Je tiens à participer au mouvement de solidarité et de réclamation en faveur d'Hanevy Ould Dehah - pétition à signer - ses avocats dont M° Brahim Ould Ebety à soutenir - en affichant aussi ici la dépêche qui présente bien Taqadoumy, et ce qu'a été empêché de lire à l'audience le journaliste incarcéré depuis le discours d'adieu du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Il y a un peu plus de deux ans naissait le domaine électronique Taqadoumy ; les initiateurs ont voulu qu'il devînt la façade de la pensée de gauche, démocrate et humaniste, celle qui met l'homme au centre de ses préoccupations et lui accorde son droit à une pensée et une expression libres, en dépit de la part de déplaisir inhérente à cette diversité.
Cette gauche, nous la voulions en lutte permanente pour garantir le droit, à chacun, d'accéder au bien être individuel, seul garant et étalon au développement et à la stabilité, ici où la majorité se débat, toujours, dans les affres de l'ignorance et de la pauvreté.Dès le début, nous choisissions une ligne éditoriale délibérément provocatrice, en ce sens qu’elle vise, d’abord et par priorité, la révélation des scandales liés au détournement de prérogatives ou de biens publics, par une minorité de privilégiés ; le denier l'État, est-il besoin de le rappeler, se destine au peuple, en particulier les populations les plus démunies.
Cette gauche, nous la voulions en lutte permanente pour garantir le droit, à chacun, d'accéder au bien être individuel, seul garant et étalon au développement et à la stabilité, ici où la majorité se débat, toujours, dans les affres de l'ignorance et de la pauvreté.Dès le début, nous choisissions une ligne éditoriale délibérément provocatrice, en ce sens qu’elle vise, d’abord et par priorité, la révélation des scandales liés au détournement de prérogatives ou de biens publics, par une minorité de privilégiés ; le denier l'État, est-il besoin de le rappeler, se destine au peuple, en particulier les populations les plus démunies.
Cette ligne éditoriale n'a pas été du goût des privilégiés et des chiens de garde du système ; ils ont toujours œuvré à la promotion et à l’entretien d’une presse aux ordres, celle-ci, en possession d'un dossier compromettant sur un haut responsable de l'État, au lieu de le publier, pense plutôt à le monnayer ; une fois le prix du silence empoché, elle se mure dans l’oubli de sa découverte et s’évertue à en gommer la trace. Le métier de presse s’est ainsi dévoyé au point de susciter une vocation de spécialistes et d’apprentis dans le chantage et l'extorsion de fonds ; et si la corporation dans son ensemble, se montre exceptionnellement tatillonne, alors une petite menace suffirait assez à venir à bout de son "excès de zèle".
A Taqadoumy, jamais nous n'avons demandé à un responsable de nous payer pour ne pas divulguer un dossier compromettant, jamais nous ne renoncions à une publication à cause de la conscience d’un péril annoncé. Nos convictions ne sont pas à vendre et nous ne marchandons pas nos âmes. En revanche, nos pages restaient ouvertes à tout responsable mis en cause qui souhaite exercer son droit de réponse. Plusieurs personnes en ont déjà usé et c'est tant mieux puisqu’ainsi, le lecteur bénéficiait des deux versions. Nous restions fidèles à cette ligne durant tout le mandat de l'ex Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi et malgré les vexations subies durant cette période, nous condamnerons le putsch du 6 août 2008, lequel enterrait notre rêve naissant et insensé de démocratie.
Nous pensions que seule la démocratie possède, en elle, ses mécanismes régulateurs ; un coup d'état n’en corrige jamais le défaut de fabrication ou d’usage.Paradoxalement, ce sont les mêmes voix tonitruantes aujourd'hui, dans la réprobation de la gabegie, qui nous reprochaient, hier, la publication des scandales de corruption et notre soutien au camp démocratique contre les erreurs du Président renversé plus tard.
Les putschistes qui prétendent "rectifier" la démocratie n'ont eu aucune hésitation à embastiller un homme de plume, en châtiment de son opinion ! A qui donc, les faits têtus rappellent-ils le besoin, impérieux, de "réviser" ses méthodes ?Honorable Président de la Cour,Je comparais, aujourd'hui, devant votre juridiction, sous les accusation les plus fallacieuses, alors que mon seul tort, tient dans l’audace à sacraliser la parole et l'écrit.
Le sujet fondamental n'a rien à voir avec la plainte déposée par Monsieur Ibrahima Moktar Sarr ; j'en donne pour preuve le peu d'intérêt que les enquêteurs accordent, à sa requête, lors des interrogatoires. Ibrahima Moktar Sarr, ce poète talentueux, journaliste de métier, n'a pas hésité une seconde à porter plainte contre moi, suite à une dépêche publiée par la version française de Taqadoumy. Il dit agir de la sorte pour laver son honneur bafoué, mais la raison réside ailleurs : les donateurs de son parti, principalement ses militants de la diaspora, se montrent habituellement généreux, surtout à la veille d'une échéance électorale ; or, depuis la publicité autour de sa soudaine fortune, les libéralités militantes, source de revenu vitale à un parti sans banquiers, ministres ni députés, commença de tarir.
Un autre poète, Ahmed Matar, a déjà décrit le cas, par ses mots, à la fois si désopilants et graves :
"Le chien de notre respecté gouverneur...
M'a mordu aujourd'hui puis il est mort juste après...
C'est alors que les sbires du gouverneur me convoquent...
Pour m'apprendre ma condamnation au trépas...
Puisque, dans le rapport du médecin légiste,
Il est établi la fin du chien par le poison !"
Il faut donc mettre le journaliste Hanevy Ould Dehah en prison, parce qu'une nouvelle -dénuée de caractère insultant, bien au contraire elle souligne le passé glorieux de Sarr - a insinué, à l'intention de ses modestes mécènes et contributeurs, qu'il n'a plus besoin de leurs argent car le voici désormais propriétaire d'un logis en quartier huppé !
Où est mon crime, à supposer même que l’assertion est gratuite ? Est-ce délit si grave de conjecturer, même faussement, la prospérité subite d’un praticien de la politique ?
Non, le crime se concentre ailleurs : Taqadoumy a voulu devenir la tribune à travers quoi des écrivains d'horizons divers s'expriment, hors de la censure, dans les domaines de la politique, de l’économie et de la société ; nous laissions la parole libre aux visiteurs, par l’autonomie du commentaire, afin de permettre et de relayer la voix de ceux que l’on a si souvent tus. Est ce que la tentative ne va pas dans le sens d’enraciner la culture de confronter l'opinion et son contraire, exercice indispensable à la démocratie ?
Je reconnais l’imperfection de l’expérience naissante, comme tout projet à ses début mais n'est-il pas plus utile de corriger l’approximation, non de s’évertuer à tuer l’initiative dans l'œuf, pour complaire aux politiciens démagogiques que nous nous efforçons de démasquer ?Monsieur le Président,J'ai confiance en votre jugement mais vous rappelle que vous allez rendre compte, de votre verdict, devant Dieu d’abord, ensuite votre conscience, la Patrie et l’Histoire.A présent, à vous la parole ultime revient et, finalement, peu importent vos arrêts puisque leur validité n’excède les limites de ce bas monde.
Ceci est une traduction maladroite de l'intervention que Hanevy Ould Dehah souhaitait tenir devant la Cour, lors de sa comparution le 6 août 2009. Puisque le juge Ahmed Vall Ould Ezgham a refusé de lui accorder la parole, Taqadoumy autorise une version française du propos et invite les lecteurs arabophones ou bilingues à consulter l'original
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