauté religieuse n’est pas assimilable à l’habituelle pétition de communion spirituelle ou du « memento des vivants ».
La crise de l’Eglise est diversement diagnostiquée. Statistiques des participants aux liturgies ou aux manifestations publiques, statistiques des vocations et courbe démographique du clergé, lectorat et audimat des médias, des éditions et de la presse catholique : ces éléments son contrastés en France et il est couramment observé que depuis un demi-siècle le centre de gravité démographique de l’Eglise n’est plus en Europe. La culture ambiante des autres parties du monde reste dominée – dans l’Eglise – par le cœur latin et romain, ce qu’en Afrique on reçoit comme un signe de confiance de la part d’une métropole religeuse mais en Amérique latine et en Asie comme un dépaysement et un manque de réciprocité en la périphérie et le centre. En France – malgré la chalandise spectaculaire des manifestations de rue contre le projet de loi Taubira – la culture publique n’est plus chrétienne. Enfin, les expressions de la foi et les pratiques religieuses ne sont pas aussi informées que la prolifération des médias et la diversification extrême des « offres » de l’Eglise en mouvements, sessions, familles d’esprit, pélerinages l’aurait fait attendre. La recherche théologique et scripturaire, si ardente et féconde pendant les trois premiers quarts du XXème siècle, paraît bien moindre aujourd’hui.
Paradoxalement, le concile Vatican II, salué unanimement – le prix Lénine décerné à Jean XXIII – comme un acte collégial décisif de reprise du dialogue entre l’Eglise et le monde, entre les catholiques et les autres religions ou grandes morales a coincidé avec le déclin – en France – de la pratique religieuse et de la participation liturgique, avec un découplage des vies amoureuses, conjugales, sociales par rapport à la foi : loin de déterminer un renouveau ou un nouvel élan, il a chronologiquement marqué une rupture du monde et des sociétés – au moins dans le modèle français – avec l’Eglise : un décrochage. Cela s’est fait en très peu d’années, à la fin donc des années 60 et au tout début des années 70, tandis d’ailleurs que les « événements de Mai » enregistraient beaucoup de départs dans le clergé, les « réduits à l’état laïc » demeurant gens de rayonnement et de foi, sans être vraiment reconnus comme tels par les hiérarchies. Si des mouvements de grande présence et véhémence médiatiques défendent depuis Humanae vitae le magistère bio-éthique de l’Eglise (en oubliant malheureusement Casti connubii, c’est-à-dire le cœur conjugal d’une position qui ne devrait pas être en défense mais en propagation et en exemple), la société française se caractérise aujourd’hui par la domination sociologique des familles « recomposées » et par une psychologie répudiant le caractère sacramentel ou même simplement juridique du mariage. L’enseignement moral des papes depuis Paul VI – Jean Paul II compris – ne bénéficie pas, et de très loin… de l’accueil ni du prestige réservés à leur participation aux relations internationales et à la vie des médias (auquel Jean Paul II consacra la dernière de ses lettres apostoliques). Cette participation et la qualité de la diplomatie vaticane, des médias romains n’ont pas produit une conceptualisation d’un message et d’une exigence de l’Eglise pour la vie internationale : l’effet de l’élection du « pape polonais », les intermédiations spectaculaires dans la crise irakienne ou pour le dégel cubain avec Jean Paul II ont porté l’attention davantage sur les personnes, le Souverain Pontife d’alors, le cardinal Etchegaray pour ses missions au Proche-Orient, que sur le rôle temporel d’une institution spirituelle, modèle d’avenir ou survivance ? tandis que la planète cherche sa gouvernance mondiale, qu’elle a et subit déjà de fait, et surtout la forme de sa démocratie pour laquelle tout est à inventer.
