Mercredi 5 Août 2009
Le communiqué de mes amis Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah :
Déclaration commune RFD-FNDD : Pourquoi nous n’assistons pas à la cérémonie d’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz
Les candidats, Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah, avaient dénoncé, dès les premières heures qui ont suivi le dépouillement du scrutin 18 juillet 2009, la fraude inédite et les manipulations diverses qui ont entaché l’opération électorale.
Par la suite, dans une conférence de presse commune tenue le 28 juillet 2009, ils avaient détaillé les griefs relevés à l’encontre de ce scrutin, retenant tout particulièrement les violations de l’Accord de Dakar, la manipulation de la liste électorale, l’achat des consciences, le vote multiple, surtout le vote militaire commandé, le niveau excessif des bulletins nuls et - fait sans précédent dans les annales des élections mauritaniennes et africaines-les forts soupçons qui pèsent sur les caractéristiques techniques du bulletin de vote utilisé.
Pour ces raisons, nous avons estimé, au niveau du FNDD et du RFD, qu’en dépit de l’avis juridique du Conseil Constitutionnel, la crise politique reste entière, étant donné que le scrutin du 18 juillet 2009 n’a été ni libre, ni démocratique, ni transparent, remettant fondamentalement en cause la volonté des électeurs.
Nous avons alors conclu en demandant la constitution immédiate d’une commission d’enquête consensuelle chargée de faire la lumière sur l’ensemble des griefs relevés, tout en réaffirmant notre disposition à rechercher une solution d’apaisement, afin d’éviter que notre pays s’installe dans une grave crise post électorale.
Aujourd’hui, force est de constater que Mohamed Ould Abdel Aziz a ignoré superbement cet appel à la constitution d’une commission d’enquête consensuelle qui aurait pu pourtant accomplir son travail en un laps de temps très court, en se limitant à examiner, comme c’est l’usage, un échantillon représentatif des différents bureaux de vote du pays. D’ailleurs, comme pour faire disparaître «le corps du délit » et donc rendre toute enquête matériellement impossible, les urnes ont été mises «en lieu sûr» dès les premières heures ayant suivi le dépouillement du scrutin, pour être probablement remplacées ou détruites…
C’est dans ce contexte marqué par l’opacité et l’absence de confiance qu’intervient la cérémonie d’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, sans que nos propositions, pourtant réalistes, n’aient été prises en compte.
En conséquence et puisque la crise politique reste entière, nous estimons qu’il est inopportun de participer à cette cérémonie d’investiture.
Le président de la Commission européenne salue certes celui qu’on intronise, mais rappelle, comme il m’avait été écrit il y a quinze jours, le point VII de l’accord de Dakar.
Mon sage correspondant préfère une divertsion dont il ne me précise pas les modalités. Retour en messagerie électronique dimanche.
Je compile pour compter du 16 Juillet dernier les dépêches d’AMI (Agence Mauritanienne d’Information – gouvernementale). J’ai toujours cru – quand on les lit en y cherchant « quelque chose » - en fait toute anomalie par rapport à la langue de bois, et j’ai pratiqué cela aussi pour le temps du vénéré Moktar Ould Daddah… - à l’apport des documents censément officiels et surveillés. J’y vois deux choses. La superficialité de l’observation et de l’expertise internationale, qui déclare pendant les opérations de vote que le scrutin est transparent : or, ce qui compte n’est pas seulement l’enveloppe dans l’urne. Le chorus sollicité des électeurs (sortie des urnes) pour se féliciter de la transparence du scrutin. Ces deux empressements sont suspects.
Etonnante aussi la rapidité du dépouillement puisque le ministre de l’Intérieur peut donner les résultats « dimanche en fin d‘après-midi » soit moins de vingt-quatre heures après la clôture du scrutin.
Enfin, dans son premier discours de président élu, Mohamed Ould Abdel Aziz met les points sur les « i ». La junte reste en place : Il a également précisé que le Conseil de défense nationale continuera ses missions qui lui ont été confiées après le 15 avril dernier dans sa composition actuelle à travers la veille sur la sécurité et la protection des citoyens et de leurs biens.
