Dimanche 21 Juin 2009
après-midi
Deux correspondances d’amis mauritaniens…
Le premier, très jeune, engagé, souci de la dignité du président renversé et de l’honneur de son pays.
Avez vous vu l'interview de bourgi sur Daily motion? Qu'en pensez vous? Au cas où vous l'aurez ratée voici le lien:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/Robert+Bourgi+raconte+les+pratiques+de+Sellier+(Salamandre)+/video/x9e3ef_robert-bourgi-raconte-les-pratiques_news Avez-vous remarqué le lapsus sur la Mauritanie?
Le second a été ministre du président Moktar Ould Daddah. C’est un homme de réconciliation et il sait l’international arabe, africain, français.
« Dakar 2 » a commencé hier soir, je n’en ai pas encore de nouvelles. A quoi peut-il aboutir? Les médiateurs et la CGI souhaitent la mise en œuvre effective de l’accord de Dakar. A quelles conditions et pour faire quoi ?
1 - Il semble que la fin doive plus que jamais justifier les moyens. Les organisations internationales, les grandes démocraties de ce monde iraient jusqu’à accepter (pour ne pas dire imposer) l’éviction d’un président démocratiquement élu et le maintien d’une structure politico-militaire anticonstitutionnelle, responsable du renversement d’un président élu et de l’exercice de ses fonctions. Pourvu que l’accord soit mis en œuvre.
2 - Il faut que les élections soient organisées le 18/07. Il ne faut surtout pas demander si politiquement et techniquement cela est possible. Si vous le faites vous êtes accusé de vouloir saboter et vous risquez d’être montré du doigt par la Communauté Internationale comme portant la responsabilité de l’échec de l’accord.
Comment en est-on arrivé là ?
Comment tant de monde aussi sérieux peut il se comporter d’une façon aussi peu responsable ? Aussi peu respectueuse (et peut être ignorante des choses) ?
Il y a là quelque chose qui nous échappe, qui m’échappe et que je souhaite bien comprendre.
Sidi a raison : la dissolution du HCE comme condition préalable à sa démission, les négociations actuelles sur cette question ne pouvant être que d’ordre sémantique.
Manifestement, la communauté internationale essaie de se mouvoir dans des marécages qui séparent l’ordre constitutionnel, la légalité et le fait accompli d’un coup militaire qui a renversé un président démocratiquement élu. Tout ce beau monde est désormais bien installé dans ces marécages.
Jusqu’à quand ?
soir
Je reviens à l’Agence mauritanienne d’information que je n’ai pas consultée depuis trois semaines. Auparavant, j’avais constaté que les années antérieures à celle du présent putsch n’étaient plus accessibles – en archives, quoique j’avais conservé l’adresse appelant celles-ci : actuellement, en accueil, seules 2008 et 2009 sont affichées.
après-midi
Deux correspondances d’amis mauritaniens…
Le premier, très jeune, engagé, souci de la dignité du président renversé et de l’honneur de son pays.
Avez vous vu l'interview de bourgi sur Daily motion? Qu'en pensez vous? Au cas où vous l'aurez ratée voici le lien:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/Robert+Bourgi+raconte+les+pratiques+de+Sellier+(Salamandre)+/video/x9e3ef_robert-bourgi-raconte-les-pratiques_news Avez-vous remarqué le lapsus sur la Mauritanie?
Le second a été ministre du président Moktar Ould Daddah. C’est un homme de réconciliation et il sait l’international arabe, africain, français.
« Dakar 2 » a commencé hier soir, je n’en ai pas encore de nouvelles. A quoi peut-il aboutir? Les médiateurs et la CGI souhaitent la mise en œuvre effective de l’accord de Dakar. A quelles conditions et pour faire quoi ?
1 - Il semble que la fin doive plus que jamais justifier les moyens. Les organisations internationales, les grandes démocraties de ce monde iraient jusqu’à accepter (pour ne pas dire imposer) l’éviction d’un président démocratiquement élu et le maintien d’une structure politico-militaire anticonstitutionnelle, responsable du renversement d’un président élu et de l’exercice de ses fonctions. Pourvu que l’accord soit mis en œuvre.
2 - Il faut que les élections soient organisées le 18/07. Il ne faut surtout pas demander si politiquement et techniquement cela est possible. Si vous le faites vous êtes accusé de vouloir saboter et vous risquez d’être montré du doigt par la Communauté Internationale comme portant la responsabilité de l’échec de l’accord.
Comment en est-on arrivé là ?
Comment tant de monde aussi sérieux peut il se comporter d’une façon aussi peu responsable ? Aussi peu respectueuse (et peut être ignorante des choses) ?
Il y a là quelque chose qui nous échappe, qui m’échappe et que je souhaite bien comprendre.
Sidi a raison : la dissolution du HCE comme condition préalable à sa démission, les négociations actuelles sur cette question ne pouvant être que d’ordre sémantique.
Manifestement, la communauté internationale essaie de se mouvoir dans des marécages qui séparent l’ordre constitutionnel, la légalité et le fait accompli d’un coup militaire qui a renversé un président démocratiquement élu. Tout ce beau monde est désormais bien installé dans ces marécages.
