. . . tout est biaisé pour un scrutin présidentiel maintenu au 18 Juillet. Le président démissionnaire en toute logique soutient le président de l’Assemblée nationale qui du premier instant à maintenant, a dénoncé le pustch. Sa personnalité charismatique a un impact qui dépasse celle-ci, puisqu’il est d’ascendance servile. Depuis trois ans, il m’est apparu que l’unité nationale dans ce pays et les équilibres inter-ethniques sont fonction de la cohésion sociale : les « grandes tentes » maures sont maintenant enclines à soutenir un tel candidat, et cela avant même l’option qu’incarne Sidi Ould Cheikh Abdallahi. La candidature d’Ahmed Ould Daddah n’a plus la signification qu’elle eut en 1992 : l’opposition de la société civile à la perpétuation de la mainmise militaire sur le pays, puisque « le chef de l’opposition démocratique » déclara « comprendre » les putschistes au lendemain de leur coup, pour beaucoup de raisons, trop… sans doute et pour sauvegarder l’unité de son propre parti ; elle n’a pas non plus la signification de recomposition et de réflexion collective sur l’identité mauritanienne ; elle n’est plus que la candidature personnelle d’un homme d’Etat. En face, deux militaires qui ne sont certainement plus complices : une dizaine de candidats en tout, élections plus pluralistes que jamais mais dont l’observation et le contrôle sont impossibles à improviser en quinze jours. Il y aura demain une semaine, le Conseil constitutionnel annulait la convocation des électeurs pour le 18 Juillet. A peine nommé par Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dernier acte avant sa « démission volontaire » ouvrant constitutionnellement l’intérim, le gouvernement censément d’ « union nationale » a repris le décret, prévoyant la même date, alors que la Constitution donne jusqu’au 26 Septembre prochain. Que ce soit l’un des deux militaires ou l’un des deux principaux civils, le prochain scrutin ne sera qu’une phase d’un combat de plus de trente ans maintenant : quelle est la source de la légitimité et du pouvoir en Mauritanie ? depuis 1978, l’armée ou plutôt une partie de sa hiérarchie, assure que c’est elle, proprio motu. Depuis dix mois, une conscience passionnément hostile et très argumentée soutient que ce sont les urnes, et une partie avancée de cette conscience ajoute que la démocratie politique ne peut se re-fonder que par l’intégration sociale et l’aveu d’un passé traditionnel mais innommable.
mardi 30 juin 2009
lundi 29 juin 2009
journal de maintenant - lundi 29 juin 2009
lettre de soutien du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi à la candidature de Messaoud Ould Boulkheir
Message de Son Excellence le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi à l’occasion de la déclaration de candidature de Monsieur Messaoud Ould Boulkheir
Dans quelques jours, la campagne pour l’élection présidentielle va commencer, après une épreuve dont le pays a pâti, dix mois durant, dans des souffrances et des peines dont je préfère ne plus parler, priant Allah le Tout-puissant pour que la Patrie se remette promptement de ses blessures, grâce à des élections transparentes, honnêtes, reflétant vraiment la volonté des citoyens.
Notre peuple a pu traverser de nombreux obstacles, grâce à Allah et grâce à votre merveilleuse résistance à l’injustice et à l’arbitraire qui a surpris ceux qui le méprisent et le prennent pour un peuple facile à soumettre.
Mes chers compatriotes, chers amis du Front national pour la défense de la démocratie et de la Ccordination des forces démocratiques,
l’accumulation des expériences de lutte et les nombreux sacrifices qui ont émaillé votre combat constituent l’une des causes essentielles de votre endurance, hier dans la bataille, et aujourd’hui de votre triomphe. Ces mêmes expériences de lutte ont sécrété des dirigeants hors de pair, en tête desquels se disntingue incontestablement le Président Messaoud Ould Boulkheir.
Le choix que vous faites aujourd’hui de présenter ce leader hors de pair signifie, entre autres messages, que notre peuple a opté pour la voie du triomphe de la démocratie, en remettant l’étendard à un dirigeant qui a passé avec succès l’examen difficile de la résistance à la tentation et de la ténacité devant la menace ; un dirigeant resté fidèle à ses principes tout au long de son parcours de lutte, sans jamais accepter de sacrifier les idéaux de démocratie, de justice et de fraternité entre toutes les composantes de notre peuple.
Un parcours de lutte très riche, au cours duquel le Président Messaoud est devenu l’exemple du chef national qui, tout en rejetant quelque forme que ce soit de violence et d’extrémisme, ne transige jamais sur les intérêts de son peuple, ni sur les principes qu’il s’est donnés.
Un parcours au style propre, fondé sur la résistance sans extrémisme ni excès, le recours constant aux voies pacifiques sans faiblesse ni compromission, et la défense équitable des démunis sans haine ni conspiration contre les privilégiés.
Un parcours devenu un flambeau qui répand la clarté de l’espoir, un rempart infranchissable qui protège l’intégrité territoriale du pays et en préserve la stabilité et la paix civile, sans attendre une quelconque rétribution d’où qu’elle vienne.
Félicitations donc au Front National pour la Défense de la Démocratie, à la Coordination des Forces Démocratiques et au peuple mauritanien pour avoir présenté le Président Messaoud Ould Boulkheir comme candidat , à la présidence de la République Islamique de Mauritanie : un candidat vainqueur, avec l’aide d’Allah.
J’appelle donc l’ensemble des Mauritaniens et des Mauritaniennes à soutenir le candidat Messaoud Ould Boulkheir, candidat de la loyauté et de la fidélité à la Patrie.
Paix et Miséricorde d’Allah sur vous.
Dans quelques jours, la campagne pour l’élection présidentielle va commencer, après une épreuve dont le pays a pâti, dix mois durant, dans des souffrances et des peines dont je préfère ne plus parler, priant Allah le Tout-puissant pour que la Patrie se remette promptement de ses blessures, grâce à des élections transparentes, honnêtes, reflétant vraiment la volonté des citoyens.
Notre peuple a pu traverser de nombreux obstacles, grâce à Allah et grâce à votre merveilleuse résistance à l’injustice et à l’arbitraire qui a surpris ceux qui le méprisent et le prennent pour un peuple facile à soumettre.
Mes chers compatriotes, chers amis du Front national pour la défense de la démocratie et de la Ccordination des forces démocratiques,
l’accumulation des expériences de lutte et les nombreux sacrifices qui ont émaillé votre combat constituent l’une des causes essentielles de votre endurance, hier dans la bataille, et aujourd’hui de votre triomphe. Ces mêmes expériences de lutte ont sécrété des dirigeants hors de pair, en tête desquels se disntingue incontestablement le Président Messaoud Ould Boulkheir.
Le choix que vous faites aujourd’hui de présenter ce leader hors de pair signifie, entre autres messages, que notre peuple a opté pour la voie du triomphe de la démocratie, en remettant l’étendard à un dirigeant qui a passé avec succès l’examen difficile de la résistance à la tentation et de la ténacité devant la menace ; un dirigeant resté fidèle à ses principes tout au long de son parcours de lutte, sans jamais accepter de sacrifier les idéaux de démocratie, de justice et de fraternité entre toutes les composantes de notre peuple.
Un parcours de lutte très riche, au cours duquel le Président Messaoud est devenu l’exemple du chef national qui, tout en rejetant quelque forme que ce soit de violence et d’extrémisme, ne transige jamais sur les intérêts de son peuple, ni sur les principes qu’il s’est donnés.
Un parcours au style propre, fondé sur la résistance sans extrémisme ni excès, le recours constant aux voies pacifiques sans faiblesse ni compromission, et la défense équitable des démunis sans haine ni conspiration contre les privilégiés.
Un parcours devenu un flambeau qui répand la clarté de l’espoir, un rempart infranchissable qui protège l’intégrité territoriale du pays et en préserve la stabilité et la paix civile, sans attendre une quelconque rétribution d’où qu’elle vienne.
Félicitations donc au Front National pour la Défense de la Démocratie, à la Coordination des Forces Démocratiques et au peuple mauritanien pour avoir présenté le Président Messaoud Ould Boulkheir comme candidat , à la présidence de la République Islamique de Mauritanie : un candidat vainqueur, avec l’aide d’Allah.
J’appelle donc l’ensemble des Mauritaniens et des Mauritaniennes à soutenir le candidat Messaoud Ould Boulkheir, candidat de la loyauté et de la fidélité à la Patrie.
Paix et Miséricorde d’Allah sur vous.
29 juin 2009
communiqués saluant la mise en oeuvre de l'accord de Dakar
... je donne ses communiqués comme des "documents" - n'y adhérant que peu. Particulièrement à l'hommage rendu au président Wade. De celui-ci il y a eu d'abord une intermédiation complaisante pour les généraux vers l'Elysée, puis un jugement peu diplomatique sur le niveau culturel du premier d'entre eux dans l'ordre protocolaire.
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Forces de libération africaines de Mauritanie(FLAM)
Liberté- Egalité- Unité
DÉCLARATION DE PRESSE
L´accord cadre signé par les forces démocratiques et le camp des putschistes à Dakar le 02 juin 2009 et ratifié à Nouakchott le jeudi 04 juin 2009 sous les auspices de la médiation internationale constituait une étape importante dans le processus de la mise en échec du coup d'état qui a pris en ôtage notre pays depuis le 6 Août 2008.
La neutralisation du HCE, vient conforter les résultats obtenus à Dakar; c'est une victoire sans conteste des FLAM et des forces anti-putsch.
Les forces de libération africaines de Mauritanie partagent donc l'espoir que suscite cet accord qui encourage tous les patriotes sincères de notre pays à persévérer dans leur combat contre l'arbitraire et la tyrannie des forces d'inertie. C'est pourquoi, notre organisation invite-t-elle à l'unité d'action et au maintien de la mobilisation de toute la mouvance progressiste et démocratique jusqu'à la mise en déroute définitive des symboles de la répression et du racisme.
Les FLAM saluent l'humilité et le courage politique du président Sidi Ould Cheikh abdallah qui a posé les premiers jalons de la réconciliation nationale, tout comme elles remercient Le Président Wade et la communauté internationale mobilisée aux côtés des démocrates de notre pays dans leur lutte contre la restauration des régimes d'exception.
Notre pays doit s'engager résolûment dans la voie de l'édification d'un Etat de droit qui ne peut se construire sur le socle des injustices et du racisme. Aussi est-il impérieux que le combat pour l'ancrage de la Mauritanie dans la démocratie prenne en charge la résolution des contentieux nationaux que sont les problèmes de la cohabitation, de l'esclavage, du retour des déportés et réfugiés politiques ainsi que celui du dossier du "passif humanitaire" dont on a cherché à escamoter le réglement.
En tout état de cause, les FLAM restent plus que jamais déterminées à poursuivre leur combat pour l´avènement d´une Mauritanie réconciliée, égalitaire et démocratique.
La lutte continue.
Stockholm le 27 juin 2009
Le département de la Communication des FLAM
www.flamnet.net
Contact: Kaaw Touré
Tel: 0046-736720453
Stockholm le 27 juin 2009
Le département de la Communication des FLAM
www.flamnet.net
Contact: Kaaw Touré
Tel: 0046-736720453
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La Commission européenne salue la signature, par le Président de la République Islamique de Mauritanie, des décrets mettant en œuvre l'accord-cadre pour une solution consensuelle de retour à l'ordre constitutionnel
La signature, par le Président de la République Islamique de Mauritanie, M. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, des décrets mettant en œuvre l'accord-cadre entre les trois pôles politiques mauritaniens, représente, par le retour à l'ordre constitutionnel, une avancée fondamentale vers la solution de la grave crise déclenchée par le coup d'Etat d'août 2008.
M. Louis Michel, Commissaire européen pour le Développement et l’Aide Humanitaire déclare: "Je salue la décision du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui, dans l'intérêt supérieur du pays et afin de limiter les conséquences négatives sur la population mauritanienne, a nommé un nouveau gouvernement transitoire d'union nationale et a confié au Président du Sénat la responsabilité de conduire le pays dans cette phase de transition.
La signature, par le Président de la République Islamique de Mauritanie, M. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, des décrets mettant en œuvre l'accord-cadre entre les trois pôles politiques mauritaniens, représente, par le retour à l'ordre constitutionnel, une avancée fondamentale vers la solution de la grave crise déclenchée par le coup d'Etat d'août 2008.
M. Louis Michel, Commissaire européen pour le Développement et l’Aide Humanitaire déclare: "Je salue la décision du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui, dans l'intérêt supérieur du pays et afin de limiter les conséquences négatives sur la population mauritanienne, a nommé un nouveau gouvernement transitoire d'union nationale et a confié au Président du Sénat la responsabilité de conduire le pays dans cette phase de transition.
Les différents pôles politiques mauritaniens ont su faire preuve d'esprit de compromis et de flexibilité afin de lancer un processus qui, je l'espère, mettra fin à cette longue période de gestion extraconstitutionnelle du pays.
Cette nouvelle avancée significative n'aurait pas pu avoir lieu sans la persévérance et l'engagement personnel du Président Wade qui a réussi à faire surmonter les derniers obstacles à la mise en œuvre de l'accord de Dakar."
En partenariat avec la Commission de l'Union Africaine et les autres membres du Groupe de Contact, la Commission européenne continuera à suivre avec attention les autres étapes de la mise en œuvre de l'accord y inclus la tenu d'élections libres et inclusives selon les termes prévus par l'accord.
Official information of the European Commission is available at any time at http://europa.eu/rapid/
Les informations officielles de la Commission européenne sont accessibles à tout moment sur http://europa.eu/rapid/
En partenariat avec la Commission de l'Union Africaine et les autres membres du Groupe de Contact, la Commission européenne continuera à suivre avec attention les autres étapes de la mise en œuvre de l'accord y inclus la tenu d'élections libres et inclusives selon les termes prévus par l'accord.
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dimanche 28 juin 2009
samedi 27 juin 2009
discours prononcé en arabe par Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président de la République Islamique de Mauritanie - soir du vendredi 26 juin 2009
reçu de l'aîné de ses fils - 12 heures 12 - heure française TU + 2
après avoir été avisé de ce discours par un ami proche :
----- Original Message -----
From: . . .
To: b.fdef DADDAH
Sent: Saturday, June 27, 2009 2:51 AM
Subject: discours du PR
Bonjour
Le PR, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, vient de terminer son discours diffusé en direct par radio Mauritanie
je l'ai suivi avec beaucoup de soins et d'intérêt
C'est un discours hautement politique, très profond et de très grande portée
Un discours qui honore le pays et constitue un précédent qui va permettre à la Mauritanie d'être le pays des précédents et tout le mérite revient à Sidi
Merci Sidi pour ce discours par lequel vous avez honoré le pays
B. . .
craignant une abdication, je n'ai pas encore eu le courage de le lire, et attends la présentation de ce texte - certainement décisif, et beau aussi - par celui dont je m'honore d'être l'ami, et que depuis notre nouvelle entrée en correspondance - électronique et parfois quotidienne - à la fin de Mars (le mensonge du président français en conférence de presse à Niamey) - j'ai exhorté et entouré, comme je croyais que c'était mon devoir de frère de longue date et de concitoyen d'adoption
samedi 27 juin 2009 - 18 heures 15 françaises
traduction du discours d'adieu du Président de la République,
dont l'original a été fait en arabe.
discours du Président de la République
26 Juin 2009
Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux, dont j’implore le Salut pour Son noble Prophète.
Citoyens, Citoyennes,
Il y a de cela deux ans, vous vous en souvenez sans doute, j’ai accepté de me porter candidat à l’élection présidentielle de 2007, élection à l’issue de laquelle vous m’avez accordé votre inestimable confiance et conféré l’insigne honneur d’être, dans notre pays, le premier président civil porté au pouvoir au terme d’élections pluralistes honnêtes. Aucun d’entre vous n’ignore la nature des obstacles qui m’ont empêché, après une courte période, d’exercer mes fonctions et qui ont par ailleurs plongé le pays dans une crise institutionnelle dont mon souhait le plus ardent est que tous, nous conjuguions nos efforts pour y mettre fin dans la paix et la concorde.
Dès l’abord, je voudrais, puisqu’existe maintenant un nouvel espoir allant dans le sens de ce souhait, exprimer ma profonde reconnaissance à tous ceux qui nous ont aidé, avec sincérité et dévouement, en vue de sortir le pays de la crise qui l’affectait.
Cette reconnaissance, permettez-moi de l’exprimer de manière toute particulière à mon frère Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, qui, par son engagement inlassable, a illustré de manière exemplaire sa conception des devoirs qu’implique le bon voisinage ; tout comme il a traduit en actes sa profonde conviction de l’interdépendance des intérêts de nos deux peuples frères, ainsi que sa conscience des dangers que fait courir la crise mauritanienne au Sénégal lui-même et à notre région toute entière.
Ma reconnaissance va aussi à l’Union Africaine qui, depuis le premier jour, a pris fait et cause en faveur de la légalité constitutionnelle et contribué efficacement à la recherche de solutions appropriées à la crise mauritanienne.
Il va sans dire que ma reconnaissance s’exprime aussi vis-à-vis des pays amis membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi qu’à ceux membres non permanents de ce même Conseil.
Cette reconnaissance je l’exprime enfin à l’ensemble des organisations membres du Groupe de Contact International : la Ligue des Etats Arabes, l’Organisation de la Conférence Islamique, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’à tous ceux qui ont partagé avec les uns ou les autres leur combat pour la défense de la légalité constitutionnelle en Mauritanie et leurs efforts pour le retour de notre pays à un ordre institutionnel normal.
Citoyens, Citoyennes,
Je n’ai nulle intention, pour quelque raison que ce soit, et à fortiori dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, de m’adonner à des polémiques stériles. Aussi, m’abstiendrai-je de tout commentaire relativement à la période d’exception qu’a connu le pays depuis le mois d’Août dernier. A vous et à l’Histoire d’en juger. Car les évènements que vous avez alors vécus comportent sans doute en eux-mêmes des réponses suffisantes pour votre édification.