Quant à la fraude, elle ne le concerne pas… A propos de la contestation des résultats du scrutin présidentiel par certains candidats, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a indiqué que cette question concerne le ministère de l'intérieur et les parties chargées de l'organisation et de la supervision de l'élection ajoutant, je me suis porté candidat en tant que citoyen n'ayant aucun pouvoir ou responsabilité publique au cours du scrutin, comme tous les autres mauritaniens.
Je ne suis pas concerné par ce débat, a dit le Président élu, avant d'ajouter "s'il s'agit de fraude, je ne suis pas impliqué dans la fraude et je n'ai aucune information sur une quelconque opération de fraude et je n'ai aucune expérience dans ce domaine".
Le Président élu a mis en doute la capacité des candidats qui contestent la régularité du scrutin de présenter des preuves tangibles de leurs allégations rappelant que les cartes nationales d'identité ne sont pas falsifiables et qu'il n'a pas entendu parler d'augmentation de la liste électorale en plus du fait que tous les candidats étaient représentés à tous les bureaux de vote, ce qui n'est pas toujours le cas pour lui.
L’agence gouvernementale passe sous silence la démission du président de la Commission électorale nationale indépendante et mentionne les travaux de celle-ci comme suit : Mauritanie-Elections - La CENI organise un atelier d'évaluation de l'élection du 18 juillet . Nouakchott, 26 juil (AMI) - La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé dimanche à Nouakchott, au profit des présidents de ses commissions régionales, un atelier visant à tirer les leçons de l'organisation de l'élection du 18 juillet. Ouvrant l'atelier, le vice président de la CENI et son président actuel, Me Hamdi Ould Mahjoub, a indiqué que les responsables régionaux sont appelés à présenter des propositions de nature à améliorer le travail de la Commission à l'avenir. Il a loué le sérieux avec lequel les présidents des commissions régionales ont accompli leur mission. Au cours de la rencontre, des formulaires comportant des questions relatives au déroulement des opérations électorales et aux problèmes posés ont été distribués aux participants. Les intervenants ont avancé des observations portant notamment sur l'absence de noms sur la liste électorale et ont affirmé n'avoir reçu de plaintes pouvant affecter les opérations électorales de façon directe.Certains parmi eux ont rappelé la nécessité d'augmenter le nombre des membres des commissions régionales, départementales et au niveau des arrondissements.
Dernière apparition du président consensuel de l’institution pour évoquer sa tournée des bureaux de vote… Mauritanie / Election Le président de la CENI visite plusieurs bureaux de vote à Ouad Naga - Ouad Naga, 18 (AMI) - M. Sid'Ahmed Ould Dey, président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) a souligné que les opérations de scrutin se sont déroulées globalement dans de bonnes conditions. Dans une déclaration à l'issue de sa visite samedi après midi de certains bureaux de vote dans la zone de Jdeir relevant de la moughataa de Ouad Naga, le président de la CENI a indiqué qu'aucun problème n'a été enregistré et que les parties prenantes à l'opération électorale qu'il a rencontrées n'ont pas mentionné d'observations particulières sur le déroulement des opérations de scrutin. Il convient de noter que M. Sid'Ahmed Ould Dey avait déjà visité un certain nombre de bureaux de vote ce samedi matin au niveau de plusieurs moughataa de la capitale relevant alors que les choses s'y sont déroulées normalement.
Chef d’œuvre à pleurer pour un national mauritanien et à faire sourire l’étranger : Mauritanie / Elections - La commission électorale régionale indépendante au niveau de Nouakchott organise une réception d'adieu à l'intention de son équipe - Nouakchott - 28 - juil - (ami) - La commission électorale régionale indépendante au niveau de Nouakchott a organisé mardi une réception d'adieu dans son siège à Tevragh Zeina à l'intention de son équipe, en présence de responsables administratifs de la CENI .Le président de la commission régionale, M. Mohameden Ould Bagah a indiqué, dans une déclaration à la presse nationale, que la cérémonie vise à remercier l'équipe technique qui a participé à la préparation, au suivi et au contrôle des élections .Il a ajouté que le grand travail mené par les membres de l'équipe a eu des répercussions positives sur la réussite du processus, notamment sur le scrutin du 18 juillet 2009
Le message de félicitations de Nicolas Sarkozy est une invitation de l’élu à venir à Paris (titre d’ailleurs donné avant même l’investiture formelle) : "Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie,Je tenais à vous adresser toutes mes félicitations à l'occasion de votre élection en tant que Président de la République Islamique de Mauritanie.