Le contraste est total entre la précision des exhortations morales et bio-éthiques et le flou, voire l’archaïsme de l’enseignement sur la politique, l’économie et la société. L ’Eglise, dans un grand nombre de ses clercs et de ses laïcs et par beaucoup de mouvements et d’associations ad hoc, est présente aux pauvres, aux sans-abris en France et aux « pays en voie de développement », au « quart-monde » mais elle n’a pas du tout la figure révolutionnaire vis-à-vis de l’ordre établi qu’eut la subversion chrétienne jusqu’à Constantin. Elle n’est plus bâtisseuse de société ni d’institutions publiques et parapubliques. Elle s’est repliée dans un ordre liturgique, spirituelle, dans une magistrature d’influence sur ses fidèles encartés ou dans une capacité de faire pression sur certains sujets et à certains moments, mais très ponctuels. Malgré des efforts de rédaction assez neufs et de perspicacité techniques des encycliques sociales et économiques de Benoit XVI moins tolérantes pour le libéralisme que celles de Jean Paul II, né il est est vrai sous la pression d’un socialisme uniquement soviétique, donc totalitaire) – elle n’a pas su indiquer les voies de révoltes et de participation constructive des salariés et des consommateurs face aux délocalisations, aux dilapidations et à la ruine des patrimoines industriels et technologiques, notamment en France, elle n’a pas su aller au bout de son exigence de respect de la personne humaine et de la dignité du travail, préalable à toute légitimation du libéralisme. Cette timidité n’est pas nouvelle. La réprobation, malgré la forte caution du cardinal Liénart, des prêtres-ouvriers (qui pouvaient être l’un des génies et apports de l’Eglise de France à la chrétienté entière) en témoigne. Et il y a peu, l’isolement dans l’épiscopat, puis à Rome-même des deux évêques qui, en France, condamnèrent la manière dont l’autorité politique et administrative traitait les gens du voyage et stigmatisait un peuple nié dans sa nationalité par l’ensemble des Etats-membres de l’Union européenne : seul l’archevêque de Toulouse leur fit écho, et à Lourdes. Et il y avait eu l’engouement pour Vichy, dénoncé seulement par l’Eglise réformée et par le cardinal Salièges. Rerum novarum, en même temps que le « ralliement à la République », l’apparition du catholicisme social, le « sillonisme » avant la Grande Guerre , la démocratie chrétienne après la Seconde Guerre mondiale et le « réarmement moral » voire les débuts de l’entreprise européenne avec les grandes figures gouvernementales de trois catholiques affichés : Adenauer, Schuman et Gasperi (ayant aussi en commun la langue allemande comme idiome maternel…) avaient constitué un corpus et une pratique dont l’Eglise était la matrice, qui, aux architectes en recherche pour organiser et faire fonctionner cette Europe, put proposer la souplesse fédérative de l’institution monastique bénédictine : le discours de Paul VI au Mont-Cassin. Elle en a rétrospectivement une telle conscience que le dernier empereur d’Autriche-Hongrie ou le roi des Belges sans postérité directe seront probablement proposés à la vénération des fidèles, au-delà de leur nationalité-même.
Quittée par beaucoup d’anciens autant que de jeunes, pour la vie personnelle qu’elle a encadrée sans la nourrir du primat tant psychologique qu’ontologique de la vie intérieure, l’Eglise n’a pas compensé par une proposition dialectique de transformation de la société, de l’économie, de la politique. Le registre intime et le domaine public – pour beaucoup de catholiques, de chrétiens de naissance – ne sont plus à vivre selon elle et en son sein. C’est une non-correspondance, la demande s’est éteinte parce qu’elle n’était ni suscitée ni accueillie.
Or, Vatican II était et reste un trésor. Or, l’Eglise est immensément riche d’une ressource humaine dévouée, compétente, désintéressée financi-ement et socialement. Elle est riche d’une profusion de savoirs, d’héritages qui ne sont pas que de son ordre. Elle n’est plus questionnée pour cela. Sans doute, bien des « métiers » qu’elle exerça en pionnière ou en exclusivité – vg. l’hospitalier et le caritatif jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, l’enseignement et notamment celui des filles au XIXème siècle, la direction spirituelle précurseur des psychothérapeutes, sophrologues et conseillers conjugaux – l’ont quittée. Elle avait le talent de bien des activités quotidiennes de l’homme, remplissait des fonctions quasi-régaliennes (vg. celles de l’état-civil) et satisfaisait des besoins sans discrimination confessionnelles. Elle y ajoutait son secret propre : le sens de la vie, la dialectique du salut et de l’accomplissement. Elle était souvent en situation d’exclusivité pour cette insertion pratique dans les vies de chacun et de la cité ou des milieux ruraux et exerçait une certaine souveraineté. Les choix d’affectation de ses ressources ou de ses traditions étaient appelés, elle n’avait pas à se proposer. Or, ni son concile-phare, ni ses ressources humaines, ni sa profusion de propositions en formation, en communion, en construction du personnel et du collectif n’ont été valorisés ni poussés à fond depuis cinquante ans. Beaucoup des décrets et des décisions pratiques qu’appelaient les grands exposés et réorientations conciliaires n’ont pas été pris. Ce qui a été une fantastique actualisation ecclésiale est resté en l’état. Ce qui était élan est devenu souvenir, pas même mémoire. La mise à jour, parce qu’interrompue et pas approfondie, date.