Il reste que l’opportunité qui s’offre à moi, pour la première fois depuis des mois, de m’adresser à vous par le biais des medias officiels, me donne l’occasion de souscrire à un droit qui est le vôtre et de m’acquitter d’un devoir qui est le mien ; celui de répondre aux interrogations explicites ou sous-entendues induites par les évènements que vous avez vécu ces derniers temps, ainsi qu’aux accusations et calomnies dont vous avez été abreuvés jour et nuit dix mois durant, avec pour effet de semer dans vos esprits le doute et la perplexité sur le bien-fondé du choix que vous avez librement opéré en 2007.
Sans vouloir vous présenter un bilan, il me revient de vous affirmer en toute honnêteté et en toute modestie que les quinze mois pendant lesquels j’ai exercé le mandat que vous m’avez confié, ont été l’occasion d’une intense activité. Au cours de cette période, nous nous sommes attachés à mettre en pratique les valeurs islamiques, fondées sur le sens de la mesure et la pondération et à conforter l’enracinement de notre jeune démocratie.
Ainsi, ces quelques mois ont été un printemps de la liberté : aucun citoyen n’a été inquiété suite à l’expression de son opinion ou de son choix politique ; aucune publication n’a été saisie ou censurée ; par contre l’accès aux medias publics a été consenti à chacun et il a été mis définitivement fin à l’utilisation de ces medias comme instrument exclusivement affecté à l’encensement du pouvoir en place.
Au cours de cette période, j’ai personnellement veillé à ce qu’aucune immixtion de ma part ou de la part du pouvoir exécutif ne vienne entraver l’activité du pouvoir législatif ou du pouvoir judiciaire ; le parlement a connu une activité sans précédent dans son histoire, totalisant plus de huit mois de session sur la période.
Sur un autre plan, nous avons donné à l’opposition démocratique la pleine effectivité de son rôle, instituant la concertation sur les problèmes nationaux majeurs comme méthode constante dans nos rapports avec elle, comme d’ailleurs avec toutes les composantes de la scène politique et sociale.
Ont été promulguées par ailleurs les lois créant pour la première fois dans le pays une Haute Cour de Justice habilitée à juger le Président de la République en cas de haute trahison, ainsi que les membres du gouvernement lorsque ceux-ci contreviennent aux devoirs liés à leur charge.
Toutes ces mesures visaient à jeter les bases de l’état de droit et à promouvoir une culture de dialogue propre à mettre fin à l’autoritarisme et à l’abus de pouvoir.
Dans le souci de bâtir un socle solide de valeurs morales et de principes déontologiques sur lesquels se fondent notre système administratif et notre conception du service public, nous avons promulgué une loi qui, pour la première fois dans le pays, fait obligation aux hauts responsables de l’Etat de déclarer leur patrimoine au moment de leur entrée en fonction et de renouveler périodiquement cette déclaration tout au long de l’exercice de cette fonction.
S’agissant du renforcement de l’unité nationale et de la promotion de l’émancipation sociale, gages d’une mobilisation totale des potentialités de notre peuple en vue du développement, vous avez tous été témoins des grandes initiatives développées dans ce sens : criminalisation des pratiques esclavagistes, organisation du rapatriement volontaire de nos concitoyens déportés. Tout comme vous avez été témoins du rôle important et largement justifié qui a été, pour la première fois dans l’histoire, dévolu à la femme mauritanienne dans le domaine politique, diplomatique et administratif.
Quant à l’expérience démocratique conduite dans le pays, elle a joué un rôle d’une importance extrême dans l’émergence d’une classe politique nouvelle, soucieuse du bien public, attachée aux acquis démocratiques, disposée à tous les sacrifices au service de la patrie et, dans le même temps, imbue des valeurs du dialogue et de la compréhension.
Face aux dures conditions de vie qui affectaient nos populations, nous avons pris une décision symbolique par laquelle le Président de la République, les membres du gouvernement et assimilés ont volontairement renoncé à vingt cinq pour cent de leurs émoluments. Dans le même temps et face à la hausse mondiale des prix, nous avons mis en place un plan d’intervention d’urgence en faveur des populations ; plan dont la conception, l’exécution, le suivi et l’évaluation se sont fondés sur une approche participative dont l’exemplarité a été saluée par les institutions spécialisées et considérée par elles comme un modèle à suivre par les pays vivant des conditions similaires aux nôtres.
Plus important que tout cela, nous avons créé les bases que nous avons voulues solides, nécessaires à une nouvelle et forte croissance économique dont les résultats attendus, devaient se traduire par une accélération de l’activité économique, l’augmentation de la production, le renforcement des infrastructures de base, le développement du secteur des activités de service, l’encouragement à l’investissement privé et la promotion de l’emploi en vue d’assurer des conditions de vie décentes à nos populations.
Le plan d’action conçu en vue d’atteindre ces objectifs a bénéficié d’un accueil favorable auprès de nos partenaires au développement qui ont manifesté leur appréciation positive des programmes et projets qui en découlent.
C’est ainsi qu’ils nous ont consenti à l’occasion de la réunion à Paris en décembre 2007 du Groupe Consultatif sur la Mauritanie, une aide supérieure et de loin à toutes nos attentes (près de trois milliards de dollars, et plus aides supplémentaires dont, par exemple, plusieurs centaines de millions octroyés à titre de don par les Etats-Unis d’Amérique). Aide à laquelle devaient s’ajouter par la suite d’autres engagements financiers importants, notamment et à titre d’exemple, un don de plusieurs centaines de millions de dollars qui allait être octroyé par les Etats-Unis d’Amérique au titre du Millenium Challenge Account.
De leur côté, les organismes islamiques et arabes de financement ont favorablement répondu à notre appel pour le financement de notre plan visant à réaliser l’autosuffisance céréalière à l’horizon 2012.
Durant la courte période pendant laquelle j’ai pu exercer mon mandat, nombre de projets importants ont vu le jour, dont certains qui se trouvaient soit handicapés, soit simplement gelés. Au cours des quelques mois écoulés, nos populations ont pu cueillir les fruits de ces projets dont l’honnêteté m’oblige à reconnaître que certains ont vu le jour bien avant le changement démocratique intervenu en 2007.
Quant aux plans et projets que nous avons initiés, nos populations auraient commencé à en récolter les fruits dans deux à trois ans, ce qui devait progressivement, mais de manière rapide et effective, introduire des changements qualitatifs importants dans la vie quotidienne de tous les mauritaniens.
Au cours de cette période, nous nous sommes employés au renforcement de nos relations avec les pays frères et amis, tant au plan régional qu’au plan international ainsi qu’au renforcement de la présence et du rôle de notre pays sur la scène internationale, condition indispensable à la promotion de notre démocratie et à notre développement.
Force est de reconnaitre cependant que, malgré notre optimisme face à un avenir qui se profilait sous les meilleurs auspices, et malgré le sérieux des efforts déployés afin que se réalisent nos espoirs et se traduisent dans la réalité vécue nos ambitions, force est de reconnaître, dis-je, que nous nous sommes trouvés confrontés à nombre de difficultés. De celles-ci certaines sont imputables à la crise qui a frappé avec force la totalité des pays du monde consécutivement à la hausse vertigineuse du prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires. D’autres, par contre, relevaient de l’ordre normal des choses tant il est rare que se trouve exemptée de ce genre de difficultés une expérience toute nouvelle et qui requiert le temps et l’effort nécessaires à l’adaptation ainsi qu’un seuil minimum de sollicitude et de compréhension.
Malgré cela, je ne revendique l’infaillibilité, ni pour moi-même ni pour ceux qui ont travaillé avec moi, car toute œuvre humaine est sujette à l’imperfection.
Je puis affirmer, cependant, que j’avais la volonté sincère et les dispositions d’esprit indiquées pour tenter d’éviter l’erreur et pour traiter et corriger celle-ci au cas où elle venait à se produire.
Citoyens, Citoyennes,
Durant la période où j’ai exercé le pouvoir, certains cadres et certains citoyens, soucieux de mon intérêt et bienveillants à mon égard, ont tenté de me convaincre que la politique et la morale sont deux rivales inconciliables. C’est là une croyance partagée par beaucoup mais à laquelle, pour ma part, je n’ai jamais adhéré et le fait d’avoir emporté votre adhésion ne pouvait me conduire à changer de position à cet égard et à devenir, par ce fait, une personne autre que la personne que vous avez élue.
C’est donc avec une ferme détermination que j’ai banni le mensonge de ma conduite en politique ; m’interdisant de recourir aux promesses mirifiques, je me suis par contre astreint à mener un travail sérieux avec pour objectif de réaliser le possible et non de promettre l’irréalisable.
C’est ainsi que j’ai cherché à ouvrir des chantiers prometteurs pour l’avenir plutôt qu’à me dérober derrière les engagements et les espoirs utopiques et à m’adonner à l’achat des consciences et à la conquête des soutiens à travers les pratiques notoirement connues.
Je savais bien qu’une telle conduite présentait des inconvénients, mais j’avais la ferme intention de m’y tenir, afin de prouver à ceux qui en doutaient que telle est la meilleure voie ; afin aussi que nos concitoyens puissent bénéficier des bienfaits d’un style de comportement qu’ils ignoraient peut-être ou auquel ils n’étaient pas suffisamment habitués par le passé.
Puis lorsque j’ai pris conscience des embûches que certains dressaient sur le chemin du changement pacifique et profond auquel je me suis engagé devant vous, j’ai privilégié la concertation à laquelle je suis attaché comme moyen pour contourner les difficultés. Ma surprise a été grande, alors même que ma méthode commençait à porter ses fruits, lorsque j’ai découvert que le péril s’est aggravé, attisé qu’il se trouvait du côté auquel je m’attendais le moins.
J’ai mesuré alors en conscience l’extrême gravité du danger qui risquait d’affecter le pays, si je n’assumais pas la plénitude de mes responsabilités constitutionnelles, au cas où, chez d’autres, le sens du devoir républicain ne prévalait pas sur toute autre considération. Me refusant à emprunter les chemins du déshonneur pour réaliser les objectifs de l’honneur, et face à l’imminence du danger, je n’avais plus d’autre choix que l’utilisation des moyens que m’offre la Constitution pour prendre, forcé et contraint, la décision que les circonstances m’imposaient.
Ce faisant, je n’ignorais nullement les dangers divers que ce choix impliquait. De ces dangers, les moindres étaient sans doute la perte de la position que vous m’avez conférée et que j’ai perçu comme une opportunité qui m’est donnée pour vous servir ; puis le prix en terme de liberté et d’honneur que j’aurais sans doute à payer moi-même ainsi que d’autres parmi ceux qui, à mes côtés, servaient leur pays avec sérieux et dévouement. Mais je savais aussi que la Mauritanie allait pâtir d’une situation anticonstitutionnelle, avec tout ce que cela implique comme dommages pour notre peuple et pour notre pays.
Mais j’étais convaincu que mon choix, quelque pénible qu’il puisse avoir été, impliquait moins de dommages que tout autre et que ses conséquences s’avéreraient, en fin de compte, bénéfiques pour la Patrie.
Du reste, j’ai pris l’initiative au mois de Janvier dernier, de proposer une solution propre à sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve empêtré depuis le mois d’Août 2008 ; j’ai fait du consensus national et du retour à l’ordre constitutionnel la pierre angulaire d’une telle proposition. En m’adressant aujourd’hui à vous je ne puis que remercier Allah le Tout Puissant pour nous avoir inspiré à tous de travailler ensemble partant d’une telle vision.
Citoyens, Citoyennes,
Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer mes remerciements à chacun d’entre vous ainsi qu’à ceux qui ont assumé la charge de vos aspirations à la stabilité, au développement et à la démocratie depuis l’indépendance et plus particulièrement depuis l’année 2007 ;
A tous ceux qui ont œuvré sincèrement pour réaliser le changement démocratique pacifique ;
A tous ceux qui m’ont aidé avec dévouement et quinze mois durant, à réaliser les rêves des mauritaniens de bâtir l’état de droit, l’état moral où chaque mauritanien bénéficie des bienfaits de l’équité, de la prospérité, des valeurs démocratiques et de l’égalité des chances ;
Au Premier Ministre, Monsieur Yahya Ould Ahmed El Waqf et à ses compagnons, à tous ceux qui ont vécu les affres de la prison pour avoir défendu la vérité et être restés fidèles à leurs principes ;
Au Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir, dont la position particulièrement honorable par rapport au rejet du coup d’état et au retour à l’ordre constitutionnel, a été à la hauteur de ses responsabilités constitutionnelles ;
Au Président du Conseil Economique et Social, Monsieur Ahmed Ould Sidi Baba, qui s’est tant sacrifié pour le retour à l’ordre constitutionnel ;
Aux membres du gouvernement légitime et aux parlementaires qui ont tant lutté pour la défense des intérêts supérieurs de la nation ;
Aux élus, aux partis politiques, aux centrales syndicales, aux organisations de la société civile, à nos cadres et à nos intellectuels à l’extérieur pour le rôle éminent qu’ils jouent pour la défense de la démocratie et de la légalité dans notre pays ;
A tous les militants sincères qui ont assumé sacrifice après sacrifice pour préserver notre expérience démocratique et pour que la Mauritanie recouvre sa stabilité politique, sa légalité constitutionnelle et poursuive sa marche vers le développement ;
A tous, j’adresse mes remerciements et leur dis que leurs efforts ne seront jamais déployés en pure perte et que, si Dieu le veut, aucune goutte de leur sueur versée au service de la Patrie n’aura coulé en vain.
A tous les pôles de la scène politique qui ont exercé leur droit légitime à la diversité des opinions, mais qui, prenant conscience de leur devoir, ont assumé leur responsabilité et se sont consensuellement retrouvés pour préserver le pays du danger imminent qui le guettait, j’adresse également des félicitations amplement méritées.
J’en appelle à tous afin qu’ils contribuent dans la sincérité à préserver l’accord auquel ils sont parvenus. Je les invite à aller de l’avant pour bâtir une Mauritanie véritablement nouvelle, une Mauritanie d’où sont bannies l’exclusion et la marginalisation ; une Mauritanie édifiée sur les bases du sacrifice, de l’abnégation, du travail productif, de la compréhension et du respect de l’autre, loin de toute inimité et de tout déchirement, loin de toute usurpation ou spoliation, loin des insultes et des injures.
A tous mes concitoyens, vous, hommes et femmes, qui êtes la richesse de ce pays, vous, personnes âgées, qui êtes le conservatoire de notre sagesse, vous, jeunes et enfants qui incarnez l’espoir et serez en charge de l’avenir de notre Nation, je voudrais dire ceci : Dieu m’en est témoin, j’ai assumé avec foi la responsabilité de votre destin et essayé, autant que j’ai pu, de me mettre à votre service. Mon espoir le plus cher aujourd’hui est que se réalisent pour vous, comme pour les générations futures de Mauritanie, les grandes ambitions qui nous avaient réunis hier et pour la réalisation desquelles vous m’aviez confié la charge de diriger le pays.
A ceux qui m’ont fait grief de ne pas leur avoir servi au bout d’une seule année, les fruits d’un travail de cinq ans, je dirai : pour ma part, je ne vous ferai pas grief de votre impatience, mais je vous demande d’accorder à ceux que vous choisirez à l’avenir pour diriger le pays, le temps de travail qui leur est imparti par la Constitution et par les électeurs. Ne faites pas perdre à votre pays davantage d’opportunités pour la construction et l’investissement.
A ceux que les circonstances exceptionnelles vécues par le pays ont amené à porter atteinte à ma personne ou, à cause de ma personne, à d’autres autour de moi et ont fait de moi, de ceux qui sont avec moi ou autour de moi la cible d’accusations dénuées de toute preuve et de tout fondement, nous imputant jusqu’à l’excès des faits dont nous sommes totalement innocents, à ceux-là je m’adresse en reprenant les paroles du prophète Youssouf (PSL) : « Aucun reproche ne vous sera fait aujourd’hui. Qu’Allah vous pardonne. Il est le plus Clément des cléments ». (s. 12, v. 92).
Croyez-le, je partirai comme je suis venu, le cœur pur de toute haine vis-à-vis de qui que ce soit et en souhaitant tout le bien possible pour chacun.
Quant aux amis de la Mauritanie et à nos partenaires au développement, je voudrais leur dire à tous : merci pour avoir un jour unanimement appuyé la jeune expérience démocratique mauritanienne dont vous avez été les témoins en 2007 ; merci pour vous être un jour unanimement mobilisés pour défendre la démocratie et la légalité constitutionnelle ; merci pour avoir un jour contribué avec tous les acteurs de la vie politique nationale à la mise au point d’une solution consensuelle et conforme à la Constitution propre à sortir pacifiquement le pays de la crise ; merci enfin pour l’appui que vous avez apporté par le passé à la Mauritanie, la Mauritanie qui a besoin aujourd’hui d’un surcroit d’aide pour conforter sa démocratie et assurer sa stabilité et son développement.
Citoyens, Citoyennes,
Merci encore une fois pour m’avoir manifesté votre confiance et pour m’avoir accordé l’insigne honneur d’être le premier Président mauritanien à accéder au pouvoir de l’extérieur de ce pouvoir à l’issue d’élections pluralistes transparentes.
Merci à vous pour m’avoir accordé à moi-même comme au pays votre soutien pendant cette période difficile.
Faciliter le retour de la Mauritanie sur le chemin de la démocratie, du développement et de la cohésion sociale en étant le premier président mauritanien qui accepte de quitter volontairement sa fonction en échange de garanties relevant de l’intérêt du pays, tel est le seul moyen dont je puis aujourd’hui disposer pour vous exprimer ma gratitude.
Fondé en effet à me retrancher derrière mon bon droit et à vouloir m’acquitter des devoirs de la charge dont vous m’avez investi, armé pour cela d’une légalité constitutionnelle indéniable, doté, grâce à Dieu, d’une grande capacité de résistance devant l’épreuve, soutenu par un grand nombre de citoyens attachés aux valeurs de la démocratie et disposés à tous les sacrifices pour la défendre, j’ai choisi malgré tout cela de prémunir mon pays et mes concitoyens contre les dangers cumulés de l’embargo économique, des déchirements politiques et des explosions sociales. Plus que tout cela, je formule le vœu ardent que, par ma disposition à quitter le pouvoir contre des garanties relatives à l’avenir du pays, j’aurais contribué, par l’acte et non par le verbe seulement, à instaurer la concertation comme usage incontournable pour résoudre les problèmes de la Mauritanie ; à convaincre chacun que la conquête du pouvoir ne doit jamais prévaloir sur l’intérêt supérieur du pays ; à persuader tout chef d’Etat futur d’accepter le moment venu de quitter sa fonction, dans le respect de la Constitution afin de barrer la route à toute velléité vindicative de prise de pouvoir par la force des armes ; à donner à tout chef d’Etat élu dans le futur l’occasion d’exercer sa fonction en conformité avec la Constitution de manière à assurer au pays la stabilité nécessaire au développement ; à faire prévaloir l’esprit de sacrifice et le dévouement au pays sur toute autre considération.