Après l'accord inter-mauritanien signé à Nouakchott le 4 juin et la formation d'un gouvernement d'union nationale. Cette élection permet de clore le processus de transition démocratique. Ce processus était nécessaire pour permettre une sortie de crise et la normalisation des relations de la Mauritanie avec la communauté internationale.
Au terme de cette période, laissez-moi saluer l'exemple de maturité démocratique donné par le peuple mauritanien: le déroulement de cette élection, saluée par les observateurs internationaux, l'illustre.
Il appartient désormais à toutes les forces politiques mauritaniennes de concourir au fonctionnement et à la normalisation de la démocratie, Je compte sur votre engagement dans ce sens.
Soyez assuré que la France continuera de se tenir aux côtés du peuple mauritanien, afin de l'aider à poursuivre sur la voie de la sécurité et du développement durable.
Je serai heureux de pouvoir vous accueillir à Paris afin d'évoquer avec vous ces sujets d'intérêt commun.Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma haute considération.
Nicolas Sarkozy."
Celui du putschiste guinéen… vaut par les titres que se donne le signataire… le général Mohamed Ould Abdel Aziz dans le silence de la charte militaire du 11 Août se donnait lui aussi du chef de l’Etat à ses messages de félicitations d’homologues, dont on ne publiait jamais l’absence d’accusé de réception.
Mauritanie / Guinée / Election - Le Président de la république élu reçoit un message de félicitations du Président de Guinée Konakry - Nouakchott, 29 Juil (AMI) - Le Président de la République élu, M. Mohamed Ould Abdel Aziz a reçu le message de félicitations qui suit du Capitaine Moussa Dadis CAMARA, Président de la République, Chef de l'Etat, Président du Conseil National pour la Démocratie et le Développement, Commandant en Chef des Forces Armées de Guinée Konakry :" Excellence Monsieur le Président et Cher frère Votre brillante élection à la tête de la magistrature suprême de votre pays m'offre l'agréable occasion de vous adresser au nom du peuple de Guinée, du conseil national pour la démocratie et le développement, du gouvernement et en mon nom propre mes très vives et chaleureuses félicitations .Je saisis cette occasion pour vous réitérer ma volonté d'oeuvrer avec vous au raffermissement des relations de coopération existant entre nos deux pays .En vous souhaitant plein succès dans vos hautes fonctions, je vous prie d'accepter Excellence Monsieur le Président et cher frère mes voeux de santé et de bonheur que je formule pour vous-même ainsi que ceux de paix et de prospérité pour votre peuple . Haute et fraternelle considération . Capitaine Moussa Dadis CAMARA ."
J’ai continué, selon que fonctionnent ou pas les liens, pour terminer ce soir sur le communiqué du ministre de la Justice, le 29 Décembre 2003 à propos du procès du colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla, ancien président du comité militaire de 1980 à 1984 et qui venait d’être candidat à l’élection présidentielle de Novembre – et lu le discours de politique générale de Sghaïr Ould M’Barcek, nommé Premier ministre à la suite du coup militaire avorté de Juin et confirmé à la victoire – au premier tour – du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya.
Et terminé sur les dépêches des 25 au 27 Mars 2007. La comparaison en ton, en contenu avec celles des 18 au 20 Juillet 2009 est plus convaincante que n’importe quelle démonstration matérielle ou comptable. Cela pour le factuel du scrutin, mais je suis surtout frappé par la relation entre les candidats du second tour et évidemment par la différence institutionnelle : en 2007, il y a un « chef de l’Etat » censément arbitral et neutre, mais qui existe plus fortement que les candidats : le président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, tandis qu’en 2009, le président M’Baré n’existe pas. La partie électorale a été à mains censément nues, mais sans arbitre. En revanche, les félicitations de l’étranger sont les mêmes. Discernement…
Clarté du nouveau régime : les archives de l’agence de presse gouvernementales sont censurées en 2008 : rien n’y est accessible avant le 6 Août – date du putsch. C Q F D
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