L’Eglise n’est donc plus en tête et même beaucoup d’âmes en quête de perfection ou de recettes d’intériorité quotidienne ne vont plus à elle. Elle tend à n’être plus vue que selon ses institutions, sa parole est tronquée – soit qu’elle paraisse trop majestueuse et composée, celle des souverains pontifes sans d’ailleurs que les critiques aillent personnellement et sereinement au texte – et d’une vision de l’intérieur, le monde est passé à une évaluation par le dehors. Elle a été expropriée de son propre modèle. L’athéisme ou les pertes de la foi ne sont pas nouveaux mais la distance entre le grand nombre de baptisés de naissance et l’Eglise d’aujourd’hui tient en partie – non à une conception de Dieu de la part de ces nouveaux incroyants – mais à elle, institution dont le sens, la mission, la vérité ne sont plus évidents que pour quelques fidèles, du moins en France et sans doute en Europe. Au moment même où le dérèglement de l’économie – aux deux sens de la dérèglementation et du dysfonctionnement – rend vulnérable, demandeur de salut et d’explication la société de la plupart des pays qui colonisèrent la moitié du monde et inventèrent le droit et les grands concepts d’organisation de la société, faisant encore référence.
Remarquer cela induit en tentation : l’Eglise est en crise ni plus ni moins que la plupart des institutions humaines collectives, les autorités morales et leur vecteur habituel qui était l’écriture romanesque ou politique n’existent plus, la vénalité et la corruption mentale des dirigeants de tous ordres fait ressortir que de telles tares ne se rencontrent tout de même dans le fonctionnement pratique de la catholicité. L ’autre tentation a plus de fondement et elle est intérieure à l’Eglise : la Providence pourvoira aux hémorragies statistiques de fidèles et de cadres, ou bien c’est le monde qui a tort dans son éloignement, Dieu appelle autant à la vie consacrée qu’autrefois mais les générations nouvelles ne savent plus ni l’engagement ni l’obéissance et l’orgueil est partout. Une troisième attitude est plus complexe : elle consiste à observer que la société, au moins en Europe et en France, fut longtemps de contrainte religieuse, sinon théocratique. La fréquentation des églises, mais pas la vie sacramentelle qui restait élitiste et soumise à autorisation, une dogmatique de rétribution et des présentations manichéennes, pas seulement aux portails anciens des cathédrales, faisaient des habitués nombreux et un conformisme où le social englobait le religieux. « Le petit reste » serait donc qualitativement très supérieur à ce qui n’était que nombre, foule, routine. Le découplage s’est fait progressivement, il était antérieur au concile et c’est pour s’affirmer et se définir elle-même, en transcendance, en mission et en fidélité que l’Eglise s’est donnée à fond à l’exercice concilaire, mais adolescente dans ce genre d’exercice, elle n’a pas persévéré. La vue des cîmes, leur repérage n’a pas vraiment produit l’escalade ni indivuelle ni collective. Les nouveaux mouvements, les « communautés nouvelles », les formations charismatiques ne sont pas – à mon sens – issues du concile mais de la tentation radicale et littérale d’une application des évangiles, un peu comme l’imitation de Jésus-Christ, étape à peu près illisible de l’itinéraire de Charles de Foucauld. Le jansénisme, le dolorisme avaient eu cette approche, aussi orgueilleuse que secrètement angoissée. Les cathares encore plus loin dans le passé et pourquoi pas les pharisiens, contemporains du Christ : la perfection achète le paradis. L’échelon central sinon suprême, de l’Eglise est plus sensible, sinon expressément favorable, que les hiérarchies locales et épiscopales à ces engouements et à ce prosélytisme pentecôtiste. Ils ont leur impact, la chaleur d’une communauté, des prises en charge pluridisciplinaires, une grande cohérence abolissant la césure entre le profane et le religieux, taisant les individualismes et installant en réalité de hautes murailles vis-à-vis de l’extérieur, pratiquant une langue d’enthousiasme incompréhensible pour le passant.
L‘avenir formel de l’Eglise est autre.