Puissent ceux qui ont glorifié l’expérience démocratique mauritanienne, l’ont érigée en modèle à suivre et qui, par la suite ont déchanté à cause du séisme qui a réduit à néant cette expérience, puissent ceux-là, en rémission de ce qui s’est produit, nous permettre de nous présenter à nouveau comme modèle par notre attachement au dialogue et à la concorde tout comme par notre acceptation de placer l’intérêt supérieur du pays au dessus de toute prise en compte étroite de l’intérêt d’une personne ou d’un groupe.
Notre confiance est grande dans les capacités de notre société à absorber les chocs et à surmonter les obstacles et les épreuves ; les premiers pionniers qui ont jeté les bases de l’édification du pays constituent pour nous à cet égard le meilleur des exemples à suivre et une source réelle d’inspiration.
Sur ce, citoyens citoyennes, et suite à la réalisation des conditions préalables que j’ai posées en considération de l’intérêt de la Mauritanie dans le futur, je déclare renoncer volontairement à ma fonction de Président de la République.
J’invite le peuple mauritanien, ses institutions constitutionnelles, son armée nationale et ses forces de sécurité, ses hommes politiques, ses intellectuels, ses communautés et sa société civile à s’unir en vue de redonner espoir à la Mauritanie à travers des élections transparentes, propres à faire de notre pays un havre de sécurité, de quiétude et d’aisance et un creuset de synergie des efforts de ses fils autour de l’intérêt supérieur de la Nation.
Pour ma part, je continuerai à être un citoyen dévoué à son pays, disposé à apporter ma modeste contribution à toute action visant à consolider le socle de nos acquis démocratiques, à renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale entre l’ensemble de nos communautés et à offrir à la Mauritanie des perspectives nouvelles de développ
dont l'original a été fait en arabe.
discours du Président de la République
26 Juin 2009
Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux, dont j’implore le Salut pour Son noble Prophète.
Citoyens, Citoyennes,
Il y a de cela deux ans, vous vous en souvenez sans doute, j’ai accepté de me porter candidat à l’élection présidentielle de 2007, élection à l’issue de laquelle vous m’avez accordé votre inestimable confiance et conféré l’insigne honneur d’être, dans notre pays, le premier président civil porté au pouvoir au terme d’élections pluralistes honnêtes. Aucun d’entre vous n’ignore la nature des obstacles qui m’ont empêché, après une courte période, d’exercer mes fonctions et qui ont par ailleurs plongé le pays dans une crise institutionnelle dont mon souhait le plus ardent est que tous, nous conjuguions nos efforts pour y mettre fin dans la paix et la concorde.
Dès l’abord, je voudrais, puisqu’existe maintenant un nouvel espoir allant dans le sens de ce souhait, exprimer ma profonde reconnaissance à tous ceux qui nous ont aidé, avec sincérité et dévouement, en vue de sortir le pays de la crise qui l’affectait.
Cette reconnaissance, permettez-moi de l’exprimer de manière toute particulière à mon frère Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, qui, par son engagement inlassable, a illustré de manière exemplaire sa conception des devoirs qu’implique le bon voisinage ; tout comme il a traduit en actes sa profonde conviction de l’interdépendance des intérêts de nos deux peuples frères, ainsi que sa conscience des dangers que fait courir la crise mauritanienne au Sénégal lui-même et à notre région toute entière.
Ma reconnaissance va aussi à l’Union Africaine qui, depuis le premier jour, a pris fait et cause en faveur de la légalité constitutionnelle et contribué efficacement à la recherche de solutions appropriées à la crise mauritanienne.
Il va sans dire que ma reconnaissance s’exprime aussi vis-à-vis des pays amis membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi qu’à ceux membres non permanents de ce même Conseil.
Cette reconnaissance je l’exprime enfin à l’ensemble des organisations membres du Groupe de Contact International : la Ligue des Etats Arabes, l’Organisation de la Conférence Islamique, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’à tous ceux qui ont partagé avec les uns ou les autres leur combat pour la défense de la légalité constitutionnelle en Mauritanie et leurs efforts pour le retour de notre pays à un ordre institutionnel normal.
Citoyens, Citoyennes,
Je n’ai nulle intention, pour quelque raison que ce soit, et à fortiori dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, de m’adonner à des polémiques stériles. Aussi, m’abstiendrai-je de tout commentaire relativement à la période d’exception qu’a connu le pays depuis le mois d’Août dernier. A vous et à l’Histoire d’en juger. Car les évènements que vous avez alors vécus comportent sans doute en eux-mêmes des réponses suffisantes pour votre édification.
Il reste que l’opportunité qui s’offre à moi, pour la première fois depuis des mois, de m’adresser à vous par le biais des medias officiels, me donne l’occasion de souscrire à un droit qui est le vôtre et de m’acquitter d’un devoir qui est le mien ; celui de répondre aux interrogations explicites ou sous-entendues induites par les évènements que vous avez vécu ces derniers temps, ainsi qu’aux accusations et calomnies dont vous avez été abreuvés jour et nuit dix mois durant, avec pour effet de semer dans vos esprits le doute et la perplexité sur le bien-fondé du choix que vous avez librement opéré en 2007.
Sans vouloir vous présenter un bilan, il me revient de vous affirmer en toute honnêteté et en toute modestie que les quinze mois pendant lesquels j’ai exercé le mandat que vous m’avez confié, ont été l’occasion d’une intense activité. Au cours de cette période, nous nous sommes attachés à mettre en pratique les valeurs islamiques, fondées sur le sens de la mesure et la pondération et à conforter l’enracinement de notre jeune démocratie.
Ainsi, ces quelques mois ont été un printemps de la liberté : aucun citoyen n’a été inquiété suite à l’expression de son opinion ou de son choix politique ; aucune publication n’a été saisie ou censurée ; par contre l’accès aux medias publics a été consenti à chacun et il a été mis définitivement fin à l’utilisation de ces medias comme instrument exclusivement affecté à l’encensement du pouvoir en place.
Au cours de cette période, j’ai personnellement veillé à ce qu’aucune immixtion de ma part ou de la part du pouvoir exécutif ne vienne entraver l’activité du pouvoir législatif ou du pouvoir judiciaire ; le parlement a connu une activité sans précédent dans son histoire, totalisant plus de huit mois de session sur la période.
Sur un autre plan, nous avons donné à l’opposition démocratique la pleine effectivité de son rôle, instituant la concertation sur les problèmes nationaux majeurs comme méthode constante dans nos rapports avec elle, comme d’ailleurs avec toutes les composantes de la scène politique et sociale.
Ont été promulguées par ailleurs les lois créant pour la première fois dans le pays une Haute Cour de Justice habilitée à juger le Président de la République en cas de haute trahison, ainsi que les membres du gouvernement lorsque ceux-ci contreviennent aux devoirs liés à leur charge.
Toutes ces mesures visaient à jeter les bases de l’état de droit et à promouvoir une culture de dialogue propre à mettre fin à l’autoritarisme et à l’abus de pouvoir.
Dans le souci de bâtir un socle solide de valeurs morales et de principes déontologiques sur lesquels se fondent notre système administratif et notre conception du service public, nous avons promulgué une loi qui, pour la première fois dans le pays, fait obligation aux hauts responsables de l’Etat de déclarer leur patrimoine au moment de leur entrée en fonction et de renouveler périodiquement cette déclaration tout au long de l’exercice de cette fonction.
S’agissant du renforcement de l’unité nationale et de la promotion de l’émancipation sociale, gages d’une mobilisation totale des potentialités de notre peuple en vue du développement, vous avez tous été témoins des grandes initiatives développées dans ce sens : criminalisation des pratiques esclavagistes, organisation du rapatriement volontaire de nos concitoyens déportés. Tout comme vous avez été témoins du rôle important et largement justifié qui a été, pour la première fois dans l’histoire, dévolu à la femme mauritanienne dans le domaine politique, diplomatique et administratif.
Quant à l’expérience démocratique conduite dans le pays, elle a joué un rôle d’une importance extrême dans l’émergence d’une classe politique nouvelle, soucieuse du bien public, attachée aux acquis démocratiques, disposée à tous les sacrifices au service de la patrie et, dans le même temps, imbue des valeurs du dialogue et de la compréhension.
Face aux dures conditions de vie qui affectaient nos populations, nous avons pris une décision symbolique par laquelle le Président de la République, les membres du gouvernement et assimilés ont volontairement renoncé à vingt cinq pour cent de leurs émoluments. Dans le même temps et face à la hausse mondiale des prix, nous avons mis en place un plan d’intervention d’urgence en faveur des populations ; plan dont la conception, l’exécution, le suivi et l’évaluation se sont fondés sur une approche participative dont l’exemplarité a été saluée par les institutions spécialisées et considérée par elles comme un modèle à suivre par les pays vivant des conditions similaires aux nôtres.
Plus important que tout cela, nous avons créé les bases que nous avons voulues solides, nécessaires à une nouvelle et forte croissance économique dont les résultats attendus, devaient se traduire par une accélération de l’activité économique, l’augmentation de la production, le renforcement des infrastructures de base, le développement du secteur des activités de service, l’encouragement à l’investissement privé et la promotion de l’emploi en vue d’assurer des conditions de vie décentes à nos populations.
Le plan d’action conçu en vue d’atteindre ces objectifs a bénéficié d’un accueil favorable auprès de nos partenaires au développement qui ont manifesté leur appréciation positive des programmes et projets qui en découlent.
C’est ainsi qu’ils nous ont consenti à l’occasion de la réunion à Paris en décembre 2007 du Groupe Consultatif sur la Mauritanie, une aide supérieure et de loin à toutes nos attentes (près de trois milliards de dollars, et plus aides supplémentaires dont, par exemple, plusieurs centaines de millions octroyés à titre de don par les Etats-Unis d’Amérique). Aide à laquelle devaient s’ajouter par la suite d’autres engagements financiers importants, notamment et à titre d’exemple, un don de plusieurs centaines de millions de dollars qui allait être octroyé par les Etats-Unis d’Amérique au titre du Millenium Challenge Account.
De leur côté, les organismes islamiques et arabes de financement ont favorablement répondu à notre appel pour le financement de notre plan visant à réaliser l’autosuffisance céréalière à l’horizon 2012.
Durant la courte période pendant laquelle j’ai pu exercer mon mandat, nombre de projets importants ont vu le jour, dont certains qui se trouvaient soit handicapés, soit simplement gelés. Au cours des quelques mois écoulés, nos populations ont pu cueillir les fruits de ces projets dont l’honnêteté m’oblige à reconnaître que certains ont vu le jour bien avant le changement démocratique intervenu en 2007.
Quant aux plans et projets que nous avons initiés, nos populations auraient commencé à en récolter les fruits dans deux à trois ans, ce qui devait progressivement, mais de manière rapide et effective, introduire des changements qualitatifs importants dans la vie quotidienne de tous les mauritaniens.
Au cours de cette période, nous nous sommes employés au renforcement de nos relations avec les pays frères et amis, tant au plan régional qu’au plan international ainsi qu’au renforcement de la présence et du rôle de notre pays sur la scène internationale, condition indispensable à la promotion de notre démocratie et à notre développement.
Force est de reconnaitre cependant que, malgré notre optimisme face à un avenir qui se profilait sous les meilleurs auspices, et malgré le sérieux des efforts déployés afin que se réalisent nos espoirs et se traduisent dans la réalité vécue nos ambitions, force est de reconnaître, dis-je, que nous nous sommes trouvés confrontés à nombre de difficultés. De celles-ci certaines sont imputables à la crise qui a frappé avec force la totalité des pays du monde consécutivement à la hausse vertigineuse du prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires. D’autres, par contre, relevaient de l’ordre normal des choses tant il est rare que se trouve exemptée de ce genre de difficultés une expérience toute nouvelle et qui requiert le temps et l’effort nécessaires à l’adaptation ainsi qu’un seuil minimum de sollicitude et de compréhension.
Malgré cela, je ne revendique l’infaillibilité, ni pour moi-même ni pour ceux qui ont travaillé avec moi, car toute œuvre humaine est sujette à l’imperfection.
Je puis affirmer, cependant, que j’avais la volonté sincère et les dispositions d’esprit indiquées pour tenter d’éviter l’erreur et pour traiter et corriger celle-ci au cas où elle venait à se produire.
Citoyens, Citoyennes,
Durant la période où j’ai exercé le pouvoir, certains cadres et certains citoyens, soucieux de mon intérêt et bienveillants à mon égard, ont tenté de me convaincre que la politique et la morale sont deux rivales inconciliables. C’est là une croyance partagée par beaucoup mais à laquelle, pour ma part, je n’ai jamais adhéré et le fait d’avoir emporté votre adhésion ne pouvait me conduire à changer de position à cet égard et à devenir, par ce fait, une personne autre que la personne que vous avez élue.
C’est donc avec une ferme détermination que j’ai banni le mensonge de ma conduite en politique ; m’interdisant de recourir aux promesses mirifiques, je me suis par contre astreint à mener un travail sérieux avec pour objectif de réaliser le possible et non de promettre l’irréalisable.
C’est ainsi que j’ai cherché à ouvrir des chantiers prometteurs pour l’avenir plutôt qu’à me dérober derrière les engagements et les espoirs utopiques et à m’adonner à l’achat des consciences et à la conquête des soutiens à travers les pratiques notoirement connues.
Je savais bien qu’une telle conduite présentait des inconvénients, mais j’avais la ferme intention de m’y tenir, afin de prouver à ceux qui en doutaient que telle est la meilleure voie ; afin aussi que nos concitoyens puissent bénéficier des bienfaits d’un style de comportement qu’ils ignoraient peut-être ou auquel ils n’étaient pas suffisamment habitués par le passé.
Puis lorsque j’ai pris conscience des embûches que certains dressaient sur le chemin du changement pacifique et profond auquel je me suis engagé devant vous, j’ai privilégié la concertation à laquelle je suis attaché comme moyen pour contourner les difficultés. Ma surprise a été grande, alors même que ma méthode commençait à porter ses fruits, lorsque j’ai découvert que le péril s’est aggravé, attisé qu’il se trouvait du côté auquel je m’attendais le moins.
J’ai mesuré alors en conscience l’extrême gravité du danger qui risquait d’affecter le pays, si je n’assumais pas la plénitude de mes responsabilités constitutionnelles, au cas où, chez d’autres, le sens du devoir républicain ne prévalait pas sur toute autre considération. Me refusant à emprunter les chemins du déshonneur pour réaliser les objectifs de l’honneur, et face à l’imminence du danger, je n’avais plus d’autre choix que l’utilisation des moyens que m’offre la Constitution pour prendre, forcé et contraint, la décision que les circonstances m’imposaient.
Ce faisant, je n’ignorais nullement les dangers divers que ce choix impliquait. De ces dangers, les moindres étaient sans doute la perte de la position que vous m’avez conférée et que j’ai perçu comme une opportunité qui m’est donnée pour vous servir ; puis le prix en terme de liberté et d’honneur que j’aurais sans doute à payer moi-même ainsi que d’autres parmi ceux qui, à mes côtés, servaient leur pays avec sérieux et dévouement. Mais je savais aussi que la Mauritanie allait pâtir d’une situation anticonstitutionnelle, avec tout ce que cela implique comme dommages pour notre peuple et pour notre pays.
Mais j’étais convaincu que mon choix, quelque pénible qu’il puisse avoir été, impliquait moins de dommages que tout autre et que ses conséquences s’avéreraient, en fin de compte, bénéfiques pour la Patrie.
Du reste, j’ai pris l’initiative au mois de Janvier dernier, de proposer une solution propre à sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve empêtré depuis le mois d’Août 2008 ; j’ai fait du consensus national et du retour à l’ordre constitutionnel la pierre angulaire d’une telle proposition. En m’adressant aujourd’hui à vous je ne puis que remercier Allah le Tout Puissant pour nous avoir inspiré à tous de travailler ensemble partant d’une telle vision.
Citoyens, Citoyennes,
Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer mes remerciements à chacun d’entre vous ainsi qu’à ceux qui ont assumé la charge de vos aspirations à la stabilité, au développement et à la démocratie depuis l’indépendance et plus particulièrement depuis l’année 2007 ;
A tous ceux qui ont œuvré sincèrement pour réaliser le changement démocratique pacifique ;
A tous ceux qui m’ont aidé avec dévouement et quinze mois durant, à réaliser les rêves des mauritaniens de bâtir l’état de droit, l’état moral où chaque mauritanien bénéficie des bienfaits de l’équité, de la prospérité, des valeurs démocratiques et de l’égalité des chances ;
Au Premier Ministre, Monsieur Yahya Ould Ahmed El Waqf et à ses compagnons, à tous ceux qui ont vécu les affres de la prison pour avoir défendu la vérité et être restés fidèles à leurs principes ;
Au Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir, dont la position particulièrement honorable par rapport au rejet du coup d’état et au retour à l’ordre constitutionnel, a été à la hauteur de ses responsabilités constitutionnelles ;
Au Président du Conseil Economique et Social, Monsieur Ahmed Ould Sidi Baba, qui s’est tant sacrifié pour le retour à l’ordre constitutionnel ;
Aux membres du gouvernement légitime et aux parlementaires qui ont tant lutté pour la défense des intérêts supérieurs de la nation ;
Aux élus, aux partis politiques, aux centrales syndicales, aux organisations de la société civile, à nos cadres et à nos intellectuels à l’extérieur pour le rôle éminent qu’ils jouent pour la défense de la démocratie et de la légalité dans notre pays ;
A tous les militants sincères qui ont assumé sacrifice après sacrifice pour préserver notre expérience démocratique et pour que la Mauritanie recouvre sa stabilité politique, sa légalité constitutionnelle et poursuive sa marche vers le développement ;
A tous, j’adresse mes remerciements et leur dis que leurs efforts ne seront jamais déployés en pure perte et que, si Dieu le veut, aucune goutte de leur sueur versée au service de la Patrie n’aura coulé en vain.