Jusqu’à quand ?
soir
Je reviens à l’Agence mauritanienne d’information que je n’ai pas consultée depuis trois semaines. Auparavant, j’avais constaté que les années antérieures à celle du présent putsch n’étaient plus accessibles – en archives, quoique j’avais conservé l’adresse appelant celles-ci : actuellement, en accueil, seules 2008 et 2009 sont affichées.
C’est devenu réjouissant. A l’affiche, ce soir, la réunion bi-bedomadaire de la CENI, et en bas d’affiche, la réunion de ladite commission le 17 : toujours présidée par Cheikh Saad Bouh Kamara, ce qui revient à rappeler que la commission qui devait être recomposée, comme entendu à Dakar le mois dernier, est toujours dans sa formation et sous sa présidence initiales. Entre deux, des dépêches des 18 et 17 Juin : « commémoration » de la journée de lutte contre la désertification, conversation d’aéroport entre le président cap-verdien et Moulaye Ould Mouhamed Laghdaf, coopération avec le Koweit (un accord signé par Mohamed Lemine Ould Dadde, que j’avais rencontré à Paris en 2003 pour y accueillir chez les Verts français Ahmed Ould Daddah. Il me sembla que celui-ci s’en méfiait.
Consultation pour les jours précédents. Le 20, s’affiche le premier championnat de foot-ball des entreprises… rien d’autre. On est donc attentiste à l’AMI : c’est le 19 – vendredi – que Taqadoumy a mis en ligne que des rapports de l’administration dans l’intérieur du pays et de la gendarmerie signalent qu’Abdel Aziz ne sera pas présent au second tour… Il est également apparu que les foules ne sont plus au passage du général-candidat, du moins dans le Trarza…
De fait, avant ce « tournant », le flux est du genre de celui qui a coulé depuis le 6 Août 2008 : à la date du 19, conférence de presse de la majorité présidentielle avec Sid’Ahmed Ould Raess, pas encore viré (noter : majorité présidentielle, alors qu’en l’état il ne peut s’agir que de la majorité parlementaire), lettres de créance présentées à Bamako. A partir du 16, en rétro-chronologie, la météo. il est vrai exceptionnelle en Tiris-Zemmour, tient une lace avantageuse. Les obsèques d’Oumar Bongo sont annoncées à cette date, avec la participation du ministre des Affaires étrangères nommé par les putschistes : c’est selon d’autres sources que les Mauritaniens auront pu apprendre qu’il s’en est fallu de peu que Mohamed Ould Abdel Aziz y aille, dans l’avion présidentiel français, en compagnie donc de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac. A la date du 14 Juin, l’article annoncé : le parti Hawa salue la sagesse des protagonistes politiques, ne donne que la mention de la réunion bi-hebdomadaire de la CENI. Le papier se trouve le 13, il est seul avec la météo. Le 12, c’est l’Union du Centre démocratique de Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba, un des soutiens les plus continus et les plus fidèles du système Ould Taya (présidence de l’Assemblée nationale notamment après avoir fait partie du Comité militaire de l’époque – ce qui n’est pas rappelé au premier venant en Mauritanie).
C’est le 11 Juin que « le président de la République par intérim » (le président d’un Sénat dont on a reporté le renouvellement partiel qui aurait dû avoir lieu en Avril) est pour la dernière fois mentionné. A la date du 6, j’apprends que l’accord de Dakar s’appelle – pour l’histoire intérieure mauritanienne – l’accord de conciliation. On ne dit pas : réconciliation. Pas davantage : compromis. Ambiguité cependant : conciliation en titre le 6, dans le texte le 5 mais sous le titre de réconciliation… c’est le 5, la veille pour le lendemain qu’est annoncé le report de l’élection présidentielle prévue pour se tenir le 6… ce même 5, distribution de prix de la citoyenneté à des lauréats à Toujounine dont la liste n’est pas publiée par l’Agence.
La signature officielle, à Nouakchott, des accords de Dakar et les entretiens du président Wade en Mauritanie – le soir du jeudi 4 – ont lieu au palais des congrès, là même où le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi fut emmené, prisonnier, le mercredi 6 Août 2008, puis retenu. C’est le 3 Juin, qu’est nommé pour la dernière fois « le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz … : nous avons approuvé l'accord soucieux de l'intérêt suprême du pays … les urnes montreront les parties qui ne disposent pas de popularité et que le peuple les connaît et ne les acceptera pas. Et de remercier les populations pour l'accueil qui lui a été réservé dans toutes les wilaya et leur disponibilité à aller avec lui sur la bonne voie celle de la restauration de la dignité du citoyen. »
Contraste complet entre ce qui se joue à Dakar entre politiciens nationaux et experts internationaux, et ce que pense le pays, qui commence de s’exprimer. Symptomatique d’une dictature qui s’affole : l’emprisonnement depuis quatre jours d’Hanevy Ould Dehah, directeur de la publication sur le site Taqadoumy : des milliers de visiteurs chaque jour.
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