II – Suggestions
Pour l’Eglise, il ne s’agit pas de remédier à une situation, de remodeler l’existant des institutions ou de perfectionner le modèle d’entretien des fidèles, pour l’Eglise, il ne s’agit pas d’elle, mais de la mission dont elle a été gratuitement et souverainement investie par son fondateur, le Christ. Cette mission est d’annoncer la bonne nouvelle et que le Royaume des cieux est proche. C’est par rapport à cette mission que tout doit s’ordonner dans la mise à jour des institutions et la mobilisation des ressources humaines. Il faut également s’entendre sur qui est envoyé, qui est missionnaire. La réponse étant évidemment que ce ne sont ni la seule hiérarchie, ni le seul clergé mais l’ensemble des chrétiens malgré leurs divisions en plusieurs Eglises (ou peut-être grâce à ces divisions…) qui sont choisis et envoyés. Ce qui revient à réfléchir et réorganiser aussi bien le rayonnement, le témoignage – donc la relation avec le monde – que la participation à l’intérieur de l’Eglise de chacun de ses fidèles. La mobilisation-participation des fidèles n’est ni le mode d’assemblée liturgique, ni la manifestation politique ou sociale dans la rue. Elle traduira au XXIème siècle ce qui a souvent fondé dans les premiers temps l’élection des hiérarques, la canonisation d’un contemporain et jusqu’à l’époque contemporaine l’énoncé de certains dogmes – consécration d’une foi immanente et communnément reçu par le peuple. Matthias ne fut pas coopté mais tiré au sort. Ce qui appelle – mais de façon concrète – un approfondissement théologique sur le rôle du peuple, la manifestation de l’Esprit primordialement par lui.
L’Eglise n’est pas ordonnée pour la vie spirituelle de ses fidèles, elle en résulte. La foi n’est pas à défendre, elle est à propager en forme d’annonce. Elle est témoignage et transmission, son vecteur est donc le peuple, le sacerdoce du peuple est l’anticipation de l’humanité en vie éternelle, le sacerdoce ministériel est un service et ne doit pas fonder une hiérarchie.
L’Eglise n’est pas un monastère où l’obéissance est instituée, elle ne s’enferme pas, elle ne se consacre pas à elle-même et nullement assiégée, c’est elle qui fera tomber les murailles de Jéricho à la trompette et par la persévérance de sa clameur.
Qu’en déduire pratiquement ?
Le siège de Pierre est localisé là où le chef des apôtres – après Paul, l’apôtre des Gentils – se rendit et donna l’ultime témoignage : le martyre, parce que c’était à l’époque la capitale du monde connu, selon la diaspora juive. Celle-ci ne pouvait soupçonner un monde au-delà des colonnes d’Hercule et l’on n’alla pas reconnaître d’autres empires au-delà de l’Indus ou en Chine. Du royaume du prêtre Jean, il ne fut question qu’au Moyen-Age. Le centre politique et économique du monde serait aujourd’hui New York – avec le siège des Nations Unies, autant que le cœur boursier et monétaire des Etats-Unis-ci. Mais Rome est demeurée jusqu’aujourd’hui symbolique de l’Eglise-même, malgré la chute que ne discernèrent sans doute pas les contemporains à sa date, admise bien après coup. La translation significative serait un retour aux origines, dont les conséquences seraient aussi formidables que multiples.
Le Pape résidant désormais à Jérusalem est en communion avec les deux autres religions monothéistes et révélées, mais celles-ci n’ayant pas une tête unique et les autres Eglises chrétiennes n’étant pas non plus personnalisées comme l’Eglise catholique – fidélité littérale aux évangiles et au rôle assigné par Jésus à Pierre, le Pape sera forcément le fédérateur d’immenses forces spirituelles et de réseaux innervant le monde entier, quelles que soient les cultures, les organisations politiques et économiques, les formes sociales. Ce qui n’est pas accessoire – quoique ni l’Extrême Orient ni l’Amérique ne partagent l’obsession européenne et américaine de la sécurité d’Israël – la résidence pontificale à Jérusalem, également revendiquée comme capitale par l’Etat hébreu et par les Palestiniens, imposera la paix et à terme des arrangements territoriaux et peut-être l’unicité d’un Etat multi-ethnique, multi-confessionnel et de droit laïc, où les garanties et patrimoines des droits des uns et des autres seront de droit interne et non de confrontation internationale (schéma de deux Etats coexistants, mais en réalité l’un dominant l’autre) ou de sécurité et contrainte imposées par un Etat à la légitimité contestée.
Les administrations centrales de l’Eglise, demeurant à Rome au moins pour une période transitoire ne seront plus l’expression réelle ou prétendue d’une omnipotence pontificale – dans l’ordre interne de l’Eglise – qu’aurait légitimée la dogmatique de Vatican I. Par quoi celle-ci aurait-elle été explicitée ou tempérée si le concile ne s’était dispersé à la chute du pouvoir temporel ?