A tous les pôles de la scène politique qui ont exercé leur droit légitime à la diversité des opinions, mais qui, prenant conscience de leur devoir, ont assumé leur responsabilité et se sont consensuellement retrouvés pour préserver le pays du danger imminent qui le guettait, j’adresse également des félicitations amplement méritées.
J’en appelle à tous afin qu’ils contribuent dans la sincérité à préserver l’accord auquel ils sont parvenus. Je les invite à aller de l’avant pour bâtir une Mauritanie véritablement nouvelle, une Mauritanie d’où sont bannies l’exclusion et la marginalisation ; une Mauritanie édifiée sur les bases du sacrifice, de l’abnégation, du travail productif, de la compréhension et du respect de l’autre, loin de toute inimité et de tout déchirement, loin de toute usurpation ou spoliation, loin des insultes et des injures.
A tous mes concitoyens, vous, hommes et femmes, qui êtes la richesse de ce pays, vous, personnes âgées, qui êtes le conservatoire de notre sagesse, vous, jeunes et enfants qui incarnez l’espoir et serez en charge de l’avenir de notre Nation, je voudrais dire ceci : Dieu m’en est témoin, j’ai assumé avec foi la responsabilité de votre destin et essayé, autant que j’ai pu, de me mettre à votre service. Mon espoir le plus cher aujourd’hui est que se réalisent pour vous, comme pour les générations futures de Mauritanie, les grandes ambitions qui nous avaient réunis hier et pour la réalisation desquelles vous m’aviez confié la charge de diriger le pays.
A ceux qui m’ont fait grief de ne pas leur avoir servi au bout d’une seule année, les fruits d’un travail de cinq ans, je dirai : pour ma part, je ne vous ferai pas grief de votre impatience, mais je vous demande d’accorder à ceux que vous choisirez à l’avenir pour diriger le pays, le temps de travail qui leur est imparti par la Constitution et par les électeurs. Ne faites pas perdre à votre pays davantage d’opportunités pour la construction et l’investissement.
A ceux que les circonstances exceptionnelles vécues par le pays ont amené à porter atteinte à ma personne ou, à cause de ma personne, à d’autres autour de moi et ont fait de moi, de ceux qui sont avec moi ou autour de moi la cible d’accusations dénuées de toute preuve et de tout fondement, nous imputant jusqu’à l’excès des faits dont nous sommes totalement innocents, à ceux-là je m’adresse en reprenant les paroles du prophète Youssouf (PSL) : « Aucun reproche ne vous sera fait aujourd’hui. Qu’Allah vous pardonne. Il est le plus Clément des cléments ». (s. 12, v. 92).
Croyez-le, je partirai comme je suis venu, le cœur pur de toute haine vis-à-vis de qui que ce soit et en souhaitant tout le bien possible pour chacun.
Quant aux amis de la Mauritanie et à nos partenaires au développement, je voudrais leur dire à tous : merci pour avoir un jour unanimement appuyé la jeune expérience démocratique mauritanienne dont vous avez été les témoins en 2007 ; merci pour vous être un jour unanimement mobilisés pour défendre la démocratie et la légalité constitutionnelle ; merci pour avoir un jour contribué avec tous les acteurs de la vie politique nationale à la mise au point d’une solution consensuelle et conforme à la Constitution propre à sortir pacifiquement le pays de la crise ; merci enfin pour l’appui que vous avez apporté par le passé à la Mauritanie, la Mauritanie qui a besoin aujourd’hui d’un surcroit d’aide pour conforter sa démocratie et assurer sa stabilité et son développement.
Citoyens, Citoyennes,
Merci encore une fois pour m’avoir manifesté votre confiance et pour m’avoir accordé l’insigne honneur d’être le premier Président mauritanien à accéder au pouvoir de l’extérieur de ce pouvoir à l’issue d’élections pluralistes transparentes.
Merci à vous pour m’avoir accordé à moi-même comme au pays votre soutien pendant cette période difficile.
Faciliter le retour de la Mauritanie sur le chemin de la démocratie, du développement et de la cohésion sociale en étant le premier président mauritanien qui accepte de quitter volontairement sa fonction en échange de garanties relevant de l’intérêt du pays, tel est le seul moyen dont je puis aujourd’hui disposer pour vous exprimer ma gratitude.
Fondé en effet à me retrancher derrière mon bon droit et à vouloir m’acquitter des devoirs de la charge dont vous m’avez investi, armé pour cela d’une légalité constitutionnelle indéniable, doté, grâce à Dieu, d’une grande capacité de résistance devant l’épreuve, soutenu par un grand nombre de citoyens attachés aux valeurs de la démocratie et disposés à tous les sacrifices pour la défendre, j’ai choisi malgré tout cela de prémunir mon pays et mes concitoyens contre les dangers cumulés de l’embargo économique, des déchirements politiques et des explosions sociales. Plus que tout cela, je formule le vœu ardent que, par ma disposition à quitter le pouvoir contre des garanties relatives à l’avenir du pays, j’aurais contribué, par l’acte et non par le verbe seulement, à instaurer la concertation comme usage incontournable pour résoudre les problèmes de la Mauritanie ; à convaincre chacun que la conquête du pouvoir ne doit jamais prévaloir sur l’intérêt supérieur du pays ; à persuader tout chef d’Etat futur d’accepter le moment venu de quitter sa fonction, dans le respect de la Constitution afin de barrer la route à toute velléité vindicative de prise de pouvoir par la force des armes ; à donner à tout chef d’Etat élu dans le futur l’occasion d’exercer sa fonction en conformité avec la Constitution de manière à assurer au pays la stabilité nécessaire au développement ; à faire prévaloir l’esprit de sacrifice et le dévouement au pays sur toute autre considération.
Puissent ceux qui ont glorifié l’expérience démocratique mauritanienne, l’ont érigée en modèle à suivre et qui, par la suite ont déchanté à cause du séisme qui a réduit à néant cette expérience, puissent ceux-là, en rémission de ce qui s’est produit, nous permettre de nous présenter à nouveau comme modèle par notre attachement au dialogue et à la concorde tout comme par notre acceptation de placer l’intérêt supérieur du pays au dessus de toute prise en compte étroite de l’intérêt d’une personne ou d’un groupe.
Notre confiance est grande dans les capacités de notre société à absorber les chocs et à surmonter les obstacles et les épreuves ; les premiers pionniers qui ont jeté les bases de l’édification du pays constituent pour nous à cet égard le meilleur des exemples à suivre et une source réelle d’inspiration.
Sur ce, citoyens citoyennes, et suite à la réalisation des conditions préalables que j’ai posées en considération de l’intérêt de la Mauritanie dans le futur, je déclare renoncer volontairement à ma fonction de Président de la République.
J’invite le peuple mauritanien, ses institutions constitutionnelles, son armée nationale et ses forces de sécurité, ses hommes politiques, ses intellectuels, ses communautés et sa société civile à s’unir en vue de redonner espoir à la Mauritanie à travers des élections transparentes, propres à faire de notre pays un havre de sécurité, de quiétude et d’aisance et un creuset de synergie des efforts de ses fils autour de l’intérêt supérieur de la Nation.
Pour ma part, je continuerai à être un citoyen dévoué à son pays, disposé à apporter ma modeste contribution à toute action visant à consolider le socle de nos acquis démocratiques, à renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale entre l’ensemble de nos communautés et à offrir à la Mauritanie des perspectives nouvelles de développ
vendredi 26 juin 2009
mercredi 24 juin 2009
lundi 22 juin 2009
journal de maintenant - mardi 23 juin 2009
Mardi 23 Juin 2009
matin
Attentat à Nouakchott. Un Américain, enseignant et humanitaire, vivant en Mauritanie depuis six ans. Le crime pas revendiqué, tentative d’enlèvement à laquelle il résistait. Je l’apprends par un ami :
Les négociations continuent a dakar l'echeance du 18 n'est plus tenable. Cependant un Américain qui gère une boite informatique a été tué à Noualchott par deux balles ce matin devant la porte de sa maison. L'avis largement partagé ici est que toutes les pistes sont peut être explorables sauf celle du terrorisme : il n'y a pas de salafisme ou terrorisme ici. Il faut chercher d'autres pistes pour expliquer le meurtre des francais d'aleg ou des miltaires mauritaniens egorgés septembre dernier sur le lieu de tourine ou ils étaient envoyés peu auparavant
Ce que vous m'apprenez, triste et regrettable. Ce que vous généralisez me paraît très juste et correspond à une conversation accordée au Monde par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi - en Octobre 2007, si j'ai bonne mémoire - affirmation qui lui fut reproché à crime par l'appareil sécuritaire futurement putschiste, et qui probablement déterra la hâche de guerre. L'argument de la junte et de ceux qui inspirent le président français - et que ne partagent pas, je crois, les services spéciaux français - est ce salafisme et ce terrorisme. Je l'entendais aussi déjà en 2003 quand Taya se jusyifiait vers les Etats-Unis et la mossad. Si les pistes sont autres, l'argument tombe, et le soutien doit aussi tomber. Avec vous.
Taqadoumy consacre à cela trois dépêches qui alimentent un forum exceptionnellement vif : l’argument sécuritaire, jouant en faveur du Haut Conseil d’Etat (l’organe politique de la hiérarchie militaire dont tous les opposants, à commencer par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, veulent la dissolution avant tout début dun processus électoral) n’est repris qu’à un sur cinquante. La conviction générale est qu’effectivement d’autres pistes que le salafisme ou le terrorisme intégriste doivent être cherchés. Bien entendu, les internautes mauritaniens observent que la junte et les pays qui, selon eux, l’appuient : France et Espagne, pourraient, puisqu’ils existent et prétendent connaître tous réseaux et filières, assurer cette fameuse sécurité.
après-midi
J’apprends de Dakar où l’on renégocie censément depuis deux jours, que les Français préfèrent de loin le général-candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef des putschistes au président élu le 25 Mars 2007. Il apparaît pour tous les protagonistes mauritaniens et pour leurs facilitateurs internationaux (Union africaine, Sénégal, Nations Unies) que les Français ont, au moins à certains niveaux, cautionné le renversement du président légitime. Pourquoi ? Les raisons invoquées (islamisme, laxisme dans la lutte contre le terrorisme) ne sont que des prétextes, sachant que les Français ne peuvent ignorer qui est celui qu’ils préfèrent et qui est celui qu’ils cherchent à enfoncer davantage. Avec sang-froid, Sidi Ould Cheikh Abdallahi ne se dépense pas à les convaincre qu’ils se trompent sur lui. Il le réserve à ses compatriotes et ne se commet pas à argumenter avec des étrangers.
matin
Attentat à Nouakchott. Un Américain, enseignant et humanitaire, vivant en Mauritanie depuis six ans. Le crime pas revendiqué, tentative d’enlèvement à laquelle il résistait. Je l’apprends par un ami :
Les négociations continuent a dakar l'echeance du 18 n'est plus tenable. Cependant un Américain qui gère une boite informatique a été tué à Noualchott par deux balles ce matin devant la porte de sa maison. L'avis largement partagé ici est que toutes les pistes sont peut être explorables sauf celle du terrorisme : il n'y a pas de salafisme ou terrorisme ici. Il faut chercher d'autres pistes pour expliquer le meurtre des francais d'aleg ou des miltaires mauritaniens egorgés septembre dernier sur le lieu de tourine ou ils étaient envoyés peu auparavant
Ce que vous m'apprenez, triste et regrettable. Ce que vous généralisez me paraît très juste et correspond à une conversation accordée au Monde par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi - en Octobre 2007, si j'ai bonne mémoire - affirmation qui lui fut reproché à crime par l'appareil sécuritaire futurement putschiste, et qui probablement déterra la hâche de guerre. L'argument de la junte et de ceux qui inspirent le président français - et que ne partagent pas, je crois, les services spéciaux français - est ce salafisme et ce terrorisme. Je l'entendais aussi déjà en 2003 quand Taya se jusyifiait vers les Etats-Unis et la mossad. Si les pistes sont autres, l'argument tombe, et le soutien doit aussi tomber. Avec vous.
Taqadoumy consacre à cela trois dépêches qui alimentent un forum exceptionnellement vif : l’argument sécuritaire, jouant en faveur du Haut Conseil d’Etat (l’organe politique de la hiérarchie militaire dont tous les opposants, à commencer par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, veulent la dissolution avant tout début dun processus électoral) n’est repris qu’à un sur cinquante. La conviction générale est qu’effectivement d’autres pistes que le salafisme ou le terrorisme intégriste doivent être cherchés. Bien entendu, les internautes mauritaniens observent que la junte et les pays qui, selon eux, l’appuient : France et Espagne, pourraient, puisqu’ils existent et prétendent connaître tous réseaux et filières, assurer cette fameuse sécurité.
après-midi
J’apprends de Dakar où l’on renégocie censément depuis deux jours, que les Français préfèrent de loin le général-candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef des putschistes au président élu le 25 Mars 2007. Il apparaît pour tous les protagonistes mauritaniens et pour leurs facilitateurs internationaux (Union africaine, Sénégal, Nations Unies) que les Français ont, au moins à certains niveaux, cautionné le renversement du président légitime. Pourquoi ? Les raisons invoquées (islamisme, laxisme dans la lutte contre le terrorisme) ne sont que des prétextes, sachant que les Français ne peuvent ignorer qui est celui qu’ils préfèrent et qui est celui qu’ils cherchent à enfoncer davantage. Avec sang-froid, Sidi Ould Cheikh Abdallahi ne se dépense pas à les convaincre qu’ils se trompent sur lui. Il le réserve à ses compatriotes et ne se commet pas à argumenter avec des étrangers.
A Dakar, donc, les Français qui disaient autour d’eux que c’est le Président Sidi qui bloque, qui prend le pays en otage et qui risque de tout faire foirer, par son entêtement à vouloir faire dissoudre la machine politique des putchistes (leur Haut Conseil d’Etat) ont dit s’orienter vers le soutien du processus unilatéral de la junte, et donc le maintien de la date du 18 Juillet pour l’élection présidentielle. La position de l’Espagne, moins déterminée, est tout de même contre la dissolution du Haut Conseil d’Etat (pêche et immigration clandestine obligent).
Les Mauritaniens – et le premier d’entre eux – sont donc aujourd’hui devant une France qui tient absolument à sortir du jeu le président légitime et qui conçoit et aide à l’exécution d’un projet permettant de légitimer le tombeur de ce président. Il y a deux jours, le représentant de Mohamed Ould Abdel Aziz a dit que la junte donnent quarante-huit heures aux négociateurs de Dakar. Faute d’accord n’est conclu d’ici là, les militaires envisageront, eux, leur propre sortie de crise. Il m’a été affirmé, que cette déclaration a été induite (coordonnée, inspirée) par la partie française.
Le résultat des négociations de Dakar sont attendus d’un moment à l’autre. Il s’agira de dire que la médiation continue et peut-être de mettre en garde le général-candidat contre la mise en œuvre d’un processus électoral unilatéral.
Le résultat des négociations de Dakar sont attendus d’un moment à l’autre. Il s’agira de dire que la médiation continue et peut-être de mettre en garde le général-candidat contre la mise en œuvre d’un processus électoral unilatéral.
nuit
J’ai couriellé de nouveau à Nicolas Sarkozy via le directeur de son cabinet, avec copie au secrétaire général Claude Guéant et au porte-parole du Quai d’Orsay..
dimanche 21 juin 2009
journal de maintenant - dimanche 21 juin 2009
Dimanche 21 Juin 2009
après-midi
Deux correspondances d’amis mauritaniens…
Le premier, très jeune, engagé, souci de la dignité du président renversé et de l’honneur de son pays.
Avez vous vu l'interview de bourgi sur Daily motion? Qu'en pensez vous? Au cas où vous l'aurez ratée voici le lien:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/Robert+Bourgi+raconte+les+pratiques+de+Sellier+(Salamandre)+/video/x9e3ef_robert-bourgi-raconte-les-pratiques_news Avez-vous remarqué le lapsus sur la Mauritanie?
Le second a été ministre du président Moktar Ould Daddah. C’est un homme de réconciliation et il sait l’international arabe, africain, français.
« Dakar 2 » a commencé hier soir, je n’en ai pas encore de nouvelles. A quoi peut-il aboutir? Les médiateurs et la CGI souhaitent la mise en œuvre effective de l’accord de Dakar. A quelles conditions et pour faire quoi ?
1 - Il semble que la fin doive plus que jamais justifier les moyens. Les organisations internationales, les grandes démocraties de ce monde iraient jusqu’à accepter (pour ne pas dire imposer) l’éviction d’un président démocratiquement élu et le maintien d’une structure politico-militaire anticonstitutionnelle, responsable du renversement d’un président élu et de l’exercice de ses fonctions. Pourvu que l’accord soit mis en œuvre.
2 - Il faut que les élections soient organisées le 18/07. Il ne faut surtout pas demander si politiquement et techniquement cela est possible. Si vous le faites vous êtes accusé de vouloir saboter et vous risquez d’être montré du doigt par la Communauté Internationale comme portant la responsabilité de l’échec de l’accord.
Comment en est-on arrivé là ?
Comment tant de monde aussi sérieux peut il se comporter d’une façon aussi peu responsable ? Aussi peu respectueuse (et peut être ignorante des choses) ?
Il y a là quelque chose qui nous échappe, qui m’échappe et que je souhaite bien comprendre.
Sidi a raison : la dissolution du HCE comme condition préalable à sa démission, les négociations actuelles sur cette question ne pouvant être que d’ordre sémantique.
Manifestement, la communauté internationale essaie de se mouvoir dans des marécages qui séparent l’ordre constitutionnel, la légalité et le fait accompli d’un coup militaire qui a renversé un président démocratiquement élu. Tout ce beau monde est désormais bien installé dans ces marécages.
Jusqu’à quand ?
soir
Je reviens à l’Agence mauritanienne d’information que je n’ai pas consultée depuis trois semaines. Auparavant, j’avais constaté que les années antérieures à celle du présent putsch n’étaient plus accessibles – en archives, quoique j’avais conservé l’adresse appelant celles-ci : actuellement, en accueil, seules 2008 et 2009 sont affichées.
après-midi
Deux correspondances d’amis mauritaniens…
Le premier, très jeune, engagé, souci de la dignité du président renversé et de l’honneur de son pays.