Ayant eu l’honneur d’être reçu en tête-à-tête par le bienheureux Jean Paul II, puis d’assister à sa messe « privée », en unique laïc, j’ai successivement vécu un entretien avec un chef d’Etat admirablement organisé, puis une retraite spirituelle brève mais marquante donnée d’exemple par un curé de campagne. La papauté d’aujourd’hui et plus encore celle de demain doit être cela. Il faut au Souverain Pontife le cloître, la rareté, la densité de l’Esprit, mais tout autant il est un signe faisant tout retentir. Mais avec qui doit-il prier et quels messages et comportements doit-il incarner et porter au reste du monde ? Prier en Eglise, diriger la mission. Ce qui suppose que l’assemblée des fidèles ne soit qu’accessoirement son propre ministère et que cette assemblée soit assez vivante pour s’entretenir elle-même – ce à quoi elle s’exerce déjà manifestement dans les pays déchristianisés et en manque de vocations ministérielles et religieuses – et assez authentique pour être missionnaire, témoin.
L’administration centrale où qu’elle se situe physiquement à l’avenir, bénéficie des moyens de communication moderne et peut à tout moment se rendre auprès du Pape. Elle doit être identifiable pas seulement pour les siens mais pour les tiers. Elle doit être en prise avec les fidèles, les laïcs, ne plus être seulement à direction cléricale, elle doit être à tous ses niveaux collégiales. Des laïcs pourraient être à sa tête, sans discrimination positive mais sans timidité, si le collège cardinalice en admettait. Que – parmi ces laïcs, au cœur du gouvernement de l’Eglise – apparaissent aussi des femmes, la question polémique de l’ordination de celles-ci serait contournée.
Le gouvernement par le Pape doit-il être une présidence et une animation ? ses paroles-mêmes doivent être l’émergence d’un travail personnel si délibéré et consultant soit-eil, ou bien peuvent-elles être, dans le mouvement de l’Esprit Saint irriguant l’ensemble de la chrétienté, la mise au net des unanimités ou des intuitions de tout ou partie de celle-ci.
Deux discours de l’Eglise sont actuellement en retrait sur l’expérience et les nécessités. La relation humaine et sociale à l’argent. La relation des chrétiens à la cité et à la politique.
D’autres générations ont été radicales, la pauvreté rétablie en valeur dans l’Eglise par François d’Assise, les cris contemporains de mère Thérésa de Calcutta et de l’Abbé Pierre par exemple. Mais l’nseignement pontifical n’a pas eu ces audaces. La percée de Rerum novarum est à exploiter, vivifier. Il faut d’urgence une condamnation aussi technique qu’exigeante du libéralisme et du mondialisme en leur ôtant le prétexte, trop cultivée par les récentes encycliques de Jean Paul II et de Benoît XVI, d’une conditionalité, voire d’une légitimité que serait le respect des droits de l’homme. Il est manifeste, au moins depuis l’automne de 2008, que le libéralisme a connu une déviation aussi forte que le socialisme en perpétra une dans sa version soviétique, attentatoire à la plupart des libertés humaianes. Le libéralisme et le mondialisme tuent les Etats, la démocratie, le bien commun et la liberté d’initiative, la libre circulation produisent la mort de pans entiers des économies, la minoration et l’instrumentalisation du facteur travail, nié en utilité finale pour l’entreprise et empêchée en tant qu’épanouissement des personnes. Les sociétés humaines sont asservies par une dogmatique qui n’a plus même un visage qu’au contraire exploitaient les dogmatiques populistes et totalitaires de la première moitié du siècle précédant l’actuel. Il est compréhensible qu’un pape né dans l’ambiance communiste ait différencié l’idéologie qui écrasait ses compatriotes de celle qui provoqua leur libération, qu’il ait donc déclaré l’une intrinsèquement maléfique et l’autre seulement nuisible si elle perd sa pureté originelle. Il faut dire et montrer – ce qui est simplement faire cas des faits et de la souffrance – que les deux idéologies ont pour point commun, le matérialisme, ce qu’avait su dire Jean Paul II, mais plus encore qu’elles sont mortifères dès lors qu’elles sont absolues. De cette condamnation ne peut que surgir une exhortation des chrétiens à participer à l’entreprise et à la cité, non pour imposer de nouvelles dogmatiques – ni angélisme ni théocratie – mais pour y témoigner de fins et y discerner le rôle et la valeur des personnes, y promouvoir le sel et la liberté des consciences.
Les conséquences sont multiples et contagieuses.
La démocratie élective, actuellement étouffée par le rôle des partis et par l’esprit de lucre, sinon la libido de beaucoup de ses acteurs, change de fonctionnement si la militance pour le vote de conscience dans toute assemblée, si l’exigence d’une prise en compte du vote blanc pour ce qu’il est : une objection de conscience, si un quorum de participation pour quelque scrutin que ce soit, dans quelque enceinte sociale, professionnelle, associative, politique que ce soit deviennent une proclamation d’Eglise autant qu’une revendication de tous les hommes de bonne volonté, et de bon sens. Retour à l’authenticité. L’expérience de ces années-ci montre les syndicats et les comités d’entreprises plus avisés sur la stratégie de celles-ci que les dirigeants de plus en plus polarisés par leur propre rémunération et celle de l’actionnariat. La participation des salariés aux bénéfices et à la direction de l’entreprise – au sens du général de Gaulle, prolongeant vers la fin de son exercice du pouvoir ses analyses du temps de guerre et celles du R.P.F., notamment celles de René Capitant – est aujourd’hui justifiée par la défaillance de l’idéologie libérale et de ses serviteurs. L’Eglise, de naissance, est à l’aise dans cette démonstration et cette pétition. Encore faut-il qu’elle les fasse siennes et que des chrétiens, au premier rang desquels le sacerdoce ministériel, le proclament et le vivent in situ.
Le clergé ne doit plus être isolée des ouailles en paroisse, des conditions de vie au travail de l’ensemble de celles et ceux à qui porter la Bonne Nouvelle. L ’enseignement et le témoignage ne peuvent plus être donnés en retraites fermés dont seuls les fidèles, les initiés connaissent l’existence et la richesse, ils ne peuvent plus être confinés dans l’assemblée liturgique ou à l’occasion d’administrer certains sacrements. La rencontre avec le monde doit se faire dans le monde. L’initiative des prêtres-ouvriers – notamment en France – fut désapprouvée par crainte d’une contagion communiste, ce qui était paradoxalement saluer des éléments intrinsèquement positifs dans la doctrine marxiste et les pratiques que celle-ci inspira à beaucoup d’âmes généreuses. Elle doit donc être reprise. Le prêtre, salarié à raison d’un travail et non par charité des fidèles ou en honoraires tarifés pour l’administration des sacrements.
Insertion dans les activités humaines, le travail notamment, mais aussi dans les états courants de la vie humaine. L’ordination d’hommes déjà mariés donnera à l’Eglise le vocabulaire de l’expérience et plus seulement celui d’un rappel de la nature, à la ressemblance divine, et des fins en vue de la vie éternelle. La morale et la psychologie conjugale en seraient magnifiées, le vœu de l’Eglise en bio-éthique ne seraient plus un article de foi mais la conclusion de multiples vies particulières vérifiant la justesse à tous égards, y compris psychologique, d’enseignements tradaitionnels renouvelés par la pratique de tous, clercs et laïcs. A l’inverse, le célibat sacerdotal, les vœux religieux et plus encore monastiques trouveraient leur magnificence dans un choix intrinsèque. Célibat recherché et voulu, pauvreté, chasteté, obéissance décidées pour une recherche plus exclusive de la présence de Dieu et à Dieu. Au lieu que ce soti des contraintes ou des facilités, une souffrance ou une évasion selon les tempéraments.
La participation du conjugal au ministère sacerdotal permettrait l’ordination éventuelle des femmes, en ce que l’expérience de couple d’un prêtre pourrait induire – en meilleure disponibilité pour l’exercice du ministère – le souhait de l’épouse d’être également prêtre. La femme ne serait plus la ménagère du prêtre célibataire, les femmes ne feraient plus écran autour du curé, du recteur et l’équilibre du nouveau couple – devenu sacerdotal en tant que tel par l’ordination selon la personnalité et la vocation de l’épouse – serait exemplaire. L’osmose entre le sacerdoce et la conjugalité, la paternité et la maternité de chair feraient ensemble la parabole vécue de la vie chrétienne. Le couple participant lui-même à la vie laborieuse et politique de la cité serait au cœur du monde. L’évangélisation ne chercherait plus ses moyens selon les techniques de la communication et son rebond selon la ferveur des oraisons pour la recrusdescence des vocations et la conversion des Juifs, des usulmans et autres croyants : elle se ferait sur la place publique où chaque maison à son seuil. Ceux-ci s’ouvriraient en reconnaissant que le missionnaire est bien du même sang que chaque habitant.