Avez vous vu l'interview de bourgi sur Daily motion? Qu'en pensez vous? Au cas où vous l'aurez ratée voici le lien:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/Robert+Bourgi+raconte+les+pratiques+de+Sellier+(Salamandre)+/video/x9e3ef_robert-bourgi-raconte-les-pratiques_news Avez-vous remarqué le lapsus sur la Mauritanie?
Le second a été ministre du président Moktar Ould Daddah. C’est un homme de réconciliation et il sait l’international arabe, africain, français.
« Dakar 2 » a commencé hier soir, je n’en ai pas encore de nouvelles. A quoi peut-il aboutir? Les médiateurs et la CGI souhaitent la mise en œuvre effective de l’accord de Dakar. A quelles conditions et pour faire quoi ?
1 - Il semble que la fin doive plus que jamais justifier les moyens. Les organisations internationales, les grandes démocraties de ce monde iraient jusqu’à accepter (pour ne pas dire imposer) l’éviction d’un président démocratiquement élu et le maintien d’une structure politico-militaire anticonstitutionnelle, responsable du renversement d’un président élu et de l’exercice de ses fonctions. Pourvu que l’accord soit mis en œuvre.
2 - Il faut que les élections soient organisées le 18/07. Il ne faut surtout pas demander si politiquement et techniquement cela est possible. Si vous le faites vous êtes accusé de vouloir saboter et vous risquez d’être montré du doigt par la Communauté Internationale comme portant la responsabilité de l’échec de l’accord.
Comment en est-on arrivé là ?
Comment tant de monde aussi sérieux peut il se comporter d’une façon aussi peu responsable ? Aussi peu respectueuse (et peut être ignorante des choses) ?
Il y a là quelque chose qui nous échappe, qui m’échappe et que je souhaite bien comprendre.
Sidi a raison : la dissolution du HCE comme condition préalable à sa démission, les négociations actuelles sur cette question ne pouvant être que d’ordre sémantique.
Manifestement, la communauté internationale essaie de se mouvoir dans des marécages qui séparent l’ordre constitutionnel, la légalité et le fait accompli d’un coup militaire qui a renversé un président démocratiquement élu. Tout ce beau monde est désormais bien installé dans ces marécages.
Jusqu’à quand ?
soir
Je reviens à l’Agence mauritanienne d’information que je n’ai pas consultée depuis trois semaines. Auparavant, j’avais constaté que les années antérieures à celle du présent putsch n’étaient plus accessibles – en archives, quoique j’avais conservé l’adresse appelant celles-ci : actuellement, en accueil, seules 2008 et 2009 sont affichées.
C’est devenu réjouissant. A l’affiche, ce soir, la réunion bi-bedomadaire de la CENI, et en bas d’affiche, la réunion de ladite commission le 17 : toujours présidée par Cheikh Saad Bouh Kamara, ce qui revient à rappeler que la commission qui devait être recomposée, comme entendu à Dakar le mois dernier, est toujours dans sa formation et sous sa présidence initiales. Entre deux, des dépêches des 18 et 17 Juin : « commémoration » de la journée de lutte contre la désertification, conversation d’aéroport entre le président cap-verdien et Moulaye Ould Mouhamed Laghdaf, coopération avec le Koweit (un accord signé par Mohamed Lemine Ould Dadde, que j’avais rencontré à Paris en 2003 pour y accueillir chez les Verts français Ahmed Ould Daddah. Il me sembla que celui-ci s’en méfiait.
Consultation pour les jours précédents. Le 20, s’affiche le premier championnat de foot-ball des entreprises… rien d’autre. On est donc attentiste à l’AMI : c’est le 19 – vendredi – que Taqadoumy a mis en ligne que des rapports de l’administration dans l’intérieur du pays et de la gendarmerie signalent qu’Abdel Aziz ne sera pas présent au second tour… Il est également apparu que les foules ne sont plus au passage du général-candidat, du moins dans le Trarza…
De fait, avant ce « tournant », le flux est du genre de celui qui a coulé depuis le 6 Août 2008 : à la date du 19, conférence de presse de la majorité présidentielle avec Sid’Ahmed Ould Raess, pas encore viré (noter : majorité présidentielle, alors qu’en l’état il ne peut s’agir que de la majorité parlementaire), lettres de créance présentées à Bamako. A partir du 16, en rétro-chronologie, la météo. il est vrai exceptionnelle en Tiris-Zemmour, tient une lace avantageuse. Les obsèques d’Oumar Bongo sont annoncées à cette date, avec la participation du ministre des Affaires étrangères nommé par les putschistes : c’est selon d’autres sources que les Mauritaniens auront pu apprendre qu’il s’en est fallu de peu que Mohamed Ould Abdel Aziz y aille, dans l’avion présidentiel français, en compagnie donc de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac. A la date du 14 Juin, l’article annoncé : le parti Hawa salue la sagesse des protagonistes politiques, ne donne que la mention de la réunion bi-hebdomadaire de la CENI. Le papier se trouve le 13, il est seul avec la météo. Le 12, c’est l’Union du Centre démocratique de Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba, un des soutiens les plus continus et les plus fidèles du système Ould Taya (présidence de l’Assemblée nationale notamment après avoir fait partie du Comité militaire de l’époque – ce qui n’est pas rappelé au premier venant en Mauritanie).
C’est le 11 Juin que « le président de la République par intérim » (le président d’un Sénat dont on a reporté le renouvellement partiel qui aurait dû avoir lieu en Avril) est pour la dernière fois mentionné. A la date du 6, j’apprends que l’accord de Dakar s’appelle – pour l’histoire intérieure mauritanienne – l’accord de conciliation. On ne dit pas : réconciliation. Pas davantage : compromis. Ambiguité cependant : conciliation en titre le 6, dans le texte le 5 mais sous le titre de réconciliation… c’est le 5, la veille pour le lendemain qu’est annoncé le report de l’élection présidentielle prévue pour se tenir le 6… ce même 5, distribution de prix de la citoyenneté à des lauréats à Toujounine dont la liste n’est pas publiée par l’Agence.
La signature officielle, à Nouakchott, des accords de Dakar et les entretiens du président Wade en Mauritanie – le soir du jeudi 4 – ont lieu au palais des congrès, là même où le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi fut emmené, prisonnier, le mercredi 6 Août 2008, puis retenu. C’est le 3 Juin, qu’est nommé pour la dernière fois « le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz … : nous avons approuvé l'accord soucieux de l'intérêt suprême du pays … les urnes montreront les parties qui ne disposent pas de popularité et que le peuple les connaît et ne les acceptera pas. Et de remercier les populations pour l'accueil qui lui a été réservé dans toutes les wilaya et leur disponibilité à aller avec lui sur la bonne voie celle de la restauration de la dignité du citoyen. »
Contraste complet entre ce qui se joue à Dakar entre politiciens nationaux et experts internationaux, et ce que pense le pays, qui commence de s’exprimer. Symptomatique d’une dictature qui s’affole : l’emprisonnement depuis quatre jours d’Hanevy Ould Dehah, directeur de la publication sur le site Taqadoumy : des milliers de visiteurs chaque jour.
samedi 20 juin 2009
vendredi 19 juin 2009
accord de Dakar : processus insuffisant et donc bloqué - lettre au président de la République française
soir
Le processus de Dakar – dont les termes ont été rédigés hors Mauritanie et sans concertation originelle avec les Mauritaniens puis sans véritable négociation – est bloqué depuis huit jours.
J’en appelle au président de la République française puisque les deux chefs de la junte ont été – notoirement – reçus par le secrétaire général de l’Elysée.
L’impasse est telle qu’il est envisagé de nouvelles réunions du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine et même un « Dakar 2 ». Il serait plus économique à tous égards que tout cela se règle directement avec l’auteur premier de la crise : le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Vous en avez les moyens, et aux yeux du putschiste, vous en avez le prestige et la force morale.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments déférents, attentifs et confiants.
à Monsieur Nicolas SARKOZY, Président de la République
Le processus de Dakar – dont les termes ont été rédigés hors Mauritanie et sans concertation originelle avec les Mauritaniens puis sans véritable négociation – est bloqué depuis huit jours.
J’en appelle au président de la République française puisque les deux chefs de la junte ont été – notoirement – reçus par le secrétaire général de l’Elysée.
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac – 56450 Surzur . tél. 06 . . . & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le vendredi 19 Juin 2009
sujet : la Mauritanie après l’accord dit de Dakar
Monsieur le Président de la République,
depuis le 2 Mai dernier, je me suis permis de vous entretenir de ce pays dont les affaires ne me sont plus étrangères depuis que j’y ai accompli notre service national en 1965, rencontrant notamment son président-fondateur, Moktar Ould Daddah.
Mes lettres des 23 et 26 Mai, puis du 4 Juin ont porté sur des solutions à la crise ouverte par un putsch que vous avez été des premiers à condamner. Ces solutions tiennent beaucoup à l’abnégation du président légitimement élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, que vous avez d’ailleurs reçu à l’Elysée, il y a dix-huit mois, et avec qui vous aviez convenu d’une assistance à la mise en ordre de l’organigramme militaire.
L’accord dit de Dakar doit beaucoup à votre pression, puisqu’il est notoire pour les Mauritaniens que Claude Guéant a prié le général Mohamed Ould Abdel Aziz de le signer. La suite aussi puisque ce dernier a pu (la semaine dernière) s’entretenir, à Paris, avec votre secrétaire général, qui avait reçu, grâce à M° Robert Bourgi – que je connais depuis cet automne et dont j’apprécie la franchise et la cordialité – le numéro deux de la junte, le général El Ghazouani, cela au moins à quatre reprises.
C’est dire que jamais depuis l’indépendance de ce pays, la France n’a été davantage impliquée dans la recherche d’une solution.
L’impasse tient actuellement au refus du général Mohamed Ould Abdel Aziz de procéder à la dissolution de son Haut Conseil d’Etat, en parallèle à la démission « volontaire » du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Le putschiste a d’ailleurs, en sus, prétendu maintenir le Premier ministre qu’il avait nommé en même temps qu’il emprisonnait l’été dernier celui qu’avaient investi le président de la République, élu sans contestation interne ni internationale, le 25 Mars 2007, et le Parlement, pourtant déjà sous influence des militaires. Ces atermoiements rendent déjà intenable la date du 18 Juillet prévue par l’accord de Dakar pour le premier tour de l’élection présidentielle, puisque c’est un gouvernement d’union nationale et de consensus, à l’instar de celui qui a fait signer le texte de Dakar, qui doit organiser cette élection de bout en bout, depuis la révision des listes électorales jusqu’au mode de proclamation des résulatts. Il apparaît aussi que le contrôle européen – notamment – de ce scrutin, dont le financement a été pourtant mis en place, ne pourra être effectif, en si peu de temps : quinze jours de perdu dans un délai déjà très court. Enfin, il est fait bon marché de ce qui fonde la démocratie : la légitimité.
Il apparaît que pour dénouer les choses, le chef de la junte – candidat à cette élection depuis la première minute de sa prise de pouvoir par la force et pour laquelle il a nommé à tour de bras chaque semaine depuis dix mois des gens à ses ordres – doit consentir à
1° dissoudre l’appareil politique de la hiérarchie militaire
2° accepter le changement du Premier ministre,
faute de quoi il est certain que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, maintenant compris parfaitement par ses compatriotes et par l’ensemble des personnalités d’opposition au putsch et à l’ « unilatéralisme » du général-candidat, ne signera pas sa démission. Votre haut homologue mauritanien est allé très loin jusqu’à hier soir dans des consentements et propositions de rédaction que le président Abdoulaye Wade a bien reçues. Sans ce dénouement, très vite, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi incarnera alors une légitimité d’autant plus grande que, depuis Janvier, il a déjà consenti à beaucoup. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, élu à la sauvette, sera fragile chez lui, parmi ses collègues de l’armée et s’il ne devait, dans la communauté internationale, n’apparaître que selon la seule reconnaissance de la France, nous engagerait dans un très mauvais cas.
Les différentes entrevues accordées par votre secrétaire général aux putschistes – en d’autres temps, par exemple celui du général de Gaulle, si elles avaient été le fait d’un autre Etat-membre ou de la Commission, nonobstant les décisions prises par l’Union européenne – auraient donné lieu à une condamnation sévère d’un tel « cavalier seul ».
A ces deux conditions, je crois qu’il serait noble et prévoyant d’ ajouter une troisième, qui rétablirait la chaîne de la légitimité. Imposer au général Mohamed Ould Abdel Aziz que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi ne remette ses pouvoirs – même si leur exercice est actuellement empêché, mais il ne le sera pas pour la signature reconnaissant la formation du gouvernement d’union nationale – qu’à l’élu du scrutin à venir. D’un élu à l’autre. Si ce devait être le général Mohamed Ould Abdel Aziz, cela scellerait certainement la véracité du scrutin. La relation privilégiée qui a été nouée entre la France et le putschiste, trouverait, s’il est possible, quelque raison avouable.
Les rencontres et éphémérides de ces derniers mois montrent qu’un tel dénouement peut être imposé par nous à la junte, et que la communauté internationale – à commencer par les intermédiaires sénégalais à qui nous devons beaucoup – nous en sera reconnaissante.
Cette clarté nouvelle, rachetant aisément ce qu’il a pu y avoir de trouble ou contradictoire dans nos positions depuis dix mois envers la Mauritanie, facilitera les explications du Quai d’Orsay et nous rendra une bonne apparence à Bruxelles. A défaut, nous porterions la responsabilité d’un gâchis public. Des personnalités d’exception comme le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, épuré et émancipé par l’épreuve, comme Messaoud Ould Boulkheir, champion d’une cause sociale décisive en Afrique subsaharienne et courageux président de l’Assemblée nationale par sa contestation ab initio du coup militaire, comme Ahmed Ould Daddah que nous avons toutes raisons d’estimer, sont en ce moment méprisées par certains de leurs compatriotes militaires, avec notre aveu, ce qui est un comble – ce qui devait former la paix civile tourne à des « déballages » et à des anti-portraits insensés. Nous avons formé les uns et les autres, intellectuellement et à des idéaux que sans nous ils auraient formulés et pratiqués autrement : quelle pratique en soutenons-nous ? Dans cet exercice, nous avons aussi entraîné le président de la République du Sénégal, M° Abdoulaye Wade.
Nous ne pouvons donc laisser se parjurer tant de parties prenantes en tolérant, et en imposant que soient tolérés, le cynisme et l’entêtement d’un putschiste qui, au demeurant, n’avait pas fait la meilleure impression à nos trois hauts fonctionnaires, dont un de vos collaborateurs directs, quand ceux-ci ont fait la revue des protagonistes en se rendant en Mauritanie le 29 Novembre dernier. Vous le savez.
Reniac – 56450 Surzur . tél. 06 . . . & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le vendredi 19 Juin 2009
sujet : la Mauritanie après l’accord dit de Dakar
Monsieur le Président de la République,
depuis le 2 Mai dernier, je me suis permis de vous entretenir de ce pays dont les affaires ne me sont plus étrangères depuis que j’y ai accompli notre service national en 1965, rencontrant notamment son président-fondateur, Moktar Ould Daddah.
Mes lettres des 23 et 26 Mai, puis du 4 Juin ont porté sur des solutions à la crise ouverte par un putsch que vous avez été des premiers à condamner. Ces solutions tiennent beaucoup à l’abnégation du président légitimement élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, que vous avez d’ailleurs reçu à l’Elysée, il y a dix-huit mois, et avec qui vous aviez convenu d’une assistance à la mise en ordre de l’organigramme militaire.
L’accord dit de Dakar doit beaucoup à votre pression, puisqu’il est notoire pour les Mauritaniens que Claude Guéant a prié le général Mohamed Ould Abdel Aziz de le signer. La suite aussi puisque ce dernier a pu (la semaine dernière) s’entretenir, à Paris, avec votre secrétaire général, qui avait reçu, grâce à M° Robert Bourgi – que je connais depuis cet automne et dont j’apprécie la franchise et la cordialité – le numéro deux de la junte, le général El Ghazouani, cela au moins à quatre reprises.
C’est dire que jamais depuis l’indépendance de ce pays, la France n’a été davantage impliquée dans la recherche d’une solution.
L’impasse tient actuellement au refus du général Mohamed Ould Abdel Aziz de procéder à la dissolution de son Haut Conseil d’Etat, en parallèle à la démission « volontaire » du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Le putschiste a d’ailleurs, en sus, prétendu maintenir le Premier ministre qu’il avait nommé en même temps qu’il emprisonnait l’été dernier celui qu’avaient investi le président de la République, élu sans contestation interne ni internationale, le 25 Mars 2007, et le Parlement, pourtant déjà sous influence des militaires. Ces atermoiements rendent déjà intenable la date du 18 Juillet prévue par l’accord de Dakar pour le premier tour de l’élection présidentielle, puisque c’est un gouvernement d’union nationale et de consensus, à l’instar de celui qui a fait signer le texte de Dakar, qui doit organiser cette élection de bout en bout, depuis la révision des listes électorales jusqu’au mode de proclamation des résulatts. Il apparaît aussi que le contrôle européen – notamment – de ce scrutin, dont le financement a été pourtant mis en place, ne pourra être effectif, en si peu de temps : quinze jours de perdu dans un délai déjà très court. Enfin, il est fait bon marché de ce qui fonde la démocratie : la légitimité.
Il apparaît que pour dénouer les choses, le chef de la junte – candidat à cette élection depuis la première minute de sa prise de pouvoir par la force et pour laquelle il a nommé à tour de bras chaque semaine depuis dix mois des gens à ses ordres – doit consentir à
1° dissoudre l’appareil politique de la hiérarchie militaire
2° accepter le changement du Premier ministre,
faute de quoi il est certain que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, maintenant compris parfaitement par ses compatriotes et par l’ensemble des personnalités d’opposition au putsch et à l’ « unilatéralisme » du général-candidat, ne signera pas sa démission. Votre haut homologue mauritanien est allé très loin jusqu’à hier soir dans des consentements et propositions de rédaction que le président Abdoulaye Wade a bien reçues. Sans ce dénouement, très vite, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi incarnera alors une légitimité d’autant plus grande que, depuis Janvier, il a déjà consenti à beaucoup. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, élu à la sauvette, sera fragile chez lui, parmi ses collègues de l’armée et s’il ne devait, dans la communauté internationale, n’apparaître que selon la seule reconnaissance de la France, nous engagerait dans un très mauvais cas.