Une transition existe déjà vers ces nouvelles pratiques et ouvertures : les prêtres réduits à l’état laïc ne sont pas tous des renégats ou des égarés ou des infidèles : bien au contraire. Pour la plupart, ils n’ont nullement été induits en tentation par le monde, par la vie courante. Ils s’étaient trompés d’orientation, les états de vie proposés par l’Eglise à leur vocation ne correspondaient pas, ou même l’Eglise n’avait pas de quoi combler leurs exigences d’une authenticité davantage vécue. Cette ressource doit être magnifiée, son expérience de la vie sociale et conjugale peut être considérée – avec discernement de chaque itinéraire – comme précurseur.
Dieu se trouve avec les autres et se manifeste en eux, pour chacun. Le monde actuel cherche à l’évidence des repères et n’a plus d’autorité morale. Que des saints continuent de nous être donnés – reconnus ou pas par l’Eglise, la vox populi, les médias ou le tissu des relations personnelles de tout un chacun bâtissant et examinant sa vie à l’aide de forts exemples – ne dispense pas d’une nostalgie de concours moins personnalisés et encore plus massifs.
Face aux emprises totalitaires que produisent les dogmes libéraux et mondialistes, que secrètent, au moins en esprit et souvent en comportements individuels ou de groupe, les extrêmismes religieux, y compris dans l’Eglise catholique, il y a la masse des croyants, il y a la dimension spirituelle dans laquelle se meuvent, autant que les chrétiens, les Juifs et les musulmans, aussi les pratiquants des grandes morales et religions non révélées. L’effort œcuménique, ressenti par Vatican II et porté par Paul VI et chacun de ses successeurs, n’est qu’au tout début de son mouvement et de sa fécondité. Des politiques maladroites – en France et dans l’Union européenne – vis-à-vis des populations migrantes ou immigrées ont mobilisé parfois, en vrais témoins, les évêques chargés de ces pastorales : ceux-ci ont eu un écho à la Commission européenne, mais insuffisant dans la catholicité. La manifestation de rue selon des convictions bio-éthiques (mariage pour tous, avortement, euthanasie) gagnerait en efficacité dans les cercles parlementaires et gouvernementaux si elle faisait partie de militances plus diversifiées pour les droits de l’homme, pour le respecr du salariat, pour l’accueil organisé des populations étrangères plus démunies que les nôtres. Islam, judaïsme, chrétienté ont à cet égard le même pouvoir d’énoncer des principes et de mobiliser pour leur pratique. Attitudes de promotion et non de défense, discernement du fond des causes et non selon leurs chantres.
Changement dans l’état de vie du clergé, reconnaissance des combats en politique et en société font reconnaître que la cellule de base pour l’Eglise ne peut être des mouvements ou des cercles thématiques, spécialisés ou caractérisés pour leur homogénéité culturelle, sociale voire en classe d’âge. Le brassage et la vie sont en territoires, en paroisses. L’œcuménisme n’est pas une secte parmi d’autres, le rayonnement ne se prépare ni ne s produit en chambre. Il a pu être tentant et même fécond – pendant presque tout le XXème siècle – d’exercer la mission évangélique par des spécialistes sectoriels. L’universel est de retour, comme aux origines de l’Eglise.
Si à la base, la rencontre se fait avec le monde, si apparaissent puis prolifèrent de nouvelles relations avec le monde, avec l’étranger, l’incroyant, impossibles à décrire ou à imaginer tant que l’Eglise et les chrétiens n’ont pas formellement changé, il est nécessaire que cela se réflète au plus haut niveau de l’organisation pratique de l’Eglise. La représentation géographique du monde entier est souhaitée, est en gestation dans le collège cardinalice et à la Curie romaine. Elle n’est pas suffisante, il faut aussi que la diversité sociale et culturelle, pas automatiquement fonction de la géographie caractérise l’ambiance des décisions doctrinales et pastorales.