Les différentes entrevues accordées par votre secrétaire général aux putschistes – en d’autres temps, par exemple celui du général de Gaulle, si elles avaient été le fait d’un autre Etat-membre ou de la Commission, nonobstant les décisions prises par l’Union européenne – auraient donné lieu à une condamnation sévère d’un tel « cavalier seul ».
A ces deux conditions, je crois qu’il serait noble et prévoyant d’ ajouter une troisième, qui rétablirait la chaîne de la légitimité. Imposer au général Mohamed Ould Abdel Aziz que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi ne remette ses pouvoirs – même si leur exercice est actuellement empêché, mais il ne le sera pas pour la signature reconnaissant la formation du gouvernement d’union nationale – qu’à l’élu du scrutin à venir. D’un élu à l’autre. Si ce devait être le général Mohamed Ould Abdel Aziz, cela scellerait certainement la véracité du scrutin. La relation privilégiée qui a été nouée entre la France et le putschiste, trouverait, s’il est possible, quelque raison avouable.
Les rencontres et éphémérides de ces derniers mois montrent qu’un tel dénouement peut être imposé par nous à la junte, et que la communauté internationale – à commencer par les intermédiaires sénégalais à qui nous devons beaucoup – nous en sera reconnaissante.
Cette clarté nouvelle, rachetant aisément ce qu’il a pu y avoir de trouble ou contradictoire dans nos positions depuis dix mois envers la Mauritanie, facilitera les explications du Quai d’Orsay et nous rendra une bonne apparence à Bruxelles. A défaut, nous porterions la responsabilité d’un gâchis public. Des personnalités d’exception comme le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, épuré et émancipé par l’épreuve, comme Messaoud Ould Boulkheir, champion d’une cause sociale décisive en Afrique subsaharienne et courageux président de l’Assemblée nationale par sa contestation ab initio du coup militaire, comme Ahmed Ould Daddah que nous avons toutes raisons d’estimer, sont en ce moment méprisées par certains de leurs compatriotes militaires, avec notre aveu, ce qui est un comble – ce qui devait former la paix civile tourne à des « déballages » et à des anti-portraits insensés. Nous avons formé les uns et les autres, intellectuellement et à des idéaux que sans nous ils auraient formulés et pratiqués autrement : quelle pratique en soutenons-nous ? Dans cet exercice, nous avons aussi entraîné le président de la République du Sénégal, M° Abdoulaye Wade.
Nous ne pouvons donc laisser se parjurer tant de parties prenantes en tolérant, et en imposant que soient tolérés, le cynisme et l’entêtement d’un putschiste qui, au demeurant, n’avait pas fait la meilleure impression à nos trois hauts fonctionnaires, dont un de vos collaborateurs directs, quand ceux-ci ont fait la revue des protagonistes en se rendant en Mauritanie le 29 Novembre dernier. Vous le savez.
L’impasse est telle qu’il est envisagé de nouvelles réunions du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine et même un « Dakar 2 ». Il serait plus économique à tous égards que tout cela se règle directement avec l’auteur premier de la crise : le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Vous en avez les moyens, et aux yeux du putschiste, vous en avez le prestige et la force morale.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments déférents, attentifs et confiants.
à Monsieur Nicolas SARKOZY, Président de la République
jeudi 18 juin 2009
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vendredi 12 juin 2009
journal de maintenant - vendredi 12 juin 2009
Vendredi 12 Juin 2009
soir
Pour diriger le gouvernement d’union nationale, prévu par l’accord de Dakar, les partis d’opposition récusent – avec bon sens et logique – la reconduite du Premier ministre nommé par les putschistes : Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Dès la fin de Novembre dernier, celui-ci ne cachait pas son doute à des visiteurs étrangers, d’être dans la bonne voie.
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz refuse la dissolution du Haut Conseil d’Etat que demande le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, par symétrie de sa propre démission. En revanche, il ne conditionne pas sa signature pour le décret faisant entrer en fonctions le gouvernement d’union nationale, pourvu – évidemment – que la liste lui en soit présentée par le consensus de Dakar, et – évidemment – aussi que cette signature ne soit pas à la sauvette. Le Président entend également s’adresser librement à ses compatriotes, l’accord de Dakar ne stipule-t-il pas que sa démission est « volontaire », a fortiori l’expression de celle-ci. Or, son tombeur, dont je n’ai pas remarqué jusqu’à présent qu’il ait de la plume, prétend rédiger le message !
Davantage : la rumeur court que le général-candidat envisage de mettre fin par la force à tout ce « désordre ». ce serait la suprême habileté, soudant la coalition RFD-FNDD pour les urnes et faisant, certainement, s’interroger beaucoup de la hiérarchie militaire. Je ne comprends pas – de son point de vue – qu’il ait signé l’accord de Dakar. Les sanctions, surtout personnelles, ne sont pas telles : s’il n’a pas de compte à l’étranger et qu’il renonce quelque temps, ce qu’il a fait jusqu’à présent, aux voyages vers le nord et vers l’ouest, quel effet sur lui ?
soir
Pour diriger le gouvernement d’union nationale, prévu par l’accord de Dakar, les partis d’opposition récusent – avec bon sens et logique – la reconduite du Premier ministre nommé par les putschistes : Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Dès la fin de Novembre dernier, celui-ci ne cachait pas son doute à des visiteurs étrangers, d’être dans la bonne voie.
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz refuse la dissolution du Haut Conseil d’Etat que demande le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, par symétrie de sa propre démission. En revanche, il ne conditionne pas sa signature pour le décret faisant entrer en fonctions le gouvernement d’union nationale, pourvu – évidemment – que la liste lui en soit présentée par le consensus de Dakar, et – évidemment – aussi que cette signature ne soit pas à la sauvette. Le Président entend également s’adresser librement à ses compatriotes, l’accord de Dakar ne stipule-t-il pas que sa démission est « volontaire », a fortiori l’expression de celle-ci. Or, son tombeur, dont je n’ai pas remarqué jusqu’à présent qu’il ait de la plume, prétend rédiger le message !
Davantage : la rumeur court que le général-candidat envisage de mettre fin par la force à tout ce « désordre ». ce serait la suprême habileté, soudant la coalition RFD-FNDD pour les urnes et faisant, certainement, s’interroger beaucoup de la hiérarchie militaire. Je ne comprends pas – de son point de vue – qu’il ait signé l’accord de Dakar. Les sanctions, surtout personnelles, ne sont pas telles : s’il n’a pas de compte à l’étranger et qu’il renonce quelque temps, ce qu’il a fait jusqu’à présent, aux voyages vers le nord et vers l’ouest, quel effet sur lui ?
jeudi 11 juin 2009
mercredi 10 juin 2009
lundi 8 juin 2009
samedi 6 juin 2009
vendredi 5 juin 2009
journal de maintenant - vendredi 5 juin 2009
Vendredi 5 Juin 2009
matin
Je reçois d’un ami : Dans l'ensemble, l'opinion publique a très bien réagi à l'accord de Dakar, hormis quelques faucons de l'entourage de Aziz. D'une part, la majorité des gens veulent éviter au pays le spectre des sanctions et de l'isolement. D'autre part, nous sommes tous persuadés que si l'élection se déroule avec un minimum de transparence, Aziz ne passera pas le premier, surtout que la candidature de son cousin va lui arracher une partie de son électorat. Et si jamais il passe au second tour, il ne bénéficiera d'aucun report de voix, si ce n'est celui de Kane ou de Sghair dont les scores seront ridicules.
Et d’un autre : Je suis votre raisonnement sur l’attitude que pourrait avoir le président Ould cheikh Abdallahi face au compromis de Dakar. Néanmoins il ne tiendra pas la posture que vous décrivez. Puis revenant vers moi, il ajoute : Il est probable que le vote prévu confirme le président Ould Abdel Aziz. Dans cas contraire (un élu issu ou promu au premier tour par l’opposition), la transition qui dure depuis quatre ans aurait matière à se prolonger : vous évoquez le jeu parlementariste de contestation entre autres éléments d’instabilité. Cette transition n’à que trop duré pour tout le monde. Le pouvoir devrait « se poser » dans ce pays. C’est un besoin des politiques locaux, pour qui, il y a besoin de toucher de façon stable l’objet de leur luttes et un besoin de la poignée d’Etats concernés par le pays : Les positions acquises ont à présent besoin de « mauritaniens qui retournent au travail », sans quoi la crise de pouvoir risque de se transformer en une crise politique pour coup ! Et puis « le monde » n’a pas que la Mauritanie comme objet de préoccupation.
Les médiateurs iraient à Lemnden voir le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, mais en quelle qualité ? et pour quoi ? lui faire promettre quoi ? puisque celui-ci ne peut avoir d’interlocuteur constitutionnel que l’éventuel Premier ministre, que lui présenterait – selon l’accord de Dakar – le consensus des partis politiques mauritaniens. La nomination de ce dernier est à la signature du président élu, l’article 40 de la Constitution ne la donnant pas à l’intérimaire.
ARTICLE 40: En cas de vacance ou d’empêchement déclaré définitif par le Conseil constitutionnel, le Président du Sénat assure l’intérim du Président de la République pour l’expédition des affaires courantes.
Le Premier Ministre et les membres du gouvernement, considérés comme démissionnaires assurent l’expédition des affaires courantes.
Le Président intérimaire ne peut mettre fin à leurs fonctions. Il ne peut saisir le peuple par voie de référendum, ni dissoudre l’Assemblée Nationale.
L’élection du nouveau Président de la République a lieu, sauf cas de force majeure constatée par le Conseil constitutionnel dans les trois (3) mois à partir de la constatation de la vacance ou de l’empêchement définitif. Pendant la période d’intérim, aucune modification constitutionnelle ne peut intervenir ni par voie référendaire, ni par voie parlementaire.
On est évidemment dans un tissu de contradictions, puisque le président du Sénat ne fait l’intérim qu’irrégulièrement, son assemblée n’ayant pas été renouvelée dans la proportion prévue par la Constitution : cela devait se faire en Avril, mais les putschistes pouvaient perdre leur intérimaire de choix, et censément du fait de la démission du général putschiste des fonctions qu’il a usurpées, et non du fait d'un empêchement constaté de l'élu du 25 Mars 2007. Et que faire signer quoi que ce soit au président légitime mais renversé, c’est reconnaître qu’il est encore légitime à la date de sa signature. Tandis que l’anticipation de l’élection présidentielle s’organise déjà sans qu’il ait encore signé sa démission.
Le Premier Ministre et les membres du gouvernement, considérés comme démissionnaires assurent l’expédition des affaires courantes.
Le Président intérimaire ne peut mettre fin à leurs fonctions. Il ne peut saisir le peuple par voie de référendum, ni dissoudre l’Assemblée Nationale.
L’élection du nouveau Président de la République a lieu, sauf cas de force majeure constatée par le Conseil constitutionnel dans les trois (3) mois à partir de la constatation de la vacance ou de l’empêchement définitif. Pendant la période d’intérim, aucune modification constitutionnelle ne peut intervenir ni par voie référendaire, ni par voie parlementaire.
On est évidemment dans un tissu de contradictions, puisque le président du Sénat ne fait l’intérim qu’irrégulièrement, son assemblée n’ayant pas été renouvelée dans la proportion prévue par la Constitution : cela devait se faire en Avril, mais les putschistes pouvaient perdre leur intérimaire de choix, et censément du fait de la démission du général putschiste des fonctions qu’il a usurpées, et non du fait d'un empêchement constaté de l'élu du 25 Mars 2007. Et que faire signer quoi que ce soit au président légitime mais renversé, c’est reconnaître qu’il est encore légitime à la date de sa signature. Tandis que l’anticipation de l’élection présidentielle s’organise déjà sans qu’il ait encore signé sa démission.
après-midi
Je visite les sites mauritaniens. Taqadoumy et For.Mauritania. Le premier est plus intéressant encore par la publication de commentaires à ses articles et dépêches que par le contenu de ceux-ci. Mais – est-ce contre moi, ou s’agit-il de hasards répétés ? – le site s’évanouit quand je m’identifie pour les commentaires que je donne. J’ai dû prendre plusieurs « identités » pour faire remarquer les contradictions multiples tournant autour de la personne et de la fonction du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. La laudation de celui-ci par le président Wade : déplacée hier soir, à la cérémonie de signature à Nouakchott, de l’accord du 3 paraphé à Dakar. Wade a reçu une déclaration en sortant de table chez Sidi, le 15 Mai, il ne l’a pas revu depuis, je lui ai écrit hier matin à quelles conditions son homologue légitime a d’abord pensé pour que sa démission serve à quelque chose : désarmer les militaires, et j’ai exposé la logique d’un intérim précisément exercé par lui qui ne remettrait l’exercice de ses fonctions présidentielles recouvrées non pour quelques secondes mais pour quelques semaines, à l’élu du prochain scrutin. Respect du consensus sur la tenue de ce scrutin, mais relais des manifestations de ces dix mois pour que vraiment les armes principales soient enfin au musée des mauvais souvenirs. Wade sait donc, et pourquoi n’irait-il pas à Lemden lui-même. For-Mauritania enregistre les approbations de partout et m’apprend que l’ambassade de Paris a été occupée quelques heures.
Au total, je crois surtout que rien n’est figé ni prévisible. Mes amis nouakchottois, dans cette ambiance, croient que le putschiste peut être battu, mais ils comptent sur un autre militaire, celui du putsch précédent. Foule de candidats qui effectivement vont forcer au second tour. Pas d’indice d’un raz-de-marée pour mon cher Ahmed Ould Daddah, pas non plus de mouvement d’admiration et de sympathie pour l’éminent ami – le président légitime mais renversé – que notre correspondance de ces derniers temps m’a donné. L’imprévisible…
Fidèle à son nouveau visage et à ses nouvelles manières, la France… c’est notre ambassadeur à Dakar, pourtant en disgrâce au début de l’année puisque le président Wade demandait son rappel, et initialement créature de Kouchner, l’académicien Ruffin qui salue l’accord, assure que Nicolas Sarkozy a suivi chaque péripétie de la négociation, et qui se rend à Nouakchott, en tant que facilitateur. Bruguière, seul ambassadeur démissionnaire en Juin 1940 – il était à Budapest – re-démissionne en 1946 quand il apprend par la presse que le président du Gouvernement provisoire, ministre des Affaires étrangères, vient en visite à Bruxelles où il nous représente. Il donne sa démission alors que le mariage de sa fille devait se célébrer dans la semaine et évidemment à l’ambassade. Le nôtre à Nouakchott…
mercredi 3 juin 2009
soir du mercredi 3 juin 2009 - réflexions toutes personnelles
même mercredi 3 Juin 2009, le soir
Les réflexions qui suivent – même et surtout parce qu’elles sont informées – n’engagent que moi.
En France, on dirait – le film avec Jean Gabin repassant tout le monde, les jeunes, dans une affaire de faux-monnayage – « le cave se rebiffe ». A mon émerveillement, j’apprend que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, maintenu dans l’ignorance des papiers et des tractations de Dakar, entend bien conditionner son acceptation de partir. Ces conditions sont précises. Remplies, elles pourraient rétablir la démocratie dans les jours qui viennent, faute de quoi il ne signera rien. On ne dispose pas de lui et de ses compatriotes pour le seul confort des candidats.
Mon éminent ami, et correspondant depuis le mensonge de son homologue français à Niamey en conférence de presse, va devenir le recours de ses compatriotes, à la fois pour désarmer les militaires et pour imposer une certaine lecture de ces accords entre personnalités politiques, accords intervenus dans la plus complète opacité et selon des modèles écrits d’avance et d’origine non publiée. Les Mauritaniens, s’ils suivent la lettre des accords de Dakar qui ne prévoient qu’un décalage de six semaines dans le plébiscite et pas même – au titre des « mresures de confiance » - l’élargissement du Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghf, ne peuvent que s’interroger sur ce qu’apportent ces accords, au fond. Tel que je lis l’élu du 25 Mars 2007, ses compatriotes seront satisfaits et la communauté internationale qui a, manifestement, bâclé le travail, l’aura dans l’os : elle s’est acharnée à faire pression plutôt qu’à vraiment ouvrir les choses et les traiter.
Pour le président Sidi, la bataille va être de communication. Il est vital que l’opinion publique mauritanienne soit juge entre lui, seul désormais à en découdre avec les militaires, et les signataires de Dakar qui vont venir l’entreprendre et croient n’avoir qu’à lui tendre la plume.
Triste à m’effondrer de déceptions tous azimuts cette nuit et ce matin, j’ai ce soir tout lieu d’être debout, avec celui dont – à tort – la « classe politique » estime que son départ arrange tout.
Dieu bénisse ce soir la Mauritanie, les Mauritaniens, leur élu d’il y a deux ans et que l’âme de Moktar Ould Daddah inspire tous ses compatriotes.
N B – Autant, je puis préparer des publications progressives des conversations les plus anciennes dont Moktar Ould Daddah m’a honoré, par périodes, pendant près de quarante ans, autant il est évidemment impossible que je donne, pour le moment, ce que je reçois de mes amis à Nouakchott ou dans l’intérieur du pays, depuis le 6 Août. Mais la conversation que Sidi Ould Cheikh Abdallahi, à peine candidat, me donna d’avoir avec lui le 19 Avril 2006, est reproduite sur ce blog. à la date du 9 Juillet 2008.
"Munich" - le 3 Juin 2009 est approuvé le coup du 6 Août 2008
Mercredi 3 Juin 2009 – début d’après-midi
Prier… un pays qui meurt une nouvelle fois, puisque sa « classe politiqsue » censée opposée au putsch du 6 Août 2008 l’entérine finalement et fait le jeu d’un général à la mexicaine marchant au plébiscite… ma chère Mauritanie. Le juste est toujours seul, sans doute y a-t-il « ah ! c’est la mer », le 25 Août 1944, mais avant … et ensuite ? Et comme à Munich, toute la « communauté internationale » a pressé les victimes et non le bourreau. Dégoût et tristesse. J’avais vu les résultats matériels et psychologiques du premier putsch dans ce pays (10 Juillet 1978) : honte des Mauritaniens et dictature corrompante quand je revins accompagnant le président-fondateur, en prison puis en exil jusqu’au 17 Juillet 2001. Et cela recommence. La France a joué un rôle décisif en étant compréhensive pour les putschistes, et mon principal ami, acteur politique décisif, avait, quant à lui, manifesté de la compréhension pour le putsch en lui-même. J’ai le privilège de souffrir de deux pays.