La mûe de l’Eglise, la rendant mieux perceptible pour ce qu’elle est par le monde qu’elle brûle de rencontrer – à l’instar de son divin fondateur qui savait, manifestement, mieux s’y prendre et à plus grands risques qu’elle – provoquera des chocs en retour. Le monde plus précisément interpellé, pas seulement par la révélation mais par l’expérience de la condition humaine, va réagir. Rien que la renonciation de Benoît XVI a changé le regard du monde sur la personne contingente du Pape et sur l’insstitution pontificale. Des actes et des novations de même maturité et de même intime délibération sur soi et sur la mission, sont de nature à bouleverser la donne, à faire que le monde s’approprié l’Eglise, le religieux, la morale, et que s’enraye le déclin de l’humanité vers l’aurtomatique et l’inhumain, vers le ravage de la planète et des âmes.
III – Retour et aller au fond
Vatican II a commencé l’examen et le discours de l’Eglise sur elle-même : Lulen gentium. Pour être praticable, la nouvelle architecture de l’Eglise – telle que souhaitée et décrite maintenant - appelle des approfondissements. Puisse notre génération retrouver la sève imaginative de nos premiers siècles d’Eglise et de ses Pères. Puisse-t-elle par une libre et fervente contemplation, dépouillée de tout a priori et peut-être même des habitudes de plusieurs siècles, aller à la saveur des nécessités et se les murmurer pour pouvoir avec joie les proclamer. L’exercice sera autant théologique que pastoral.
Simple énumération.
Sacerdoce universel et sacerdoce ministériel. Sont-ils du même ordre ou pas. Le second n’est-il pas simplement serviteur et aliment du premier, ce qui ne le réserverait plus à une catégorie de chrétiens. Intuition de Thérèse de Lisieux dans son vœu concret et explicite d’être prêtre et missionnaire ?
Les sacrements ? que sont-ils ? le ressenti psychologique de celui qui les reçoit et de celui qui les administre est-il indifférent ? quelle est leur relation, devant Dieu, avec l’incarnation de chacun, incarnation sanctifiée et structurée depuis celle – historique, factuelle – du Christ.
Participation à la vie divine, qu’est-ce à dire ? vie éternelle, déjà commencée en partie, comme tronquée, par notre incarnation et notre itinérance en vie mortelle ? théologie de la mort et de l’au-delà tandis que foisonnent ne médical, en psychiatrie et en témoignages de sortie de coma des synthèses donnant pour le grand public écho à des sagesses anciennes, mais peu à la révélation chrétienne.
Nature spirituelle des diversités de vocation et pastorale des états de vie, jusqu’à présent réduite au sacerdoce et au couple conjugal, chaque époque risquant la caricature du prêtre, de la famille, de l’enfance.
Théologie du travail. Théologie de l’argent. Théologie du sexe. Théologie du genre. Théologie de la transmission. Théologie de la solidarité.
Psychologie de la transcendance. Relation entre équilibre personnel et foi chrétienne. Psychologie du péché, théologie du péché. Psychologie du pardon, de la dépression, de la recouvrance. Théologie du mouvement, de l’itinéraire, de l’entretien et du dialogue. Psychologie de Jésus, reconnu comme le Christ. Relation avec soi, exemplarité ou non de l’amour du prochain, fondements psychologiques de l’expérience de soi, de la responsabilité de soi et de la responsabilité vis-à-vis des proches, vis-à-vis de l’époque, vis-à-vis de l‘univers, du créé, du vivant. Théologie de l’épreuve, des déclins, de toute novation.
Théologie et psychologie du suffrage universel. Fondements des libertés humaines. Rencontre de la théologie, de la sociologie et de la psychologie. Séparations ? convergences ? dialogues ? Lieu du risque totalitaire et creuset de la liberté.
Lecture contemporaine de l’histoire du dogme, de l’histoire des institutions ecclésiales et de la relation du monde avec l’Eglise, et réciproquement.
Leçons données à tous ordres de l’organisation, de la pensée par le jeune enfant, le mourant. Analyse explicite et débattue de la prière comme chemin, comme expérience, comme état dans le moment, dans la vie. En toute vie.
Ré-élucidation de la relation innée de l‘homme à Dieu, de son désir, de sa distraction, de la manipulation de son désir par toutes institutions, y compris ecclésiales. Conditions de toute résurrection, matrice que sont la Résurrection et son corrolaire la résurrection de la chair à quoi toute créature est promise. Chair et éternité. Effort et abandon. Théologie et psychologie de toute libération par la disponibilité, mais aussi par le discernement autant collectif et d’époque, que personnel.
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L’ensemble de ces constats, propositions et intuitions – personnels – n’aura valeur d’initiative que débattus. La vie ni la pensée, ni la prière ne sont cercles ; elles sont ouvertures.
– jeudi 7.vendredi 8 . dimanche 10 & lundi 11 Mars 2013
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