Cela commence hier soir, l’Agence mauritanienne d’information donne la remise des lettres de créance du délégué de la Commission européenne au « Président intérimaire ». Le temps que j’interroge un ami de Bruxelles, en lui donnant la dépêche et en observant que c’est une une reconnaissance du fait accompli ? en usages diplomatiques, accréditer auprès de quelqu'un c'est le reconnaître, elle disparaît de la page accueil de l’AMI. Depuis dimanche, les archives antérieures à 2008 de l’AMI ne sont plus ou ne me sont plus accessibles. Dans la nuit, Taqadoumy, n’est plus ou ne m’est plus accessible. Je venais d’y donner ma réaction à la re-publication d’une magnifique chronique, parue dans Le Calame numéro zéro en 1993 sur le putsch initiateur de tout : 10 Juillet 1978, puis à une semi-dépêche sur un possible accord à Dakar entre les « pôles ».
Sans nouvelle ni du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ni du président Messaoud Ould Boulkheir, j’ai été atteint par la rumeur hier soir, un pionnier du FNDD, puissant élu local :
22 heures 44 – L'ACCORD DE SORTIE DE CRISE VIENT D'ETRE PARAPHE A DAKAR ET IL SERA SIGNE DEMAIN A NOUAKCHOTT.
IL RISQUE D'AVOIR UN PETIT PROBLEME DE LA PART DU PRESIDENT SIDI QUE NOUS ESPERONS DEPASSER DEMAIN.
Je lui réponds aussitôt - Avez-vous le texte ?
Quel est le "petit problème de la part du président Sidi" ?
Si vous laissez tomber le président élu le 25 Mars 2007, vous êtes sans recours contre le général-candidat que son renversement par El Ghazouani.
Merci de me répondre et de me documenter.
23 heures 39 – je reviens vers mon ami bruxellois : la dépêche ci-dessous - site Agence mauritanienne d'information - a disparu autour de minuit....
As-tu connaissance d'un papier paraphé à Dakar et à signer demain à Nouakchott ?
Minuit trente – Un ami de Nouakchott me confirme la rumeur.
IL RISQUE D'AVOIR UN PETIT PROBLEME DE LA PART DU PRESIDENT SIDI QUE NOUS ESPERONS DEPASSER DEMAIN.
Je lui réponds aussitôt - Avez-vous le texte ?
Quel est le "petit problème de la part du président Sidi" ?
Si vous laissez tomber le président élu le 25 Mars 2007, vous êtes sans recours contre le général-candidat que son renversement par El Ghazouani.
Merci de me répondre et de me documenter.
23 heures 39 – je reviens vers mon ami bruxellois : la dépêche ci-dessous - site Agence mauritanienne d'information - a disparu autour de minuit....
As-tu connaissance d'un papier paraphé à Dakar et à signer demain à Nouakchott ?
Minuit trente – Un ami de Nouakchott me confirme la rumeur.
Je lui réponds : Merci de tout ce que tu m'apprends ou me confirme.
Je suis très inquiet de la rumeur que j'apprends depuis une heure : un accord paraphé à Dakar et à signer mercredi à Nouakchott. Si l'élection présidentielle - anticipée en toute illégalité - a lieu maintenant ou dans les trois mois, Abdel Aziz l'emporte à coup sûr. Et s'il y a participation du RFD et du FNDD, et donc des candidatures d'Ahmed et peut-être de Messaoud, tout est légitimé - pas pour tes compatriotes, j'en suis sûr - mais pour la "communauté internationale".
Très tristement.
J'espère ardemment en la dignité et la force d'âme de Sidi, pour qu'il refuse sa signature à quelque élément que ce soit de cette comédie. Ne partages-tu pas cette espérance ? et laisser les militaires s'entre-déchirer jusqu'à la prison à vie.
Et ce matin…
8 heures 19 - Mon ami de Bruxelles me répond :
Pas beaucoup de temps, puisque on m'a annoncé la signature d'un accord consensuel hier soir à Dakar!!!!!! C'est tout ce qui compte vraiment et on aura un Chef de Délégation à Nouakchott pour avancer maintenant. Je dois me plonger dans les détails
Je lui courielle aussitôt :
Je te laisse administrer ce que je considère comme une farce - tragique. Il m'est rapporté que toute la pression a été celle, conjointe, de la France et du Sénégal et qu'elle n'a (naturellement ?) porté que sur les partis opposés à la démarche du général-candidat : deux temps dans le triomphe de celui-ci, 1° le coup militaire 6 Août 2008, condamné par la communauté internationale, 2° le coup diplomatique, le 2 Juin 2009, la communauté internationale devenue complice du 1°
Points communs entre ladite communauté et le général, l'art de tomber un vêtement gênant pour en endosser un autre, mais c'est le même homme. Il s'était déshabillé pour paraître candidat démocrate, la "communauté internationale" donne maintenant à son plébiscite le caractère consensuel, dont lui-même se serait passé, mais qui était indispensable à la "communauté" pour qu'elle puisse tranquillement passer à autre chose.
Pardonne-moi, je suis très triste.
Si tu as du papier, et d'abord celui de l' " accord consensuel ", tu me rendras très grand service.
11 heures 22 – Il me répond :
Ceci joint devrait être très proche du document agréé. Je te comprends, mais l'alternative vraiment réaliste serait quoi? Sursum corda.
12 heures 44 - Mon ami FNDD me répond : Je n'ai pas encore eu le document définitif qui doit être signé aujourdhui à Nktt. On ne compte pas isoler le Président élu car tout a été fait en étroite avec lui.
Je réplique aussitôt : J'ai grand besoin que vous me rassuriez là-dessus. C'est affaire d'honneur et de dignité pour vous tous - et cela compte pour l'histoire et pour le regard des Mauritaniens sur eux-mêmes. C'est aussi préserver l'avenir.
Maintenant… début d’après-midi
Je lis le document, variant peu par rapport aux deux esquisses que j’en avais précédemment obtenu : On demande au président élu le 25 Mars 2007 son « abdication », pour le confort du putschiste et la légitimation en principe de son plébiscite.
Le point V en page 3 sur les mesures de confiance ne donne rien quant à au Premier ministre détenu et à ses compagnons.
Je ne vois pas en quoi le FNDD est fidèle à son cap de départ. Et si Ahmed pense être élu dans ce processus… et faire le plein de toutes les voix « civiles » c’est que vraiment je n’ai rien compris.
En somme, le général-candidat qui conserve la nomination du Premier ministre dit de transition, concède à ses adversaires la possibilité de renoncer au boycott.
Que de courageuse résistance méprisée dans ce papier.
Seul décisif changement, la « communauté internationale » enfin peut tranquillement se contredire, et accepter le fait accompli du putsch avant même le plébiscite.
A l’heure qu’il est, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi est-il en train de signer ?
« En application de l’article 40 de la Constitution, la période transitoire débutera par trois actes essentiels :
la signature par le président Sidi Ould Cheikh Abdullahi (sic) d’un décret portant formation du gouvernement transitoire d’union nationale pour donner effet au consensus obtenu par les consultations entre les forces politiques mauritaniennes, et ce sans oréhjudice pour les actes de gouvernement signés antérieurement (donc la confirmation de toutes les niolmiunatyions et du réseau d’autorité organisé par la junte depuis le coup)
l’annonce et la formalisation de sa décision volontaire concenant son mandat de Président de la République
et la prise en charge des effets de cette décision en terme d’intérim de la Présidence de la République par le Président du Sénat. »
Elections reportées au 18 Juillet pour le premier tour et « le cas échéant » - n’est-ce pas ? au 1er Août pour le second tour. Et si d’aventure, le général-candidat ne l’emporte pas, comme il garde la majorité parlementaire, il se retrouve, à volonté, dans sa position du 5 Août 2008, au soir, dont les Mauritaniens ont vu qu’il sait en profiter.
Ancien ambassadeur, chargé notamment de faire signer à une des Républiques nucléaires de l’Union soviétique en 1992 le traité de non prolifération alors que tous les sites de l’URSS – atomiques et spatiaux – et ayant auparavant fait beaucoup de contentieux de grandes entreprises exportatrices, je ne peux qu’… admirer la capacité des négociateurs du FNDD et du RFD qui en huit jours n’ont pas pu changer une virgule à un papier qui a atterri tout écrit à Dakar et qui n’est sans doute pas de plume africaine, à voir les premières orthographes et présentation pour M° Abdoulaye Wade et pour le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Pour ce dernier, son nom a été sans cesse incorrectement mentionné.
Je suis très inquiet de la rumeur que j'apprends depuis une heure : un accord paraphé à Dakar et à signer mercredi à Nouakchott. Si l'élection présidentielle - anticipée en toute illégalité - a lieu maintenant ou dans les trois mois, Abdel Aziz l'emporte à coup sûr. Et s'il y a participation du RFD et du FNDD, et donc des candidatures d'Ahmed et peut-être de Messaoud, tout est légitimé - pas pour tes compatriotes, j'en suis sûr - mais pour la "communauté internationale".
Très tristement.
J'espère ardemment en la dignité et la force d'âme de Sidi, pour qu'il refuse sa signature à quelque élément que ce soit de cette comédie. Ne partages-tu pas cette espérance ? et laisser les militaires s'entre-déchirer jusqu'à la prison à vie.
Et ce matin…
8 heures 19 - Mon ami de Bruxelles me répond :
Pas beaucoup de temps, puisque on m'a annoncé la signature d'un accord consensuel hier soir à Dakar!!!!!! C'est tout ce qui compte vraiment et on aura un Chef de Délégation à Nouakchott pour avancer maintenant. Je dois me plonger dans les détails
Je lui courielle aussitôt :
Je te laisse administrer ce que je considère comme une farce - tragique. Il m'est rapporté que toute la pression a été celle, conjointe, de la France et du Sénégal et qu'elle n'a (naturellement ?) porté que sur les partis opposés à la démarche du général-candidat : deux temps dans le triomphe de celui-ci, 1° le coup militaire 6 Août 2008, condamné par la communauté internationale, 2° le coup diplomatique, le 2 Juin 2009, la communauté internationale devenue complice du 1°
Points communs entre ladite communauté et le général, l'art de tomber un vêtement gênant pour en endosser un autre, mais c'est le même homme. Il s'était déshabillé pour paraître candidat démocrate, la "communauté internationale" donne maintenant à son plébiscite le caractère consensuel, dont lui-même se serait passé, mais qui était indispensable à la "communauté" pour qu'elle puisse tranquillement passer à autre chose.
Pardonne-moi, je suis très triste.
Si tu as du papier, et d'abord celui de l' " accord consensuel ", tu me rendras très grand service.
11 heures 22 – Il me répond :
Ceci joint devrait être très proche du document agréé. Je te comprends, mais l'alternative vraiment réaliste serait quoi? Sursum corda.
12 heures 44 - Mon ami FNDD me répond : Je n'ai pas encore eu le document définitif qui doit être signé aujourdhui à Nktt. On ne compte pas isoler le Président élu car tout a été fait en étroite avec lui.
Je réplique aussitôt : J'ai grand besoin que vous me rassuriez là-dessus. C'est affaire d'honneur et de dignité pour vous tous - et cela compte pour l'histoire et pour le regard des Mauritaniens sur eux-mêmes. C'est aussi préserver l'avenir.
Maintenant… début d’après-midi
Je lis le document, variant peu par rapport aux deux esquisses que j’en avais précédemment obtenu : On demande au président élu le 25 Mars 2007 son « abdication », pour le confort du putschiste et la légitimation en principe de son plébiscite.
Le point V en page 3 sur les mesures de confiance ne donne rien quant à au Premier ministre détenu et à ses compagnons.
Je ne vois pas en quoi le FNDD est fidèle à son cap de départ. Et si Ahmed pense être élu dans ce processus… et faire le plein de toutes les voix « civiles » c’est que vraiment je n’ai rien compris.
En somme, le général-candidat qui conserve la nomination du Premier ministre dit de transition, concède à ses adversaires la possibilité de renoncer au boycott.
Que de courageuse résistance méprisée dans ce papier.
Seul décisif changement, la « communauté internationale » enfin peut tranquillement se contredire, et accepter le fait accompli du putsch avant même le plébiscite.
A l’heure qu’il est, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi est-il en train de signer ?
« En application de l’article 40 de la Constitution, la période transitoire débutera par trois actes essentiels :
la signature par le président Sidi Ould Cheikh Abdullahi (sic) d’un décret portant formation du gouvernement transitoire d’union nationale pour donner effet au consensus obtenu par les consultations entre les forces politiques mauritaniennes, et ce sans oréhjudice pour les actes de gouvernement signés antérieurement (donc la confirmation de toutes les niolmiunatyions et du réseau d’autorité organisé par la junte depuis le coup)
l’annonce et la formalisation de sa décision volontaire concenant son mandat de Président de la République
et la prise en charge des effets de cette décision en terme d’intérim de la Présidence de la République par le Président du Sénat. »
Elections reportées au 18 Juillet pour le premier tour et « le cas échéant » - n’est-ce pas ? au 1er Août pour le second tour. Et si d’aventure, le général-candidat ne l’emporte pas, comme il garde la majorité parlementaire, il se retrouve, à volonté, dans sa position du 5 Août 2008, au soir, dont les Mauritaniens ont vu qu’il sait en profiter.
Ancien ambassadeur, chargé notamment de faire signer à une des Républiques nucléaires de l’Union soviétique en 1992 le traité de non prolifération alors que tous les sites de l’URSS – atomiques et spatiaux – et ayant auparavant fait beaucoup de contentieux de grandes entreprises exportatrices, je ne peux qu’… admirer la capacité des négociateurs du FNDD et du RFD qui en huit jours n’ont pas pu changer une virgule à un papier qui a atterri tout écrit à Dakar et qui n’est sans doute pas de plume africaine, à voir les premières orthographes et présentation pour M° Abdoulaye Wade et pour le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Pour ce dernier, son nom a été sans cesse incorrectement mentionné.
mardi 2 juin 2009
projet d'accord circulé à Dakar le 27-28 Mai 2009 & quelques réflexions
soir du mardi 2 Juin 2009
sans être encore au courant des « résultats » ou du fiasco des entretiens de Dakar la semaine dernière, quelques réflexions, chers amis mauritaniens
Je suis en ce moment où tout semble approcher du point de non retour pour la junte et pour "la communauté internationale" qui sera ainsi mise devant ses responsabilités : sanctions et rupture des relations diplomatiques - très frappé par le fait que ne participent pas aux "négociations" et n'en sont donc ni tributaires ni diminués, les trois personnages-institutions décisives que le Président de la République, régulièrement élu le 25 Mars 2007, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, son dernier Premier ministre, retenu en prison, et le président de l’Assemblée nationale..
Je n'ai connaissance en fait de projet d'accord que ce qui a été publié par Biladi le 24 Mai et circulé dans une version à peine différente mercredi 28 au soir à Dakar, sauf lacune de ma part.
Il paraissait ce soir-là que les médiateurs, facilitateurs et les parties mauritaniennes considéraient comme acquis le consentement du Président de la République à démissionner moyennant son habilitation à signer es qualités la formation du gouvernement d'union nationale et sa propre abdication, s'il y a consensus de tous les Mauritaniens pour cela.
Ce consensus n'existe manifestement pas dans le pays et dans la rue, même s'il se signe, soit-disant, autour d'une table à l'étranger.
Il me semble au contraire que le Président de la République ne doit pas donner son aval à ce genre d'accord - quelle que soit son abnégation et sa disponibilité à répondre au consensus de vos compatriotes à tous deux.
Il y a d'autant moins urgence pour le Président à accepter l'accord, s'il lui est présenté, qu'il faut non seulement que la pendule soit arrêtée mais qu'elle soit considérablement retardée. Son refus est seul capable de détraquer la pendule et de faire tomber les masques
Il est capital que la "communauté internationale" et les Mauritaniens plus encore, sachent et comprennent que l'élu du 25 Mars 2007 - et le prisonnier qu'il est devenu de fait depuis dix mois - est l'atout essentiel pour régler la crise et faire opérer à tous le retour à l'ordre constitutionnel
Un traitement de pure disparition comme une potiche, brisée le 6 Août et utilisée quelques secondes dix mois après (la signature du gouvernement d'union nationale et la démission pour le confort du président intérimaire), prive le pays d'un "outil" essentiel. Et c'est mépriser ceux qui manifestent leur attachement soit à la Constitution, à la légalité et à la légitimité, soit à la personne-même du président Sidi, soit aux deux ensemble.
Accepter le projet d'accord en gestation et ratures mineures depuis quinze jours, c'est d'ailleurs ridiculiser la médiation, la facilitation et les personnalités qui se déplacent et qui travaillent : tout cela pour donner quelque apparence au plébiscite résolu par le général Mohamed Ould Abdel Aziz dès son coup d'il y a dix mois.
Car, de deux choses l'une. Ou bien le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi est un "objet" dont "on" dispose aux seules fins de régulariser un coup militaire et de donner des apparences à un plébiscite qui n'a jamais été convoqué ni par lui ni par un consensus de ses compatriotes - et alors son refus n'empêche rien et la "communauté internationale" s'abaisse à tout en passant outre. Ou bien cette communauté et une partie des Mauritaniens pèsent tellement sur les autres parties à la négociation de sortie de crise, qu'elles considèrent le président Sidi aux deux titres déjà dits : la légitimité vis-à-vis du passé et notamment pour que l'élection du 25 Mars 2007 ne soit pas ridiculisée, et l'instrument d'avenir qui donnera aux Mauritaniens de quoi formuler entre eux leur consensus.
En effet, qui peut veiller à une formation équilibrée du gouvernement d'union nationale, qui peut provoquer les élections parlementaires que je crois nécessaires en préalable à l'élection présidentielle pour que le pays dispose d'une part d'une réelle connaissance de ce qu'il est devenu - en répartition des forces et des partis politiques - depuis le 6 Août 2008 et en fait depuis le départ de Zeïdane et la tentative du président de la République de constituer, enfin, le parti présidentiel, et d'autre part de l'outil, du réceptable pour que se forme le consensus national sur les grands sujets, dont les institutions, le passif humanitaire, le cadre de l'activité économique (anti-corruption, anti-jeu de l'étranger, sincérité des comptes publics, etc.) ? qui ? sinon Sidi Ould Cheikh Abdallahi ? quel serait le titre d'une autre personnalité pour y procéder ? soit un des concurrents à l'élection : Ahmed ou le général, soit l'actuel intérimaire dont beaucoup me disent parmi vous, mes chers amis, que c'est un homme de paille, et surtout qu'il s'est retourné puisque au départ il était, silencieusement, mais tout de même, à l'unisson avec Messaoud Ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, pour refuser le coup. De ce dernier, d’ailleurs, que fait-« on » dans les négociations entre « pôles » ?
Nouvel échiquier politique, consensus national exprimé par le nouveau Parlement s'associant diverses commissions ad hoc et divers cénacles, questions par questions - cela fait, le Président anticipe l'élection présidentielle.
Doit-il prendre l'engagement préalable à ne pas se représenter, s'il est rétabli dans l'exercice de ses hautes fonctions ? pourquoi vous empêcher a priori, chers amis mauritaniens, le cas échéant, si le rôle a été bien rempli, celui de la présidence sans précédent d'une vraie - enfin - transition démocratique, de réélire celui qui, finalement, aura bien servi ? il peut-être bon que Sidi Ould Cheikh Abdallahi soit le candidat de tous les civils pour battre le général-candidat ? bien évidemment la relation avec Messaoud Ould Boulkheir et avec Ahmed Ould Daddah serait en ce cas décisive. A chacun, j’ai suggéré une conversation à trois – intime et stratégique à Lemden.
La question n'est pas d'aider Mohamed Ould Abdel Aziz à légitimer son plébiscite et, rétrospectivement, son coup ; elle est de rétablir l'ordre constitutionnel en commençant par honorer les votes déjà émis, au lieu de les ridiculiser. On ne peut à la fois vouloir se faire sacrer par l'élection du 6 Juin et tenir pour rien l'élection précédente, celle du 25 Mars 2007.
Si le putschiste veut jouer les candidats, qu'il soit démocrate, attente de son tour et s'il est tellement bon pour la gestion et pour le traitement de la gabegie, il apprend la vie politique à égalité avec tous : son parti fonctionne, il entre au Parlement, il se présente à l'élection présidentielle désignant le meilleur Mauritanien pour faire passer dans les faits le consensus enfin formalisé, démocratiquement et entre tout le monde.
A tout cela - la médiation internationale - le général-candidat aura gagné le pardon et la faculté de se présenter le moment venu, et comme tout le monde : c'est beaucoup, au lieu de la prison à vie comme les colonels grecs.
Pardonnez le décousu de mes arguments et même le fait que j'en présente - alors que je suis un étranger et qui plus est que je ne suis pas actuellement sur place avec vous tous, mes amis.
sans être encore au courant des « résultats » ou du fiasco des entretiens de Dakar la semaine dernière, quelques réflexions, chers amis mauritaniens
Je suis en ce moment où tout semble approcher du point de non retour pour la junte et pour "la communauté internationale" qui sera ainsi mise devant ses responsabilités : sanctions et rupture des relations diplomatiques - très frappé par le fait que ne participent pas aux "négociations" et n'en sont donc ni tributaires ni diminués, les trois personnages-institutions décisives que le Président de la République, régulièrement élu le 25 Mars 2007, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, son dernier Premier ministre, retenu en prison, et le président de l’Assemblée nationale..
Je n'ai connaissance en fait de projet d'accord que ce qui a été publié par Biladi le 24 Mai et circulé dans une version à peine différente mercredi 28 au soir à Dakar, sauf lacune de ma part.
Il paraissait ce soir-là que les médiateurs, facilitateurs et les parties mauritaniennes considéraient comme acquis le consentement du Président de la République à démissionner moyennant son habilitation à signer es qualités la formation du gouvernement d'union nationale et sa propre abdication, s'il y a consensus de tous les Mauritaniens pour cela.
Ce consensus n'existe manifestement pas dans le pays et dans la rue, même s'il se signe, soit-disant, autour d'une table à l'étranger.
Il me semble au contraire que le Président de la République ne doit pas donner son aval à ce genre d'accord - quelle que soit son abnégation et sa disponibilité à répondre au consensus de vos compatriotes à tous deux.
Il y a d'autant moins urgence pour le Président à accepter l'accord, s'il lui est présenté, qu'il faut non seulement que la pendule soit arrêtée mais qu'elle soit considérablement retardée. Son refus est seul capable de détraquer la pendule et de faire tomber les masques
Il est capital que la "communauté internationale" et les Mauritaniens plus encore, sachent et comprennent que l'élu du 25 Mars 2007 - et le prisonnier qu'il est devenu de fait depuis dix mois - est l'atout essentiel pour régler la crise et faire opérer à tous le retour à l'ordre constitutionnel
Un traitement de pure disparition comme une potiche, brisée le 6 Août et utilisée quelques secondes dix mois après (la signature du gouvernement d'union nationale et la démission pour le confort du président intérimaire), prive le pays d'un "outil" essentiel. Et c'est mépriser ceux qui manifestent leur attachement soit à la Constitution, à la légalité et à la légitimité, soit à la personne-même du président Sidi, soit aux deux ensemble.
Accepter le projet d'accord en gestation et ratures mineures depuis quinze jours, c'est d'ailleurs ridiculiser la médiation, la facilitation et les personnalités qui se déplacent et qui travaillent : tout cela pour donner quelque apparence au plébiscite résolu par le général Mohamed Ould Abdel Aziz dès son coup d'il y a dix mois.
Car, de deux choses l'une. Ou bien le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi est un "objet" dont "on" dispose aux seules fins de régulariser un coup militaire et de donner des apparences à un plébiscite qui n'a jamais été convoqué ni par lui ni par un consensus de ses compatriotes - et alors son refus n'empêche rien et la "communauté internationale" s'abaisse à tout en passant outre. Ou bien cette communauté et une partie des Mauritaniens pèsent tellement sur les autres parties à la négociation de sortie de crise, qu'elles considèrent le président Sidi aux deux titres déjà dits : la légitimité vis-à-vis du passé et notamment pour que l'élection du 25 Mars 2007 ne soit pas ridiculisée, et l'instrument d'avenir qui donnera aux Mauritaniens de quoi formuler entre eux leur consensus.
En effet, qui peut veiller à une formation équilibrée du gouvernement d'union nationale, qui peut provoquer les élections parlementaires que je crois nécessaires en préalable à l'élection présidentielle pour que le pays dispose d'une part d'une réelle connaissance de ce qu'il est devenu - en répartition des forces et des partis politiques - depuis le 6 Août 2008 et en fait depuis le départ de Zeïdane et la tentative du président de la République de constituer, enfin, le parti présidentiel, et d'autre part de l'outil, du réceptable pour que se forme le consensus national sur les grands sujets, dont les institutions, le passif humanitaire, le cadre de l'activité économique (anti-corruption, anti-jeu de l'étranger, sincérité des comptes publics, etc.) ? qui ? sinon Sidi Ould Cheikh Abdallahi ? quel serait le titre d'une autre personnalité pour y procéder ? soit un des concurrents à l'élection : Ahmed ou le général, soit l'actuel intérimaire dont beaucoup me disent parmi vous, mes chers amis, que c'est un homme de paille, et surtout qu'il s'est retourné puisque au départ il était, silencieusement, mais tout de même, à l'unisson avec Messaoud Ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, pour refuser le coup. De ce dernier, d’ailleurs, que fait-« on » dans les négociations entre « pôles » ?
Nouvel échiquier politique, consensus national exprimé par le nouveau Parlement s'associant diverses commissions ad hoc et divers cénacles, questions par questions - cela fait, le Président anticipe l'élection présidentielle.
Doit-il prendre l'engagement préalable à ne pas se représenter, s'il est rétabli dans l'exercice de ses hautes fonctions ? pourquoi vous empêcher a priori, chers amis mauritaniens, le cas échéant, si le rôle a été bien rempli, celui de la présidence sans précédent d'une vraie - enfin - transition démocratique, de réélire celui qui, finalement, aura bien servi ? il peut-être bon que Sidi Ould Cheikh Abdallahi soit le candidat de tous les civils pour battre le général-candidat ? bien évidemment la relation avec Messaoud Ould Boulkheir et avec Ahmed Ould Daddah serait en ce cas décisive. A chacun, j’ai suggéré une conversation à trois – intime et stratégique à Lemden.
La question n'est pas d'aider Mohamed Ould Abdel Aziz à légitimer son plébiscite et, rétrospectivement, son coup ; elle est de rétablir l'ordre constitutionnel en commençant par honorer les votes déjà émis, au lieu de les ridiculiser. On ne peut à la fois vouloir se faire sacrer par l'élection du 6 Juin et tenir pour rien l'élection précédente, celle du 25 Mars 2007.
Si le putschiste veut jouer les candidats, qu'il soit démocrate, attente de son tour et s'il est tellement bon pour la gestion et pour le traitement de la gabegie, il apprend la vie politique à égalité avec tous : son parti fonctionne, il entre au Parlement, il se présente à l'élection présidentielle désignant le meilleur Mauritanien pour faire passer dans les faits le consensus enfin formalisé, démocratiquement et entre tout le monde.
A tout cela - la médiation internationale - le général-candidat aura gagné le pardon et la faculté de se présenter le moment venu, et comme tout le monde : c'est beaucoup, au lieu de la prison à vie comme les colonels grecs.
Pardonnez le décousu de mes arguments et même le fait que j'en présente - alors que je suis un étranger et qui plus est que je ne suis pas actuellement sur place avec vous tous, mes amis.
projet circulé à Dakar le soir du mercredi 27 Mai 2009 - à la connaissance de BFF
ACCORD CADRE
ENTRE LES TROIS GRANDS POLES POLITIQUES MAURITANIENS
1. Les trois grands pôles de la vie politique mauritanienne, signataires de cet ACCORD CADRE, s'accordent sur la nécessité d'une transition organisée de façon consensuelle dans le cadre du présent Accord politique. Ils s'engagent tous, par conséquent, à gérer ensemble la transition en participant aux élections (pour ceux qui le désirent), au Gouvernement d'Union Nationale et à la constitution de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
2. Entre une transition courte qui s'achève par l'organisation d'élections présidentielles en juillet ou bien une transition longue qui se conclut vers la fin de l'année, ils retiennent la première option pour les raisons suivantes: l'Union africaine, dans les situations de changement anticonstitutionnel, demande toujours que la transition et le retour à l'ordre constitutionnel soient organisés dans les six mois. La Communauté internationale soutient l'Union africaine dans cette option d'une transition courte mais bien organisée vers le retour à l'ordre constitutionnel.
3. La conséquence d'une telle option est le déplacement du problème vers la transparence des élections en amont comme en aval, c'est-à-dire la fiabilité du fichier électoral, la crédibilisation du scrutin dans son ensemble, l'égalité de traitement des candidats par les médias du service public, la neutralité de l'administration territoriale, l'observation rigoureuse du processus dans son ensemble par la communauté internationale sous la houlette de l'Union africaine assistée par des partenaires majeurs comme la Ligue des Etats Arabes (LEA), l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI), l’Organisation des Nations Unies (ONU), l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l'Union Européenne (UE), et les membres africains et les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU,.
4. Les trois pôles conviennent de proposer aux autorités étatiques compétentes les mesures consensuelles suivantes pour sortir de la crise :
I) De la Transition consensuelle :
· En application de l’article (40) de la Constitution, la période transitoire constitutionnelle débutera par la signature par le Président Sidi Mohamed ould Sheikh Abdullahi d’un décret portant formation d’un Gouvernement transitoire d’Union Nationale pour donner effet aux résultats des consultations entre les forces politiques mauritaniennes, ainsi que par l’annonce de sa décision volontaire concernant la vacance constitutionnelle de la fonction de Président de la République, et ce sans préjudice pour les actes de gouvernement signés antérieurement.
· La formation du Gouvernement transitoire d’Union Nationale n’excédera pas (7) jours après la signature de cet Accord Cadre, avec définition de ses attributions en matière de gestion des affaires publiques, de direction et de supervision des administrations et services publics, ainsi qu’en ce qui concerne la prise de toutes mesures nécessaires au succès de l’élection présidentielle. La répartition des responsabilités gouvernementales fera l’objet d’un accord consensuel entre les pôles politiques signataires de cet accord.
· Les actes susmentionnés seront entourés des conditions de dignité et de solennité appropriées.
II) De l’Election Présidentielle
· La date de l’élection présidentielle est arrêtée d’un commun accord comme couronnement d’une période transitoire aussi courte que possible, déterminée sur la base d’une évaluation rigoureuse de tous les facteurs juridiques, techniques, administratifs, logistiques et climatiques pertinents. Dans ce contexte, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le ………, et le cas échéant, le deuxième tour le………. .
· Les membres du Groupe de Contact International apporteront leur contribution aux autorités mauritaniennes compétentes pour la mise en œuvre diligente de cette décision.
III) Du Calendrier Electoral
· Le Gouvernement d’Union Nationale fixera une période de (21) jours pour une révision exceptionnelle de la liste électorale et l’émission des cartes d’électeurs, ainsi que pour la vérification du fichier électoral.
· La même période de (21) jours sera également mise à profit pour le dépôt et la validation de nouveaux dossiers de candidatures.
· La campagne électorale se déroulera dans les conditions prévues par la règlementation en vigueur.
IV) De la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)
Les Parties signataires de cet accord conviennent d’agréer le mandat et la composition de la (CENI) sur la base des textes en vigueur et des expériences passées dès la formation du Gouvernement d’Union Nationale.
V) Des mesures d’apaisement et de confiance
· Les Parties signataires de cet accord s’engagent à entreprendre toutes actions appropriées auprès des autorités compétentes de l’Etat en vue de la mise en œuvre immédiate, et en tout état de cause avant la finalisation du présent accord, des mesures de liberté provisoires prises en faveur des personnalités en détention.
· D’autres mesures de confiance, tels que l’arrêt des campagnes médiatiques négatives et l’accès de toutes les parties politiques aux media publics doivent également être mises en œuvre sans délai.
VI) D’une Loi d’Amnistie Générale
· Les Parties signataires de cet accord s’accordent sur la nécessité d’une amnistie générale et réaffirment leur adhésion à une réconciliation nationale véritable. Ceci implique -comme geste d’apaisement et de réconciliation- la libération de tous les dignitaires politiques arrêtés après le 6 août 2008 et accusés de corruption. Les leaders politiques mauritaniens demandent une solution satisfaisante et urgente à ce problème, avant la finalisation de cet Accord, afin de favoriser le rétablissement du climat de confiance et la sérénité nécessaire aux succès de leurs pourparlers.
· Le Gouvernement d’Union Nationale élaborera un projet de loi d’amnistie générale qui sera soumis, avec le soutien des parties signataires de cet accord, à l’examen et à l’approbation du Parlement.
VII) Des contributions de la Communauté Internationale
Les organisations internationales et les partenaires internationaux sont invités à fournir aux Autorités mauritaniennes compétentes l’aide et l’assistance nécessaires comprenant l’expertise juridique, technologique et technique ainsi que des contributions financières substantielles pour couvrir les coûts de l’ensemble du processus électoral. La communauté internationale est sollicitée à l’effet de mettre en place, sous la coordination de l’Union Africaine, un dispositif optimal et efficace d’assistance et d’observation électorales pour s’assurer de la tenue de l’élection présidentielle en toute conformité avec la législation et la réglementation mauritanienne ainsi qu’avec les normes internationalement établies en la matière.
VIII) De la poursuite du Dialogue National Inclusif
Cet Accord ne met pas fin à la poursuite du Dialogue national sur les autres points qui peuvent renforcer la réconciliation nationale et faire émerger une solution globale consensuelle. Dans le prolongement de l’élection présidentielle, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié en vue notamment :
· du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernements ; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité.
· de l’élaboration et l’adoption des réformes des institutions susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l’équilibre des institutions de la République, ainsi que promouvoir la bonne gouvernance politique et économique, l’état de droit et le respect des Droits de l’Homme.
· de la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir.
· de toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le développement socio-économique du pays.
5. Les Parties signataires de cet accord notent avec satisfaction et gratitude que le Groupe de Contact International comprenant la Ligue des Etats arabes (LEA), l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI), l’Organisation des Nations Unies (ONU), l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l'Union Européenne (UE), et les membres africains et les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, placé sous l’égide de l’Union Africaine (UA), soutient pleinement le présent accord et sa mise en œuvre intégrale et marque sa disponibilité à contribuer par la logistique, la surveillance et l’observation sur le terrain au bon déroulement et à la crédibilisation des élections qui devront consacrer le retour de la Mauritanie à l’ordre constitutionnel .
FAIT LE …………………..
Le présent Accord entre en vigueur des sa signature par les Personnalités représentants des pôles politiques mauritaniens.
ONT SIGNE A TITRE DE DIRIGEANTS POLITIQUES MAURITANIENS:
-
-
-
ONT SIGNE A TITRE DE FACILITATEURS:
- Le Président Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal, frere et voisin de bonne volonté, initiateur de l’Accord politique.
- Le Représentant du Frère Guide Mouamar KHADAFI, Président en exercice de l’Union Africaine.
- Le Représentant du Président Jean PING, Président de la Commission de l’Union africaine, au nom de la Commission et du Groupe de Contact International.
- Le Représentant spécial du Secrétaire General des Nations Unies.
ONT SIGNE A TITRE DE TEMOINS:
Les Membres Africains et Membres Permanents les du Conseil de Sécurité de l’ONU :
Burkina Faso
Chine
Etats-Unis
Fédération de Russie
France
Royaume-Uni
Les Organisations suivantes:
La Ligue des Etats arabes
L'Organisation de la Conférence Islamique
L'Organisation Internationale de la Francophonie
L'Union Européenne
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